CFS:2000/6


 

COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE

Vingt-sixième session

Rome, 18-21 septembre 2000

RAPPORT SUR L'ÉLABORATION DE SYSTÈMES D'INFORMATION ET DE CARTOGRAPHIE SUR L'INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LA VULNÉRABILITÉ (SICIAV)

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. Il y a deux ans, la FAO a fait rapport au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) (document CFS:98/4) sur les six premiers mois de l'application du Programme de coopération interinstitutions sur les systèmes d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV) qui vise à aider les gouvernements à élaborer de tels systèmes, à faire la synthèse et à échanger des informations aux niveaux régional et international. L'année suivante, à sa vingt-cinquième session tenue en 1999, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale a demandé qu'un rapport sur les progrès réalisés soit préparé pour chacune de ses sessions. Le présent document est le premier de ces rapports intérimaires annuels.

II. MESURES PRISES DEPUIS LE DERNIER RAPPORT

A. ÉLABORATION DE SICIAV NATIONAUX

2. Étant donné qu'en favorisant l'élaboration de systèmes d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, on cherche avant tout à améliorer la conception et le ciblage des interventions visant à réduire l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, c'est dans les pays qu'il faut donc mettre en place de tel système. Jusqu'à présent, le Secrétariat et le Groupe de travail interinstitutions sur le SICIAV (GTI-SICIAV) ont consacré l'essentiel de leurs efforts à cette fin.

a) Progrès réalisés dans la conception de SICIAV au niveau national

3. Le système de suivi du Secrétariat du GTI a fourni des renseignements pour élaborer la Note d'information sur la situation des SICIAV au niveau national (CFS:2000/Inf.9). Le Tableau 1 ci-après résume, par région, les informations dont dispose le Secrétariat du SICIAV et les programmes connexes pour 120 pays.1 Les conclusions établies à partir d'une analyse du tableau sont présentées dans les quatre paragraphes ci-après.
4. La nécessité d'une action visant à améliorer l'état nutritionnel des populations dans les pays est largement reconnue au moins aux niveaux officiels. C'est ce qui ressort du Tableau 1 qui montre que dans 99 des 120 pays (soit 83 pour cent), il y a un Plan d'action national pour la nutrition (PANN), pierre angulaire de l'appui fourni conjointement par l'OMS/FAO pour le suivi de la Conférence internationale sur la nutrition (CIN) de 1992 dans les pays.
5. La sensibilisation et la participation à la nouvelle initiative SICIAV se sont également développées. Quatre-vingt-quatre pays (70 pour cent) ont pris une ou plusieurs des mesures recommandées concernant la création de SICIAV national. 2

Tableau 1: Résumé de la situation des SICIAV et des programmes connexes dans 120 pays

Régions et nombre de pays Étapes de la création de SICIAV Programmes connexes
  Centres de coordination Identifi-
cation des groupes vulnérables
Réseau Évaluation de l'information Plan et proposition d'assistance technique Une ou plusieurs étapes PANN GT du CAC VAM du PAM
 

Nombre de pays

RAF 45 28 16 10 11 15 34 39 6 12
RLC 33 19 3 8 3 7 23 32 0 10
RAP 25 17 3 9 6 6 18 22 8 8
RNE 17 5 2 2 5 4 9 9 4 4
Total 120 69 24 29 25 32 84 99 18 34
   

Pourcentage de pays

RAF 62 36 22 24 33 76 87 13 27
RLC 58 9 24 9 21 70 97 0 30
RAP 68 12 36 24 24 72 88 32 32
RNE 29 12 12 29 24 53 53 24 24
Total 58 21 24 21 27 70 83 16 28
Définitions: Étapes de la création de SICIAV

Centres de coordination Le pays a désigné un ou plusieurs centre(s) de coordination du SICIAV.

Identification des groupes vulnérables Le pays a commencé à identifier et à caractériser les groupes vulnérables.

Réseau Le pays a mis en place un réseau national SICIAV ainsi que d'autres arrangements institutionnels.

Évaluation de l'information Le pays a évalué la pertinence des systèmes d'information existants sur la sécurité alimentaire.

Plan et proposition d'assistance technique Le pays a établi un plan d'action SICIAV ou une proposition d'assistance technique.

Une ou plusieurs étapes Le pays a accompli une ou plusieurs des étapes recommandées pour la création d'un SICIAV.

Définitions: Programmes SICIAV connexes

PANN Un Plan d'action national pour la nutrition a été élaboré dans le cadre du suivi de la CIN.

Groupe thématique du CAC Le Groupe thématique du CAC a désigné le SICIAV en tant que priorité.

VAM du PAM Des unités de cartographie et d'analyse de la vulnérabilité du Programme alimentaire mondial sont opérationnelles dans le pays.


Source: CFS:2000/Inf.9 "Note d'information sur la situation des SICIAV au niveau national"

6. Concernant les autres activités recommandées pour la création ou le renforcement des SICIAV nationaux, les résultats sont les suivants:

7. Le Programme de cartographie et d'analyse de la vulnérabilité (VAM) utilisé par le Programme alimentaire mondial (PAM) pour cibler l'utilisation de ses ressources d'aide alimentaire constitue l'un des principaux programmes liés aux SICIAV présentés sur le Tableau 1. Il est opérationnel dans 34 (28 pour cent) des 120 pays. Les autres initiatives prises en coopération avec le GTI et axées essentiellement sur l'analyse des besoins alimentaires d'urgence sont le Système d'alerte rapide en cas de famine (FEWS) de l'USAID, en Afrique, le Réseau de sécurité alimentaire (RESAL) de l'Union européenne et le Projet d'alerte précoce et de prévision des productions agricoles dans le cadre de la coopération avec l'Italie, en collaboration avec le CILSS et l'OMM. Ces programme bilatéraux sont interactifs et génèrent des informations qui sont à l'origine d'initiatives nationales. Enfin, dans 19 pays, le Groupe thématique sur le développement rural et la sécurité alimentaire du CAC a défini la création de SICIAV comme étant une activité prioritaire.

b) Aide aux pays pour le renforcement des systèmes nationaux d'information sur la sécurité alimentaire et programmes d'action nutritionnels connexes

8. Les membres du GTI ont parrainé un certain nombre d'activités nationales visant à faire le point sur l'état actuel des systèmes nationaux d'information et/ou à aider à élaborer des stratégies opérationnelles qui permettraient que ces systèmes soient plus efficaces pour aider les groupes de populations vulnérables et touchés par l'insécurité alimentaire:

9. En outre, les activités de deux réseaux régionaux (Réseau Asie-Pacifique sur l'alimentation et la nutrition en Asie et Réseau de coopération technique sur les systèmes de surveillance alimentaire et nutritionnelle en Amérique latine)3 ont contribué significativement à accroître la prise de conscience des objectifs des SICIAV et à faire appliquer les normes recommandées concernant les systèmes d'information.

10. Plans nationaux d'action pour la nutrition (dans le cadre du suivi de la CIN): les SICIAV peuvent contribuer significativement à satisfaire les besoins d'information des Plans d'action nationaux pour la nutrition (PANN), élaborés dans le cadre du suivi de la Conférence internationale sur la nutrition de 1992. En juin 2000, un total de 116 pays disposaient de tels plans, 65 ayant été officiellement approuvés par les gouvernements et 51 étant encore à l'état de projets (pas approuvés officiellement mais souvent utilisés).

11. La FAO et l'OMS se sont employées conjointement à aider les pays à élaborer et à mettre en place des Plans nationaux d'action pour la nutrition. Ils sont axés sur l'identification et la formulation de solutions durables, faisant intervenir la communauté pour améliorer le bien-être nutritionnel. Le Programme FAO/OMS prévoit deux types d'activités: a) élaboration de directives et b) ateliers régionaux pour l'échange d'expériences et de méthodes. Plusieurs directives, fondées sur les enseignements tirés d'interventions de nutrition réussies dans les pays du monde entier sont en voie d'achèvement. Les thèmes des ateliers concerneront essentiellement les questions fondamentales qu'il faut résoudre pour obtenir de meilleurs résultats nutritionnels en faisant participer les communautés.

12. L'application efficace des Plans nationaux d'action pour la nutrition exige un volume important d'informations sur la situation alimentaire et nutritionnelle des pays. C'est pourquoi, des informations plus précises, qui certes ne peuvent pas remplacer les sources appropriées ni la volonté politique d'agir, sont absolument indispensables dans le processus.

13. La deuxième grande activité, habituellement parrainée conjointement par la FAO et l'OMS concerne l'organisation d'ateliers de suivi régionaux de la CIN, qui offrent la possibilité de faire le point sur les progrès réalisés dans l'amélioration de l'état nutritionnel et de la sécurité alimentaire et d'explorer de nouvelles stratégies permettant de renforcer l'application des PANN. Depuis le Sommet mondial de l'alimentation en 1996, la conception et l'application des PANN font partie intégrante du suivi du Sommet, vu les ambitieux objectifs qu'il s'est fixés et la priorité absolue accordée à la sécurité alimentaire. Deux ateliers de ce type auxquels ont participé 37 pays de la région Asie-Pacifique, ont été organisés en Asie en 1999. Des pays d'Europe centrale et orientale ont renouvelé leur intérêt en faveur de plans d'action sur la sécurité alimentaire et la nutrition et un premier atelier a été organisé en Slovénie, en juin 2000. Deux ateliers conjoints de suivi de la CIN et du SMA sont également prévus pour la fin de l'année en Afrique, l'un dans les pays francophones et l'autre dans les pays anglophones, où les SICIAV seront présentés comme une composante d'application.

c.) Accroître la sensibilisation et fournir une formation technique ainsi que des orientations aux initiatives SICIAV nationales

14. Des projets d'assistance technique SICIAV et des activités de conception de projets spécifiques ont été lancés dans plusieurs pays au cours de l'année écoulée. Toutefois, étant donné que cette partie du programme ne concerne toujours qu'un petit nombre de pays, le GTI a décidé d'adopter une approche en trois phases pour atteindre la plupart des pays en développement. Ces trois phases sont les suivants:

B. ACTIVITÉS À L'APPUI DES SICIAV MONDIAUX ET RÉGIONAUX

a) Création d'une base de données mondiale sur la sécurité alimentaire

15. Il est généralement reconnu que la création d'une base de données SICIAV mondiale, contenant toute une série d'indicateurs nationaux et des liens Internet permettant l'accès à des données locales plus détaillées serait souhaitable de la part des institutions participant à l'initiative SICIAV. Les principes d'un tel projet ont été proposés dans le document CFS:98/4 et examinés ensuite par un sous-groupe spécial du GTI qui a défini deux domaines de travail: a) création d'un Système de base de données sur les principaux indicateurs (KIDS) et b) appui à un travail de coopération interinstitutions plus limité, l'Initiative concernant les bases de données sur la nutrition en Afrique (ANDI).

16. Le Système de base de données sur les principaux indicateurs (KIDS), élaboré actuellement par la FAO/Centre mondial d'information agricole (WAICENT) et par d'autres partenaires du GTI, servira à l'élaboration de la base de données mondiale. Il offrira un ensemble de données comparables au niveau international sur les principaux indicateurs qui permettront d'améliorer les capacités des gouvernements, de la société civile, des donateurs internationaux et d'autres parties prenantes à comprendre les causes de l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité et à préparer des stratégies et programmes capables de traiter ces problèmes.

17. Le KIDS sera introduit sur Internet, mais son architecture sera également diffusée sur CD-ROM (pour les régions qui ont un accès médiocre ou pas d'accès du tout à Internet). Les pays ou les organisations régionales pourront créer leur propre version du KIDS s'ils le désirent. Ces systèmes permettront d'alimenter le KIDS mondial ou serviront de nœud intermédiaire à l'intérieur du réseau. Le KIDS fournira un appui multilingue, ce qui permettra à chaque pays d'adapter le système aux besoins locaux. Des directives seront bientôt diffusées sur les catégories d'indicateurs qu'il sera recommandé d'utiliser.

18. ANDI: Divers membres du Groupe de travail institutions (FAO, Banque mondiale, UNESCO, UNICEF) ont apporté un soutien à l'ANDI qui a été créé parallèlement aux SICIAV, avec l'appui financier initial du Gouvernement italien et de la Banque mondiale. L'ANDI contient d'environ 26 indicateurs, pour les pays de l'Afrique subsaharienne seulement, qui sont revus chaque année. Depuis le milieu de l'année 1999, cette initiative de base de données interinstitutions a été introduite sur Internet à l'adresse: www.africanutrition.net. La FAO finance l'actualisation de cette base de données pour l'année 2000; la Banque mondiale prendra à sa charge les dépenses modestes de maintenance en 2001. Le KIDS tirera les enseignements de l'expérience acquise avec l'ANDI, afin d'élargir sa portée et inclure davantage d'institutions partenaires, de catégories d'indicateurs et atteindre tous les pays en développement.

b) SICIAV régional d'Asie

19. Grâce à des fonds d'affectation spéciale fournis par le Gouvernement japonais, la FAO met en place actuellement un projet SICIAV régional pour l'Asie ayant pour objectifs a) de fournir une évaluation mondiale de l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité en Asie et b) de servir d'apport initial à l'initiative globale SICIAV. Le projet a permis de recueillir des données SICIAV et contribue actuellement à l'élaboration de méthodologies pour l'identification des groupes et zones vulnérables, ainsi qu'à l'établissement de cartes sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité en Asie.

20. Le KIDS pour l'Asie introduit sur le Web permettra aux usagers de rechercher, d'analyser et de présenter des informations sur les SICIAV, de les diffuser rapidement et de les échanger avec d'autres parties prenantes par l'intermédiaire d'Internet, et également de contribuer à identifier les facteurs qui sont à l'origine de l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité. Le prototype du KIDS pour l'Asie sera testé à la Conférence régionale pour l'Asie et le Pacifique de la FAO qui se tiendra au Japon en août 2000 et les réactions des participants aideront à perfectionner le système. Le projet a également contribué à l'élaboration du Système de cartographie des principaux indicateurs (KIMS) en fournissant des jeux de données pertinents sur l'Asie, des conseils techniques sur certains modules mis au point et un appui financier à la production du manuel d'utilisation du KIMS.

c) Conception d'autres logiciels SICIAV

21. La FAO contribue également au Système de cartographie des principaux indicateurs (KIMS) qui permet de traiter l'aspect cartographie du SICIAV. Le KIMS est conçu comme un lecteur de cartes pour l'échange de données et la recherche d'informations. Si les limites d'une quelconque unité géographique ont été cartographiées dans un format SIG, le KIMS pourra afficher les données sous forme de cartes, de tableaux et de graphiques. Facile d'utilisation, il complétera les systèmes d'information géographique (SIG) plus complexes et plus coûteux. Il sera distribué gratuitement aux partenaires aux niveaux national et international et devrait encourager une plus grande utilisation de la cartographie à tous les niveaux dans la lutte contre la sécurité alimentaire. La formation au système sera l'un des principaux thèmes des deux ateliers régionaux sur la sensibilisation et les projets de démarrage de SICIAV nationaux.

22. La version définitive bêta ou version d'essai du KIMS a été publiée en avril 2000. La phase d'expérimentation dépend des informations fournies en retour par le millier de personnes chargées de tester la version bêta dans 180 pays. Les représentants de la FAO dans chaque pays ont fourni le programme et la documentation concernant le KIMS aux centres de coordination nationaux SICIAV et à d'autres partenaires nationaux importants. Une liste accessible par courrier électronique a été mise au point pour informer régulièrement les utilisateurs des progrès réalisés dans l'élaboration de logiciels.

d) Travaux visant à améliorer les estimations du nombre de personnes sous-alimentées

23. Depuis la dernière réunion du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, la FAO a révisé et mis à jour les estimations sur la prévalence de la malnutrition jusqu'à la période 1995-97, afin qu'elles figurent dans l'État de l'insécurité alimentaire dans le monde, 1999 (SOFI 1999). Une nouvelle méthode d'estimation de l'inégalité des paramètres de répartition pour les pays ne disposant pas de données provenant d'enquêtes appropriées sur les ménages a été mise au point. En conséquence, toutes les valeurs de paramètre utilisées précédemment pour chaque pays ont été révisées. En outre, des estimations du nombre de personnes sous-alimentées ont été établies pour la première fois pour les pays industrialisés et les pays en transition.

24. Une nouvelle mise à jour pour la période 1996-98 a commencé dans le cadre du SOFI 2000 qui devrait être publié en octobre. Il sera surtout question dans cette édition de l'ampleur de la malnutrition, c'est-à-dire du déficit alimentaire de chaque personne touchée par la malnutrition.

e) Choix des indicateurs de référence pour le SICIAV mondial

25. Le GTI-SICIAV a souligné à plusieurs reprises que l'objectif principal d'un SICIAV national étant de satisfaire les besoins d'information des usagers dans un pays, la décision du choix des indicateurs à surveiller dépendait avant tout de chaque pays. Pour les aider à faire leur choix, le GTI a défini un jeu d'indicateurs. Ces indicateurs sont organisés en modules thématiques, fondés sur les divers facteurs structurels qui causent l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (voir le diagramme présenté dans le document CFS:98/5 sur les directives relatives aux SICIAV nationaux). Cette structure modulaire d'organisation des données sur les indicateurs pertinents servira également à créer le Système de base des données sur les principaux indicateurs (KIDS).

26. Il est néanmoins reconnu qu'il est nécessaire de définir un petit nombre d'indicateurs de référence communs à tous les SICIAV nationaux pour faciliter les comparaisons entre pays lors du suivi des progrès au niveau mondial. À cette fin, le GTI affinera une liste d'indicateurs de référence provenant essentiellement de deux sources: a) le jeu d'indicateurs de résultats établis dans le cadre du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement qui sert à préparer les bilans communs des pays, et b) certains indicateurs supplémentaires provenant du jeu d'indicateurs modulaires du GTI, comme indiqué ci-dessus. Ce point est développé dans la section V du document CFS :00/5.

C. RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE

27. La coopération interinstitutions sur le SICIAV a continué de se développer comme en témoignent a) la participation des institutions aux réunions et sous-groupes techniques du GTI; b) le financement d'activités de démarrage du SICIAV par différents donateurs et c) l'intérêt manifesté par d'autres donateurs qui souhaitent participer au programme.

28. Au cours de l'année écoulée, trois événements ont illustré également la tendance au renforcement de la coopération interinstitutions pour améliorer les systèmes d'information sur la sécurité alimentaire:

D. ACTIVITÉS DU SECRÉTARIAT DU GTI-SICIAV

29. Au cours des 18 mois écoulés, le modeste secrétariat du GTI-SICIAV à la FAO s'est occupé des six domaines d'activités suivants:

III. PERSPECTIVES

30. Le vaste potentiel du SICIAV réside dans le fait qu'il s'agit d'un programme interinstitutions qui peut être conduit en collaboration avec les pays. Le processus de réforme du système des Nations Unies et des institutions de Bretton Woods commence à inciter davantage le personnel des institutions à collaborer à des activités portant sur les systèmes d'information. Il est logique que le SICIAV suscite un vif intérêt, notamment dans un domaine où les budgets d'assistance au développement ne font que diminuer. Les paragraphes ci-après présentent les priorités de travail proposées pour l'année à venir (mi-juin 2000 à mi-juin 2001) telles qu'elles sont définies dans les plans de travail approuvés par le GTI à sa quatrième réunion. Il est demandé au Comité de la sécurité alimentaire mondiale de donner son point de vue sur ces questions.

A. RENFORCEMENT DES SICIAV NATIONAUX

31. Cette activité demeure une priorité absolue du programme SICIAV. Pour l'année à venir, les priorités concernant l'aide aux programmes nationaux ont été définies comme suit:

32. Pour les activités de démarrage des SICIAV et de renforcement institutionnel qui seront mises en place dans plus d'une douzaine de pays au cours de l'année prochaine, le GTI encouragera une plus grande utilisation de la cartographie SIG locale et bien ciblée. Il fournira des copies des nouveaux logiciels du KIMS et organisera des cours de formation à leur utilisation aux niveaux national et sous-régional. Il s'efforcera aussi d'assurer la compatibilité avec d'autres logiciels de systèmes d'information géographique utilisés par d'autres institutions internationales et nationales.

33. En outre, le Groupe de travail interinstitutions a commencé à étudier les possibilités d'encourager, outre la FAO, diverses organisations membres à collaborer à l'échange de leurs connaissances techniques à propos des directives techniques supplémentaires, sur des sujets tels que:

B. ÉLABORATION DES SICIAV MONDIAL ET RÉGIONAUX

34. Concernant la création d'une base de données de référence interinstitutions globale sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, les travaux devront se concentrer sur les activités prioritaires suivantes:

35. Accès aux codes sources du KIMS: d'ici 2001, la dernière version du KIMS sera distribuée dans le cadre d'accords d'accessibilité des codes sources. Autrement dit le code source du logiciel sera mis à la disposition de quiconque souhaite l'utiliser ou l'améliorer. Les seules conditions imposées à l'utilisateur seront: a) que toutes les nouvelles modifications soient envoyées à la FAO pour évaluation et utilisation éventuelles et b) qu'aucun code source ne soit utilisé pour un quelconque système vendu à des fins lucratives. Ainsi, grâce à des modifications apportées par des concepteurs du monde entier, il devrait être possible d'améliorer l'outil de cartographie KIMS.

36. Pendant 2001-2002, le projet SICIAV pour l'Asie testera et évaluera l'utilité du KIDS-Asie pour l'analyse de la vulnérabilité aux niveaux national et local dans certains pays de la région étudiera son applicabilité à d'autres régions (par exemple Afrique, Amérique latine), afin de soutenir l'initiative SICIAV globale.

37. Méthode d'estimation du nombre de personnes sous-alimentées: sous réserve des fonds disponibles, il est proposé d'organiser une Conférence scientifique internationale sur les méthodes de mesure et d'évaluation du manque de nourriture et de la malnutrition en 20001. L'objectif de cette Conférence serait d'associer les scientifiques et praticiens connus à un examen systématique des avantages et inconvénients des différentes approches, et de proposer en conséquence des améliorations aux méthodes actuellement utilisées.

C. RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE SUR LES SYSTÈMES D'INFORMATION

38. Augmenter la priorité accordée aux SICIAV dans les institutions autres que la FAO reste l'une des grandes difficultés. Il faudra poursuivre les efforts au niveau des responsables politiques et aux niveaux techniques à l'intérieur des institutions membres. Le fait que la présidence du GTI se trouve au PNUD et l'intégration d'activités SICIAV dans celles du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement/bilan commun des pays au niveau national devraient faciliter grandement la situation.

D. RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DU SECRÉTARIAT DU GTI À ASSURER LE FONCTIONNEMENT DU PROGRAMME SICIAV

39. À l'exception de quelques contributions du PNUD et du PAM, les dix-huit premiers mois de fonctionnement du Secrétariat du GTI-SICIAV ont été essentiellement financés par la FAO. Une subvention importante de l'Union européenne, qui sera versée en juillet 2000, améliorera significativement la capacité institutionnelle du Groupe. De plus, le Secrétariat préparera d'ici la fin de 2000 une évaluation des possibilités de satisfaire les besoins nationaux d'aide aux SICIAV et le coût correspondant. Cette analyse sera ensuite envoyée aux membres du GTI et aux donateurs éventuels.

IV. MESURES PROPOSÉES AU COMITÉ

40. Le Comité est invité à formuler des observations sur a) les progrès réalisés par l'initiative SICIAV à ce jour; b) les priorités de travail du GTI telles qu'elles sont présentées dans la section IV du présent rapport; c) le niveau d'assistance SICIAV qu'il souhaiterait que les membres du GTI fournissent aux pays et d) les moyens de mobiliser des ressources pour fournir cet appui.

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1  Parmi les 120 pays, il y a les 98 pays en développement, pour lesquels la FAO a établi des estimations du nombre de personnes sous-alimentées qui ont été utilisées dans l'État de l'insécurité alimentaire dans le monde, 1999, plus 22 autres pays en développement (la plupart étant de petits États insulaires dont la population est inférieure à 1 million de personnes) pour lesquels on dispose d'information concernant les SICIAV. Environ 20 autres pays en transition d'Europe de l'Est et d'Asie centrale seront ajoutés à l'avenir au système de suivi.

2  Les principes recommandés pour la création ou le renforcement des SICIAV nationaux et approuvés par le Comité de la sécurité alimentaire à sa vingt-quatrième session en 1998, figurent dans le document CFS:98/5, Directives relatives aux systèmes nationaux d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV): Généralités et principes.

3  APNFN: Réseau Asie-Pacifique sur l'alimentation et la nutrition et SISVAN: Réseau de coopération technique sur les systèmes de surveillance alimentaire et nutritionnelle.