C 99/INF/5
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Trenti�me session |
Rome, 12-23 novembre 1999 |
D�CLARATION DU DIRECTEUR G�N�RAL |
Monsieur le Pr�sident de la Conf�rence,
Monsieur le Pr�sident ind�pendant du Conseil,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Une p�riode de six ans, c'est tr�s bref � l'�chelle de l'histoire. C'est relativement court � l'�chelle d'une vie humaine, voire m�me pour une institution fond�e il y a exactement cinquante-quatre ans. N�anmoins, ces six derni�res ann�es ont compt� pour l'Organisation au regard des d�fis qu'elle a d� affronter et des nombreux changements qu'elle a subis pour son am�lioration et son adaptation � un nouvel environnement politique et �conomique.
Avant de faire le bilan de cette p�riode, je voudrais �voquer bri�vement la situation de l'agriculture et de l'alimentation dans le monde.
Les perspectives pour l'ann�e en cours au titre de la production c�r�ali�re mondiale se sont quelque peu am�lior�es r�cemment. N�anmoins, on pr�voit que la production globale, estim�e � environ un milliard 870 millions de tonnes, sera inf�rieure d'environ un pour cent � celle enregistr�e en 1998, et de deux pour cent � celle de 1997. Cette derni�re avait toutefois �t� exceptionnellement bonne. Le seul accroissement pr�vu concerne le riz, alors que les r�coltes de bl� et des autres c�r�ales seront en baisse. Pour la premi�re fois depuis quatre ans, la consommation projet�e de c�r�ales d�passera la production, impliquant un recours aux stocks disponibles qui devraient donc baisser de neuf millions de tonnes pour atteindre 331 millions de tonnes, soit un ratio stock/utilisation de 17,3 pour cent qui est dans la fourchette de s�curit� fix�e entre 17 et 18 pour cent.
Il n'est donc pas �tonnant de pr�voir pour la prochaine saison une augmentation de l'ordre de deux pour cent dans le commerce mondial des c�r�ales, qui devrait atteindre 218 millions de tonnes. Malgr� tout, les prix des c�r�ales sur les diff�rents march�s mondiaux sont g�n�ralement inf�rieurs � ceux observ�s l'an dernier, un facteur positif pour les pays � faible revenu et � d�ficit vivrier, ainsi d'ailleurs que l'augmentation du volume de l'aide alimentaire qui devrait avoisiner le seuil des dix millions de tonnes pour la saison 1998-99.
Un autre signe encourageant vient du secteur de la p�che, car on pr�voit une remont�e de la production halieutique en 1999.
Mais le point le plus positif est la diminution de 40 millions du nombre total des mal nourris dans les pays en d�veloppement entre 1990-92 et 1995-97, comme l'a montr� la premi�re �dition du rapport de la FAO sur l'"�tat de l'ins�curit� alimentaire dans le monde". Cette diminution de l'ordre de 8 millions de personnes par an en moyenne est encourageante, mais elle reste largement insuffisante par rapport au chiffre de 20 millions n�cessaire pour atteindre l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation.
Par ailleurs, la situation de l'agriculture et de l'alimentation est marqu�e par beaucoup de zones d'ombre. Trente-cinq pays font actuellement face � des p�nuries alimentaires graves. Elles ont leur origine principalement dans les intemp�ries et dans l'�mergence ou la persistance de conflits internes ou de situations de guerre mais peuvent aussi �tre dues � de s�rieux probl�mes �conomiques. Ces p�nuries touchent toutes les r�gions du monde: en Afrique, 15 pays sont concern�s, surtout en Afrique centrale et orientale. Sept pays d'Asie et quatre pays d'Am�rique centrale ont actuellement besoin d'aide alimentaire d'urgence. Mais ces p�nuries ne sont pas limit�es aux pays en d�veloppement. Cinq pays appartenant � la Communaut� des �tats ind�pendants et quatre pays de la r�gion des Balkans sont aussi concern�s.
Malheureusement, il n'y a pratiquement plus de p�riode de l'ann�e o� la nature ne d�cha�ne des ph�nom�nes climatiques d�sastreux. Ce peut �tre la s�cheresse, comme cette ann�e au Proche-Orient et en Afrique de l'Est, ou pr�c�demment dans le Pacifique et en Indon�sie o� des incendies gigantesques ont s�vi, ou au contraire des tornades, des cyclones ou des pluies torrentielles avec leur cort�ge d'inondations et de destructions catastrophiques, comme tout r�cemment en Inde et au Viet Nam.
Face � ces situations, le r�le de la FAO est plus important que jamais, tout d'abord pour �valuer la situation de l'alimentation et de l'agriculture et les besoins en aide alimentaire, et en informer la communaut� internationale. Dans ce domaine, depuis pr�s de 25 ans, le Centre d'information et d'alerte rapide de la FAO a fait preuve de diligence et de neutralit� gr�ce notamment au professionnalisme de son personnel, qui travaille en collaboration �troite avec les agents du Programme alimentaire mondial.
En outre, un vaste effort est en cours pour la mise en place du Syst�me d'information et de cartographie sur l'ins�curit� et la vuln�rabilit� alimentaire, conform�ment aux d�cisions du Sommet mondial de l'alimentation. Ce syst�me, qui constituera un outil pr�cieux notamment pour g�rer les situations d'urgence est mis en place � l'�chelle internationale mais surtout nationale, avec la pleine coop�ration des partenaires du syst�me des Nations Unies dans le cadre d'un comit� interinstitutions.
Dans les situations d'urgence, la FAO doit aussi aider � la relance de la production agricole en �valuant les besoins en coop�ration avec les autres institutions des Nations Unies dans le cadre des appels consolid�s pour l'aide humanitaire et surtout en fournissant une aide directe aux agriculteurs. Depuis la derni�re session de la Conf�rence, le Service sp�cial des op�rations de secours de la FAO a d� intervenir dans 64 pays. La valeur de ses interventions a doubl� entre 1997 et 1998 en passant de 43 � 86 millions de dollars et pourrait atteindre 100 millions de dollars en 1999. Parmi toutes ces situations d'urgence, je ne soulignerai que deux exemples significatifs: l'ouragan Mitch et la crise du Kosovo.
L'ouragan Mitch a d�vast� durant l'automne de 1998 de larges pans de l'�conomie et des infrastructures de plusieurs pays d'Am�rique centrale. Les phases habituelles d'alerte et de d�termination des besoins, ont conduit � la formulation d'un programme d'assistance. Outre l'aide alimentaire d'urgence de plus de 58 millions de dollars approuv�e conjointement avec le Directeur ex�cutif du PAM, la FAO a fourni un total de 1 920 000 dollars en �quipement et fournitures pour la relance de l'agriculture, dont presque un tiers gr�ce au Programme de coop�ration technique et le reste � travers des fonds fiduciaires.
En r�ponse � la crise du Kosovo, la FAO s'est concentr�e d'abord sur les communaut�s rurales h�bergeant des r�fugi�s en Albanie et dans l'ex-R�publique yougoslave de Mac�doine. Un total de 3,5 millions de dollars a �t� mobilis� pour des projets sp�cifiques et 14 agents de la FAO volontaires ont �t� affect�s dans les deux pays. Depuis la stabilisation de la situation au Kosovo, la FAO a �tabli � Pristina une unit� de coordination des op�rations d'urgence qui coop�re avec l'administration de l'ONU et fournit un appui technique aux organisations non gouvernementales. Gr�ce au g�n�reux soutien de plusieurs donateurs, l'aide de l'Organisation aux Kosovars s'�l�ve actuellement � 6,7 millions de dollars.
Dans le m�me temps, la FAO s'est vue de plus en plus confront�e � d'autres "crises". Il s'agit des probl�mes li�s � la qualit� et surtout � l'innocuit� des produits alimentaires ou � l'impact de nouvelles techniques de production agricole, g�n�ralement d�riv�es des progr�s rapides de la biotechnologie. La crise de la "vache folle", la pr�sence de dioxines dans la cha�ne alimentaire et la diffusion, � travers les �changes commerciaux, d'organismes g�n�tiquement modifi�s sont autant d'exemples r�cents des probl�mes auxquels se sont heurt�s les gouvernements.
C'est l� un domaine o� l'activit� de la FAO sera tr�s certainement amen�e � cro�tre dans l'avenir. En effet, l'opinion publique, sensibilis�e par les m�dias, cherche � obtenir une information objective sur les risques �ventuels et exige des moyens de protection efficaces. En outre, si le "th��tre d'op�rations" de telles "crises" est plut�t cette fois au niveau des pays avanc�s, la m�me inqui�tude est partag�e par les pouvoirs publics et les populations de bon nombre de pays en d�veloppement qui ne disposent pas de capacit�s d'analyse suffisantes.
L'Organisation r�pond � ces d�fis et � ces demandes. Ses organes comp�tents, comme la Commission pour les ressources g�n�tiques, s'occupent activement de d�velopper des codes de conduite. Un programme interd�partemental a �t� lanc� pour traiter de tous les aspects techniques des probl�mes. Les programmes de la Division mixte FAO/AIEA des techniques nucl�aires dans l'alimentation et l'agriculture sont actuellement examin�s pour renforcer leur contribution dans ces domaines. Les questions d'�thique sont, quant � elles, examin�es par un comit� interne appuy� par un groupe d'experts. Le Codex Alimentarius reste l'instrument majeur pour la d�termination de normes internationales - une activit� essentielle dans le contexte du commerce qui se d�veloppe et se globalise.
La FAO, tout en restant sensible � l'importance et � l'urgence de ces probl�mes, doit se concentrer sur la fourniture d'une information fond�e sur des bases scientifiques, �tablies par des experts reconnus internationalement.
Deux facteurs constituent la cl� de vo�te dans l'analyse de ce qui a �t� accompli par l'Organisation au cours de ces derni�res ann�es: d'une part, l'impact des r�formes depuis la r�union extraordinaire du conseil de mai-juin 1994 et, d'autre part, l'�lan donn� par le Sommet mondial de l'alimentation de novembre 1996.
La pr�paration de 150 strat�gies nationales de d�veloppement agricole � l'horizon 2010 fut un point de d�part important du suivi du Sommet. Actuellement, l'effort porte sur l'am�lioration de ces documents au niveau national, notamment en associant la soci�t� civile � leur revue. En outre, des strat�gies r�gionales sont en cours de pr�paration pour prendre en compte les synergies potentielles, en particulier dans le domaine du commerce agricole, et les harmoniser dans le cadre de l'action des groupements �conomiques r�gionaux existants.
Le Programme sp�cial pour la s�curit� alimentaire est quant � lui op�rationnel dans 50 pays et en cours de formulation dans 25 autres pays.
Je rappellerai que ce Programme a pour objectif d'assurer une augmentation durable de la production agricole dans les pays qui connaissent un d�ficit alimentaire et qui n'ont pas de ressources suffisantes pour couvrir ce d�ficit par des importations. � ce jour, 84 pays ont demand� � y participer, y compris six pays qui ne font pas partie du groupe cible. L'allocation du Programme r�gulier n'est que de 10 millions de dollars sur deux ans. � la demande des gouvernements concern�s, le Programme de coop�ration technique a jusqu'� pr�sent contribu� pour un montant de 8 millions de dollars aux activit�s du Programme sp�cial. Ces contributions jouent un r�le essentiellement catalytique, l'Organisation ayant r�ussi � mobiliser des pays donateurs et des institutions financi�res internationales, dont l'apport repr�sente d'ores et d�j� 50 millions de dollars. La mobilisation de ressources suppl�mentaires est indispensable pour poursuivre un d�veloppement ordonn� du Programme et donc appuyer la mise en œuvre de la premi�re phase dans un plus grand nombre de pays et jeter les fondements de la deuxi�me phase.
Heureusement, le Programme sp�cial b�n�ficie aussi de l'appui de l'initiative de coop�ration Sud-Sud lanc�e par l'Organisation. Jusqu'� pr�sent, 25 pays en d�veloppement plus avanc�s ont confirm� leur volont� de participer � cette initiative, parfois en faveur de plusieurs pays. Neuf accords tripartites ont �t� sign�s, ce qui repr�sente un engagement pour la fourniture de plus de 900 experts et techniciens. Mais des ressources financi�res additionnelles sont n�cessaires pour aider les pays participants � couvrir une partie de leurs engagements et assurer le relais du financement initial de la FAO.
L'autre programme sp�cial lanc� en 1994, EMPRES, le Syst�me de pr�vention et de r�ponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfronti�res des animaux et des plantes, a �galement bien progress�, ici aussi gr�ce � l'appui des donateurs. Pour la lutte contre le criquet p�lerin, un total de 4,9 millions de dollars a �t� mobilis� pour 1998 et 1999. Ceci a permis de rendre le programme pleinement op�rationnel dans la zone centrale autour de la mer Rouge. Mais des ressources additionnelles sont n�cessaires pour poursuivre les activit�s au-del� de l'an 2000, mais aussi et surtout pour l'�tendre � la r�gion occidentale et � l'Asie du Sud-Ouest.
En ce qui concerne la composante sant� animale d'EMPRES, l'action a essentiellement port� sur la coordination du programme global d'�radication de la peste bovine, mais aussi sur l'�laboration et la diffusion de strat�gies pour la pr�vention, la surveillance et la ma�trise des principales �pizooties. Les foyers de peste bovine sont maintenant limit�s � quelques pays en Asie et en Afrique et il devrait �tre possible d'atteindre une �radication compl�te d'ici 2005. Au niveau des strat�gies EMPRES, elles ont �t� largement diffus�es, notamment dans le cadre de nombreux s�minaires r�gionaux, et mises en œuvre avec succ�s dans plusieurs pays, comme pour le contr�le de la fi�vre aphteuse aux Philippines ou de la peste porcine en C�te d'Ivoire.
EMPRES est l'un des domaines o� la FAO a su exploiter son avantage comparatif et jouer un r�le de chef de file pour la coordination des actions nationales de lutte contre les ravageurs et les maladies, et pour l'assistance directe aux pays affect�s.
La d�centralisation des activit�s de la FAO � partir du si�ge a �t� une composante majeure de l'ensemble des r�formes. Elle s'est �tal�e sur pr�s de quatre ans, une p�riode difficile surtout sur le plan humain, mais qui a �t� surmont�e gr�ce � la mise en place, en collaboration avec les associations du personnel, d'un syst�me transparent et objectif de red�ploiement et aussi en ayant recours � la proc�dure de d�part par consentement mutuel.
Les �quipes techniques pluridisciplinaires renforc�es, qui sont d�sormais pr�sentes dans les cinq bureaux r�gionaux, et les �quipes associ�es des cinq bureaux sous-r�gionaux, permettent un acc�s plus imm�diat des �tats Membres � l'expertise disponible au sein de l'Organisation.
Entre-temps, le r�seau des bureaux de la FAO dans les pays a continu� d'assurer ses fonctions compl�mentaires de liaison et de soutien, mais � un co�t bien moindre qu'auparavant. Le syst�me de correspondants nationaux pour les pays o� les contraintes budg�taires ne permettent pas l'�tablissement d'un bureau a connu un grand succ�s. Vingt correspondants nationaux sont maintenant en fonction et d'autres devraient �tre d�sign�s prochainement.
La d�centralisation commence � porter ses fruits. J'en veux pour preuve l'accroissement r�cent des approbations de nouveaux projets, apr�s une p�riode de latence r�sultant des changements. Ainsi, les nouvelles approbations en 1999 pourraient atteindre le chiffre record de 430 millions de dollars, soit 100 millions de plus qu'en 1998. Ces chiffres semblent indiquer un renversement de tendance dans le programme de terrain puisqu'en 1995 le montant des nouvelles approbations s'�tait �lev� � seulement 250 millions de dollars. Il faut toutefois mentionner que le bon r�sultat de 1999 est en partie d� au montant exceptionnel des op�rations d'urgence et � l'approbation d'un tr�s gros projet de 35 millions de dollars.
Je souhaite � ce propos exprimer toute ma gratitude aux donateurs, tant au titre de l'assistance multi- et bilat�rale que des fonds fiduciaires unilat�raux, qui d�montrent ainsi leur confiance dans l'Organisation. En fait, nous avons maintenant un groupe plus diversifi�, avec bien s�r les donateurs traditionnels toujours fid�les, mais aussi de nouveaux partenaires qui nous confient leurs ressources.
La recherche d'un partenariat �largi est un des principes fondamentaux d'une FAO plus moderne et plus ouverte sur l'ext�rieur. La Conf�rence et les autres organes de la FAO n'ont cess� de r�affirmer ce principe.
Ce partenariat �largi commence avec les autres agences et programmes de la famille des Nations Unies, en particulier les institutions dont le si�ge est � Rome. La coop�ration avec le PAM et le FIDA a �t� consid�rablement renforc�e gr�ce aux consultations syst�matiques entre Secr�tariats � tous les niveaux. Ces consultations permettent en effet, non seulement de coordonner l'action ou les proc�dures, ou de partager des ressources comme dans les domaines des salles de conf�rence, de la traduction, des services et technologies d'information, de l'administration ou de la formation du personnel, mais aussi de d�cider d'activit�s conjointes. En plus des activit�s traditionnelles qui portent notamment sur la pr�paration des projets d'investissements pour le compte du FIDA ou sur l'�valuation avec le PAM des besoins d'aide alimentaire dans les pays affect�s par les situations d'urgence, bien d'autres projets conjoints ont vu le jour et ont r�cemment �t� illustr�s dans une brochure. En outre, la FAO a sign� cette ann�e avec le PAM et le FIDA des accords de coop�ration pour agir conjointement dans le domaine de la s�curit� alimentaire, en particulier dans la mise en œuvre du Programme sp�cial pour la s�curit� alimentaire.
Une autre initiative de coop�ration pour le suivi du Sommet mondial de l'alimentation, est l'�tablissement sous l'�gide du Comit� administratif de coordination des Nations Unies du r�seau pour le d�veloppement rural et la s�curit� alimentaire g�r� conjointement par la FAO et le FIDA, en �troite coop�ration avec le PAM, et auquel participent 20 organisations des Nations Unies. Dans le cadre de ce r�seau, des groupes th�matiques sont �tablis au niveau national, sous l'�gide du Coordonateur r�sident des Nations Unies avec l'appui technique du Repr�sentant de la FAO, pour notamment suivre la mise en œuvre du Plan d'action du Sommet. Pr�s de 80 pays sont concern�s par ce syst�me.
Une autre forme de partenariat est le r�le important jou� par la FAO dans la g�n�ration de projets d'investissement financ�s par la Banque Mondiale et les autres institutions financi�res internationales. Le volume annuel des nouveaux investissements en faveur du d�veloppement agricole g�n�r�s par le Centre d'investissement a r�guli�rement augment� ces derni�res ann�es en passant de deux milliards de dollars au d�but des ann�es 1990 � trois milliards en 1997 et 1998. Cela repr�sente plus de cent fois ce que le programme co�te conjointement � la FAO et aux institutions financi�res elles-m�mes.
Les nouveaux programmes de partenariat ont notamment port� sur les diff�rents accords de coop�ration technique entre pays en d�veloppement et entre pays en transition qui ont �t� sign�s par 125 pays et qui jusqu'� pr�sent ont permis d'engager 1 582 experts et consultants de ces pays.
En outre, la coop�ration avec les �tablissements universitaires et les instituts de recherche a permis � la FAO de b�n�ficier des services de 342 experts visiteurs, tandis que 1 343 experts � la retraite ont travaill� dans le cadre du Programme permettant leur utilisation. Enfin, le Programme des jeunes cadres des pays en d�veloppement a d'ores et d�j� permis d'assurer la formation "sur le tas" de 26 d'entre eux, et le Programme de volontaires introduit tout r�cemment constituera une autre possibilit� pour l'Organisation de compl�ter ses ressources humaines et de renforcer la coop�ration internationale. Au total, ce sont pr�s de 3 300 personnes que l'Organisation a employ�es dans le cadre de ces divers programmes depuis leur lancement.
D'autres actions ont contribu� � ouvrir davantage l'Organisation vers l'ext�rieur. Deux des groupes cibles privil�gi�s dans ce domaine sont les organisations non gouvernementales et le secteur priv�. Une unit� du si�ge est compl�tement d�di�e � renforcer la coop�ration avec ces partenaires essentiels.
La Journ�e mondiale de l'alimentation et les activit�s connexes restent le fer de lance de l'Organisation pour mobiliser l'opinion publique. Cette Journ�e continue � �tre c�l�br�e � travers le monde. Le th�me choisi cette ann�e �tait particuli�rement propice, mettant l'accent sur le r�le des jeunes dans la lutte contre la faim. Ils sont plus d'un milliard, dont environ 50 pour cent en zones rurales, et leur contribution est essentielle pour assurer dans le futur une agriculture saine et dynamique.
L'op�ration TeleFood, qui a re�u votre appui lors de la Conf�rence de 1997, a grandement contribu� � sensibiliser l'opinion aux causes profondes de l'ins�curit� alimentaire et � mobiliser le public en faveur de la lutte contre la faim et la malnutrition dans le monde. En 1997 et 1998, plus de 60 pays y ont directement particip� d'une fa�on ou d'une autre, ce qui a permis de toucher pr�s de 500 millions de personnes et de collecter quatre millions de dollars de dons. Pour 1999, plusieurs manifestations ont d�j� eu lieu � travers le monde, mais l'�v�nement m�diatique principal sera constitu� par le concert pr�vu � la fin de ce mois � la Jama�que, et qui sera transmis sur les �crans de t�l�vision dans de nombreux pays le 4 d�cembre.
Les fonds recueillis gr�ce � TeleFood ont permis � ce jour de mettre en œuvre 457 petits projets concrets en faveur de la s�curit� alimentaire, dans 96 pays, pour un montant de 3,5 millions de dollars.
On ne saurait oublier l'importance de moyens logistiques � la fois modernes et performants pour une organisation qui doit op�rer aux quatre coins du monde, souvent dans des conditions d'urgence.
La d�centralisation a n�cessit� des investissements consid�rables au niveau des infrastructures de t�l�communications, qui sont pratiquement achev�s et qui ont permis de relier tous les bureaux � l'int�rieur d'un r�seau. Presque tous les agents, quel que soit leur lieu de travail, peuvent d�sormais �changer quasi instantan�ment des messages �lectroniques, des documents et des donn�es. En outre, l'acc�s g�n�ralis� aux ressources immenses de l'Internet, et � celles de sa version interne que nous appelons l'Intranet, a d�cupl� la capacit� d'analyse du personnel.
Cette "infrastructure" de diffusion de l'information n'est pas seulement au service du personnel, mais aussi et surtout au service des utilisateurs � travers le monde. La FAO peut �tre particuli�rement fi�re du succ�s exponentiel de son site Internet, qui enregistre � l'heure actuelle une moyenne mensuelle d'environ 6,5 millions d'acc�s � ses diff�rentes pages. Il permet de valoriser davantage l'immense patrimoine d'informations et de donn�es statistiques accumul�es dans le Centre mondial d'information agricole.
Les b�timents n'ont pas �t� n�glig�s. Notre si�ge poss�de maintenant un ensemble de salles de r�union, un club de presse et des centres audiovisuels de tout premier ordre. La preuve en est dans la demande croissante de la part d'organisations externes pour y tenir des r�unions. Cela a �t� possible gr�ce aux g�n�reuses contributions de nombreux donateurs, au premier rang desquels se trouve le gouvernement du pays h�te. Je voudrais ici r�it�rer toute la reconnaissance de l'Organisation pour ces contributions.
Je tiens aussi � remercier les gouvernements des pays h�tes des bureaux d�centralis�s de la FAO � travers le monde pour les efforts permanents qu'ils d�ploient pour en am�liorer l'installation.
Une institution comme la FAO se doit �galement de disposer d'un syst�me performant de gestion administrative et financi�re. Or, comme cela avait �t� constat� par le Commissaire aux comptes, le syst�me de gestion financi�re FINSYS et dans une moindre mesure, le syst�me de gestion du personnel PERSYS, mis tous deux au point sur la base des proc�dures administratives existantes, �taient trop rigides et complexes et surtout ne permettaient pas de g�n�rer toutes les informations indispensables � une bonne gestion. Un consultant a �galement confirm� qu'il serait beaucoup trop co�teux de modifier ces logiciels et qu'il �tait pr�f�rable de les remplacer. Cette proposition a �t� examin�e par le Comit� financier qui en a reconnu le bien-fond�.
Suite � un appel d'offres, le progiciel commercial ORACLE a �t� s�lectionn� fin 1995 pour servir de fondement au nouveau syst�me. La phase de pr�paration a dur� plus longtemps que pr�vu, faute de ressources ad�quates. Il fallait en outre mettre en place un syst�me adapt� � des bureaux en cours de d�centralisation qui puisse s'int�grer au syst�me central d�velopp� pour le si�ge et les bureaux r�gionaux.
Le nouveau syst�me financier est devenu op�rationnel en mai 1999. Son fonctionnement restera toutefois centralis� au sein des unit�s d�partementales d'appui � la gestion jusqu'� ce que les derniers probl�mes techniques soient r�solus. Mais d�s le d�but de l'ann�e prochaine, tous les directeurs de divisions, chefs de services et gestionnaires de projets auront un acc�s direct au syst�me leur permettant de g�rer leur budget et d'initier les transactions les plus simples. Les op�rations plus complexes seront prises en charge par un nouveau service central d'appui � la gestion.
La mise en place d'un tel syst�me doit s'accompagner de la simplification des proc�dures administratives et de d�l�gation accrue d'autorit�. Il faut toutefois proc�der m�thodiquement en la mati�re pour ne pas compromettre les garanties de bon fonctionnement et les contr�les n�cessaires. Tous les aspects de la vie administrative de l'institution sont donc revus. Les ajustements de structure correspondants, tant au si�ge que dans les r�gions, font partie des propositions qui vous sont soumises au titre du Programme de travail et budget pour le prochain biennium.
Comment tout cela a-t-il pu �tre r�alis� - la d�centralisation, l'ouverture de nouveaux bureaux sous-r�gionaux et de liaison, la modernisation des moyens, le lancement de nouveaux programmes - tout en maintenant un volume d'activit�s satisfaisant dans tous les domaines jug�s prioritaires par les organes directeurs, quand le budget bisannuel de la FAO est pass� de 673 millions de dollars en 1994-95 � 650 millions pour les deux derniers bienniums, soit une perte r�elle de pouvoir d'achat de l'ordre de 10 � 15 pour cent?
Il a fallu rechercher syst�matiquement tous les gains d'efficacit� qu'il �tait possible de r�aliser:
Les �conomies totales ainsi r�alis�es - et qui ont un impact permanent sur le budget - s'�l�vent � environ 50 millions de dollars par an. Je pense qu'il n'y a pas de r�ponse plus �loquente � la question toute simple que j'ai �voqu�e. Toutefois, il faut rappeler que les r�formes entreprises vont bien au-del� de la n�cessit� de faire des �conomies. L'aspect qualitatif n'a jamais �t� oubli�.
Quelles sont maintenant les orientations pour le futur ?
Il faut d'abord consolider les acquis et donc continuer dans la logique:
Quelles sont les tendances et forces principales qui auront une influence sur les activit�s � venir de la FAO?
Toutes ces questions ont �t� prises en compte lors de l'�laboration du Cadre strat�gique qui guidera les activit�s de l'Organisation au cours des quinze prochaines ann�es.
Certes, le futur de la FAO d�pendra aussi des ressources mises � sa disposition. � ce sujet, je ne peux que formuler le vœu que la p�riode de restrictions finisse bient�t pour cette Organisation, comme pour toutes celles de la famille des Nations Unies qui partagent ses objectifs et ses combats.
Je voudrais maintenant aborder l'ordre du jour de cette importante session de la Conf�rence.
Le Cadre strat�gique que je viens de mentionner est soumis � votre approbation. La FAO n'est pas la seule institution � s'�tre engag�e dans un exercice de r�flexion de cette envergure. N�anmoins, il faut souligner le caract�re pleinement participatif du processus d'�laboration du document et aussi les analyses tr�s fouill�es qui ont �t� entreprises pour lui donner la hauteur de vues n�cessaire.
Un effort tout particulier a �t� fait pour consulter tous les partenaires, y compris les autres organisations et programmes du syst�me des Nations Unies. Bien s�r, la priorit� a �t� donn�e aux membres de l'Organisation dans ce processus. Dans l'histoire de la FAO, il n'y a que peu d'exemples de documents qui aient fait l'objet d'aussi amples discussions intergouvernementales, fond�es sur plusieurs versions progressivement enrichies. Les principales instances de la FAO, depuis les conf�rences r�gionales en passant par les comit�s techniques du Conseil, et bien s�r le Conseil lui-m�me et ses organes subsidiaires ont pu �mettre leur avis ou formuler leur contribution, parfois � plusieurs reprises. C'�tait d'ailleurs la condition n�cessaire pour g�n�rer chez tous les membres, un sentiment d'appropriation du contenu de ce document.
L'autre document cl� soumis � la Conf�rence est bien s�r le Programme de travail et budget.
� la requ�te du Conseil, le document contient trois options principales. La premi�re correspond � une certaine - bien que minime - "croissance r�elle", la seconde � la "croissance r�elle z�ro", et la troisi�me � la "croissance nominale z�ro". Elles sont toutes fond�es sur un taux de change provisoire de 1 800 lires italiennes pour un dollar des �tats-Unis.
L'option de croissance r�elle impliquerait certes un accroissement des contributions des �tats Membres, autour de 6,5 pour cent. Mais elle permettrait � l'Organisation de r�pondre de mani�re beaucoup plus compl�te aux demandes exprim�es par les conf�rences r�gionales, les comit�s techniques du Conseil, sans oublier les importantes conf�rences minist�rielles qui se sont tenues cette ann�e au si�ge, et qui ont eu trait aux for�ts, aux p�ches et aux petits �tats insulaires en d�veloppement.
La "croissance r�elle z�ro" impliquerait un accroissement bien moindre des contributions - autour de trois pour cent. Malgr� la marge de manœuvre r�duite, l'essentiel des activit�s �conomiques et techniques de la FAO y sont pr�serv�es. Il a m�me �t� possible d'introduire un train de mesures additionnelles pour corriger le d�s�quilibre dans l'usage des langues de l'Organisation, r�pondant ainsi aux attentes des pays concern�s. Il est important de souligner que cette option comprend aussi une r�forme des structures administratives au si�ge, rendue possible par l'introduction de nouveaux syst�mes informatiques de gestion.
La troisi�me option de "croissance nominale z�ro" reconduit simplement le montant de 650 millions de dollars approuv� pour le biennium 1998-99, et aussi - il faut le rappeler - pour le biennium pr�c�dent, 1996-97. Cette option a n�cessit� l'identification de coupes de l'ordre de 15 millions de dollars. Cela ne sera possible qu'� travers la mise en place �ventuelle d'autres r�formes de structures au niveau des bureaux r�gionaux. Les programmes techniques et �conomiques sont aussi affect�s, mais un certain nombre de domaines prioritaires sont prot�g�s.
Ces domaines "prot�g�s" tiennent compte de vos avis, et comprennent en particulier:
Il appartient aux repr�sentants des �tats Membres assembl�s au sein de cette Conf�rence de faire le bon choix en toute connaissance de cause. Le Secr�tariat, quant � lui, mettra fid�lement en œuvre les d�cisions prises par la Conf�rence.
Outre le Cadre strat�gique et le Programme de travail et budget, la pr�sente session de la Conf�rence aura � traiter d'autres sujets importants.
Deux d'entre eux touchent au cœur du travail normatif de l'Organisation: l'Engagement international sur les ressources phytog�n�tiques pour l'alimentation et l'agriculture, et les conclusions de la Conf�rence des pl�nipotentiaires sur la Convention de Rotterdam sur l'application de la proc�dure de consentement pr�alable. Autant de preuves que les aspects normatifs restent une priorit� dans le travail de la FAO.
Enfin, le Secr�tariat suivra avec attention le d�bat concernant les progr�s accomplis en ce qui concerne le suivi du Sommet mondial de l'alimentation et l'int�gration des questions de parit� hommes-femmes � la FAO.
� ce propos, je soulignerai l'importance de la Consultation de haut niveau sur les femmes rurales et l'information qui a eu lieu ici m�me au d�but du mois dernier. Elle a r�uni 326 participants provenant de 111 pays, dont 43 membres de gouvernements et a certainement contribu� � faire reconna�tre le r�le des femmes dans le d�veloppement, en particulier par les d�cideurs. La r�union a appuy� une strat�gie d'action pour l'adoption de politiques harmonisant les enjeux de la s�curit� alimentaire et ceux de l'�galit� des sexes. Cette strat�gie sera int�gr�e dans le nouveau plan d'action de la FAO pour l'int�gration des femmes dans le d�veloppement qui vous sera pr�sent� en 2001.
Je rappellerai aussi les efforts constants pour augmenter le pourcentage des femmes au sein du personnel de la FAO, surtout au niveau des cadres sup�rieurs et des repr�sentants dans les pays. Ces efforts commencent � porter leurs fruits puisque par rapport � janvier 1994, la proportion des femmes dans la cat�gorie des directeurs est pass�e de 4 � 11 pour cent et le nombre de femmes repr�sentantes de la FAO est pass� de 2 � 10.
Monsieur le Pr�sident, Excellences, Mesdames, Messieurs,
Certes, l'Organisation est aujourd'hui bien �quip�e au niveau de ses structures et de ses moyens logistiques, et elle le sera tr�s prochainement au niveau des syst�mes de gestion. Elle s'est mise totalement � jour en ce qui concerne les changements exceptionnellement rapides des technologies dans son domaine d'activit�, et les techniques de la bureautique et des communications qui marquent notre �poque. Dans le contexte d'un monde si diversifi� � l'aube de ce troisi�me mill�naire, elle a su pr�server et, l� o� n�cessaire, renforcer sa coop�ration avec ses partenaires naturels, tout en tissant d'autres liens prometteurs avec les partenaires de la soci�t� civile.
N�anmoins, la FAO doit toujours �tre capable de d�montrer qu'elle m�rite la confiance de ses membres, tout en g�rant de mani�re efficace les ressources qui lui sont confi�es. Elle doit prouver qu'elle reste l'instrument effectif au service de la coop�ration internationale dans l'important domaine de l'agriculture et de l'alimentation, que ses fondateurs avaient envisag�. Enfin, et surtout, elle se doit de continuer � r�pondre dans la mesure de ses moyens aux attentes des plus d�munis, de tous ceux qui souffrent � travers le monde de la pauvret�, de la faim ou de la malnutrition.
C'est en fait la cause que j'ai toujours cru devoir servir et que je m'engage � servir � nouveau devant vous aujourd'hui.
Je vous remercie.