FAO DOCUMENT TECHNIQUE SUR LES PÊCHES 432 |
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Participation à la gestion des pêches artisanales pour améliorer les moyens d’existence des pêcheurs en Afrique de l’Ouest Une synthèse des entretiens et des études de cas réalisés en Mauritanie, au Sénégal, en Guinée et au Ghana |
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Par Noeky M. Lenselink Sociologue en développement rural (Expert associé) Service de la technologie des pêches, Division des industries de la pêche Département des pêches de la FAO |
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Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture
Rome, 2003 |
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Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. |
ISBN 92-5-204841-3
ISSN 1014-1146
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©FAO 2004
Lenselink, N.M. RÉSUMÉ Introduction Cette étude sur la «Participation à la gestion des pêches artisanales pour améliorer les moyens d'existence des pêcheurs en Afrique de l'Ouest» a été réalisée dans le cadre du Programme sur les moyens d'existence durables dans la pêche ou PMEDP (GCP/INT/735/UK) en collaboration avec le Programme à moyen terme du Département des pêches de la FAO «Promotion de la gestion des pêcheries côtières»(TP 234 A4). Cette étude cherche à identifier les manières d'augmenter la participation des pêcheurs dans la gestion des pêches côtières comme un moyen d'améliorer les moyens d'existence de ces pêcheurs et de leurs familles. Dans ce but, quatre études PMEDP sur la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée et le Ghana ont été analysées, et des entretiens supplémentaires se sont déroulés au Sénégal et au Ghana. L'analyse se focalise principalement sur les sujets suivants:
Résultats Les résultats montrent que les pêcheurs artisans sont généralement impliqués dans des mesures de gestion des pêches informelles qui co-existent avec des mesures officielles initiées par l'administration des pêches. La participation officielle des pêcheurs se fait au moyen de la consultation au moment de l'écriture des lois et des réglementations sur la pêche, tandis que la participation informelle consiste à faire et à exécuter de manière concrète les réglementations locales élaborées par les comités de pêche de la communauté. Les cas les plus efficaces concernent les mesures locales informelles et les cas où les pêcheurs et le gouvernement s'entraident et se complémentent. Les politiques des pêches gouvernementales sont généralement basées sur des préoccupations biologiques à long terme tandis que les pêcheurs ont tendance à avoir des objectifs socio-économiques à court terme. Ces objectifs s'excluent mutuellement, bien que ce ne soit pas toujours le cas. Des aspects de gestion des pêches relativement efficaces ayant des effets positifs sur (certains) moyens d'existence comprennent l'autorité forte de certaines personnes locales, un intérêt matériel de la part des pêcheurs et du gouvernement dans les mécanismes, une collaboration entre tous les groupes impliqués, des processus de communication clairs et l'apprentissage de groupe. Cependant, que ce soit à cause des mesures formelles ou informelles, il semble que dans quelques cas seulement, les effets désirés aient été atteints sur les moyens d'existence des pêcheurs, comme l'accès certain aux ressources, aux revenus et à l'emploi. Cela est dû à un certain nombre de facteurs. Un de ces facteurs concerne les faiblesses au niveau de l'application et des processus et des procédures inefficaces au sein et entre les groupes impliqués. Un second facteur réside dans les contraintes au niveau de la mise en application et un autre est lié au fait que les différents groupes de pêcheurs artisans aient des intérêts divergents et puissent être affectés différemment par les mesures de gestion des pêches. Il semblerait alors que des acteurs plus puissants et plus influents tirent plus de profit de ces mesures que les plus pauvres. L'hypothèse sous-jacente de cette étude qui stipule que la gestion des pêches améliore les moyens d'existence des pêcheurs n'est donc pas aussi évidente qu'elle puisse paraître, du moins à court terme. Enfin, l'analyse montre que les acteurs ne sont pas des «destinataires passifs» influencés par les mécanismes de gestion des pêches mais des agents actifs qui utilisent, modifient et quelquefois ignorent ou contrecarrent les mécanismes pour atteindre l'accès et le contrôle sur les ressources ainsi que pour satisfaire leurs propres objectifs. Conclusions Un certain nombre de tendances peut être identifié, lesquelles conduisent à une augmentation de la collaboration entre les pêcheurs et le gouvernement dans les mesures de gestion des pêches de même qu'à une plus grande considération des aspects relatifs aux moyens d'existence. Du côté des pêcheurs, il y a (bien que pas toujours «traditionnels») des règles et des comités gouvernant la pêche qui existent déjà et une prise de conscience accrue dans les communautés pour le besoin de protéger les stocks. Le gouvernement a un intérêt croissant pour la pêche artisanale et les processus de consultation avec les pêcheurs, qui existent déjà, pour l'élaboration de plans de gestion. En plus il y a des mécanismes de décentralisation qui encouragent le partage des responsabilités avec les institutions locales pour la gestion des ressources naturelles et les mécanismes associés tels que les conseils locaux et les comités de gestion communautaires pour la gestion des pêches. Cependant, un certain nombre de facteurs complique la collaboration de plus en plus forte entre les pêcheurs et le gouvernement pour les mesures de gestion des pêches et en ce qui concerne les aspects relatifs aux moyens d'existence. Différents groupes de pêcheurs et de transformateurs ayant des intérêts divergents rendent la collaboration difficile; il y a un passé de relations forcées entre les pêcheurs et le gouvernement. Les relations entre les pêcheurs et les autorités gouvernementales ont toujours été tendues. Les autorités n'ont pas pu ou pas voulu appliquer les lois qui existent déjà, les mandats flous ou de facto concernant le partage des tâches entre les différentes organisations du gouvernement concernées par la pêche et les affaires maritimes. Enfin, la communication, les financements et le recrutement du personnel des institutions gouvernementales ne sont pas toujours suffisants pour une gestion des pêches. Recommandations: Afin de parvenir à une gestion des pêches plus centrée sur les moyens d'existence, deux aspects doivent être améliorés, à savoir: 1. toutes les phases de la gestion des pêches, telles que l'élaboration, la mise en uvre, le suivi, le contrôle et la surveillance (SCS) ainsi que l'application, doivent être abordées individuellement ou globalement et doivent clairement être en rapport avec les questions et objectifs relatifs aux moyens d'existence; et 2. il devrait y avoir un engagement conscient et réfléchi pour ce qui est de la participation, la représentation, l'information et la communication de la part de ceux qui sont concernés par les moyens d'existence et la gestion des pêches. Concernant les phases en gestion des pêches, la FAO, avec le PMEDP et ses pays partenaires peuvent apporter un soutien aux pêcheurs et fonctionnaires du gouvernement et d'autres institutions qui consisterait à:
Concernant le processus de gestion des pêches, la FAO, avec le PMEDP et ses pays partenaires peuvent apporter un soutien aux pêcheurs et fonctionnaires du gouvernement et d'autres institutions qui consisterait à:
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1.1. L'étude
1.2. La méthodologie
1.3. L'approche théorique
1.4. La structure de ce document
2. LES PÊCHERIES ARTISANALES ET LES PÊCHEURS ARTISANS
2.1. Le contexte de la pêche et des moyens d'existence dans les pays choisis pour réaliser les études de cas
2.2. Qui sont les pêcheurs artisans?
2.3. Comment sont organisés et représentés les pêcheurs?
3. L'ADMINISTRATION ET LA GESTION DES PÊCHES
3.1. Comment l'administration des pêches est-elle organisée?
3.2. Quels sont les mécanismes actuels pour une collaboration?
3.3. Quelles sont les règles qui contrôlent la pêche artisanale?
4. LES ÉTUDES DE CAS SUR LES MÉCANISMES DE GESTION DES PÊCHES ARTISANALES
4.1. Présentation des études de cas
4.2. Description des études de cas
5.1. Les forces et les faiblesses
5.2. Les rôles respectifs des pêcheurs artisans et du gouvernement
5.3. Interaction entre la gestion des pêches et les moyens d'existence des pêcheurs
6. VERS UNE GESTION DES PÊCHES CENTRÉE SUR LES MOYENS D'EXISTENCE
6.1. Nouvel examen des hypothèses
6.2. Les facteurs qui facilitent et qui compliquent
6.3. Les recommandations pour une gestion des pêches centrée sur les moyens d'existence
7. LISTES DES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
7.1. Les rapports sur les études de pays
7.2. Autres références bibliographiques et ouvrages importants
8.1. Les résultats attendus du Programme pour des moyens d'existence durables dans la pêche
8.2. Les causes d'accidents en mer (d'après les quatre rapports de pays)