SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL |
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Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue en Éthiopie du 12 novembre au 8 décembre 2006 pour estimer la production de céréales et de légumineuses de la campagne principale meher, réviser les dernières estimations des récoltes de la campagne principale meher de 2005 et de la campagne secondaire belg de 2006, établir les prévisions pour la campagne belg de 2007 et évaluer la situation globale des approvisionnements alimentaires pour la campagne commerciale 2007 (janvier/décembre). Accompagnée par des experts du Ministère de l'agriculture et du développement rural, de l'Autorité centrale des statistiques (CSA) et d'observateurs de la Commission européenne et d'USAID, la Mission, divisée en sept équipes, s'est rendue dans soixante-trois zones et woredas (districts) sur 18 jours, dans toutes les régions productrices de céréales. En outre, les zones de Gode et Afder, dans la région des Somalis, ont été survolées en hélicoptère à la fin des activités sur le terrain.
Parallèlement à la Mission, mais sur une période plus longue, un autre exercice d'évaluation ("l'évaluation meher") a été mené sous l'égide de l'Autorité de prévention des catastrophes et de planification préalable, avec la participation de personnels du bureau du PAM dans le pays, des organismes donateurs bilatéraux et des ONG; cette mission s'est rendue dans plusieurs localités marginales et zones et woredas vulnérables, afin de déterminer la situation actuelle et future en matière de sécurité alimentaire. Trois équipes de la Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires ont suivi cet exercice à titre d'observateurs, dont un nutritionniste consultant, qui s'est rendu dans certaines zones sélectionnées pour travailler avec l'équipe de l'évaluation meher mais aussi pour recouper les conclusions avec d'autres renseignements, tels que des données sur l'état sanitaire et nutritionnel. Une comparaison des résultats préliminaires des deux exercices a été établie à l'issue de la visite dans le pays.
La Mission a obtenu auprès des bureaux agricoles des woredas, des zones et des régions des données relatives à la superficie ensemencée et aux rendements de toutes les principales cultures vivrières, et elle les a rapprochées à des renseignements recueillis auprès des agriculteurs, des négociants, des ONG et du personnel de projet des donateurs ainsi que des données de télédétection fournies par les systèmes d'alerte rapide. Les chiffres concernant la superficie ensemencée ont été en outre rapprochés des estimations de 2006 de la CSA relatives à la superficie consacrée aux céréales et aux légumineuses de la campagne meher. Dans les zones et les woredas, 258 interlocuteurs clés ont été interrogés (entretiens qui constituent des études de cas rapides); dans le même temps, la Mission a inspecté les cultures, en effectuant notamment plusieurs coupes-échantillons. Les équipes ont parcouru 28 000 km pour enquêter sur les marchés, observer l'état du bétail et noter l'état des cultures sur des transects. Sur la base de ces renseignements, les équipes ont vérifié les données sur les résultats et dans plusieurs cas, les prévisions officielles relatives aux rendements ont été révisées pour tenir compte de renseignements plus variés et plus récents.
Dans l'ensemble, les résultats de la campagne meher de 2006 sont meilleurs que ceux de l'année précédente du fait de l'amélioration des rendements et de la progression de la superficie cultivée tant dans les principales zones de production que dans les zones marginales. De l'avis de la Mission, l'accroissement des rendements est la conséquence directe de la bonne répartition des précipitations, de l'augmentation des recettes des producteurs de céréales (d'où des investissements plus importants dans les intrants et le démarrage en tant voulu des activités agricoles) et enfin des meilleures disponibilités d'engrais, de semences améliorées et de crédit.
Dans l'ensemble, la Mission estime la production totale de céréales et de légumineuses de la campagne meher de 2006/07 à un peu plus de 20 millions de tonnes, soit une hausse d'environ 10 pour cent par rapport aux estimations révisées après récolte de l'année précédente et 53 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Ainsi, pour la troisième année consécutive, la récolte est abondante. La récolte belg qui sera rentrée en juillet-août 2007 devant atteindre 275 000 tonnes, ce qui correspond à la moyenne historique, les disponibilités intérieures totales de céréales et de légumineuses pour 2007 sont estimées à 20,4 millions de tonnes. Pour la première fois, le bilan de céréales et de légumineuses de l'Éthiopie est ventilé par principale céréale.
Depuis le début 2004, les prix des principales céréales n'ont cessé d'augmenter, sans fléchissement significatif après la récolte, et il se sont maintenus au-dessus de la moyenne tout au long de 2006. Cette tendance peut s'expliquer par la conjugaison de facteurs économiques qui affectent l'offre et la demande effectives de céréales et favorisent la pression inflationniste due à l'augmentation des prix du pétrole qui a des répercussions sur tous les marchés des produits. Les bons résultats économiques enregistrés l'an dernier dans tout le pays, stimulés par l'accroissement des investissements dans l'infrastructure, l'injection de liquidités dans l'économie rurale par le biais du programme de protection sociale fondé sur les activités productives et l'appui financier accordé aux woredas, pourraient avoir entraîné une demande locale accrue de céréales et de bétail. Parallèlement, en dépit des bonnes récoltes rentrées les années précédentes, les quantités de céréales disponibles sur les marchés pourraient ne pas avoir autant augmenté que prévu ou du moins les ventes ont peut-être été mieux réparties sur l'année, au lieu d'être concentrées à l'époque de la récolte. La capacité financière accrue des agriculteurs à conserver des céréales et à les stocker, l'augmentation des achats locaux effectués par les organismes gouvernementaux chargés de la sécurité alimentaire, les coopératives agricoles et les organismes de secours, ainsi que le développement des courants d'échanges, tant intérieurs qu'extérieurs, semblent les principaux facteurs à l'origine de la diminution des disponibilités nationales.
Les trois dernières années se sont caractérisées par une croissance constante de l'économie éthiopienne, avec un taux de croissance réelle s'élevant en moyenne à 10,7 pour cent par an. Les bons résultats du secteur agricole, ainsi que les dépenses d'investissement croissantes effectuées par le gouvernement pour lutter contre la pauvreté, notamment dans les secteurs de la construction routière, de l'éducation et de l'agriculture, ont favorisé une large expansion de l'économie. Les recettes d'exportation ont aussi considérablement augmenté ces dernières années, du fait tant d'une augmentation en volume que du redressement des prix des grandes exportations sur le marché international.
Il ressort de ce qui précède que la situation globale des disponibilités alimentaires est extrêmement favorable: les approvisionnements vivriers sont en augmentation, tandis qu'un plus grand nombre de groupes vulnérables peuvent probablement y accéder. Au total, le pays est en mesure de couvrir la totalité de ses besoins céréaliers. Les stocks devraient augmenter et des quantités relativement importantes de céréales pourraient être exportées.
Toutefois, de nombreux ménages vulnérables devraient demeurer en grande partie exposés à l'insécurité alimentaire et donc tributaires de l'aide humanitaire en 2007. Les prix soutenus et relativement élevés des céréales, bien que favorables aux foyers dont la production est excédentaire, auront une incidence négative sur les foyers les plus démunis qui sont acheteurs nets de céréales. Compte tenu de la bonne production céréalière intérieure qui est escomptée, les organisations gouvernementales et les organismes de secours devraient envisager d'acheter sur place les céréales destinées aux ménages les plus vulnérables; toutefois, les prix restant à un niveau élevé, ces achats devraient se fonder sur des évaluations précises des disponibilités.
Le présent rapport a été établi par MM.: M. Zappacosta, W.I. Robinson, Neville Edirisinghe, Scott Ronchini, Naouar Labidi sous la responsabilité des Secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'informations, le cas échéant. |
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Henri Josserand Chef, SMIAR, FAO Télécopie: 0039-06-5705-4495 Mél: [email protected] |
Angela van Rynbach Vice-directeur régional, ODK PAM Télécopie: 00256-3124500 Mél: [email protected] |
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