Résumé
Dans les années 1950, personne ne savait grand chose des risques de contamination du
mercure à usage industriel. La leçon a été durement apprise. Notons à ce sujet qu’il s’agissait d’un
pays déjà industrialisé : les symptômes ont été remarqués, les causes recherchées, des mesures ont été
prises et des dédommagements offerts. Il y a eu aussi dans les pays les plus pauvres du monde de
nombreux cas de contamination par des produits chimiques, mais bien souvent personne ne s’en est
aperçu, aucun diagnostic n’a été établi, il n’y a eu ni enquête médicale ni mesure prise et certainement
personne n’a été dédommagé.
Le mercure, dont l’utilisation comme pesticide est aujourd’hui interdite dans de nombreux
pays, devrait-il être exporté dans des pays où les mesures sanitaires et de protection de l’environnement
sont moins avancées ? C’est un choix que les pays importateurs ne devraient faire qu’après
des examens soigneux et réalistes.
Il peut s’avérer très compliqué de déterminer le juste milieu entre risques et avantages.
Le DDT, par exemple, est un moyen efficace et peu coûteux de détruire et de repousser les moustiques
vecteurs du paludisme, maladie qui tue chaque année 1 million d’enfants de moins de cinq ans,
la plupart en Afrique sub-saharienne. L’avantage d’une utilisation judicieuse de cette substance
chimique sur les murs des logements, en particulier dans les chambres où les gens dorment, est si
important dans les régions où sévit le paludisme que certains pays tropicaux estiment que continuer
d’utiliser le DDT à cette fin, et à cette fin seulement, se justifie.
En fin du compte, les choix concernant les produits chimiques peuvent varier d’un pays à
l’autre en fonction de leur situation économique, de leurs capacités technologiques et des conditions locales.
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