L'ÉCOLOGIE DES PÊCHES DANS LES PLAINES INONDABLES AFRICAINES
	TABLE DES MATIERES

par

R.L. Welcomme
Spécialiste des ressources halieutiques
Service de la prospection et de l'évaluation
des ressources aquatiques
Division des ressources halieutiques et de l'environnement

COMITÉ DES PÊCHES CONTINENTALES POUR L'AFRIQUE (CPCA)

Les documents du CPCA sont publiés dans trois séries:

Rapports du CPCA

Rapport de chaque session, publié en anglais et en français.

Documents techniques du CPCA

Des documents scientifiques et techniques choisis, comprenant certains documents de travail présentés aux sessions du Comité et rapports des sous-comités, groupes de travail, groupes d'études et réseaux de correspondants. Publiés en anglais et en français.

Documents occasionnels du CPCA

Documents d'intérêt général pour le Comité. Publiés dans la langue d'origine, soit en français, soit en anglais.

Des exemplaires de ces documents peuvent être obtenus en s'adressant au:

Secrétaire
Comité des pêches continentales pour l'Afrique
Département des pêches
FAO
Via delle Terme di Caracalla
00100 Rome, Italie

PREPARATION DE CE DOCUMENT

Lors de sa première session, le Comité des pêches continentales pour l'Afrique (N'Djamena, Tchad, 1972) avait recommandé: “Recommandation CIFA 72/9) - qu'un groupe travaillant par correspondance soit créé pour la collection des données disponibles sur les pêches dans les plaines inondables et pour l'émulation de la recherche sur ces régions, et qu'il se réunisse ensuite pour préparer un document technique sur cette question” (CPCA, 1973). La présente note technique se propose de remplir partiellement la première fraction de cette recommandation. Etabli sur la base de publications et d'observations personnelles, ainsi que de renseignements non publiés fournis par divers spécialistes des pêches africaines, ce document résume nos connaissances en matière d'écologie halieutique des systèmes de plaines inondables sur le continent africain. Certaines observations sont nécessairement d'ordre conjectural ou le résultat de présomptions; on souhaite cependant qu'elles stimulent la discussion et concourent aux études futures dans ce domaine.

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
Rome, 1975

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TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION

2. MORPHOLOGIE DES PLAINES INONDABLES

2.1 Morphologie générale
2.2 Classification des plaines inondables
2.3 Distribution et superficie

3. UTILISATIONS DE LA PLAINE EN SAISON SECHE

4. FACTEURS LIMNOLOGIQUES

4.1 Régime des crues
4.2 Facteurs physico-chimiques
4.3 Phytoplancton et autres organismes
4.4 Résumé

5. BIOLOGIE DES POISSONS

5.1 Distribution de poisson dans le système
5.2 Migration
5.3 Reproduction
5.4 Alimentation
5.5 Croissance
5.6 Mortalité
5.7 Résumé

6. METHODES DE PECHE

6.1 Pêches saisonnières
6.2 Pêche par barrage des eaux
6.3 Pêche du poisson migrant

7. CAPTURE ET PRODUCTIVITE

7.1 Productivité
7.2 Ichtyomasse
7.3 Captures
7.4 Fluctuations des captures d'une année à l'autre
7.5 Résumé

8. MODELES DE PECHERIES DANS LES PLAINES INONDABLES

8.1 Modèle simple, pour calculs à l'ordinateur, d'une plaine inondable et de ses populations ichtyologiques

9. EXPLOITATION DES PLAINES INONDABLES

9.1 Effets sur les pêcheries d'autres utilisations de la plaine inondable
9.2 Exploitation intégrée des systèmes de plaines inondables
9.3 Exploitation de la pêche
9.4 Manipulation du régime hydrologique

REFERENCES

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier les nombreux spécialistes des pêches en Afrique, qui ont rendu cette enquête possible en fournissant des données sur la morphologie des plaines inondables de leur pays, ainsi que sur la pêche qui s'y pratique - en particulier les membres du groupe de la CPCA travaillant par correspondance sur les pêches des plaines inondables, MM. A. Catchy-Ngakoudou, J.R. Durand, R.E. Hastings, J.M. Kapetsky, A. Konare, A. Mabaye, J. Okedi, C. Reizer, V.O. Sagua.

J'adresse aussi tout spécialement des remerciements à M.D. Hagborg qui a préparé le programme pour l'ordinateur à partir des données présentées dans la section 8.1, à M.J. Kapetsky pour m'avoir fait bénéficier de bien des idées et discussions et permis de puiser dans sa documentation non publiée d'une valeur inestimable, ainsi qu'à tous mes autres collègues, au siège ou sur le terrain, qui ont participé aux échanges de vues mentionnés dans cet exposé.

RESUME

On désigne par plaines inondables les terrains situés en contrebas et en bordure des cours d'eau, que les débordements de leur lit principal inondent périodiquement.

Pendant la saison sèche, les éléments fertilisants s'y accumulent sous forme de déjections animales et de végétaux qui se décomposent, ainsi que de cendres laissées par les feux qui ravagent la brousse à la fin de la saison sèche. Dès le début de la crue, ces éléments se dissolvent aussitôt, pour se combiner avec les limons du fleuve et favoriser la croissance rapide des plantes, des insectes et des organismes aquatiques de toute nature.

Cette explosion biologique fournit les conditions essentielles à la reproduction, à l'alimentation et à la croissance de nombreuses espèces de poissons qui, avec la montée des eaux, émigrent du lit du cours d'eau dans la plaine inondée. Le cycle des crues est vital pour assurer la survie de ces espèces: toute altération de l'intensité ou de la durée des crues risque, dans les années suivantes, de modifier la population ichthyologique.

Par suite des grosses concentrations de poissons que provoquent les migrations dans les plaines inondables ou hors de celles-ci, ainsi que dans les mares qui y persistent pendant la saison sèche, certaines de ces plaines africaines comptent parmi les terrains de pêche les plus importants du continent.

Cependant, les cours d'eau et leurs plaines inondables sont l'objet de toutes sortes d'utilisations autres que la pêche, dont beaucoup sont parfois nuisibles au maintien des populations de poissons. Les barrages, comme les systèmes d'irrigation et de drainage sont susceptibles de modifier, ou même de supprimer, le cycle des crues au détriment des stocks ichthyologiques. Par la décharge de résidus toxiques ou l'emploi d'insecticides, l'industrie et l'agriculture risquent de polluer le milieu à un degré tel que beaucoup d'espèces ne sont plus capables d'accomplir leur cycle biologique. Très fréquents en Europe et en Amérique du nord, ces effets n'ont pas encore fait leur apparition en Afrique, du moins comme problème majeur, mais n'en demeurent pas moins une menace possible.

Les cours d'eau et leurs plaines inondables, en raison de la multiplicité de leurs fonctions concurrentes, doivent être traités comme une ressource polyvalente; ce qui implique une exploitation telle que la somme des rendements des diverses utilisations soit maximale. Optimiser ainsi les rendements implique que l'on connaisse bien la façon dont se comporte la ressource selon les différents modes d'exploitation.

Malheureusement, la biologie et l'écologie des pêches dans les cours d'eau et les plaines inondables d'Afrique ont été très peu étudiées et l'on manque des données de base que nécessiteraient le genre de décisions requises par leur exploitation. A cause de ce manque d'informations, la composante-pêche de l'exploitation des cours d'eau et des plaines inondables a été en grande partie négligée: dans beaucoup de régions, des projets destinés à mettre en valeur un autre aspect de cette ressource représentent une menace pour ce précieux réservoir de protéines animales.

C'est pourquoi il est recommandé d'intensifier de telles études, nécessaires à la fois sur le plan théorique de la productivité de la pêche dans les plaines inondables, comme du point de vue pratique pour savoir comment intégrer ces pêches dans le développement général des régions considérées.