Rapport No 1 - 12 Juilet 1996
Les pluies ont progressé vers le nord en juin sur le Sahel sauf au Burkina Faso où, suite à des pluies supérieures à la normale à la mi et à la fin mai dans le sud et le centre, les précipitations ont nettement diminué à la mi et à la fin juin sur la plupart des régions du pays. Par conséquent, les semis récents de céréales risquent de dessecher dans beaucoup de régions et des ressemis importants seront nécessaires. Au Mali et au Niger, les pluies ont progressé vers le nord en juin, permettant de larges semis. Au Tchad, des pluies bien réparties ont couvert le sud et le centre. Au Sénégal, des nuages ont couvert tout le pays à la mi juin, alors que de bonnes pluies ont profité aux semis en Gambie et en Guinée Bissau. En Mauritanie, les semis ont commencé suite à l'arrivée des pluies en juin. Un temps sec de saison prédomine encore au Cap Vert.
La dernière image satellite Météosat de la première décade de juillet montre que les pluies ont nettement augmenté sur le Burkina Faso, le sud du Sénégal, la Guinée Bissau et le sud et le centre du Tchad où elles ont été particulièrement abondantes. Ailleurs, le couvert nuageux est resté présent et donc les pluies devraient avoir été bien réparties sur la plupart des zones de production., sauf au nord du Sénégal et au sud-ouest de la Mauritanie qui ont connu un temps sec. Les pluies au Burkina Faso permettront aux plantes de récupérer après le temps plutôt sec durant juin. Ailleurs, les conditions de croissance des cultures restent en général satisfaisantes.
La présence de Criquets pèlerins a été signalée en Mauritanie et dans le nord du Mali et du Niger. Avec le dessèchement de la végétation en Afrique du nord, les adultes échappant aux détections et aux opérations de lutte ont commencé à former des petits essaims supplémentaires qui se déplacent plus au sud vers le nord du Mali et du Niger et peut-être à l'est vers le Tchad. Les signalisations de criquets dans le nord-est du Niger suggèrent que ce mouvement est peut-être déjà en cours. Seules quelques averses éparses sont tombées jusqu'à présent dans les zones nord du Sahel et les conditions favorables à la reproduction restent limitées à quelques zones. Les conditions devraient s'améliorer sur des zones plus larges s'étendant de la Mauritanie au Soudan central dès que les pluies saisonnières commenceront.
Dans les pays côtiers dAfrique de lOuest, la saison agricole a bien commençé. Les semis du mil et du sorgho sont en cours ou en train de se terminer dans la plupart des pays, alors que la première culture de maïs et de riz se développe de manière satisfaisante. Les pluies ont été abondantes en mai et ont diminué en juin, tout en restant bien réparties. Le cumul des pluies à la fin juin est très proche de la moyenne dans toute la région.
BURKINA FASO CAP-VERT GAMBIE GUINEE-BISSAU MALI MAURITANIE NIGER SENEGAL TCHAD BENIN CAMEROUN COTE DIVOIRE GHANA GUINEE LIBERIA NIGERIA SIERRA LEONE TOGO
Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne, zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne). Ces zones apparaissent sur la carte et sont décrites dans les paragraphes qui suivent:
Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.
Zone soudano-sahélienne : Les précipitations d annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est- d à- dire principalement du sorgho et du mil.
Zone soudanienne : Les précipitations d annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de d rapport.
Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.
Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale",
dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une
zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère
Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et
arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe
les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie
se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front intertropical.