FAO DOCUMENT TECHNIQUE SUR LES PÊCHES 337 Examen de la situation mondiale des espèces de grands migrateurs et des stocks chevauchants TABLE DES MATIERES

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M-43
ISBN 92-5-203523-0

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Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture Rome, 1995
© FAO

PRÉPARATION DU DOCUMENT

Une première version du présent document a été établie en réponse à une demande spécifique des pays du Pacifique Sud, afin d'établir les données de base nécessaires à la tenue de la Conférence des Nations Unies sur les stocks de poissons dont les déplacements s'effectuent tant à l'intérieur qu'au-delà de zones économiques exclusives (stocks chevauchants) et les stocks de poissons grands migrateurs, à New York en juillet 1994. Bien qu'il ait été préparé avec tout le soin voulu, il risque toutefois de contenir quelques inexactitudes en raison de l'insuffisance des données disponibles concernant certains stocks.

Ce document a été préparé par S.M. Garcia avec la collaboration de J.F. Caddy, J. Csirke, D. Die, R. Grainger, et J. Majkowski, ainsi que du personnel du Service de l'information, des données et des statistiques sur la pêche. D. Spencer et L. Garibaldi ont édité la version finale, que J. Rimont et W. van Kessel ont définitivement mis au point. P. Lastrico et E. D'Antoni ont fourni les illustrations.

Distribution:

Département des pêches
Fonctionnaires des pêches dans les Bureaux régionaux de la FAO
Directeurs des pêches
Organisations régionales
et internationales des pêches

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

1. GÉNÉRALITÉS

2. ESPÈCES DE GRANDS MIGRATEURS

2.1 Thons et espèces de thonidés

2.1.1 Ressources

2.1.2 Les pêches

2.1.3 Etat des stocks

2.1.4 Aménagement des pêches

2.2 Requins océaniques

2.2.1 Ressources

2.2.2 Pêches

2.2.3 Etat des stocks et questions d'aménagement

2.3 Tortues de mer

2.4 Castagnoles et ailerons

2.5 Balaous

2.6 Coryphènes

2.7 Espèces potentielles de grands migrateurs

3. EXEMPLES DE STOCKS CHEVAUCHANTS

3.1 Pacifique Nord-Ouest

3.2 Pacifique Nord-Est

3.3 Pacifique Sud-Ouest

3.4 Pacifique Sud-Est

3.5 Atlantique Nord-Ouest

3.6 Atlantique Nord-Est

3.7 Méditerranée

3.8 Atlantique Centre-Est

3.9 Atlantique Centre-Ouest

3.10 Atlantique Sud-Ouest

3.11 Atlantique Sud-Est

4. CONCLUSION ET DISCUSSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXE 1

INTRODUCTION

Au cours de la décennie écoulée depuis l'adoption de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (appelée ci-après la Convention de 1982), la redistribution des richesses marines s'est déroulée comme prévu; quelques Etats côtiers ont largement bénéficié des nouvelles dispositions, tandis que d'autres pays pratiquant la pêche hauturière ont subi des pertes importantes. Toutefois, d'autres événements se sont produits qui n'avaient pas été prévus, en particulier la poursuite des investissements consacrés au secteur des captures, souvent sans réelle justification économique, et la forte croissance de l'effort de pêche en haute mer au-delà de la limite des 200 milles.

Depuis le début des années 1980, l'augmentation des captures maritimes mondiales est due à cinq espèces de faible valeur¹ tandis que les prises des espèces à grande valeur commerciale se sont généralement stabilisées, à l'exception de celles de certains pays qui exploitent les stocks de thon, de thonidés et de céphalopodes. Or, l'importance des flottilles de pêche n'a cessé de s'accroître. Depuis 1970 cette progression a été deux fois plus rapide que celle des captures. De ce fait la capacité de pêche excédentaire² a atteint un niveau alarmant, le remboursement des investissements absorbant 46% des recettes annuelles totales produites par l'ensemble des prises débarquées. En raison de la chute des captures, une partie de la capacité excédentaire a été transférée vers d'autres zones économiques exclusives (lorsque ces dernières étaient accessibles dans des conditions économiquement acceptables) et vers la haute mer.

Les captures en mer ont atteint un volume record de 86 millions de tonnes en 1989, avant de diminuer trois années de suite pour la première fois dans l'histoire des pêches. Les statistiques de captures fournies pour certaines espèces de poissons chevauchants et de poissons grands migrateurs sont indiquées au Tableau 1. On estime que le retour aux niveaux d'abondance et aux taux de capture de 1970 exigerait la suppression de 23% du tonnage de jauge brute (TJB) de la flotte mondiale, soit environ 4,8 millions tonneaux de jauge brute, moyennant un coût d'à peu près 73 000 millions de $ E.-U. (valeur de remplacement); en outre l'aide des pouvoirs publics atteint vraisemblablement quelque 54 000 millions de $ E.-U. par an (FAO, 1993a).

Peu d'Etats appliquent les textes législatifs régissant, en haute mer, les droits et les responsabilités des navires de pêche battant leur pavillon. Lorsque les Etats ont adopté des mesures de contrôle et des dispositions restrictives et sont devenues parties à des Commissions internationales des pêches, certains propriétaires de navires ont changé de pavillon pour contourner ces mesures de réglementation. Il est difficile d'apprécier les conséquences globales de ce changement de pavillon, car les Etats qui octroient des pavillons de complaisance ne le signalent pas; toutefois, sur la base des informations obtenues dans les registres maritimes de la Lloyd, ces pratiques concerneraient plus de 1000 navires soit quelque 20% de l'ensemble des navires de pêche d'une jauge égale ou supérieure à 500 TJB. Aux termes de l'Article 117 de Convention de 1982 la responsabilité de cette situation incombe aux Etats du pavillon.

¹ Lieu de l'Alaska, chinchard du Chili, pilchard du Japon, anchois du Pérou et pilchard sud-américain

² Illustrée tant par des pertes financières que par une surexploitation des stocks

En raison de l'appauvrissement des ressources hauturières et des conflits internationaux entre Etats côtiers et pays pratiquant la pêche hauturière, la question de la gestion des dites ressources s'est trouvée placée au centre même de l'attention de la communauté internationale, en dépit du fait que ces pêches représentent seulement 10% de la production mondiale destinée à l'alimentation. La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement s'est intéressée plus spécialement à cet aspect dans le cadre de l'établissement d'Action 21 (Chapitre 17) pour la protection des océans, en définissant les conditions de mise en place d'un programme international de conservation des ressources biologiques marines en haute mer (Programme 17C). La FAO a organisé une Consultation technique sur la pêche en haute mer (FAO, 1992b). La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement a recommandé la tenue d'une conférence inter-gouvernementale, qui a eu lieu à New York en juillet 1993, sur les stocks de poissons dont les déplacements s'effectuent tant à l'intérieur qu'au-delà de zones économiques exclusives (stocks chevauchants) et les stocks de poissons grands migrateurs.

A titre de contribution à ces activités internationales et, plus particulièrement, à la Conférence inter-gouvernementale des Nations Unies, le présent document donne des informations sur la composition, les pêches et l'état des stocks d'un certain nombre d'espèces de poissons grands migrateurs et des stocks chevauchants. Il passe également en revue les principaux stocks chevauchants, région par région, en indiquant les espèces présentes, l'importance des pêches et, dans la mesure du possible, l'état des stocks et les problèmes d'aménagement.