ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE, ROME
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Le présent rapport est fondé sur des évaluations sur le terrain de la situation agricole dans trois provinces, Mashonaland Ouest, Manicaland et Matabeleland Nord, qui représentent environ un tiers de la production céréalière totale. Les cultures sur pied dans d’autres régions productrices ont été également observées par la mission en route pour les trois provinces susmentionnées. Grâce à des observations approfondies directes, associées à d’autres inspections visuelles et aux informations recueillies auprès de sources indépendantes, notamment de divers experts du secteur, les auteurs pensent avoir obtenu des renseignements fiables sur des superficies assurant environ 50 pour cent de la production céréalière nationale. Après avoir rassemblé des renseignements sur la campagne agricole, l’état des cultures sur pied, les données pluviométriques, le nombre de réensemencements nécessaires dans diverses régions, les pénuries de chaque type d’intrants agricoles (animaux de traction, semences de qualité, engrais, main-d’oeuvre et crédit), ainsi que les images satellite de plusieurs décades consécutives, la mission estime la production céréalière de cette année à un peu plus de 950 000 tonnes, plus ou moins 10 pour cent du fait des incertitudes qui demeurent. Les principaux facteurs expliquant ce résultat sont décrits à la section 3 ci-dessous.
Dans les régions du pays où la mission s’est rendue, des entretiens avec des fonctionnaires locaux de recherche et de vulgarisation agricoles (AREX) et des agriculteurs ont indiqué que 30 à 40 pour cent de la population de ces régions connaîtraient non seulement des pénuries alimentaires dans les 2 à 3 prochains mois (c’est-à-dire d’ici juin-juillet), mais pourraient aussi épuiser tous leurs mécanismes d'adaptation, ou ne disposer que de mécanismes limités. Les ménages dirigés par une femme, les enfants et les personnes âgées seront particulièrement vulnérables. La pandémie de VIH/SIDA laisse impuissant un nombre croissant de ménages, du fait du décès du principal soutien de famille. Bon nombre d’autres personnes auront épuisé leurs stocks de denrées alimentaires dans les 5 à 6 mois. Toutefois, nombre d’entre elles pourront faire face à la situation en vendant du bétail, en se consacrant à l’orpaillage, en faisant la cueillette, ou en dépendant des envois de fonds effectués par des parents qui travaillent en ville au Zimbabwe ou à l’étranger.
Bien que l’état du bétail ait semblé assez bon dans la plupart des régions visitées, de nombreuses pertes se sont produites pendant la longue sécheresse de novembre-décembre 2003, et l’incidence de la fièvre aphteuse a durement touché le secteur. Les prix du bétail sont faibles dans certaines régions du fait de l’atonie de la demande, parfois de l’ordre de 700 000 dollars zimbabwéens à 1 million de dollars zimbabwéens seulement par tête, mais considérablement plus élevés (environ 1,5 million de dollars zimbabwéens) en d’autres endroits. Une partie considérable des ménages ne possède plus de bétail du tout (bovins, caprins, ovins ou ânes); dans le Matabeleland, traditionnellement tributaire de l’élevage, on signale qu’environ la moitié des ménages sont désormais dans ce cas.
Pour 2004/05, les besoins de consommation humaine (sur la base du recensement démographique de 2002, tel qu’actualisé, et d’une utilisation fixée à 163 kg de céréales par personne et par an) devraient atteindre près de 1,94 million de tonnes. De ce fait, les besoins d’importations de céréales pour 2004/05 devraient avoisiner au total 1,3 million de tonnes.
Malgré le recul important de la production de tabac signalé cette année, les réserves de devises ont augmenté du fait des contrôles plus stricts exercés par le gouvernement sur les opérations en devises, notamment les envois de fonds en provenance de l’étranger. Même avec les divers besoins de devises, le gouvernement aura les moyens d’importer des quantités considérables de céréales vivrières, en particulier de maïs.
À la fin mars 2004, on estimait que l’Office de commercialisation des céréales détenait environ 60 000 tonnes de maïs1, et 220 000 autres tonnes de maïs ont été commandées l’an dernier et doivent être livrées en 2004. À supposer que l’Office de commercialisation des céréales importe 400 000 tonnes supplémentaires par des voies commerciales et que le secteur privé comble le déficit de blé et de riz estimé à 285 000 tonnes, les importations commerciales totales pendant la présente campagne de commercialisation devraient se situer à un peu plus de 900 000 tonnes. Étant donné que 60 000 tonnes d’aide alimentaire sont disponibles dans le pays, le déficit céréalier non couvert resterait important, à savoir environ 325 000 tonnes en 2004/05, et il faudrait le combler par de nouvelles importations commerciales et/ou par l’aide alimentaire.
Le présent rapport a été préparé par MM. Q.K. Ahmad et J. Breen sous la responsabilité du Secrétariat de la FAO à partir d'informations provenant de sources officielles et autres. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser à M. Henri Josserand, Chef, SMIAR, FAO, (Télécopie: 0039-06-5705-4495, Mél: [email protected]) pour tout complément d'information le cas échéant.. Veuillez noter qu'il est possible d'obtenir le présent Rapport spécial sur le site Internet de la FAO (www.fao.org) à l'adresse suivante: http://www.fao.org/giews/ Il est également possible de recevoir automatiquement, par messagerie électronique, les Alertes spéciales et les Rapports spéciaux, dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. À cette fin, veuillez envoyer un message électronique à l'adresse suivante: [email protected] sans rien écrire dans la ligne "sujet" et en indiquant le message suivant: Pour être rayé de la liste, envoyer le message: |