RÉSUMÉ
Le concept de «secteur informel» provient
de l’analyse du marché du travail et a été introduit
en 1972 par le Bureau international du travail (BIT),
lequel a défini l’informalité comme «une
façon de faire des activités économiques,
caractérisée par la combinaison de: a)
la facilité d’entrée sur le marché,
b) le recours aux ressources locales, c) la propriété familiale,
d) l’échelle réduite des opérations,
e) des technologies intensives en main-d’oeuvre,
généralement non salariée, f)
des savoir-faire acquis hors des structures éducatives,
g) des marchés compétitifs et non régulés».
L’agriculture irriguée connaît elle
aussi un secteur informel, reconnu comme tel dans les
années 1980. Les caractéristiques présentées
dans la définition du BIT, s’appliquent
aussi pour l’essentiel à l’irrigation
informelle, hormis peutêtre la première
relative à la facilité d’accès
aux marchés, qui est loin d’être
acquise pour des agriculteurs pauvres.
L’Afrique
dans son ensemble est la région du monde où la
part de l’irrigation en fonction de la superficie
cultivée est la plus faible (6,4 pour cent contre
18 pour cent à l’échelle mondiale).
De récentes études dans la région
ont montré que les statistiques de l’agriculture
irriguée ne reflétaient pas toujours
la réalité du secteur. L’existence
d’un sous-secteur d’irrigation informelle
explique en partie cet écart dont l’ampleur
est mal mesurée. Le développement de
l’irrigation informelle dans ce contexte représente
donc un espoir pour les décideurs, cependant
mitigé par les craintes que suscite une utilisation
non contrôlée des ressources en eau alors
que la compétition entre secteurs s’exacerbe.
Le contexte économique, législatif et
institutionnel, mais également l’émergence
de technologies peu coûteuses d’irrigation à faible
pression, et la proximité de la source d’eau
permettent de lever plusieurs types de contraintes à l’installation
de l’irrigation informelle.
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