REPUBLIQUE DEMOCATIQUE DE MADAGASCAR
Rapport final d'activités préparé pour le projet
Promotion de l'aquaculture et privatisation de la production d'alevins
par
J.C.Colman
(Expert en pisciculture)
Le présent document a été préparé durant l'exécution du projet identifié sur la page du titre. Les conclusions et recommandations figurant dans ce document sont celles qui ont été jugées appropriées lors de sa rédaction. Elles seront éventuellement modifiées à la lumière des connaissances plus approfondies acquises au cours d'étapes ultérieures du projet.
Les désignations utilisées et la présentation des données qui figurent dans le présent document n'impliquent, de la part des Nations Unies ou de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
Antsirabe, 1992
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4.4. Campagnes de vente d'alevins
4.5. Producteurs privés d'alevins
4.6. Ferme piscicole d'Ampamaherana
5.3. Campagne de vente d'alevins
5.4. Producteurs privés d'alevins
5.5. Ferme piscicole d'Ampamaherana
ANNEXES :
Carte 1 : La zone d'action du Projet
Carte 2.: Les Fivondronana encadrés dans le Faritany (province) de Fianarantsoa
Le projet PNUD/FAO-MAG/88/005 “Promotion de l'Aquaculture et Privatisation de la production d'alevins” est la suite du projet PNUD/FAO-MAG/82/014 “Vulgarisation de la Pisciculture et Développement de la Pêche Continentale”.
Suite aux recommandations, le projet PNUD/FAO-MAG/88/005 vise le renforcement des résultats obtenus en milieu rural lors du projet précédent, la création d'un réseau de producteurs privés d'alevins et une extension des activités vers le sud. Pour cette extension, un expert piscicole a été prévu dans la zone de Fianarantsoa.
Nous pouvons considérer les deux projets mentionnés comme des projets pilotes, ayant pour but de tester une stratégie de développement de la (rizi)pisciculture basée sur deux phases successives. La première phase repose sur 30 vulgarisateurs piscicoles, opérant dans le cadre de la vulgarisation des techniques (rizi)piscicoles et sur l'organisation annuelle d'une campagne de vente d'alevins. La deuxième phase s'appuie sur 5 responsables de zone qui s'occupent davantage de la mise en place d'un réseau de producteurs privés d'alevins.
Dans la zone d'Antsirabe, on se trouve au début de la quatrième année dans la deuxième phase, tandis que dans la zone de Fianarantsoa, la première phase vient de s'achever après trois ans d'activité.
Les activités du Projet dans la zone de Fianarantsoa ont démarré avec l'arrivée de l'expert piscicole dans son lieu d'affectation, la ville de Fianarantsoa, le 04/04/1989. Le travail a été réalisé en étroite collaboration avec le personnel de la Circonscription de la Pêche et de l'Aquaculture de Fianarantsoa (CIRPA.31.). L'expert a été assisté par un Volontaire des Nations Unies (VNU) pour la station piscicole d'Ampamaherana à partir du mois de Mai 1990 et par un Cadre-Associé (APO) pour la vulgarisation à partir du mois de Mars 1991.
Sous la direction du Conseiller Technique Principal, l'expert sera chargé de :
La zone d'action du Projet correspond aux zones d'action des CIRPA's 12 (Antsirabe - zone Nord) et 31 (Fianarantsoa - zone Sud).
Pour la zone Sud, le travail a été axé sur 6 Fivondronana prioritaires, identifiés lors d'une étude de milieu préliminaire. Il s'agit des Fivondronana de Fandriana, d'Ambositra, d'Ambohimahasoa, de Fianarantsoa I et II et d'Ambalavao. Ensemble, ils forment la partie centrale du Faritany (province) de Fianarantsoa (voir la carte en annexe) et l'altitude moyenne de cette zone varie entre 1.000 m et 1.500 m.
Avec l'arrivée du Cadre-Associé pour la vulgarisation en Mars 1991, une antenne (Section de la Pêche et de l'Aquaculture - SECPA) a été installée à Ambositra pour faciliter le déroulement des activités du Projet dans les Fivondronana de Fandriana et d'Ambositra.
Les principales réalisations dans la zone d'action sud du Projet du 04/04/1989 au 31/03/1992 sont mentionnées ci-dessous.
Des informations plus détaillées pourront être trouvées dans les différents rapports techniques et d'activités établis par le personnel de la CIRPA.31/Projet opérationnel dans cette zone.
Détermination des objectifs annuels réalisables et rédaction des calendriers annuels d'exécution.
Recrutement, formation, affectation, appui et suivi de 30 vulgarisateurs piscicoles.
Elaboration et mise en oeuvre d'un système de vulgarisation permettant l'encadrement technique des (rizi)pisciculteurs dans la zone d'action.
Identification et révision annuelle des 30 secteurs piscicoles, permettant un meilleur encadrement des (rizi)pisciculteurs existant dans les Fivondronana identifiés comme les plus intéressants.
Elaboration de la procédure de sélection et choix définitif de 5 responsables de zone parmi les 30 vulgarisateurs piscicoles.
Entretien de contacts réguliers avec les responsables des autres projets de vulgarisation agricole opérant dans la zone d'action.
Rédaction annuelle d'un rapport technique sur le suivi-évaluation de la production piscicole et rizipiscicole.
Organisation et mise en œuvre des 4 volets de formation initiale organisés pour les 30 vulgarisateurs piscicoles. Cette formation initiale d'une durée totale de 6 semaines s'est déroulée pendant la période du mois de Septembre 1989 au mois d'Avril 1990.
Organisation et mise en oeuvre de trois recyclages organisés pour les 30 vulgarisateurs piscicoles :
un premier recyclage de 5 jours sur les techniques améliorées (rizi)piscicoles a été organisé au mois d'Octobre 1990 ;
un deuxième recyclage de 10 jours sur l'identification et l'installation de producteurs privés d'alevins a été organisé au mois de Février 1991 ;
un troisième recyclage de 4 jours sur la reproduction de la carpe a été organisé au mois d'Août 1991.
Organisation et mise en oeuvre de nombreuses sessions de sensibilisation/ information/formation technique organisées pour le personnel technique des autres projets de vulgarisation agricole.
Rédaction d'un rapport technique sur le recrutement, la formation et l'affectation de 30 vulgarisateurs piscicoles dans le Faritany de Fianarantsoa.
Identification d'une cinquantaine de points de vente dans la zone d'action et élaboration des calendriers annuels de vente.
Coordination et réalisation de trois campagnes de vente d'alevins dans la zone d'action.
Campagne 1989–1990 : 459.381 alevins cédés à 4.547 (rizi)pisciculteurs,
Campagne 1990–1991 : 914.236 alevins cédés à 7.576 (rizi)pisciculteurs,
Campagne 1991–1992 : 381.039 alevins cédés à 4.617 (rizi)pisciculteurs.
Rédaction annuelle d'un rapport technique sur les résultats de la campagne de vente.
Identification, installation et encadrement technique d'un premier noyau de 7 producteurs privés d'alevins de type artisanal en cours de la troisième campagne. Leur chiffre de production s'élève à environ 150.000 alevins pour la campagne 1991–1992.
Appui aux producteurs privés d'alevins retenus pour un encadrement à l'aide d'un service d'intrants (intrants, aliments, petit matériel, géniteurs, matériel publicitaire et de sensibilisation) et d'un crédit piscicole.
Campagne 1991–1992 :
crédits accordés pour un montant total de 444.509 Fmg.
Encadrement de la première campagne de vente d'alevins chez les producteurs privés d'alevins.
Campagne 1991–1992 : environ 100.000 alevins cédés à environ 1.500 (rizi) pisciculteurs.
Rédaction d'un rapport technique sur la première campagne de producteurs privés d'alevins (en cours de rédaction).
Production d'alevins destinés à la vente aux (rizi)pisciculteurs.
Campagne 1989–1990 : 310.400 alevins produits,
Campagne 1990–1991 : 1.100.000 alevins produits,
Campagne 1991–1992 : 1.647.000 alevins produits.
Production d'hypophyses parfois nécessaires pour la reproduction (semi)
artificielle.
Campagne 1990–1991 : 75 hypophyses extraites,
Campagne 1991–1992 : 275 hypophyses extraites.
Production de géniteurs certifiés pour le renouvellement et la diversification du cheptel de la station et pour la vente aux producteurs privés.
Rédaction annuelle de deux rapports techniques sur:
la campagne de reproduction à la station.
Collaboration à l'élaboration des documents et matériel techniques suivants :
Le travail achevé par les vulgarisateurs lors de cette première phase (1989– 1990, 1990–1991, 1991–1992) peut être considéré comme très satisfaisant.
Une augmentation spectaculaire du nombre de (rizi)pisciculteurs, ainsi que des
surfaces empoissonnées a été constatée (facteurs quantitatifs).
Une amélioration progressive des conditions d'élevage se reflète dans de
meilleurs rendements obtenus par les (rizi)pisciculteurs (facteurs
qualitatifs).
Les deux facteurs ensemble ont eu un impact considérable sur l'augmentation
de la production (rizi)piscicole dans la zone d'action.
La bonne réussite des activités peut être attribuée à plusieurs facteurs :
un bon fonctionnement du système de vulgarisation mis en place, basé sur:
une formation théorique et pratique progressive qui a permis une bonne assimilation de la matière par les vulgarisateurs.
Il va de soi que les expériences recueillies lors du projet précédent nous ont permis d'achever le travail plus vite et avec plus d'efficacité.
La phase initiale de vulgarisation peut être considérée comme très importante, comme phase préliminaire à l'installation des producteurs privés d'alevins. Elle facilitera leur démarrage par les actions de vulgarisation menées (sensibilisation, vulgarisation des techniques d'élevage, vente d'alevins), vu leur impact sur la demande d'alevins et ainsi de suite sur le débouché.
La durée de la première phase dépendra des facteurs suivants :
Une durée minimale de deux campagnes avant le démarrage de la deuxième phase semble recommandée.
Pourtant, quelques réflexions semblent justifiées quant à la démarche de vulgarisation suivie :
Le matériel de vulgarisation dont ont disposé les vulgarisateurs est resté limité ou est arrivé à un stade avancé des activités. L'efficacité des vulgarisateurs lors de la première phase dépend partiellement de la présence de ce matériel.
Lors de la dernière campagne, nous avons pu constater une baisse considérable de la motivation de la plupart des vulgarisateurs et de la qualité de leurs prestations, ceci à cause d'une accumulation de plusieurs problèmes, comme :
les problèmes économiques et politiques actuels du pays provoquent une dégradation permanente des conditions de vie.
Pour très peu d'exploitants, la (rizi)pisciculture passe d'une activité marginale à une activité spéculative. Lors des trois campagnes précédentes, l'achat moyen en alevins par (rizi)pisciculteur par campagne se chiffre autour de cent, ce qui correspond à un investissement de 2.000 à 3.000 Fmg par an.
Comme facteurs limitatifs, nous pouvons mentionner :
le manque d'expérience professionnelle propre à la plupart des vulgarisateurs lié à un niveau d'étude peu élevé fait qu'ils manquent souvent de conviction et qu'ils se sentent vite dépassés, surtout vis à vis des intéressés exigeants, méfiants et ambitieux.
Suite à ces réflexions, les recommandations sont les suivantes :
Il vaut mieux baser un système de vulgarisation, dès le début, sur un effectif en personnel moins nombreux, mais d'un niveau supérieur, mieux formé, disposant de plus de moyens, mieux rémunéré et davantage motivé. Ainsi, les responsables de zone seront mis en place dès le début de la première phase. Leur niveau supérieur permettra de combler leur manque d'expérience au début et favorisera leur crédibilité vis à vis des intéressés. Ceci évitera également le licenciement de 25 vulgarisateurs après 3 années de service, ce qui nous semble, au moins pour une partie d'entre eux, peu humain et dommage après tous les efforts faits pour les former.
Une production d'alevins décentralisée en milieu rural par des producteurs privés encadrés par le service rendra la disponibilité annuelle en alevins moins aléatoire qu'auparavant. Un réseau stable de producteurs privés professionnels avec une production en alevins assurée formera une base saine pour de futurs investissements des (rizi)pisciculteurs.
Un effort sera fait sur les facteurs qualitatifs de l'élevage (rizi) piscicole (application des normes techniques). Ceci mènera à des rendements supérieurs et incitera les éleveurs à passer à un niveau plus spéculatif. Au niveau des infrastructures, cela mènera à des aménagements plus définitifs, ce qui allègera les travaux annuels de réfection/réparation.
Les formations et recyclages des vulgarisateurs ont été achevés tels que prévus dans les calendriers annuels d'exécution. Une formation progressive, en relation avec l'évolution du travail sur le terrain, a évité une surcharge des vulgarisateurs et a permis une bonne assimilation et réalisation des instructions de travail transmises. De nombreux cours pratiques ont bien illustré et complété la partie théorique. L'utilisation de la langue malgache au cours des formations nous a semblé indispensable pour une bonne assimilation des messages techniques par les vulgarisateurs. Néanmoins, l'absence d'un manuel de base a créé parfois une certaine confusion au niveau des vulgarisateurs à cause d'une non uniformité des normes techniques transmises par les intervenants lors des différents volets de formation.
Ainsi, un manuel de cours et/ou des fiches techniques en langue malgache et un complément de matériel illustratif de vulgarisation restent de grandes lacunes à combler pour renforcer la confiance, le niveau technique, la puissance de conviction et donc l'efficacité du personnel technique (= cadres et agents de terrain !). Ils permettront aux techniciens, dans le futur, d'approcher plus persuasivement les paysans intéressés. Il est recommandé de remédier en priorité à cette déficience, ceci même avant d'entreprendre toute nouvelle action dans le cadre de la mise en place du futur système de vulgarisation proposé.
Des formations futures sont à prévoir à 3 niveaux :
Pour les formations futures, il est aussi recommandé de mettre de plus en plus l'accent sur la formation pratique du personnel sur le terrain (à la station piscicole ou chez les producteurs privés d'alevins).
Trois campagnes consécutives de vente d'alevins nous ont permis d'informer et
de sensibiliser la population dans la zone d'action sur l'élevage de la carpe en
(rizi)pisciculture. Elles nous ont également donné la possibilité de vulgariser,
à une échelle importante, les techniques améliorées en (rizi)pisciculture, qui
ont permis une amélioration des conditions d'élevage et une nette
augmentation de la production des deux spéculations en général.
Pour ce faire, des apports importants aussi bien financiers (voitures, matériel
de transport, production d'alevins) que humains (nombre de personnes, heures
supplémentaires de travail, conscience professionnelle) nous ont semblé tout
à fait justifiés à ce stade du développement de la (rizi)pisciculture.
Pourtant, pour les campagnes futures, certaines contraintes apparaîtront qui nous incitent à recommander une réduction importante sinon complète de cette activité et ceci déjà à partir de la campagne prochaine.
Une campagne de vente telle qu'elle est organisée à présent :
Ainsi, selon notre avis, les ventes effectuées par la CIRPA pourront être supprimées dès qu'un premier noyau stable de producteurs privés artisanaux sera opérationnel et produira, de façon régulière, les alevins nécessaires pour la mise en charge des rizières et des étangs des (rizi)pisciculteurs.
D'ailleurs, le premier noyau de producteurs privés d'alevins opérationnels fonctionnera comme exemple démonstratif qui fera tâche d'huile dans une zone déjà sensibilisée auparavant et dont les candidats acheteurs d'alevins ont déjà été informés sur les techniques (rizi)piscicoles et sur la rentabilité des 2 spéculations.
En plus de l'identification d'un premier noyau de personnes intéressées par une installation comme producteur privé, un certain nombre de producteurs de type artisanal ou familial ont déjà été installés et ont déjà été opérationnels lors de la campagne 1991–1992. Les résultats obtenus lors de cette première campagne peuvent être évalués comme très satisfaisants et encourageants. D'ailleurs, il est à noter que, pour la zone Sud, l'installation de producteurs privés d'alevins n'était pas prévue initialement dans le document du Projet. Néanmoins, il nous a semblé fortement recommandé d'accélérer au maximum cette décentralisation privatisée de la production d'alevins.
Cette première expérience nous a permis de faire les constatation et réflexions suivantes :
La plupart des vulgarisateurs n'ont pas un niveau technique satisfaisant
pour faire l'installation et l'encadrement d'un producteur privé (expérience,
niveau d'études). Ceci se reflète dans de nombreux échecs au niveau des
producteurs de type familial, encadrés en priorité par les vulgarisateurs.
Par contre, les résultats obtenus par les producteurs de type artisanal, qui
ont été encadrés par les vulgarisateurs assistés de près par des
responsables de vulgarisation, ont été très positifs.
Il est à mentionner que les vulgarisateurs ont été formés dans le cadre de la
vulgarisation des techniques (rizi)piscicoles et que la privatisation n'était
pas encore prévue initialement dans la première phase. L'encadrement de
l'installation d'un producteur privé demande un niveau de technicité
nettement supérieur de l'agent de terrain.
Pour des personnes motivées et entreprenantes, la production d'alevins, ainsi que l'organisation et la gestion de leur entreprise ne devrait pas poser de problèmes majeurs. Ceci à condition d'assurer un bon encadrement par le service dans un premier temps, qui deviendra de moins en moins nécessaire avec l'acquisition de l'expérience et la formation progressive du producteur. Ce qui nous paraît le plus difficile pour un producteur privé d'alevins, c'est la création d'un réseau de clients fidèles, convaincus de la qualité du produit, du savoir-faire du producteur et de la disponibilité assurée d'alevins au moment voulu.
Dans un premier temps, les responsables de la vulgarisation devront assister les responsables de zone pour l'identification, l'installation et l'encadrement des producteurs sélectionnés.
Suite à l'application par le Projet d'un système de crédit en nature, le service intrants s'est engagé à fournir des produits ou du matériel qu'on arrive facilement à trouver ou à confectionner sur place.
Ainsi, nos recommandations sont les suivantes :
Les responsables de zone ont besoin de formations supplémentaires et d'un encadrement renforcé par les responsables de vulgarisation lors de leurs premières expériences d'installation d'un producteur privé.
Une sélection sévère s'impose pour choisir les candidats producteurs privés d'alevins qui seront encadrés par le service. Pour leur choix, les qualités du candidat s'avèrent aussi importantes que la qualité du site proposé.
Dans le but de constituer un noyau de producteurs privés d'alevins stable, il pourrait être utile de créer une corporation de producteurs privés d'alevins certifiés, dont le droit d'accès sera basé sur, par exemple :
Cette corporation s'engagera entre autres à organiser :
la mise en place d'un statut et d'une législation au niveau national vis-à-vis des producteurs privés (impôts, qualité produit, mesures sanitaires, …).
Le personnel de terrain (responsables de zone) sera responsable de :
l'encadrement technique lors de l'installation des infrastructures et lors du fonctionnement de l'entreprise.
Le service intrants devrait être soulevé à un niveau supérieur. Il devrait fonctionner davantage comme :
Les résultats obtenus à la ferme ont permis un appui très satisfaisant au service de vulgarisation (alevins, géniteurs, formation pratique, …). A présent, et ceci depuis la campagne 1990–1991, la station permet l'approvisionnement en alevins des (rizi)pisciculteurs dans la zone d'action sud, et ceci indépendamment des autres stations piscicoles.
Le travail intensif à la station sur la production d'alevins et sur le grossissement de poissons marchands nous ont également permis de fixer les normes techniques vulgarisées aux (rizi)pisciculteurs et aux producteurs privés d'alevins.
A partir de la deuxième phase, avec l'apparition et l'extension du réseau de producteurs privés d'alevins, l'accent devrait être mis à la ferme sur d'autres priorités qui nous semblent de plus en plus importantes et urgentes. Les investissements et travaux futurs devront être faits dans l'optique de cette nouvelle destination.
A notre avis, le rôle futur de la ferme devrait plutôt s'orienter vers :
Pour accomplir son nouveau rôle, les besoins prioritaires de la ferme seraient :
Les expériences acquises lors du projet précédent, nous ont permis de réaliser les objectifs visés dans une période plus courte que prévue. Ceci, malgré un manque permanent en personnel cadre national et/ou international par rapport aux prévisions mentionnées dans le document du Projet.
Cependant, le problème chronique d'un effectif en personnel trop restreint est à regretter pour plusieurs raisons :
les experts nationaux auraient pu profiter davantage de la présence du Projet pour échanger des idées et des expériences avec le personnel international, et vice versa ;
avec un programme d'exécution très chargé (campagnes de vente, formation et suivi des vulgarisateurs, …), le personnel en place n'a eu que peu de temps pour s'occuper de la rédaction des documents techniques, rapports, … ;
en absence d'un chef de station/responsable VNU lors de la première campagne, la ferme piscicole d'Ampamaherana n'est seulement devenue pleinement opérationnelle qu'à partir de la campagne 1990–1991 ;
avant l'arrivée du Cadre-Associé en vulgarisation et l'installation de la SECPA à Ambositra (Mars 1991), l'appui et le suivi des 30 vulgarisateurs piscicoles a demandé un effort très important aux responsables de vulgarisation (effectif limité, zone d'action très étendue) ;
s'il y ait eu une équipe complète dès le début du Projet, le démarrage de l'identification et de l'installation de producteurs privés d'alevins aurait pu démarrer une campagne plus tôt (campagne 1990–1991 au lieu de 1991– 1992).
Au sujet de la dernière remarque, notons que cette installation n'était pas encore prévue dans le document du Projet. Néanmoins, il est fortement recommandé d'accélérer au maximum cette décentralisation privatisée de la production d'alevins.
Après le départ de l'expert piscicole, prévu pour le mois de Mars 1992, une réorganisation du travail et des responsabilités du personnel semble indispensable. En plus, un renfort immédiat en personnel qualifié (national et international) est impératif dans le stade actuel de la mise en place du système visé. Il va de soi que la deuxième phase de vulgarisation qu'on vient de démarrer demandera un apport considérable des responsables techniques.
Pour le bon déroulement de la suite des activités, un effectif minimal en personnel cadre national de 5 personnes nous semble impératif, dont :
Le personnel national devrait être appuyé par au moins :
Les objectifs fixés pour la première phase ont été atteints ou dépassés. Les résultats obtenus formeront ainsi une bonne base de départ pour la suite, dont d'ailleurs le premier pas est déjà franchi avec l'identification et l'installation de quelques producteurs privés d'alevins.
Cependant, pour assurer la pérennité de notre action, il nous semble indispensable d'axer nos efforts plutôt vers une approche spéculative, aussi bien pour le grossissement en (rizi)pisciculture que pour la production d'alevins. Pour ce faire, les objectifs qualitatifs prendront de plus en plus d'importance par rapport aux objectifs quantitatifs.
Il va de soi que nos buts finaux : développement de la (rizi)pisciculture par la production d'alevins par le secteur privé ; l'encadrement des (rizi) pisciculteurs par ce même secteur privé, sont loin d'être atteints, et qu'une éventuelle extension de la zone d'action est peu souhaitable avant l'accomplissement du travail dans la zone actuelle.
Enfin, il ne reste qu'à insister sur la nécessité d'une assistance au Gouvernement pendant encore au moins quelques années pour assurer la mise en place du système de vulgarisation débuté par les projets précédents.
CARTE 1. : La zone d'action du Projet
CARTE 2. : Les Fivondronana encadrés dans le Faritany (province) de Fianarantsoa