Rapport No 3 - 9 août 1996
RESUME
Suite à des pluies généralement adéquates en mai et juin, excepté au Burkina Faso qui a enregistré deux décades particulièrement sèches à la mi et la fin juin, les précipitations sont restées au-dessous de la normale au début ou à la mi-juillet dans le nord du Sénégal , l'ouest et le centre du Mali, la plupart des zones agricoles du Niger et dans la zone sahélienne du Tchad où des resemis importants ont été nécessaires. Cependant, les pluies ont beaucoup augmenté et ont progressé vers le nord pendant la dernière décade de juillet, particulièrement dans le sud de la Mauritanie, l'ouest et le centre du Mali et dans le sud et le centre du Tchad où elles ont favorisé aux cultures semées récemment. Des pluies bien réparties et abondantes en juillet ont bénéficié la désalinisation des rizières de mangrove en Guinée Bissau et la levée des semis en Gambie. Au Cap-Vert, les pluies ont commencé sur toutes les îles, permettant les premiers semis de maïs. Dans l'ensemble, bien que conditions de croissance se soient améliorées depuis fin juillet, les perspectives de récolte restent incertaines dans plusieurs pays.
La dernière image du satellite Météosat jusqu'au matin du 9 août (c.a.d environ 4/ 5 d'une décade entière) indique que les pluies ont diminué de façon importante sur le Sahel bien que la couverture nuageuse soit restée bien répartie sur les principales zones de production, sauf dans le centre et le nord du Mali et le centre et l'est du Niger où aucun nuage n'était présent (ou seulement brièvement). Par conséquent, des pluies limitées ont vraisemblablement été reçues sur la plupart des zones du Sénégal, de Gambie, de Guinée-Bissau, du sud-ouest et sud-est de la Mauritanie, de l'ouest et sud-est du Mali, du nord du Burkina Faso et de l'ouest du Niger. Les pluies ont été plus abondantes sur le sud et le centre du Burkina Faso et du Tchad.
Suite aux bonnes précipitations de la fin juillet, les réserves en humidité du sol ont généralement été reconstituées mais davantage de pluies sont nécessaires pour éviter un stress hydrique, particulièrement au Sénégal, dans l'ouest, le centre et le nord du Mali et dans le centre et l'est du Niger.
Des Criquets pèlerins ont continué à apparaître au cours du mois de juillet dans les aires de reproduction estivale dAfrique de louest, où il y a eu plusieurs signalisations (provenant pour la plupart de nomades et de sédentaires) dessaims se déplaçant vers le sud dans le nord du Mali et le centre de la Mauritanie. En août, il se pourrait que dautres ailés et peut-être quelques essaims arrivent dAfrique du nord-ouest ou les opérations de lutte se sont poursuivies mais quelques infestations ont échappé à la détection et à la lutte conduisant à la formation dessaims et à leur déplacement vers le sud en direction du Sahel ou des reproductions devrait intervenir.
Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne, zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne). Ces zones apparaissent sur la carte et sont décrites dans les paragraphes qui suivent:
Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite de la végétation pérenne; là où les précipitations sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et, parfois, des cultures céréalières à cycle court résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les activités agricoles sont hautement aléatoires.
Zone soudano-sahélienne : Les précipitations d annuelles se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation bref de 90 jours, c'est- d à- dire principalement du sorgho et du mil.
Zone soudanienne : Les précipitations d annuelles moyennes varient de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du maïs, des racines et tubercules, et des cultures de d rapport.
Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad.
Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale", dont la trace à la surface du sol est dénommée "front intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent généralement à 150 ou 200 km au sud du front intertropical.
BURKINA FASO
CAP-VERT
GAMBIE
GUINEE-BISSAU
MALI
MAURITANIE
NIGER
SENEGAL
TCHAD