FI:TCP/CMR/0053 | |
Document de travail | |
Juillet 1992 |
CAMEROUN
Rapport préparé pour le projet
TRAITEMENT ET COMMERCIALISATION DU POISSON AU CAMEROUN
par
L. Diomandé
(Consultant)
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET
L'AGRICULTURE
Rome, 1992
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2. APERÇU DU SECTEUR DES PÊCHES
2.1 Ressources et leur exploitation
2.2 Politiques du gouvernement en matière de pêche
3. ORGANISATION DU SECTEUR DES PECHES
3.1 Organisation administrative
3.2 Organisation socio-économique
4.2 Transformation artisanale du poisson
4.3 La congélation/surgélation
5. DISTRIBUTION ET COMMERCIALIŚATION DU POISSON
5.2 Commercialisation du poisson
6. PROBLÈMES DES PERTES APRÈS CAPTURE
6.2 Evaluation des actions entreprises
7.4 Ressources halieutiques sous-utilisées
Le secteur des pêches joue un grand rôle dans l'économie camerounaise. Il offre des aliments riches en protéines animales à plus de 11 millions d'habitants, à côté des autres sources telles que la viande d'élevage, le lait et le gibier.
Il génère en outre des emplois à des milliers de personnes pratiquant la pêche ou vivant des activités liées à la pêche.
Grâce aux exportations de crevettes surgelées, ce secteur procure à l'économie du pays des devises étrangères, contribuant ainsi au rétablissement de la balance des paiements des produits de la pêche.
Ce rôle pourrait devenir plus important dans le futur et répondre à la demande intérieure sans cesse croissante, parce que le pays possède des potentialités encore inexploitées.
En effet, malgré la relative faiblesse de productivité de ses eaux marines, due à l'étroitesse du plateau continental - 140 000 km2 dont 60–70 pourcent chalutables - et au caractère de mer fermée ne favorisant pas les phénomènes d'upwellings, le pays possède des bassins fluviaux (Nyong, Ntem, Sangha, Sanaga, Faro, Bénoué, Logone-Chari et Yaéré), le lac Tchad et des barrages, qui disposent d'importantes potentialités halieutiques.
Il est important de noter à ce point que la pêche artisanale contribue à plus de 80 pourcent des débarquements de poisson du pays.
Malgré ce développement, le pays continue d'avoir recours aux importations de poisson et produits dérivés pour satisfaire la demande intérieure.
En outre, le secteur des pêches reste confronté à des problèmes de développement qui ne lui sont pas nécessairement liés. Beaucoup de ces problèmes sont en effet liés à la situation économique de crise qu'endure le pays depuis une dizaine d'années: des problèmes tels que les difficultés de communication, l'insuffisance des moyens de transport sont des symptômes de la situation générale du pays.
La perspective d'accroître l'approvisionnement du pays en poisson en quantité abondante et de la meilleure qualité appelle des efforts d'amélioration des opérations de production, de manutention, de traitement, de conservation, de distribution et d'assurance de qualité des produits de la pêche.
C'est pour faire le diagnostic de la situation actuelle en matière de traitement et commercialisation du poisson, d'identifier les obstacles et d'avancer des propositions devant faire l'objet de discussions au séminaire sur les politiques de planification que le Gouvernement camerounais a requis l'assistance de la FAO à travers le projet intitulé TCP/CMR/0053.
En répondant favorablement à cette requête, la FAO a recruté l'expert conseil spécialiste du traitement et commercialisation à qui ont été confiées les responsabilités de:
identifier et évaluer les différentes techniques de traitement et commercialisation des produits halieutiques ainsi que les systèmes de distribution et commercialisation;
évaluer les structures de prix y compris les systèmes de taxation du commerce du poisson;
identifier les structures d'importation et de réexportation de produits de la pêche, et l'exportation de produits de la pêche d'origine camerounaise; cette analyse devrait faire ressortir les estimations de la demande à moyen terme;
proposer, avec analyses techniques et économiques détaillées, les alternatives possibles pour réduire les pertes après récolte et pour améliorer les systèmes de distribution et commercialisation des poissons frais traités;
préparer un rapport détaillé des observations et recommandations avant son départ du pays.
La pêche, qu'elle soit artisanale ou industrielle, continentale ou maritime, constitue l'une des principales richesses du Cameroun.
Le secteur repose sur quatre types d'exploitation de production:
la pêche maritime industrielle est pratiquée à bord de chalutiers et de crevettiers depuis l'embouchure de Lokoundjé jusqu'au plateau continental nigérian. La flottille comprend à ce jour 46 navires dont 28 chalutiers et 18 crevettiers, gérés par six sociétés d'armement.
L'analyse de l'évolution des captures de poissons par la pêche industrielle, de 1959 à 1990, montre qu'à partir de 1982/83, les rendements ont accusé une baisse très sensible, passant de 20 000 t en 1982/1983 à 9 000 t en 1990 (tableau 1).
Parallèlement à cette baisse des rendements, les opérateurs privés du secteur ont constaté une diminution de la taille moyenne des poissons capturés depuis quelques années.
Les deux phénomènes semblent indiquer une situation de surpêche apparente dans ce sous-secteur.
Années d'exercices | Nombre de bateaux | Production totale (t) |
1980/81 | 38 | 20 302 |
1981/82 | 41 | 23 175 |
1982/83 | 32 | 20 211 |
1983/84 | 31 | 13 908 |
1984/85 | 31 | 12 003 |
1985/86 | 31 | 11 446 |
1986/87 | 34 | 9 221 |
1987/88 | 38 | 9 065 |
1988/89 | 35 | 8 785 |
1989/90 | 44 | 9 739 |
Source: Direction des pêches
La pêche artisanale maritime est pratiquée dans cinq départements: Océan, Sanaga maritime, Wouri, Fako et Ndian.
L'estimation du nombre de pêcheurs donne une population d'environ 15 000–20 000 personnes dont 80% environ sont des allogènes, surtout des nigérians.
Plusieurs types d'embarcations sont utilisées: pirogues monoxyles, pirogues nigérianes, pirogues ghanéennes, pirogues nigériennes, pirogues de pêche à la crevette. Actuellement, plus de 45 % de ces embarcations sont motorisées.
La motorisation raccourcit le temps mis entre la capture et le débarquement du poisson, contribuant ainsi à améliorer la qualité des prises. Cette amélioration de la qualité est d'autant plus nette que si la motorisation se double d'une utilisation de glace stockée dans des conteneurs isothermes.
L'évaluation de la production a fait l'objet de nombreuses. estimations:
SCET (1979): 35 000 t/an | |
NJOCK (1985): 55 000 t/an | |
CORSI (1991): 63 000 t/an |
Le service des pêches estime pour sa part la production à 30 000–35 000 t par an. La mission retient cette dernière estimation plus proche de la réalité.
La pêche artisanale continentale est pratiquée dans les bassins fluviaux (Nyong, Ntem, Sangha, Sanaga), les barrages (Lakdo, Maga) et le lac Tchad.
Sa production annuelle est estimée à 50 000–55 000 t par an.
Enfin la pisciculture, malgré tous les efforts produits depuis plusieurs années connaît un développement lent en termes de production consommable; celle-ci ne dépasse guère 50 t par an.
Maintien de la productivité de la ressource c'est-à-dire la nécessité de conserver les stocks afin d'en assurer le rendement à long terme.
De ce point de vue, il faut constater la réduction depuis 1985 de la capacité des stocks à assurer un rendement soutenu.
Nécessité d'une amélioration des revenus économiques. Lorsque une pêcherie se développe, il est possible que les coûts tendent initialement à baisser car une meilleure localisation des ressources les plus abondantes entraîne une grande efficacité du point de vue des gains économiques.
De ce point de vue, la pêcherie camerounaise s'est développée au point d'attirer un effort accru et de provoquer actuellement (en pêche maritime tout au moins) un amenuisement des stocks. Les coûts ont augmenté et les recettes ont baissé au fil des ans.
Objectif social de satisfaction des besoins de la population en protéine d'origine animale et d'élevation du niveau de vie des pêcheurs.
Le gouvernement a développé un programme de soutien financier comportant un prix fixé pour le poisson, une détaxe du caburant, des investissements dans le domaine des infrastructures principalement en faveur des pêcheries industrielles.
Ce programme a eu pour effet d'accroître la capacité de pêche dans les pêcheries industrielles déjà surcapitalisées. Il a en outre manqué de prendre en considération le caractère polyvalent de la pêche crevettière, à l'origine du phénomène de surpêche apparent actuel.
Enfin, si ce programme a joué un rôle utile dans le développement des pêcheries, il a en revanche causé des distorsions économiques entre la pêche industrielle surcapitalisée mais peu productrice (9 000 t pour 46 navires soit 196 t par navire et par an) et les pêcheries artisanales à faible revenu mais participant à plus de 80 % des débarquements.
Malgré le développement de la pêche artisanale qui représente plus de 80 % des débarquements de poissons, la production totale s'avère insuffisante pour couvrir la demande intérieure.
Ce déficit est couvert par une forte importation estimée en 1984–1986, à plus de 80 000 t pour une valeur commerciale de 15 milliards de FCFA (E. Laureti, FAO 1990).
La Direction de la Statistique et de la comptabilité nationale évalue pour 1989/90, les importations de produits de la pêche à 62 000 t environ représentant 14,6 milliards de FCFA (tableau 2).
Le tableau 2 donne l'évolution des importations de 1985/86 à 1989/90.
Produits | 1985/86 | 1986/87 | 1987/88 | 1988/89 | 1989/90 |
Viande & abat | |||||
Quantité | 14 447 | 18 768 | 11 150 | 937 | 517 |
Valeur | 5 227 | 5 458 | 3 284 | 994 | 579 |
Poissons/crustacés/mollusques | |||||
Quantité | 64 479 | 71 210 | 63 881 | 63 881 | 61 907 |
Valeur | 10 296 | 12 500 | 12 162 | 14 178 | 14 640 |
Source: Direction de la Statistique et de la comptabilité nationale
Au niveau du marché intérieur, le poisson constitue la plus importante source de protéines animales. Il représente environ 44 % des protéines animales et 7,6 % des apports en protéines totales.
Les estimations de la FAO donnent une consommation par habitant de 16,2 kg par an. Cependant cette moyenne varie considérablement d'une zone à l'autre. La consommation de la zone côtière est estimée à 45 kg par habitant et par an, tandis que dans les zones enclavées, surtout au sud-est du pays, cette consommation par habitant est inférieure à 10 kg par an.
Les observations indiqueraient que, pendant les saisons mortes, chaque famille, comprenant en moyenne 6 à 8 personnes, consommerait dans ces zones moins de 1 kg par jour pendant approximativement six mois par an.
En général, cette consommation baisse du sud au nord. Par exemple, 70 % du poisson congelé est vendu dans les provinces du Centre et du Littoral. Dans les provinces du Nord et de l'Extrême Nord, l'approvisionnement en poisson est localisé. Les principales sources sont Lakdo, Maga, Mbaka et Adamaoua.
En prenant pour hypothèse le taux de croissance démographique de 2,2 % par an, la population du Cameroun pourrait atteindre 15 millions d'habitants en l'an 2000.
Selon l'hypothèse d'une consommation par habitant de 16,2 kg par an, la demande totale à la fin du siècle sera d'environ 243 000 tonnes.
Pour satisfaire cette demande, la disponibilité de poisson devrait s'accroître de quelque 20 000 t par an. En tenant compte de l'état des ressources exploitables, les débarquements ne suffiront pas à couvrir cette demande.
La satisfaction de l'augmentation inévitable de la demande exigera un ensemble de mesures incluant une augmentation des importations, l'exploitation des ressources des fonds rocheux de Kribi dont le potentiel est encore inconnu mais dont la mise en oeuvre ne permettrait qu'une augmentation immédiate mais non soutenue dans le temps, une amélioration du sytème actuel de commercialisation qui prive le pays d'environ 15 000–20 000 t par an aux bénéfices des pays limitrophes, un programme audacieux de développement de l'aquaculture et un accès aux eaux étrangères.
Les exportations, quant à elles, se sont chiffrées en 1987/1988 à 8 611 t pour une une valeur commerciale d'environ 2 227 millions de FCFA (tableau 3).
Produits | 1985/86 | 1986/87 | 1987/88 | |||
Quantité | Valeur | Quantité | Valeur | Quantité | Valeur | |
Viande | 31 | 13 | 22 | 11 | 13 | 13 |
Poisson/Crustacés/Mollusques | 7411 | 1210 | 7260 | 1322 | 6811 | 2227 |
Source: Direction de la Statistique et de la comptabilité nationale.
En outre, l'analyse de l'évolution des exportations de poissons et d'autres produits de la pêche fait ressortir une baisse quantitative des exportations qui sont passées de 7 411 t en 1985 à 6811 en 1988; les valeurs commerciales quant à elles ont augmenté dans le même temps, passant de 1 210 millions de FCFA en 1985 à 2 227 millions de FCFA en 1988.
L'examen du tableau 3 montre, que de 1985/86 à 1987/88, le volume des exportations a baissé de 8 % tandis que la valeur commerciale a augmenté de 84 % environ.
Cela s'explique par une augmentation des exportations de crevettes surgelées hautement valorisées: le prix moyen de cession à l'exportation des crevettes oscille entre 2 200 et 2 500 FCFA par kilogramme.
Il faut rappeler que la totalité de la production de crevettes est exportée. Cette production est passée de 613 t en 1986 à 1 035 t en 1988/89 soit un accroissement d'environ 69 %. Pendant la même période, la production globale de la flottille de pêche industrielle, poissons et crustacés y compris, est passée de 13 908 t à 8 785 t, soit une baisse de 37 % (tableau 4).
Période | 1981/83 | 1983/85 | 1984/86 |
Population | 9101 | 9609 | 9874 |
Production | 92017 | 87510 | 85745 |
Importations | 43495 | 58525 | 80558 |
Exportations | 4673 | 5547 | 5973 |
Consommation apparente | 130839 | 140488 | 160330 |
Consommation par habitant | 14,4 | 14,6 | 16,2 |
Source: FAO, 1990
L'application de la politique gouvernementale de développement de la pêche est confiée à la Direction des pêches du Ministère de l'élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA).
Au niveau des provinces, les activités de pêche relèvent de la Délégation provinciale, au sein du Service provincial des pêches.
Au niveau des départements, il existe un secteur vétérinaire qui comporte en son sein une section pêche, chargée en particulier de l'assurance de qualité des produits de la pêche au débarquement et sur les points de vente.
Au sein des arrondissements, chaque section comporte une sous-section vétérinaire. Le chef du sous-secteur des pêches assure l'encadrement des activités de pêche dans son arrondissement.
Enfin, au niveau des villages où l'activité de pêche est importante on trouve des centres de pêche et des postes de contrôle de pêche.
L'organisation administrative telle que décrite, présente de nombreux avantages:
Décentralisation maximale rapprochant les services administratifs des opérateurs privés.
Encadrement resserré des opérateurs économiques.
Meilleure collecte des données statistiques.
Meilleure diffusion des informations sur les nouvelles technologies.
En réalité, cette organisation est inefficace dans la situation actuelle pour accomplir les différentes tâches qui relèvent de sa compétence.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation:
manque de moyens logistiques;
manque de coordination entre les différentes structures;
insuffisance du personnel de terrain et du personnel qualifié notamment dans le domaine de la valorisation des produits de la pêche;
flou dans la place et le rôle des services administratifs dans les actions à mener: double rôle de contrôle (perception de taxe) et d'éducation des opérateurs privés (encadrement). La plupart du temps, les opérations de contrôle prennent le pas sur l'encadrement. Il en résulte un climat de méfiance entre les services administratifs et les opérateurs privés.
Cette situation a des répercussions négatives sur le développement du secteur et en particulier sur le traitement et la commercialisation des produits de pêche.
Il faut noter en outre que, depuis 1974 et 1977, deux établissements publics à caractère industriel et commercial dotés de l'autonomie financière ont été créés pour contribuer à l'exécution des programmes du gouvernement en matière de développement et de promotion de la pêche.
La Caisse de développement de la Pêche maritime (CDPM) apporte son assistance technique et matérielle aux pêcheurs artisanaux en mettant à la disposition de ceux-ci du matériel de pêche cédé avec facilités de paiement et sans intérêt.
Elle finance également des investissements en matière d'infrastructure, et d'équipements de vulgarisation pour le compte de l'administration.
Ces recettes proviennent des taxes d'inspection sanitaire des produits alimentaires d'origine animale, des licences et permis de pêche, ainsi que des amendes et transactions diverses.
La Mission de développement de la pêche artisanale et maritime (MIDEPECAM) est chargée du soutien technique et logistique aux projets des opérateurs privés artisanaux:
D'autres structures ministérielles ajoutent à leurs obligations, des tâches de développement du secteur des pêches:
La Marine marchande (Ministère des transports) intervient du point de vue bateaux, sécurité en mer, et contrôle des opérations de navigation de pêche pour lesquelles elle a recours à la Marine nationale et à la Gendarmerie maritime.
La Recherche scientifique (Station de recherche halieutique de Limbé) évalue les potentialités halieutiques des eaux camerounaises, améliore les méthodes de pêche, permet de rationaliser l'exploitation et la conservation des ressources, exécute les expérimentations en matière de valorisation des produits de pêche.
Le Ministère des affaires sociales et de la condition féminine soutient la vulgarisation, au niveau des femmes, des nouvelles technologies de valorisation des produits de la pêche.
L'évaluation de ces actions montre que l'accent est mis sur le développement des productions et moins sur la valorisation des produits par la transformation et la conservation.
Cependant, quelques travaux de recherche ont été initiés à Limbé et certains acquis existent en matière de valorisation des produits de la pêche; le problème réside dans les échanges d'informations ainsi que dans la coordination des actions entre ces différentes institutions.
3.2.1 Rôle des femmes
Elles constituent la clé de voûte du secteur. Dans certaines zones, elles financent les campagnes de pêche et exercent un contrôle sur les prises et la détermination des prix; dans d'autres zones, elles pratiquent la pêche, généralement en saisons des basses eaux.
Partout, elles s'occupent de la manutention, du traitement et de la commercialisation du poisson.
3.2.2 Groupements d'intérêt économique
Le taux de regroupement est quasi nul à l'exception de quelques zones de pêche.
Exemples de regroupement à encourager: Regroupement des pêcheurs et transformatrices à Ebodjé (Dépt. de Kribi).
L'organisation est composée d'une centaine de membres ayant payé des frais d'adhésion de 2 000 FCFA par personne.
Elle comprend 52 femmes travaillant par groupes de 8 et 52 hommes pratiquant la pêche par groupes de trois.
Les femmes s'occupent du débarquement, du traitement et de la commercialisation du poisson, mais également de la recherche de bois pour le fumage. La vente du poisson transformé se fait sur place par une femme membre du groupement, assistée d'un Commissaire aux comptes et d'un trésorier.
A l'exception de ce cas, les tentatives d'organisation en coopératives effectuées par l'administration se sont soldées par des échecs à cause principalement de la mentalité fortement individualiste des pêcheurs et de la mauvaise gestion des groupements créées.
La réhabilitation de groupements d'intérêt économique est pourtant une des stratégies permettant de développer le secteur de la pêche artisanale en particulier. Les pouvoirs publics devraient inciter la création de ces groupements par des actions d'incitation administrative, technique et financière intéressant les domaines de l'alphabétisation, de la gestion et de la commercialisation, de l'assistance sous forme de subventions diverses pour le transport du poisson, la construction de magasins de stockage, l'achat de bascules, etc.
Le poisson des pêcheries maritimes ou continentales, artisanales ou industrielles connaît différentes utilisations résumées par la figure ci-dessous (figure 1).
PECHE ARTISANALE | PISCICULTURE | PECHE INDUSTRIELLE |
I I I 85 000 t I I I I | I I I 20–50 t I I I 100 % I | I I I 9739 t I I I I |
CONSOMMATION INTERIEURE 10–15 % | MARCHE INTERIEUR 80 % | MAREYAGE FRAIS 90 % |
MAREYAGE FRAIS 5–20 % | I | USINES 10 % |
TRAITEMENT ARTISANAL 70–80 % | EXPORTATIONS 20 % I I I | |
IMPORTATIONS 80 000 t |
Les principales espèces de poisson frais marins rencontrés dans la filière du poisson au Cameroun appartiennent aux familles suivantes:
Sciaenidés | : bars, bossus |
Polynémidés | : barbillons, petits et grands capitaines |
Pomadasydés | : pelons, dorades grises |
Ariidés | : machoirons |
Carangidés | : carangues |
Cynoglossidés | : sole |
Sparidés | : dorade rose |
Trichiridés | : ceintures |
Penéidés s.p. | : crevettes roses |
Petits pélagiques | : ethmaloses, sardinelles |
En 1989–1990, la production de friture s'est chiffrée à 3 611 t, soit 37,5 % des apports totaux de poissons frais marins (Corsi, 1991).
Au niveau de la pêche continentale, les principales espèces commercialisées sont: Hétérotis, Tilapia, Clarias, Synodontis, Labeo sp., Mormyrops sp., Alestes sp., Lates, Ophiocéphalus.
La consommation de poisson frais est élevée en zones urbaines et côtières. Elle se situe à un niveau plus bas en zones rurales, en raison du faible pouvoir d'achat et des insuffisances dans les circuits de distribution.
Dans certains endroits de la zone centrale, surtout là où l'accès aux grandes villes est facile, le poisson frais local est souvent congelé dans des congélateurs domestiques. La congélation s'effectue au bout de 2 à 3 jours dans des congélateurs remplis à 60–70 % de leur capacité.
Cette technologie constitue une amélioration de la manutention traditionnelle mais néanmoins, l'utilisation de la glace dans des conteneurs isothermes permettrait d'augmenter la capacité d'écoulement du poisson en frais et d'obtenir des produits bien meilleurs.
Le poisson congelé importé est bien conditionné jusque chez le détaillant aux marchés. Il y est généralement vendu à l'étal sans protection contre les intempéries. Les invendus de la journée partiellement ou totalement décongélés sont recongelés pendant la nuit et réexposés le lendemain avec une qualité déjà bien douteuse.
En raison du manque d'infrastructure d'écoulement du poisson frais, la transformation artisanale est très développée. Elle couvre tous les types de poisson, y compris le poisson à l'origine congelé.
La transformation artisanale repose sur un réseau de petits ateliers individuels ou collectifs, travaillant sur une gamme assez étendue de produits destinés aux besoins des populations urbaines et rurales.
Le traitement artisanal touche 75–80 % environ des débarquements. Si l'on retient ce chiffre de 90 000 t pour l'ensemble de la production de poisson du pays, la transformation artisanale toucherait environ 67 000 à 72 000 t. Le rapport poisson frais/poisson transformé étant de 2,5 à trois, la production de poisson transformé pourrait osciller entre 22 000 et 28 000 par an.
A cela il faut ajouter les importations de poisson de la transformation artisanale provenant des pays limitrophes, notamment du Gabon. Ce sont en tout environ 30 000 à 40 000 t de poisson transformé artisanalement qui sont annuellement fournies aux consommateurs.
Il faut par ailleurs noter que les exportations de ces produits vers d'autres pays limitrophes (Tchad, Nigéria et République centrafricaine) ne sont pas prises en compte dans cette estimation, à défaut de statistiques pertinentes.
La transformation artisanale utilise toutes les possibilités offertes par la nature pour l'exploitation du poisson:
C'est essentiellement sous la forme séchée ou fumée, plus résistante aux aléas des intempéries et au transport lointain, que le poisson atteint les zones de l'intérieur, et ce, malgré des progrès récents au niveau de la distribution du poisson frais ou congelé.
La transformation artisanale répond non seulement à une demande spécifique du marché, mais elle est aussi nécessaire pour préserver le poisson pendant la distribution.
En outre, elle assure un revenu financier substantiel à des milliers de personnes, principalement des femmes, et permet ainsi une distribution et une commercialisation à petite échelle par une chaîne de petits commerçants qui s'étend jusqu'aux consommateurs les plus isolés.
4.2.1 Fumage
La technique de fumage combine l'action de cuisson au feu avec l'imprégnation du poisson par la fumée. Elle s'adapte aux conditions de température et d'hygrométrie du littoral et de la zone forestière où toutes les espèces traitées artisanalement sont fumées.
Le fumage est rudimentaire. Il s'effectue généralement par un feu de bois ouvert sous une claie où le poisson est étalé.
Les fours et les claies sont réalisés en matériaux disponibles sur place (planches, argile, raphia) ou de récupération (grillage, tiges de bois).
En fait de fumage, il s'agit plutôt d'une cuisson profonde entraînant la calcination du produit dans certains ateliers.
Les produits fumés les plus répandus sont:
En outre le fumage pratiqué actuellement utilise une quantité de bois qui pose le problème de déboisement perceptible déjà dans certaines zones (mangroves).
Le temps de fumage est en général de 2–3 jours et la durée de conservation n'excède guère 3–5 jours en saison de pluie et 1–2 semaines en saison sèche.
Dans certains campements de pêcheurs bien organisés, surtout les nigérians installés à Londji-plage, le consultant a observé la naissance d'une véritable industrie de fumage avec les bandas enfermés dans les hangars. Ce système est une amélioration sur le système traditionnel, mais les problèmes de la forte utilisation de bois, du manque de contrôle de la chaleur et de la distribution de la fumée persistent. Dans d'autres centres visités, la technologie du four Chorkor s'est enracinée, entraînant une amélioration du fumage (gain de temps, d'énergie et en qualité des produits finis).
4.2.2 Séchage
Cette méthode est utilisée au nord à cause des conditions atmosphériques favorables: région chaude et ensoleillée et faible hygrométrie.
La consommation de poisson salé séché est très populaire; certains plats sont réalisés à base de poisson salé séché provenant de la Norvège (stockfish) ou transformé localement.
Les petits poissons pélagiques sont séchés entiers par une exposition directe au soleil. Les plus grosses espèces sont tranchées, fendues et séchées sur des nattes ou suspendues en l'air.
Quelquefois le poisson est laissé dans l'eau pendant une à deux nuits, pour fermenter un peu avant le séchage.
En général, les mauvaises conditions d'hygiène dans le processus de la transformation, ainsi que le degré insuffisant de séchage et le fait que les commerçants essaient de vendre le poisson d'abord frais et de ne fumer que les poissons invendus, exposent ces produits aux infestations stations par les insectes (asticots de mouches, dermestes, etc.).
Les commerçants du Nord utilisent habituellement de la dieldrine pour lutter contre ces infestations, ce qui représente un réel danger pour la santé des consommateurs.
Le secteur moderne de la transformation utilise des technologies mises au point dans les pays industrialisés. Les usines sont localisées au niveau du port de pêche de Douala. Il s'agit d'usines modernes travaillant surtout pour l'exportation. Le principal produit est la crevette surgelée (400 t par an).
On note également la congélation par méthode lente (2–3 jours) dans les congélateurs domestiques touchant les produits destinés au marché intérieur.
Le pays importe également du poisson congelé principalement de la Mauritanie et du Sénégal. Les petits pélagiques (maquereau, chinchard et sardinelle) représentent environ 70 % des importations.
Le poisson congelé atteint toutes les villes à partir de Douala. Mais au fur et à mesure que l'on approche les provinces du Nord et l'Extrême Nord, l'approvisonnement devient irrégulier.
5.1.1 Principaux circuits
La distribution du poisson s'effectue à travers un réseau complexe comportant plusieurs intermédiaires, et qui peut être résumé par la figure 2.
MAREYAGE FRAIS | GROSSISTE SEMI-GROSSISTE DETAILLANT | C O |
USINE | N O O | |
PRODUCTEUR | EXPORTATION | M |
PECHEUR ARMEMENT IMPORTATION | GROSSISTE | M A |
TRANSFORMATION | DEPOSITAIRE DETAILLANT | E U |
MARCHE URBAIN QUOTIDIEN MAŔCHE RURAL HEBD. | R S |
Deux circuits de distribution ont été identifés:
Circuit intérieur:
Le marché intérieur peut être directement approvisionné par le producteur lui-même, sa femme ou un autre membre de sa famille, qui vendent le produit au niveau des marchés urbains quotidiens ou des marchés ruraux hebdomadaires.
Le produit circule également entre grossistes, revendeurs et détaillants, au niveau des centres de pêche, des centres urbains et dans les zones rurales éloignées des centres de production. La vente au détail se fait soit sur les plages de débarquement, soit sur les marchés. Les commerçants grossistes disposent dans certains centres de commissionnaires locaux chargés de rassembler les produits sur place.
Dans le tiers sud-ouest du pays, la distribution du poisson est efficace: la disponibilité en glace, chambres froides de stockage et le développement des moyens de transport et du réseau routier font que les provinces de cette aire géographique sont approvisionnées en poisson en quantité et qualité satisfaisantes. Les deux provinces du Centre et du Littoral ayant pour chef-lieux respectifs Yaoundé et Douala absorbent en effet plus de 80 % des poissons distribués au Cameroun.
Circuit d'exportation
Les exportations de produits de pêche se réalisent à travers deux circuits: le circuit officiel porte sur les crevettes surgelées dont les exportations se sont chiffrées pour 1987/88 à 850 t pour les deux sociétés COPEMAR et CAMCRUS, représentant une valeur commerciale d'environ 1,5 à 2 milliards de FCFA. Les pays de la CEE absorbent la totalité des exportations (France).
Si ces exportations de crevettes surgelées représentent une source de devises non négligeable, les exportations de poisson vers les pays limitrophes constituent un manque à gagner pour le pays. Elles sont estimées à 15 000–20 000 t de produits. Elles réduisent les apports en protéines pour le consommateur camerounais. Plusieurs facteurs expliquent le développement de ce commerce informel vers les pays limitrophes, surtout le Nigéria.
Environ 80 % des pêcheurs sont allogènes, surtout des nigérians; ces pêcheurs ont avec leurs pays d'origine des relations anciennes familiales, socio-économiques et culturelles qui favorisent ces échanges transversaux. En outre les pêcheurs occupent la plupart du temps, en priorité les zones limitrophes de leur pays d'origine et les zones enclavées et vivent en communautés ethniques fermées réticentes à toute intégration avec les populations autochtones.
Le Nigéria est relié au Cameroun par une dizaine d'axes routiers praticables en toutes saisons et par la voie maritime, tandis que le nord et le sud du Cameroun ne sont reliés que par deux axes. A cela s'ajoute le racourcissement de ces axes par rapport à l'axe nord/sud du Cameroun. Les deux facteurs attirent le poisson et d'autres marchandises vers le Nigéria.
En outre, le marché nigérian offre des termes d'échange probablement plus intéressants pour le poisson camerounais et des biens d'équipement et d'autres marchandises. Les pêcheurs traversant la frontière réalisent ainsi un double bénéfice, puisqu'en même temps, ils échappent aux frais douaniers et aux différentes taxes appliqués au Cameroun.
Il est également probable que l'accès au crédit est facilité au Nigéria pour ces opérateurs (crédits informels surtout) en raison des parentés évoquées ci-dessus, tandis qu'au Cameroun l'accès au crédit reste encore difficile.
Des visites et entretiens pendant la mission du consultant, il ressort que:
Dans la province de l'Adamaoua, 60 % environ de la production est exportée vers le Nigéria et la République centrafricaine.
Dans la province du Nord, environ 55 à 70 % de la production est exporté vers le Nigéria.
Dans la province de l'Extrême Nord, plus de 65 % de la production est exporté vers le Nigéria et le Tchad en passant par la ville de Kousseri.
Le commerce du poisson se fait principalement sous forme de produits transformés artisanalement (fumage, séchage).
5.1.2 Principales aires géographiques de distribution du poisson
Poisson frais et congelé
Douala est le principal centre pourvoyeur en poisson frais de la pêche industrielle et en poisson congélé d'importation.
Cette position s'explique par l'importance des infrastructures portuaires de la ville. Le développement des infrastructures portuaires de la ville a eu pour conséquence l'augmentation de la consommation à Douala.
La répartition par aire de consommation peut être résumée comme suit (tableau 5):
AIRES | POISSON FRAIS | POISSON CONGELE |
Douala | 60 | 50 |
Yaoundé | 30 | compris dans le C-Sud |
Littoral | 9 | 8 |
Sud-Ouest | - | 9 |
Centre-Sud | 1 | 26 |
Ouest | - | 6 |
Autres | - | 1 |
Le poisson frais de la pêche artisanale est distribué sur le littoral et aux alentours immédiats de centres de production. Douala consomme 30 %, Kribi 20 % et Victoria 15 % de la production fraîche de la pêche artisanale maritime.
Presque toutes les provinces du pays sont approvisionnées en produits congelés; mais on remarque une forte baisse du sud au nord. Les deux provinces du centre-sud (Yaoundé) et du Littoral (Douala) abssorbent plus de 75 % du poisson congelé importé.
Poissonnerie populaire et constante camerounaise, deux sociétés prédominantes importent plus de 90 % de la totalité des importations. La totalité des importations s'est chiffrée à 53,481 t en 1989/90 contre 68,538 t en 1988/1989, soit une baisse de 22 %. Les importations proviennent principalement du Sénégal et de la Mauritanie et se composent pour environ 70 % de chinchards, sardinelles et maquereaux.
Poisson transformé
La transformation artisanale engendre un trafic important de poisson à l'échelle du pays.
Les provinces du centre sud (Yaoundé) et de l'ouest (Bafoussam) absorbent plus de 70 % des échanges de poisson transformé, tandis que les provinces du Littoral (7,5 %), du sud-ouest (2 %) de l'est (4 %) et du nord-ouest (0,5 %) sont les plus défavorisées, compte tenu de leur consommation élevée en poisson frais.
On peut résumer la distribution du poisson en général au Cameroun de la façon suivante:
- Douala | : plus de 50 % |
- Yaoundé et le Centre Sud | : 30 % |
- Province du littoral | : 10 % |
- Ouest | : 5 % |
- Autres provinces | : 5 % |
5.1.3 Infrastructures d'accueil, de traitement et de distribution
Poisson frais ou congelé
Le port de Douala offre des infrastructures adaptées au traitement et à la commercialisation du poisson: quai de débarquement, eau potable, usine de glace, entrepôts frigorifiques et tunnel de congélation permettent d'assurer la qualité du poisson débarqué.
Le poisson glacé de la pêche industrielle est acheminé vers l'intérieur pour ravitailler les principaux marchés non côtiers.
Le poisson destiné à Yaoundé est transporté soit par des camions isothermes, soit par wagons isothermes. La distribution partout ailleurs se fait par la voie routière à l'aide de camions ordinaires non isothermes. Le poisson est emballé dans des caisses de 30–40 kg et glacé; les caisses sont chargées dans les camions généralement sans glace.
Dans le secteur de la pêche artisanale, le taux de motorisation des embarcations est proche de 45 % dans la pêche maritime artisanale. La motorisation raccourcit la durée de pêche et le temps mis entre la capture des produits et le débarquement sur la pêche. Elle améliore la qualité des produits.
En revanche, il faut déplorer le manque d'infrastructures pour le débarquement et des moyens propres au traitement (glace par exemple) et les mauvaises conditions d'hygiène et de manipulation du poisson. La glace est peu utilisée: elle est très chère et rare; les caisses pour le transport sont en bois et la sciure est utilisée comme isolant. Si ces contraintes étaient surmontées, la performance du secteur artisanal pourrait être améliorée d'une manière significative, notamment à Kribi où il semble y avoir d'importantes ressources en poissons nobles sur les fonds rocheux.
Le transport du poisson frais de la pêche artisanale utilise des moyens disponibles généralement non isothermes: pirogues motorisées ou non, bicyclettes, motocyclettes, camions, taxi-brousses, trains, etc. Sur les marchés de détail, le produit est vendu à l'étal, sans abri contre les aléas climatiques (forte chaleur) et les invendus de la journée sont placés dans les congélateurs domestiques ou fumés.
Poissons transformés.
Les moyens de traitement sont rudimentaires; en outre le manque d'hygiène caractérise toute la filière.
Le conditionnement utilise du matériel obtenu à moindre coût:
Le transport utilise des camions privés, des pirogues, bicyclettes, etc. et d'importantes pertes se produisent pendant le traitement et la commercialisation.
5.2.1 Structure des prix
L'état intervient dans la vente des poissons de production locale et de poissons congelés d'importation en fixant les prix par mercuriale.
Les objectifs de cette intervention de l'Etat sont d'une part, d'assurer des revenus stables aux opérateurs privés du secteur, et d'autre part, de garantir des protéines animales pour toutes les couches de la population, avec une attention particulière aux couches les plus démunies.
Cependant, l'examen de l'évolution des indices de prix de détail à la consommation permet de tirer les conclusions suivantes:
L'indice des prix de détail à la consommation des produits alimentaires est resté plus élevé que l'indice général des prix de détail de 1970 à 1990.
L'indice des prix des produits alimentaires a été multiplié par 4 en l'espace de 10 ans.
A Yaoundé, les prix réels de détail des produits alimentaires ont globalement baissé de 1986 à 1990; en effet, l'indice des produits alimentaires est passé de 534,5 à 474,0, soit une baisse de 11%, tandis que l'indice général a augmenté d'environ 14 %.
A Douala, on constate une hausse importante du prix du poisson fumé (bifaka), passant de 314 FCFA/kg en 1981 à 1603 FCFA en 1986, soit une hausse de 410 % en 5 ans (en moyenne 82 % par an).
De tout ce qui précède, il résulte que l'augmentation de la demande conjuguée à la baisse, voire à la pénurie en produits alimentaires, ont entraîné une augmentation des prix de détail à la consommation des produits alimentaires (cas du bifaka à Douala).
Les tableaux 6 et 7 indiquent respectivement l'évolution des prix moyens annuels de quelques produits alimentaires à Douala de 1981 à 1986 et les indices de prix de détail à la consommation de 1986 à Yaoundé.
Tout ceci démontre que si les prix par mercuriale au débarquement sont apparemment respectés par les armateurs et les importateurs, il n'en va pas de même au niveau du détail où la mercuriale n'empêche pas l'application de la loi de l'offre et de la demande.
Au niveau du producteur, l'application du régime de la mercuriale revisée en 1990 aboutit à un prix moyen qui varie, en fonction de la composition des apports dans les principales villes du pays. Les prix dans les autres localités de l'intérieur sont théoriquement ceux fixés par la mercuriale augmenté du coût du transport (annexe).
Années | Mouton débité avec os (kg) | Poulet vivant (unité) | Bar frais (kg) | Bifaka (kg | Stock fish (kg) | Crevettes surgelées (kg) |
1981 | 2466 | 1754 | 433 | 314 | 3020 | 1216 |
1982 | 3464 | 2020 | 404 | 1068 | 3350 | 1495 |
1983 | 4100 | 2450 | 540 | 1552 | 3500 | 2005 |
1984 | 4144 | 2388 | 704 | 1269 | 3575 | 2539 |
1985 | 4084 | 3115 | 730 | 1734 | 3575 | 1737 |
1986 | - | 1850 | 730 | 1603 | 3733 | 2902 |
ANNEE | INDICE GENERAL | INDICE DE PRODUITS ALIMENTAIRES |
1968 | 100 | 100 |
1970 | 111,3 | 116,3 |
1972 | 120,2 | 130,3 |
- | - | - |
- | - | - |
- | - | - |
1981 | 323,8 | 372,1 |
1982 | 366,8 | 442,7 |
1983 | 424,5 | 508,6 |
1984 | 471,7 | 531,5 |
1985 | 529,4 | 527,3 |
1986 | 570,4 | 534,5 |
Les prix au producteur sont influencés par un grand nombre de facteurs:
matériels et fournitures consommés (caburant, glace, emballage, eau, électricité)
transport et autres services consommés (loyer professionnel, entretien des bateaux, etc.)
frais de personnel
impôts et taxes diverses
intérêts et amortissements
charges diverses
L'analyse des coûts consolidés de COPEMAR et PECAM de 1987/88 à 1988/90 révèle une baisse des frais de personnel de 80 % et une hausse des impôts et taxes de 33 %, ainsi qu'une hausse des autres services consommés de 161 %.
Pour le poisson congelé ces charges ont trait au transport, aux frais de douane, de manutention et de manipulation et aux taxes. Avec l'application du minimum imposable de 200 FCFA/kg à tous les produits halieutiques à l'importation et des différentes taxes, le prix du kg de chinchard revient actuellement à 290,0 FCFA contre 260,4 FCFA/kg avant 1988, à l'importateur.
Le prix de gros du chinchard est passé de 324 FCFA/kg en 1988 à 349 FCFA/kg en 1990, soit une hausse de 8%. La marge bénéficiaire actuelle est de 59 FCFA/kg de chinchard contre 65,6 FCFA/kg avant 1988. Globalement la marge bénéficiaire a donc baissé sur le poisson congelé d'environ 8 %.
Pour les poissons frais de la pêche industrielle vendus au détail et les poissons de la pêche artisanale (frais ou transformé), le prix est loin d'être stable et varie en fonction de beaucoup de facteurs:
la loi de l'offre et de la demande
le système de vente très varié - la vente du poisson se fait à l'unité, par petits tas, par cuvettes en tenant compte des relations ou des habitudes de vente
le nombre d'intervenants dans la chaîne de distribution (pêcheurs, épouses de pêcheurs, revendeurs, transporteurs)
la qualité du poisson.
Les tableaux 8 à 12 résument quelques prix relevés lors de la mission à Yaoundé, Kribi, et dans le nord du Cameroun.
Espèces | Prix (FCFA/kg) | Provenance |
Ethmalose | 200–250 | Littoral |
Fumé | ||
Machoiron | 600–800 | Lakdo |
Carpe | 800 | " |
Hétérotis | 650 | " |
Silure | 1300 | Adamaoua |
Sardinelle | 800–1000 | Sud-Ouest |
Séché | ||
Synodontis | 1250 | Lakdo |
Crevettes | 1200–1400 | Littoral |
Espèces | Poisson frais (Producteur) | Poisson frais (marché) | Poisson congelé (gros) | Poisson congelé (détail) | Poisson fumé (détail) |
Sardinelle | 100 | 200 | - | - | 1200 |
Bar | 3–7 à 1000 | 550 | 555–665 | 625–710 | 1700 |
Dorade | 3–5 à 1000 | - | 555 | 620 | - |
Friture | 1 assiette à 100 | 300 | - | - | 1800 |
Raie-guitare | 5/100 à 1/2500 | - | - | - | - |
Brochet | - | 620 | - | - | - |
Carangue | - | 375 | - | - | - |
Maquereau | - | - | 380 | 425 | - |
Machoiron | - | - | 380 | 425 | - |
Mérou | - | - | 555 | 625 | - |
Capitaine | - | - | 555 | 625 | 1000 |
Ethmalose | 90 | - | - | - | 900 |
Produit | Producteur | Grossiste | Détaillant |
Poisson fumé | |||
Carpe | 300 | 320 | 600 |
Hétérotis | - | - | 750 |
Machoiron | 240 | 280 | 625 |
Poisson séché | |||
Machoiron | 200–220 | 260 | 800 |
Carpe | 160 | 240 | 500–600 |
Produits | Grossiste | Détaillant |
Poisson séché | ||
Synodontis | 420 | 500–800 |
Mormyrops en sachets | - | 800–1000 |
Tilapia | - | 625 |
Poisson fumé | ||
Hétérotis | 650 | 800–900 |
Silures | 600 | 650–700 |
Produit | Détail |
Poisson frais | |
Synodontis | 150–200 |
Carpes | 200 |
Mulet | 350 |
Clarias | 400 |
Poisson séché | |
Synodontis | 450 |
Tilapia | 1000–1200 |
Alestes | 1000 |
Poisson fumé | |
Hétérotis | 2000 |
L'analyse de ce qui précède appelle les observations suivantes:
Il y a deux systèmes de prix en vigueur au Cameroun:
le prix fixé par le gouvernement pour le poisson congelé importé et le poisson frais de production locale industrielle est déterminé pour procurer un profit à chaque niveau de la chaîne de distribution, du producteur au consommateur, avec des variations selon les villes les plus importantes pour compenser les frais de transport et divers autres coûts.
Son objectif est d'assurer un prix raisonnable sur le marché interne pour le poisson considéré comme une denrée stratégique, principalement pour les couches le plus défavorisées de la population.
Dans la mesure où les autorités ont pu contrôler effectivement les prix, cette politique a été appliquée.
le système parallèle opère dans tout le secteur artisanal et au niveau des petits commerçants de poissons congelés ou de la pêche industrielle. Ce systéme est régulé par le jeu de l'offre et de la demande. Par exemple, le poisson de transformation artisanale bifaka (ethmalose fumé) a subi une fluctuation importante, passant de 314 FCFA/kg en 1981 à 1603 FCFA/kg en 1986.
Les marges bénéficiaires dans le système officiel ne dépassent guére 8%, tandis qu'elles atteignent 30 à 100% dans le circuit paralléle.
En général, le poisson congelé est le produit le moins cher même en l'absence du contrôle de prix.
5.2.2 Impacts de la fiscalité et des taxes
La pratique de la pêche ou des activités liées à la pêche donne lieu aux paiements de redevances ou de taxes fixées par la loi des finances selon le barême suivant (annexe 3).
Redevance sur les licences de pêche industrielle annuelles
T = 5 000 × j × f
où j = tonnage de jauge brute
f = coefficient variable selon la pêche
1 : chalutage ordinaire
2 : pêche des crustacés
½ : pêche des clupéidés
Redevance sur le permis de pêche artisanale annuel
pêche aux poissons: | 3000 FCFA/an |
pêche aux crustacés: | 5000 FCFA/an |
Taxes de production
poissons: 2 FCFA/kg
crustacés: 4 FCFA/kg
Taxes de contrôle d'activité
Taxes d'inspection sanitaire sur le commerce
Minimum imposable à l'importation de poisson congelé (frais de douane): 200 FCFA/kg.
Il faut voir comment les diverses taxes ou droits de douane affectent l'offre et la demande de poisson, les recettes de l'Etat, le bien-être social de toutes les couches de la population, avec une attention particulière aux couches les plus démunies.
5.2.2.1 Effets sur les recettes de l'Etat
L'on dispose de peu d'information chiffrée pour vérifier l'impact de ces diverses taxes sur les recettes de l'Etat.
Il est vraisemblable que le montant des taxes de production et des taxes d'inspection sanitaire sur les marchés est en grande partie évadé.
5.2.2.2 Effets sur le consommateur
Le poisson est la nourriture de base des consommateurs camerounais - les taxes ont un effet bénéfique sur la production locale; mais celle-ci est limitée par l'insuffisance des moyens de production et de valorisation, et par la relative pauvreté des eaux maritimes du pays. La production ne peut donc suivre la demande qui reste forte. En outre, les diverses taxes relévent le prix payé par le consommateur au-dessus du prix normal et le mettent hors portée pour les couches les plus démunies de la population.
5.2.2.3 Effets sur l'approvisionnement
L'approvisionnement est soumis aux aléas du marché international (intrants à la pêche nationale, importation de poisson congelé par exemple).
Les diverses taxes amenuisent considérablement les marges bénéficiaires des entreprises, les difficultés de trésorie qui en résultent font que sur le marché international des produits congelés par exemple, les sociétés du pays ne soutiennent pas la concurrence des importateurs d'autres pays.
En outre elles découragent l'effort national de production et génèrent un circuit d'exportation informel vers les pays limitrophes.
Vu tout ce qui précède, le consultant suggére les mesures suivantes:
suppression de la taxe de production parce qu'elle crée la méfiance des opérateurs économiques vis-à-vis de l'administration et favorise des flux d'exportation informels vers les pays limitrophes (Nigéria par exemple). En outre les agents des pêches rencontrés sur les marchés agissent en tant que percepteurs des taxes, délaissant les activités d'encadrement et de collecte des données statistiques.
Une mesure alternative pourrait être l'incorporation de cette taxe dans les redevances sur les licences ou les permis de pêche afin de réduire l'assiette fiscale.
en ce qui concerne la libéralisation des prix du poisson sur le marché intérieur, l'expert consultant n'a pas une opinion définitive sur ce point très délicat.
a. Arguments plaidant pour une libéralisation des prix
Si les prix par mercuriale au débarquement sont respectés pour les armateurs et les importateurs, il n'en va pas de même au niveau du détail du poisson frais et congelé où la mercuriale n'empêche pas l'application de la loi de l'offre et de la demande.
En ce qui concerne le poisson congelé, le prix de gros du chinchard est passé de 324 FCA/kg en 1988 à 349 FCFA/kg actuellement, soit une hausse de 8 %. Mais en même temps, la marge bénéficiaire est passée de 63,6 FCA/kg avant 1988 à 59 FCFA/kg actuellement, soit une baisse de 8 %. Il en résulte que l'effet de l'augmentation de la mercuriale en 1990 est nul, car celle-ci ne fait que compenser l'application du minimum imposable de 200 FCFA/kg décidée en janvier 1988 sur le poisson congelé.
Arguments plaidant contre une libéralisation des prix
Cette éventualité est difficilement réalisable par ces temps de crise sociale, économique et politique où les revenus sont bloqués ou en baisse. En plus, elle ne pénalisera que les plus démunis dont les petits pélagiques consituent la nourriture de base.
En général, il est évident que la fixation des prix du poisson a un effet défavorable à la fois pour les importateurs et les producteurs de la pêche industrielle. Le poisson importé doit être acheté sur le marché international au prix courant qui fluctue selon le loi de l'offre et de la demande. La fixation de prix sur le marché intérieur pose le problème d'achat du poisson pendant les périodes où le prix international est trop élevé pour permettre aux importateurs d'avoir une marge convenable.
En outre, la flotte industrielle locale doit également faire face à une augmentation continuelle des charges d'environ 15–20 % par an. De plus, la fixation du prix par mercuriale encourage le débarquement d'une assez grande quantité au détriment de la qualité, car aucune réglementation ne spécifie la taille minimale des poissons débarqués.
Enfin, la fixation des prix décourage les efforts d'investissement dans le secteur d'activité qui relève essentiellement du secteur privé.
L'évaluation des pertes de poisson est assez complexe et difficile car elle requiert beaucoup de temps d'étude de terrain.
Néanmoins, l'expert a pu identifier divers types de pertes de poisson au Cameroun:
Les pertes physiques sont dues à des excédents temporels de production et à la mévente qui en résulte, ainsi qu'aux aléas des intempéries et à l'infestation par les insectes. On peut estimer ces pertes à 15 %. En prenant pour hypothèse une consommation apparente de 160 000 t, elle affecterait environ 24 000 t de produit par an. Cependant, il est relativement rare que d'importantes quantités de poisson soient perdues car on a toujours diverses méthodes d'utilisation: fermentation, fumage, séchage, engrais pour les plantes et aliments pour le bétail.
Les pertes économiques résultent de la perte de valeur du poisson capturé et/ou transformé, à cause du manque des moyens d'écoulement à l'état frais où à cause de la technologie elle-même (calcination ou séchage dans des conditions atmosphériques défavorables, problème des moyens de stockage et d'emballage). Les pertes constituent un manque à gagner puisqu'elles se chiffrent à des dizaines de millions de FCFA par an.
Un cas spécial des pertes de poisson est formé par des opportunités manquées à cause de la faiblesse dans les systèmes pré- ou post-capture. C'est par exemple la sous-exploitation d'espèces comme les petits clupéidés à Lakdo et l'inexploitation des fonds rocheux de Kribi où il semble y avoir d'importantes ressources en poissons nobles.
L'accent a été généralement mis sur le développement des productions et moins sur la valorisation des produits par la transformation et la conservation. Des acquis existent, mais le problème essentiel est celui de leur diffusion et de leur adaptation à l'échelle du pays.
Exemples
Travaux de recherche à Limbé sur l'amélioration des moyens de préservation et de conservation technique existants.
Séchage au soleil de poisson traité en forte solution de sel pendant 2 heures. Le produit se conserve pendant 5 jours.
Séchage au soleil à 50 % suivi d'un fumage et package en sachets de polyéthylène. Le produit a un goût excellent, un bon degré de séchage, une bonne conservation et permet un gain d'énergie.
Introduction de fours chorkor à Ebodjé, Efufup, Lakdo et Maga et emballage des poissons séchés en sachets polyéthylène à Maga démontrant que les technologies traditionnelles font preuve d'une certaine capacité d'adaptation.
Les entretiens et les visites de terrain ont revelé les problèmes suivants:
Carence de projets sur le volet valorisation des produits de pêche.
Insuffisance dans la formation des agents chargés de la vulgarisation.
Absence d'outils nécessaires à la vulgarisation.
Absence d'échanges et de circulation de l'information.
difficultés dues à l'acceptabilité des produits, les produits nouveaux ont toujours signifié modification de goût (moins fumé, plus salé) ou produits plus chers, donc inaccessibles aux populations rurales à faible revenu.
Il faut une approche intégrée et progressive pour prendre en compte toutes les étapes et éviter de créer des goulets d'étranglement.
Les obstacles pour la distribution du poisson à l'état frais concernent le manque d'infrastructures de débarquement, des moyens adéquats de conservation à bord et à terre (glace, conteneurs isothermes), le manque d'aménagement des marchés (absence d'eau potable, d'aires abritées) et les mauvaises conditions d'hygiène et de manipulation du poisson.
La glace et les conteneurs isothermes manquent à toutes les étapes de la distribution. Lorsque la glace est présente, le prix est trop élevé. Dans la plupart des cas, cette glace est utilisée aprèsle débarquement, dans des caisses en bois sans isolation.
Pour ce qui concerne le poisson congelé, sa distribution est limitée par une insuffisance dans le développement de la chaîne de froid. Cette limitation se retrouve à plusieurs niveaux:
Généralement on trouve le poisson congelé là où il peut être acheminé.
Recommandations
Développement d'infrastructures légères (débarcadères aménagés permettant d'améliorer les conditions d'hygiène et de manipulation) et de fabriques de glace de petites dimensions à Lakdo, Kribi, Maga. (Crédit, exonération des taxes, énergie à des prix favorables).
Formation et sensibilisation des agents de pêche et des opérateurs privés à la manipulation du poisson à bord.
Développement des formations aux techniques de froid et incitation fiscale pour la création d'un réseau secondaire de froid concurrentiel.
Thèmes de recherche relatifs aux conteneurs isothermes adaptés et aux énergies alternatives (éolienne, solaire).
Les obstacles concernent les points suivants:
moyens traditionnels peu efficaces des points de vue: énergie, capacité, qualité des produits
problème de la déforestation, sensible dans les zones de mangroves
infrastructures de stockage, procédés d'emballages rudimentaires favorisant le développement des insectes
utilisation des insecticides toxiques (dieldrine à Lakdo) confronté au niveau élevé des expertises et des coûts d'analyses des résidus.
Recommandations
Amélioration des équipements, méthodes, et moyens de stockage et de transport.
Transfert et vulgarisation des technologies améliorées, permettant des économies de bois et programme de reforestation s'appuyant sur des espèces à croissance rapide, principalement au nord du pays.
Thèmes de recherche sur les séchoirs solaires au nord et sur les méthodes sûres d'emploi des insecticides. La collaboration avec des instituts régionaux, africains ou étrangers sera nécessaire.
L'enclavement de certains sites de production présente deux inconvénients majeurs:
Les pêcheurs sont obligés de transformer et stocker la totalité des captures avec tous les risques décrits ci-dessus, car l'écoulement des produits n'est pas régulier.
En outre, les centres ne bénéficient guère des interventions de l'Etat dans le sens d'une amélioration des conditions de vie (santé, éducation).
Recommandation
Promouvoir toute action visant le désenclavement (pistes, pirogues motorisées) des zones de pêche, pour permettre les échanges commerciaux plus rapides et une assistance technique et sociale aux producteurs.
Les potentialités en ressources halieutiques sous-utilisées existent: cas de micro-clupéides à Lakdo, et des captures accessories éventuelles de la pêche crevettière. De même une zone favorable pour la pêche existe à Kribi (zone rocheuse) mais les potentialitiés sont pour l'instant inconnues.
Recommandations
Thèmes de recherche pour évaluer le potentiel en ressources halieutiques sous-utilisées à Lakdo et à Kribi dans la zone rocheuse (Rocher du Loup).
Expérimentation de la pêche à la palangre dans la deuxième zone pour mesurer l'importance des potentialités halieutiques.
Encouragement des transbordements de captures accessoires éventuelles-entre les navires de la pêche crevettière congelant en mer et les embarcations de la pêche artisanale.
Il faut insister dans cette rubrique sur le commerce informel vers les pays limitrophes d'une partie des prises de la pêche (20 000 t) qui fait défaut au niveau du commerce intérieur.
Il convient de souligner que ce commerce est le fait de pêcheurs ou de commerçants allogènes pour la plupart. En outre, le prix élevé des équipements oblige certains pêcheurs camerounais à des déplacements hors des frontières pour aller chercher les équipements contre la vente de leurs produits.
Recommandations
Il est extrêmement difficile de s'opposer à cette exportation mais l'organisation des opérateurs en groupements d'intérêt économique, le développement des infrastructures de transport, ainsi que des mesures d'incitation administratives, techniques et financières permettraient de réduire les exportations vers les pays limitrophes.
Les contraintes à la vulgarisation des acquis tiennent:
au faible pouvoir d'achat des populations
à la rentabilité des innovations proposées
à l'acceptabilité/adaptabilité des nouvelles techniques en rapport avec les conditions de vie et de travail des bénéficiaires. Les innovations doivent en outre correspondre aux besoins des populations-cibles et doivent avoir fait leur preuve. Enfin une sensibilisation grand-public est nécessaire (Audio-visuel, média).
Recommandations
Aménagement de centres d'appui et de démonstration et mise en place d'une documentation appropriée et des moyens audio-visuels et de démonstration pratique.
Organisation de voyages d'études supposant un choix judicieux des participants.
Les aspects liés à la valorisation sont peu pris en compte dans les programmes de formation.
Recommandation
Au niveau des cadres de conception, des agents de terrain et des opérateurs, il faut prévoir des séminaires de formation/recyclage, d'initiation aux innovations technologiques et aux problèmes socio-économiques, liés à la diffusion de l'information ainsi qu'aux techniques d'évaluation.
Le consultant suggère de:
réaliser un inventaire bibliographique spécifique aux thèmes sur la valorisation (études, documents techniques, films, vidéos, compte-rendus d'expérience);
produire des documents didactiques (panneaux, manuels, diapositives).
La recherche souffre d'une insuffisance de ressources (finance, matériel, hommes), d'une absence de collaboration horizontale entre instituts; en outre de nombreux travaux existent mais la diffusion des résultats n'est pas assurée.
Recommandations
préciser la situation actuelle en matière de recherche sur la valorisation des produits de pêche et dégager les priorités. Les thèmes prioritaires de recherche pour les années à venir seront:
Conteneurs isothermes et glace.
Mise en valeur des espèces sous-utilisées (petits clupéides à Lakdo, pêche à la ligne dans les zones rocheuses de Kribi et captures accessoires éventuelles de la pêche crevettière.
Amélioration des conditions d'emballage et de stockage.
Evaluation de l'impact socio-économique des innovations sur les populations-cibles.
Evaluation de l'effet des insecticides sur les produits traités.
Au Cameroun, le poisson est un ingrédient presque journalier du repas; il représente par conséquent la source la plus importante de protéines animales.
Le secteur de la pêche et particulièrement le sous-secteur de la valorisation et de la commercialisation connaît des difficultés. Pour surmonter ces difficultés, des actions de développement sont nécessaires dans les domaines objets des recommandations prévues au chapitre 7, dont est résumé ci-après l'essentiel:
Extension de la distribution du poisson sous toutes ses formes. Le réseau routier se développe rapidement et les routes principales sont d'une qualité permettant l'utilisation des moyens propices, pour la distribution du poisson frais ou congelé.
L'absence ou l'impraticabilité des routes secondaires surtout en saison de pluie constitue encore un frein à la distribution intérieure du poisson.
Amélioration des méthodes de stockage et de conservation du poisson. Le fumage et le séchage sont les deux méthodes dont l'intérêt a été reconnu dans toutes les provinces du pays. Déjà ces méthodes permettent de transformer le poisson frais en un produit qui se conserve longtemps.
Il est recommandé de multiplier les essais déjà existants pour améliorer les emballages et les méthodes de stockage afin de faciliter la commercialisation.
Amélioration des méthodes de commercialisation des produits de la pêche.
Une amélioration de la commercialisation demande un développement du réseau routier pour favoriser les échanges entre le nord et le sud du pays, un approvisionnement régulier en équipements de pêche à un prix intéressant sur un marché libre, une facilitation de l'accès au crédit pour les opérateurs économiques du secteur et une harmonisation du système de taxation et des impôts pour ne pas décourager ces opérateurs.
CONTY, Ph., 1964. Commerce du poisson dans le nord du Cameroun. ORSTOM.
Halin, L.J.J., 1977. Rapport de mission dans quatre pays de la région (Zaïre, Congo, Gabon, Cameroun, du 3-17/1/77. COPACE.
Matton, E., 1982. Marchés des petites espèces pélagiques congelées. FAO Doc. Tech. Pêches, (221):130 p.
Siry, L.W., 1982. Rapport de mission au Cameroun et au Ghana.
Samba, A., 1986. Collecte et traitement des statistiques de pêche artisanale au Gabon au Cameroun et au Togo. COPACE/TECH/86/77.
Kromer, J.L., 1986. Lace de Lakdo: premières données limnologiques. Les clupéides, une ressource exploitable - amélioration des méthodes de fumage du poisson-Programme Chorkor.
Diouf, N.S., 1987. Les techniques artisanales de traitement et conservation du poisson au Sénégal, au Ghana, au Bénin et au Cameroun.
Bonzon, A., 1988. Contribution to the formulating of a five-year plan for the fisheries sector in Tanzania.
Njamen, D. et A. Mboka, 1988. Rapport d'étude sur l'évolution des importations des produits d'origine animale et halieutique au cours des exercices 1986/87 et 1987/88.
Diomandé, L., 1988. Commercialisation du poisson salé, séché, fumé et d'autres produits traditionnels à base de poisson au Sénégal, en Guinée-Bissau et en Guinée.
Sagna, V.O., 1990. Etat actuel des ressources halieutiques du Bassin du Lac Tchad et programme pour son aménagement et/ou sa conservation.
Laureti, E., 1990. Fish and Fishery products. World apparent consumption statistics based on food balance sheets (1975–86) FAO Fisheries Department.
Vallet, F., 1991. Etude sur la pisciculture au Cameroun. FAO/TCP/CMR/0053.
Njinkeu, D., 1991. Contribution à l'élaboration de la politique alimentaire du Cameroun: le cas des viandes.
Corsi, F., 1991. Etude sur la pêche maritime au Cameroun. FAO/TCP/CMR/053.
CEA/FAO, 1991. Les mesures visant à améliorer l'utilisation et la commercialisation du poisson en Afrique centrale (en cours de publication).
Matthes, D.H., 1991. Etude sur la pêche continentale au Cameroun. FAO TCP/CMR/0053.
Termes de référence - Programme de travail - Personnes rencountrées
1. TERMES DE REFERENCE
Sous la supervision du chef d'équipe et en collaboration étroite avec les spécialistes nommés par le Gouvernement et les autres membres de l'équipe, les responsabilités de l'expert conseil ont été de:
identifier et évaluer les différentes techniques de traitement et de commercialisation, ainsi que les systèmes de distribution et commercialisation des produits halieutiques;
évaluer les structures des prix y compris les systèmes de taxation du commerce du poisson;
identifier les structures d'importation et d'exportation des produits de la pêche d'origine camerounaise - cette analyse devrait faire ressortir les estimations de la demande à moyen terme;
proposer les alternatives possibles pour réduire les pertes après récolte et pour améliorer les systèmes de distribution et de commercialisation des poissons frais et traités;
préparer un rapport détaillé de ses observations et recommandations avant son départ du pays ainsi que de courts articles sur les points les plus importants devant faire l'objet de discussions au séminaire national sur les politiques et la planification.
2. PROGRAMME DE TRAVAIL
1. | Côte d'Ivoire: | 23/24 juillet | - Documentation sur la valorisation et la commercialisation du poisson au siège d'Infopêche. |
2. | Italie: | 26/07-31/07 | - Siège administratif de la FAO |
- Département des Pêches | |||
- Documentation au Département des Pêches. | |||
3. | Cameroun: | 31 juillet | - Prise de contact avec la FAO, le responsable d'équipe du projet TCP/CMP/0053 et le Chef du Service de la pêche artisanale |
- Documentation. | |||
1er août | - Prise de contact avec le chef de service de la pêche industrielle | ||
- Visite du marché central de Yaoundé | |||
- Prise de contact avec la Direction des Prix Poids et Mesures (DPPM). | |||
2 août | - Visite à Mme Mvundi (Direction du Commerce et de l'Industrie (DCI) | ||
- Institut de Recherches Zootechniques (IRZ) | |||
- Visite des Poissonneries. (Poissonneries populaires et constantes Camerounaise). | |||
5 août | - Départ pour Kribi | ||
- Visite au Poste de contrôle d'Ebodjé | |||
- Visite à Beyo, au “Rocher du Loup” | |||
- Visite à Grand-Batanga, du fumoir Chorkor. | |||
6 août | - Plage de débarquement de Bwambé | ||
- Marché de détail de Kribi | |||
- Poissonneries populaires de Kribi | |||
- Séance de travail à la section pêche de Kribi | |||
- Société de Développement maritime (Kribi) | |||
- Visite à Londji-Plage | |||
- Retour à Yaoundé. | |||
7 août | - Documentation à Yaoundé. | ||
8 août | - Visite à Akonolinga | ||
- Prise de contact avecle chef du Centre de pêche | |||
- Visite du débarcadère d'Akonolinga | |||
- Visite du four Chorkor à Efufup. | |||
10 août | - Départ pour Garoua | ||
- Visite de Lakdo sur la Benoué (marché au poisson) | |||
- Prise de contact avec le chef du Centre de pêche et le responsable du projet de développement de la pisciculture. | |||
11 août | - Départ pour Maroua et Maga | ||
- Prise de contact avec le chef du Centre de pêche de Maga | |||
- Marché de Maga | |||
- Retour à Maroua. | |||
12 août | - Départ pour Kousseri | ||
- Prise de contact avec le chef du Centre de pêche à Kousseri | |||
- Visite du marché de détail | |||
- retour pour Maroua et Yaoundé. | |||
13–24 août | - Rédaction du rapport de mission | ||
- Assistance au chef d'équipe du projet TCP/CMR/0053 pour la mise en forme du rapport du projet. | |||
25 août | - Départ pour Rome. | ||
4. | Italie | 26 août | - Compte rendu partiel de la mission |
5. | Danemark | 26/8-7/09 | - Participation à la Consultation d'experts FAO/DANIDA sur l'Assurance de qualité des produits de la pêche, à Lyngby, Danemark. |
7–11 septembre | - Continuation du compte-rendu à la FAO de la mission TCP/CMR/0053. |
3. PERSONNES RENCONTREES
Côte d'Ivoire
Dr. A. TALL, INFOPECHE, Service technique
M. Tadesse, Chargé du Programme, Représentation de la FAO en Côte d'Ivoire
Italie
Dr Krone, Assistant du Directeur général, a.i., Département des Pêches (FAO)
M. Watanabé, Service des opérations, FAO
M. Teutscher, FII, FAO
Cameroun
M. Le Représentant de la FAO
M. Sheves, Chef d'équipe du projet
M. Affian B. Joseph, Chef de Service pêche artisanale
M. Mboka Albert, Chef de Service pêche industrielle
Mme Mvundi, Direction du Commerce et de l'industrie
M. Aïssi, Direction des Prix, poids et mesures
Responsables de la poissonnerie populaire (Yaoundé, Kribi)
M. Botoko Luis, pêcheur (Ebodjé)
Mme Gnamaloba Jacqueline, Présidente du groupement des femmes à Ebodjé
M. Anda Jean, Chef poste contrôle de pêche de Kribi
M. Zo'obo Luc, moniteur des pêches, à Kribi
Chef du secteur de la pêche de Kribi
Responsable de la Société de développement maritime (SDM) à Kribi
Chef du campement des pêcheurs de Londji-Plage
M.Owona Noah Philippe, Chef du Centre des pêches à Akonolinga
Dr. Kitmo Denis, Chef du secteur pêche Maroua
M. Keyser, Chef du projet de la pisciculture sur le barrage de Lakdo
Dr. Baba, Chef du secteur pêches à Maroua
M. Délégué provincial de Maroua
M. Daliwa, Responsable du Centre de pêche de Maga
M. Hassan, agent communal à Kousseri
Annexes a l'Arreté No/MINDIC/DPPM/SDP/P3 fixant les tarifs des poissons frais de production locale et les poissons congelés d'importation
ANNEXE I - VILLE DE DOUALA
DESIGNATION | PRIX DE VENTE ARMATEUR ET IMPORTATEUR | PRIX DE VENTE GROSSISTE | PRIX DE VENTE DETAIL |
TABLEAU I Petite sole, Pelon, Plate sardinelle, Bellolo | 191 | 219 | 240 |
TABLEAU II Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mullet, Bonite, Pompanos, Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque, Tazar, Sakas, Nguignane, Brochet F, Capitaine, Nguinée | 349 | 371 | 415 |
TABLEAU III Pagre, Bossu, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine, Corvinatto, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, carpe rouge, Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis | 519 | 546 | 610 |
TABLEAU IV Grosse pièce | 631 | 658 | 700 |
ANNEXE II - VILLES DE YAOUNDE ET BAFOUSSAM
DESIGNATION | PRIX DE VENTE GROSSISTE | PRIX DE VENTE DETAIL |
TABLEAU I Petite sole, Raie pélon, Plate sardinelle, Bellolo | 227 | 245 |
TABLEAU II Chinchard, Carrangue Roncador,Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos, Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque, Tazar, Sakas, Nguignane, Brochet F, Capitaine Nguinée | 382 | 420 |
TABLEAU III Pagre, Bossus, Carpe noir, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine, Corvinatto, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge, Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis | 556 | 615 |
TABLEAU IV Grosse pièce | 667 | 710 |
ANNEXE III - VILLE DE BERTOUA
DESIGNATION | PRIX DE VENTE GROSSISTE | PRIX DE VENTE DETAIL |
TABLEAU I Petite sole, Raie pélon, Plate sardinelle, Bellolo | 241 | 260 |
TABLEAU II Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos, Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque, Tazar, Sakas, Nguignane, Brochet, Capitaine, Nguinée | 394 | 435 |
TABLEAU III Pagre, Bonite, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Corvinato, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge, Rosada, Ombrine, Capitaine,Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis | 569 | 630 |
TABLEAU IV Grosse pièce | 680 | 720 |
ANNEXE IV - VILLE DE GAROUA
DESIGNATION | PRIX DE VENTE GROSSISTE | PRIX DE VENTE DETAIL |
TABLEAU I Petite sole, Raie pélon, Plate sardinelle, Bellolo | 264 | 280 |
TABLEAU II Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos, Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque tazar, Sakas, Nguignane, Brochet F, Capitaine F, Nguinée | 416 | 460 |
TABLEAU III Pagre, Bossu, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine, Corvinatto, Corvina, Congre, Tasergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge, Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis | 591 | 655 |
TABLEAU IV Grosse pièce | 702 | 745 |
ANNEXE IV - VILLE DE BAMENDA
DESIGNATION | PRIX DE VENTE GROSSISTE | PRIX DE VENTE DETAIL |
TABLEAU I Petite sole, Raie, Pelon, Plate sardinelle, Bellolo | 231 | 250 |
TABLEAU II Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos, Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque tazar, Sakas, Nguignane, Brochet F, Capitaine F, Nguinée | 384 | 425 |
TABLEAU III Pagre, Bossu, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine, Corvinatto, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge, Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis | 559 | 620 |
TABLEAU IV Grosse pièce | 670 | 710 |
ANNEXE IV - VILLE DE BUEA
DESIGNATION | PRIX DE VENTE GROSSISTE | PRIX DE VENTE DETAIL |
TABLEAU I Petite sole, Raie, Pelon, Plate sardinelle, Bellolo | 221 | 240 |
TABLEAU II Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos, Machoirn, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque tazar, Sakas, Nguignane, Brochet F, Capitaine F, Nguinée | 374 | 415 |
TABLEAU III Pagre, Bossu, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine, Corvinatto, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge, Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe noire | 549 | 610 |
TABLEAU IV Grosse pièce | 660 | 705 |
REPUBLIQUE DU CAMEROUN | PAIX - TRAVAIL - PATRIE |
Extrait de la loi N° 86/001 du ler juillet 1986 portant loi des finances de la République du Cameroun pour l'exercice 1986–1987
ARTICLE 13 - Les dispositions de l'article 13 de la Loi des Finances n) 84/002 du 30 juin 1984 relative à la taxe d'inspection sanitaire vétérinaire et d'exploitation des produits halieutiques sont modifiées et complétées comme suit:
ARTICLE 13 NOUVEAU: Les taxes d'inspection sanitaire vétérinaire et d'exploitation des produits halieutiques sont fixées selon le barème suivant:
I Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire de contrôle d'activité
Ouverture d'un établissement d'exploitation de produits animaux ou d'origine animale autres que les poissonneries: 5 000 F
Ouverture d'une poissonnerie: 5 % de la patente annuelle
Délivrance de certificat de conformité: 2 000 F/an
Autorisation de transport par véhicule spécialisé:2 500 F/an par véhicule
Licence de pêche:
T = R × J × P | |
T = montant de la taxe en francs | |
R = redevance de base fixée à 5 000 F | |
J = tonnage de jauge brute du navire | |
P = coefficient variable (P=1 pour chalutage ordinaire et P=2 pour pêche des crustacés). |
Permis de pêche A pour la pêche semi-industrielle : 50 000 F/an
Permis de pêche B pour la pêche sportive: 25 000 F/an
Permis de pêche D pour la petite crevette: 5 000 F/an
Permis de pêche E pour la pêche artisanale: 3 000 F/an
II Les taxes d'inspection sanitaire vétérinaire à la production
1 | Pêche (débarquement au port) | |
poisson: 2 F/kg | ||
crevettes: 4 F/kg | ||
2 | Abattoirs et Tueries | |
- abattage de bovins et chevaux: 500 F/tête | ||
- abattage de petites espèces: 100 F/tête | ||
- volaille: 5 F/tête | ||
3 | Usine de fabrication de lait, beurre, yaourt, fromage, miel, conserve de viande et de poisson: 0,1 % de la valeur de la production, payable mensuellement. |
III Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire sur le commerce local
1 Produits de ferme (animaux sur pieds, oeufs) | |
- Bovins et chevaux: 150 F/tête | |
- Porcins, ovins, caprins: 50 F/tête | |
- Poulets et poules de réforme: 5 F/tête | |
- Oeufs de consommation: 0,5 F/oeuf |
2. Produits frais ou congelés; produits salés, secs, fumés ou mis en conserves: 12% de la patente annuelle
3. Cuirs et peaux, cire d'abeille brute, autres produits d'origine animale: 0,1 % de la valeur
4. Animaux de luxe (chiens, chats, perroquets), animaux de sport (chevaux), animaux sauvages: 1 000 F/unité.
IV Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire sur le commerce international
1 Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire à l'importation et exportation
PRODUITS TAXES | EXPORTATIONS (par tête) | IMPORTATIONS (par tête) |
Cheveaux | 5000 | 5000 |
Anes | 3000 | 3000 |
Bovins | 3000 | 2000 |
Porcins | 1000 | 1000 |
Chiens-chats | 2500 | 2500 |
Singes et petits animaux sauvages | 2000 | 2000 |
Rongeurs et oiseaux domestiques | 500 | 300 |
Poussins d'un jour | 1 | 1 |
Ovins - caprins | 750 | 500 |
Fauves | 5000 | 5000 |
PRODUITS TAXES | EXPORTATIONS (Valeur) | IMPORTATIONS (Valeur) |
Produits frais ou congelés | 3% | 2% |
Poissons, crustacés, mollusques | 3% | 3% |
Produits salés, séchés, fumés | ||
Conserves et semi-conserves | 3% | 2% |
Cuirs et peaux | 2% | 1% |
Autres produits | 2% | 1% |
2 Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire sur le transit international
PRODUITS TAXES | TARIFS (en FCFA) |
Grandes espèces (sur pied) | 200 |
Petites espèces | 100 |
Volaille | 10 |
Animaux de luxe, de sport et animaux sauvages | 2500 |
Autres produits d'origine animale frais, congelés ou en conserve | 3% valeur |
Le produit de la taxe d'inspection sanitaire vétérinaire et d'exploitation des produits halieutiques est réparti comme suit: