SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL |
Par rapport aux années 1995, 1996 et 1997 durant lesquelles les inondations et la sécheresse ont gravement compromis la production alimentaire, les années 1998 et 1999 ont connu une stabilité relative. Cependant, les tendances de la production au cours de ces années montrent que la République populaire démocratique de Corée est entrée dans une ère agricole alliant faibles niveaux d'intrants et production peu élevée. Même en l'absence de grands accidents naturels, la production vivrière intérieure restera donc très inférieure aux besoins minimaux du fait de l'absence inquiétante d'investissements et d'intrants essentiels dans l'agriculture. Malgré une nette amélioration en 1999, les approvisionnements en engrais restent très en dessous des besoins. Les combustibles et l'énergie nécessaires aux opérations mécanisées essentielles manquent; un grand nombre de tracteurs et de machines ne sont pas en état de fonctionner faute de pièces de rechange et ne peuvent d'ailleurs pas être remplacés. Cette situation est due à la grave récession économique et au manque de devises pour l'achat des intrants et des vivres nécessaires. La pénurie de capitaux a entraîné une baisse considérable de la productivité de la terre et de la main-d'_uvre, alors que les travaux à forte intensité de travail augmentent. Dans l'ensemble, compte tenu des contraintes actuelles, le pays a beaucoup de mal à maintenir la production agricole et les disponibilités alimentaires.
En dépit des efforts déployés par le pays pour remédier aux problèmes alimentaires chroniques dans le cadre d'une planification et d'une gestion intensives de l'agriculture, et compte tenu de l'ampleur du problème et de ses causes fondamentales, les perspectives concernant les disponibilités alimentaires sont presque entièrement subordonnées à l'aide internationale en matière d'alimentation et de relèvement, à la croissance économique et à l'aptitude du pays à s'insérer dans l'économie mondiale. Faute de quoi, les disponibilités alimentaires, les conditions sanitaires et nutritionnelles continueront de baisser. Déjà ces quatre dernières années, on a enregistré une baisse sensible des niveaux de vie, les disponibilités alimentaires par habitant ayant reculé, tandis que les problèmes graves de santé ont augmenté du fait du manque de ressources, de médicaments et de fournitures essentielles. Un cercle vicieux s'enclenche donc entre carences nutritionnelles et mauvais état de santé. On ignore l'ampleur exacte du problème et les interrelations, une enquête nutritionnelle exhaustive n'ayant toujours pas été menée. Cependant, une enquête nationale indicative menée par le PAM, l'UNICEF et l'Office humanitaire de la Communauté européenne en 1998 a révélé un taux de malnutrition aiguë de 16 pour cent, chez les enfants âgés de six mois à 7 ans, ce qui représente l'un des taux d'émaciation les plus élevés au monde.
Compte tenu de son objectif d'informer en permanence la communauté internationale des perspectives concernant les disponibilités alimentaires en RPD de Corée, une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue dans le pays du 9 au 19 octobre. Ses objectifs spécifiques étaient d'évaluer la récolte 1999 et d'examiner les perspectives alimentaires pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (novembre/octobre). Selon les méthodologies standard utilisées pour de telles évaluations, la mission a eu des entretiens avec des ministères et départements du gouvernement, des organismes des Nations Unies, des institutions bilatérales et des ONG basées dans le pays et s'est rendue sur le terrain dans les principales zones de production et de consommation. Il s'agit de Pyongyang, Pyongan Sud et Nord, Hwanghae Sud et Nord et Kaesong dans le sud/sud-ouest qui, ensemble, contribuent pour plus de 80 pour cent à la production céréalière du pays. Par ailleurs, compte tenu des inquiétudes particulières suscitées par les perspectives des disponibilités alimentaires dans les provinces moins importantes sur le plan agricole, la mission s'est également rendue dans le Hamgyong Nord, dans le nord est du pays. Au cours des visites de terrain, la mission a inspecté les cultures, fait des prélèvements de cultures au hasard afin de vérifier les rendements, comparé les conditions de terrain aux images fournies par les données satellites Spot et Landsat et observé la situation dans les centres publics de distribution et au niveau des ménages.
La mission a noté que les perspectives des disponibilités alimentaires en RPD de Corée resteront précaires dans les 12 prochains mois malgré une certaine amélioration de la production rizicole cette année, due principalement à la hausse de l'utilisation des engrais, à un approvisionnement en eau suffisant et à l'absence d'attaques de ravageurs et de maladies. Les disponibilités d'engrais (NPK) ont presque doublé cette année par rapport à 1998, pour se situer aux environs de 199 000 tonnes, équivalent nutriment, les approvisionnements ayant couvert moins du tiers des applications nécessaires pour obtenir des rendements optimaux et préserver la productivité de base des sols. De plus, l'exportation intensive des nutriments, les quantités d'éléments nutritifs extraites du sol dépassant celles restituées, et l'importance croissante des doubles cultures pour renforcer la sécurité alimentaire, signifient que les besoins généraux d'engrais seront probablement très supérieurs à ceux d'aujourd'hui.
Les gains de la production rizicole, toutefois, ont été plus qu'absorbés par la baisse de la production de maïs, les superficies cultivées ayant fortement diminué, du fait du remplacement par d'autres cultures et de l'accent mis dans l'ensemble du pays sur les pommes de terre, de mesures limitant la culture du maïs sur les versants des collines afin de lutter contre la dégradation et de périodes prolongées de sécheresse aux stades critiques du cycle végétatif. Les conditions météorologiques ont été variables en 1999. Après un début de saison tardif, les précipitations ont été très inférieures à la normale aux stades importants de développement végétatif du maïs, entre mai et juillet, ce qui a eu des conséquences négatives sur les rendements.
Cependant, la production totale de paddy se chiffre à 2,34 millions de tonnes, soit environ 14 pour cent ou 280 000 tonnes de plus que la production estimée de 1998, alors que l'on estime que la production de maïs est en baisse de près de 30 pour cent, avec 1,24 million de tonnes cette année contre 1,76 million1 de tonnes en 1998. Outre le riz et le maïs, les perspectives concernant les disponibilités alimentaires pour 1999/2000 seront aussi fortement tributaires de la production de pommes de terre et des doubles cultures d'orge et de blé de l'an prochain. Bien que l'on ne puisse faire que des estimations provisoires à ce stade, basées sur les zones cibles, la production devrait se chiffrer à 1,813 million de tonnes de pommes de terre (453 000 tonnes en équivalent céréales) et 241 000 tonnes de blé et d'orge. En équivalent céréales, y compris le riz usiné et les autres céréales d'importance mineure, telles le sorgho et le millet, les disponibilités céréalières totales du pays pour la prochaine campagne de commercialisation devraient s'élever à 3,472 millions de tonnes.
Compte tenu des chiffres révisés de la population fournis par le gouvernement, la demande céréalière pour l'alimentation humaine et les autres utilisations est estimée à 4,76 millions de tonnes pour 1999/2000, ce qui laisse un déficit d'environ 1,29 million de tonnes, dont 300 000 tonnes devraient être importées commercialement par le gouvernement et 370 000 tonnes devraient être couvertes par les importations d'aide alimentaire dans la filière. Compte tenu de ces éléments, les besoins d'importation non couverts sont donc estimés à 623 000 tonnes, pour lesquels le pays a encore besoin d'aide. Par ailleurs, des contributions non négligeables ont été faites l'an dernier pour relancer l'agriculture, afin d'assurer la sécurité alimentaire, mais elles restent insuffisantes. En particulier, les contributions au Programme de redressement de l'agriculture et de protection de l'environnement, élaboré conjointement par le gouvernement et les Nations Unies, ont jusqu'ici été décevantes et doivent être intensifiées.
En dépit des énormes difficultés auxquelles se heurte la population et de la capacité de résistance aux pénuries alimentaires dont elle a fait preuve ces quatre dernières années, il ne fait aucun doute que la famine générale n'a pu être évitée que par les efforts concertés du pays et par le volume sans précédent de l'aide alimentaire humanitaire fournie par la communauté internationale à ce jour. Toutefois, la mission estime que la RPD de Corée est probablement plus vulnérable que d'autres pays en situation d'insécurité alimentaire, compte tenu des obstacles et contraintes auxquels elle est confrontée. Le pays n'a plus la capacité de maintenir d'importants stocks stratégiques de produits alimentaires pour les situations d'urgence, grâce aux importations ou à la production, et les mécanismes d'adaptation à divers niveaux se fragilisent et ne sont plus viables. Toute récolte déficitaire à l'avenir, dans un pays qui dépend essentiellement d'une récolte par an, peut avoir des conséquences désastreuses d'une gravité sans précédent. Il est donc impératif que le pays reconstitue des stocks stratégiques d'urgence et une aide internationale est indispensable. Il semblerait que les sanctions économiques, imposées à la RPD de Corée par les principaux pays industrialisés, soient près d'être levées. Un tel fait aurait pour résultat la reprise de l'économie et la relance de l'agriculture et aurait inévitablement une incidence considérable et positive sur la sécurité alimentaire durable.
Par rapport à la plupart des autres pays de la région Asie, qui ont plus de moyens pour développer leur agriculture et/ou leur économie, les perspectives concernant les disponibilités alimentaires en RPD de Corée sont assujetties non seulement aux facteurs naturels limitants que constituent le manque de terres et les conditions climatiques, mais aussi au déclin inquiétant de l'économie. Inutile de dire que les sanctions économiques et l'isolement persistant par rapport à l'économie mondiale ont aggravé les problèmes financiers. Ces contraintes ont provoqué une baisse de la productivité et de la production dans le secteur agricole, la fourniture des intrants essentiels (engrais, combustibles et machines) se situant au-dessous des niveaux considérés comme nécessaires pour maintenir une sécurité alimentaire de base. Le gouvernement a fait des efforts louables pour éliminer ces contraintes, par le biais de recherches appropriées, d'une planification méticuleuse, d'une gestion intensive et, plus récemment, d'incitations accrues à la production vivrière2, mais la productivité du travail et de la terre continue de baisser rapidement du fait du manque de capitaux et d'investissements. Les heures d'utilisation des machines agricoles diminuent, car celles-ci sont de plus en plus souvent irréparables, ce qui gêne les opérations agricoles clés, tandis que l'utilisation globale d'engrais est tombée ces dernières années bien au-dessous des besoins essentiels pour maintenir les éléments nutritifs du sol à des niveaux raisonnables. Compte tenu de ces contraintes, la production de riz et de maïs a accusé une baisse spectaculaire. Les graphiques 1 et 2 à la page suivante montrent la baisse de l'utilisation d'engrais et celle correspondante de la production de paddy et de maïs.
(Note: la production de maïs en 1997 et 1999 a souffert de la sécheresse. Réduction égalementdes superficies en 1999)
Compte tenu des pénuries de machines agricoles et de traction animale, l'accent est mis de plus en plus sur la main-d'_uvre, dans les opérations clés comme les semis, le repiquage, l'application d'engrais, le désherbage et la récolte. Toutefois, la main-d'_uvre est souvent insuffisante pour couvrir les besoins, ce qui empêche de programmer en temps voulu et avec efficacité les opérations agricoles, notamment dans les périodes de travail intensif, au moment des récoltes et des semis des doubles cultures. De ce fait, la productivité a encore diminué et les pertes après récolte ont augmenté. Cette année par exemple, la mission a constaté que le ramassage du paddy et son transport des champs jusqu'aux batteuses/entrepôts pouvaient être retardés de plusieurs semaines.
Au moment où la mission s'est rendue en RPD de Corée, le maïs était presque entièrement rentré, et 40 à 50 pour cent du riz était encore sur pied.
D'une façon générale, le temps cette année a été caractérisé par une saison pluvieuse qui a démarré lentement au printemps, suivie de précipitations inférieures à la normale jusqu'à la fin juillet. Le manque de pluies a eu des effets particulièrement néfastes sur le maïs aux stades critiques du cycle végétatif (pollinisation et floraison), réduisant considérablement les rendements. Par ailleurs, bien que certaines superficies de maïs soient équipées pour l'irrigation, le riz est prioritaire. Les précipitations ont été en général favorables en août, bien que trop tardives pour un rattrapage des rendements du maïs, mais dans certaines zones elles ont provoqué des inondations localisées et quelques pertes de récolte. En outre, contrairement aux années normales, où elles commencent à régresser dès septembre, les pluies se sont poursuivies cette année jusqu'en octobre, ce qui a perturbé quelque peu les opérations de récolte du riz et aggravé les pertes après récolte. On trouvera au graphique 3 le régime pluviométrique dans certaines zones représentatives pendant la campagne 1999, comparé à la moyenne à long terme.
Le volume des engrais disponibles en 1999 en équivalent nutriments (199 000 tonnes) a presque doublé par rapport à 1998. Cette hausse est en grande partie imputable à l'aide extérieure en matière d'engrais qui a représenté 58 pour cent des disponibilités totales, alors que 32 pour cent de celles-ci provenaient de la production intérieure et 10 pour cent des importations commerciales. Outre les engrais chimiques, une attention particulière est accordée à l'utilisation de fumier et d'engrais microbien pour accroître la fertilité. Quelque 15 à 20 tonnes de ces engrais sont normalement appliquées aux sols.
On trouvera au tableau 1 la ventilation par province des engrais en équivalent NPK. Une part non négligeable des engrais étant affectée aux légumes, fruits et cultures autres que le riz et le maïs, on estime qu'en 1999, 67 kg d'équivalent azote, 14 kg de P2O5 et 10 Kg de K2O ont été appliqués au riz et au maïs. En dépit de la hausse des disponibilités d'engrais cette année, les sols en RPD de Corée sont très pauvres en nutriments, car l'extraction dépasse la restitution. Par exemple, la production de 4 tonnes de riz à l'hectare consommerait, compte tenu des engrais disponibles actuellement, 60 kg de N, 30 kg de P2O5 et 30 Kg de K2O, alors que seuls 25 pour cent de l'azote utilisé serait restitué par les engrais, le reste provenant des réserves du sol.
Province/Municipalité
|
Azote (N)
|
Phosphate (P)
|
Potassium (K)
|
Pyongyang |
35
|
6
|
3
|
Pyongan Sud |
92
|
25
|
6
|
Pyongan Nord |
111
|
25
|
5
|
Changang |
22
|
6
|
2
|
Hwanghae Sud |
112
|
37
|
12
|
Hwanghae Nord |
61
|
19
|
7
|
Kangwon |
55
|
11
|
2
|
Hamgyong Sud |
65
|
15
|
4
|
Hamgyong Nord |
33
|
12
|
3
|
Ryanggang |
16
|
3
|
1
|
Kaesong |
14
|
3
|
1
|
Nampo |
22
|
4
|
2
|
Total engrais |
638
|
166
|
48
|
Total équivalent NPK |
199
|
|
|
N en équivalent sulfate d'ammonium (22-23 pour cent)P en équivalent superphosphate (18-22 pour cent)K en équivalent chlorure de potassium ( 47 pour cent)
Le paddy est cultivé dans des plaines alluviales ou sur des terrasses en gradins avec irrigation. Les superficies cultivées sont restées plus ou moins stables cette dernière décennie. En 1999, les superficies plantées étaient de 580 000 hectares, tout comme l'année précédente. Quelque 80 pour cent des cultures ont été irriguées en permanence et 16 pour cent de manière partielle, le reste étant des cultures pluviales. Par ailleurs, dans le centre-ouest et le sud-ouest du pays, les précipitations ont été satisfaisantes à partir de la fin juillet jusqu'en septembre, pendant les périodes délicates de croissance végétale, c'est-à-dire la floraison et l'épiaison. Les pluies abondantes du mois d'août ont provoqué des inondations localisées notamment dans le Pyongan Nord, le Hwanghae Sud, le Hamgyong Sud et Kaesong. On estime que 100 000 hectares ont été entièrement submergés pour une durée allant de 5 à 72 heures, mais la mission a néanmoins constaté que le rattrapage des rendement avait été, dans l'ensemble, satisfaisant.
Dans les zones qui ont manqué de pluies cette année, (dans le nord et le nord est, soit 18 pour cent des superficies totales de paddy) les rendements devraient se situer entre 2,8 et 3,3 tonnes/ha. Dans toutes les autres provinces les rendements sont estimés entre 3,7 et 4,7 tonnes/ha.
Les pertes après récolte en ce qui concerne le paddy devraient rester élevées en 1999, faute de combustible pour utiliser les tracteurs et remorques et compte tenu de la forte humidité.
Le gouvernement a annoncé une réduction notable des superficies de maïs en 1999 par rapport à l'an dernier. Selon les estimations officielles, 496 000 hectares ont été plantés en 1999 contre 593 000 hectares en 1998. La baisse est imputable au remplacement du maïs dans les zones marginales et peu fertiles par d'autres céréales d'importance mineure, des pommes de terre et des légumes. Avec la double culture, cette substitution est en général considérée comme une stratégie importante permettant d'augmenter les disponibilités alimentaires pendant la période de soudure qui commence aux environs de mai/juin.
Les rendements de maïs aux alentours de Pyongyang et dans le Pyongan Sud sont estimés à environ 3 tonnes/ha, les pluies ayant été plus favorables, à partir de la fin juin, que dans d'autres provinces, où les rendements se situeraient, dans la plupart des cas, entre 2 et 2,3 tonnes par hectare.
On trouvera au tableau 2 les superficies et la production estimée de paddy et de maïs par province pour 1999.
Province / Municipalité
|
Paddy
|
Maïs
|
||||
|
Superficie (en milliers d' ha)
|
Rendement (tonnes/ha)
|
Production (en milliers de tonnes )
|
Superficie (en milliers d' ha)
|
Rendement (tonnes/ha)
|
Production (en milliers de tonnes )
|
Pyongyang |
26
|
4.58
|
119
|
14
|
3.21
|
45
|
Pyongan Sud |
98
|
4.21
|
413
|
61
|
3.28
|
200
|
Pyongan Nord |
102
|
3.73
|
380
|
87
|
2.87
|
250
|
Changang |
7
|
2.57
|
18
|
37
|
1.92
|
71
|
Hwanghae Sud |
148
|
4.73
|
700
|
80
|
2.33
|
186
|
Hwanghae Nord |
48
|
4.38
|
210
|
69
|
2.30
|
159
|
Kangwon |
36
|
3.78
|
136
|
37
|
2.32
|
86
|
Hamgyong Sud |
60
|
3.33
|
200
|
48
|
2.10
|
101
|
Hamgyong Nord |
25
|
2.76
|
69
|
47
|
2.11
|
99
|
Ryanggang |
2
|
2.50
|
5
|
3
|
2.33
|
7
|
Kaesong |
12
|
2.33
|
28
|
6
|
2.00
|
12
|
Nampo |
16
|
4.06
|
65
|
7
|
2.71
|
19
|
Total |
580
|
4.04
|
2 343
|
496
|
2.49
|
1 235
|
Outre les céréales principales, on estime que 20 000 hectares ont été plantés en céréales d'importance mineure, comme le sorgho et le millet. Il s'agit en général de cultures à faible consommation d'intrants, mais la pluviosité défavorable a eu une incidence négative sur les rendements qui sont estimés à environ 1,0 tonne/ha. Selon les objectifs, 100 000 hectares de blé et orge d'hiver et 23 000 hectares de blé et orge de printemps seront plantés dans le cadre du programme de double culture de 1999/2000. En ce qui concerne les cultures de pommes de terre l'an prochain, l'objectif fixé est de 180 000 hectares, dont 103 000 hectares en culture principale et 77 000 hectares en double culture. Environ 50 pour cent de ces superficies se trouvent dans les provinces du nord du pays, Ryanggang, Hamgyong Nord et Sud et le reste dans la principale zone agricole, Hwanghae Nord et Sud et Pyongan Sud. La mission a constaté, toutefois, une grave pénurie de semences de pommes de terre, ce qui oblige les agriculteurs à tailler les tubercules semences en quatre morceaux avant de les planter; les rendements en seront bien évidemment considérablement réduits.
On trouvera au tableau 3 les estimations concernant la production et les disponibilités de céréales pour la campagne de commercialisation 1999/2000.
Cultures
|
Paddy
(en milliers d' ha) |
Rendement (tonnes/ha)
|
Production
(en milliers de tonnes) |
Paddy |
580
|
4,04
|
2 343
|
Maïs |
496
|
2,49
|
1 235
|
Pommes de terre (2000) |
180
|
10,07
|
1 813
|
Doubles culture blé et orge en1999-2000 |
123
|
1,96
|
241
|
Autres céréales |
20
|
1,0
|
20
|
Paddy en équivalent usiné1/ |
|
|
1 523
|
Pommes de terre en équivalent céréales2/ |
|
|
453
|
Production totale (équivalent céréales) |
|
|
3 472
|
1/ Taux d'usinage de 65 pour cent2/ Pommes de terre : équivalent céréales de 25 pour cent (4:1)
Les disponibilités nationales de céréales (incluant le riz en termes usinés et les pommes de terre en équivalent céréales) sont estimées pour la campagne 1999/2000 à 3,472 millions de tonnes.
Les légumes sont une source extrêmement importante de vitamines et de sels minéraux et une part du régime alimentaire équilibré. Dans les campagnes comme dans les villes, les choux et autres légumes sont produits sur de petites parcelles familiales pour faire des "kimchi" en conserve, qui sont consommés avec le riz et d'autres produits de base toute l'année. Les parcelles familiales permettent aussi de cultiver et vendre des produits sur les marchés de producteurs, ce qui améliore la sécurité alimentaire. Cette année, les pluies de septembre et octobre ont en général favorisé la production maraîchère.
Le gouvernement a maintenant pour politique de décourager de façon générale l'élevage de non-ruminants qui ont besoin de céréales et d'encourager l'élevage de troupeaux de ruminants, en particulier de chèvres. Celles-ci ont l'avantage de pouvoir paître sur les versants peu propices à la production vivrière. Après les catastrophes naturelles de 1995 et 1996, le cheptel a considérablement diminué, mais on a constaté une certaine reconstitution des troupeaux ces dernières années (tableau 4).
1998 | 1999 | Changement en pourcentage 1999/1998 | |
Boeufs |
565
|
577
|
2
|
Porcs |
2 475
|
2 970
|
20
|
Moutons |
165
|
185
|
12
|
Chèvres |
1 508
|
1 900
|
26
|
Lapins |
2 795
|
5 202
|
86
|
Poulets |
8 965
|
10 371
|
16
|
Canards |
1 372
|
1 624
|
18
|
Oies |
462
|
829
|
79
|
1/ RDP de Corée: estimations officielles
Bien que les années 1998 et 1999 aient été relativement épargnées par des catastrophes naturelles comme celles qui ont considérablement réduit la production et les disponibilités alimentaires du pays pendant la période 1995 - 1997, la capacité de la RPD de Corée d'assurer un approvisionnement alimentaire suffisant reste entravée par ses problèmes économiques et par la pénurie de devises qui l'empêche de financer les intrants agricoles essentiels et les importations commerciales de produits alimentaires. Cette année encore, comme escompté, la production intérieure est très insuffisante pour couvrir les besoins et le pays sera encore fortement tributaire de l'aide alimentaire extérieure, sa capacité d'importations commerciales restant très faible. L'aide alimentaire constitue une stratégie d'adaptation essentielle pour un grand nombre de personnes vulnérables, dont le bien-être, sans elle, serait gravement compromis. Le graphique 4 indique le volume total d'aide alimentaire reçu par la RPD de Corée depuis 1995/96, par rapport au déficit céréalier global estimé par la FAO/PAM. L'aide alimentaire réelle exprimée en pourcentage du déficit estimé varie entre 36 pour cent en 1996/97 et 76 pour cent en 1997/98. Depuis 1995, la valeur totale des opérations d'aide alimentaire d'urgence, approuvées conjointement par le Directeur général de la FAO et le Directeur exécutif du PAM, se chiffre à 815 millions de dollars E.-U. Le soutien international apporté aux opérations d'urgence FAO/PAM a été inestimable, mais la base étroite des donateurs, un seul donateur majeur fournissant l'essentiel des contributions, suscite des inquiétudes. Toute modification des contributions aura de graves répercussions sur les disponibilités alimentaires en RPD de Corée, il est donc important d'élargir la base générale. Outre l'aide fournie par le biais du système des Nations Unies, l'aide alimentaire acheminée par les institutions bilatérales et les ONG a été primordiale pour atténuer les conséquences des pénuries alimentaires.
1 La différence entre le déficit céréalier estimé et l'aide alimentaire ne représente pas le volume couvert par les importations commerciales, car, pour la plupart de ces années, une grande partie du déficit n'a pas été comblé. Au plus fort de la crise en 1996/97, par exemple, compte tenu de l'aide alimentaire réelle, de la production intérieure nette et des importations annoncées, la disponibilité céréalière estimée par habitant se situait environ 25 pour cent en dessous des besoins minimaux.2 Pour 1999/2000, le déficit est basé sur les chiffres officiels révisés de la population, qui sont inférieurs de plus de 1 million aux estimations des précédentes missions FAO/PAM, tandis que l'aide alimentaire représente les besoins.
Les hypothèses et paramètres suivants ont été utilisés pour dresser le bilan offre/demande de céréales pour la prochaine campagne de commercialisation (nov. 1999 à oct. 2000):
· 22,84 millions d'habitants au milieu de la campagne de commercialisation 1999/2000, compte tenu de la dernière estimation du gouvernement de 22,554 millions d'habitants à la fin du mois d'août 1999 et d'un taux de croissance officiel de 1,5 pour cent l'an. Bien que le chiffre de population soit inférieur aux précédentes estimations utilisées dans les évaluations FAO/PAM, le chiffre officiel est utilisé ici car il intègre une estimation de mortalité et suppose un taux de fécondité inférieur, ce qui est cohérent avec la situation actuelle des disponibilités alimentaires et l'état de santé de la population.
· On calcule une consommation de 100 kg de riz et de 67 kg de maïs par personne et par an, ce qui apporte environ 1 600 Kcal, soit 75 pour cent des besoins journaliers qui sont de 2 130 Kcal par personne et par jour.
· Les besoins en semences pour 1999 ont été calculés sur les bases suivantes:
· Paddy: 125 kg/ha (soit 81,25 kg de riz) pour 580 000 hectares = 47 125 tonnes
· Maïs: 45 kg/ha pour 496 000 ha = 22 320 tonnes
· Pommes de terre: 1000 kg/ha (soit 200 kg en équivalent céréales) pour 180 000 ha = 36 000 tonnes
· Blé et orge: 200 kg/ha pour 123 000 ha = 24 600 tonnes
· Le taux des pertes après récolte utilisé est de 15 pour cent compte tenu de la persistance des problèmes de transport et de battage, qui ont été aggravés cette année par le temps pluvieux au moment de la récolte.
· Le cheptel augmente dans son ensemble, mais on privilégie les chèvres aux dépens des bovins. Le nombre de b_ufs a néanmoins augmenté, ces animaux prenant de l'importance pour les opérations agricoles qui étaient auparavant mécanisées comme les labours et les transports. Il faut donc fournir de quoi assurer l'entretien de ces animaux. On estime que l'utilisation de céréales pour l'alimentation animale sera de 300 000 tonnes, chiffre retenu par la mission l'an dernier.
· Le taux retenu de conversion de paddy en riz usiné est de 65 pour cent, comme l'avaient fait les précédentes missions FAO/PAM.
· Étant donné le manque chronique de devises étrangères et la baisse des opérations de troc pour les produits alimentaires, on estime que les importations alimentaires commerciales en 1999/2000 se chiffreront à 300 000 tonnes, volume moyen de ces dernières années.
On trouvera au tableau 5 le bilan céréalier pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (novembre/octobre) établi en fonction des paramètres et hypothèses énoncés ci-dessus.
(en milliers de tonnes)
|
|
DISPONIBILITÉS TOTALES |
3 472
|
Production céréalière1 |
3 472
|
Prélèvement sur les stocks |
0
|
UTILISATION TOTALE |
4 765
|
Utilisation pour l'alimentation humaine |
3 814
|
Utilisation pour l'alimentation animale |
300
|
Autres utilisations, semences et pertes après récolte |
651
|
BESOINS D' IMPORTATION |
1 293
|
Capacité d'importations commerciales |
300
|
Aide alimentaire d'urgence (filière) |
370
|
Déficit restant à couvrir |
623
|
1/ Production céréalière incluant les pommes de terre en équivalent céréales figurant au tableau 3
Selon les estimations officielles, la RPD de Corée comptait 22,554 millions d'habitants, à la fin août 1999. Environ 6,6 millions d'entre eux étaient classés comme travailleurs agricoles qui reçoivent des produits alimentaires au moment de la récolte et auxquels le Système public de distribution (SPD) ne fournit pas de rations. Le nombre de bénéficiaires du SPD est estimé à 15,970 millions dont 767 000 personnes affectées aux services. On trouvera au tableau 6 les estimations du gouvernement concernant la population, ventilées par province et par catégorie.
Province
|
Population
|
Pourcentage
|
||
Total
|
(Pourcentage du total)
|
Agricole
|
SPD1/
|
|
Pyongyang |
3 044
|
(13)
|
8
|
92
|
Pyongan Sud |
3 100
|
(14)
|
27
|
73
|
Pyongan Nord |
2 625
|
(12)
|
40
|
60
|
Changang |
1 232
|
(5)
|
28
|
72
|
Hwanghae Sud |
2 290
|
(10)
|
49
|
51
|
Hwanghae Nord |
1 734
|
(8)
|
40
|
60
|
Kangwon |
1 467
|
(7)
|
31
|
69
|
Hamgyong Sud |
2 932
|
(13)
|
31
|
69
|
Hamgyong Nord |
2 227
|
(10)
|
22
|
78
|
Ryanggang |
703
|
(3)
|
21
|
79
|
Kaesong |
386
|
(2)
|
35
|
65
|
Nampo |
814
|
(4)
|
18
|
82
|
Total |
22 554
|
(100)
|
29
|
71
|
1/ Y compris 767 000 personnes affectées aux services
Lorsqu'une grande proportion (+ de 40 pour cent) de la population est agricole, comme dans le Pyongan Nord et le Hwanghae Nord et Sud, les stratégies d'adaptation et les disponibilités alimentaires sont considérées comme nettement meilleures que dans des provinces comme le Hamgyong Nord où plus des trois quarts de la population sont tributaires de la distribution publique.
Basées sur les prévisions concernant la population et la production céréalière par province d'ici l'an prochain, on trouvera au tableau 7 la répartition et l'importance relatives des pénuries alimentaires par province, avant affectation des importations commerciales et de l'aide. La municipalité capitale de Pyongyang et la région industrielle au nord-est du pays (Hamgyong Nord et Sud) accuseraient les déficits les plus graves. De plus, lorsque l'on compare les disponibilités intérieures de céréales par habitant et par province aux besoins minimaux de 457 grammes par jour, on s'aperçoit que seule la province de Hwanghae disposerait d'un excédent alors que toutes les autres seraient très déficitaires. Voir graphique 5.
On trouvera au graphique 6 les données officielles concernant le système public de distribution pour la période allant de novembre 1998 à septembre 1999. La distribution publique de céréales de base, comme le confirment les observations du PAM, s'est pratiquement interrompue en mars/avril; ensuite ce sont des denrées de remplacement qui ont été distribuées jusqu'en juillet, puis des pommes de terre. Entre mars et septembre, les distributions du SPD ont donc été largement subordonnées aux denrées de remplacement et, par la suite, aux doubles cultures d'orge et de blé et aux pommes de terre. Les denrées de remplacement ont toutefois une valeur nutritionnelle contestable et, si elles calment la faim dans l'immédiat, elles peuvent avoir des effets nocifs, aggravant des problèmes de santé, comme la diarrhée chez les enfants. Pendant la période de soudure, les familles ont dû recourir à d'autres mécanismes d'adaptation, à savoir: i) culture intensive des jardins familiaux dans les zones rurales; ii) élevage de petits animaux, notamment poules, lapins et porcs; iii) cueillette et pêche; iv) appel aux réseaux familiaux; v) achat de produits alimentaires dans les magasins d'État et sur les marchés de producteurs et vi) activités vivres-contre-travail et aide alimentaire pour les groupes vulnérables.
Note: Entre mars et juin seules des denrées de remplacement (nouilles d'algues avec de petites quantités de céréales, surtout de la farine de maïs) ont été distribuées.
Production (en milliers de tonnes)
|
||||||||||
Province
|
Riz 1/
|
Maïs
|
Autres céréales
|
Pommes de terre en équivalent
céréales 2/
|
Total (équivalent céréales)
|
Production disponible pour l'alimentation
humaine 3/
|
Population 4/
(en milliers d'habitants) |
Consommation de céréales
5/ (en milliers de tonnes)
|
Excédent/ déficit global
(en milliers de tonnes
|
Disponibilités intérieures
par habitant (grammes/jour) |
Pyongyang |
77.4
|
45
|
15
|
5.3
|
142. 6
|
103.5
|
3 082.1
|
514.7
|
-412.5
|
92
|
Pyongan Sud |
268.5
|
200
|
32
|
53
|
553.5
|
401.9
|
3 138.8
|
524.2
|
-127.3
|
351
|
Pyongan Nord |
247.0
|
250
|
23
|
53.8
|
573.7
|
416.6
|
2 657.8
|
443.9
|
-32.5
|
429
|
Changang |
11.7
|
71
|
3
|
11.5
|
97.2
|
70.6
|
1 247.4
|
208.3
|
-138.6
|
155
|
Hwanghae Sud |
455
|
186
|
66
|
85.0
|
792.0
|
575.0
|
2 319.6
|
387.4
|
180.5
|
679
|
Hwanghae Nord |
136.5
|
159
|
27
|
36.5
|
359.0
|
260.7
|
1 755.7
|
293.2
|
-35.8
|
407
|
Kangwon |
88.4
|
86
|
12
|
28.5
|
214.9
|
156.0
|
1 485.4
|
248.0
|
-94.0
|
287
|
Hamgyong Sud |
130
|
101
|
22
|
60.0
|
313.0
|
227.3
|
2 968.6
|
495.8
|
-271.3
|
209
|
Hamgyong Nord |
44.9
|
99
|
3
|
46.0
|
192.8
|
140.0
|
2 254.8
|
376.6
|
-238.3
|
170
|
Ryanggang |
3.3
|
7
|
38
|
58.0
|
106.0
|
77.0
|
711.8
|
118.9
|
-42.6
|
297
|
Kaesong |
18.2
|
12
|
10
|
3.3
|
43.5
|
31.6
|
390.8
|
65.3
|
-34.1
|
221
|
Nampo |
42.3
|
19
|
10
|
12.5
|
83.7
|
60.1
|
824.2
|
137.6
|
-77.6
|
202
|
Total |
1 523
|
1 235
|
261
|
453.3
|
3 472.2
|
2 521.3
|
22 837
|
3 814.0
|
-1 293
|
303
|
1/ Coefficient de conversion de paddy en riz usiné: 0,652/ Coefficient de conversion de pommes de terre en équivalent céréales 4:13/ Production disponible pour l'alimentation humaine après déduction des aliments pour animaux, des semences et des pertes après récolte4/ Chiffre officiel de la population prévue à la moitié de l'an 2000 compte tenu d'un taux de croissance officiel de 1,5 pour cent5/ Avec 167 kg de céréales par an et par personne
Les pénuries alimentaires chroniques persisteront en RPD de Corée dans l'ensemble de la population, avec des problèmes de malnutrition aiguë, notamment chez les enfants, dont l'effet est exacerbé par des problèmes graves de santé, comme la diarrhée due à l'eau contaminée, aux mauvaises conditions d'assainissement, à des pratiques non conformes à l'hygiène et à la consommation d'aliments non appropriés ou de remplacement. En conséquence, la situation se détériorant, des maladies comme la tuberculose et la malaria jusque-là sous contrôle sont réapparues ces dernières années. Les carences nutritionnelles, combinées à une mauvaise santé, se sont traduites par des taux élevés de mortalité et, dans le même temps, par une baisse des taux de fécondité.
Comme indiqué dans la section 4, des différences importantes apparaissent au niveau de la consommation alimentaire selon la situation géographique, en fonction de l'importance de l'agriculture, et entre les groupes. Il y a peu d'expéditions de céréales des zones excédentaires vers celles déficitaires car, compte tenu de la population, seule une province (Hwanghae Sud) disposerait d'un excédent net d'approvisionnements intérieurs, par rapport aux besoins minimaux, en 1999/2000 (graphique 5). Cette situation, aggravée par les problèmes de transport, fait que de nombreuses zones déficitaires, notamment celles qui sont isolées, doivent devenir en grande partie autonomes pour faire face à leurs problèmes alimentaires.
Par ailleurs, certains groupes de population, comme les familles qui reçoivent une aide alimentaire internationale et/ou un soutien agricole, sont mieux armés pour s'adapter aux pénuries alimentaires que les personnes qui vivent dans les zones montagneuses ou appartiennent à des familles d'ouvriers industriels, en particulier dans les zones non agricoles. Les revenus provenant d'activités de production ont chuté ces dernières années et ces groupes n'ont guère de stratégies efficaces d'adaptation. Ils sont donc presque entièrement tributaires des rations SPD. Dans le Hamgyong Nord, la mission a toutefois constaté que, du fait de la pénurie générale, le système public de distribution de la province n'avait reçu l'an dernier aucun approvisionnement d'origine intérieure. De nombreuses familles, notamment celles qui ne sont pas ciblées par l'aide alimentaire, ont donc dû s'appuyer sur tout un assortiment de stratégies d'adaptation, comme la consommation de denrées de remplacement, le partage avec les familles qui reçoivent une aide alimentaire et les cultures dans les zones de collines.
Devant la crise humanitaire en RPD de Corée, le système des Nations Unies, avec une assistance internationale de grande envergure, a adopté une stratégie axée sur l'aide alimentaire sélective, la remise en état de l'agriculture et de l'environnement, la sécurité alimentaire et l'amélioration des services de santé. Sur les 15,9 millions de personnes au total dépendant du Système public de distribution (SPD) en 1998/99, 2 millions d'entre elles (enfants, femmes enceintes ou allaitantes et malades hospitalisés) ont reçu des rations alimentaires complètes du PAM et donc été exclues de la distribution SPD. Par ailleurs, le PAM a fourni une partie des besoins alimentaires de quelque 3,5 millions de bénéficiaires.
Entre novembre 1998 et septembre 1999, le volume total de l'aide alimentaire, provenant de toutes les filières (Nations Unies et bilatérales), fournie à la RPD de Corée s'est chiffré à 110 918 tonnes de riz, 166 360 tonnes de maïs, 481 119 tonnes de blé, 50 470 tonnes de farine de blé et de préparation alimentaire à base de céréales, 19 401 tonnes de légumineuses, 9 235 tonnes d'huile et 3 299 tonnes d'autres produits. Voir graphique 7.
Dans l'objectif de relever les niveaux nutritionnels on a, jusqu'ici, ciblé les enfants souffrant d'une grave sous-alimentation, les femmes enceintes ou allaitantes, mais la situation ne s'est guère améliorée, même au sein de ces groupes, car l'insuffisance des contributions annoncées au PAM n'a pas permis d'acheter en temps voulu des denrées de remplacement, comme les haricots, les huiles végétales et autres produits non céréaliers. De ce fait, si la fourniture d'aide alimentaire en céréales aux groupes ciblés a été relativement satisfaisante, elle a été bien inférieure aux besoins, pour ce qui est des autres aliments complémentaires essentiels (protéines, graisses etc.). Les problèmes alimentaires persistant, le soutien international devient primordial pour la fourniture de ces aliments.
Compte tenu des pénuries alimentaires chroniques et de l'importance que représente l'aide alimentaire pour aider le pays et la population à y faire face, un appel est lancé à la communauté internationale afin qu'elle continue à soutenir la RPD de Corée dans les 12 prochains mois. Il faudra 580 000 tonnes d'aide alimentaire pour les groupes vulnérables, soit environ 8 millions de bénéficiaires. L'assortiment de produits alimentaires devra contenir des céréales, des mélanges maïs-soja, des légumineuses, de l'huile, des biscuits et du sucre.
Les principaux bénéficiaires (75 pour cent) seront des enfants (orphelinats, crèches, jardins d'enfants, écoles primaires et secondaires) et, pour plus de la moitié, des femmes, y compris les femmes enceintes et les mère allaitantes. Les autres groupes vulnérables recevant des rations comprendront les malades hospitalisés et les personne âgées. L'aide alimentaire sera distribuée aux groupes vulnérables dans les 163 comtés accessibles au PAM , plus particulièrement dans le nord-est du pays.
Outre l'aide alimentaire aux groupes vulnérables, les projets vivres-contre-travail cibleront les travailleurs sous-employés n'ayant pas accès à la terre, et les ouvriers industriels dans les campagnes, qui sont vulnérables sur le plan nutritionnel, car ils ne peuvent guère recourir aux mécanismes d'adaptation. Ces projets seront entrepris en collaboration avec les autorités locales, et parfois avec la participation d'autres organismes des Nations Unies, comme le PNUD, l'UNICEF, la FAO et des ONG. Les articles non alimentaires essentiels, comme par exemple les outils, les vêtements de protection, etc., seront fournis par le PAM. On trouvera au tableau 8 les besoins alimentaires requis pour les activités vivres-contre-travail.
Nombres de projets: |
175
|
Bénéficiaries (en milliers) |
1 650
|
Produits alimentaires engagés (en milliers de tonnes) |
102
|
Articles non alimentaires (en millions de dollars E.-U.) |
3.6
|
La qualité de l'accès s'est améliorée en 1999, avec une plus grande souplesse au niveau des arrangements de mission et du nombre de visites autorisées auprès des bénéficiaires ruraux. À ce jour, le PAM a accès à 163 comtés sur 211 au total. L'aide alimentaire n'est distribuée que dans les comtés accessibles. La qualité de l'accès s'est améliorée en 1999, avec une augmentation du nombre de visites non prévues auprès des institutions bénéficiaires et des familles.
Le PAM a ouvert cinq bureaux auxiliaires qui sont chargés du suivi, à Sinuiju, Wonsan, Hamhung, Chongjin et Hyesan. Il y a aujourd'hui 46 fonctionnaires internationaux et 60 agents nationaux chargés des opérations et du suivi, qui ont été agréés par le gouvernement. Le personnel de suivi se rend régulièrement auprès des bénéficiaires et des institutions bénéficiaires dans les comtés accessibles, afin de s'assurer que les denrées alimentaires arrivent bien à destination, d'évaluer l'impact de l'aide alimentaire et les besoins d'aide ultérieure, et de fournir aide ou conseils sur l'exécution des projets.
L'an dernier, le nombre de femmes chargées du suivi a notablement augmenté; celles-ci représentent maintenant 46 pour cent du personnel de suivi. Cette présence féminine sur le terrain permet au PAM d'obtenir des informations de meilleure qualité sur la situation des femmes en Corée et sur les difficultés qu'elles rencontrent, compte tenu notamment du fait qu'elles représentent plus de 53 pour cent des bénéficiaires.
Diverses initiatives sont proposées ci-après dans le cadre d'une stratégie visant à renforcer la sécurité alimentaire en RPD de Corée.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'informations le cas échéant. |
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Abdur Rashid Chef, SMIAR, FAO, Rome Télécopie: 0039-06-5705-4495 Courrier électronique: [email protected] |
Mme J. Cheng-Hopkins Directeur régional, OAP, PAM Télécopie: 0039-06-6513-2839 Courrier électronique: [email protected] |
Prière de noter que le présent rapport est disponible sur Internet sur le serveur World Wide Web de la FAO à l'adresse suivant: http://www.fao.org/giews/french/smiar.htm puis cliquer sur alertes spéciales. Les alertes spéciales et les rapports spéciaux peuvent aussi être reçus automatiquement par courrier électronique dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un courrier électronique à la liste électronique de la FAO à l'adresse suivante: [email protected] sans remplir la rubrique sujet, avec le message ci-après:
Pour être rayé de la liste, envoyer le message:
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1 Estimation de la mission FAO/PAM.
2 Le gouvernement a récemment autorisé les coopératives à élire, pour une durée d'un an, leurs présidents qui peuvent offrir des incitations à l'amélioration de la productivité.