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FO:MM/05/2 |
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RÉUNION MINISTÉRIELLE SUR LES FORÊTSrelative à la |
Rome, 14 mars 2005 |
COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LA MAÎTRISE DES INCENDIES DE FORÊT |
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1. Le feu est un outil important d’aménagement du territoire, mais les incendies criminels ou provoqués par imprudence peuvent avoir des conséquences catastrophiques. Les incendies provoquent la dégradation de la forêt et peuvent entraîner des pertes de vies humaines, avoir des effets dévastateurs sur l'économie, bouleverser la vie sociale et détériorer le milieu naturel. Néanmoins, la fréquence, l’intensité et l’étendue des sinistres causés par les incendies peuvent être réduites grâce à une gestion efficace du feu, qui suppose la prévention des incendies, l’établissement de plans d’intervention et la mobilisation de capacités d’extinction. 2. Les pays ont tout à gagner à développer leurs moyens de maîtriser les incendies de forêt dans le cadre intégré de leur gestion des forêts. Dans de nombreux écosystèmes, les bonnes pratiques de gestion des forêts aident à limiter l’étendue et la gravité des incendies. Dans d’autres écosystèmes, les feux maîtrisés peuvent jouer un rôle positif. Le facteur essentiel est celui des plans d’intervention en cas d’incendie. 3. Le feu ne respecte pas les frontières nationales, et de nombreux pays ne disposent pas des moyens d’agir seuls pour circonvenir efficacement les incendies, en particulier lors des grands sinistres. Une coopération internationale effective constitue un élément important des stratégies régionales et mondiales d’amélioration de la prévention et de la maîtrise des incendies. 4. La majorité des incendies de forêt ont des causes se situant en dehors des forêts. L’aménagement durable des forêts requiert la participation des populations locales à la gestion des feux de campagne à l’échelle du terroir. Au plan mondial, plus de 350 millions d’hectares de forêts ont été victimes des flammes en 2000, dans 95 pour cent des cas à cause d’activités humaines. L’expansion constante de l’agriculture et d’autres activités entraînant une reconversion des terres dans les pays en développement, l’usage accru de forêts à des fins de loisirs et de tourisme dans les pays développés comme dans les pays en développement et l’expansion continue des zones urbaines et périurbaines dans presque tous les pays sont autant de facteurs qui contribuent à aggraver le problème mondial des incendies dans les espaces naturels. 5. L’échange des connaissances entre pays en matière de maîtrise effective des incendies a longtemps été limité. Depuis quelques années, cette situation évolue rapidement. Le catalyseur de cette évolution a été le lancement de la coopération bilatérale entre pays frontaliers. Les avantages découlant de l’échange des connaissances et des ressources sont devenus si évidents que la coopération régionale s’est fortement renforcée. 6. L’extension à l’échelle planétaire des avantages qui découlent de la coopération internationale n’est qu’une question de temps. La pierre angulaire de toute stratégie effective de maîtrise du feu à l’échelle mondiale est l’intensification de la coopération internationale entre pays. Progrès vers une coopération internationale renforcée en matière 7. Les premiers cas de coopération bilatérale fructueuse en matière de maîtrise des incendies de forêt remontent aux années 60, tout d’abord en Amérique du Nord, puis en Europe, en Asie, en Amérique latine et en Afrique. Dans une étude récente, la FAO a recensé plus de 60 cas d’accords d’assistance bilatérale entre pays de régions différentes. Un nombre croissant d’incendies catastrophiques dans la plupart des régions du monde dans les années 90 ont suscité un certain nombre d’initiatives multilatérales, dont les suivantes: i) la constitution en 2001 du Groupe de travail sur les incendies de forêt au sein de l’équipe spéciale interinstitutions pour la prévention des catastrophes dans le cadre de la Stratégie internationale des Nations Unies pour la prévention des catastrophes naturelles (ISDR). Ce groupe est devenu le Réseau mondial sur les incendies de forêt en 2003; ii) le lancement de réseaux régionaux sur les incendies de forêt, avec l’appui du Réseau mondial sur les incendies de forêt, dans les Balkans, en région baltique, en Méditerranée, en Asie du Sud-Est, Asie du Sud, Asie centrale, Asie du Nord-Est, Australasie, Amérique du Sud, Amérique centrale, aux Caraïbes, en Amérique du Nord et en Afrique subsaharienne; iii) l’élaboration d’un programme d’action destiné à réduire les effets dommageables des feux de forêt sur l’environnement et l’humanité à l’occasion du Sommet mondial du développement durable (SMDD) tenu à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002; iv) la troisième Conférence internationale sur les incendies de forêt, tenue à Sydney (Australie) en octobre 2003, qui a identifié un éventail de modalités en matière de coopération internationale, comprenant des accords volontaires, des résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, et des conventions internationales. La Conférence a proposé un certain nombre d’actions, dont les suivantes: • accroître la coopération internationale en matière de maîtrise des incendies de forêt par des accords portant sur des principes communs et une stratégie mondiale commune; • demander une assistance aux Nations Unies et à ses institutions spécialisées en vue de diriger l’application des acquis de cette stratégie, dont l’obtention d’un appui financier aux réseaux régionaux; • créer un Réseau mondial sur les incendies de forêts destiné à faciliter le dialogue régional et mondial; v) en mai 2004, le Réseau mondial sur les incendies de forêts a produit un cadre pour l’élaboration de l’Accord international sur les incendies de forêt; vi) la Conférence panaméricaine sur les feux de forêt d’octobre 2004, organisée par la FAO et l’Observatoire mondial des incendies, a réuni 27 responsables d’administrations forestières nationales pour adopter une déclaration qui appelle les pays à: • mettre en place des accords bilatéraux et multilatéraux de coopération en matière de maîtrise intégrée des incendies; • élaborer un accord de coopération international en matière de prévention et de maîtrise des incendies de forêt; vii) le Gouvernement espagnol a offert d’accueillir la quatrième Conférence internationale sur les incendies de forêt en mai 2007. Options à examiner par la Réunion ministérielle 8. En vue de promouvoir une action plus efficace au niveau national, les ministres pourront: i) prôner la maîtrise du feu comme élément essentiel de la gestion intégrée des forêts; ii) susciter la prise de conscience que l’aménagement des forêts est un moyen efficace de prévention des incendies; iii) souligner le rôle du feu comme outil au service de l’aménagement, en agriculture comme en foresterie; iv) prôner des législations et des politiques publiques prévoyant des plans d’intervention contre les incendies; v) suivre et gérer les renseignements sur les incendies; vi) mobiliser les partenaires et les ressources dans la constitution de partenariats et de réseaux; vii) prôner la participation des populations à la gestion des incendies. 9. En vue de promouvoir une coopération internationale plus efficace, les ministres pourront: i) prôner l’élaboration d’un accord international de coopération en matière de prévention et de maîtrise des incendies de forêt; ii) encourager les pays à échanger leurs connaissances et partager leurs ressources à l’appui de la maîtrise des incendies; iii) promouvoir des normes et procédures communes; iv) dispenser des orientations au Comité des forêts concernant le rôle qui doit être celui de la FAO en matière de maîtrise des incendies; v) soutenir les réseaux et accords régionaux sur les incendies de forêt; vi) soutenir le réseau mondial sur les incendies de forêt; vii) demander à la FAO de faciliter, en collaboration avec d’autres partenaires internationaux, l’élaboration d’un accord international de coopération sur les incendies de forêt. |