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Avril 1998
PRÉFACE
Pour donner suite aux engagements pris par les chefs d'État et de gouvernement au Sommet mondial de lalimentation en novembre 1996, une Consultation technique sur les systèmes dinformation et de cartographie sur linsécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV), tenue à la FAO en mars 1997, avait notamment recommandé que soient établis des principes pour l'établissement de SICIAV au niveau national. Cette recommandation avait été approuvée par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) à sa session annuelle davril 1997, et assortie dune autre recommandation tendant à ce que davantage de gouvernements nationaux soient pleinement associés à lélaboration des principes régissant les SICIAV.
Des projets de directives ont par la suite été établis par la FAO et ont été examinés au plan technique par un groupe de travail interinstitutions en décembre 1997. Sur la base des observations reçues alors, un deuxième projet de texte a été établi pour examen et observations par les experts nationaux de pays sélectionnés pour représenter différentes régions géographiques, différents types de problèmes de sécurité alimentaire et différents niveaux de développement des systèmes d'information. Ces experts ont participé à la deuxième réunion du groupe de travail, accueillie par le FIDA, à Rome, en avril 1998, à loccasion de laquelle le deuxième projet de texte a été examiné. A cette réunion, de nouvelles recommandations visant lamélioration du projet ont été formulées, et un troisième projet de texte a été établi pour examen par le CSA à sa vingt-quatrième session, en juin 1998. Le groupe de travail a aussi décidé de produire par la suite une série de notes techniques sur les SICIAV pour présenter des orientations méthodologiques au bénéfice des programmes nationaux. Ces notes viendront compléter le présent document.
Le projet de directives sarticule en six chapitres, qui traitent du problème que les SICIAV doivent régler, de l'état actuel des systèmes nationaux d'information, des objectifs principaux et des principes opérationnels des SICIAV nationaux, des avantages attendus et des principaux groupes d'utilisateurs, des produits d'information et de méthodes de diffusion types, et enfin des mesures conduisant à une institutionnalisation. Les définitions des termes clefs et des extraits des engagements pertinents adoptés lors du Sommet mondial de lalimentation figurent comme de besoin dans le texte, de même que des informations fournies par les participants nationaux à la deuxième réunion du groupe de travail sur les activités relatives aux systèmes d'information alors en cours dans leur pays.
1. Le Sommet mondial de lalimentation a estimé qu'environ 840 millions de personnes vivant dans les pays en développement subsistent avec une alimentation dont lapport énergétique est insuffisant. En gros non moins de 96 pour cent de ces victimes de linsécurité alimentaire souffrent de déficits chroniques, et environ quatre pour cent souffrent de déficits énergétiques temporaires, causés par des phénomènes induits par lhomme ou naturels. Environ 170 millions denfants âgés de moins de cinq ans présentent un déficit pondéral, soit 30 pour cent des enfants de tiers monde. Le nombre des victimes de linsécurité alimentaire en raison de carences en nutriments spécifiques est moins bien connu, essentiellement en raison des difficultés de définition, de mesure, et du manque de données, mais les effectifs sont vraisemblablement très supérieurs. Les meilleures estimations disponibles suggèrent qu'environ 250 millions denfants présentent des carences en vitamine A, plus de 800 millions de personnes souffrent dune carence en iode, et jusqu'à deux milliards de personnes souffrent danémie ferriprive. L'immense majorité des victimes de linsécurité alimentaire, que leur sous-alimentation soit due au déficit énergétique ou aux carences en micronutriments, vivent dans des pays en développement à faible revenu. Des millions dautres vivent dans des conditions qui les exposent à divers degrés de risque - notion généralement bien comprise mais rarement quantifiée.
Que signifient insécurité alimentaire et vulnérabilité ? La sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine. La sécurité alimentaire des ménages correspond à l'application de ce concept au niveau de la famille, les individus qui composent le ménage étant le centre dattention. Aux fins des SICIAV, il y a insécurité alimentaire quand des personnes sont sous-alimentées en raison de lindisponibilité physique de vivres, de leur manque d'accès économique ou social aux vivres, et/ou dune utilisation inadéquate des aliments. Les victimes de linsécurité alimentaire sont les individus dont la consommation alimentaire est inférieure à lapport énergétique minimal, ainsi que ceux qui présentent des symptômes physiques imputables à des carences énergétiques et nutritionnelles résultant d'un régime déséquilibré ou inadéquat, ou de lincapacité physiologique dutiliser efficacement les aliments en raison dune infection ou dune maladie. On peut par ailleurs définir linsécurité alimentaire comme se rapportant seulement aux conséquences dune consommation inadéquate daliments nutritifs, en considérant que l'utilisation physiologique des aliments par le corps relève des domaines de la santé et de la nutrition. La vulnérabilité fait référence à toute la gamme des facteurs qui mettent les personnes en danger dinsécurité alimentaire. Le degré de vulnérabilité pour un individu, un ménage ou un groupe de personnes est déterminé par son exposition aux facteurs de risque et par son aptitude à affronter les situations de crise et à leur survivre. |
2. Linsécurité alimentaire est un phénomène complexe, imputable à une gamme de facteurs qui varient en importance selon les régions, les pays et les groupes sociaux, ainsi que dans le temps (Figure 1). Ces facteurs peuvent être regroupés en quatre ensembles représentant autant de domaines de vulnérabilité potentielle:
3. Pour réussir, les stratégies qui visent à éliminer linsécurité alimentaire doivent sattaquer à ses causes profondes en combinant les efforts de ceux qui travaillent dans les divers secteurs que sont lagriculture, la nutrition, la santé, léducation, laide sociale, léconomie, les travaux publics et l'environnement. Au niveau national, cela signifie que les différents départements ou ministères compétents doivent combiner leurs efforts et leurs qualifications complémentaires pour concevoir et mettre en oeuvre des initiatives trans-sectorielles qui devront interagir et être coordonnées à léchelon politique. Au niveau international, cela signifie que différentes organisations spécialisées et divers organismes daide au développement doivent collaborer en tant que partenaires, associés dans un effort commun.
4. Le Sommet mondial de lalimentation a résolu de réduire le nombre des personnes sous alimentées dans le monde dau moins 50 pour cent dici à 2015. Il a en outre fixé les objectifs à plus long terme déradiquer la faim et dinstaurer la sécurité alimentaire pour tous. Pour que ces objectifs puissent être atteints, des politiques et des programmes daction appropriés devront être élaborés et mis en oeuvre pour viser spécifiquement les personnes sous alimentées ou risquant de lêtre. Lun des premiers pas importants à accomplir est didentifier les groupes frappés par l'insécurité alimentaire ou vulnérables à celle-ci, la prévalence et le degré de linsuffisance des apports alimentaires et de la dénutrition dans ces groupes, et les causes de leur insécurité alimentaire et de leur vulnérabilité. Ces informations permettront de contrôler et dévaluer leur situation, et de concevoir puis dévaluer les politiques et les interventions possibles.
5. Les politiques qui visent à promouvoir la sécurité alimentaire exigent, pour être efficaces, que lon dispose dinformations exactes et à jour sur l'incidence, la nature et les causes de linsécurité alimentaire et de la vulnérabilité. Malencontreusement, les informations de ce type font défaut dans beaucoup de pays, tant développés quen développement. Lon manque en particulier dinformations fiables, au niveau infranational et à celui des ménages, sur des questions capitales comme les suivantes :
6. Ces informations ont un intérêt critique pour les décideurs aussi bien locaux que nationaux, sils doivent formuler des politiques et des programmes efficaces répondant aux besoins réels des victimes de linsécurité alimentaire, et concevoir et cibler des interventions qui atteignent réellement et efficacement les groupes vulnérables et les personnes sous-alimentées. La plupart des pays se sont dotés de services de statistique et de systèmes d'information qui permettent de générer et danalyser des données de cet ordre. Mais beaucoup de ces systèmes nationaux souffrent encore actuellement de contraintes liées à des facteurs mutuellement associés, comme les suivants :
7. Le Sommet mondial de lalimentation a reconnu ces problèmes et a souligné quil importait de leur apporter des solutions pratiques. Le paragraphe 4 du Plan daction du Sommet mondial de lalimentation conclut qu" il est nécessaire didentifier les populations et les zones les plus touchées par la faim et la malnutrition, den déterminer les causes et de prendre les mesures qui simposent pour améliorer la situation. Il faudrait, dans cette optique, disposer, à tous les niveaux, de sources dinformation plus complètes et conviviales." Les SICIAV ont donc vocation de relever ce défi.
8. La plupart des pays disposent déjà dune gamme de services de statistique et de systèmes d'information qui génèrent et analysent des données permettant de mesurer et de suivre linsécurité alimentaire et la vulnérabilité. Les services nationaux de statistique effectuent normalement des enquêtes et des recensements périodiques. Et les ministères à vocation technique (agriculture, santé, commerce, travail, industrie, ou environnement) entretiennent souvent des bases de données thématiques qui contiennent une foule d'informations utiles.
9. Beaucoup de pays se sont aussi dotés de systèmes ou dunités d'information répondant à des fins spécifiques, par exemple pour donner une alerte rapide, promouvoir l'efficacité des marchés, suivre la situation sanitaire et nutritionnelle de la population, ou préparer des évaluations de la sécurité alimentaire. Dans beaucoup de pays en développement des systèmes analogues d'information sont exploités par des organismes donateurs ou des organisations non gouvernementales, soit parallèlement aux systèmes d'information gérés par le gouvernement, soit en association avec ceux-ci. Ces activités sont habituellement menées aux fins du suivi de programmes spécifiques, ou de lévaluation des besoins daide alimentaire et du ciblage de sa mise en oeuvre.
10. Les grandes catégories dans lesquelles peuvent se ranger les systèmes d'information nationaux intéressant les SICIAV comprennent les sept exemples énumérés ci-après:
Systèmes d'évaluation et de cartographie de la vulnérabilité. Ces systèmes permettent de produire des rapports qui décrivent et analysent les facteurs de risque auxquels les groupes de population vulnérables sont exposés. Ils font généralement un usage intensif des données produites par les systèmes d'information géographique pour analyser des ensembles souvent complexes d'informations et de relations, et en simplifier la présentation.
11. Exemples types de systèmes nationaux dinformation
intéressant les SICIAV:
Le système national dalerte rapide du Mozambique (SNAP) Objet: transmission en temps opportun d'informations sur les pénuries alimentaires potentiellement graves. Statut: méthodes et procédures bien établies pour l'acquisition, la gestion, linterprétation et la diffusion d'informations pertinentes aux fins de lalerte rapide. Données et informations: suivi agronomique, enquêtes de terrain, informations agrométéorologiques et satellitaires permettant de prévoir et destimer les superficies ensemencées, les rendements, et la production de denréesalimentaires de base; bilans de loffre et de la demande des produits alimentaires de base. Produits: rapports et bulletins réguliers (décadaires, mensuels); alertes et notes techniques spéciales, comme de besoin, sous forme de tableaux, images satellitaires et graphiques. Contraintes et problèmes à résoudre: le secrétariat du système dalerte rapide n'a pas encore été établi officiellement par le gouvernement, ce qui hypothèque la durabilité future du système d'information; besoin de liaisons plus formelles avec dautres partenaires pour une meilleure coordination; besoin dune plus grande décentralisation des activités du système d'information, notamment danalyse au niveau provincial. Liens avec les SICIAV: les activités SICIAV au Mozambique sont considérées comme capables de promouvoir une collaboration et une mise en réseau plus approfondies des nombreux systèmes distincts d'information pour appuyer l'objectif général de développement de la sécurité alimentaire. |
Titre officiel: Cellule Agro-Sylvo-Pastorale pour la Sécurité Alimentaire et l'Alerte Rapide (CASPAR) Objet: Fonctions dalerte rapide et de planification de la sécurité alimentaire Données et information: suivi de la production agricole, des précipitations, des ravageurs et des maladies; suivi et analyse des zones géographiques où sont présents des groupes de population exposés à linsécurité alimentaire;
Organisation institutionnelle: La CASPAR est installée au
ministère de l'Agriculture Données et informations: pluviométrie et informations satellitaires, superficies sous cultures, estimations de production, évaluation des zones pastorales, prix des céréales et autres informations sur les marchés; estimations du nombre des villages menacés par linsécurité alimentaire aiguë ou la famine. Produits: rapports périodiques, y compris bulletins semestriels. Contraintes et problèmes à résoudre: accès limité à une gamme plus large de données relatives à la sécurité alimentaire, par exemple données anthropométriques et informations relatives à la nutrition; besoin dun accès plus aisé aux autres bases de données. Liens avec les SICIAV: La CASPAR a été désignée comme Point focal national pour les SICIAV. |
Objet: action de plaidoyer; conception et mise en oeuvre renforcées de programmes d'alimentation et de nutrition; ciblage amélioré des secours alimentaires, programmes dalimentation de complément; activités de recherche et de suivi de l'impact des politiques gouvernementales sur le bien-être de la population. Organisation institutionnelle: basé au Département de la population et du développement du ministère des Finances et du Développement économique; liens étroits avec le Bureau central des statistiques; gouverné par deux comités: un comité directeur multiministériel et un comité technique. Le FHANIS sert de tribune multisectorielle pour débattre de la sécurité alimentaire des ménages, et des problèmes de santé et de nutrition à porter à lattention des décideurs politiques de haut niveau; Données et informations: informations générales relatives à la sécurité alimentaire des ménages (disponibilités alimentaires, approvisionnements, prix, commerce et marchés, cheptel); variables sanitaires et nutritionnelles; eau et assainissement; consommation alimentaire et niveaux demploi dans les zones urbaines. Produits: rapports de référence et dévaluation; profils par districts; tableaux statistiques réguliers; rapports de suivi (y compris cartes et graphiques). Contraintes et problèmes à résoudre: actuellement insuffisamment doté en personnel et encore très dépendant du financement de donateurs; reçoit des financements inadéquats et irréguliers du gouvernement; la demande de données et dinformation des usagers est en forte augmentation et le service ne peut honorer toutes les sollicitations; l'analyse des informations déjà disponibles et des ensembles de données reste à améliorer; les informations doivent être exploitées en vue de la planification du développement à long terme, outre à des fins dintervention d'urgence. Liens avec linitiative SICIAV: le FHANIS sacquitte de nombreuses fonctions, et offre beaucoup de produits envisagés dans la perspective des SICIAV. |
Objet: améliorer l'efficacité et lefficience des interventions alimentaires et nutritionnelles dans le pays Organisation institutionnelle: ministère de la Santé (institution de tutelle), avec la collaboration du ministère de lAgriculture et de lInstitut national de statistiques; Statut: détermination des besoins d'information des différents groupes d'utilisateurs; conception dune banque de données sur lalimentation et la nutrition; téléréseau trans-sectoriel à établir avec le ministère de la Santé. Données et informations: profil de pays sur lalimentation et la nutrition; indicateurs de la situation nutritionnelle et sanitaire, et de laccès aux services de santé; indicateurs de sécurité alimentaire; suivi de lévolution démographique et des établissements denseignement; base de données sur les projets et les programmes en cours; Sources: système d'information agricole; enquêtes spécialisées, recensements; système Infosanté. Produits: bulletins, graphiques, tableaux et cartes. Contraintes et problèmes à résoudre: il est difficile de satisfaire tous les utilisateurs potentiels de la base de données SISVAN; pour une plus grande efficacité, les bases de données existantes devront être reliées directement (par des moyens électroniques) au SISVAN. Liens avec linitiative SICIAV: le SISVAN a été établi dans l'esprit des SICIAV; initiative intersectorielle, qui fournit une base solide pour faire avancer les travaux touchant au SICIAV péruvien. |
Statut: proposition préliminaire d'établissement d'un service national d'information sur la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé en Pologne. Objet: élimination de linsécurité alimentaire et prévention des carences et des maladies liées à une nutrition inadéquate. Données, informations et produits: il est attendu du service d'information quil compile des données sur la démographie et les conditions générales de vie de la population; évalue de manière détaillée létat de santé de groupes de population spécifiques; établisse des indicateurs de pauvreté; réalise des enquêtes sur le budget des ménages, particulièrement en ce qui concerne la consommation alimentaire; et compile des bilans alimentaires. Contraintes et problèmes à résoudre: une politique multisectorielle est nécessaire pour renforcer la compréhension du fait que la sécurité alimentaire, la nutrition et la prévention des maladies carentielles doivent être traitées comme un problème complexe, qui ne peut être résolu que dans le cadre dune collaboration intersectorielle. Liens avec linitiative SICIAV: pour appuyer lamélioration de la nutrition et de la sécurité alimentaire, il est absolument nécessaire que les systèmes d'information actuels et prévus en Pologne soient mis en rapport avec linitiative SICIAV. Toutefois cela devra sinscrire dans un processus progressif. A cet égard, lInstitut national de lalimentation et de la nutrition est disposé à coopérer avec les organismes des Nations Unies et dautres organisations en vue de la mise en place d'un SICIAV en Pologne. |
Systèmes actuels d'information: au moins quatre activités menées par les systèmes d'information existants produisent des informations intéressant le SICIAV: i) système de suivi des récoltes (SSR); et ii) système d'information sur les marchés (SIM), gérés par le ministère de lAgriculture et du Développement rural; iii) enquêtes nutritionnelles conduites par lInstitut national de la nutrition (INN); et iv) enquêtes sur les dépenses et les revenus des ménages menées par le Bureau des statistiques générales. Objet et informations recueillies: le SSR établit des estimations et des prévisions de la production de paddy sur une base mensuelle; il établit aussi des rapports sur les principales activités agricoles, en récapitulant les informations recueillies au niveau des communautés; le SIM observe surtout les prix du riz sur les principaux marchés des 61 provinces; les enquêtes nutritionnelles de lINN livrent des informations sur la consommation alimentaire et létat nutritionnel de groupes spécifiques de population; les enquêtes conduites par le Bureau des statistiques générales sont importantes pour comprendre les structures de dépense et de revenu des ménages agricoles dans certaines provinces. Produits: Le SSR produit des rapports décadaires et des rapports mensuels sur létat des cultures de riz sur pied; le SIM permet détablir des rapports mensuels, tandis que lINN et le Bureau des statistiques générales établissent des rapports spéciaux. Les techniques de cartographie sont rarement appliquées dans les domaines liés à la diffusion de l'information et des données. Contraintes et problèmes à résoudre: Système de suivi des récoltes: connaît des problèmes opérationnels depuis la fin de l'assistance technique; contraintes financières dans la mise à jour des données de référence. Système d'information sur les marchés: les besoins des groupes de population vulnérables doivent être pris en compte, mais les ressources sont limitées. Institut national de nutrition et Bureau des statistiques générales: les bases de données nationales sont pauvres; les méthodes mises en oeuvre pour réunir des informations et des données exactes doivent être améliorées. Liens avec linitiative SICIAV: Un Comité interministériel national de la sécurité alimentaire, présidé par le Ministre de l'agriculture, a récemment été établi; dans le cadre de ce comité, de bonnes liaisons pourraient être établies pour répondre aux besoins d'information et de collecte de données dans la perspective SICIAV. |
12. Bien qu'un grand nombre de systèmes nationaux d'information de divers types aient déjà été établis dans le monde, ou soient en cours détablissement, ils varient fortement dun pays à lautre. Les variations sont liées aussi bien au nombre des systèmes établis quà leurs contenus, à leur degré dintégration, à leur couverture géographique, aux indicateurs et aux techniques analytiques mises en oeuvre, à la qualité et à la fiabilité des informations résultantes, et à leur durabilité institutionnelle. Les différences en ce qui concerne la disponibilité de ressources financières, laccès aux technologies de pointe, les niveaux de qualification des personnels chargés de la gestion et du fonctionnement au quotidien, et la qualité des structures institutionnelles de soutien ont une incidence sur les résultats. Les différentes composantes de beaucoup de systèmes nationaux sont financées et gérées comme autant de projets, et dépendent souvent d'une assistance financière et technique extérieure.
13. La grande disparité dans lavancement des systèmes d'information selon les pays a plusieurs conséquences importantes. Premièrement, tous les systèmes nationaux nont pas également besoin dêtre renforcés. Deuxièmement, tous les pays qui ont besoin dun soutien nont pas les mêmes besoins dans les mêmes domaines. Troisièmement, de nombreux enseignements peuvent être tirés de lexpérience de pays où les systèmes d'information sont les plus avancés, et ces pays peuvent jouer un rôle important en transférant les meilleures pratiques aux pays demandeurs dassistance. Enfin, il ne saurait y avoir de formule unique pour renforcer les systèmes nationaux d'information sur la sécurité alimentaire et la vulnérabilité. Chaque cas doit être considéré individuellement pour déterminer son ensemble particulier d'objectifs, ses contraintes propres et ses besoins spécifiques.
14. Bien que beaucoup de pays aient déjà établi des systèmes d'information qui fournissent une partie des renseignements nécessaires au niveau national, les informations recueillies localement, qui peuvent avoir une incidence directe sur la situation des ménages et des individus vulnérables à linsécurité alimentaire, font encore trop souvent défaut. Pour favoriser le redoublement des efforts en ce sens, le Plan daction du Sommet mondial de lalimentation appelle à ce que soient développés et enrichis les systèmes d'information et de cartographie de la linsécurité alimentaire et de la vulnérabilité aux niveaux tant national que mondial.
L'engagement Deux, par. 20 a), énonce que « les gouvernements, en collaboration avec tous les acteurs de la société civile, selon qu'il conviendra, établiront et mettront à jour périodiquement, en cas de besoin, un système national d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, indiquant les zones et les populations (y compris au niveau local) souffrant ou risquant de souffrir de faim et de malnutrition, ainsi que les facteurs d'insécurité alimentaire, en tirant le meilleur parti possible des données existantes et d'autres systèmes d'information afin d'éviter tout chevauchement d'efforts » L'engagement Sept, para 59 b), énonce que « A cette fin, les gouvernements, agissant de concert et en coopération avec les institutions internationales, et utilisant des informations, y compris cartographiques, sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, et selon qu'il conviendra: encourageront les institutions pertinentes du système des Nations Unies à entamer des consultations, notamment dans le cadre du CAC des Nations Unies, pour poursuivre l'élaboration et la définition d'un système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, qui devra être mis au point de façon coordonnée; les Etats Membres et leurs institutions et d'autres organisations, selon qu'il conviendra, devraient être associés à la mise au point, au fonctionnement et à l'utilisation du système...» |
15. Au niveau national, des systèmes renforcés et mieux intégrés d'information sur la sécurité alimentaire et la vulnérabilité permettront aux dirigeants et aux membres concernés de la société civile de disposer de données plus fiables et plus à jour sur les problèmes de sécurité alimentaire, à tous les niveaux, dans leur pays, et faciliteront lévaluation des choix de politiques et de programmes pour améliorer la situation. Les systèmes nationaux seront aussi appelés de temps à autre à fournir des informations qui permettront à la communauté internationale de suivre et de guider la progression en direction des objectifs mondiaux établis à loccasion du Sommet mondial de lalimentation.
Un système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité est un système ou un réseau de systèmes qui rassemble, analyse et diffuse l'information sur les personnes qui sont victimes ou exposées au risque de linsécurité alimentaire; il se demande qui elles sont, où elles sont, et pourquoi elles sont victimes de linsécurité alimentaire ou vulnérables à celle-ci. Les négociations du Sommet mondial de lalimentation ont abouti à cette désignation à partir de la proposition originale faite par plusieurs pays latino-américains qui appelaient à l'usage de lexpression "Cartes de la faim", nom et concept beaucoup plus évocateur mais politiquement sensible et relativement ambigu. Il convient de noter que les négociateurs ont délibérément décidé de ne pas mettre en majuscules les lettres initiales des mots décrivant ce concept, précisément pour éviter de donner l'impression qu'un système nouveau et pesant devait être créé. Quest-ce que linitiative SICIAV? Linitiative SICIAV est un cadre dans lequel une large gamme d'activités peuvent être exécutées aux niveaux national et international pour renforcer linformation permettant datteindre les buts fixés par le Sommet mondial de lalimentation. Au niveau national, il consiste en un réseau de systèmes d'information qui rassemblent et analysent les données se rapportant à la mesure et au suivi de linsécurité alimentaire et de la vulnérabilité, que lon pourrait désigner dans son ensemble comme étant un SICIAV national. Au niveau international il consiste en un programme d'activités, que lon peut désigner par lexpression « SICIAV mondial ». L'idée force est que des informations meilleures peuvent être activement utilisées pour produire de meilleurs résultats, et pour réduire efficacement le nombre des personnes sous-alimentées et réaliser la sécurité alimentaire pour tous. Le sigle FIVIMS en anglais (SICIAV en espagnol et en français) renvoie au cadre général et aux concepts et aux idées associées à celui-ci, et non pas à un système ou réseau particulier. Les systèmes nationaux d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité devraient-ils être rebaptisés SICIAV ? La réponse à cette question, bien sûr, est non. Pour autant que les systèmes nationaux dinformation jouent leur rôle dans la lutte contre linsécurité alimentaire et la malnutrition, ils peuvent être appelés du nom que le législateur jugera approprié. Toutefois les entités organisationnelles nationales existantes qui assument les fonctions de SICIAV pourraient être désignées comme points focaux SICIAV dans le contexte des engagements du Sommet mondial de lalimentation. |
16. Le but du SICIAV national est de contribuer à la réduction de linsécurité alimentaire et de la vulnérabilité.
17. Les finalités du SICIAV national sont de faciliter laccès des différent groupes dutilisateurs à une information plus ample et systématique, à jour et facile à interpréter, pour améliorer la formulation de politiques de sécurité alimentaire, améliorer la conception et le ciblage d'interventions visant à réduire linsécurité alimentaire et la vulnérabilité, et faciliter le suivi des progrès vers la réalisation des buts, en fournissant des informations précises et bien ciblées sur la nature et létendue de linsécurité alimentaire et la vulnérabilité , leurs causes profondes, et les changements qui se produisent avec le temps.
18. Les objectifs immédiats du SICIAV sont les suivants:
19. Huit principes sous-tendent l'approche actuelle du renforcement et de la consolidation des SICIAV nationaux. Ils peuvent se résumer comme suit:
20. En soutenant le développement des activités de renforcement des système nationaux d'information, et en faisant prendre conscience aux dirigeants politiques et aux autres membres concernés de société civile du sort misérable des victimes de linsécurité alimentaire et des personnes qui y sont vulnérables, linitiative SICIAV devrait générer les avantages immédiats ci-après :
21. Dans divers pays, lamélioration de l'information a déjà conduit à l'introduction de nouveaux textes législatifs et à la formulation de programmes spécifiques visant lalimentation des groupes de population vulnérables ou victimes de linsécurité alimentaire. Ces décisions politiques devraient logiquement avoir pour effet une réduction globale des troubles de santé spécifiquement associés à la sous-alimentation, comme lillustrent les exemples cités dans les encadrés ci-après.
Une enquête nutritionnelle nationale effectuée en Érythrée en 1994 a notamment porté sur les micronutriments (fer, vitamine A et iode). Lenquête prévoyait notamment lobservation anthropométrique des enfants âgés de moins de cinq ans, des femmes enceintes et des enfants scolarisés. Voici quelques uns des principaux résultats: les troubles dus à une carence en iode se sont révélés être un problème nutritionnel majeur chez les enfants scolarisés; la carence en vitamine A chez les nourrissons ne s'est pas révélée avoir une aussi forte incidence que dans dautres pays en développement, ce quexplique en partie l'habitude des mères érythréennes dallaiter leurs enfants jusqu'à lâge dau moins deux ans; et la plupart des femmes enceintes sont anémiées. Après analyse des données résultant de lenquête, les résultats ont été présentés aux décideurs politiques. Pour répondre aux différents problèmes identifiés dans le rapport, les actions suivantes ont été engagées, la première ayant fait lobjet dune loi : Carence en iode: le ministère de la Santé, en liaison avec lUNICEF, a décidé de soutenir l'enrichissement en iode du sel produit dans les régions côtières de Massawa et dAssab; tous les producteurs de sel ont été équipés des appareillages nécessaires et ont été systématiquement formés à leur utilisation; Carence en vitamine A: le ministère de la Santé a distribué des comprimés de vitamine A à loccasion de la campagne de vaccination contre la poliomyélite de décembre 1997; une autre distribution de comprimés de vitamine A est prévue pour mai 1998; Carence en fer: le ministère de la Santé distribue des comprimés de fer aux femmes enceintes anémiques par le truchement des hôpitaux et des dispensaires locaux. Afin de suivre les progrès de la lutte contre les carences en micronutriments, une deuxième enquête est prévue dans un avenir proche, la première enquête servant de cadre de référence. La portée de la prochaine enquête sera élargie, à savoir que la teneur en micronutriments du lait des mères allaitantes sera aussi mesurée. |
22. Les informations et les rapports générés par le SICIAV national seront utiles à plusieurs groupes dutilisateurs issus de différents secteurs de la société. Les principaux groupes d'utilisateurs pourront notamment être les suivants:
La carence en vitamine A est connue comme posant un véritable problème de santé publique en Zambie. Parmi les interventions à court terme soutenues par la Commission nationale de lalimentation et de la nutrition figurent le complément et lenrichissement de produits alimentaires fondamentaux. Le vecteur principal pour la distribution de vitamine A est le sucre enrichi; ce choix sest basé sur une initiative couronnée de succès au Guatemala. Le sucre étant censé être un produit de grande consommation en Zambie, il a été décidé de lenrichir en vitamine A, mais sans savoir exactement quelles en étaient les structures de consommation; il était donc difficile de déterminer si le programme atteindrait les groupes de population visés. Un élément nouveau: Le Système d'information sur l'alimentation, la nutrition et la santé (FHANIS) a réagi à ce manque d'information en faisant figurer une question sur la consommation de sucre dans un de ses formulaires denquêtes. Il est apparu que si plus que de moitié (53%) de ménages urbains consommaient du sucre, moins dun tiers (29%) des ménages ruraux en faisaient autant. Cette nouvelle information a aussi révélé que la consommation de sucre était essentiellement le fait des ménages de la tranche de revenu la plus haute, dans les villes comme en zone rurale, et que la consommation en était la plus basse dans les provinces où la carence en vitamine A avait la plus forte incidence. La politique mise en oeuvre:
Sur la base de ce qui précède, laccroissement de la production et de la consommation de produits alimentaires naturellement riches en vitamine A est maintenant considéré comme étant la meilleure solution pour améliorer lapport alimentaire de vitamine A. |
23. Chaque pays est unique pour ce qui est de la nature de ses problèmes de sécurité alimentaire, donc a des besoins particuliers de produits dinformation pour en traiter. Vu que l'objectif premier du SICIAV national est dapporter une aide aux décisions, nationalement et localement, il doit offrir des produits qui répondent en tout premier lieu aux besoins prioritaires des décideurs, conformément à la situation spécifique du pays. Par conséquent les données que rassemblera le SICIAV national, les objectifs et les méthodes danalyse, et les produits qu'il élaborera et diffusera dépendront en définitive de qui les utilisera, et à quelles fins. Bien que le contenu de ces produits dinformation doive être déterminé par les besoins des utilisateurs, certains produits types et leurs principales caractéristiques sont décrits ci-après.
24. Afin de disposer dun cadre initial pour la programmation nationale et pour pouvoir suivre lavancement en direction des buts définis par le Sommet, il est nécessaire de procéder à une évaluation initiale pour établir les références indispensables au suivi de linsécurité alimentaire et la vulnérabilité dans le pays, et faire une analyse préliminaire des causes sous-jacentes.
25. Dans beaucoup de pays, une évaluation de la situation de la sécurité alimentaire peut avoir été faite récemment, en vue de létablissement des documents préparatoires du Sommet mondial de lalimentation, ou aussitôt après. Il est alors inutile de répéter ce travail. Dans dautres pays, une grande partie des informations de référence est sans doute déjà disponible, soit dans l'un ou l'autre des rapports récents d'évaluation ou dans les bases de données existantes et rapports denquêtes récents. Il sera néanmoins sans doute nécessaire détablir un rapport SICIAV de référence, qui fera la synthèse de ces informations. Celles-ci pourront être compilées et présentées sous forme de tableaux, graphiques et cartes récapitulatives, et ne devraient pas donner lieu à la rédaction de rapports trop prolixes ou de caractère magistral. Les rapports d'information de référence devront en général être mis à jour au moins une fois tous les dix ans, sinon plus souvent.
26. Les rapports de suivi interprètent les indicateurs clé qui sont régulièrement recueillis par les divers systèmes nationaux et infranationaux de collecte de données à des fins diverses. Les rapports de suivi ont pour objet de signaler des infléchissements indésirables des tendances à moyen terme et davertir de limminence de perturbations du système dapprovisionnements alimentaires au niveau national ou infranational. Des rapports évaluant la situation actuelle devraient idéalement être publiés à intervalles réguliers et faire le point des besoins des utilisateurs dans le pays, et fournir les éléments que pourra demander le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), conformément aux engagements du Sommet mondial de lalimentation.
27. La fréquence de la collecte de données et des rapports sera déterminée par des considérations de coût ainsi que par les besoins des utilisateurs. Les rapports de suivi et dévaluation seront généralement établis à intervalles réguliers, au moins annuellement, et les rapports dalerte rapide plus fréquemment encore. Les données les plus difficiles et les plus coûteuses à recueillir pourront être mises à jour à intervalles moins rapprochés. Il conviendra détablir un calendrier de mise à jour périodique des données les plus coûteuses à recueillir; les évaluations détaillées portant sur une gamme plus large de données que les simples indicateurs de suivi pourront être faites à cette occasion, les cas échéant tous les trois à cinq ans. Les évaluations approfondies seront très probablement plus révélatrices des changements profonds dans les causes de linsécurité alimentaire et la vulnérabilité que les rapports annuels de suivi. Ces évaluations approfondies périodiques pourront servir à mettre à jour les données de référence au regard desquelles les progrès sont mesurés, et, comme de besoin, pourront permettre détablir de nouvelles valeurs de référence pour le suivi ultérieur.
28. Les études d'évaluation permettent dévaluer a posteriori limpact des politiques et des programmes visant à réduire linsécurité alimentaire et la vulnérabilité, tandis que les études de faisabilité permettent destimer par anticipation les avantages futurs et les coûts associés aux différentes options politiques et aux différents choix dintervention. Ces deux types détudes livrent des informations essentielles pour assurer l'utilisation la plus efficace possible de ressources publiques rares dans la programmation de la sécurité alimentaire. Au niveau infranational par exemple, les résultats de ces études peuvent guider la formulation de programmes communautaires d'action participative. Au niveau national, elles peuvent aider à concevoir ou à réorienter les programmes nationaux daide alimentaire (dans le court terme) et les politiques et programmes nationaux plus ambitieux de sécurité alimentaire (à plus long terme). Aux niveaux tant local que national, les informations résultant de ces études revêtent une importance capitale pour la formulation des demandes daide extérieure. Enfin, au niveau mondial, les informations données par létude des politiques générales permettent de guider la programmation des investissements, de lassistance technique et de laide alimentaire internationale. Ces études sont en général réalisées en fonction des besoins.
29. Les progrès des technologies informatiques ont facilité l'application des techniques de cartographie, en particulier celles des SIG, pour analyser et représenter les informations complexes relatives à linsécurité alimentaire et à la vulnérabilité dune manière qui favorise grandement la compréhension et la prise de décision. Les cartes générées à partir de données géo-référencées permettent de visualiser aisément la localisation des groupes de population et les zones géographiques vulnérables ou frappées par linsécurité alimentaire. Une fois cartographiés les problèmes ou les risques, une foule dautres données permettant de comprendre et de suivre la situation alimentaire des personnes vulnérables peuvent être superposées à la carte physique de base. Ces techniques permettent de communiquer une grande quantité d'informations sous une présentation simple, et peuvent aussi servir doutil danalyse. Toute une gamme doutils conviviaux de SIG sont maintenant disponibles pour être utilisés sur des ordinateurs personnels dun coût abordable. L'investissement dans le matériel et le logiciel appropriés, et la formation de techniciens nationaux à leur utilisation seront des facteurs essentiels pour la mise en place de SICIAV nationaux modernes et efficaces.
30. L'information en elle-même n'est rien si elle ne parvient pas à ceux qui en ont besoin, si elle ne peut être facilement assimilée et si elle nest pas effectivement exploitée. Les systèmes nationaux d'information doivent élaborer des approches et des plans de diffusion qui assurent que ces conditions soient satisfaites. Un bon point de départ pourra consister à évaluer les besoins des utilisateurs pour sassurer que les attentes des décideurs en matière dinformation sont correctement identifiées. La participation des décideurs aux stades initiaux de la planification des divers types denquêtes permettra aussi utilement de leur donner un sentiment de maîtrise des résultats finals. Les rapports devront ensuite être établis sans perdre de vue les besoins, les intérêts et les perspectives spécifiques d'utilisateurs bien ciblés. Pour la plupart des utilisateurs, les rapports prolixes qui présentent de trop grandes quantités de données et dinformations, et couvrent une gamme trop large de sujets, sont moins efficaces que les rapports thématiques concis qui traitent des points précis intéressant un groupe particulier de lecteurs.
31. La manière dont les informations sont présentées est elle aussi capitale. Les analyses doivent être transparentes et faciles à comprendre. Les résultats devraient être présentés de manière lisible, de sorte quil soit facile den tirer des conclusions. A cet effet, on utilisera aussi souvent que possible des cartes et des graphiques clairs, qui retiennent le regard, et mettent en évidence des relations et des structures complexes de sorte quelles puissent être rapidement saisies par les décideurs politiques. Selon les capacités technologiques du pays, des supports autres que les documents imprimés, par exemple la radio, les affiches, les réunions publiques, et les réseaux informatiques pourront être mis à contribution pour communiquer l'information et les rapports générés par le SICIAV national. Les ateliers ayant vocation de présenter et de discuter les résultats avec des groupes spécifiques d'utilisateurs pourront être un moyen extrêmement efficace daider les décideurs à interpréter et à sapproprier les résultats, et à en tirer les conséquences dans la perspective des politiques à mener.
32. Plusieurs mesures peuvent contribuer à renforcer les systèmes nationaux d'information dans le cadre du SICIAV de telle manière que les institutions nationales permanentes en soient renforcées et que lengagement politique soit mobilisé pour en assurer la durabilité. Sont présentées ci-après diverses actions qui pourront être entreprises comme de besoin, selon les situations particulières des pays. Bien sûr toutes les étapes mentionnées ne devront pas nécessairement intervenir dans lordre de leur mention, ni dans tous pays.
33. Dans les pays où les décideurs politiques ne sont pas encore pleinement conscients du caractère indispensable de systèmes solides d'information sur linsécurité alimentaire et la vulnérabilité, il conviendra de sefforcer de les informer de la nature de ces systèmes et de les sensibiliser à leurs avantages potentiels. Cette étape est essentielle pour susciter la volonté politique nécessaire à la réussite. Divers moyens peuvent être mis en oeuvre. Des activités dinformation individuelle peuvent être menées à lintention des hauts fonctionnaires des ministères concernés par la sécurité alimentaire, ainsi que des responsables de la planification générale du développement et de laffectation des ressources, pour sassurer qu'ils comprennent en quoi les produits d'information peuvent ajouter une valeur directe à leur travail. Les ateliers de sensibilisation réunissant des personnalités décisives des ministères concernés peuvent aussi contribuer utilement à déterminer la formulation d'une politique nationale officielle, et à parvenir à un accord sur la nécessité et sur les mécanismes dune coopération trans-sectorielle et interministérielle étroite en vue de la mise en commun d'informations et de données capitales.
34. Un point focal national devra être désigné pour jouer un rôle de catalyseur et / ou de coordination et lancer la mise en oeuvre des activités SICIAV. Par la suite, le point focal aura mission dorganiser la gestion des réseaux de bases de données SICIAV partagées qui pourront être créées, de produire et de diffuser les rapports de synthèse du SICIAV, et dentretenir les liens avec les bases de données et les organisations internationales compétentes.
35. Le choix du point focal appartient strictement aux instances nationales, et devrait être basé sur des considérations d'efficacité. Les pays pourront désigner une personnalité, un service dinformation existant, ou un département de ladministration publique. En procédant à ce choix, les pays devraient tenir compte du fait que ce point focal devra avoir autorité pour communiquer officiellement avec les différents systèmes d'information exploités par les différents ministères techniques, services de lEtat indépendants, ONG et autres organisations du secteur privé, et obtenir leur coopération. Ainsi, plutôt que de choisir un point focal dans les ministères techniques, les pays pourront souhaiter confier ces fonctions de point focal à un service ou à un département traditionnellement chargé de coordonner les travaux trans-sectoriels ou interministériels, par exemple le Cabinet de la Présidence ou du Premier ministre, le ministère de la Planification, le ministère des Finances, ou le Bureau central de statistique.
36. La première tâche du point focal pourra être détablir un réseau de collaboration qui mettra en relations tous les systèmes opérationnels des services qui génèrent ou utilisent des informations et des données intéressant le SICIAV. Ce réseau aura pour objet de favoriser sur une base permanente et continue l'échange d'informations, la planification et la coopération. Bien qu'il puisse ne pas être nécessaire détablir une nouvelle structure institutionnelle exigeant des ressources additionnelles, le réseau devra au minimum établir des règles de procédure pour la prise de décisions et létablissement de rapports, et les participants devront être habilités à sexprimer au nom de leurs institutions respectives sur les questions d'information relatives à la sécurité alimentaire.
37. Lune des premières missions du réseau pourra être de conduire une évaluation des besoins d'information des utilisateurs. Cette évaluation aura pour objet didentifier les principaux types d'information dont ont besoin les différents utilisateurs et détablir des priorités entre ces besoins, et de définir la périodicité et la présentation des communications. L'évaluation pourra être faite dans le cadre de réunions, au moyen de questionnaires ou par des entrevues individuelles. Il importera dassurer que tous groupes d'utilisateurs potentiels, aux niveaux national et infranational, aient véritablement loccasion dexprimer leurs besoins. Pour recenser de manière complète et exacte les besoins des utilisateurs potentiels qui n'ont jusque là pas eu accès aux informations déjà disponibles, il pourra être nécessaire de prévoir plusieurs séries de réunions ou dentretiens afin didentifier les types informations les plus utiles. A mesure que le SICIAV national se développera, le point focal devra périodiquement solliciter des utilisateurs des informations en retour pour suivre les progrès accomplis et identifier les secteurs dans lesquels dautres améliorations peut être obtenues.
38. Une fois que les principaux besoins d'information des décideurs concernés par la sécurité alimentaire auront été identifiés et sériés, le réseau pourra effectuer linventaire des informations et des données disponibles, puis évaluer dans quelle mesure les systèmes d'information existants permettent de répondre à ces besoins. Cette évaluation pourra prendre en compte la gamme de données et les types d'informations, leur portée, leur périodicité, leur qualité, les procédures de traitement et de gestion des données, les méthodes danalyse et les méthodes de diffusion. Cette évaluation aura pour effet pratique didentifier les faiblesses ou les lacunes dans la réunion des informations prioritaires, et dindiquer dans quels domaines il peut y avoir chevauchement des travaux, ou si la collecte dinformations non prioritaires peut le cas échéant être suspendue. L'évaluation devrait porter sur la collecte des données, leur gestion, leur traitement, leur analyse, et leur diffusion.
39. Les résultats de lévaluation des besoins d'information d'utilisateurs, et l'inventaire et lévaluation des systèmes d'information actuels permettront de jeter les bases dune stratégie visant à améliorer les systèmes nationaux d'information du réseau SICIAV. Cette stratégie devrait définir un ensemble prioritaire d'informations indispensables aux décideurs nationaux et un faisceau d'objectifs vérifiables. Sur la base de ces objectifs, un plan de travail national établira alors un programme d'initiatives et dactivités propres à réaliser les objectifs. Les actions à engager pourront notamment consister à opérer des changements institutionnels pour réaliser plus grande intégration des informations dans chacun des secteurs et des ministères, et entre eux, à mettre en oeuvre de nouvelles technologies et méthodologies, à valoriser les ressources humaines, et à investir dans de nouveaux matériels et logiciels. Les initiatives possibles dans les domaines de la collecte et de la gestion des données, de leur analyse et de leur diffusion devraient être envisagées systématiquement, à partir des résultats de l'évaluation. Le plan devrait être conçu en modules ou en étapes incrémentielles, de sorte que les opérations prioritaires soient menées en séquence logique, compte tenu des ressources. Les besoins de ressources intérieures pour mener à bien le plan, et les domaines prioritaires ayant besoin dapports extérieurs seront clairement identifiés.
40. Pour que les activités SICIAV soient durables, elles doivent emporter ladhésion des décideurs politiques, et recevoir deux un appui adéquat et continu. Pour quil en soit ainsi, elles doivent en premier lieu livrer des produits d'information utilisables et utiles qui sachent convaincre les décideurs que le système d'information mérite leur soutien. Mais faire du bon travail ne saurait suffire si les décideurs lignorent. Le réseau national SICIAV doit aussi prévoir dans son programme non seulement de maximiser l'utilité et la qualité de ses informations (considérations propres à la partie offrante) mais encore de mettre en oeuvre des stratégies spécifiques de renforcement de la demande de bons produits d'information. La diffusion ciblée de produits bien présentés auprès des décideurs et des autres groupes influents dutilisateurs potentiels d'information pourra considérablement contribuer à produire cet effet. Associer à la diffusion des produits publiés des ateliers venant à point nommé, bien ciblés et largement annoncés, faisant intervenir des décideurs en vue et dautres groupes d'utilisateurs, pourra renforcer considérablement le soutien.
41. La plupart des gouvernements nationaux fournissent dores et déjà beaucoup de données et dinformations du type SICIAV aux institutions internationales dans le cadre daccords de coopération bien établis. A mesure que se mettra en place un SICIAV mondial, il pourra devenir nécessaire de demander de petites quantités de données supplémentaires pour permettre de mieux suivre l'avancement en direction des objectifs du Sommet mondial de lalimentation et dautres accords internationaux. En outre, à mesure que les systèmes nationaux d'information sont renforceront, les gouvernements nationaux disposeront dinformations plus complètes à communiquer dans le cadre de leurs rapports ordinaires. La nature et la configuration exactes du SICIAV mondial sont encore en cours de discussion et de planification, mais il est vraisemblable qu'il rassemblera et analysera un sous-ensemble des indicateurs actuellement générés par les réseaux nationaux SICIAV, qui seront appelés à devenir communs aux différents pays. Cela permettrait deffectuer des analyses et des comparaisons entre pays, conformément aux voeux du CSA. Il est peu vraisemblable que cela exige des gouvernements quils établissent de nouvelles filières de rapports pour les informations spécifiques des SICIAV. Au contraire, la majeure partie sinon lintégralité des informations des SICIAV pourra être acheminée par les voies de communications existantes aux gestionnaires actuels des bases de données internationales.