SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL |
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Une mission d’évaluation FAO/PAM des récoltes et des disponibilités alimentaires a été entreprise en Afghanistan du 15 juin au 8 juillet 2003, pour examiner les estimations de la récolte céréalière 2003 et prévoir les importations céréalières nécessaires pour la campagne de commercialisation 2003/04 (juillet à juin). La mission s’est largement appuyée sur les données recueillies dans le cadre de l’évaluation nationale de la production agricole (NCOA) réalisée par le ministère de l’agriculture et de l’élevage (MAAH) et la FAO, avec le soutien du ministère du redressement et du développement rural (MRRD) et du PAM dans 30 des 32 provinces du pays. Les membres de la mission se sont entretenus avec des fonctionnaires d’État, des représentants des institutions spécialisées des Nations Unies, des bailleurs d’aide bilatérale et multilatérale et des ONG locales et internationales; elle a par ailleurs effectué des visites de terrain dans les principales provinces agricoles du nord et de l’ouest du pays qui ont permis d’apporter des modifications mineures aux données de l’évaluation nationale de la production agricole. Elle a également tiré profit du savoir-faire de l’USGS (United States Geological Survey) en matière d’agrométéorologie. Les études et rapports spécialisés disponibles ont été passés en revue et on a analysé les indices satellitaires de végétation (NDVI) et les courbes de fusion nivale.
La mission a constaté que les précipitations plus favorables et mieux réparties enregistrées au cours de l’actuelle campagne agricole dans les grandes régions de production et l’utilisation accrue d’engrais et de semences améliorées ont permis une récolte céréalière record, tant dans les zones de culture pluviale qu’irriguée. La sécheresse a toutefois persisté dans les provinces du sud et du sud-ouest. La faible activité des ravageurs, l’efficacité de la lutte et la distribution d’intrants agricoles en temps opportun ont également eu des effets positifs sur les rendements agricoles.
Selon les prévisions globales de la mission, la production céréalière totale de l’Afghanistan en 2003 devrait s’établir à environ 5,37 millions de tonnes, dont 4,36 millions de tonnes de blé, 410 000 tonnes d’orge, 310 000 tonnes de maïs et 291 000 tonnes de riz usiné (la récolte de ces deux dernières céréales devant intervenir en septembre). À ce niveau, la production céréalière serait la meilleure jamais enregistrée et représenterait une amélioration de quelque 50 pour cent par rapport à la bonne récolte de l’année passée. De ce fait, les besoins d’importations céréalières pour la campagne commerciale 2003/04 (juillet à juin) devraient chuter à environ 392 000 tonnes, soit environ un quart du volume de l’année dernière. Ces besoins devraient être couverts par les importations commerciales.1
Les pluies ont également été bénéfiques pour d’autres cultures, les cultures maraîchères notamment. L’amélioration des pâturages et les disponibilités accrues d’aliments pour bétail laissent en outre bien augurer de la situation de l’élevage. La réduction des services vétérinaires et des programmes de vaccination a cependant entraîné une recrudescence des maladies animales, la fièvre aphteuse notamment, ce qui a globalement ralenti la reprise. L’offre de produits et d’animaux d’élevage n’est pas encore revenue aux niveaux d’avant la sécheresse. Le recul de l’offre se traduit par une augmentation des prix du bétail et la persistance des importations de bêtes depuis les pays voisins.
Du fait de l’offre abondante, les prix moyens du blé ont brutalement chuté dans certaines des provinces qui ont enregistré un excédent de production, comme Kunduz, Takhar, Bughlan et Balkh. Dans d’autres régions, les prix se situent juste au-dessus du seuil de rentabilité et l’on s’attend à ce qu’ils tombent en deçà du coût de production dès que le gros de la récolte arrivera sur le marché. Les augmentations salariales ont aussi fortement poussé les coûts de production à la hausse cette année. De plus, les termes de l’échange se sont retournés contre les agriculteurs, car les prix de tous les autres biens de consommation ont augmenté par rapport aux prix céréaliers. Cela signifie qu’un sac de blé rapporte aujourd'hui bien moins que par le passé et donc, que le pouvoir d’achat des agriculteurs a reculé. Par ailleurs, la fermeture du tunnel de Salang en raison des travaux de réfection prévus fera encore baisser les prix céréaliers dans le nord du pays, tout en empêchant les flux de céréales vers les régions déficitaires du sud. Sur certains marchés, les prix du blé ont légèrement remonté vers la fin juin, suite à des rumeurs d’achats locaux.
La bonne récolte attendue, les prix modérés et l’amélioration des possibilités d’emploi, tant en zones rurales qu’urbaines, du fait du regain de croissance et d’activité économique devraient améliorer l’accès à la nourriture de la plupart des ménages. La faiblesse des prix céréaliers – surtout s’ils continuent de chuter en deçà des coûts de production – pourrait cependant démobiliser les agriculteurs et les acculer encore davantage à l’endettement. L’insuffisance des moyens de stockage et des capacités financières des négociants du privé que l’on a constatée dans les zones à excédent de production, la pénurie de services bancaires et de facilités de crédit, auxquelles s’ajoute le manque de développement des infrastructures – notamment routières – risquent de faire obstacle à l’entreposage des céréales sur de longues périodes et au transport des produits des régions à excédent de production aux régions déficitaires.
Par ailleurs, en dépit de l’augmentation de la production agricole en 2003 et d’un meilleur accès à la nourriture du fait de l’accroissement des revenus non agricoles et de la baisse des prix alimentaires, de nombreux ménages vulnérables demeurent confrontés à l’insécurité alimentaire et seront donc tributaires de l’aide humanitaire en 2003/04. Les années de conflit, exaspérées par la sécheresse, ont laissé derrière elles des invalides de guerre, des pertes humaines, des populations déplacées, des pertes importantes dans l’élevage, des outils de production ravagés, un cumul de dettes et une incapacité à tirer profit du regain d’activité agricole ou de la reprise économique constatés dans plusieurs régions du pays. Il est essentiel d’engager en temps opportun une action alimentaire efficace pour aider les plus pauvres à reconstruire les moyens nécessaires à leur subsistance. Plusieurs institutions collaborent actuellement à une évaluation nationale de la vulnérabilité et des risques entreprise dans l’ensemble du pays et dont les résultats, attendus à la fin septembre ou début octobre, permettront de déterminer l’ampleur et la répartition des secours en 2003/04.
Les stocks d’aide alimentaire, principalement composés de blé et de riz, sont estimés à environ 114 000 tonnes. Si les besoins devaient être supérieurs, on procèdera à des achats sur le marché local si tant est qu’il puisse satisfaire la demande. Le calendrier et le volume des achats seront étudiés avec soin afin de ne pas provoquer une inflation des prix céréaliers qui auraient pour effet de mettre les céréales hors de portée des ménages les plus pauvres.
La reprise rapide et durable de l’économie afghane – notamment de l’agriculture – exigera des investissements soutenus dans le secteur agricole, en particulier pour réparer, développer et entretenir les systèmes d’irrigation et favoriser l’accès au crédit rural.
L’Afghanistan est un pays enclavé de 652 000 kilomètres carrés. Il occupe une position stratégique, bornée au nord par les plaines d’Asie centrale et les montagnes des pays de la CEI (Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan), par la Chine au nord-est, le Pakistan à l’est et au sud, et la République islamique d’Iran à l’ouest. Environ 12 pour cent seulement de la surface totale du pays se prêtent à l’agriculture, dont 3 pour cent sont couverts de forêts, quelque 46 pour cent sont des pâturages permanents et les 39 pour cent restants se trouvent en zone montagneuse.
Plus de deux décennies de troubles civils et la grave sécheresse qui a duré de 1999 à 2001 ont laissé l’Afghanistan dévastée. Les infrastructures matérielles sont gravement endommagées, voire en ruines, par manque d’entretien ou simple destruction. Le secteur manufacturier et l’industrie alimentaire ont été quasiment réduits à néant. Les infrastructures agricoles ont également beaucoup soufferts pendant les troubles civils.
La Banque asiatique de développement (BAD) a estimé le PIB de l’Afghanistan pour 2002 à environ 4,4 milliards de dollars EU, soit un PIB par habitant de l’ordre de 170 à 200 dollars EU selon les estimations de la population totale que l’on utilise (voir la section 2.2). D’après les plus récentes estimations, le PIB est composé à 53 pour cent par les produits agricoles et forestiers, à 28 pour cent par l’exploitation minière et les industries légères, à 8 pour cent par les échanges et à 6 pour cent par le bâtiment. Les transports, les communications et les services comptent pour les 5 pour cent restants.
En 2002, la BAD a constaté une forte reprise dans les villes afghanes comme Kaboul, notamment dans le secteur du bâtiment et les services, sous l’impulsion des investissements de la communauté internationale et de l’aide d’urgence. Si la sécurité s’améliore, si les bailleurs maintiennent leurs contributions et si le gouvernement demeure résolu à gérer rigoureusement la situation économique, la BAD prévoit une forte expansion de l’économie afghane en 2003/04, avec un taux de croissance qui pourrait selon elle largement dépasser les 10 pour cent. On enregistrera très certainement des taux de cet ordre étant donné que l’on part d’une base très faible et que les pénuries d’eau consécutives aux années de sécheresse ont maintenant diminué.
Tout le pays est concerné par le commerce intérieur tandis que les échanges sont très dynamiques avec les pays frontaliers, particulièrement avec le Turkménistan au nord, la République islamique d’Iran à l’ouest et le Pakistan à l’est et au sud. Les systèmes de transport et de communication défaillants poussent cependant les coûts des transactions à la hausse et font obstacle au plein développement des possibilités d’échange, tant au sein du pays qu’avec les pays voisins.
En octobre 2002, le Bureau central de la statistique a publié son premier Indice des prix à la consommation (IPC) depuis 1987, qui couvre la seule ville de Kabul. Après avoir enregistré des augmentations mensuelles de un pour cent en moyenne durant les premiers mois de 2002, l’IPC a grimpé de 16 pour cent en septembre, de 12,4 pour cent en octobre et de 22,7 pour cent en novembre 2002. Ces taux d’inflation très marqués sont principalement dus à la baisse du taux de change consécutive aux spéculations auxquelles a donné lieu l’introduction des billets de la nouvelle monnaie unifiée, en octobre 2002. En décembre 2002 et janvier et février 2003, l’IPC a cependant baissé de 4,4 pour cent, 3,8 pour cent et 1,4 pour cent respectivement, illustrant l’appréciation de la nouvelle monnaie afghani. Celle-ci s’échangeait à raison de 1 000 anciens afghani pour un nouveau; sous l’effet des spéculations, elle s’est tout d’abord dépréciée et s’échangeait à 70 afghani pour 1 dollar EU dans les semaines qui ont suivi son introduction en octobre; elle a ensuite rebondi aux alentours de 45 afghani pour 1 dollar EU en décembre 2002 (soit un taux analogue à celui en vigueur avant son introduction à la mi-septembre). En juin 2003, elle s’échangeait à 48 afghanis pour 1 dollar EU.
Les pouvoirs publics afghans n’ont pas publié de statistiques commerciales depuis 1992. Une étude financée par la Banque mondiale évalue le total des échanges afghans en 2000 à 2,5 milliards de dollars EU, dont environ 1,2 milliard d’importations et 1,3 milliard pour les exportations. Signalons toutefois qu’une proportion importante des exportations totales estimées correspond à des réexportations de marchandises sur les pays voisins. Actuellement, l’Afghanistan exporte des fruits et fruits à coque, des tapis, de la laine, des peaux de mouton et du coton sur le Pakistan, l’Inde, la Belgique, l’Allemagne, la Russie et les Émirats arabes unis. Des biens d’équipement, des produits alimentaires (notamment des céréales, du sucre et des huiles végétales), du textile, des produits pétroliers et des pneus sont importés du Pakistan, du Japon, du Kenya, de la Corée du Sud, du Turkménistan et de l’Inde.2 En janvier 2003, les États-Unis d'Amérique ont élargi le Système généralisé de préférences à l’Afghanistan et éliminé la perception de droits de douane sur un grand nombre de produits afghans introduits sur son territoire.
Le volume total des décaissements au titre de l’aide internationale s’est accru durant l’année écoulée et on l’estime à 1,3 milliard en 2002. Toutefois, moins de la moitié de ces fonds ont servi à la reconstruction (par opposition aux secours humanitaires) et la majorité des financements destinés à la reconstruction n’a pas transité par le budget de l’État. L’un des enjeux immédiats consistera à multiplier les financements alloués à la reconstruction et à en augmenter la part décaissée par les voies budgétaires publiques afin d’appuyer les priorités nationales, tout en s’efforçant de placer l’aide humanitaire sous la tutelle de l’État et du cadre national de développement.
Après quelques difficultés initiales, le gouvernement et les bailleurs de fonds ont travaillé de concert afin de doter le budget ordinaire des financements nécessaires pour l’exercice 2002/03, principalement par le biais du Fonds d’affectation spéciale pour la reconstruction de l’Afghanistan. Les revenus intérieurs ont bien augmenté par rapport au niveau très bas du début de l’année et pourraient même être supérieurs aux objectifs. Les efforts engagés pour ramener les recettes collectées dans les provinces sous le contrôle du budget national n’ont cependant pas encore abouti. Le budget a été exécuté conformément aux objectifs et le versement des salaires des fonctionnaires s’est régularisé même s’il subsiste des retards dans les provinces. Quasiment aucune dépense autre que salariale n’a cependant été engagée dans les provinces, d’où un échange peu efficace entre les pouvoirs publics et la population. Dans l’ensemble, le gouvernement a appliqué des politiques budgétaires et monétaires à la fois saines et prudentes.
Les estimations démographiques varient de manière importante et vont de 22 à 26 millions d’habitants. Le Bureau central de la statistique du gouvernement afghan intérimaire a réalisé en 2003 une étude qui a permis d’estimer la taille de la population actuelle à 22,2 millions d’habitants, soit 20,7 millions de sédentaires et 1,5 million de nomades.
Environ 12 pour cent de la surface totale du pays sont cultivables, dont 3 pour cent sont couverts de forêts, quelque 46 pour cent sont des pâturages permanents et les 39 pour cent restants se trouvent en zone montagneuse. L’agriculture est demeurée le pilier de l’économie afghane bien qu’elle ait largement souffert des décennies de guerre et des trois ans de sécheresse qui ont contribué à la dégradation des ressources naturelles. Étant donné la forte variabilité des précipitations et, par voie de conséquence, des rendements de culture pluviale, c’est principalement l’agriculture irriguée qui a fourni le gros des récoltes.
Le type et la taille des exploitations varient au sein des provinces et d’une province à l’autre, les exploitations faisant en moyenne entre 1 et 2 hectares. Les propriétaires sont fréquemment absents du fait de l’émigration des familles ou de certains de leurs membres vers des pays voisins et le métayage semble gagner du terrain dans la plupart des provinces.
Le blé est la céréale de base et compte pour environ 70 pour cent de la consommation céréalière totale du pays. On y cultive également le riz, le maïs, l’orge et les légumineuses. Les pommes de terre, les oignons et plusieurs variétés de fruits – melons, pastèques, abricots, grenades et raisin – sont aussi cultivés, tant pour la consommation intérieure que pour l’exportation. Les exportations de fruits secs et de fruits à coque, notamment les abricots et les amandes, demeurent une importante source de devises même si les échanges restent très éloignés de leurs niveaux des années 1980 où les fruits secs afghans représentaient un pourcentage important du marché mondial.
L’ Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) des Nations Unies a signalé dans un rapport publié en février 2003, que l’Afghanistan est redevenu en 2002 le premier producteur mondial de pavot à opium, avec une production estimée à 3 400 tonnes, contre 185 tonnes en 2001. L’Office des Nations contre la drogue et le crime (UNODC) indique dans son rapport de mai que la récolte 2003 de pavot à opium en Afghanistan pourrait être au moins aussi importante que celle de 2002. Le fort endettement des ménages (auxquels nombre de prêts sont consentis à valoir sur les récoltes futures de pavot) aurait forcé nombre d’entre eux à s’engager à cultiver du pavot pendant un certain nombre d’années. Tant que la culture du pavot à opium demeurera la principale source de crédit rural des ménages, les interventions menées en vue de son élimination se heurteront à de multiples obstacles qui viendront contrecarrer la viabilité des progrès enregistrés. Le rapport complet de l’UNODC sur la culture du pavot à opium en 2003 devrait être disponible sous peu.
Depuis 1976 où la production céréalière avait culminé à 4,5 millions de tonnes, l’Afghanistan n’a plus été en mesure de combler ses besoins de céréales. Dès 1978, les troubles civils ont contribué à une chute progressive de production qui a perduré tout au long des années 1980 pour atteindre son niveau le plus bas en 1990 où elle ne représentait plus que 60 pour cent du niveau de 1976. Au début des années 1990, elle a entamé une lente remontée et la meilleure récolte depuis 1978 a été engrangée en 1998, grâce à un ensemble de facteurs positifs, notamment des pluies favorables et une amélioration de la sécurité dans le sud et la plupart des régions orientales. Cependant, la grave sécheresse qui a sévi pendant trois années consécutives (de 1999 à 2001) a quasiment ruiné l’agriculture pluviale et gravement entravé l’agriculture irriguée. L’année dernière, la production céréalière globale a beaucoup augmenté, surtout en raison de précipitations favorables, et elle a poursuivi sa forte reprise en 2003, pour la deuxième année consécutive, principalement grâce aux pluies mieux réparties enregistrées dans les grandes régions agricoles.
L’Afghanistan est un pays aride/semi-aride dont la production agricole dépend totalement des précipitations ou de l’irrigation. La campagne agricole 2002/03 a dans l’ensemble bénéficié de pluies bien réparties et de chutes de neige abondantes. Comme l’illustre la Figure 1 ci-dessous, les précipitations enregistrées dans la plupart des régions du pays sont comparables aux moyennes à long terme. Au cours des trois années précédentes (1999 -2001) marquées par la sécheresse, le régime des pluies était nettement inférieur aux moyennes à long terme.
À partir de décembre 2002, un vaste réseau de stations météorologiques a été mis en place par l’Unité de surveillance de la sécurité alimentaire, conjointement administré par le ministère de l’agriculture et de l’élevage et la FAO. Le réseau se compose de 41 pluviomètres et 5 stations autonomes classiques répartis sur l’ensemble du pays. Il est venu combler les importantes lacunes des services d’information météorologique qui ont été perturbés au cours des dernières années par la guerre, le changement de gouvernement et le pillage consécutif des stations météorologiques.
Figure 1. Afghanistan: Régime des pluies dans diverses zones d’Afghanistan,
campagne agricole 2002/03
Des analyses complémentaires des données météorologiques collectées depuis janvier grâce au réseau récemment installé montrent que les plus fortes pluies enregistrées en 2003 (59 pour cent du total des précipitations pour l’ensemble de la saison) sont tombées entre la mi-février et la mi-mars, avec un maximum enregistré à Kunduz (68 pour cent) et un minimum à Farah (47 pour cent). Les pluies survenues en novembre et décembre 2002 ne sont pas prises en compte dans cette analyse.
Les chutes de neige – dont l’agriculture irriguée est tributaire dans la plupart des régions – ont été importantes pendant les mois d’hiver, notamment en février, avec 120 cm de neige fraîche enregistrés à Jabul Saraj (Province de Parwan). Pour la seule journée du 17 février 2003, l’apport neigeux à Mazar-I-Saharif, Hirat et Kaboul a été de 18 cm tandis que 14 cm ont été enregistrés à Logar. Au plan régional, les chutes de neige ont été concentrées sur le nord-ouest, le centre est et l’extrême nord-est, l’apport maximal ayant intéressé le centre est. Les températures sont restées inférieures aux moyennes à long terme pendant les mois de février et mars et proches, voire supérieures à la moyenne, durant le reste de l’année. Les profils de l’indice de végétation (NDVI) qui illustrent tous les dix jours les niveaux de biomasse, du début de la saison de croissance en mars à la fin mai, mettent en évidence une meilleure couverture végétale que celle de l’année dernière dans les provinces du nord, du nord-est et de l’ouest d’où vient le gros de la production céréalière nationale cultivée en sec.
Au début du mois de juin, des chutes de grêle localisées dans certaines régions du nord-ouest du pays, notamment dans la province de Hirat (district de Kohsan) ont gravement endommagé les cultures. Dans plusieurs zones du pays, les arbres fruitiers ont aussi beaucoup souffert des fortes gelées.
D’après les estimations, les superficies ensemencées en céréales ont augmenté de 27 pour cent en 2003 par rapport à l’année précédente. Les emblavures de blé pluvial ont grimpé d’environ 77 pour cent par rapport à 2002. Dans la région du nord en particulier, les superficies ont presque triplé par comparaison avec l’an dernier. Cette augmentation est essentiellement due aux pluies abondantes et régulières, surtout dans les principales zones de culture pluviale des provinces du nord, et à la mise en culture de terres laissées en jachère depuis trois ou quatre ans à cause de la sécheresse. On a par ailleurs constaté une emprise croissante des cultures en sec sur des zones habituellement vouées aux pâturages et qui, selon les estimations, pourrait représenter jusqu’à 15 pour cent de l’ensemble des terres d’agriculture pluviale. L’apport d’intrants agricoles, les semences notamment, a également été convenable.
La superficie des cultures irriguées aurait augmenté d’environ un pour cent par rapport à l’an passé. Malgré des pluies abondantes sur le nord du pays, on a cependant constaté par rapport à l’année précédente un recul des périmètres cultivés sous irrigation qui est principalement dû à des changements dans la gestion des eaux d’irrigation sur les rivières de Khulm, Balkh-ab, Ab-e-Safid et Shirin-Tagab. Un volume d’eau plus important a été prélevé en tête et en milieu de système, et une bonne partie des terres situées en queue de système n’a pas été mise en culture du fait des incertitudes liées à l’apport d’eau.
Selon les estimations, les superficies plantées en orge et cultivées en sec ou sous irrigation auraient augmenté d’environ 17 pour cent tandis que l’on prévoit un léger accroissement des périmètres irrigués plantés en céréales d’été, riz et maïs qui seront récoltés en septembre, du fait de l’abondance d’eau dans les principaux bassins hydrographiques à l’époque des semis.
Semences
Des informations de source secondaire et les conclusions des missions successives indiquent que plus de 90 pour cent des agriculteurs conservent sur leurs propres récoltes des semences qu’ils réutilisent d’une année sur l’autre, ce qui constitue le moyen le plus simple, le plus sûr et le moins coûteux de garantir l’accès aux semences. À défaut, ils choisiront d’emprunter des semences localement ou de les acheter sur le marché local. Dans la plupart des cas, les agriculteurs identifient les semences qu’ils préfèrent et sélectionnent les échantillons qui sont les mieux adaptés à leur situation et leur sont familiers. Ils connaissent le nom et l’origine des semences de variétés de blé mises sur le marché au cours des dix dernières années, notamment Kauz, Pamir 94 et Roshan 96, qui se sont maintenant taillées une réputation et ont été observées dans toutes les provinces visitées. Elles sont connues pour bien réagir aux applications d’engrais si l’eau ne manque pas.
Une enquête sur l’agriculture d’hiver, conjointement réalisée par MAAH/MRRD/FAO/PAM de décembre 2002 à janvier 2003 dans 104 districts de 30 provinces afghanes, a mis en évidence une utilisation généralisée des semences améliorées. Les ménages inclus dans l’enquête avaient utilisé des semences améliorées introduites dans les 10 dernières années sur environ 54 pour cent des superficies plantées en blé en 2003 (28 pour cent pour les semences du programme FAO et 26 pour cent pour les semences provenant d’autres sources). Sur les emblavures restantes (46 pour cent), des semences locales ou introduites depuis plus longtemps ont été employées, comme la variété « Zardana » d’usage courant dans le nord du pays. L’enquête sur l’agriculture d’hiver et l’évaluation nationale de la production agricole ont cependant toutes deux révélé une moindre utilisation des semences améliorées dans les provinces de Faryab, Sari Pul et Ghor.
Engrais et pesticides
L’enquête sur l’agriculture d’hiver et les observations de la mission ont montré que les agriculteurs afghans sont pour la plupart conscients de l’utilité des engrais et de la qualité de plusieurs produits en vente dans les bazars. Les ménages inclus dans l’enquête ont déclaré avoir utilisé davantage d’engrais pour la campagne agricole 2002/03 que l’année précédente, la superficie de terres enrichies ayant augmenté de 22 pour cent. D’après les résultats de l’enquête, la quantité moyenne d’engrais utilisée – tous produits confondus – est de l’ordre de 180 kilos à l’hectare et ne concerne que les terres irriguées et essentiellement celles plantées en blé. Les taux les plus importants pour 2002 ont été enregistrés dans les basses terres de Juzjan, Balkh et Samangan, avec 309 kilos à l’hectare, dans la région du nord-est, avec 275 kilos à l’hectare, suivie de près par les régions du centre et de l’est, avec 262 kilos à l’hectare. À l’autre extrême se trouvent les provinces du sud-ouest où l’utilisation d’engrais est limitée à 65 kilos à l’hectare, ce qui peut en partie s’expliquer par la persistance de la sécheresse. Globalement, 78 pour cent des agriculteurs interrogés qui cultivent du blé en culture irrigué ont indiqué avoir eu recours aux engrais.
En matière d’application d’engrais, on a observé les pratiques suivantes:
1 application de phosphate diammonique au moment des semis (ce qui correspond à une moyenne pour une densité de semis de 152 kilos à l’hectare).
1 à 2 applications d’urée au printemps et à l’épiaison (de nouveau équivalent à la densité de semis mais parfois deux fois ce taux)
Énergie agricole
Les membres de la mission ont constaté une très forte demande de main-d'œuvre en juin et début juillet, notamment dans les grandes provinces agricoles du nord, d’où une augmentation des prix de la main-d'œuvre qui ont quasiment doublé par rapport à l’année précédente. La plantation et le repiquage des cultures d’été (secondes récoltes), comme le riz et le maïs, ont intensifié les travaux de construction et les échanges, ce qui a conforté la demande de main-d'œuvre. Dans le pays, les salaires journaliers moyens vont de 90 afghanis (1,9 dollar EU) à 250 afghanis (5,2 dollars EU) selon la région et le type de travail. En zones rurales, la demande de main-d'œuvre est essentiellement saisonnière; on enregistre à l’heure actuelle une plus grande régularité de l’emploi et de meilleurs salaires dans les villes et les zones proches des centres de districts. Bien que les récoltes n’aient pas vraiment souffert d’une pénurie de main-d'œuvre, on a noté quelques retards dans certaines régions du nord.
Les tracteurs sont d’un usage fréquent et ils sont davantage utilisés que par le passé, tant dans l’agriculture pluviale qu’irriguée. L’enquête 2002/03 sur l’agriculture d’hiver a révélé qu’environ 48 pour cent des terres (de culture pluviale et irriguée) des ménages considérés sont cultivées à l’aide d’un tracteur. Il faut peut-être y voir la conséquence d’une pénurie de bêtes de trait – notamment des bœufs – depuis la longue sécheresse et la lente reprise de l’élevage.
Maladies et ravageurs des cultures
Dans certaines provinces septentrionales, des infestations de criquets marocains ont été éradiquées grâce à la mise en commun des ressources de plusieurs organisations, dont la FAO et des ONG telles que GOAL qui ont travaillé en étroite collaboration avec le ministère de l’agriculture et de l’élevage. La mission a toutefois observé des essaims de criquets dans les provinces de Samangan et Bughlan, à la fin juin 2003. Aucune flambée des maladies fréquentes, comme la rouille jaune du blé, n’a été signalée. La punaise des céréales qui est un ravageur commun n’a été signalée que de manière très isolée. Les pucerons que l’on a pu observer en grand nombre dans les champs ont dans l’ensemble été détruits par leurs ennemis naturels.
En mai/juin 2003, la FAO et le ministère de l’agriculture et de l’élevage ont réalisé une évaluation nationale de la production agricole et recueilli des données très complètes sur les facteurs influant sur la production agricole de la campagne actuelle dans plus de 100 districts de 30 provinces. Les conclusions de cette évaluation ont pu être vérifiées par la mission qui a procédé à de nouvelles mesures de terrain et s’est entretenu avec les agriculteurs, les pouvoirs publics et les ONG qui interviennent localement.
Blé: La production globale de blé pour 2003 est estimée à 4,36 millions de tonnes, soit une hausse de quelque 62 pour cent par rapport à l’année dernière qui tient aux meilleurs rendements enregistrés tant en culture pluviale qu’irriguée, et à une nette augmentation des emblavures cultivées en sec. Le rendement moyen en 2003 est estimé à environ 1,9 tonnes à l’hectare, contre 1,6 tonnes l’année passée.
La production de blé irrigué est estimée à environ 3,02 millions de tonnes, soit 43 pour cent de mieux que l’an dernier. Le rendement moyen du blé irrigué est estimé à quelque 2,85 tonnes à l’hectare, ce qui représente une augmentation d’environ 43 pour cent par rapport aux estimations de l’année passée. La production de blé en sec est estimée pour 2003 à 1,35 millions de tonnes, soit une poussée de plus de 130 pour cent par comparaison avec 2002. La production en sec a notamment augmenté dans les régions du nord et du nord-est. Dans le centre ouest et le sud-ouest, elle a cependant diminué en 2003. Le Tableau 1 présente, à titre de comparaison, les estimations des superficies plantées et de la production sur les cinq dernières années pour les céréales les plus importantes. Les données pour le blé sont présentées au Tableau 2 et ventilées par province. On notera qu’ en 2003, la production de blé en sec représente environ 30 pour cent de la production totale de blé, contre 21 pour cent l’année dernière.
Céréale | 2003 | 2002 | 2001 | 2000 | 1999 | |||||
Superficie | Production | Superficie | Production | Superficie | Production | Superficie | Production | Superficie | Production | |
Blé | 2 294 | 4 361 | 1 742 | 2 686 | 1 779 | 1 597 | 2 029 | 1 469 | 2 027 | 2 500 |
irrigué | 1 059 | 3 017 | 1 045 | 2 110 | 1 156 | 1 514 | 1 189 | 1 329 | 1 196 | 1 988 |
pluvial | 1 235 | 1 345 | 697 | 576 | 623 | 83 | 840 | 140 | 831 | 512 |
Orge* | 276 | 410 | 236 | 345 | 87 | 87 | 124 | 74 | 180 | 216 |
Maïs** | 104 | 310 | 100 | 298 | 80 | 160 | 96 | 115 | 160 | 240 |
Riz** (usiné) | 145 | 291 | 135 | 260 | 121 | 122 | 130 | 105 | 140 | 188 |
Total céréales | 2 819 | 5 372 | 2 213 | 3 589 | 2 067 | 1 966 | 2 379 | 1 763 | 2 507 | 3 144 |
Les statistiques concernant les autres céréales – orge, maïs et riz – sont présentées au Tableau 3, à titre de comparaison, et ventilées par région.
Orge: Les superficies plantées en orge (culture pluviale et irriguée) sont estimées au total à 276 000 hectares, pour une production totale de 410 000 tonnes. À ce niveau, l’augmentation des superficies ensemencées serait de l’ordre de 17 pour cent et la production serait en hausse d’environ 19 pour cent par rapport à l’année passée. L’orge est principalement utilisé comme fourrage pour le bétail.
Paddy et maïs: Étant donné que les récoltes de riz et de maïs n’ont lieu qu’en septembre 2003, les chiffres de production sont calculés à partir des estimations antérieures des rendements et des superficies ensemencées et de l’abondance d’eau à l’époque des semis. Selon les prévisions, la production de riz (usiné) devrait atteindre 291 000 tonnes, soit environ 12 pour cent de plus qu’en 2002. Le repiquage du paddy était en cours lorsque la mission se trouvait dans le pays. En règle générale, les agriculteurs vendent leur récolte et ne la conservent pas pour leur propre consommation. La production de maïs est estimée à 310 000 tonnes, soit une hausse de 4 pour cent par rapport à l’an passé. Le maïs est principalement destiné à l’alimentation du bétail.
Une série chronologique de la production céréalière depuis 1964 est présentée à la Figure 2.
Province/ région | Blé IRRIGUÉ 2003 | Blé PLUVIAL 2003 |
PRODUCTION TOTALE de blé 2003 |
||||||
Superficie | Rendement | Production | Superficie | Rendement | Production | Superficie | Rendement | Production | |
(milliers ha) | (t/ha) | (milliers de tonnes) | (milliers ha) | (t/ha) | (milliers de tonnes) | (milliers ha) | (t/ha) | (milliers de tonnes) | |
NORD | 217 | 2,52 | 548 | 670 | 0,91 | 608 | 887 | 1,30 | 1 156 |
Faryab | 59 | 1,54 | 91 | 164 | 0,89 | 146 | 223 | 1,06 | 237 |
Juzjan | 41 | 2,76 | 112 | 86 | 1,02 | 88 | 127 | 1,57 | 200 |
Sar-i-Pul | 26 | 2,11 | 55 | 114 | 0,90 | 103 | 140 | 1,13 | 158 |
Balkh | 79 | 3,12 | 247 | 172 | 0,93 | 160 | 251 | 1,62 | 407 |
Samangan | 12 | 3,45 | 42 | 134 | 0,84 | 112 | 146 | 1,05 | 154 |
NORD-EST | 224 | 3,26 | 731 | 314 | 1,54 | 482 | 538 | 2,26 | 1 214 |
Bughlan | 52 | 3,74 | 194 | 73 | 2,09 | 152 | 125 | 2,77 | 346 |
Kunduz | 100 | 3,37 | 336 | 12 | 2,05 | 24 | 112 | 3,21 | 360 |
Takhar | 48 | 2,78 | 134 | 145 | 1,31 | 190 | 193 | 1,68 | 324 |
Badakhshan | 25 | 2,75 | 68 | 84 | 1,38 | 116 | 109 | 1,69 | 184 |
OUEST | 139 | 2,55 | 355 | 204 | 1,14 | 232 | 343 | 1,71 | 587 |
Herat | 91 | 2,47 | 225 | 104 | 1,06 | 110 | 195 | 1,72 | 335 |
Farah | 23 | 2,79 | 65 | 0 | 0,00 | 0 | 23 | 2,79 | 65 |
Badghis | 25 | 2,62 | 65 | 100 | 1,22 | 122 | 125 | 1,50 | 187 |
OUEST-CENTRE | 35 | 1,82 | 64 | 39 | 0,45 | 18 | 74 | 1,11 | 82 |
Ghor | 18 | 1,64 | 30 | 35 | 0,40 | 14 | 53 | 0,83 | 44 |
Bamyan | 17 | 2,00 | 34 | 4 | 0,81 | 4 | 21 | 1,81 | 38 |
CENTRE | 107 | 3,60 | 385 | 5 | 0,72 | 4 | 112 | 3,47 | 389 |
Kabul | 20 | 2,99 | 58 | 1 | 0,40 | 0,5 | 21 | 2,81 | 59 |
Parwan | 31 | 3,64 | 113 | 4 | 0,80 | 3 | 35 | 3,31 | 116 |
Kapisa | 9 | 3,16 | 28 | 0 | 0,00 | 0 | 9 | 3,16 | 28 |
Logar | 23 | 3,97 | 93 | 0 | 0,00 | 0 | 23 | 3,97 | 93 |
Wardak | 24 | 3,83 | 93 | 0 | 0,00 | 0 | 24 | 3,83 | 93 |
SUD | 103 | 3,12 | 321 | 1 | 0,80 | 1 | 104 | 3,10 | 322 |
Paktya | 18 | 3,07 | 54 | 0 | 0,00 | 0 | 18 | 3,07 | 54 |
Paktika | 16 | 3,22 | 53 | 0 | 0,00 | 0 | 16 | 3,22 | 53 |
Khost | 13 | 2,60 | 33 | 0 | 0,00 | 0 | 13 | 2,60 | 33 |
Ghazni | 56 | 3,22 | 181 | 1 | 0,80 | 1 | 57 | 3,19 | 182 |
EST | 63 | 2,24 | 141 | 0 | 0,00 | 0 | 63 | 2,24 | 141 |
Nangarhar | 40 | 2,15 | 85 | 0 | 0,00 | 0 | 40 | 2,15 | 85 |
Laghman | 14 | 2,71 | 39 | 0 | 0,00 | 0 | 14 | 2,71 | 39 |
Kunarha | 8 | 1,94 | 16 | 0 | 0,00 | 0 | 8 | 1,94 | 16 |
Nooristan | 1,1 | 1,85 | 2 | 0 | 0,00 | 0 | 1,1 | 1,85 | 2 |
SUD-OUEST | 170 | 2,77 | 470 | 3 | 0,00 | 0 | 173 | 2,72 | 470 |
Kandahar | 39 | 2,89 | 114 | 2 | 0,00 | 0 | 41 | 2,78 | 114 |
Helmand | 74 | 2,83 | 211 | 0 | 0,00 | 0 | 74 | 2,83 | 211 |
Zabul | 11 | 2,48 | 28 | 0 | 0,00 | 0 | 11 | 2,48 | 28 |
Nimroz | 13 | 2,62 | 35 | 0 | 0,00 | 0 | 13 | 2,62 | 35 |
Uruzgan | 31 | 2,64 | 83 | 1 | 0,00 | 0 | 32 | 2,64 | 83 |
TOTAL | 1 059 | 2,85 | 3 017 | 1 235 | 1,09 | 1 345 | 2 294 | 1,90 | 4 361 |
Région | Orge | Paddy | Maïs | ||||||
Superficie | Rendement | Production | Superficie | Rendement | Production | Superficie | Rendement | Production | |
(milliers ha) | (t/ha) | (milliers de tonnes) | (milliers ha) | (t/ha) | (milliers de tonnes) | (milliers ha) | (t/ha) | (milliers de tonnes) | |
Nord | 132 | 1,31 | 173 | 7 | 3,00 | 21 | 8 | 3,00 | 24 |
Nord-est | 77 | 1,75 | 135 | 77 | 3,00 | 231 | 24 | 3,00 | 72 |
Ouest | 44 | 1,80 | 79 | 10 | 3,00 | 30 | 12 | 3,00 | 36 |
Ouest-Centre | 19 | 0,78 | 15 | 0 | 0,00 | 0 | 2 | 2,50 | 5 |
Centre | 1 | 2,61 | 3 | 3 | 3,00 | 9 | 23 | 3,00 | 69 |
Sud | 1 | 2,14 | 3 | 0 | 0,00 | 0 | 0 | 0,00 | 0 |
Est | 0 | 0,00 | 0 | 26 | 3,00 | 78 | 25 | 2,98 | 74 |
Sud-ouest | 1 | 2,20 | 3 | 22 | 3,00 | 66 | 10 | 3,00 | 30 |
Total | 276 | 1,49 | 410 | 145 | 3,00 | 435 | 104 | 2,98 | 310 |
Légumes
L’enquête sur l’agriculture d’hiver a montré que 38 pour cent des ménages agricoles inclus dans l’enquête ont un jardin potager qui se trouve généralement dans le périmètre des maisons. Si l’on y ajoute les légumes cultivés en parcelles, environ 43 pour cent d’entre eux cultivent des légumes. Les légumes du potager sont principalement destinés à la consommation du ménage tandis que ceux cultivés sur l’exploitation sont généralement vendus. Environ 21 pour cent des ménages qui ont déclaré produire des légumes les destinent surtout à la vente.
Oignons, pommes de terre, tomates, carottes, citrouilles et gombos sont les principaux légumes cultivés. L’ail et les poireaux occupent un cinquième à un quart des potagers. On trouve également des choux-fleurs, des épinards et d’autres légumes, mais plus rarement et dans des régions spécifiques. Les melons et les pastèques qui sont plantés à la fin du printemps en cultures intercalaires avec le sésame, sont d’importantes cultures pluviales bien que l’on en trouve également dans les zones irriguées où ils sont cultivés pour la vente, en début et en fin de production (sous des tunnels en plastique dans les régions de l’ouest et du sud-ouest). Dans certains districts, les melons et les pastèques de culture pluviale sont même plus importants que le blé cultivé en sec (par exemple dans le district de Sayad, dans la province de Sari Pul). On prévoit cette année une récolte exceptionnelle de melons et de pastèques si les champs ne sont pas attaqués par les ravageurs (notamment la mouche du melon) et les maladies.
Fruits
Plusieurs cultures fruitières – pommiers, grenadiers, abricotiers, mûriers, vignes et amandiers – représentant quelque 87 pour cent des plantations couvrent le gros des terres irriguées, en plaine comme en vallée. On cultive fréquemment de la luzerne, des légumineuses, des légumes et des céréales en culture intercalaire. Dans le sud et le sud-ouest, les vergers avaient dépéri par manque d’eau durant la sécheresse.
En 2003, la production fruitière du sud-ouest a beaucoup souffert du manque d’irrigation qui a encore aggravé le dessèchement des arbres fruitiers tandis que dans les régions du nord, de l’ouest et du nord-est, les gelées hivernales ont causé de sérieux dégâts dans les vergers. Dans le nord, les figuiers et les grenadiers sont principalement cultivés dans les oasis de Khulm (en vergers mixtes). À proximité du Tang-e Tashkurgan, les grenadiers ont moins soufferts et portent encore quelques fleurs. Ces quelques vergers pourront être conservés après élagage tandis que les arbres cultivés dans les terres basses des oasis de Khulm devront être remplacés.
Les gelées de printemps ont été très néfastes pour les fruitiers des régions du nord-est, du nord et de l’ouest. La ligne de gel pour les vignes et les mûriers semble avoir chuté vers l’ouest; elle est passée d’une altitude de 1000 mètres à Sar-i-Pul, à une fourchette de 500 à 800 mètres à Maimana, pour ensuite remonter à environ 1000 mètres dans les provinces de Badghis et de Herat. Les noyers ont aussi beaucoup souffert dans le nord et l’ouest du pays. Au sud des montagnes de l’Hindu Kush, les gelées ont été moins rigoureuses mais les noyers ont tout de même été abîmés au-dessus de 2300 mètres. Des gelées de printemps moins sévères ont également endommagé les pommiers au sud du pays.
Les gelées seront très préjudiciables pour la sécurité alimentaire des fruiticulteurs, surtout dans les districts fortement tributaires de la production fruitière comme Khulm dans la province de Balkh, Sari Pul, Sozma Qalah et Sangcharak dans la province de Sari Pul, Dawlatabad et Shirin Tagab dans la province de Faryab, Injil et Guzaran dans la province d’Herat et Badakhshan.
Coton
Avec l’effondrement de l’industrie cotonnière durant les vingt dernières années, les plantations de coton relèvent désormais du soutien aux industries artisanales dans trois provinces du nord et à Nangarhar.
Un recensement réalisé en mars 2003 par le ministère de l’agriculture et de l’élevage et la FAO a estimé le cheptel du pays à 3,7 millions de bovins, 8,8 millions de moutons, 7,3 millions de chèvres et 175 000 chameaux. Ces chiffres traduisent une reprise des cheptels bovins et caprins bien que le cheptel ovin n’en soit encore à peu près qu’à la moitié de son niveau de 1998, soit avant la grave sécheresse qui a sévi de 1999-2001. Malgré l’augmentation apparente du cheptel, l’offre de produits et d’animaux d’élevage n’a pas regagné son niveau d’avant la sécheresse. Cela se traduit par une augmentation des prix de la viande et par la persistance des importations de bétail depuis les pays voisins. En juin, les prix de la viande dans plusieurs régions du pays se situaient en moyenne entre 70 et 100 afghanis le kilo pour la viande de bœuf et entre 140 et 150 afghanis le kilo pour la viande de mouton. L’année dernière, les prix moyens étaient inférieurs de 25 à 50 pour cent.
Les plus grandes concentrations de pasteurs Kutchi et semi-nomades d’Afghanistan se situent dans les provinces de Ghazni, Zabul, Kabul et Kandahar. On trouve aussi quelques ménages baloutchis nomades dans les déserts de sable des provinces méridionales d’Helmand, de Kandahar et de Nimroz. Pendant les longues années de sécheresse, on estime qu’environ 60 pour cent des ménages Kuchi ont perdu leur bétail et les autres ont subi des pertes considérables. Pour la plupart, ils ne se sont pas redressés et ne sont toujours pas en mesure d’assurer leur subsistance.
Les pluies plus favorables enregistrées cette année ont eu un effet salutaire sur l’état des animaux qui semble globalement s’être amélioré, tant au champ que sur les marchés. La réduction des services vétérinaires et des programmes de vaccination a néanmoins entraîné de nombreuses flambées de maladies animales, notamment la fièvre aphteuse et la peste des petits ruminants. En matière de développement, l’établissement de cliniques vétérinaires constitue la priorité essentielle des pasteurs et elle figure en bonne place dans la liste de priorités des éleveurs sédentaires. Dans les années 1990, la FAO et le PNUD ont mis en place 255 antennes vétérinaires de terrain mais le manque de financement, la sécheresse et les guerres ont limité leurs capacités d’intervention. Certaines de ses antennes sont administrées par le ministère de l’agriculture, d’autres par des ONG dont le Dutch Committee, MCI, ADA, VARA, et PRB. Pour la plupart, ces antennes ne sont pas en état de fonctionnement; la maîtrise des maladies animales imposera de les réparer et de les doter des financements nécessaires.
Le nord peut être divisé en deux grandes zones agroécologiques:
la ceinture septentrionale de culture pluviale qui s’étend de Badakhshan à Badghis.
les oasis irriguées du nord.
Les terres de culture pluviale sont pour la plupart situées au nord des chaînes de montagnes afghanes. Sur une vaste zone vallonnée, d’énormes couches de loess quaternaire se sont déposées le long du versant nord des montagnes, de Hari Rud à l’angle nord-est de l’Afghanistan, jusqu’aux collines de Badakhshan (rivière Kokcha). Ce loess est composé de fines particules de terre qui sont transportées chaque été depuis les plaines d’Asie centrale par le vent du nord (Shamal) qui vient les déposer au pied des montagnes où le relief fait obstacle au vent. Ces dépôts se conjuguent à l’abrasion éolienne pour sculpter un relief de collines et de vallons d’aspect étonnamment lisse, à ce point que même l’érosion pluviale ne parvient pas à y tailler d’arêtes. Les rivières (Khulm, Balkh-Ab, Ab-e Safid et Shirin Tagab) qui prennent leur source au nord du pays, au-dessus des collines de loess, ont un bassin hydrographique assez réduit, ce qui explique que leur débit soit saisonnier. De plus, elles se déversent dans des canaux d’irrigation ou viennent mourir dans les déserts de sable lorsqu’elles parviennent jusqu’aux friches de la plaine septentrionale d’Afghanistan.
Les pluies bien plus favorables enregistrées en novembre et décembre ont encouragé les agriculteurs à augmenter sensiblement les superficies ensemencées en blé pluvial. Les précipitations ont été très régulières du début de l’hiver jusqu’à la fin du printemps. Les pratiques coutumières et l’application des droits d’irrigation veillent à ce que les gens en tête de système – où les rivières sont encore assez étroites – ne dérivent pas des volumes d’eau trop importants en direction de leurs terres afin que les populations situées en milieu et, a fortiori, en queue de système ou à l’extrémité du delta puissent avoir assez d’eau. Dans la pratique, les agriculteurs vivant en tête de nombreux systèmes (souvent contrôlés par des chefs locaux) ont cependant tiré plus d’eau que ce auquel ils ont traditionnellement droit pour irriguer en permanence des champs qui n’étaient jusqu’ici cultivés que de façon intermittente. Les villages en queue de système vivent ainsi dans l’incertitude et ne savent jamais quand il y aura de l’eau dans leurs canaux et en quelle quantité. Faute de sécurité des approvisionnements en eau, ces terres de faible rendement sont généralement laissées en friches et viennent grossir le désert avoisinant, rendant toute culture inenvisageable. Des terres qui sont en théorie irriguées deviennent ainsi des espaces stériles en plein désert ou sont parfois inondées de manière intermittente, ce qui permet d’y mettre le bétail à pâturer ou d’y cultiver des melons (Kharbuza) et des pastèques (Tarbuza). Les périmètres irrigués n’ont pas nécessairement augmenté en dépit des pluies favorables et régulières et de l’apport d’eau des rivières.
En 2003, la production totale de blé irrigué des régions du nord est estimée à 548 000 tonnes, soit une augmentation de 22 pour cent par rapport à l’année dernière. La production totale de blé pluvial est estimée à 608 000 tonnes, soit plus du double de 2002. Pour le nord, la production totale de blé est estimée à environ 1,16 millions de tonnes.
Les régions du nord-est sont l’une des principales zones de production de l’Afghanistan. D’un point de vue agroécologique, la région du nord et du nord-est peut être divisée en trois grandes zones:
la ceinture septentrionale de culture pluviale qui s’étend de Badakhshan à Badghis;
la zone de Qataghan qui bénéficie d’un vaste réseau d’irrigation (Bughlan-Kunduz-Khanabad-Taluqan);
les fonds de vallée irrigués et les versants d’altitude.
Dans la région du nord-est, les terres de culture pluviale sont soumises à des régimes analogues à celles du nord. La zone fortement irriguée de Qataghan est une grande région de production. Elle est alimentée par deux rivières, la Kunduz et la Khanabad, qui prennent leur source dans certaines des plus hautes montagnes du pays. Ces montagnes sont généralement enneigées jusqu’à la fin de l’été, ce qui permet des récoltes secondaires (de paddy ou de maïs) après la récolte du blé en juin.
Les pluies régulières et l’apport d’eau des rivières enregistrés en 2003 n’ont pas donné lieu à un accroissement important des zones irriguées dans les régions du nord-est en raison de l’engorgement des sols. Dans les terres basses de Qataghan, les sols sont restés humides à cause des pluies enregistrées au début de l’hiver, de la froidure et du fort débit fluvial. Les semis ont été un peu retardés et certains champs des terres les plus basses ont été affectés à la culture du riz pendant l’été. Par ailleurs, le débit de la Kunduz a été supérieur à la moyenne pendant la période de remplissage du grain, ce qui a entraîné un engorgement des sols dans certaines terres basses, avec des conséquences néfastes sur les rendements. Les rivières du nord-est n’ont pas tari et ont permis une très bonne production agricole. Pendant les années de sécheresse, l’intense productivité de la bande de terres agricoles situées le long des rivières offrait un contraste saisissant avec les terres brûlées, principalement vouées aux cultures en sec, qui s’étendaient au-delà et avaient une productivité extrêmement faible. Les bassins hydrographiques de la Bughlan et de la Takhar alimentent un régime soutenu de doubles cultures, essentiellement fondé sur le blé qui est la principale récolte d’automne, suivi du riz qui est cultivé sur les terres irriguées de bonne qualité, des légumineuses (notamment les haricots mongos) et du maïs, les autres cultures – pommes de terre, légumes divers tels qu’oignons et melons – étant surtout cultivées sur les terrasses d’altitude, à plus grande distance des rivières.
Le blé irrigué cultivé entre Andarab, Khinjan et Doshi a donné certaines des meilleures récoltes du pays et les variétés de fort rendement y étaient très largement représentées. Les rendements étaient de l’ordre de 7 tonnes à l’hectare. On compte aussi une forte concentration de producteurs de semences sous contrat avec la FAO, et maintenant avec l’ICARDA, et le niveau général de savoir-faire et d’exploitation est très élevé. Dans les districts isolés de Badakhshan cependant, la productivité du blé irrigué a considérablement baissé. La production totale de blé irrigué des régions du nord-est est estimée cette année à 731 000 tonnes, soit une augmentation de 62 pour cent par rapport à l’année dernière. La production totale de blé pluvial est estimée quant à elle à 482 000 tonnes, près de trois fois celle de 2002. La production totale de blé dans le nord-est est estimée à 1,21 millions de tonnes.
La région occidentale compte trois zones agroécologiques différentes:
1. le prolongement occidental de la ceinture de culture pluviale,
2. la plaine de Herat qui est fortement irriguée et
3. les oasis de l’ouest.
Dans l’ensemble, l’ouest a bénéficié de pluies favorables et régulières pendant tout l’hiver, ce qui a donné lieu à une expansion des superficies de blé cultivé en sec à Badghis et dans le nord de la province de Herat par rapport à l’année passée. Certaines zones des districts de Bala Murghab et de Jawand ont toutefois enregistré des pluies moins importantes cette année, ce qui a eu une incidence négative sur les plantations. À Herat, les cultures en sec mécanisées ont empiété sur les terres plates jusqu’ici vouées aux pâturages qui ont été ensemencées en blé et en nigelle (zira).
La plaine de Herat, qui bénéficie d’un important système d’irrigation, s’étend le long de la rivière Hari Rud qui prend sa source sur le versant ouest des montagnes de Koh-e-Baba, dans la province de Ghor. Le périmètre irrigué de Herat permet une campagne annuelle bien qu’une seconde campagne soit parfois cultivée en tête du système d’irrigation, en fonction de l’abondance d’eau en début d’année. À l’époque de la mission, le fort débit de la Hari Rud avait permis de planter le riz et de le repiquer. À Herat, le paddy est en règle générale directement ensemencé, tandis qu’il est repiqué dans la zone de Qataghan.
Les oasis de l’ouest sont irriguées par des rivières assez courtes (Adraskan Rud, Farah Rud, Khuspas Rud). Ces rivières alimentent le fleuve Hamum-e Hilmand qui se déverse dans la cuvette du Sistan, laquelle s’étend de part et d’autre de la frontière irano-afghane. Du fait des pénuries d’eau, les terres sont irriguées à tour de rôle, de façon intermittente. Tous les systèmes de distribution d’eau de l’oasis occidentale ont été largement approvisionnés cette année et les karez et les aquifères se sont tous reconstitués. Dans le district de Lash-wa toutefois, les dunes de sable ont empiété sur les ouvrages d’irrigation, ce qui a perturbé la production.
Selon les estimations de la mission, la production totale de blé irrigué et pluvial de l’ouest du pays devrait atteindre cette année 587 000 tonnes (355 000 tonnes et 232 000 tonnes respectivement), ce qui représente une augmentation de 11 pour cent par rapport à 2002.
Les provinces du sud comprennent des zones de pâturages en forêt, des terres agricoles irriguées et des zones de production pluviale, tant pastorale et agricole. La région est baignée par des rivières assez courtes, notamment la Gumal et la Kuram Rud qui se déversent dans l’Indus, la Sardeh wa Ghazni Rud qui se déverse dans le lac Ban-e-Istada et le cours supérieur de l’Helmand, à l’ouest de Ghazni. L’insécurité n’a pas permis d’effectuer un suivi complet des cultures dans ces provinces, mais l’évaluation a été réalisée par des agronomes chevronnés du ministère de l’agriculture et de l’élevage. Les pluies précoces sur le sud ont eu des effets positifs sur les plantations d’hiver. Dans certaines régions proches de Ghazni, les semis n’ont pu être effectués à temps sur les terres irrigués au moment du printemps ou baignées par les karez, car le niveau des aquifères est resté inférieur à la moyenne. Les images satellite mettent en évidence une amélioration significative des indices de végétation par rapport à l’an dernier. La production de blé irrigué dans le sud est estimée cette année à 321 000 tonnes, soit une forte poussée qui représente plus de trois fois la production de 2002.
Les provinces d’altitude de Ghor et de Bamyan, dans l’Hindu Kush, sont formées de réseaux de hautes vallées et de vastes plateaux de parcours naturel. Les fonds de vallée sont consacrés à l’agriculture irriguée tandis que les montagnes sont vouées à l’agriculture pluviale. À Ghor, plusieurs systèmes de vallées de haute altitude (supérieurs à 2600 mètres) ne sont pas mis en culture et sont utilisés en été comme parcours naturel par les tribus semi-nomades Aimaq. De simples canaux ont été creusés pour irriguer les pâturages sur l’ensemble des vallées. En province de Ghor, la luzerne est cultivée en sec dans le district de Lal. Du fait de ses profondes racines, la luzerne de culture pluviale est bien plus productive que les espèces herbacées indigènes, permettent deux récoltes au cours d’une année normale et continuent à produire pendant quinze à vingt ans au minimum. Au printemps, les feuilles fraîches de luzerne sont consommées en soupe ou en salade.
Dans les hauts plateaux du centre, les plantations interviennent généralement plus tardivement que dans les autres régions en raison de l’arrivée plus tardive du printemps en altitude. Jusqu’à environ 2500 mètres, les céréales d’hiver prédominent tandis que les céréales de printemps sont plus importantes au-delà. Les chiffres de production ont été calculés à partir des rendements précédents, des estimations des superficies ensemencées et de l’abondance d’eau à l’époque des plantations. En 2003, la production de blé irrigué devrait être de l’ordre de 82 000 tonnes, soit une baisse de 30 pour cent par rapport à 2002. Dans la province de Ghor, les périmètres plantés en blé irrigué ont légèrement diminué par rapport à l’année dernière, au profit de la culture du pavot. On a en outre constaté que les semences améliorées et les engrais sont moins utilisés ici que dans les autres provinces, ce qui explique les moindres rendements escomptés. Dans certaines régions de la province de Ghor, on a également enregistré des récoltes déficitaires de blé cultivé en sec, car il n’a pas plu pendant quelques semaines à la fin du printemps, juste après les semis.
La région comprend les six provinces situées autour de la ville de Kaboul. Cet important marché est à l’origine de la production spécialisée de pommes et de pommes de terre (Wardak), de légumes (Kabul) et de raisins secs dans la plaine de Shomali (Parwan et Kapisa). Les schémas d’assolement comptent parmi les plus diversifiés du pays et c’est également dans cette région que l’on a enregistré les plus forts rendements de blé irrigué.
Selon les estimations de la mission, la production de blé irrigué de la région centre devrait cette année atteindre 385 000 tonnes, soit une augmentation de 118 pour cent par rapport à l’an dernier. Ce bon résultat est principalement imputable aux pluies favorables et traduit aussi une reprise agricole dans les plaines de Shomali. De vastes étendues de terre y demeurent toutefois en friches et de nombreux vergers et canaux d’irrigation auraient grand besoin d’être remis en état.
L’est est baigné par plusieurs rivières - Kaboul, Alsingar, Kunar – qui descendent des monts orientaux de l’Hindu Kush et de la chaîne du Karakoram, au sud du corridor de Wakahn. En raison des apports d’eau réguliers, le taux d’exploitation est plus élevé que dans le reste du pays. Les exploitations situées en bordure des rivières, dans des fonds de vallée plus ou moins étroits, produisent diverses cultures tout au long de l’année. Les doubles récoltes sont la règle plutôt que l’exception et des campagnes triples sont même possibles dans les basses terres.
L’est a été bien arrosé, mais plus tardivement que les autres régions. Les superficies ensemencées ont cependant augmenté de 10 pour cent par rapport à l’an dernier. La production totale de blé de la région est estimée à 141 000 tonnes, soit une augmentation de 13 pour cent par rapport à 2002. On a constaté dans cette région des pratiques culturales – maîtrise de l’eau au champ et gestion des canaux par exemple – supérieures à celles du reste du pays.
Avec ses déserts, ses steppes et ses systèmes d’irrigation fluviale caractérisés par un taux d’exploitation élevé, le sud-ouest constitue la région la plus vaste et la plus aride du pays. Les déserts du sud sont formés de dunes de sable dont le taux de progression est le plus élevé de la planète, avec des avancées moyennes de 15 centimètres par jour (Université de Bonn, études réalisées dans le Sistan en 1968-73). Les périmètres irrigués du sud n’en demeurent pas moins une zone de forte production et sont principalement alimentés par deux grands fleuves, l’Helmand et l’Argandab, ainsi que par plusieurs cours d’eau saisonniers situés à l’est (Tarnac Rud, Arghastan Rud). L’Helmand et l’Argandab drainent les hauts plateaux du centre et l’eau est stockée en hiver et au printemps aux barrages de Kajaki et de Dahla, pour alimenter les canaux d’irrigation tout au long du cycle végétatif.
En 2003, les deux barrages ont collecté un volume d’eau moyen en raison des chutes de pluie et de neige favorables enregistrées en hiver et au printemps. En 2002, les vannes du barrage de Dahla avaient été ouvertes du fait d’erreurs de gestion et le réservoir s’était vidé en quelques jours, pour rester à sec de juin à septembre, d’où des pertes de récoltes. Cette année, la gestion de l’eau s’est améliorée.
Le niveau des aquifères avait énormément baissé pendant les années de sécheresse, ce qui avait tari les sources, les karez et les puits de faible profondeur dans la majorité de la région. Jusqu’à l’hiver dernier, les agriculteurs les plus fortunés rivalisaient pour creuser des puits tubés de plus en plus profonds afin d’atteindre une nappe phréatique toujours plus basse et sauver leurs vergers tandis que d’autres, moins bien lotis, ont perdu leurs arbres. Au printemps 2003, la reconstitution du barrage de Dalha sur l’Argandab et l’arrivée de l’eau dans les canaux d’irrigation sont toutes deux survenues trop tard pour nombre de producteurs fruitiers de la province de Kandahar et l’irrigation des terres par les sources et les karez a été inférieure à la moyenne. Les pénuries d’eau ont été particulièrement graves cette année dans l’ensemble de la province de Zabul et la partie orientale de la province de Kandahar où de nombreux villages ont été abandonnés.
La production totale de blé – uniquement irrigué – est estimée cette année à 470 000 tonnes, soit une hausse de 18 pour cent par rapport à l’année dernière.
En juin 2003, les prix du blé pour un seer (7 kilos) se situaient en moyenne entre 42 afghanis (soit 0,12 dollar EU le kilo) à Mazar, et 55 afghanis (0,16 dollar EU) à Kandahar. En valeur nominale, ces prix sont de niveau analogue à ceux de juin 2002, mais de 20 à 25 pour cent supérieurs à la moyenne à long terme. Les prix céréaliers à la production sont cependant assez faibles dans les provinces affichant un excédent alimentaire comme Kunduz, Takhar et Bughlan. Ailleurs, les prix dépassent à peine le seuil de rentabilité et l’on s’attend à ce qu’ils tombent en deçà du coût de production dès que le gros de la récolte arrivera sur le marché. Les augmentations salariales ont aussi fortement poussé les coûts de production à la hausse cette année. De plus, les termes de l’échange se sont retournés contre les agriculteurs, car les prix de tous les autres biens de consommation ont augmenté par rapport aux prix céréaliers. Cela signifie qu’un sac de blé rapporte aujourd'hui bien moins que par le passé et donc, que le pouvoir d’achat des agriculteurs a reculé. Sur certains marchés, les prix du blé ont légèrement remonté vers la fin juin, suite à des rumeurs d’achats locaux.
La bonne récolte attendue, les prix modérés et l’amélioration des possibilités d’emploi, tant en zones rurales qu’urbaines, du fait du regain de croissance et d’activité économique devraient améliorer l’accès à la nourriture de la plupart des ménages. La situation est donc globalement encourageante pour la sécurité alimentaire des ménages. La faiblesse des prix céréaliers – surtout s’ils continuent de chuter en deçà des coûts de production – pourrait cependant démobiliser les agriculteurs et les acculer encore davantage à l’endettement. L’insuffisance des moyens de stockage et des capacités financières des négociants du privé que l’on a constatée dans les zones à excédent de production, la pénurie de services bancaires et de facilités de crédit, auxquelles s’ajoute le manque de développement des infrastructures – notamment routières – risquent de faire obstacle à l’entreposage des céréales sur de longues périodes et au transport des produits des régions à excédent de production aux régions déficitaires. S’il s’avère nécessaire de procéder à des achats locaux, le calendrier et le volume des achats devront être étudiés avec soin afin de ne pas provoquer une inflation des prix céréaliers pour les autres consommateurs.
Les négociants afghans n’ont généralement pas pour habitude de conserver des stocks alimentaires importants et préfèrent les renouveler fréquemment. Les membres de la mission n’ont pas constaté de pénurie de biens alimentaires et non alimentaires sur les marchés de gros et de détail, que ce soit à l’échelle des provinces, des districts ou des villages.
Les importations commerciales depuis les pays voisins concernent principalement le blé, la farine de blé et le riz. Comme l’indique la Figure 3, les importations commerciales de céréales ont culminé en 2001/02 à plus d’un million de tonnes du fait de la production fortement déficitaire due à la sécheresse.
Outre les revenus tirés de la production agricole – agriculture ou élevage – les salaires, le petit commerce, la fabrication locale de briques, l’exploitation minière, le commerce du pavot à opium et les envois de fonds de l’étranger (Pakistan, République islamique d’Iran et Émirats arabes unis) constituent une part importante des revenus des ménages. Le salaire journalier moyen varie dans le pays de 90 afghanis (1,9 dollar EU) à 250 afghanis (5,2 dollars EU) selon la région et le type de travail. Dans les zones rurales, la demande de main-d'œuvre est principalement saisonnière tandis que l’on observe maintenant dans les villes et les zones proches des centres de districts une plus grande régularité des emplois et de meilleurs salaires.
Le bilan céréalier pour 2003/04 (résumé au Tableau 4) repose sur les hypothèses suivantes:
Au milieu de la campagne 2003/04 (décembre 2003), la population devrait se situer, selon les estimations, à 22,626 millions d’habitants. Ce chiffre est fondé sur les estimations démographiques du Bureau central de la statistique (CSO) pour 2003/04 et se compose de 20,7 millions de sédentaires et de 1,5 million de nomades, pour un total de 22,2 millions d’habitants. Le chiffre global résulte d’une projection fondée sur un taux de croissance annuelle de 1,92 pour cent, qui est également celui utilisé par le CSO.
La consommation céréalière annuelle par habitant est estimée à 180 kilos, dont 160 kilos de blé, 17 kilos de riz, 2 kilos de maïs et 1 kilo d’orge.
L’utilisation des céréales fourragères est estimée à 213 000 tonnes de maïs et 297 000 tonnes d’orge destinées au bétail, aux chevaux, aux ânes et à la volaille.
L’utilisation de semences à l’hectare est estimée à 152 kilos pour le blé irrigué, 92 kilos pour le blé cultivé en sec, 30 kilos pour le riz, 35 kilos pour le maïs et 110 kilos pour l’orge. S’agissant des superficies ensemencées à la prochaine campagne, on a pris pour hypothèse la moyenne des cinq dernières années.
Les pertes après récolte ont été estimées à 15 pour cent pour le blé, l’orge et le maïs et à 7 pour cent pour le riz.
Suite à la récolte exceptionnelle enregistrée cette année, on suppose une constitution de stocks céréaliers de l’ordre de 200 000 tonnes.
Blé |
Riz (usiné) |
Maïs | Orge | Total | |
Disponibilités intérieures | 4 471 | 295 | 310 | 410 | 5 486 |
Aide alimentaire en stock (PAM fin juin) | 110 | 4 | 0 | 0 | 114 |
Production intérieure | 4 361 | 291 | 310 | 410 | 5 372 |
Utilisation totale | 4 749 | 409 | 310 | 410 | 5 878 |
Utilisation alimentaire | 3 620 | 385 | 45 | 23 | 4 073 |
Céréales fourragères | 0 | 0 | 213 | 297 | 510 |
Provision de semences | 275 | 4 | 5 | 28 | 312 |
Pertes | 654 | 20 | 47 | 62 | 783 |
Constitution des stocks | 200 | 0 | 0 | 0 | 200 |
Besoins d’importations | 278 | 114 | 0 | 0 | 392 |
Importations commerciales | 278 | 114 | 0 | 0 | 392 |
Les besoins d’importations céréalières en 2003/04 (juillet à juin) sont estimés au total à environ 392 000 tonnes, soit près d’un quart des besoins estimés de la précédente campagne. Cette baisse est principalement due à la forte augmentation de la production céréalière intérieure qui, selon les estimations, est passée de 3,59 millions de tonnes l’an dernier à 5,37 millions de tonnes.
Les importations commerciales de céréales – essentiellement farine de blé et riz – provenant du Pakistan, du Kazakhstan, du Turkménistan et des autres pays voisins sont actuellement acheminées normalement. Les importations céréalières du secteur privé, qui ont été très fortes durant les dernières années, ont atteint un million de tonnes pendant la campagne commerciale 2001/02 (juillet à juin). On en déduit que le secteur privé devrait être en mesure d’assurer les besoins d’importations commerciales estimés à 392 000 tonnes.
En dépit de ce qui précède, l’accès à l’alimentation restera un enjeu majeur pour bien des ménages afghans (voir ci-après). Le volume total des besoins d’aide alimentaire ciblée en 2003/04 (juillet à juin) ne sera connu qu’après présentation des résultats de l’évaluation nationale des risques et de la vulnérabilité en septembre-octobre. À la fin juin 2003, le PAM avait en stock environ 114 000 tonnes de céréales destinées à l’aide alimentaire. Si les besoins d’aide alimentaire devaient être plus importants, des achats seront effectués localement dans la mesure où les marchés sont accessibles.
Des décennies de conflit, aggravées par la sécheresse des dernières années, ont laissé des millions d’Afghans confrontés à une grande pauvreté et à l’insécurité alimentaire. Les infrastructures socioéconomiques (notamment les ouvrages d’irrigation) sont dans un état de délabrement avancé, par manque d’entretien ou destruction délibérée. Les déplacements massifs de populations, dus tant aux conflits qu’à la sécheresse, ont totalement perturbé les moyens de subsistance de très nombreux Afghans. Beaucoup se retrouvent dans une pauvreté chronique pour avoir essayé de survivre aux années de guerre et de sécheresse en vendant leurs outils de production (y compris leurs terres et leurs bêtes de trait) et en ayant recours à des solutions désespérées (l’endettement, le mariage de leurs filles prépubères, la vente du bois de charpente).
Depuis 2001, l’instauration d’une paix et d’une stabilité relatives dans une bonne partie du pays et l’aide généreuse de la communauté internationale ont empêché la crise alimentaire de s’enfler en une famine de grande envergure. Les chutes de pluie et de neige plus favorables, la remise en état des ouvrages d’irrigation et le meilleur accès aux engrais et aux semences améliorées ont permis une augmentation de la production et des disponibilités alimentaires depuis la fin 2002. Les besoins d’aide alimentaire ont de ce fait nettement reculé à l’échelon national, mais des millions d’Afghans sont restés tributaires de l’aide alimentaire jusqu’au milieu de l’année. Il s’agit principalement de millions de ménages agricoles gravement touchés par la sécheresse, de rapatriés démunis (réfugiés et autres personnes déplacées à l’intérieur du pays) et de pasteurs Kuchi pauvres qui ont perdu la plupart de leurs bêtes du fait de la sécheresse. L’aide alimentaire ciblée a aussi largement soutenu les efforts de redressement engagés par le gouvernement, notamment par la remise en état des ouvrages d’irrigation (vivres contre travail), la fourniture de semences améliorées aux agriculteurs pauvres (vivres contre semences), l’apport de rations alimentaires aux enfants scolarisés et aux enseignants et la construction d’écoles (vivres contre éducation).
À la fin de la saison de croissance 2002-03, on prévoit une récolte nationale de céréales exceptionnelle suite aux pluies favorables et bien réparties, aux approvisionnements en eau plus réguliers sur les cultures irriguées et à une utilisation accrue d’engrais et de semences améliorées. Les résultats de la campagne agricole varient cependant d’une province et d’un district à l’autre. Dans le sud, l’insécurité alimentaire ne devrait diminuer que marginalement en raison de la persistance du conflit, de la lente reprise consécutive à la sécheresse et des prix céréaliers élevés. Les provinces septentrionales à excédent de production – Bughlan, Kunduz et Takhar – tablent sur une forte amélioration de la sécurité alimentaire avec la récolte record qui est attendue. Dans les zones des hauts plateaux du centre (Hazarejat) et la province de Badakhshan, au nord-est, qui sont chroniquement soumises à l’insécurité alimentaire, de nombreux ménages continueront à dépendre de l’aide alimentaire. Ailleurs dans le pays, la situation est mitigée et les perspectives de bonne récolte et d’amélioration de la sécurité alimentaire contrastent avec des poches de forte vulnérabilité et d’insécurité alimentaire. Plusieurs zones ont enregistré localement des récoltes déficitaires, tant pour les céréales que pour d’autres cultures de rente comme les fruits, suite à de mauvaises conditions météorologiques (chutes de grêle, gelées, engorgement des sols, etc.), à la mainmise sur l’eau d’irrigation par de puissants propriétaires terriens situés en amont et aux dégâts causés par les ravageurs.
En dépit de ces différences régionales, les propriétaires de petites ou moyennes exploitations et les métayers cultivant de vastes exploitations bénéficieront largement de la bonne récolte attendue cette année. De nombreux ménages ruraux ont également pu profiter des possibilités d’emploi accrues au moment des récoltes. En zone urbaine et péri-urbaine, on prévoit en outre une légère amélioration de l’emploi dans les secteurs du commerce et du bâtiment qui enregistrent une reprise, ce qui aura des effets positifs sur la sécurité alimentaire des ménages.
Pour les personnes sans emploi ou sans terres, les ruraux cultivant de très petites parcelles et les métayers qui exploitent de très petites exploitations, la sécurité alimentaire demeurera toutefois très précaire. L’insécurité alimentaire devrait aussi perdurer dans les autres groupes vulnérables: les rapatriés démunis et les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les pasteurs Kuchi pauvres qui ont perdu leurs bêtes, les ménages dirigés par des femmes ou ne disposant pas de main-d'œuvre et nombre d’autres groupes vulnérables des zones urbaines et rurales. La situation alimentaire de nombreux ménages afghans est encore aggravée par l’endettement cumulé pendant les années de sécheresse et l’augmentation du coût de la vie (produits alimentaires non céréaliers et produits non alimentaires).
En conclusion, malgré une amélioration notable des perspectives globales de la sécurité alimentaire en Afghanistan, une proportion considérable de la population afghane restera dépendante de l’aide alimentaire ciblée en 2003/04. Plusieurs organismes collaborent actuellement à une évaluation nationale des risques et de la vulnérabilité entreprise dans l’ensemble du pays. Les résultats en sont attendus à la fin septembre ou au début octobre et permettront de préciser l’ampleur et la répartition géographique des besoins d’aide humanitaire en 2003/04.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d’informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser aux soussignés pour un complément d’informations le cas échéant. |
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