Point 2 de l'ordre du jour | Document de séance 75 |
Deuxième Forum mondial fao/oms des responsables de la sécurité sanitaire des aliments
Bangkok (Thaïlande), 12-14 octobre 2004
(Préparé par les Etats-Unis d'Amérique)
La surveillance épidémiologique aux fins de santé publique consiste à recueillir, de manière systématique, des rapports concernant des catégories précises de maladies auprès des prestataires de soin de santé et des installations de diagnostic. Cette surveillance est la pierre angulaire d'une grande part des activités de santé publique et de prévention. Elle est la force motrice du cycle de prévention, aux fins de santé publique. Lorsqu'un problème est détecté, comme une flambée de morbidité ou l'incidence accrue d'un type précis d'infection, une enquête épidémiologique détaillée est effectuée pour en déterminer la nature et la source et guider les mesures de contrôle potentielles. Les conclusions de cette enquête peuvent stimuler des recherches appliquées ciblées et déboucher sur de meilleures stratégies de prévention. Lorsqu'une stratégie de prévention est mise en œuvre, c'est la surveillance qui permet de montrer si elle est efficace et l'on peut alors revenir aux données de référence pour l'organisme infectieux concerné, voire adopter des valeurs de référence plus basses.
Les Centres d'épidémiologie (Centers for Disease Control and Prevention ou CDC), qui relèvent du Département de la Santé et des Services sociaux (HHS/CDC) sont le service fédéral qui, au premier chef, assurent la surveillance de la morbidité aux Etats-Unis, en collaboration avec les services de santé des états et des collectivités locales. La surveillance assurée par le HHS/CDC en matière de maladie d'origine alimentaire s'effectue dans les domaines de programmes respectifs qui traitent de ces infections ou des empoisonnements d'origine chimique, dont la Division des maladies à virus ou rickettsie pour le norovirus, la Division de l'hépatite pour l'hépatite A et la Division des maladies d'origine parasitaire pour les infections parasitaires.
Le HHS/CDC assure la surveillance de routine, à l'échelon national, des cas individuels d'infections à vecteur alimentaire, une tâche qui dépend de comptes rendus réguliers effectués par les services de santé publique des états. Ces systèmes de comptes rendus au titre desquels les cas de maladies doivent être notifiés à l'administration fédérale recueillent des informations standard limitées mais sont un moyen de suivre l'évolution des infections et d'alerter les autorités de santé locales, fédérées et nationale des risques de flambée morbide. Ces systèmes de surveillance sont suivis à titre volontaire et dépendent, pour leur fonctionnement continu et leur amélioration, des crédits attribués aux services de santé locaux et fédérés ainsi que du budget du HHS/CDC. Ils constituent un système d'alerte en cas de flambée de morbidité de source intentionnelle, accidentelle ou naturelle.
De plus, le HHS/CDC recense les cas de maladies à vecteur alimentaire qui font l'objet d'enquêtes et de rapports dans les services de santé des collectivités locales et des états. C'est un système de compte rendu par le Web qui s'appelle l'Electronic Foodborne Outbreak Reporting System (EFORS ou système de compte rendu électronique sur les cas de maladie à vecteur alimentaire). EFORS collecte plus de 1 200 rapports de morbidité chaque année. Au nombre des informations recueillies, citons l'ampleur et l'impact de la flambée morbide, l'agent pathogène en cause (s'il a été identifié), l'aliment associé à cette flambée et le type d'informations ayant permis d'impliquer l'aliment en question et d'autres observations connexes. Consulter le site www.cdc.gov/foodborneoutbreaks/.
Le Pulsenet du HHS/CDC emploie de nouvelles méthodes au titre desquelles l'on analyse « l'empreinte moléculaire » d'agents pathogènes alimentaires dans le souci d'accroître le degré de sensibilité de la surveillance en matière de santé publique et à quel point elle est opportune, aux fins de détecter les flambées morbides de caractère diffus et éparpillé sur plusieurs juridictions. PulseNet regroupe le HHS/CDC, 50 états et quelques grands laboratoires de santé publique dans des grandes villes, le Service de sûreté et d'inspection alimentaire (FSIS), du Département de l'Agriculture et des laboratoires de la FDA. Tous ces laboratoires ont été formés et équipés pour déterminer « l'empreinte » des souches du colibacille O157, de Listeria monocytogenes, Salmonella, Shigella et d'autres bactéries qui peuvent être présentes dans la nourriture. Ces laboratoires sont en mesure de comparer via Internet les souches dont on a les « empreintes » avec celles provenant des états et les informations qui figurent dans la base de données du HHS/CDC. La présence de la même souche « fichée » en plusieurs endroits, en même temps, peut permettre d'identifier ces flambées morbides et d'enquêter plus rapidement. PulseNet comprend aussi un système d'échange d'informations électroniques, qui relie les laboratoires participants pour faciliter les communications, régler les problèmes, enquêter plus rapidement et partager les « empreintes » lorsque l'on soupçonne l'existence d'un groupe d'infections connexes. Par l'identification de groupes d'infections présentant le même profil moléculaire, PulseNet peut permettre une alerte avancée en cas de flambée de morbidité, même si les cas de maladie sont disséminés dans plusieurs états. Pulsenet est en cours d'intégration dans le dispositif courant de surveillance d'une liste croissante d'infections à vecteur alimentaire, dont le colibacille O157:H7, Listeria monocytogenes et les types courants de salmonelle. Consulter le site www.cdc.gov/pulsenet
Le HHS/CDC administre aussi le Foodborne Diseases Active Surveillance Network (FoodNet ou réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire), le volet principal du Programme EIP (Emerging Infections Program ou programme sur les infections émergentes) du HHS/CDC. Foodnet a été créé en 1996. C'est une activité entreprise en collaboration entre le HHS/CDC, le HHS/FDA, le FSIS et dix site EIP (en Californie, au Colorado, dans le Connecticut, en Géorgie, dans l'Etat de New York, dans le Maryland, le Minnesota, l'Oregon, le Tennessee et le Nouveau-Mexique). Grâce à ce système de surveillance active, ces sites sont à l'affût d'informations sur les maladies d'origine alimentaire que les laboratoires cliniques ont identifiées, ils recherchent plus de détails sur les maladies auprès des patients et enquêtent pour déterminer quels aliments sont liés à des pathogènes déterminés. FoodNet est la meilleure source de données d'incidences fiables sur les infections bactériennes et parasitaires lorsque la surveillance nationale de routine est incomplète, et sur les tendances et le nombre d'infections que cause un pathogène donné au sein d'une population particulière, au fil du temps. Consulter www.cdc.gov/foodnet
Il existe plusieurs mécanismes grâce auxquels les services de sûreté alimentaire de l'administration fédérale, des états et des collectivités locales, les gouvernements étrangers et le secteur privé peuvent communiquer. A titre indicatif, la Branche des maladies d'origine alimentaire et les affections diarrhéiques du HHS/CDC possède, pour faciliter les enquêtes, un réseau de communication par courriel qui relie des épidémiologistes de nos 50 états, du District de Colombia, du Canada et d'autres divisions du service. Les rapports de flambée de morbidité due à la contamination alimentataire et autres questions de sûreté de la nourriture peuvent être postés sur Epi-X, qui est un réseau de communications sur la santé publique sur le Web géré par le HHS/CDC. Le HHS/CDC, le HHS/FDA et le FSIS ont échangé des agents de liaison dans le but de faciliter l'établissement de communications rapides et la coordination.
La surveillance des maladies d'origine alimentaire et des flambées de morbidité dues à la contamination de la nourriture est la pierre angulaire des efforts visant à prévenir et à contrôler ces affections. A l'échelon national, les efforts de surveillance dans ce domaine exigent une approche sur plusieurs fronts qui associe les services de santé publique à l'échelon de l'administration fédérale, des états et des collectivités locales. Sous l'angle de la santé publique, il est crucial d'assurer cette surveillance pour pouvoir détecter, au plus vite, un cas de contamination, qu'il soit d'origine accidentelle ou intentionnelle. De plus, il faut une stratégie bien coordonnée qui intègre les nouvelles techniques de laboratoire, comme l'empreinte moléculaire, ainsi que la mise à contribution de réseaux novateurs de surveillance et de communications entre tous les services chargés de sûreté alimentaire. Lorsque les tâches de surveillance permettent de détecter un groupe de cas qui pourraient être liés entre eux, il est capital d'ouvrir, sans tarder, une enquête de santé publique pour contrôler les dangers en cours et repérer les points de contrôle qui permettraient d'éviter la survenue de flambées de morbidité similaire à l'avenir.