SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL |
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Une mission FAO/PAM d'�valuation des r�coltes et des approvisionnements alimentaires s'est rendue au Zimbabwe du 25 avril au 11 mai 2001 pour estimer le r�sultat des r�coltes de c�r�ales et de l�gumineuses de la principale campagne, �tablir une pr�vision concernant la r�colte de l'hiver 2001/02 et �valuer les besoins d'importations de denr�es alimentaires. Trois �quipes, comprenant un membre du Syst�me mondial d'alerte rapide de la FAO, deux consultants internationaux et deux consultants nationaux de la FAO ainsi que deux membres (l'un international, l'autre local) du PAM se sont rendues dans douze districts s�lectionn�s dans l'ensemble des cinq zones agro-�cologiques qui couvrent les huit provinces du pays. Ces �quipes ont �t� assist�es par des sp�cialistes du Ministry of Lands, Agriculture and Rural Resettlement (MLARR, Minist�re de la terre, de l'agriculture et du r�am�nagement rural). Une des �quipes a �t� rejointe par des membres du Famine Early Warning System (FEWS, r�seau d'alerte en cas de famine) de l'Agence des �tats-Unis pour le d�veloppement international (USAID).
Les �quipes charg�es de l'�valuation des r�coltes ont pu obtenir des donn�es concernant les superficies cultiv�es et les rendements aupr�s des agents de district d'AGRITEX et du Crop Forecasting Committee (Commission charg�e de la pr�vision des r�coltes). Des entretiens ont eu lieu avec des agriculteurs, des commer�ants, des membres d'ONG, des r�alisateurs de projets et des agents du gouvernement. Au cours de leur progression, les �quipes ont pu examiner l'�tat des cultures - notamment en proc�dant � des v�rifications ponctuelles - et du b�tail ainsi que la situation des march�s. Les �quipes de la mission ont pu en outre acc�der aux donn�es obtenues par t�l�d�tection concernant les estimations sur les pr�cipitations, aux indices de v�g�tation, aux rapports int�rimaires, aux �valuations et aux cartes des zones de vuln�rabilit�. Gr�ce � ce stock important d'informations et � leur connaissance des r�cents d�veloppements, elles ont pu ajuster avec une grande pr�cision les pr�visions initiales du MLAAR concernant les rendements. Les membres charg�s de l'�valuation de la s�curit� alimentaire ont rassembl� des informations sur la s�curit� alimentaire des familles, sur leur vuln�rabilit�, sur les proc�d�s utilis�s pour faire face � la situation ainsi que sur les programmes d'aide sociale pr�vus pour les districts qu'ils ont parcourus. Un questionnaire standard a servi � conduire des entretiens partiellement structur�s dans des familles d'agriculteurs et divers districts. Les informations recueillies ont �t� confront�es aux donn�es concernant la production v�g�tale et animale et compar�es � celles de l'an dernier ainsi qu'� la moyenne des ann�es 1990.
La saison des pluies de 2000/2001, dont le cours a �t� semblable � celui de l'an dernier, a g�n�ralement �t� b�n�fique pour les provinces du nord qui fournissent normalement 70 pour cent des r�coltes c�r�ali�res du pays. En revanche, les pluies sont arriv�es en retard et ont �t� inf�rieures � la normale dans les r�gions du sud et de l'est. Pendant le mois de janvier, la plus grande partie du pays a connu une p�riode de s�cheresse, suivie en f�vrier et en mars par des pluies abondantes et continues qui ont provoqu� localement des inondations.
Les superficies consacr�es aux cultures c�r�ali�res pour la principale campagne de 2000/2001 ont diminu� de 15 pour cent par rapport � l'an dernier. Les emblavures de ma�s effectu�es par les grandes exploitations commerciales ont �t� r�duites de plus de la moiti�, en raison principalement des acquisitions de terres, et cette r�duction des semis n'a pas pu �tre compens�e par les r�sultats des petits exploitants, y compris dans les zones r�affect�es. Cette diminution de la superficie totale du ma�s a pu �tre compens�e en partie par l'augmentation des superficies consacr�es au soja, aux arachides, au tournesol et au paprika.
La mission estime la r�colte c�r�ali�re de la principale campagne agricole de 2000/01 � 1,57 million de tonnes, soit une baisse de 27 pour cent par rapport aux 2,15 millions de tonnes de 1999/2000. La production de ma�s de cette campagne est estim�e � 1,47 million de tonnes et repr�sente la part la plus importante (plus de 90 pour cent) de la totalit� de la production de c�r�ales.
En ce qui concerne l'�levage, la situation a �t� g�n�ralement satisfaisante dans les grandes exploitations commerciales, et de passable � satisfaisante chez les petits exploitants. On a toutefois signal� que dans certains secteurs communautaires des animaux �taient morts de maladies transmises par les tiques. L'�tat des p�turages et les conditions d'approvisionnement en eau ont g�n�ralement donn� satisfaction dans la plupart des provinces du pays.
Les besoins d'importations, calcul�s sur la base de la production pr�vue, sont estim�s � 579 000 tonnes. Le gouvernement ne dispose que d'une capacit� d'importation de ma�s extr�mement r�duite, car les productions d'or et de tabac ont enregistr� un recul important, et il a d�j� �t� pr�vu d'affecter une grande partie des futures rentr�es de devises aux achats de carburant, aux importations d'autres formes d'�nergie ainsi qu'au service de la dette. En admettant que le d�ficit de 132 000 tonnes de bl� et de riz puisse �tre couvert par des importations commerciales assur�es par des commer�ants du secteur priv� - qui se procureraient des devises sur le march� parall�le - il resterait un d�ficit d'environ 447 000 tonnes de ma�s qu'il faudrait �quilibrer, soit par des importations, soit par des pr�l�vements sur les stocks. Compte tenu de la situation actuelle de l'�conomie et de l'ins�curit� alimentaire qui r�gne en plusieurs endroits du pays, il serait pr�f�rable d'�viter toute ponction importante sur les r�serves. Le pays doit en effet conserver des stocks suffisants de c�r�ales pour assurer l'approvisionnement stable et appropri� qui permettra d'�viter toute flamb�e des prix et de maintenir ces derniers dans des limites acceptables pour les populations tant rurales qu'urbaines.
La distribution gratuite d'aide alimentaire n'est pas une solution appropri�e. Une solution envisageable serait la mise sur pied d'un programme bilat�ral d'aide alimentaire qui aiderait � assurer un approvisionnement suffisant en c�r�ales, � un prix acceptable, dans les r�gions urbaines et rurales d�ficitaires.
L'�conomie et l'agriculture du Zimbabwe traversent aujourd'hui une phase de ralentissement. Il devient �vident que cette situation pourrait avoir de f�cheuses cons�quences pour la s�curit� alimentaire, d'autant plus que rien ne permet d'envisager, dans un proche avenir, une relance de l'agriculture ou des autres secteurs de l'�conomie. On pr�voit pour 2001 une baisse de 5 pour cent du produit national brut. La baisse du revenu par habitant qui en r�sulte - et ce pour la troisi�me ann�e cons�cutive - atteint au total 18 pour cent sur la p�riode 1999-2001. Par ailleurs, la crise qui secoue le march� des changes r�duit la capacit� du pays � importer le carburant, l'�nergie ainsi que les c�r�ales vivri�res qui permettraient de parer � la menace d'un d�ficit alimentaire. Depuis octobre 2000, le taux de change fix� par le gouvernement est de 55 dollars du Zimbabwe pour 1 dollar E.-U., alors que le taux pratiqu� sur le march� parall�le se situe aux environs de 120 dollars du Zimbabwe. On comprend d�s lors qu'une partie importante du flux de devises (environ 75 pour cent selon les estimations) transite par le march� parall�le, rendant d'autant plus difficile la t�che d'un gouvernement confront� � de graves p�nuries de devises.
Le montant total de la dette ext�rieure du Zimbabwe est estim� � 4,45 milliards de dollars E.-U. si bien que le service de la dette, d� en pourcentage des exportations 2000, atteint les 69 pour cent, autant dire un niveau totalement irr�aliste. La balance des paiements pr�vue pour 2000 accusait un solde n�gatif de 611 millions de dollars E.-U., avec un total d'arri�r�s de dette ext�rieure de plus de 500 millions de dollars E.-U. Le pays a d� interrompre les paiements effectu�s en r�glement de sa dette aupr�s du FMI, de la Banque mondiale et d'autres cr�anciers; de ce fait, le service de la dette effectivement assur� en 2000 a absorb� 38 pour cent de la valeur de l'ensemble des exportations. Au cours de la p�riode 1996-2000, la balance du commerce ext�rieur a �volu� entre un niveau d'importations nettes de 111 millions de dollars E.-U. en 1998 et un niveau d'exportations nettes de 379 millions de dollars E.-U. en 2000. On s'attend toutefois � une baisse importante du montant total des recettes d'exportation en 2001, du fait du recul de la production d'or et de tabac et de la chute des revenus assur�e par le tourisme.
L'�conomie souffre �galement d'un taux d'inflation constamment �lev�: 32 pour cent en 1998, 58 pour cent en 1999 et 57 pour cent en 2000. Selon les derni�res donn�es disponibles, le taux d'inflation annuelle a atteint 55,8 pour cent, en l�ger recul par rapport � celui enregistr� au cours du mois pr�c�dent (57,7 pour cent). La situation pourrait empirer en raison du laxisme des politiques mon�taires et d'un d�ficit budg�taire constant, estim� � 23 pour cent du produit int�rieur brut. Les prix du ma�s sont en train de se stabiliser en cette p�riode de r�colte et d'apr�s-r�colte. En revanche, les prix du bl� (dont les semis pour la campagne d'hiver vont bient�t commencer) sont en hausse rapide: sur la bourse des marchandises (ZIMACE), ils sont pass�s par exemple de 7 729 dollars du Zimbabwe en mars 2000 � 15 261 dollars en mars 2001 (soit une hausse de 98 pour cent). Le co�t de l'assortiment alimentaire de base a augment� de 57 pour cent (en f�vrier 2001 par rapport au prix de l'an dernier � la m�me �poque, soit pratiquement au m�me rythme que le taux d'inflation officiel. L'inflation du prix des denr�es alimentaires, apr�s avoir atteint un seuil record de 87 pour cent par an en septembre 2000, est redescendue aux environs de 40 pour cent en mars 2001. Depuis le mois de janvier 2000, elle est d'une mani�re g�n�rale plus faible que celle qui touche les denr�es non alimentaires (graphique 1).
Cette inflation rapide, combin�e avec un ch�mage important, sape le pouvoir d'achat des familles et aggrave le probl�me d'ins�curit� alimentaire dans le pays. Le taux de ch�mage se situe entre 40 et 50 pour cent. Une �tude effectu�e r�cemment a r�v�l� la fermeture, en 2000, d'un total de 400 entreprises (dont 171 dans le secteur automobile, 92 dans le secteur de l'acier, et 45 dans le secteur du textile et de l'habillement). La fermeture de ces entreprises et la r�duction des effectifs de 350 autres entreprises ont fait perdre leur emploi � 10 000 employ�s (Chambre de commerce du Zimbabwe).
Source: Bureau central de statistique du Zimbabwe.
Parmi les 174 pays retenus pour l'�tude effectu�e par le PNUD 2, le Zimbabwe se situe au 130e rang de l'indice du d�veloppement humain du PNUD et occupe la 112e place de l'indice du PIB par habitant (sur la base de la parit� du pouvoir d'achat). Le premier r�sultat s'explique par une faible esp�rance de vie; le Zimbabwe est en effet l'un des pays les plus touch�s par le sida, la maladie �tant devenue une v�ritable �pid�mie. En 1998, l'esp�rance de vie � la naissance �tait de 39,2 ans, alors qu'elle pourrait, sans le sida, atteindre 69,4 ans (Office du recensement des �tats-Unis). Le chiffre avanc� par le PNUD est de 43,5 ans.
Le PIB par habitant �tait, en 1998, de 471 dollars E.-U.; calcul� en faisant intervenir la parit� du pouvoir d'achat, il �tait estim� � 2 669 dollars E.-U., chiffre relativement �lev� par rapport aux autres pays les moins d�velopp�s. Trente-six pour cent de l'ensemble de la population vit en dessous du seuil de pauvret�, soit avec moins d'un dollar E.-U. par jour (1989-1994). Une �tude d'�valuation de pauvret� effectu�e en 1995 par le Minist�re du service public, du travail et de la protection sociale a indiqu� que 57 pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvret� alimentaire et qu'une autre fraction de la population, soit 17 pour cent, vit en dessous du seuil de pauvret� en termes de consommation globale.
Au cours des derni�res ann�es, le probl�me de la pauvret� a �t� aggrav� par l'ampleur du ch�mage et le co�t �lev� de la vie. Les ch�meurs et les habitants pauvres des villes sont les plus touch�s par ce double fl�au. Les autres groupes menac�s par l'ins�curit� alimentaire sont a) les agriculteurs touch�s par la s�cheresse du mois de janvier et par les pluies torrentielles de f�vrier et de mars - responsables, surtout dans le sud du pays, de ph�nom�nes d'engorgement - et, b) les ouvriers agricoles, sans travail depuis l'invasion des exploitations ou les acquisitions de terres en vue de leur redistribution. Dans l'ensemble, leur situation ne semble pas aussi d�sesp�r�e qu'on a pu le penser, puisque qu'il arrive que nombre d'entre eux restent employ�s et r�mun�r�s, partiellement, dans les deux cas, par les propri�taires terriens.
Dans les zones rurales o� l'ins�curit� alimentaire devient probl�matique, on arrive g�n�ralement � se tirer d'affaire gr�ce aux envois de fonds effectu�s par des hommes ou des enfants travaillant dans les villes. Si le ch�mage urbain devait augmenter en raison de la fermeture des usines, cette source de revenus pourrait, en se tarissant, priver la population rurale pauvre et les familles touch�es par un d�ficit alimentaire d'une de leurs plus importantes ressources.
Le processus de distribution des terres qui se poursuit depuis l'ind�pendance du pays en 1980 est tr�s d�s�quilibr�. Selon les donn�es pour 1995 provenant du Commercial Farmers Union (Syndicat des exploitants agricoles), la taille moyenne des grandes exploitations commerciales (il en existe au total 4 700) est de 3 000 ha, alors qu'elle est inf�rieure � 30 ha pour les exploitations communautaires et dans les zones de redistribution (862 000 exploitations au total). Les grandes exploitations commerciales, qui exigent des capitaux importants et qui d�pendent d'une main-d'_uvre relativement bon march� (chaque exploitation emploie en moyenne une quarantaine d'ouvriers agricoles) ont assur� 80 pour cent de la production agricole nationale.
Pour assurer la redistribution des terres agricoles, le gouvernement � mis sur pied divers programmes de r�forme agraire. Le programme d'acquisition de terres et d'installation de nouveaux exploitants (phase 1) qui a commenc� � partir de 1979/1980 et s'est poursuivi jusqu'en 1997/1998 a permis l'acquisition de 3 498 444 ha et l'installation de 71 000 nouveaux exploitants3. Pendant une nouvelle phase, qui s'est d�roul�e entre octobre 1998 et juin 2000, 85 exploitations suppl�mentaires couvrant une superficie de 168 264 ha ont �t� acquises en vue d'une redistribution. Le programme intitul� �Fast Track� a d�but� en juillet 2000: en avril 2001, un total de 2 706 exploitations, avec 6 086 605 ha de terres, ont �t� s�lectionn�es en vue d'une acquisition obligatoire et d'une redistribution. Entre juillet 2000 et le 9 f�vrier 2001, 51 543 familles en tout ont pu s'installer sur 2 083 301 ha de terres. Toutes les grandes exploitations commerciales s�lectionn�es - m�me si elles n'ont pas encore �t� acquises - ne peuvent plus b�n�ficier de cr�dits bancaires. Les exploitations qui ne sont pas encore r�pertori�es pour la redistribution h�sitent � faire les pr�paratifs et les investissements n�cessaires pour les cultures de la prochaine campagne. Il est tr�s fr�quent que les investissements � long terme aient compl�tement cess�, ce qui aura de f�cheuses cons�quences - � court terme en tout cas - sur la productivit� et la production agricole. Des mesures devront donc �tre prises pour assurer la reprise de la croissance � long terme du secteur agricole.
L'agriculture est l'un des secteurs qui fournit le plus d'emplois; pendant la p�riode 1994-1998, il a assur� environ 27 pour cent de la totalit� des emplois. Les exportations agricoles sont la principale source de rentr�es de devises, et jouent de ce fait un r�le essentiel dans l'�conomie du pays. En 2000, elles ont repr�sent� 42 pour cent environ de la totalit� des exportations (1 708 millions de dollars E.-U.), les recettes les plus importantes provenant du tabac (26 pour cent) et du coton (6 pour cent). Le Zimbabwe, qui exporte normalement ses exc�dents de ma�s, a d� en importer pendant les ann�es marqu�es par des s�cheresses ou des inondations, notamment en 1992, 1993, 1998 et 1999 (graphique 3). Le pays enregistre g�n�ralement un d�ficit en bl�, dont les importations nettes se sont �lev�es en moyenne � 75 000 tonnes environ au cours des six derni�res ann�es (entre 1994/1995 et 2000/2001).
La saison des pluies de 2001, semblable � celle de l'an dernier, a g�n�ralement �t� favorable pour les provinces du nord, qui assurent normalement 70 pour cent environ de la production c�r�ali�re nationale. La production agricole des r�gions m�ridionales a �t� en revanche moins favoris�e, du fait de l'arriv�e tardive de pr�cipitations par ailleurs inf�rieures � la normale. Malgr� la s�cheresse presque g�n�ralis�e qui a s�vi pendant tout le mois de janvier, les pr�cipitations ont �t� dans l'ensemble sup�rieures aux normes saisonni�res, des pluies abondantes et bien r�parties ayant arros� la quasi totalit� du pays en f�vrier et en mars. La particularit� de la campagne de 2000/2001 tient � ce qu'elle a commenc�, non pas comme � l'accoutum�e dans les r�gions du sud et de l'ouest, mais dans celles du nord et du centre. Ces derni�res ont en effet b�n�fici� jusqu'en d�cembre de pr�cipitations sup�rieures � la normale, tandis que les districts m�ridionaux devaient endurer de longues p�riodes de s�cheresse.
La saison des pluies a vraiment commenc� � partir de la troisi�me d�cade du mois d'octobre dans la plupart des r�gions de l'est et de l'ouest du Mashonaland et des provinces de Masvingo. Elle a d�but� dans la deuxi�me d�cade de novembre dans le centre du Mashonaland et le nord du Matabeleland, et encore beaucoup plus tard dans la plupart des r�gions du sud du Matabeleland. Le mois de novembre a g�n�ralement �t� humide, en particulier dans le nord. Les districts du centre, du nord, de l'ouest et de l'est ont �t� copieusement arros�s, mais les pr�cipitations ont �t� inf�rieures � la normale dans les districts m�ridionaux de Gwanda, de Masvingo, de Bulawayo et de Beitbridge. En janvier, 70 mm de pluie sont tomb�s sur les r�gions situ�es le plus au nord et au sud-ouest. Le total des pr�cipitations tomb�es sur la plupart des r�gions pendant le mois de janvier a cependant �t� nettement inf�rieur � la moyenne � long terme. La plupart des districts du sud et de l'est ont subi une vague de s�cheresse qui s'est prolong�e pendant tout le mois de janvier, et qui ont �t� suivies, en f�vrier, par des pluies torrentielles et incessantes. Ces derni�res ont provoqu� le lessivage des �l�ments nutritifs du sol, des engorgements et des inondations dans certaines zones des districts de Muzarabani, Guruwe, Kadoma, Chegutu, Masvingo, Tsholotsho et Gokwe.
Au mois de mars, un d�placement anormalement lent de la zone de convergence intertropicale en direction du nord a d�clench� des pr�cipitations importantes et largement r�parties sur la quasi totalit� du pays. La moyenne saisonni�re des pr�cipitations a plus que doubl� dans la plupart des r�gions, � l'exception de Beitbridge et des r�gions avoisinantes du sud et du sud-ouest, o� les pr�cipitations ont repr�sent� entre 60 et 80 pour cent de la moyenne. Signalons �galement le caract�re insolite de la r�partition des pluies pendant cette campagne agricole.
Comme au cours des derni�res ann�es, entre 90 et 95 pour cent des semences de ma�s utilis�es cette ann�e sur les petites exploitations ont �t� des semences hybrides certifi�es. Malgr� leur forte hausse de prix, (qui est pass� de 48 dollars du Zimbabwe par kilo pendant la derni�re campagne agricole � 104 dollars du Zimbabwe), elles ont �t� employ�es par la plupart des petits producteurs dans les provinces du nord. Entre 15 et 20 pour cent seulement des petits exploitants des provinces du sud et de l'est se sont servis des semences de ma�s en pollinisation libre. Pour les cultures de mil et de sorgho, ce sont des vari�t�s locales de semences provenant de la r�colte de l'an dernier qui ont �t� utilis�es. Dans certaines r�gions, l'approvisionnement en semences de sorgho et de mil a �t� r�duit en raison du cyclone Eline qui a s�vi au d�but de l'ann�e 2000. L'approvisionnement en semences de c�r�ales et de l�gumineuses n'a cependant pas pos� de probl�me dans l'ensemble des provinces.
La consommation nationale d'engrais a �t� de 450 000 tonnes, en recul de 10 pour cent par rapport � la quantit� initialement pr�vue. Cette r�duction est principalement due � la r�duction des superficies mises en culture sur les exploitations commerciales. Les quantit�s utilis�es d'engrais compos� de base D (7N-14P-7K) et de nitrate d'ammonium pour la fumure de couverture varient consid�rablement d'une province � l'autre en fonction des pr�cipitations. L'emploi des engrais a �t� beaucoup plus important dans les provinces du nord, qui b�n�ficient d'une meilleure r�partition des pr�cipitations que dans celles du sud et de l'est, g�n�ralement caract�ris�es par un temps sec et des pluies irr�guli�res. Malgr� la forte hausse du prix des engrais, la plupart des agriculteurs des provinces du nord, y compris les petits exploitants, en ont utilis� des quantit�s normales. Dans les provinces du sud et de l'est, la plupart des petits producteurs n'ont gu�re utilis� d'engrais, se servant plut�t de fumier organique.
Les petits exploitants recourent g�n�ralement tr�s peu au cr�dit pour acheter des intrants. Ce n'est que tr�s tard cette ann�e que le GMB a fourni des semences et des engrais moyennant un cr�dit, en particulier dans les provinces du sud et de l'est.
Les oiseaux qu�l�a ont �t� les seuls migrateurs nuisibles signal�s sur les cultures de sorgho et de mil perl� dans le sud et le sud-ouest, les zones proches des parcs nationaux �tant � cet �gard les plus touch�es. Parmi les ravageurs non migrateurs et les maladies d'une certaine importance, il convient de signaler cette ann�e les d�g�ts occasionn�s au ma�s par le foreur de la tige tachet�, la tache fusarienne grise, la pourriture des rafles et la bigarrure, au mil rouge par les pucerons, au soja et aux arachides par la rouille des feuilles.
La totalit� de la superficie consacr�e aux cultures c�r�ali�res pour la campagne agricole de 2000/01 est estim�e � 1 489 000 hectares, soit un recul de 15 pour cent par rapport � 1999/2000 (tableau 1). Les emblavures de ma�s, de sorgho et de mil perl� ont diminu� de 14,37 et 14 pour cent respectivement, mais la superficie cultiv�e en mil rouge a augment� de 49 pour cent.
La diminution de 14 pour cent des emblavures de ma�s s'explique largement par les r�ductions de 54 et de 8 pour cent enregistr�es respectivement dans les grandes et les petites exploitations. En ce qui concerne les grandes exploitations commerciales, la diminution des emblavures de ma�s est �troitement li�e au programme de redistribution des terres r�cemment mis en _uvre. S'agissant des petits exploitants, la diminution s'explique en partie par leur crainte d'un �manque de march�, d� au fait que le GMB n'a pay� que tr�s tard la r�colte de ma�s de l'an dernier, ce qui a incit� les agriculteurs � consacrer leurs terres au soja, au mil rouge, au tournesol et au paprika. La superficie cultiv�e en c�r�ales, l�gumineuses et autres cultures de rapport en 2000/01 est d'approximativement 2,38 millions d'hectares, soit une diminution de 7 pour cent par rapport aux 2,56 millions d'hectares de 1999/2000. Les petites exploitations ont assur� 90 pour cent de la totalit� de la production, contre 86 pour cent au cours de la derni�re campagne agricole, en g�rant essentiellement les cultures de c�r�ales, de coton, d'arachides et de tournesol. Soixante-six pour cent de l'ensemble de la superficie cultiv�e ont �t� consacr�s aux c�r�ales, 17 pour cent au coton et 12 pour cent aux arachides. La part des grandes entreprises commerciales dans l'ensemble de la production n'est que de 10 pour cent, contre 14 pour cent l'an dernier.
Le rendement moyen du ma�s devrait se situer cette ann�e aux environs de 0,95 tonne par hectare sur les petites exploitations (qui ont assur� l'essentiel de la production) et de 5,2 tonnes par hectare sur les grandes exploitations commerciales. Ces estimations ont �t� calcul�es sur la base des estimations fournies par le personnel de district et provincial d'AGRITEX et par le National Early Warning Unit du Ministry of Lands, Agriculture, and Rural Resettlement (Syst�me d'alerte rapide du Minist�re de la terre, de l'agriculture et du r�am�nagement rural). Elles ont �t� compar�es avec d'anciennes donn�es, des renseignements importants fournis par des correspondants et des observations effectu�es sur le terrain. Pour les cultures autres que celle du ma�s, aucune donn�e sur les districts n'a pu �tre obtenue, ce qui explique que la mission utilise les estimations �tablies par le MLARR et le Crop Forecasting Committee.
Le rendement moyen du ma�s devrait cette ann�e (avec environ 1,2 tonne par hectare) �tre inf�rieur de 13 pour cent � celui de 1999/2000. Le rendement moyen des autres cultures c�r�ali�res pendant la principale campagne agricole est estim� � 0,55 tonne par hectare pour le sorgho, 0,2 tonne par hectare pour le mil perl� et 0,4 tonne par hectare pour le mil rouge.
Le Zimbabwe a deux campagnes agricoles. La principale saison des pluies commence habituellement en octobre/novembre et se termine en avril-mai, et c'est pendant cette p�riode que se r�alise une grande partie de la production du pays. La seconde campagne - moins importante, qui est appel�e campagne d'hiver et d�pend largement de l'irrigation - se fait surtout dans le secteur commercial. Les semis de bl� et d'orge - les deux principales cultures - ont lieu en avril/mai, pour une r�colte qui se d�roule en septembre/octobre.
Le tableau 1 indique une production c�r�ali�re de 1,57 million de tonnes pour la principale campagne agricole de 2000/01. Ce chiffre refl�te une baisse de 27 pour cent par rapport aux 2,15 millions de tonnes de 1999/2000 et de 18 pour cent par rapport � la moyenne des dix derni�res ann�es, �tablie � 1,9 million de tonnes.
C�r�ales
La production de ma�s de cette campagne est estim�e � 1,47 million de tonnes, ce qui repr�sente 93 pour cent de la production c�r�ali�re totale. Elle enregistre une baisse de 28 pour cent par rapport � celle de 1999/2000 et de 16 pour cent par rapport � la moyenne des ann�es 1990. Cette baisse peut �tre attribu�e � la r�duction des superficies mises en culture par les grandes exploitations commerciales et par la diminution des emblavures et des rendements enregistr�s par les petits exploitants. D'autres facteurs ont �galement jou� un r�le, notamment le d�part tardif de la campagne dans les r�gions du sud, qui s'est ajout� aux effets de la longue p�riode de s�cheresse de janvier, un emploi r�duit des engrais, l'utilisation, pour le ma�s, de semences en pollinisation libre � la place des semences hybrides � haut rendement, et enfin le retard du paiement effectu� aupr�s du GMB et de la Cotton Company of Zimbabwe (COTTCO).
CULTURE /SECTEUR |
Campagne principale 2000/2001
|
Campagne principale 1999/2000
|
Comparaison entre 2000/01 et 1999/00 (en
pourcentage)
|
|||||
Superficie
(ha) |
Rend. (t/ha)
|
Production
(tonnes) |
Superficie (ha)
|
Rend.
(t/ha) |
Production
(tonnes) |
Variation
superficie |
Variation
production |
|
MA�S | ||||||||
SECTEUR COMMERCIALa/ |
74 005
|
5.19
|
384 316
|
162 000
|
5.00
|
810 000
|
-54.3
|
-52.6
|
PETITS EXPLOITANTSb/ |
1 149 061
|
0.94
|
1 082 432
|
1 254 700
|
0.98
|
1 233 204
|
-8.4
|
-12.2
|
TOTAL MA�S |
1 223 066
|
1.20
|
1 466 748
|
1 416 700
|
1.44
|
2 043 204
|
-13.7
|
-28.2
|
SORGHO c/ | ||||||||
SECTEUR COMMERCIAL |
5 300
|
3.50
|
18 550
|
4 500
|
4.00
|
18 000
|
17.8
|
3.1
|
PETITS EXPLOITANTS |
105 000
|
0.40
|
42 190
|
170 730
|
0.26
|
43 914
|
-38.5
|
-3.9
|
TOTAL SORGHO |
110 300
|
0.55
|
60 740
|
175 230
|
0.35
|
61 914
|
-37.1
|
-1.9
|
MIL CHANDELLE | ||||||||
PETITS EXPLOITANTS |
98 870
|
0.20
|
20 151
|
115 100
|
0.25
|
29 030
|
-14.1
|
-30.6
|
ELEUSINE | ||||||||
PETITS EXPLOITANTS |
57 200
|
0.40
|
22 880
|
38 400
|
0.36
|
13 860
|
49.0
|
65.1
|
TOTAL C�R�ALES |
1 489 436
|
1.05
|
1 570 519
|
1 745 430
|
1.23
|
2 148 008
|
-14.7
|
-26.9
|
SOJA | ||||||||
SECTEUR COMMERCIAL |
65 000
|
2.50
|
162 500
|
58 000
|
2.50
|
145 000
|
12.1
|
12.1
|
PETITS EXPLOITANTS |
12 150
|
1.04
|
12 580
|
5 490
|
0.90
|
4 941
|
121.3
|
154.6
|
TOTAL SOJA |
77 150
|
2.27
|
175 080
|
63 490
|
2.36
|
149 941
|
21.5
|
16.8
|
ARACHIDES (non d�cortiqu�es) | ||||||||
SECTEUR COMMERCIAL |
2 000
|
2.50
|
5 000
|
1 400
|
3.00
|
4 200
|
42.9
|
19.0
|
PETITS EXPLOITANTS |
274 120
|
0.61
|
166 784
|
266 700
|
0.70
|
186 690
|
2.8
|
-10.7
|
TOTAL ARACHIDES |
276 120
|
0.62
|
171 784
|
268 100
|
0.71
|
190 890
|
3.0
|
-10.0
|
TOURNESOL | ||||||||
SECTEUR COMMERCIAL |
2 000
|
1.00
|
2 000
|
1 500
|
2.00
|
3 000
|
33.3
|
-33.3
|
PETITS EXPLOITANTS |
42 500
|
0.69
|
29 500
|
25 000
|
0.51
|
12 750
|
70.0
|
131.4
|
TOTAL TOURNESOL |
44 500
|
0.71
|
31 500
|
26 500
|
0.59
|
15 750
|
67.9
|
100.0
|
PAPRIKA | ||||||||
SECTEUR COMMERCIAL |
3 250
|
3.50
|
11 375
|
3 100
|
4.00
|
12 400
|
4.8
|
-8.3
|
PETITS EXPLOITANTS |
4 985
|
0.28
|
1 414
|
2 104
|
0.70
|
1 473
|
136.9
|
-4.0
|
TOTAL PAPRIKA |
8 235
|
1.55
|
12 789
|
5 204
|
2.67
|
13 873
|
58.2
|
-7.8
|
TABAC | ||||||||
SECTEUR COMMERCIAL |
67 112
|
2.79
|
187 064
|
77 291
|
3.01
|
232 941
|
-13.2
|
-19.7
|
PETITS EXPLOITANTS |
12 395
|
0.71
|
8 841
|
14 876
|
0.82
|
12 213
|
-16.7
|
-27.6
|
TOTAL TABAC |
79 507
|
2.46
|
195 905
|
92 167
|
2.66
|
245 154
|
-13.7
|
-20.1
|
COTON | ||||||||
SECTEUR COMMERCIAL |
17 000
|
1.92
|
32 666
|
26 400
|
2.00
|
52 798
|
-35.6
|
-38.1
|
PETITS EXPLOITANTS |
373 473
|
0.68
|
253 447
|
343 535
|
0.87
|
300 202
|
8.7
|
-15.6
|
TOTAL COTON |
390 473
|
0.73
|
286 113
|
369 935
|
0.95
|
353 000
|
5.6
|
-18.9
|
GRAND TOTAL |
2 365 421
|
2 570 826
|
-8.0
|
a/ Le secteur commercial inclut les grandes exploitations agricoles commerciales.
b/ Le secteur des petites exploitations agricoles comprend les petites exploitations collectives, les petites exploitations commerciales et les exploitants r�install�s.
c/ Pour les cultures autres que le ma�s, la Mission n'a pu obtenir aucune donn�e recouvrant l'ensemble des secteurs des districts; aussi, a-t-elle utilis� pour le pr�sent rapport les estimations r�alis�es au niveau national par le MLARR et le Comit� de pr�visions des r�coltes, qui sont jug�es raisonnables.
Bien que, cette ann�e, la campagne de sorgho et de mil chandelle, relativement r�sistants � la s�cheresse, ait �t� relativement meilleure que celle du ma�s, la production de ces deux c�r�ales devrait baisser de 2 et de 31 pour cent respectivement par rapport � l'ann�e derni�re en raison essentiellement d'une r�duction des superficies cultiv�es par le secteur des petites exploitations. Inversement, la campagne d'�leusine devrait fortement augmenter cette ann�e et d�passer de 65 pour cent celle de la derni�re campagne � la suite d'un accroissement important (49 pour cent) de la superficie cultiv�e par le secteur des petits exploitants.
Autres cultures vivri�res
Les superficies plant�es en soja, tournesol et arachides pendant la campagne principale de 2000/2001 ont augment� respectivement de 22,68 et 3 pour cent par rapport � l'ann�e pr�c�dente. Cette augmentation est attribu�e � la hausse des prix attendue de la pr�sente campagne.
La r�colte totale de l�gumineuses (principalement soja et arachides) est estim�e � 346 000 tonnes contre 340 000 tonnes en 1999/2000. Cette ann�e, la production de soja devrait �tre sup�rieure de 17 pour cent � celle de la derni�re campagne du fait d'un accroissement de 22 pour cent de la superficie cultiv�e. On s'attend � ce que la production d'arachides diminue de 10 pour cent en d�pit d'un l�ger accroissement (3 pour cent) de la superficie cultiv�e, en raison de la longue p�riode de s�cheresse en janvier et des pluies persistantes en f�vrier. La production de tournesol devrait presque doubler par rapport � l'ann�e derni�re � la suite d'une augmentation de 68 pour cent de la superficie cultiv�e, principalement dans le secteur des petites exploitations o� l'accroissement de cette superficie a �t� de 131 pour cent par rapport � l'ann�e derni�re.
Cultures commerciales
Au cours de la campagne principale 2000/2001, la superficie plant�e en coton s'est �tendue de 6 pour cent par rapport � la derni�re campagne, un plus grand nombre d'exploitants se lan�ant dans cette culture, en particulier dans le sud-est du pays. Par contre, les superficies cultiv�es en tabac se sont r�duites de 14 pour cent pendant la m�me p�riode (Tableau 1).
La production de coton et de tabac, qui contribue � l'apport de devises �trang�res, devrait diminuer par rapport � la derni�re campagne. La production de tabac devrait baisser de 20 pour cent, partiellement en raison des d�sordres ayant perturb� les r�gions de culture commerciale o� cette plante est essentiellement cultiv�e. Pour le coton, la diminution de la production s'explique par la baisse des prix vers�s aux agriculteurs et du co�t �lev� des semences. Quant aux autres cultures commerciales, principalement le tournesol et le paprika, elles devraient augmenter, de nombreux petits exploitants ayant ajout� r�cemment la culture de ces plantes � celle du soja et des arachides.
Le bl� et l'orge, cultiv�s pendant la campagne d'hiver (de mai � septembre), sont importants car ils contribuent largement, � la fois directement et indirectement, � l'�conomie du Zimbabwe. Le bl� est essentiellement utilis� pour la fabrication du pain et, dans une moindre mesure, d'autres produits de boulangerie. L'orge est utilis� pour la fabrication de la bi�re, bien qu'une partie du grain (sous forme de malt) soit export�e dans d'autres pays de la r�gion pour obtenir des devises �trang�res tr�s pris�es. Dans le pass�, le pain de bl� �tait tenu pour un produit de luxe r�serv� aux consommateurs ais�s. Toutefois, depuis l'ind�pendance, la consommation de bl� a augment� consid�rablement, en particulier dans les couches les moins favoris�es de la population, et le bl� est consid�r� actuellement comme �tant le deuxi�me produit de premi�re n�cessit� du pays.
La production de bl� et d'orge est tr�s m�canis�e. Pendant les cinq derni�res ann�es, de 46 000 � 57 000 hectares ont �t� plant�s en bl�, avec des rendements moyens de 5 � 6 tonnes par hectare et une production allant de 250 000 � 324 000 tonnes (Tableau 2). Compte tenu de la situation actuelle dans les exploitations commerciales, la superficie et la production de bl� devraient fortement chuter en 2001. Nombre d'exploitations ont �t� mises en vente ou subissent des arr�ts de travail qui peuvent nuire � la production de bl� d'hiver. La campagne de bl� de cette ann�e n'ayant pas encore �t� sem�e, il est difficile de pr�voir la production que l'on peut attendre. Toutefois, l'Association des producteurs de c�r�ales du Zimbabwe pr�voit une r�colte d'environ 250 000 tonnes, ce qui est tr�s inf�rieur � la consommation nationale habituelle.
Les conditions du b�tail sont bonnes dans les grands �levages commerciaux et de moyennes � bonnes dans les petits �levages. On signale le d�c�s d'animaux � la suite de maladies transmises par les tiques dans certaines zones communautaires, notamment dans les provinces du Matebeleland Nord, Matebeleland Sud, Mashonaland central, Mashonaland oriental et Manicaland en raison de traitements irr�guliers dus � une p�nurie de produits chimiques (acaricides). On signale �galement des cas de pelade dans le nord de la province du Matebeleland.
Bl� | Orge | |||||
Superficie (ha) | Rendement (t/ha) |
Production (tonnes) | Superficie (ha) | Rendement (t/ha) |
Production (tonnes) | |
1991 | 44 000 | 5,9 | 259 320 | 5 605 | 5,6 | 31 600 |
1992 | 11 180 | 5,1 | 56 920 | 1 136 | 4,3 | 4 900 |
1993 | 48 000 | 5,8 | 277 109 | 6 400 | 5,2 | 33 102 |
1994 | 52 647 | 5,5 | 287 904 | 5 650 | 5,8 | 33 000 |
1995 | 13 860 | 5,1 | 70 000 | 2 355 | 5,3 | 12 500 |
1996 | 47 843 | 5,5 | 263 134 | 5 300 | 5,7 | 30 000 |
1997 | 55 200 | 4,5 | 250 000 | 10 700 | 4,3 | 45 500 |
1998 | 50 000 | 6,0 | 300 000 | 9 879 | 5,8 | 57 234 |
1999 | 57 574 | 5,6 | 324 430 | 3 079 | 5,4 | 16 671 |
2000 | 46 375 | 5,5 | 255 063 | 5 128 | 6,2 | 32 200 |
2001 | 45 455 | 5,5 | 250 000 | 4 545 | 5,5 | 25 000 |
Source: Association des producteurs de c�r�ales du Zimbabwe; pr�visions pour 2001 �tablies par la Mission. |
Le nombre total des diverses vari�t�s d'animaux dans le pays, selon le recensement animal le plus r�cent (1999), est le suivant: bovins: 6 068 764; ovins: 640 175; caprins: 2 909 870; porcins: 278 811 et �nes: 373 122. Le secteur des petits exploitants poss�de 72 pour cent de l'ensemble du b�tail, les 28 pour cent restants allant au secteur commercial. En outre, le secteur des petits exploitants poss�de 94 pour cent des ovins et des caprins, contre 6 pour cent pour le secteur commercial. Ce dernier poss�de 48 pour cent des porcins contre 52 pour cent dans le secteur des petites exploitations. �tant donn� le climat d'incertitude qui r�gne actuellement sur les exploitations commerciales, le nombre d'animaux devrait d�cliner cette ann�e.
La situation des p�turages et des r�serves en eau est g�n�ralement bonne dans la plupart des provinces. Gr�ce aux pluies r�guli�res qui sont tomb�es en f�vrier et en mars, la qualit� et la quantit� des p�turages s'est am�lior�e dans la plupart des r�gions.
Les estimations concernant la superficie, le rendement et la production de ma�s par province sont pr�sent�es dans le tableau 3.
PROVINCE | SECTEUR COMMERCIAL | PETITS EXPLOITANTS | TOTAL | ||||||
Superficie (ha) |
Rendement (t/ha) |
Production (tonnes) |
Superficie (ha) |
Rendement (t/ha) |
Production (tonnes) |
Superficie (ha) |
Rendement (t/ha) |
Production (tonnes) |
|
Manicaland | 3 047 | 5,00 | 15 235 | 155 582 | 1,04 | 161 684 | 158 629 | 1,12 | 176 919 |
Mashonaland Central | 5 140 | 5,40 | 27 770 | 135 035 | 1,63 | 220 211 | 140 175 | 1,77 | 247 981 |
Mashonaland Est | 8 550 | 5,25 | 44 888 | 211 586 | 1,18 | 248 740 | 220 136 | 1,33 | 293 628 |
Mashonaland Ouest | 55 280 | 5,19 | 287 165 | 143 639 | 1,31 | 188 045 | 198 919 | 2,39 | 475 210 |
Masvingo | 625 | 5,00 | 3 125 | 169 645 | 0,66 | 111 119 | 170 270 | 0,67 | 114 244 |
Matebeleland Nord | 348 | 4,50 | 1 566 | 89 728 | 0,71 | 63 486 | 90 076 | 0,72 | 65 052 |
Matebeleland Sud | 0 | 0,00 | 0 | 35 513 | 0,28 | 10 034 | 35 513 | 0,28 | 10 034 |
Midlands | 1 015 | 4,50 | 4 568 | 208 333 | 0,38 | 79 112 | 209 348 | 0,40 | 83 680 |
NATIONAL TOTAL | 74 005 | 5,19 | 384 316 | 1 149 061 | 0,94 | 1 082 432 | 1 223 066 | 1,20 | 1 466 748 |
La plupart des zones de cette province font partie de la r�gion agro�cologique II (agriculture intensive) mais certaines sont situ�es dans la r�gion agro�cologique III (agriculture semi-intensive). Les petits exploitants cultivent principalement le ma�s et les exploitations commerciales, le tabac. Certains districts, comme Hurungwe, sont tr�s productifs tandis que d'autres, comme Kariba, Kadoma et Zvimba pr�sentent un probl�me structurel de d�ficit alimentaire. La p�riode habituelle de plantation dans la province s'�tend de la mi-novembre � la mi-janvier. La plupart des districts de cette province ont subi trois semaines de s�cheresse depuis le d�but de janvier, suivies de fortes pluies en f�vrier et mars. Toutefois, cette p�riode de s�cheresse a �t� moins forte que dans d'autres r�gions du pays et, dans l'ensemble, les fortes pluies n'ont pas endommag� la r�colte du ma�s, sauf en quelques endroits. Les agriculteurs qui avaient plant� tard le ma�s ont souffert de ces pluies excessives, ce qui entra�nera une l�g�re diminution des r�coltes. La r�partition des pr�cipitations �tait analogue � celle de l'ann�e derni�re qui avait �galement connu une p�riode de s�cheresse suivie de fortes pluies. Dans certaines r�gions, le cobrot d� aux pluies excessives a r�duit les rendements et la qualit� du ma�s. Dans cette province, les cultivateurs de ma�s ont largement recours aux engrais.
La mission estime que, dans l'ensemble, les rendements seront analogues ou un peu plus faibles que ceux de l'ann�e derni�re, selon les zones. La production de ma�s pour la campagne 2000/2001 est �valu�e � 475 210 tonnes, pour une superficie cultiv�e totale de 198 919 hectares pour les deux secteurs, dont 287 165 tonnes pour le secteur commercial et 188 045 tonnes pour le secteur des petits exploitants (Tableau 3). On estime que la province fournit la plus grande part (32 pour cent) de la production nationale totale de ma�s et est le plus gros producteur de ma�s du Zimbabwe.
La plupart des zones de cette province font partie de la r�gion agro�cologique II (culture intensive) et III (culture semi-intensive). Les zones que la mission a visit�es paraissent dans l'ensemble tr�s productives. Dans les parties basses, o� le coton est la culture principale, les plantations de ma�s ne semblaient pas donner de bons r�sultats. La s�cheresse de janvier et de f�vrier a dur� pr�s de six semaines dans certaines zones et a �t� suivie par de fortes pluies jusqu'en mars. Toutefois, la r�colte de ma�s n'a apparemment pas souffert du fait que la majorit� des exploitants avaient sem� tr�s t�t.
Dans le secteur des petits exploitants, le ma�s constitue la culture principale,
suivie par le coton. La plupart des cultivateurs de ma�s utilisent largement
les engrais dans cette province. La mission estime que les rendements devraient
�tre analogues ou quelque peu inf�rieurs � ceux de l'ann�e derni�re. Toutefois,
les r�sultats varient fortement d'une zone � l'autre. La production totale
du secteur des petits exploitants est estim�e � 247 980 tonnes pour une
superficie totale de 140 175 hectares plant�e en ma�s pour les deux secteurs
(Tableau 3). Cette ann�e, la province devrait produire environ 17 pour cent
de la production nationale totale de ma�s au niveau national et se place au
troisi�me rang en tant que productrice de ma�s du pays.
La plupart des zones de cette province sont situ�es dans la r�gion agro�cologique II et III. Le ma�s constitue la culture principale. Pr�s de 20 pour cent du ma�s plant� pr�cocement a �t� affect�, au moment de la formation des �pis, par une p�riode de s�cheresse de pr�s de trois semaines, de la fin d�cembre � la mi-janvier. On a pu observer un certain fl�trissement des plantes, mais elles ont repris apr�s les bonnes pluies de f�vrier et mars. Dans l'ensemble, on s'attend � un rendement moyen des cultures de ma�s. Les pluies qui ont suivi en f�vrier et mars ont �t� abondantes mais analogues ou inf�rieures � celles de l'ann�es derni�re. Les cultivateurs de ma�s utilisent largement les engrais mais restent toutefois au-dessous des taux recommand�s. La mission a observ� du cobrot dans le ma�s de cette province.
La quantit� de ma�s produite par les deux secteurs en 2000/2001 est estim�e � 293 627 tonnes, pour un total de 220 136 hectares (Tableau 3). La province fournit environ 20 pour cent de la production totale de ma�s du pays et se place au second rang.
La plupart des zones de cette province sont situ�es dans la r�gion agro�cologique V (culture extensive) et III (culture semi-intensive). Le ma�s constitue la production principale suivi par le sorgho, le mil chandelle, l'arachide et le coton. Les pr�cipitations ont �t� irr�guli�res, en g�n�rale inf�rieures � la normale, et ont d�but� tard dans la plupart des districts de la province. Les semis de la campagne de c�r�ales se sont �tendus de novembre 2000 � janvier 2001. La p�riode de s�cheresse qui a frapp� en janvier 2001, au milieu de la campagne, et qui a dur� plus de 30 jours dans la plupart des districts, a endommag� les semis pr�coces, en particulier le ma�s. Les pluies diluviennes qui ont suivi en f�vrier et mars 2001 dans la plupart des districts ont d�tremp� le sol, ce qui a encore r�duit les perspectives en mati�re de r�colte. Les engrais ne sont utilis�s que par un tr�s faible pourcentage d'agriculteurs et restent bien au-dessous des taux recommand�s. Par contre, le fumier est largement employ�. La production de ma�s dans cette province pour la campagne 2000/2001 est �valu�e � 114 244 tonnes, pour une superficie totale de 170 270 hectares (Tableau 3). On estime que la province produit environ 8 pour cent de la production totale nationale en ma�s, ce qui la place au cinqui�me rang des provinces du pays productrices de ma�s.
La plupart des zones de culture de ma�s de cette province se situent dans les r�gions agro�cologiques I, III et V. Le ma�s constitue la culture principale, suivi par le coton, le sorgho et le mil chandelle. Cette ann�e, la campagne a �t� tr�s diff�rente dans cette province de celle de l'ann�e pr�c�dente : les pluies ont �t� irr�guli�res, g�n�ralement au-dessous de la moyenne et sont tomb�es tard dans la plupart des districts (sauf dans les districts de Makoni et de Nyanga). Les semis ont dur� de la mi-novembre 2000 � la mi-janvier 2001. En janvier 2001, une p�riode de s�cheresse de plus de 30 jours a endommag� dans la plupart des districts la plus grande partie des plantations dont les semis ont eu lieu au tout d�but de la campagne, en particulier le ma�s. Les pluies excessives en f�vrier et mars 2001 ont d�tremp� le sol, ce qui a encore r�duit les perspectives de r�coltes.
Un tr�s faible pourcentage d'exploitants utilisent des engrais, et cela �
un taux bien inf�rieur � celui qui est recommand�. Par contre, ils emploient
largement le fumier. La production de la campagne 2000/2001 est estim�e �
176 919 tonnes pour une superficie totale de 158 628 hectares
(Tableau 3). La production de ma�s devrait s'�tablir aux alentours de 12 pour
cent de la production totale du pays
La plupart des zones de production de cette province se situent dans les r�gions agro�cologiques IV (cultures semi-extensives). Le ma�s est la culture principale, suivie par le sorgho, le mil chandelle et les arachides. La r�partition des pluies a �t� inhabituellement irr�guli�re. Les semis des plantes c�r�ali�res ont eu lieu de la mi-novembre au d�but d�cembre 2000. De la mi-d�cembre � la fin janvier 2001, une p�riode de s�cheresse de plus de 50 jours a endommag�, dans la plupart des districts, les semis pr�coces, en particulier le ma�s. Les pluies excessives en f�vrier et mars 2001 dans la plupart des districts a d�tremp� le sol, r�duisant encore les perspectives de r�colte. Les exploitants n'utilisent en g�n�ral pas d'engrais en raison des tr�s faibles pr�cipitations et des conditions de s�cheresse, mais emploient largement le fumier. La production de ma�s de la campagne 2000/2001 est estim�e � 65 052 tonnes pour une superficie totale de 90 076 hectares (Tableau 3). La production de ma�s de cette province ne repr�sente qu'une faible proportion (4 pour cent) de la production totale du pays cette ann�e.
La plupart des zones de culture de ma�s de cette province se situent dans la r�gion agro�cologique IV (culture semi-extensive). Le ma�s constitue la principale culture de la province suivi par le mil chandelle, le sorgho et l'arachide. La saison des pluies a d�but� tard et les pr�cipitations ont �t� inf�rieures � la normale dans la plupart des districts. Les semis des cultures c�r�ali�res se sont �tendus de novembre 2000 � f�vrier 2001. La longue p�riode de s�cheresse de plus de 40 jours, qui a dur� de la mi-d�cembre � la fin de janvier dans la majorit� des districts, a endommag� la plupart des semis pr�coces, en particulier le ma�s. Les pluies excessives en f�vrier et mars ont d�tremp� le sol, r�duisant encore les perspectives de r�colte. La plupart des exploitants n'utilisent pas d'engrais dans cette r�gion en raison des faibles pr�cipitations et de la s�cheresse, mais emploient largement le fumier. La production de ma�s de la campagne 2000/2001 dans cette province est estim�e � 10 034 tonnes pour une superficie totale de 35 513 hectares (Tableau 3). C'est la province ayant la plus faible production de ma�s du pays.
La plupart des zones de culture de ma�s de cette province se situent dans la r�gion agro�cologique III (culture semi-intensive). Le ma�s constitue la culture principale suivi par l'arachide et le coton. La saison des pluies a d�but�, dans la plupart des zones, � la fin d'octobre 2000. Une longue p�riode de s�cheresse, de la mi-janvier � la fin f�vrier, suivie par des pluies excessives et incessantes de la fin f�vrier � la fin mars, a endommag� de 40 � 45 pour cent des plantations pr�coces de ma�s, sorgho, mil et autres cultures. Le rendement du ma�s devrait donc �tre inf�rieur de 50 pour cent � celui de la campagne pr�c�dente. Pendant la campagne 2000/2001, la superficie plant�e en ma�s s'est r�duite de 10 pour cent par rapport � l'ann�e pr�c�dente en raison d'un manque d'animaux de trait. La superficie plant�e en coton et arachides s'est toutefois agrandie gr�ce au plan de cr�dit COTTCO. La plupart des exploitants n'utilisent pas d'engrais mais du fumier. La production de ma�s de la campagne 2000/2001 dans cette province devrait s'�tablir � 83 679 tonnes pour une superficie totale de 209 348 ha La production de ma�s est estim�e � 6 pour cent de la production totale du pays pour cette ann�e.
Apr�s la r�colte de mai 2000, les prix du ma�s, qui est la principale c�r�ale utilis�e dans l'alimentation au Zimbabwe, ont baiss� comme pr�vu et sont rest�s presque constants jusqu'en novembre 2000 (voir graphique 3). �tant donn� la r�colte relativement maigre de bl� d'hiver et les pr�cipitations peu favorables pendant la campagne principale, en particulier dans le sud, le prix du ma�s a commenc� � se relever en novembre pour atteindre le maximum en d�cembre dans les centres urbains de Harare et de Gweru. Le taux annuel de l'inflation des prix � la consommation �tant de pr�s de 58 pour cent, le prix du ma�s a en r�alit� diminu� en valeur r�elle pendant la p�riode mars 2000 - f�vrier 2001. L'inflation des prix des denr�es alimentaires au cours des derniers mois a �t� inf�rieure � l'inflation g�n�rale et a diminu� depuis septembre 2000. Ces chiffres masquent toutefois l'existence de communaut�s qui souffrent de d�ficit alimentaire � cause de l'alternance de s�cheresse et d'inondations et des d�g�ts caus�s par le cyclone Eline l'ann�e derni�re. Les zones d'ins�curit� alimentaire de l'est et les zones en d�ficit alimentaire chronique du sud sont particuli�rement vuln�rables. La baisse des revenus r�els par habitant, la hausse du ch�mage et celle du prix des produits alimentaires et non alimentaires laissent pr�voir un probl�me s�rieux d'accessibilit� alimentaire pour les groupes vuln�rables de la population, en particulier dans les zones urbaines.
Il convient de faire remarquer que le cours du ma�s au Zimbabwe est dict� par le Grain Marketing Board (GMB), un organisme semi-public qui fixe son prix d'achat et de vente. En g�n�ral, les commer�ants ach�tent le ma�s au GMB et le revendent dans les zones souffrant d'un d�ficit alimentaire en ajoutant � son prix d'achat le co�t du transport et une marge b�n�ficiaire. Ces prix ne refl�tent donc pas n�cessairement les prix pratiqu�s sur le march� libre. Le GMB exerce �galement un monopole sur les importations et les exportations de ma�s. Ces op�rations de commercialisation agricole contr�l�es par l'�tat reviennent tr�s cher � celui-ci (ainsi, le GMB a une dette s'�levant � 10 000 milliards de dollars zimbabw�ens) et entra�nent, ainsi qu'en t�moignent de nombreuses �tudes effectu�es dans le monde entier, de graves dysfonctionnements �conomiques et commerciaux ainsi que des retards d'un point de vue �conomique. Comme on peut le voir d'apr�s l'�volution des cultures au cours du temps, les exploitants agricoles tentent de faire face � la situation en abandonnant le ma�s au profit d'autres cultures vivri�res comme le soja, le tournesol, l'arachide et le paprika.
Il est difficile d'obtenir une estimation pr�cise de la population du Zimbabwe. Nombre d'organismes, comme l'Office central des statistiques, le FNUAP, le Bureau du recensement des �tats-Unis, le NEWU et le FEWS, ont chacun leur propre r�sultat bas� sur des taux de croissance diff�rents. Or, le taux de croissance peut varier de 0 � 2,5 pour cent suivant les hypoth�ses concernant l'impact pr�vu du sida. La mission a adopt� les estimations du NEWU qui pr�voient un nombre de 12 695 758 d'habitants pour le milieu de l'ann�e commerciale (avril 2001-mars 2002). Elles sont fond�es sur l'hypoth�se d'un taux de croissance de 2,5 pour cent jusqu'en 2000 et de 0 pour cent pour l'ann�e actuelle.
La balance commerciale pr�vue pour l'ann�e 2001/2002 (avril-mars) concernant les principales c�r�ales est donn�e dans le Tableau 4, qui a �t� �tabli sur la base des informations les plus r�centes concernant les �changes commerciaux, les stocks existant avant la r�colte, l'estimation finale de la production en fonction de la r�colte de la campagne principale 2000/2001 et les premi�res estimations portant sur la prochaine deuxi�me campagne (d'hiver).
La production c�r�ali�re totale disponible en 2001/2002 est estim�e � 1,82 million de tonnes, y compris 1,47 million de tonnes de ma�s de la campagne principale, ainsi qu'une estimation pr�liminaire de 250 000 tonnes de bl� pour la r�colte d'hiver secondaire qui doit �tre engrang�e en novembre et d�cembre 2001. Le total des stocks d'ouverture de ma�s (1er avril 2001), y compris ceux du GMB, des commer�ants priv�s et des exploitants agricoles, est �valu� � 561 000 tonnes.
En ce qui concerne la demande, les c�r�ales sont destin�es essentiellement � la consommation alimentaire. La consommation alimentaire devrait �tre analogue � celle des cinq derni�res ann�es et est �tablie sur la base d'une population estim�e � 12,696 millions d'habitants au milieu de l'ann�e 2001/2002 et d'une consommation par habitant en c�r�ales de 162 kg par an, compos�e de 120 kg de ma�s, 28 kg de bl�, 13 kg de mil et 1 kg de riz. Avec 162 kg par habitant, 85 pour cent environ des calories n�cessaires seraient couvertes par les c�r�ales, les calories restantes provenant d'autres aliments tels que arachide, soja, viande, potirons, fruits et l�gumes. Les habitants mangent �galement des chenilles (mopane), qui sont soit consomm�es sur place soit export�es au Botswana, en Afrique du Sud et en Zambie, en vue d'en tirer un revenu suppl�mentaire. Compte tenu des chiffres donn�s ci-dessus, la consommation totale de c�r�ales en 2001/2002 devrait s'�lever � 2,06 millions de tonnes.
Ma�s | Mil | Bl� | Riz | Toutes c�r�ales | |
A. Disponibilit�s int�rieures | 1 887 | 109 | 384 | 1,5 | 2 381 |
Stocks d'ouverture | 420 | 5 | 134 | 1,5 | 561 |
Production | 1 467 | 104 | 250 | - | 1 821 |
B. Utilisation | 2 334 | 109 | 505 | 13 | 2 961 |
Alimentation humaine | 1 523 | 165 | 355 | 13 | 2 057 |
Alimentation animale | 250 | - | - | - | 250 |
Semences et pertes | 76 | 8 | 10 | - | 94 |
Aliment de substitution | 64 | (64) | - | ||
Stocks de fermeture | 420 | 0 | 140 | 0 | 560 |
C. Besoins d'importation | 447 | 121 | 11 | 579 | |
Importations commerciales pr�vues | - | - | 121 | 11 | 132 |
D�ficit | 447 | - | - | - | 447 |
a/ La production d'orge, qui se monte � environ 25 000 tonnes, n'est pas incluse dans le tableau car elle est presque totalement r�serv�e � la fabrication de la bi�re.
L'utilisation de c�r�ales et de produits d�riv�s pour l'alimentation animale devrait diminuer cette ann�e par rapport � l'ann�e derni�re en raison de la baisse du nombre d'animaux, en particulier dans le secteur de l'exploitation commerciale, due aux d�sordres li�s � la r�installation des populations. Certains exploitants ont m�me cess� de donner aux b_ufs de boucherie le suppl�ment de c�r�ales n�cessaire pendant les mois d'hiver. Le temps humide de f�vrier et mars a r�duit �galement le pourcentage de v�lage. Le total des c�r�ales destin�es � l'alimentation animale est estim� � 250 000 tonnes. Ce montant est calcul� sur la base de l'information selon laquelle pr�s de 500 000 tonnes d'alimentation animale commerciale contenant 30 pour cent de ma�s en grain sont vendues chaque ann�e et que 100 000 tonnes suppl�mentaires de ma�s sont utilis�es en m�lange dans les petites exploitations familiales et dans les grandes structures commerciales.
Autres usages et pertes inclut l'utilisation des grains de ma�s en tant que semences (sans compter les semences de ma�s hybride; l'industrie des semences est trait�e s�par�ment). Le calcul de l'utilisation des semences est fond� sur le taux de 25, 100 et 10 kg/ha pour les superficies plant�es respectivement de ma�s, de bl� ou de mil. Le ma�s � pollinisation ouverte est cultiv� dans environ 10 pour cent des exploitations communautaires. �tant donn� les conditions relativement bonnes de stockage, les pertes dans les exploitations sont minimes au Zimbabwe. Il n'existe pas de donn�es pr�cises � ce sujet, mais on peut pr�sumer que cette perte s'�l�ve � 5 pour cent de la production totale du ma�s et du mil et � 2 pour cent pour le bl�.
Le gouvernement du Zimbabwe a maintenu des stocks �lev�s pendant les ann�es de production exc�dentaire (par exemple, 320 000 tonnes en 1996-1997) et des stocks plus faibles (par exemple, 97 000 tonnes en 1995-1996) pendant les ann�es de production faible ou d�ficitaire. Au cours des six derni�res ann�es (de 1994-1995 � 2000/2001), le niveau moyen des stocks de ma�s �tait de 442 000 tonnes pour les r�serves officielles et de 123 000 tonnes pour les r�serves priv�es. La position officielle du gouvernement est de maintenir une r�serve strat�gique de grain de 500 000 tonnes. Toutefois, compte tenu de l'environnement socio-�conomique actuel et du d�clin constant de la situation �conomique qui �rode le pouvoir d'achat de la population, il conviendrait de maintenir des stocks �lev�s. Ceci permettrait d'�viter l'escalade des prix et d'assurer la s�curit� alimentaire en maintenant la stabilit� des prix dans le pays. Par cons�quent, dans ce tableau, le niveau total des stocks reste inchang� avec des stocks totaux de c�r�ales se montant � 560 000 tonnes (420 000 tonnes de ma�s et 140 000 tonnes de bl�).
Si l'on tient compte des hypoth�ses formul�es ci-dessus, le besoin total en importations, c'est-�-dire l'�cart entre les besoins annuels totaux et la disponibilit� totale en c�r�ales est �valu� � 579 000 tonnes. �tant donn� la baisse de la production d'or, le d�clin de 20 pour cent de la r�colte de tabac et l'utilisation de la plus grande part des devises �trang�res attendues pour l'achat de carburant, le paiement d'autres importations d'�nergie et le service international de la dette, la capacit� du gouvernement d'importer du ma�s est extr�mement limit�e. Pendant cinq des 10 derni�res ann�es, le Zimbabwe a �t� un exportateur net de ma�s et pendant les cinq autres ann�es, un importateur net (voir graphique 3). Les exportations se sont mont�es � 640 000 tonnes en 1994 alors que, l'ann�e pr�c�dente, les importations s'�taient �lev�es � 569 000 tonnes. Le pays conna�t g�n�ralement un d�ficit en bl� et au cours des six derni�res ann�es a d� importer en moyenne 75 000 tonnes par an (de 1994/1995 � 2000/2001). Le march� du bl� et celui du riz sont lib�ralis�s. Toujours pendant la m�me p�riode, les importations de riz allaient de 30 000 � 159 000 tonnes, soit une moyenne de 87 000 tonnes. Il est donc possible que la plus grande part du bl� et du riz n�cessaires soit import�e par des commer�ants priv�s qui seraient en mesure de se procurer des devises �trang�res.
�tant donn� la campagne d�cevante de ma�s dans la r�gion, le commerce transfrontalier ne sera probablement que minime. Il restera donc un d�ficit en ma�s de 447 000 tonnes, qui pourrait �tre couvert par les importations commerciales avec la participation du secteur priv� et �ventuellement par des pr�l�vements sur les stocks. Toutefois, compte tenu de la p�nurie de carburant et des difficult�s de transport, de tels pr�l�vements ne sont pas � conseiller en raison du climat d'ins�curit� alimentaire qui r�gne actuellement dans plusieurs parties du pays. Une possibilit� pourrait �tre la mise sur pied d'un programme d'aide alimentaire bilat�rale pour couvrir une partie des besoins en importation.
Plusieurs facteurs pourraient influencer les perspectives concernant la s�curit�
alimentaire du pays. On peut s'attendre � une ins�curit� alimentaire suite
� la diminution des r�serves alimentaires d�rivant d'une mauvaise r�colte,
de la hausse du prix de l'alimentation et du d�clin du pouvoir d'achat de
certaines couches de la population. Il est donc essentiel, comme condition
pr�alable � la s�curit� alimentaire, d'assurer une offre suffisante � un prix
abordable dans toutes les r�gions du pays. Malheureusement, la situation �conomique
actuelle du Zimbabwe, le ch�mage ou le sous-emploi qui r�gnent dans diff�rents
secteurs �conomiques - en particulier l'agriculture commerciale, l'industrie,
les mines, le tourisme et l'industrie agro-alimentaire - ne feront que
r�duire encore le pouvoir d'achat et l'acc�s � la nourriture. En outre, la
grave crise de carburant que conna�t le pays actuellement entra�ne des probl�mes
de distribution, dans les zones d�ficitaires, de c�r�ales pr�lev�es sur les
stocks, risquant d'y causer ainsi une p�nurie alimentaire.
L'exclusion de certains groupes de la population des programmes de r�installation
et d'autres plans d'aide sociale (tels que les ouvriers immigr�s travaillant
dans les exploitations commerciales et les mineurs) leur fait courir un risque
s�rieux d'ins�curit� alimentaire. Par ailleurs, la limitation de la disponibilit�
des services de sant� et des plans de s�curit� sociale et de l'acc�s � ceux-ci
ne fera qu'aggraver la situation des groupes les plus vuln�rables de la population
comme les personnes �g�es, les indigents, les orphelins, les malades chroniques
et de nombreux m�nages ayant une femme pour chef de famille. L'impact du sida
sur les d�penses et les revenus mine �galement la s�curit� alimentaire des
m�nages et des communaut�s affect�es.
Lors des deux derni�res campagnes, de nombreuses r�gions du sud et de l'est du Zimbabwe ont souffert du cyclone Eline (1999/2000) et de pluies irr�guli�res (2000/01), qui ont eu un effet cumulatif sur la production alimentaire et sur la capacit� d'y faire face. Si l'on ajoute � cela le ralentissement g�n�ral de l'�conomie et les maigres budgets affect�s par l'�tat � une aide publique et � la remise en �tat des infrastructures civiles et de production, m�me les m�nages normalement autosuffisants sont expos�s au risque de l'ins�curit� alimentaire. Dans les zones marginales de culture de ma�s, c'est-�-dire dans la plupart des zones du sud et du sud-est du pays, la r�colte a �t� r�duite en raison d'une p�nurie de main-d'_uvre et d'un manque d'animaux de trait et de technologies apport�es par la vulgarisation agricole comme les semences hybrides, les engrais et les insecticides.
L'ins�curit� alimentaire cette ann�e-ci menace les m�nages dont l'�conomie alimentaire est particuli�rement fragile. Ce sont ceux qui n'ont pas de rentr�es r�guli�res, qui ne poss�dent pas de b�tail, ne peuvent s'offrir les techniques modernes et ont des moyens d'existence peu diversifi�s. La plupart des groupes vuln�rables habituels tombent dans cette cat�gorie: les personnes �g�es, les handicap�s, les malades chroniques, les orphelins, les m�nages pauvres dont le chef de famille est une femme, les indigents.
Les m�nages menac�s d'ins�curit� alimentaire d�pendront dans une certaine mesure des programmes d'assistance sociale mis en place par le gouvernement, d'_uvres de bienfaisance, des congr�gations religieuses et des ONG. On estime toutefois que, dans la plupart des r�gions, les r�seaux sociaux traditionnels de solidarit�, tr�s importants, seront en mesure d'aider les m�nages en situation d'ins�curit� alimentaire en leur assurant du travail, en leur faisant des dons et, dans une moindre mesure, en mettant en place des plans d'�pargne et en faisant cultiver des parcelles par la communaut� en faveur de ceux qui ne peuvent le faire. Cette solidarit� sociale peut n�anmoins �tre mise � rude �preuve par le d�clin �conomique g�n�ral.
Dans les communaut�s non agricoles, la s�curit� en mati�re d'emploi et de revenu est de plus en plus mise en danger par les r�ductions de personnel et le sous-emploi dans l'industrie mini�re, les exploitations agricoles commerciales et l'industrie agro-alimentaire, ce qui entra�ne des r�percussions n�gatives sur le secteur des services. Les flux alimentaires allant des campagnes vers les villes changent dans une certaine mesure de sens pour r�pondre aux modifications en mati�re de disponibilit� alimentaire, de prix et de revenus individuels. L'agriculture dans les centres urbains ou p�riurbains pourrait apporter une certaine aide � condition qu'une politique de l'environnement favorable soit mise en place.
Au cours des deux derni�res ann�es, les activit�s d'intervention en mati�re de d�veloppement ont subi une r�duction drastique tant en nombre qu'en importance. Pour faire face aux caprices du temps, le gouvernement et les organismes d'aide fournissent un appui limit� aux actions d'assistance et de reconstruction, comme les compl�ments alimentaires pour les enfants, les programmes "vivres-contre-travail" et les programmes de remise en �tat des syst�mes d'irrigation. Ces diff�rents programmes sont toutefois insuffisants face � l'importance des probl�mes actuels et pr�vus. Si la s�curit� devait se d�t�riorer encore, les organismes de distribution de l'aide et les r�seaux sociaux devront faire face � de graves difficult�s avant la nouvelle r�colte attendue en mars 2002.
La distribution g�n�rale d'une aide alimentaire gratuite est consid�r�e, tant au niveau central que local, comme allant � l'encontre des efforts d'autonomie et de prise en charge des communaut�s par elles-m�mes. L'aide alimentaire apport�e � des programmes existants, bien cibl�s et bien g�r�s d'assistance et de reconstruction, devrait recevoir un financement ad�quat, et toute extension �ventuelle de celle-ci devrait se faire dans le cadre d'un programme bilat�ral d'aide alimentaire.
Des plans d'urgence destin�s aux couches de la population les plus vuln�rables et les plus menac�es par l'ins�curit� alimentaire, et offrant la possibilit� d'apporter une r�ponse appropri�e et rapide aux besoins op�rationnels et de financement, devraient �tre mis sur pied d�s que possible en tenant compte des difficult�s soulev�es par: a) les obstacles en mati�re de s�curit� auxquels doivent faire face les m�canismes de livraison de l'aide destin�e � soulager la pauvret� et � pr�venir ou r�duire l'impact des d�sastres naturels; b) l'aide et l'assistance sociale insuffisantes apport�es par le gouvernement et les organisations d'aide internationales, et c) la capacit� fortement r�duite du gouvernement d'importer du ma�s en raison de son manque de disponibilit�s en devises �trang�res et du d�clin �conomique g�n�ral.
Le pr�sent rapport a �t� �tabli sous la responsabilit� des secr�tariats de la FAO et du PAM � partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant �voluer rapidement, pri�re de s'adresser aux soussign�s pour un compl�ment d'informations le cas �ch�ant. | |
Abdur Rashid
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M. Aranda da Silva
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Chef, SMIAR, FAO, Rome
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Directeur r�gional, OSA, PAM, Rome
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T�l�copie: 0039-06-5705-4495
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T�l�copie: 0039-06-6513-2839
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1 Cette section s'inspire de diff�rentes sources: FMI, Banque mondiale, FAO, PNUD, FEWS-NET, Bureau du recensement des �tats- Unis et Economist Intelligence Unit.
2 Rapport sur le d�veloppement humain du PNUD pour l'ann�e 2000 bas� sur les donn�es de 1998.
3 Source d'information pour ce paragraphe: "Ministry of Lands, Agriculture and Rural Resettlement".