SAHEL : SITUATION MÉTÉOROLOGIQUE ET ÉTAT DES CULTURESSystème mondial d'information et d'alerte rapide |
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Rapport No 1 - 18 juillet 2007
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Après un démarrage précoce des précipitations en mai dans l'est du Sahel, les pluies sont restées irrégulières au Burkina-Faso, au Tchad, au Mali et au Niger jusqu'à la troisième décade de juin. Les semis ont été retardés et il a fallu réensemencer en plusieurs endroits du fait des pluies irrégulières. Malgré une certaine amélioration des précipitations à la fin juin/début juillet, la saison des pluies n'est pas encore bien établie et le potentiel de rendement pourrait être compromis dans plusieurs régions si la pluviosité ne s'améliore pas considérablement au cours des prochaines semaines.
Dans l'ouest du Sahel, où la campagne agricole démarre généralement plus tard, la situation n'est guère meilleure. Des précipitations sont tombées en juin en Guinée-Bissau, en Gambie, en Mauritanie et au Sénégal, mais les estimations tirées des images satellite indiquent que la plupart de ces pays enregistrent des déficits significatifs qui pourraient compromettre les semis et le développement des cultures, s'il ne pleut pas davantage en juillet1. Un temps sec de saison règne toujours au Cap-Vert, où la saison des pluies démarre habituellement en juillet. La situation des criquets pèlerins est calme mais une reproduction à petite échelle devrait commencer avec l'arrivée des pluies dans le sud de la Mauritanie, le nord du Niger et du Mali, ainsi que dans l'est du Tchad.
Bien qu'une insécurité alimentaire localisée soit signalée dans quelques pays, notamment au Tchad, en Guinée-Bissau, en Mauritanie et au Niger, principalement en raison de l'insécurité et du manque d'accès, la situation des approvisionnements alimentaires reste dans l'ensemble satisfaisante dans la plupart des pays de la sous-région, suite à l'abondante récolte céréalière rentrée en 2006.
BURKINA FASO
CAP VERT
GAMBIE
GUINEE BISSAU
MALI
MAURITANIE
NIGER
SENEGAL
TCHAD
Le démarrage de la campagne agricole a été tardif dans la plupart des régions. Malgré les pluies abondantes qui sont tombées en mai en quelques endroits dans le sud du pays, qui ont permis de procéder à la préparation des sols et aux premiers semis, le démarrage de la campagne agricole a été retardé et il a fallu réensemencer dans plusieurs régions en raison des précipitations irrégulières enregistrées jusqu'à la fin juin. Les précipitations se sont quelque peu améliorées au début juillet, mais les quelques prochaines semaines seront décisives pour la production de cette campagne, en raison du temps sec qui a sévi précédemment. La situation globale des approvisionnements alimentaires demeure satisfaisante, les prix des céréales étant relativement stables depuis le début de l'année.
Il règne un temps sec de saison.
Les semis de maïs commencent habituellement en juillet, lors de l'arrivée des pluies sur les principales îles. Le gouvernement a distribué des semences aux exploitants dans les zones où les récoltes ont été mauvaises l'an dernier.
Des précipitations irrégulières et inférieures à la moyenne au début de la campagne agricole pourraient retarder les semis. Bien qu'il ait plu en juin, les estimations de la pluviosité tirées des images satellite font état de déficits importants qui pourraient retarder les semis et obliger à réensemencer si les réserves d'humidité des sols ne s'améliorent pas en juillet.
En l'absence de pluviosité, les semis sont retardés.
Dans le secteur de la noix de cajou, qui est la principale source de revenus en espèces des ménages ruraux, des problèmes de commercialisation persistants compromettent la sécurité alimentaire de la catégorie de population la plus vulnérable. Les recettes tirées de la vente de la noix de cajou permettent aux exploitants de compléter leur propre production vivrière par des achats de riz importé. En 2006, les prix d'achat élevés fixés par le gouvernement ont dissuadé les négociants d'acheter les mêmes quantités que d'ordinaire, ce qui a provoqué une grave insécurité alimentaire localisée en plusieurs endroits. La persistance de cours mondiaux faibles, associée à l'intervention continue du gouvernement, pourrait aggraver le problème cette année.
Le démarrage des pluies a été quelque peu inégal et des précipitations inférieures à la moyenne ont été enregistrées à travers le pays jusqu'en juin, ce qui a entraîné des déficits hydriques importants, sauf à Sikasso, dans le nord de Koulikoro et à l'est de Gao. Les semis ont été retardés dans plusieurs régions et les cultures en train de lever souffriront du manque d'eau si la situation ne s'améliore pas en juillet. Au 20 juin, 16 pour cent seulement des objectifs de semis pour le mil étaient atteints, contre 38,63 pour cent à la même date l'an dernier. S'agissant du coton, les chiffres sont de 32,78 pour cent et 70,15 pour cent respectivement. Le coton, qui devrait être mis en terre avant le 20 juillet pour atteindre son potentiel de rendement maximal, est particulièrement à risque.
Les pâturages ont commencé à se régénérer en certains endroits, mais il faudra que les pluies soient plus régulières pour que les conditions s'améliorent dans tout le pays. Selon les rapports, la situation des criquets pèlerins est calme mais une reproduction à petite échelle devrait commencer avec l'arrivée des pluies dans le nord-est (Tamesna, vallée de Tilemsi et Adrar des Iforas), ce qui entraînera une légère augmentation du nombre de criquets pèlerins au cours des prochains mois.
Un temps sec de saison a continué de régner en juin dans la plupart des zones productrices. De légères précipitations sont tombées en juin dans l'extrême-sud, mais la saison des pluies, qui commence normalement en juillet, n'a pas encore démarré. Selon les rapports, la situation des criquets pèlerins est calme mais une reproduction à petite échelle devrait commencer avec l'arrivée des pluies dans le sud, ce qui entraînera une légère augmentation du nombre de criquets pèlerins au cours des prochains mois.
La Mauritanie est un pays à déficit vivrier dont la production intérieure, les années normales, couvre moins de 40 pour cent de la totalité des besoins alimentaires. Elle est largement tributaire des importations de céréales secondaires (mil et sorgho) en provenance du Sénégal et du Mali voisins, ainsi que des achats de blé sur le marché international. Par conséquent, les prix des denrées alimentaires sont un facteur clé pour l'accès à la nourriture de la majorité des Mauritaniens. Le pays connaît une situation alimentaire précaire cette année, en raison des prix relativement élevés des céréales secondaires et du blé, en raison de la mauvaise récolte rentrée en Mauritanie et au Sénégal et de la hausse des prix du blé sur le marché international. Les mauvaises récoltes consécutives qu'a connu le pays ces dernières années ont eu une incidence très néfaste sur le pouvoir d'achat des ménages ruraux et ont rendu ceux-ci plus vulnérables en cas de chocs de la production vivrière. Les conditions du marché et la situation des groupes vulnérables doivent faire l'objet d'un suivi constant, afin de fournir une aide si nécessaire.
La saison des pluies a démarré tardivement et des précipitations inférieures à la normale ont été enregistrées jusqu'au début juillet. À la fin juin, 57 pour cent seulement des villages avaient procédé aux semis (soit le même pourcentage que l'an dernier, où les pluies étaient aussi arrivées très tardivement), contre 80 pour cent environ à la même époque en 2005. Les pluies irrégulières ont retardé les semis et compromis les cultures, et des réensemencements ont été effectués dans plusieurs régions. Le redressement des perspectives de récolte dépendra fortement de la pluviosité en juillet.
Les pluies sont arrivées dans le centre et le nord à la mi-juin,
après les pluies précoces tombées dans l'extrême sud-est en mai. Toutefois, une période de sécheresse qui a sévi de la mi-juin au début juillet a entraîné d'importants déficits hydriques en certains endroits du pays, ce qui pourrait compromettre les cultures qui sont en train de lever.
La situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, bien qu'une insécurité alimentaire soit signalée en certains endroits, notamment dans les zones qui ont accusé de nets reculs de la production l'an dernier du fait de la pluviosité insuffisante et des pénuries d'intrants.
La saison des pluies a démarré tardivement dans l'est. Les précipitations ont été en général irrégulières et inférieures à la moyenne dans l'est du pays, où la pluviosité estimative depuis le début mai représente 50 à 80 pour cent de la normale. Plusieurs zones ont enregistré des pertes de semis et il a fallu réensemencer.
La situation globale des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante, suite à la récolte céréalière record de 2006. Néanmoins, l'accès à la nourriture reste très difficile pour de vastes segments de la population, notamment dans l'est du pays où les mauvaises conditions de sécurité continuent de perturber les activités commerciales, en limitant la circulation de produits entre régions et en causant de fortes hausses de prix en certains endroits. Les PDI, qui selon les estimations étaient de plus de 140 000 à la fin mai, comptent parmi les plus vulnérables.
Voici le premier rapport du SMIAR sur les conditions météorologiques et l'état des cultures dans les pays sahéliens de l'Afrique de l'Ouest en 2007.
L'aire géographique couverte par ces rapports comprend les neuf pays membres du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS),
à savoir Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad.
Ces rapports seront établis tous les mois de juin à octobre.
Ces rapports sont établis en utilisant des données fournies par les représentations de la FAO dans les pays, le Groupe agrométéorologique et Groupe de surveillance de
l'environnement (SDRN), le Groupe acridiens, migrateurs nuisibles et opérations d'urgence (ECLO), le Service des opérations d’urgence (TCEO), le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que diverses organisations
non gouvernementales (ONG). Pour le présent rapport ont été utilisés les données pluviométriques locales, l’imagerie satellitaire fournie par FAO/ARTEMIS, les rapports de terrain
et informations communiquées par les représentants de la FAO jusqu'au 31 juillet. Les images satellites de la première décade de juin ont été également analysées pour une dernière mise à jour.
Dans ces rapports sont mentionnées quatre zones écoclimatiques
qui se différencient par le niveau de leurs précipitations annuelles
moyennes et leurs caractéristiques agricoles (zone sahélienne,
zone soudano-sahélienne, zone soudanienne et zone guinéenne).
Ces zones sont décrites ci-dessous: Zone sahélienne : Les précipitations annuelles moyennes
varient de 250 à 500 mm. C'est la zone située à la limite
de la végétation pérenne; là où les précipitations
sont inférieures à 350 mm, il n'y a que des pâturages et,
parfois, des cultures céréalières à cycle court
résistant à la sécheresse; dans cette zone, toutes les
activités agricoles sont hautement aléatoires. Zone soudano-sahélienne : Les précipitations annuelles
se situent entre 500 et 900 mm. Là où elles sont inférieures
à 700 mm, on pratique surtout des cultures ayant un cycle de végétation
bref de 90 jours, c'est?à?dire principalement du sorgho et du mil. Zone soudanienne : Les précipitations annuelles moyennes varient
de 900 à 1 100 mm. La plupart des céréales cultivées
ont un cycle de végétation de 120 jours ou plus. C'est la zone
où l'on produit l'essentiel des céréales, notamment du
maïs, des racines et tubercules, et des cultures de rapport. Zone guinéenne : Les précipitations annuelles moyennes
dépassent 1 100 mm. Font partie de cette zone, où il est plus
facile de cultiver des racines, la Guinée-Bissau et une petite partie
du Sud Burkina Faso, du Sud Mali et de l'extrême Sud du Tchad. Il sera également question de la "Zone de convergence intertropicale",
dont la trace à la surface du sol est dénommée "front
intertropical". Il s'agit d'une zone quasi permanente entre deux masses
d'air qui sépare les alizés de l'hémisphère Nord
et ceux de l'hémisphère Sud. Elle se déplace au nord et
au sud de l'Equateur et arrive généralement en juillet à
sa position située le plus au nord. Sa position fixe les limites septentrionales
des précipitations possibles au Sahel; les nuages de pluie se situent
généralement à 150 ou 200 km au sud du front.
CAP-VERT :
GAMBIE :
GUINEE-BISSAU :
Selon les images satellite, les précipitations sont irrégulières et inférieures à la moyenne depuis le début de la campagne, ce qui pourrait avoir compromis la préparation des sols et les semis de céréales secondaires et de riz pluvial.
MALI :
MAURITANIE :
NIGER :
SÉNÉGAL :
TCHAD :
SOURCES:
QUELQUES
DEFINITIONS
Veuillez noter que ce rapport est disponible en français et en anglais sur World Wide Web de l'Internet à l’adresse suivantes : HTTP://WWW.FAO.ORG/GIEWS/ puis cliquer sur Suivi de l’hivernage au Sahel. Il est également maintenant possible de recevoir automatiquement ce rapport par courrier électronique dès sa parution en s'inscrivant sur la liste de diffusion (ListServ) SMIARSahel. Pour cela, il faut envoyer un courrier électronique au gestionnaire de listes de la FAO à l’adresse suivante : [email protected], , laisser en blanc la ligne « objet du message » et taper le message suivant : SMIARSahel-L Pour recevoir le rapport en anglais, envoyez le message : subscribe GIEWSSahel-L Pour se désinscrire de la liste, envoyer le message : unsubscribe SMIARSahel-L (ou unsubscribe GIEWSSahel-L) |
Le présent rapport a été rédigé pour usage officiel seulement sous la responsabilité du secrétariat de la FAO/SMIAR, sur la base d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de contacter pour plus de détails, si nécessaire : Télécopie No : 0039-06-5705-4495, Courrier électronique : : [email protected] Site INTERNET : HTTP://WWW.FAO.ORG/GIEWS/ |
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1 Néanmoins, la pluviosité globale pour la campagne agricole devrait être adéquate, selon les prévisions du Centre africain des applications de la météorologie pour le développement (ACMAD) et du centre Agrhymet relatives à la pluviosité saisonnière. Pour le Sahel, qui reçoit environ 80 pour cent de ses précipitations annuelles de juillet à septembre, les probabilités sont plus élevées cette année pour une pluviosité normale ou supérieure à la normale. Par conséquent, les précipitations devraient s'améliorer au cours du prochain mois dans la plupart de la sous-région.