Encadré 1. Mesures suggérées concernant la Version
2.0
La version 2.0 représente la première révision du
projet de Cadre stratégique et est présentée aux Comités
techniques de la FAO ainsi qu'à ses partenaires extérieurs,
pour examen et observations. Les suggestions formulées concernant
la Version 2.0 seront prises en considération pour une nouvelle
révision du document, la Version 3.0, qui sera soumise au Conseil
à la mi-1999.
Principes 6
Objectifs globaux des membres 6
Mission 7
Vision 9
A.1 Moyens d'existence durables dans
les zones rurales et accès plus équitable
des femmes et des hommes aux ressources
naturelles, économiques et sociales et/ou
aux avantages qui en découlent.
10
A.2 Reconnaître et cibler les
groupes vulnérables et défavorisés et prendre des
mesures spéciales pour leur
permettre d'avoir accès à des aliments suffisants, nutritifs
et sains. 12
A.3 Prévention et préparation
de plans d'urgence, alerte rapide en cas de crises et remise en état
des ressources naturelles et des systèmes de production alimentaire.
13
B.1 Accords internationaux, codes de conduite, normes et autres instruments
couvrant la conservation et la gestion des ressources naturelles
ainsi que la production, l'utilisation sans danger et l'échange
dans des conditions équitables des produits
agricoles, halieutiques et forestiers, qui renforcent la contribution
du commerce international de ces produits à la sécurité
alimentaire. 14
B.2 Politiques et mécanismes institutionnels et juridiques
nationaux qui répondent
aux exigences nationales, aux obligations internationales et aux
changements de l'environnement commercial international. 15
C.1 Choix stratégiques visant à améliorer l'efficacité
des systèmes de production, de transformation et de commercialisation
et à faire face à l'évolution des besoins des producteurs
et des consommateurs. 16
C.2 Adopter des technologies appropriées pour intensifier
durablement les systèmes
de production et assurer une offre suffisante de produits alimentaires
et agricoles, halieutiques et forestiers et de services. 17
D.1 Aménagement intégré des terres, des eaux,
des forêts, des pêches et des
ressources génétiques pour renforcer et utiliser durablement
la base de ressources. 18
D.2 Reconnaissance des coûts futurs, privés et sociaux,
de la dégradation des
ressources naturelles et des avantages de la préservation
et de la remise en état,
avec une attention particulière aux ressources et aux milieux
les plus menacés. 19
E.1 Une série de données exhaustives, à jour
et fiables, diffusées à tous les
Membres et accessibles pour la communauté internationale
et le grand public. 21
E.2 Evaluations régulières des disponibilités
alimentaires actuelles et prévues et perspectives de la sécurité
alimentaire, la nutrition, l'agriculture, les pêches, les
forêts, les ressources naturelles et les connaissances scientifiques.
21
E.3 Maintenir le cap sur la sécurité alimentaire en suivant
l'exécution du Plan
d'action du Sommet mondial de l'alimentation et en faisant rapport
à ce sujet, ainsi
qu'en coopérant avec tous les partenaires, y compris la société
civile. 22
A. Garantir l'excellence 23
B. Promouvoir l'approche interdisciplinaire 24
C. Elargir les partenariats et les alliances 25
D. Continuer à améliorer le processus de gestion 27
E. Assurer un effet multiplicateur des ressources pour la FAO et ses
membres 28
F. Diffusion des messages de la FAO 30
Abréviations
Annexe I:
Phases successives aboutissant à l'approbation et à la
publication d'un
Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015
Annexe II:
Analyse et fondement logique des propositions
Annexe III:
Analyse des partenariats extérieurs
I. I. CADRE STRATÉGIQUE D'ENSEMBLE
1. Le Préambule de l'Acte constitutif de la FAO (voir encadré
2) énonce l'objectif fondamental à la base de la création
de la FAO en 1945. La "Déclaration de Québec" de 1995, adoptée
par la Réunion ministérielle convoquée à l'occasion
du cinquantenaire de l'Organisation et approuvée par la suite par
la Conférence de la FAO, a réaffirmé que les membres
restent fermement attachés aux principes qui ont présidé
à la création de l'Organisation et renouvellent leur soutien
politique à l'Organisation dans l'accomplissement de sa mission
qui est "d'aider à construire un monde dans lequel tous pourront
vivre avec dignité, confiants en la sécurité alimentaire".
Principes
2. La FAO agit dans un domaine qui touche aux besoins et droits les
plus fondamentaux de l'être humain, à savoir l'accès
à une nourriture adéquate, ainsi que dans un secteur crucial
pour l'économie mondiale: celui de l'agriculture, des forêts
et des pêches. L'Acte constitutif que les membres acceptent dès
leur adhésion à l'Organisation contient des principes fondamentaux
qui sont énoncés également dans le serment prononcé
par le personnel du Secrétariat lors de sa prise de fonctions, qui
dicte sa ligne de conduite:
-
Engagement: l'Organisation, qui regroupe un très grand nombre
de pays, s'attache à promouvoir le bien-être commun par la
coopération entre les nations; on attend du personnel du Secrétariat
de l'Organisation qu'il soit intègre et dévoué à
cette cause.
-
Indépendance: l'impartialité du Secrétariat
et son indépendance à l'égard des idéologies
et des intérêts nationaux sont un atout fondamental permettant
à l'Organisation d'aider les membres à aboutir à un
consensus.
-
Partenariats: la FAO appartient à la grande famille des institutions
spécialisées du système des Nations Unies qui oeuvrent
à la promotion de la coopération internationale dans les
domaines économique et social; elle est rattachée aux Nations
Unies conformément aux dispositions de l'Article 57 de la Charte
et son personnel fait partie d'une fonction publique internationale qui
obéit à des principes communs.
-
Compétence: on attend de la FAO qu'elle soit un centre d'excellence
dans son domaine et le Secrétariat est donc tenu d'assurer les plus
hauts niveaux d'efficacité et de compétence technique.
-
Equité: la FAO encourage la pleine participation des femmes
au développement, sur un pied d'égalité avec les hommes,
et tente d'assurer un équilibre hommes-femmes dans le personnel
du Secrétariat.
-
Diversité: l'un des atouts de la FAO est son respect pour
des approches et pistes différentes menant à un objectif
commun; elle recrute donc le personnel du Secrétariat sur la base
géographique la plus large possible.
-
Unité: les nations, par leur adhésion à l'Organisation,
reconnaissent la nécessité d'une action collective et se
déclarent disposées à prendre les mesures correspondantes;
quant au personnel du Secrétariat, il accepte d'appliquer loyalement
les décisions des membres de l'Organisation.
Objectifs globaux des membres
3. En 1996, le Sommet mondial de l'alimentation, première réunion
mondiale au plus haut niveau politique consacrée exclusivement à
la sécurité alimentaire, a réaffirmé que la
communauté mondiale s'engage à oeuvrer à la réalisation
de l'objectif visant à assurer de la nourriture pour tous. Les conférences
et sommets mondiaux tenus au cours des années 90 ont permis de dégager
un large consensus international sur les questions de développement,
qui représente la réaction commune de la communauté
mondiale face à la situation en vigueur à la fin du XXe siècle.
Le Sommet mondial de l'alimentation, qui arrivait vers la fin de cette
série de conférences et sommets, s'est inspiré des
accords conclus au sein de ces instances et a ajouté la dimension
essentielle de la sécurité alimentaire à l'ordre du
jour chargé du XXIe siècle.
4. Un commun dénominateur des déclarations et plans d'action
adoptés lors des conférences mondiales était le principe
de la responsabilité nationale et de la solidarité internationale.
Seuls les Etats peuvent réaliser les objectifs définis, mais
les institutions multilatérales, selon leur mandat et dans leurs
domaines de compétence, sont invitées à les aider
et à les appuyer dans cet effort.
5. Il est donc essentiel d'identifier, dans un premier temps, les objectifs
des membres que la FAO peut contribuer à réaliser. Après
avoir analysé les Textes fondamentaux de la FAO et les différents
textes adoptés par les conférences, on peut retenir trois
objectifs:
-
Le premier objectif est de garantir l'accès de tous, à tout
moment, à une alimentation suffisante, adéquate du point
de vue nutritionnel et sanitaire, qui renvoie à l'objectif adopté
par le Sommet mondial de l'alimentation dans la Déclaration de Rome:
"Nous proclamons notre volonté politique et notre engagement commun
et national de parvenir à la sécurité alimentaire
pour tous et de déployer un effort constant afin d'éradiquer
la faim dans tous les pays et, dans l'immédiat, de réduire
de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici à
2015 au plus tard."
-
Un objectif connexe, qui découle des énoncés contenus
dans l'Acte constitutif, la Déclaration de Québec et le Plan
d'action du SMA et d'autres textes approuvés, est celui de garantir
la contribution continue et durable de l'agriculture et du développement
rural au progrès économique et social, à l'expansion
de l'économie mondiale et au bien-être général.
-
Un troisième objectif, repris dans le Plan d'action du Sommet, dérive
des textes susmentionnés et du programme Action 21, adopté
par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement
(CNUED); il s'agit de la conservation, l'amélioration et l'utilisation
durables, dans l'intérêt de l'humanité tout entière,
des ressources naturelles, y compris des terres, des eaux, des forêts,
des pêcheries et des ressources génétiques utiles à
l'alimentation et à l'agriculture.
6. La question des objectifs poursuivis par les membres amène à
se poser la question des objectifs de la FAO en tant qu'institution. Il
est clair, à la lecture de l'Article I de l'Acte constitutif (encadré
2) que l'Organisation a pour principale fonction de fournir des services
et que ses objectifs sont inextricablement liés à ceux des
membres bénéficiaires. Il est donc utile, dans le cadre de
ces objectifs, de définir la mission et la vision stratégique
de l'Organisation.
Mission
7. La mission de la FAO, conformément aux raisons qui ont justifié
sa création (Préambule de l'Acte constitutif de la FAO) et
dans le plein respect de son mandat (Article I de l'Acte constitutif),
est d'encourager l'adoption de mesures individuelles et collectives de
la part de ses membres afin de:
-
éradiquer l'insécurité alimentaire et la pauvreté
rurale;
-
assurer la mise en place de politiques et de cadres réglementaires
favorables à l'alimentation, à l'agriculture, aux pêches
et aux forêts;
-
assurer une augmentation durable de l'offre et de la disponibilité
d'aliments;
-
conserver et améliorer le patrimoine naturel;
-
produire des connaissances sur tous les aspects liés à l'alimentation
et à l'agriculture, aux pêches et aux forêts et mobiliser
les engagements nécessaires pour atteindre ces objectifs.
Encadré 2. Acte constitutif
de la FAO
Le Préambule est libellé comme suit:
"Les Etats qui adhérent au présent Acte, résolus
à développer le bien-être général par
une action particulière et collective, afin:
-
d'élever le niveau de nutrition et les conditions de vie des populations
placées sous leurs juridictions respectives;
-
d'améliorer le rendement de la production et l'efficacité
de la répartition de tous les produits alimentaires et agricoles;
-
d'améliorer la condition des populations rurales;
-
et ainsi de contribuer à l'expansion de l'économie mondiale
et de libérer l'humanité de la faim;
constituent par les présentes l'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture, ci-après désignée
sous le nom "l'Organisation", par l'intermédiaire de laquelle les
membres se tiendront mutuellement informés des mesures prises et
des progrès accomplis dans les champs d'activités énoncés
ci-dessus".
L'Article I définit comme suit le mandat de la FAO:
"1. L'Organisation réunit, analyse, interprète et diffuse
tous renseignements relatifs à la nutrition, l'alimentation et l'agriculture.
Dans le présent Acte, le terme "agriculture" englobe les pêches,
les produits de la mer, les forêts et les produits bruts de l'exploitation
forestière.
2. L'Organisation encourage et, au besoin, recommande toute action de
caractère national et international intéressant:
-
a) la recherche scientifique, technologique, sociale et économique
en matière de nutrition, d'alimentation et d'agriculture;
-
b) l'amélioration de l'enseignement et de l'administration en matière
de nutrition, d'alimentation et d'agriculture, ainsi que la vulgarisation
des connaissances théoriques et pratiques relatives à la
nutrition et à l'agriculture;
-
c) la conservation des ressources naturelles et l'adoption de méthodes
améliorées de production agricole;
-
d) l'amélioration de techniques de transformation, de commercialisation
et de distribution des produits alimentaires et agricoles;
-
e) l'institution de systèmes satisfaisants de crédit agricole
sur le plan national et international;
-
f) l'adoption d'une politique internationale en ce qui concerne les accords
sur les produits agricoles.
3. L'Organisation a en outre pour fonctions:
-
a) de fournir aux gouvernements l'assistance technique qu'ils demandent;
-
b) d'organiser, en coopération avec les gouvernements intéressés,
les missions nécessaires pour les aider à exécuter
les obligations nées du fait d'avoir souscrit aux recommandations
de la Conférence des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
et au présent Acte; et
-
c) de façon générale, de prendre toutes dispositions
voulues pour atteindre les buts de l'Organisation tels qu'ils sont définis
dans le Préambule".
|
8. L'Organisation, qui s'efforcera d'être toujours à l'écoute
des idéaux et besoins de ses membres, sera:
-
un centre d'excellence et une source de connaissances et de conseils faisant
autorité dans les domaines relevant de son mandat;
-
une source exceptionnelle de compétences et de services multidisciplinaires
dans les domaines de son ressort;
-
un partenaire actif, tant au sein du système des Nations Unies qu'en
dehors, travaillant avec des organisations qui partagent ses objectifs;
-
un centre bien géré, efficace et efficient, fournissant des
services;
-
un organe servant à mobiliser la volonté et les ressources
de la communauté internationale pour la promotion du développement
agricole et rural, et un gestionnaire responsable des ressources qui lui
sont confiées;
-
un communicateur efficace, qui fait campagne pour la réalisation
de ses propres objectifs et de ceux de ses membres.
II. II. STRATÉGIES DE L'ORGANISATION
III. Stratégies visant à répondre
aux besoins des membres
9. Dans cette partie du document, cinq stratégies englobant 12 objectifs
interdisciplinaires sont proposées à l'Organisation. Elles
ont pour origine les objectifs globaux des membres et le classement et
le regroupement des propositions détaillées de stratégies
mises au point par les départements techniques et les bureaux régionaux
sur la base des objectifs généraux.
10. Pour la formulation des stratégies de l'Organisation et de
ses objectifs stratégiques, on a pris pour base les principes suivants:
-
Action interdisciplinaire, permettant de résoudre les problèmes
multisectoriels par une mobilisation des contributions émanant de
tous les secteurs de l'Organisation;
-
Partenariat, tant entre les diverses unités de la FAO - au Siège
et dans les bureaux décentralisés - qu'avec les gouvernements,
d'autres organisations et la société civile.
11. Il n'a pas été possible de publier ici une analyse très
fouillée des partenariats envisagés pour répondre
à chaque objectif stratégique, mais on trouvera à
l'Annexe III un tableau donnant un complément d'information sur
les partenariats. D'importants travaux ont été réalisés
pour identifier des indicateurs, mais il est apparu de plus en plus clairement
que ceux-ci seraient utilisés de façon plus réaliste
au niveau du Plan à moyen terme, qui définira des projets
assortis d'objectifs plus spécifiques, selon un calendrier précis.
A. A. CONTRIBUER À L'ÉRADICATION
DE L'INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET DE LA PAUVRETÉ RURALE
ET FAIRE FACE AUX SITUATIONS D'URGENCE TOUCHANT L'ALIMENTATION, L'AGRICULTURE
ET LES RESSOURCES NATURELLES.
12. La réalisation, au plus tard pour 2015, de l'objectif global
défini par le Sommet mondial de l'alimentation exigera des efforts
spéciaux de la part des pays où les problèmes sont
les plus aigus, ainsi que des initiatives spéciales en leur faveur.
En général, il s'agit de pays où la sous-alimentation
chronique a une incidence particulièrement élevée,
mais aussi de pays sujets ou sensibles aux effets de catastrophes et de
crises humanitaires, qui sont souvent une cause importante de l'insécurité
alimentaire.
13. Cette stratégie prévoit de concentrer les efforts
sur l'assistance à ces pays, afin d'aider dans une large mesure
à contrer plusieurs des tendances les plus préoccupantes
dégagées lors de l'analyse de l'environnement externe: persistance
de la pauvreté, élargissement du fossé entre riches
et pauvres, préoccupations concernant la poursuite ou l'aggravation
de l'inégalité entre les pays pour ce qui est de l'accès
aux avantages du progrès économique et technologique et risque
persistant de crises dues à des catastrophes et des situations d'urgence
complexes.
A.1 Moyens d'existence durables dans
les zones rurales et accès plus équitable des femmes et des
hommes aux ressources naturelles, économiques et sociales et/ou
aux avantages qui en découlent.
14. Les approches du développement rural doivent tenir compte
des interactions entre l'agriculture, les pêches et la foresterie
et d'autres secteurs de l'économie pour la création d'emplois
et de revenus et, par conséquent, du bien-fondé de toute
démarche visant à promouvoir la pluriactivité parmi
les familles rurales pauvres à la recherche de moyens de subsistance
durables. Comme il est indiqué dans le Plan d'action du SMA, l'accès
équitable des hommes et des femmes aux ressources est une condition
nécessaire au succès de ces efforts. L'amélioration
du niveau de vie des populations rurales exige notamment que l'on investisse
pour améliorer leur accès à la nourriture, à
l'eau et à l'énergie, ainsi qu'aux services éducatifs
et sanitaires.
15. Pour la réalisation de cet objectif, les programmes réalisés
par la FAO dans les domaines de l'agriculture, des pêches et des
forêts seront axés sur:
-
la dévolution de pouvoirs accrus aux populations rurales, moyennant
leur participation à la gestion durable des ressources naturelles,
un accès plus équitable aux terres et aux ressources d'investissement
et une réorientation des services de façon à mieux
répondre aux besoins multiples exprimés;
-
une approche globale de l'amélioration des conditions de vie dans
les campagnes, qui mettrait à profit la synergie possible entre
agriculture, pêches, forêts, élevage, agro-industrie
et activités non agricoles pour réduire la pauvreté
et améliorer la sécurité alimentaire.
16. La stratégie comprend les éléments suivants:
-
a) promouvoir et appuyer un accès équitable des hommes et
des femmes aux terres et autres ressources;
-
b) maximiser les effets positifs des programmes de développement
rural sur la nutrition et la sécurité alimentaire en mettant
pleinement à profit l'aptitude de l'agriculture à contribuer
de diverses façons à l'amélioration de la nutrition
et à la lutte contre la pauvreté;
-
c) appuyer des méthodes de développement durables, sensibles
à la problématique hommes-femmes et participatives, tenant
également compte des questions démographiques;
-
d) améliorer l'efficience et l'efficacité des secteurs public
et privé, des institutions locales, de la société
civile et des organisations populaires rurales pour ce qui concerne la
fourniture de services aux populations rurales défavorisées,
en accordant une attention particulière aux problèmes des
femmes et des jeunes;
-
e) promouvoir des stratégies de développement, en faveur
des producteurs ruraux défavorisés, axées sur l'auto-assistance,
le renforcement des capacités et la dévolution de pouvoirs,
y compris la gestion et la planification participatives des ressources;
-
f) identifier et renforcer les entreprises agricoles et non agricoles de
façon à accroître l'emploi rural, notamment pour les
femmes et les jeunes;
-
g) promouvoir, dans les zones côtières et les bassins versants,
un système intégré et durable associant pêche
artisanale et aquaculture au niveau des communautés, selon les mécanismes
du marché;
-
h) encourager le rôle de la foresterie dans la sécurité
alimentaire, qui se manifeste par l'exploitation des aliments fournis par
les arbres et les forêts, la protection des sols, des bassins versants,
des cultures et de l'élevage, et la possibilité d'accroître
les revenus et l'emploi au niveau des ménages;
-
i) mettre en oeuvre le Programme spécial pour la sécurité
alimentaire dans les pays à faible revenu et à déficit
vivrier (PSSA) pour tester et démontrer des méthodes d'amélioration
des conditions de vie rurale susceptibles d'être appliquées
ailleurs;
-
j) aider à mobiliser des investissements provenant de sources publiques
et privées, intérieures et internationales pour favoriser
la sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté.
Partenariats
17. Pour que l'approche soit pleinement interdisciplinaire, il faut
que tous les départements et unités décentralisées
contribuent à cet effort et fournissent des conseils sur les politiques
et les investissements s'appuyant sur les travaux normatifs exécutés
par les départements techniques et sur les compétences disponibles.
Les partenariats extérieurs joueront un rôle essentiel et
dans chaque cas, la FAO devra définir la nature de sa propre contribution
en fonction des activités réalisées ou prévues
par d'autres. La coopération de longue date avec la Banque mondiale,
les banques régionales et le FIDA sera approfondie afin d'accroître
les flux d'APD à l'appui de la sécurité alimentaire.
D'autres organisations du système des Nations Unies (notamment le
PAM, l'OMS, l'OIT, l'UNICEF, le PNUD, le FNUAP et l'UNIFEM) ont un rôle
important à jouer, tout comme le système du GCRAI, les établissements
universitaires, les instituts nationaux de recherche, les ONG spécialisées,
les associations d'agriculteurs, de ruraux, de femmes et de jeunes et le
secteur privé.
A.2 Reconnaître et cibler les
groupes vulnérables et défavorisés et prendre des
mesures spéciales pour leur permettre d'avoir accès à
des aliments suffisants, nutritifs et sains.
18. Si l'éradication de la pauvreté doit normalement déboucher
sur la sécurité alimentaire pour tous, il est important aussi
d'encourager l'adoption de mesures visant directement à résoudre
le problème de la sous-alimentation. A elle seule, une nutrition
appropriée, en améliorant la santé, peut contribuer
sensiblement à réduire la pauvreté et, inversement,
le manque de nourriture empêche les individus de sortir de la pauvreté.
S'ils veulent atteindre l'objectif du SMA, les pays doivent absolument
adopter de toute urgence des mesures spéciales en faveur des populations
vulnérables et défavorisées (par exemple les populations
souffrant de sous-alimentation chronique dans les villes ou les campagnes,
les ruraux pauvres et les producteurs des zones marginales) afin qu'elles
ne passent pas leur vie entière sous-alimentées et en marge
du processus de développement.
19. La difficulté, pour les pays dont une grande partie de la
population fait partie de ce groupe, et pour la FAO qui cherche à
les aider, est de répondre à ce besoin à une époque
d'intervention étatique réduite et d'obtenir, de distribuer
et de gérer des ressources pour les dispositifs de protection et
les programmes ciblés dans les zones tant urbaines que rurales (notamment
si elles sont pauvres en ressources).
20. La stratégie comprend les éléments suivants:
-
k) sensibiliser les gouvernements, au niveau le plus élevé,
à la nécessité de politiques et programmes intégrant
des objectifs de nutrition et de sécurité alimentaire;
-
l) promouvoir et appuyer une action directe pour améliorer la sécurité
alimentaire et la nutrition des ménages, notamment parmi les populations
souffrant d'insécurité alimentaire et socialement défavorisées;
-
m) aider les pays à tirer parti des cartes sur l'insécurité
alimentaire et la vulnérabilité pour concevoir et mettre
en oeuvre des mesures efficaces de lutte contre la sous-alimentation chronique;
-
n) évaluer et appuyer les politiques et programmes d'assistance
alimentaire nationaux;
-
o) travailler avec des institutions partenaires pour mettre au point des
stratégies de mobilisation des ressources en faveur de programmes
ciblés visant à réduire la sous-alimentation chronique.
Partenariats
21. Les départements ES et SD seront appelés à
fournir l'essentiel du travail avec, le cas échéant, des
contributions de AG, FI, FO et TC. Toutefois, pour la réalisation
de cet objectif, il pourrait être utile de renforcer nettement la
coopération et les activités entreprises conjointement par
la FAO et d'autres institutions basées à Rome - le FIDA,
qui lutte tout particulièrement contre la pauvreté rurale,
et le PAM pour l'appui multilatéral aux programmes d'aide alimentaire
qui viennent compléter les efforts de développement à
plus long terme. Parmi les autres composantes essentielles, on peut citer
la promotion du suivi de la Conférence internationale sur la nutrition
(CIN) et le partenariat avec l'OMS et l'UNICEF. Comme dans le cas de l'objectif
A.1 ci-dessus, d'autres organisations du système des Nations Unies,
des institutions financières internationales, des établissements
universitaires et des instituts de recherche, des associations parlementaires,
des ONG et d'autres acteurs du secteur privé pourraient se joindre
à des efforts ciblés.
A.3 Prévention et préparation
de plans d'urgence, alerte rapide en cas de crises et remise en état
des ressources naturelles et des systèmes de production alimentaire.
22. La FAO peut aider à renforcer la capacité des pays,
populations et communautés à faire face aux effets réels
et potentiels des catastrophes naturelles et des situations d'urgence complexes.
Un système de prévisions régulières et d'alerte
rapide associant les techniques modernes d'observation par satellite et
des méthodes plus traditionnelles est nécessaire pour avertir
les pays et la communauté internationale des crises imminentes ou
réelles. En outre, lorsqu'une catastrophe s'est produite, les pays
ont en général besoin d'aide dans les meilleurs délais
pour restaurer leur capacité de production. La FAO est bien placée
au sein du système des Nations Unies pour aider les pays à
identifier des "stratégies de sortie de crise" en tirant parti du
secteur agricole et de sa capacité à fournir des moyens d'existence
durables.
23. Les efforts porteront comme auparavant sur la capacité de
l'Organisation en matière d'alerte rapide (SMIAR), sur les secours
et le redressement dans les domaines de l'alimentation et de l'agriculture
et sur le Système de prévention et de réponse rapide
contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux
et des plantes (EMPRES). Il existe aussi des éléments se
rapportant au secteur des pêches et des forêts.
24. La stratégie comprend les éléments suivants:
-
p) conseils sur la préparation aux situations d'urgence, prévisions
continues et alerte rapide en cas de crises alimentaires;
-
q) alerte rapide et interventions pour le contrôle et la maîtrise
des ravageurs et des maladies;
-
r) préparation aux situations d'urgence, alerte rapide et atténuation
des retombées sur les écosystèmes des pêches
et des forêts;
-
s) évaluation des retombées et des besoins en ce qui concerne
les cultures et les approvisionnements alimentaires et étude de
l'état nutritionnel des populations sinistrées;
-
t) fourniture de secours immédiats et d'une aide au relèvement
pour rétablir la production et accélérer le redressement;
-
u) guider le choix et l'utilisation des méthodes agricoles, des
technologies et des services d'appui, y compris pour la sécurité
semencière, dans les efforts de redressement;
-
v) aider à planifier et mobiliser des ressources pour faciliter
le passage du redressement au développement.
Partenariats
25. Les partenariats internes jouent un rôle fondamental dans
l'adoption d'une approche interdisciplinaire et assurent une assise technique
solide pour la fourniture de l'assistance. Les partenaires externes sont
nombreux et ils varient selon le type d'activité envisagé.
Pour l'alerte rapide et l'évaluation des besoins alimentaires, il
est essentiel de maintenir des liens avec le PAM, les organismes bilatéraux
et les ONG; pour la prévention des situations d'urgence et la préparation
des interventions, la FAO travaillera en association avec le Bureau du
Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe/Décennie
internationale de la prévention des catastrophes naturelles, le
PNUE et l'ICLARM. Les interventions d'urgence et les activités de
relèvement sont effectuées dans le cadre général
du système des Nations Unies, sous la direction du Bureau de la
coordination des affaires humanitaires de l'ONU, en coopération
étroite avec le CICR et les principales ONG, alors que les partenaires
financiers comprennent les organismes d'aide multilatérale et bilatérale
et les organisations non gouvernementales.
B. B. PROMOUVOIR, ÉLABORER
ET RENFORCER LES POLITIQUES ET CADRES RÉGLEMENTAIRES POUR L'ALIMENTATION,
L'AGRICULTURE, LES PÊCHES ET LES FORÊTS.
26. Les politiques internationales et intérieures et les cadres
réglementaires pour les secteurs de l'alimentation, de l'agriculture,
des pêches et des forêts jouent encore un rôle plus essentiel
dans une économie mondiale de plus en plus interdépendante
et globale. La stratégie s'inscrit donc dans le droit fil des activités
réalisées depuis longtemps par l'Organisation dans ce domaine,
dans le cadre de son propre mandat et en coopération avec d'autres
organisations, mais elle reconnaît également que certains
pays ont de plus en plus besoin d'une aide pour le renforcement de leurs
capacités d'établissement des politiques et d'élaboration
des règlements et des normes.
B.1 Accords internationaux, codes de
conduite, normes et autres instruments couvrant la conservation et la gestion
des ressources naturelles ainsi que la production, l'utilisation sans danger
et l'échange dans des conditions équitables des produits
agricoles, halieutiques et forestiers, qui renforcent la contribution du
commerce international de ces produits à la sécurité
alimentaire.
27. Il devient de plus en plus nécessaire d'améliorer
le cadre réglementaire international pour l'alimentation, l'agriculture,
les pêches et les forêts de façon à:
-
faciliter la gestion durable des ressources naturelles;
-
tenir pleinement compte des intérêts des divers secteurs,
y compris de la sécurité alimentaire;
-
promouvoir la sécurité alimentaire de tous grâce à
des politiques commerciales qui s'inscrivent dans un système international
équitable et orienté sur le marché;
-
permettre aux Etats Membres de la FAO de participer pleinement à
la construction du cadre et à sa mise en oeuvre en étant
pleinement informés;
28. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
w) fournir un forum pour des négociations de politique générale
sur le cadre réglementaire international dans les domaines de compétence
de la FAO, aux niveaux mondial et régional;
-
x) représenter les intérêts de l'alimentation, de l'agriculture,
des forêts et des pêches dans d'autres forums traitant du cadre
réglementaire international, notamment des forums sur le commerce
international;
-
y) fournir des renseignements sur les produits et tenir des consultations
internationales sur les questions relatives aux produits;
-
z) élaborer des normes fondées sur des données scientifiques
pour la mise en oeuvre du cadre réglementaire international dans
le domaine des produits alimentaires et agricoles, des mesures phytosanitaires,
des semences et du matériel végétal, de l'élevage,
des forêts et de la pêche responsable, y compris l'aquaculture;
-
aa) renforcer la capacité des membres à participer aux négociations
sur le cadre réglementaire international, et plus particulièrement
leur capacité d'influencer les réformes de l'environnement
commercial international et de participer avec profit aux débats
sur des questions relatives aux conventions et conférences internationales.
Partenariats
29. Pour fournir un forum en vue de la négociation de normes
et d'accords internationaux, et pour faciliter ce processus, il faudra
un effort multidisciplinaire de la part des unités techniques, économiques
et juridiques. Les partenaires extérieurs incluront l'OMC, les organisations
du système des Nations Unies et les organismes extérieurs,
notamment les institutions techniques et commerciales, de même que
les ONG et les instituts universitaires compétents.
B.2 Politiques et mécanismes
institutionnels et juridiques nationaux qui répondent aux exigences
nationales, aux obligations internationales et aux changements de l'environnement
commercial international.
30. La concurrence croissante que suscitent les ressources naturelles
et en particulier les ressources en terre et en eau, de même que
la privatisation, poussent les gouvernements nationaux à renforcer
leurs fonctions en matière de réglementation et de répartition
des ressources. Ces fonctions doivent être exercées dans la
pleine compréhension des exigences découlant des normes ou
accords internationaux pertinents. La FAO possède des compétences
uniques dans le système des Nations Unies pour informer les Etats
Membres des incidences du cadre réglementaire international sur
les politiques et les législations nationales en matière
d'alimentation, d'agriculture, de foresterie et de pêches et pour
fournir une assistance technique en ce qui concerne la formulation de ces
politiques et législations.
31. Les services offerts par la FAO dans ce domaine revêtent de
toute évidence une importance particulière pour les pays
en développement. Elle conseillera les pays et cherchera à
renforcer leurs capacités en matière d'élaboration
de politiques, législations et mécanismes institutionnels
nationaux appropriés qui correspondent aux besoins nationaux et
aux exigences du cadre réglementaire international.
32. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
bb) guider et aider les pays et la société civile à
comprendre les besoins du cadre réglementaire international dans
les secteurs de l'alimentation, de l'agriculture, des forêts et des
pêches à s'y adapter et à répondre à
ses besoins;
-
cc) fournir des avis pour l'élaboration de politiques, législations
et mécanismes institutionnels nationaux appropriés qui répondent
aux besoins nationaux et aux exigences du cadre réglementaire international,
et notamment établir des normes appropriées;
-
dd) aider les Etats Membres à développer leur capacité
de réaction aux changements de l'environnement commercial international;
-
ee) développer des partenariats avec les principaux donateurs d'aide
bilatérale et multilatérale pour une assistance aux Etats
Membres dans la mise en oeuvre des accords internationaux en matière
de normes de qualité et de sécurité des aliments.
Partenariats
33. Les conseils relatifs aux politiques et aux législations
nationales seront multidisciplinaires et impliqueront les unités
techniques, économiques et juridiques. Les partenaires extérieurs
seront les instituts de financement, l'OMC et le FEM ainsi que d'autres
organismes techniques, commerciaux et de formation, groupements régionaux
et ONG et instituts universitaires compétents. La FAO continuera
à collaborer étroitement avec les partenaires du système
des Nations Unies au sein du Sous-Comité CAC des ressources hydriques
et avec l'Union interparlementaire.
C. C. AUGMENTER DURABLEMENT L'OFFRE
ET LA DISPONIBILITÉ DE DENRÉES ALIMENTAIRES ET D'AUTRES PRODUITS
DES SECTEURS AGRICOLE, HALIEUTIQUE ET FORESTIER.
34. L'augmentation de l'offre et de la disponibilité de denrées
alimentaires nécessaire pour satisfaire les besoins et répondre
à l'évolution d'une population croissante et toujours plus
urbanisée, modifiera la demande dans les secteurs de l'agriculture,
de la pêche et des forêts et obligera les pays à faire
des choix stratégiques appropriés. Parallèlement,
les mesures qui permettront de surmonter l'écart entre les rendements
obtenus dans les stations de recherche et ceux des agriculteurs dans leurs
champs, pour trouver des pratiques culturales appropriées et pour
surmonter les contraintes rencontrées dans leur application, pourront
changer radicalement et immédiatement non seulement l'offre et la
disponibilité de produits alimentaires mais aussi le revenu des
producteurs.
35. Cette stratégie visera principalement à: renforcer
le cadre décisionnel et institutionnel qui guidera le développement
sectoriel, en tenant compte du changement dans le rôle et les fonctions
de l'Etat et de l'importance de l'initiative privée; et encourager
l'utilisation de technologies et de méthodes appropriées
pour intensifier durablement les systèmes de production.
C.1 Choix stratégiques visant
à améliorer l'efficacité des systèmes de production,
de transformation et de commercialisation et à faire face à
l'évolution des besoins des producteurs et des consommateurs.
36. Cette stratégie consistera à fournir aux pays d'un
éventail d'options éprouvées et appropriées
et, éventuellement, à en élaborer de nouvelles. On
veillera plus particulièrement à aider les pays à
mettre en place un environnement politique et un cadre institutionnel qui
encouragent l'investissement dans les avoirs productifs et les services
de la part des agriculteurs, des chefs de petites entreprises et du secteur
privé, et qui contribuent à la mobilisation des ressources
intérieures aux fins du développement agricole et rural.
37. Cette stratégie traitera aussi de la gestion des systèmes
au niveau de l'unité de production, de la famille, de l'entreprise
et de la collectivité, afin d'améliorer leur efficacité
et leur adaptation au marché. On accordera une attention particulière
à l'intégration des femmes dans les systèmes de production,
de transformation et de commercialisation.
38. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
ff) définir les besoins prioritaires pour améliorer les politiques
sectorielles et subsectorielles et mener des études de politique
générale pour régler les nouveaux problèmes;
-
gg) donner des avis sur les services (y compris les petits entrepreneurs
du secteur privé) de soutien à l'agriculture basés
sur la demande, et sur la diversification et la spécialisation de
la production et des marchés en vue de tirer parti des possibilités
et des différences écorégionales;
-
hh) promouvoir des approches concrètes pour améliorer l'efficacité
des exploitations agricoles et des entreprises agro-industrielles ainsi
que la transformation et la commercialisation des produits;
-
ii) répondre à l'évolution des modèles de consommation,
surtout pour les consommateurs urbains, et améliorer l'agriculture
périurbaine;
-
jj) améliorer l'efficacité des pêches et de l'aquaculture,
promouvoir la production halieutique durable et accroître l'utilisation
du poisson pour la consommation humaine;
-
kk) promouvoir l'introduction de normes et de méthodes améliorées
pour la production durable des arbres et des forêts, encourager l'harmonisation
et la complémentarité des politiques forestières avec
celles des autres secteurs;
-
ll) donner des avis sur la décentralisation politique, fiscale et
institutionnelle pour améliorer la gouvernance locale en zone rurale,
au moyen de méthodes de diagnostic participatif et d'analyse de
l'impact ainsi que d'outils de développement rural multisectoriel;
-
mm) aider les pays à créer un environnement propice aux investissements
pour maximiser la contribution du secteur rural au développement
national.
Partenariats
39. Des partenariats internes entre les unités techniques de
la FAO et les équipes multidisciplinaires décentralisées
seront essentiels. Au niveau national, il faudra coordonner les relations
avec le système des Nations Unies et encourager le dialogue sur
des aspects comme la décentralisation et la gestion locale. La FAO
s'efforcera d'assurer une perspective sectorielle, y compris pour les forêts
et les pêches, au travail de macro-politique des institutions de
Bretton Woods. Pour les choix de politique générale et les
outils décisionnels, la FAO s'associera avec le GCRAI, les instituts
universitaires et les organismes de recherche, les ONG et les associations
d'agriculteurs. Le secteur privé international pourra être
intéressé par des initiatives conjointes visant à
mettre en place une infrastructure locale et à développer
l'agro-industrie.
C.2 Adopter des technologies appropriées
pour intensifier durablement les systèmes de production et assurer
une offre suffisante de produits alimentaires et agricoles, halieutiques
et forestiers et de services.
40. Cette stratégie visera des systèmes de production
durable, intensifiée et diversifiée. Elle inclura une action
concertée pour accroître la productivité et réduire
l'écart entre les rendements effectifs et potentiels sur l'exploitation,
ainsi que des mesures permettant d'accroître le revenu net des agriculteurs.
Le rôle de la FAO est avant tout de synthèse et de diffusion
des techniques, des méthodes et des outils de soutien décisionnel,
mais elle doit aussi proposer des solutions qui ont fait leurs preuves.
41. Les activités incluront l'intégration des cultures,
de l'élevage et des arbres dans des systèmes de production
durable ainsi que l'introduction des meilleures méthodes et approches
participatives dans la production et la protection intégrées.
42. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
nn) suivre l'évolution technologique (par exemple les biotechnologies)
et déterminer l'incidence des différentes options techniques
sur les divers systèmes de production;
-
oo) aider à choisir et utiliser les technologies, le matériel
et les services de soutien pour réduire l'écart entre la
production effective et potentielle des cultures et de l'élevage;
-
pp) fournir des avis et une assistance concernant la viabilité économique
et la durabilité des options technologiques pour l'intensification
des systèmes de production;
-
qq) soutenir la production halieutique durable en améliorant l'accès
à l'information et les outils de participation et en évaluant
les technologies et les méthodes de gestion adaptées aux
conditions locales;
-
rr) renforcer les bases techniques du développement et de l'utilisation
des produits forestiers, y compris le bois et les produits non ligneux;
-
ss) renforcer les liens entre les systèmes de données et
d'informations agricoles aux niveaux local, régional et mondial,
en particulier la recherche participative répondant à la
demande des agriculteurs;
-
tt) aider les pays à concevoir des politiques et des programmes
d'énergie rurale, y compris en ce qui concerne le développement
et l'application des bioénergies et de l'énergie renouvelable;
-
uu) encourager l'intégration des considérations de durabilité
dans les priorités, la programmation et l'exécution des systèmes
nationaux de recherche agricole (SNRA);
-
vv) mettre en oeuvre le Programme spécial pour la sécurité
alimentaire (PSSA) et mobiliser les investissements de suivi nécessaires;
-
ww) encourager la participation des communautés à l'essai,
l'évaluation et l'amélioration des technologies adaptées
aux conditions locales et l'application des méthodes scientifiques.
Partenariats
43. Les unités techniques et les équipes multidisciplinaires
de la FAO auront essentiellement à effectuer la synthèse
et le transfert de l'information, avec une valeur ajoutée évidente,
en collaboration avec les instituts universitaires, le GCRAI et les systèmes
nationaux de recherche, et avec d'autres organismes de développement.
Les OSS sont des partenaires actifs pour ce qui est de tester les approches
localement. La FAO cherchera un soutien auprès des sources de financement
traditionnelles, ainsi que par le biais de modalités novatrices
telles que la coopération Sud-Sud au sein du PSSA.
D. D. APPUYER LA CONSERVATION,
L'AMÉLIORATION ET L'UTILISATION DURABLE DES RESSOURCES EN TERRES
ET EN EAUX, AINSI QUE DES RESSOURCES HALIEUTIQUES, FORESTIÈRES ET
GÉNÉTIQUES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE.
44. Le principal objectif de cette stratégie est de sauvegarder
la durabilité des systèmes de production alimentaire mondiaux.
Il existe un lien logique, tout à fait justifié, entre cette
activité et celle qui est envisagée au titre de la stratégie
C, mais toutes deux ont été formulées séparément
afin de reconnaître pleinement le poids de ces nécessités
parallèles: produire, en assurant la durabilité, suffisamment
de nourriture pour les générations actuelles (stratégie
C) et conserver des ressources pour les générations futures
(stratégie D).
D.1 Aménagement intégré
des terres, des eaux, des forêts, des pêches et des ressources
génétiques pour renforcer et utiliser durablement la base
de ressources.
45. Une meilleure gestion des ressources naturelles est nécessaire
pour répondre de manière rationnelle à la dégradation
continue des ressources agricoles, forestières et halieutiques,
et notamment de la diversité génétique, ainsi qu'à
la compétitivité pour leur utilisation. Cette stratégie
impliquera l'identification et la promotion de systèmes de gestion
intégrée des ressources, qui soient économiquement
viables, écologiquement durables et socialement et culturellement
appropriés, afin d'assurer l'utilisation efficace et sans danger
des ressources et, si nécessaire, la protection des ressources,
de la base génétique et de l'environnement. A cette fin,
il faudra veiller à intégrer les questions de régime
foncier, population et équité entre les sexes et à
renforcer les connaissances et les systèmes nationaux de recherche
et d'information sur l'agriculture.
46. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
xx) promouvoir les fonctions environnementales, économiques et sociales
de l'agriculture tout en renforçant les effets positifs et en limitant
les effets négatifs sur l'environnement et les ressources naturelles;
-
yy) aider les agriculteurs et les communautés à trouver et
utiliser des méthodes appropriées de gestion des terres et
des eaux et notamment renforcer durablement les services fournis à
l'environnement par la forêt;
-
zz) renforcer les capacités de conservation et de gestion durable
des ressources forestières au niveau national, notamment par des
approches participatives et par le renforcement des partenariats entre
les instituts forestiers;
-
aaa) promouvoir la conception et l'adoption de systèmes intégrés
de gestion des ressources des pêches et de l'aquaculture soutenus
par un échange d'informations approprié, des recherches et
des avis de politique générale;
-
bbb) orienter la gestion des ressources génétiques végétales
et animales et affronter les menaces contre la biodiversité par
la promotion de la biodiversité fonctionnelle;
-
ccc) renforcer la capacité des systèmes d'information, de
données et de recherche agricole nationaux d'entreprendre des évaluations/analyse
d'impact en utilisant les informations, les meilleures pratiques et les
méthodologies existantes pour suivre et évaluer les résultats;
-
ddd) veiller à incorporer les questions sociales, notamment le développement
rural, la démographie et l'équité entre les sexes,
dans la gestion durable des ressources naturelles;
-
eee) aider à concevoir des programmes et à mobiliser des
fonds pour l'aménagement durable des ressources naturelles.
Partenariats
47. Toutes les unités de la FAO s'occupant de la gestion des
ressources naturelles chercheront à mettre au point des approches
intégrées. Les partenaires extérieurs incluent les
instituts financiers internationaux, le FEM, le PNUD, l'UNESCO, le PNUE,
le FNUAP, pour le soutien financier, la diffusion de l'information et les
activités conjointes de sensibilisation et de recherche de solutions,
le secteur privé, les ONG, les agriculteurs et les autres organisations
de la société civile, pour les initiatives spécifiques;
les instituts scientifiques et le GCRAI, en particulier le CCT et les secrétariats
des SNRA, pour la recherche.
D.2 Reconnaissance des coûts futurs,
privés et sociaux, de la dégradation des ressources naturelles
et des avantages de la préservation et de la remise en état,
avec une attention particulière aux ressources et aux milieux les
plus menacés.
48. Dans beaucoup de pays, surtout des pays en développement,
il est urgent d'aborder les questions de ressources et d'environnement
de façon à limiter les effets délétères
et les coûts croissants de la dégradation des ressources.
Il faut pour cela trouver un équilibre entre les besoins humains
immédiats de nourriture et d'autres moyens de subsistance et l'impératif
de préserver la base de ressources pour les générations
futures.
49. Cette stratégie visera à aider les Etats Membres qui
le demandent à:
-
mettre au point des politiques globales de conservation et de remise en
état, notamment pour aborder les problèmes des écosystèmes
fragiles;
-
renforcer la capacité institutionnelle de planification et d'exécution;
-
intégrer des considérations de durabilité dans la
recherche agricole nationale pour renforcer la base scientifique permettant
de prendre des décisions de politique générale judicieuses.
On s'efforcera de faciliter les liens intersectoriels entre les ministères
compétents et les instituts de recherche avancée, les universités,
les ONG, les services de vulgarisation, le secteur privé et les
organisations d'agriculteurs.
50. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
fff) renforcer les capacités institutionnelles et de planification
aux niveaux local, national et régional pour incorporer des considérations
sociales, économiques et environnementales dans les décisions
de politique générale et faire face à la diminution
et la dégradation croissantes des ressources naturelles ainsi qu'à
la compétitivité pour leur utilisation;
-
ggg) renforcer les capacités et établir une base scientifique
pour prendre des décisions de politique générale éclairée
dans le secteur des pêches;
-
hhh) concevoir des stratégies de gestion intégrée
des terres, des eaux et des forêts en tenant compte des interactions
entre les utilisateurs en amont et en aval et des nécessités
environnementales;
-
iii) promouvoir des approches participatives à la conservation des
arbres et des forêts dans les régions victimes de la désertification
et du déboisement inconsidéré;
-
jjj) promouvoir des approches globales nécessitant l'harmonisation
des politiques sectorielles et sous-sectorielles concernant l'utilisation
des terres et les ressources agricoles, forestières et halieutiques,
(politiques d'utilisation des terres et politiques relatives à d'autres
secteurs);
-
kkk) intégrer des considérations de durabilité dans
les priorités, la programmation et l'application des systèmes
nationaux de recherche agricole (SNRA) pour faciliter les liens intersectoriels
entre les ministères compétents et les instituts de recherche
avancée, les universités, les ONG, les services de vulgarisation,
le secteur privé et les organisations d'agriculteurs.
Partenariats
51. L'harmonisation des politiques sectorielles et subsectorielles et
le renforcement des mécanismes de collaboration sont essentiels
pour concevoir des politiques globales fructueuses d'aménagement
durable des ressources. Par conséquent, les partenariats internes
et externes à la FAO revêtent une importance cruciale. Les
partenaires extérieurs sont en gros les mêmes que ceux cités
au point D.1. Quelques partenaires supplémentaires ont acquis des
connaissances particulières en matière de politique générale,
d'information et d'analyse, notamment: l'OMS, l'OIT et le GCRAI (ainsi
que la BM et d'autres centres internationaux ou nationaux spécialisés
comme l'USDA).
E. E. AMÉLIORER LA DISPONIBILITÉ
DES DONNÉES ET LES ÉCHANGES D'INFORMATIONS, SUIVRE ET ANALYSER
LA SITUATION MONDIALE DE L'ALIMENTATION ET DE LA NUTRITION, DE L'AGRICULTURE,
DES PÊCHES ET DES FORÊTS ET FAIRE EN SORTE QUE LA SÉCURITÉ
ALIMENTAIRE SOIT AU CENTRE DES PRÉOCCUPATIONS INTERNATIONALES.
52. Ce domaine d'activité tire avant tout sa légitimité
des Textes fondamentaux et plus particulièrement de l'Article I
de l'Acte constitutif. En outre, l'adoption du Plan de travail du Sommet
mondial de l'alimentation et le fait que le Comité de la sécurité
alimentaire mondiale de la FAO ait été chargé d'en
suivre l'exécution, confirme la responsabilité de l'Organisation
pour ce qui est du suivi mondial et de l'évaluation de tous les
aspects de l'alimentation et de l'agriculture et des progrès accomplis
dans la voie de la sécurité alimentaire pour tous.
E.1 Une série de données
exhaustives, à jour et fiables, diffusées à tous les
Membres et accessibles pour la communauté internationale et le grand
public.
53. L'objectif est de s'assurer que les Membres et la société
civile ont la possibilité et la capacité d'utiliser ces données
pour prendre des décisions en connaissance de cause, élaborer
des politiques et suivre efficacement leur application. L'accent est mis
sur les données intersectorielles auxquelles une valeur considérable
est ajoutée par la juxtaposition de l'information provenant des
autres disciplines.
54. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
lll) faciliter la création ou le renforcement de systèmes
d'information et de statistique qui incluent les meilleurs outils de soutien
analytique et décisionnel;
-
mmm) promouvoir le renforcement des capacités au niveau national
pour améliorer la qualité de la collecte et de l'agrégation
des données au moyen de techniques modernes et notamment de systèmes
intégrés d'informations géographiques, dans la mesure
du possible;
-
nnn) élargir la portée des données collectées
pour faire face aux besoins croissants dans les domaines suivants: approvisionnement
alimentaire mondial (y compris production et commerce), cartographie de
la vulnérabilité, ressources naturelles (y compris ressources
en terres, eaux, forêts et ressources marines et génétiques),
revenu agricole et productivité, équité entre les
sexes, âge et propriété foncière et indicateurs
environnementaux;
-
ooo) renforcer les normes et méthodologies pour les statistiques
et les données en vue de parvenir à des définitions
communes au niveau international;
-
ppp) introduire une grande variété de cadres technologiques
(tels que les systèmes géoréférencés
de gestion des informations géographiques);
-
qqq) ouvrir, le cas échéant, les systèmes d'informations
techniques de la FAO aux échanges de données interactifs;
-
rrr) poursuivre la mise en place de WAICENT, important service international
d'information qui offre un cadre pour l'harmonisation et la diffusion des
données relevant du mandat de la FAO.
Partenariats
55. Cela nécessite une collaboration active de tous les départements
techniques, avec un soutien substantiel de AFI pour fournir l'infrastructure
IT nécessaire et de GII et de GIL pour fournir les connaissances
en matière de communication et d'information du public qui permettront
de livrer aux clients les résultats obtenus. Les partenariats externes
en particulier dans le domaine du partage de l'information seront également
très vastes, incluant les instituts de financement internationaux,
d'autres institutions des Nations Unies, des instituts du GCRAI, des ONG
et des organismes régionaux. Le rôle de la FAO dans l'établissement
de normes et de méthodologies en matière de statistiques
et de données viendra renforcer celui de la Division de la statistique
des Nations Unies. On cherchera à obtenir un soutien financier de
donateurs potentiels pour améliorer les capacités des pays
à fournir des données exhaustives et exactes.
E.2 Evaluations régulières
des disponibilités alimentaires actuelles et prévues et perspectives
de la sécurité alimentaire, la nutrition, l'agriculture,
les pêches, les forêts, les ressources naturelles et les connaissances
scientifiques.
56. Cet objectif stratégique important pour la FAO en tant que
fournisseur d'évaluations et d'analyses mondiales inclut des produits
essentiels comme l'Agriculture à l'horizon 2015, la Situation de
l'alimentation et de l'agriculture, la Situation mondiale des pêches
et de l'aquaculture et la Situation des forêts dans le monde, ainsi
que beaucoup d'autres publications. Il répond à la nécessité
de traiter un large éventail de questions parmi lesquelles:
-
la sécurité alimentaire mondiale;
-
la situation et les perspectives en matière d'alimentation, de nutrition,
d'agriculture, de pêches et de forêts;
-
l'offre et la demande d'intrants agricoles;
-
la rareté et la dégradation des ressources naturelles, y
compris la diversité biologique et l'impact des polluants;
-
l'incidence des changements climatiques.
57. Dans ces domaines, l'accent sera mis sur la nécessité
d'identifier les questions d'actualité exigeant une action en temps
opportun. La diffusion des évaluations de la FAO doit s'appuyer
sur des compétences professionnelles afin de sensibiliser la communauté
internationale à ces questions et de l'encourager à agir.
58. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
sss) analyser la situation de la nutrition, de l'alimentation, de l'agriculture
et de la sécurité alimentaire mondiale et produire des évaluations
des perspectives et des études prospectives stratégiques
pour la communauté internationale;
-
ttt) évaluer la situation et les tendances des pêches et de
l'aquaculture mondiales, sur la base de données plus diversifiées
et d'une participation accrue des organisations et des programmes travaillant
en partenariat;
-
uuu) renforcer et diversifier les évaluations des ressources forestières
et améliorer l'accès mondial à ces informations;
-
vvv) faire la synthèse des informations et apporter un soutien analytique
pour la gestion des ressources agricoles, halieutiques et forestières,
y compris en ce qui concerne les systèmes d'utilisation des terres,
l'intensification de l'utilisation des ressources et la dynamique des systèmes
d'exploitation;
-
www) évaluer les tendances du développement durable, notamment
par des analyses comparatives des processus, des politiques et des instituts
de développement rural;
-
xxx) améliorer la présentation des évaluations et
des analyses à un vaste public.
Partenariats
59. Les partenariats internes sont indispensables pour effectuer des
évaluations et des analyses exhaustives. Les partenariats externes
sont nombreux, car les travaux d'analyse de la FAO reposent sur des données
et des évaluations provenant de sources très diverses, notamment
les instituts de financement internationaux, d'autres institutions des
Nations Unies ou des organisations spécialisées et des instituts
universitaires. La FAO dirige l'évaluation des données relevant
de ses compétences mais elle compte sur ses partenaires pour obtenir
des informations, par exemple dans le domaine scientifique.
E.3 Maintenir le cap sur la sécurité
alimentaire en suivant l'exécution du Plan d'action du Sommet mondial
de l'alimentation et en faisant rapport à ce sujet, ainsi qu'en
coopérant avec tous les partenaires, y compris la société
civile.
60. Les conclusions du Sommet mondial de l'alimentation couvrent toute
la gamme des efforts coordonnés et des responsabilités partagées
indispensables pour atteindre ses objectifs et attribuent au Comité
de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) la responsabilité
du suivi de l'exécution du Plan d'action. La FAO assure le secrétariat
du Comité et doit par conséquent collecter et analyser l'information
provenant de toutes sources afin de faciliter le travail de suivi du CSA.
61. L'assistance fournie aux pays pour faciliter leur participation
aux conférences et sommets mondiaux de suivi s'inscrit dans un cadre
à l'échelle du système des Nations Unies et, outre
cette coopération au sens large, le rôle principal de la FAO,
en collaboration avec le FIDA et le PAM, est de tirer parti de la synergie
entre les partenaires des Nations Unies pour le suivi du Sommet mondial
de l'alimentation. La stratégie s'appuiera sur ces efforts interdépendants
pour sensibiliser les gouvernements et la société civile
aux questions de sécurité alimentaire.
62. Cette stratégie comprend les éléments suivants:
-
yyy) assister le Comité de la sécurité alimentaire
mondiale dans le suivi de l'exécution du Plan d'action du SMA et
la réalisation de l'objectif du Sommet;
-
zzz) favoriser l'analyse et l'échange d'expérience concernant
les meilleures méthodes à appliquer dans le cadre du CSA
et d'autres forums;
-
aaaa) mettre en oeuvre la contribution de la FAO à la composante
globale du Programme international SICIAV;
-
bbbb) assurer le secrétariat et l'appui normatif nécessaires
aux réseaux CAC sur le développement rural et la sécurité
alimentaire, promouvoir une action concertée entre les partenaires
des Nations Unies au niveau des pays, collaborer avec les gouvernements
et les organisations de la société civile et favoriser la
contribution des membres du réseau et des pays au processus de surveillance
du CSA.
Partenariats
63. Toutes les unités de la FAO sont mobilisées pour promouvoir
le Plan d'action du SMA. Les partenariats extérieurs sont les mêmes
que ceux établis pour la préparation du Sommet, auxquels
s'ajoutent ceux qui ont participé à des initiatives récentes
comme le SICIAV et le réseau CAC. Des activités seront également
entreprises avec le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits
de l'homme et avec des partenaires extérieurs aux Nations Unies
comme l'Union interparlementaire et d'autres organisations qui ont une
contribution particulière à apporter au suivi du Sommet.
Les efforts de la FAO viseront avant tout à associer toute la communauté
internationale à la mise en application concrète des engagements
du Sommet. A cet égard, la FAO continuera à participer activement
aux sessions du Conseil économique et social des Nations Unies qui
est chargé de contrôler la mise en application des décisions
des conférences et des sommets mondiaux récents.
IV. Stratégies pour aborder les questions
interorganisations
64. Outre l'élaboration de stratégies opérationnelles
pour fournir des services aux Membres, plusieurs questions interorganisations
retiennent également l'attention. Cette partie du document présente
une synthèse de ces questions et propose des stratégies pour
les aborder. Ces stratégies s'appliqueront à la mise en oeuvre
de tous les programmes de la FAO et aussi à la réalisation
des objectifs stratégiques visés à la section précédente.
A. A. GARANTIR L'EXCELLENCE
Problème
65. Avec la réduction actuelle des ressources mises à
la disposition des organisations d'aide multilatérale et le déclin
de l'APD, joints à l'existence de nombreuses organisations s'intéressant
à des domaines qui touchent aux secteurs de compétence de
la FAO, cette dernière court le risque de ne plus être considérée
comme une source privilégiée d'informations, d'avis et d'assistance,
et par conséquent de ne pas toujours être perçue comme
celle qui fait le plus autorité.
66. Par ailleurs, la FAO est dans une situation privilégiée
pour tirer parti de ses atouts: vaste gamme de disciplines réunies
sous un même toit, cinquante années d'expérience, présence
dans de nombreux pays, indépendance reconnue et acceptée
de tous et portée mondiale.
67. Il est donc essentiel de choisir les domaines dans lesquels la FAO
devrait pourvoir conserver la priorité technique et de prendre les
mesures nécessaires pour promouvoir son rôle de centre d'excellence.
Parmi les critères proposés pour choisir ces domaines, il
faudrait que la question relève du mandat et des compétences
de la FAO, qu'elle ait des répercussions transfrontières
et offre la possibilité d'accords pour soutenir une action internationale,
qu'il y ait une demande claire et croisante d'activités dans ce
domaine et que la FAO ait un avantage comparatif certain compte tenu de
ses caractéristiques et de ses atouts particuliers.
68. En contrepartie, lorsque la FAO n'est pas le chef de file dans un
domaine, ses activités doivent être planifiées en fonction
des travaux des autres institutions afin d'éviter les chevauchements
et de promouvoir la synergie. Dans les deux cas, il faut renforcer les
partenariats et les alliances, basés sur une répartition
claire des tâches.
Stratégie
69. La stratégie proposée pour améliorer les capacités
d'excellence de la FAO consiste à:
-
cccc) évaluer chaque domaine technique et/ou chaque grand problème
afin de déterminer si la FAO est, ou pourrait devenir, un centre
d'excellence, en se basant sur une série de critères convenus;
-
dddd) sélectionner un nombre donné de domaines clefs dans
lesquels la FAO a de bonnes chances de parvenir à, ou de conserver,
ce statut;
-
eeee) aborder la question sous tous ses aspects (base d'information, aspects
normatifs et généraux, action concrète);
-
ffff) mettre en place des mesures connexes pour valoriser les ressources
humaines (y compris des programmes accélérés de formation
professionnelle du personnel technique) et pour garantir le contrôle
de qualité des réalisations;
-
gggg) en fonction des ressources, intégrer une composante d'"enseignement
organisationnel" pour assurer un examen et une mise à jour continus
à la lumière des résultats obtenus.
B. B. PROMOUVOIR L'APPROCHE INTERDISCIPLINAIRE
Problème
70. L'approche interdisciplinaire est une condition indispensable de
la réussite et de la durabilité des programmes de développement
agricole et rural. En effet, l'examen des activités "réussies"
des départements techniques révèle souvent une forte
composante interdisciplinaire à laquelle est fréquemment
attribuée cette réussite (cf: Agriculture à l'horizon
2010). L'Organisation est donc confrontée à deux questions
fondamentales:
-
comment adapter la structure de son programme pour mieux refléter
la nature intersectorielle des objectifs stratégiques proposés,
ce qui entraînera nécessairement un changement du processus
de planification du programme et des réalisations;
-
comment allier la structure du programme et la structure organisationnelle
pour garantir que les aspects interdisciplinaires reçoivent l'attention
voulue, tout en préservant les avantages de la structure organisationnelle
disciplinaire existante, qui est essentielle pour que la FAO ait un rôle
de centre d'excellence.
71. Cette question doit être envisagée dans le contexte élargi
du système des Nations Unies, car la FAO est elle-même un
organisme sectoriel qui doit garantir que ses efforts de développement
s'insèrent dans l'effort intersectoriel plus vaste des Nations Unies
(se reporter à la section sur l'élargissement des partenariats
et des alliances).
Stratégie
72. La stratégie proposée consiste à:
-
hhhh) renforcer la capacité institutionnelle de définition
et d'analyse des problèmes intersectoriels, de formulation interdisciplinaire
des objectifs et des stratégies, notamment dans le cadre du processus
actuel de planification stratégique;
-
iiii) autoriser explicitement une planification interprogrammes dans le
cadre de la préparation du Plan à moyen terme avec des objectifs
sur six ans;
-
jjjj) renforcer les liens entre les plans destinés aux unités
du Siège et ceux des unités décentralisées
et instaurer une coopération technique plus efficace pour leur exécution;
-
kkkk) renforcer les mécanismes interdépartementaux existants
pour mettre davantage l'accent sur les aspects intersectoriels de la mise
en oeuvre du programme et faciliter aussi la collaboration interdépartementale,
inter- et intradivisionnaire;
-
llll) introduire des indicateurs de performances qui reflètent clairement
la contribution de la FAO aux réalisations prévues et le
concept de responsabilité.
C. C. ELARGIR LES PARTENARIATS
ET LES ALLIANCES
Problème
73. La FAO est avant tout un membre de la famille des Nations Unies
et les partenariats qui découlent de ce statut et qui constituent
un avantage comparatif important, doivent être élargis et
renforcés. Par ailleurs, l'évolution du contexte mondial
oblige à instaurer de nouveaux partenariats ou alliances stratégiques
avec des acteurs importants - entités publiques ou non, extérieures
au système des Nations Unies - pour garantir la complémentarité,
éviter la fragmentation, privilégier les questions de politique
générale et réduire les coûts.
74. La FAO devra garder un rôle volontariste pour assurer une
approche cohérente du système des Nations Unies à
la mise en application du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation,
poursuivre et renforcer sa contribution au suivi d'autres conférences
importantes et participer à d'autres initiatives à l'échelle
du système. Il faudra veiller tout particulièrement à
renforcer les liens, et le potentiel de synergie, des organisations basées
à Rome: FAO, PAM, FIDA et IPGRI.
75. Il faut tenir compte également des changements importants
qui sont intervenus, ou interviendront, dans les responsabilités
et les rôles respectifs de l'Etat, du marché et de la société
civile. La FAO doit instaurer des relations et des partenariats constructifs
et efficaces avec des acteurs extérieurs à l'Etat, sur la
base des avantages comparatifs de chacun. Elle pourra ainsi centrer davantage
son action sur les problèmes particuliers des femmes et des jeunes.
Stratégies
76. Les éléments de la stratégie de renforcement
des partenariats au sein du système des Nations Unies seront les
suivants:
-
mmmm) rester un partenaire actif de l'action interinstitutions depuis le
niveau décisionnel jusqu'au niveau national. Dans ses services décentralisés,
la FAO doit continuer à collaborer avec les autres organisations
des Nations Unies dans le cadre du système des coordonnateurs résidents;
-
nnnn) rester le maître d'oeuvre, en collaboration avec le FIDA et
le PAM, du réseau sur le développement rural et la sécurité
alimentaire du CAC, à l'appui de la mise en oeuvre du Plan d'action
du Sommet mondial de l'alimentation;
-
oooo) continuer à participer à l'action interorganisations
et intergouvernementales de suivi des autres conférences et sommets
importants, et développer la collaboration "bilatérale" et
l'action conjointe avec chaque organisation prise individuellement;
-
pppp) rester aussi un partenaire actif des programmes de financement comme
le PNUD et le FNUAP, pour répondre aux demandes des pays bénéficiaires
et participer en tant que partenaire à part entière aux initiatives
comme les évaluations communes par pays et les cadres d'assistance
au développement des Nations Unies;
-
qqqq) renforcer encore la collaboration avec les instituts de financement
internationaux, en misant sur leur volonté de collaboration élargie
avec la FAO, comme le montre le nouveau protocole d'entente signé
avec eux au niveau le plus élevé;
-
rrrr) renforcer la collaboration avec le GCRAI par les liens institutionnels
établis (Banque mondiale, PNUD, PNUE) et les activités conjointes
avec les centres eux-mêmes.
77. La stratégie de renforcement des partenariats avec la société
civile et les organisations non gouvernementales sera la suivante:
-
ssss) améliorer le partage des informations et la collaboration
avec les réseaux d'ONG techniques et régionales;
-
tttt) encourager le dialogue au niveau national, régional et mondial,
avec un accès amélioré aux réunions techniques
de la FAO;
-
uuuu) promouvoir les comités nationaux de la campagne "De la nourriture
pour tous";
-
vvvv) faciliter les programmes de coopération spécifiques
par exemple en améliorant la participation des organisations de
la société civile (OSS) à la planification, la formulation
et l'exécution de programmes et de projets spécifiques, avec
une attention particulière au PSSA; en renforçant la capacité
des OSS et en participant à leurs côtés aux efforts
de redressement agricole;
-
wwww) rendre les programmes de la FAO plus attirants pour les donateurs
d'aide bilatérale et multilatérale qui attachent de l'importance
à la participation des OSS;
-
xxxx) renforcer le dialogue avec les OSS/ONG sur l'utilisation des ressources
qu'elles investissent elles-mêmes dans les programmes de développement
agricole et de sécurité alimentaire.
78. Dans le secteur privé, la stratégie consistera à:
-
yyyy) engager un dialogue pour balayer tout malentendu qui pourrait exister
concernant une institution comme la FAO et aussi pour mieux comprendre
les intérêts agro-industriels qui seraient compatibles avec
les objectifs de la FAO;
-
zzzz) instaurer une politique et des pratiques communes au sein de la FAO
concernant les partenaires du secteur privé pour renforcer la collaboration
sans compromettre l'indépendance de la FAO;
-
aaaaa) rechercher avec le secteur privé le moyen d'utiliser les
investissements dans les technologies nouvelles pour le meilleur profit
des pays en développement;
-
bbbbb) mobiliser les ressources du secteur privé à l'appui
des programmes de la FAO, grâce au financement et aux recettes tirées
des services rendus par la FAO au secteur privé et grâce aux
projets multilatéraux et bilatéraux avec le secteur privé;
-
ccccc) promouvoir le rôle d'"honnête courtier" de la FAO pour
accroître les investissements du secteur privé dans l'agriculture;
-
ddddd) renforcer les capacités du secteur privé dans les
pays en développement, surtout en offrant des services commerciaux
et financiers efficaces.
D. D. CONTINUER À AMÉLIORER
LE PROCESSUS DE GESTION
Problème
79. La FAO doit fournir des services de manière souple et rentable
dans un contexte plus compétitif sans quoi elle sera dépassée
par le secteur privé et les fournisseurs de services non gouvernementaux
qui n'ont peut-être pas des compétences techniques aussi vastes
et approfondies, mais peuvent agir de manière plus rapide et plus
souple. L'analyse interne a identifié un certain nombre de domaines
où de nouvelles améliorations sont possibles dans divers
aspects du processus de gestion. Des travaux sont déjà en
cours dans ce domaine mais, pour une analyse plus complète, cette
question est abordée ci-dessous. Deux domaines clefs ont été
identifiés: la mise en valeur des ressources humaines et le soutien
des systèmes au processus de gestion.
80. Les ressources humaines sont au coeur de tout organisme fournissant
des services. Dans le cas de la FAO, elles représentent 84,5 pour
cent du budget ordinaire, dont 68,4 pour cent pour le personnel et 16,1
pour cent pour les autres ressources humaines. Le problème essentiel
est d'optimiser la planification, le recrutement, la gestion et la mise
en valeur de ces ressources, afin d'attirer et de retenir des fonctionnaires
ayant les compétences requises pour permettre à la FAO de
conserver son rôle de centre d'excellence. Dans les 15 prochaines
années, on prévoit un renouvellement de 70 pour cent des
effectifs, ce qui permettra à l'Organisation d'acquérir ou
de renforcer les compétences et les qualifications nécessaires
pour relever les défis à venir.
81. Pour chercher des solutions aux problèmes immédiats
et jeter les bases qui permettront de régler les questions à
long terme, la FAO doit garder présents à l'esprit les principes
sur lesquels la fonction publique internationale a été fondée
au moment de la signature de la Charte des Nations Unies. Elle doit en
outre continuer à poursuivre une répartition géographique
équitable, conformément aux dispositions des Textes fondamentaux.
L'élargissement de la collaboration déjà très
intense avec les autres organisations appliquant le régime commun
des salaires et indemnités des Nations Unies, serait un atout et
un soutien précieux, en particulier dans le cadre des mesures relatives
aux perspectives de carrière au sein de la fonction publique internationale.
82. Enfin, elle s'engage, selon les termes de la déclaration
récente du CAC sur l'égalité entre les sexes et l'intégration
des femmes aux travaux du système des Nations Unies, à garantir
que la culture institutionnelle soit à la fois sensible et réceptive
aux problèmes des femmes, et que les politiques du personnel, les
budgets des programmes et les allocations de ressources reflètent
son engagement en faveur de la parité homme-femme.
Stratégie
83. La plupart des éléments de la stratégie ci-dessous
sont effectivement en cours d'application.
84. Au titre de la mise en valeur des ressources humaines:
-
eeeee) rendre plus souples la planification et la mise en valeur des ressources
humaines, notamment en simplifiant davantage les procédures de contrat
pour les ressources humaines autres que le personnel;
-
fffff) introduire des indicateurs de performances reflétant avec
exactitude la contribution de la FAO aux réalisations planifiées,
mais également compatibles avec les procédures de suivi du
comportement professionnel;
-
ggggg) élaborer des plans de mise en valeur des ressources humaines
pour répondre aux besoins des programmes par le recrutement rapide
de personnel et la formation professionnelle des fonctionnaires, notamment
aux nouvelles technologies de bureautique;
-
hhhhh) envisager l'introduction de procédures de travail plus souples;
-
iiiii) améliorer les méthodes de gestion dans le domaine
des ressources humaines, notamment par la formation des gestionnaires;
-
jjjjj) créer un environnement propice à l'innovation, à
l'initiative et au travail d'équipe;
-
kkkkk) continuer à promouvoir une collaboration efficace entre la
direction et le personnel par des consultations avec le personnel, notamment
avec les associations du personnel, sur les conditions d'emploi.
85. En ce qui concerne le soutien des systèmes au processus de gestion:
-
lllll) développer et appliquer des systèmes de gestion et
de comptabilité;
-
mmmmm) développer et appliquer un système de mise en valeur
des ressources humaines;
-
nnnnn) développer et appliquer de nouveaux systèmes de planification,
de préparation des budgets, de planification des activités
et de surveillance de l'évaluation des programmes;
-
ooooo) créer une base de données commune de l'Organisation
comme dépositaire des données administratives validées
et comme principale source d'information sur la gestion;
-
ppppp) fournir des outils analytiques appropriés aux utilisateurs
pour qu'ils puissent utiliser au mieux les données disponibles.
E. E. ASSURER UN EFFET MULTIPLICATEUR
DES RESSOURCES POUR LA FAO ET SES MEMBRES
Problème
86. La FAO est entravée dans l'accomplissement de sa mission
par la restriction des ressources mises à sa disposition, au titre
du programme de travail ordinaire et des contributions extrabudgétaires
pour la coopération technique. Il n'est pas facile de prévoir
comment évolueront les choses. Y aura-t-il un retour du pendule
en faveur des organisations internationales d'aide multilatérale
que les gouvernements et le grand public apprécient pour les services
uniques qu'elles fournissent?
87. Si les ressources restent stationnaires, l'écart ira croissant
entre les espérances placées dans l'institution et la capacité
de celle-ci à y répondre.
Stratégie
88. La stratégie proposée consiste à assurer un
effet multiplicateur des ressources pour aider la FAO à exécuter
les activités prescrites dans son mandat en gérant le programme
avec efficacité, en axant ses activités sur les domaines
prioritaires qui intéressent les donateurs et en regroupant et élargissant
les sources de financement.
89. En élaborant la stratégie, on mettra l'accent sur
l'accroissement des ressources totales employées pour les programmes
adoptés par l'Organisation et pas nécessairement sur le montant
des ressources gérées par la FAO. A cet égard, un
aspect essentiel sera la mobilisation de ressources internes et externes
pour le secteur agricole et rural, et en particulier la préparation
de programmes et de projets d'investissement associant toutes les parties
prenantes aux niveaux national et international, afin d'assurer un suivi
approprié, tant par l'engagement local que par les financements
provenant des principaux donateurs d'aide multilatérale.
Conception, efficience et efficacité du programme
90. En ce qui concerne le Programme de travail ordinaire, l'approche
consiste à améliorer la gestion du programme pour que les
gouvernements soient assurés de la validité des activités
et des priorités de la FAO (se reporter à la section sur
le renforcement de l'approche interdisciplinaire).
91. Pour ce qui est des programmes d'investissement et d'assistance
technique, l'accent sera mis sur la justesse de la formulation, l'efficacité
et la rapidité, selon les modalités suivantes:
-
qqqqq) renforcer le système actuel axé sur les pays, grâce
aux représentants de la FAO et aux groupes décentralisés
TCA/TCO;
-
rrrrr) garantir des ressources appropriées pour la formulation de
programmes et de projets bien conçus;
-
sssss) élargir l'application des systèmes efficaces i) pour
permettre de contrôler les coûts du soutien aux différents
types de projets, ainsi que ii) pour déterminer systématiquement
les lacunes de la mise en oeuvre;
-
ttttt) poursuivre la politique des gains d'efficacité en vue de
réduire le coût de l'appui aux programmes de terrain et de
placer la FAO dans une meilleure position pour obtenir des ressources.
Ciblage des programmes
92. En ce qui concerne le Programme ordinaire, le ciblage est assuré
par le processus stratégique et la planification à moyen
terme. Toutefois, afin d'accroître le niveau total des ressources
disponibles pour assurer les fonctions normatives prévues dans le
mandat de la FAO, les donateurs doivent être encouragés à
appuyer les activités du Programme ordinaire, mais sans interférences
dans les réalisations normatives finales.
93. Pour le programme de terrain, les priorités doivent être
de formuler de bons programmes et projets et de soutenir les programmes
pilotes de la FAO visant à éprouver les hypothèses
normatives de l'Organisation. Afin d'assurer un effet maximal aux activités
de terrain de la FAO, ainsi qu'à une grande partie de son travail
normatif, il faut continuer à soutenir sa fonction de préparation
et de promotion des investissements. Parmi les organisations du système
des Nations Unies, la FAO est la seule qui possède un mécanisme
de suivi des investissements ayant fait ses preuves. Il doit être
pleinement exploité pour donner la plus large incidence possible
aux travaux de l'Organisation dans les pays membres en développement.
L'effort portera sur la mobilisation de fonds multilatéraux de sources
officielles comme les IFI pour le développement agricole et rural,
en particulier à l'appui de la sécurité alimentaire,
mais aussi sur le flux des fonds publics nationaux, ainsi que sur les crédits
et l'épargne privés nationaux et internationaux qui doivent
être dirigés vers l'investissement dans le secteur rural.
Regroupement et expansion des sources de financement
94. Outre les différents moyens qu'elle déploie actuellement
pour atteindre les donateurs traditionnels, la FAO devra:
-
uuuuu) renforcer le dialogue avec les pays en développement émergents,
comme ceux d'Asie et d'Amérique latine, qui souhaitent soutenir
la coopération pour le développement et utiliser la FAO comme
truchement, en particulier pour des pays des mêmes régions;
-
vvvvv) encourager les gouvernements des pays en développement avancés
à utiliser la FAO comme moyen de transfert de technologies et d'acquisition
de connaissances spécialisées qui seront financés
par leurs propres ressources ou par le produit des prêts engagés
au titre des FFU;
-
wwwww) mobiliser les dons des particuliers;
-
xxxxx) renforcer encore les programmes de partenariat que la FAO a mis
en place depuis 1994 et créer de nouveaux partenariats avec le secteur
privé et les fondations privées pour accroître l'effet
multiplicateur des ressources de la FAO;
-
yyyyy) servir de catalyseur pour la coopération émergente
entre les municipalités et les autres entités régionales
dans les pays développés et dans les pays en développement.
F. F. DIFFUSION DES MESSAGES DE
LA FAO
Problème
95. La FAO considère que les communications font partie intégrante
de ses programmes de fond. Même en périodes de restrictions
budgétaires, il est nécessaire d'investir pour sensibiliser
l'opinion publique, car l'Organisation ne peut plus compter sur l'influence
de quelques personnes bien informées pour "vendre" à l'extérieur
la valeur ajoutée de l'Organisation. L'aptitude de la FAO à
s'entourer du soutien nécessaire pour s'acquitter de son mandat
dépend de la qualité et de l'efficacité de ses activités
de communication pour corriger les erreurs d'appréciation, consolider
la compréhension et le soutien et informer les sphères visées,
notamment les responsables des politiques et les décideurs, quant
aux services exceptionnels que l'Organisation offre à la communauté
internationale dans son ensemble.
96. La FAO doit diffuser des messages généraux liés
à son mandat au sens large, ainsi que des messages spécifiques
destinés à certaines sphères ou liés aux priorités
de l'Organisation. La diffusion efficace de ces messages suppose un dialogue
et un échange véritable d'informations et d'opinions au sein
du Secrétariat et avec les membres de la FAO et les interlocuteurs
clés tels que les médias, les ONG et les dirigeants nationaux
et communautaires.
97. L'Organisation dispose désormais d'une politique et d'une
stratégie de communication, définies en 1998, qui permettent
de renforcer le processus participatif de planification des communications
et de mise en oeuvre grâce à une opération souple,
ciblée et professionnelle d'information de l'opinion publique.
Stratégie
98. La stratégie comprendra les éléments suivants:
-
zzzzz) améliorer les communications internes entre les techniciens
et les spécialistes de l'information, et renforcer la capacité
des départements techniques de préparer les informations;
-
aaaaaa) identifier et cibler les sphères externes stratégiques
et se concentrer sur les questions prioritaires, en utilisant une campagne
intégrée chaque fois que possible;
-
bbbbbb) mettre de côté, pour chaque objectif stratégique,
des ressources destinées à financer des activités
d'information et de communication sur une base large afin que les parties
prenantes soient bien informées et soutiennent l'action de la FAO;
-
cccccc) communiquer directement avec la société civile et
le grand public pour les sensibiliser aux problèmes de la sécurité
alimentaire et aux domaines où la FAO a un avantage comparatif dans
la recherche de solutions. Cela suppose d'utiliser tous les secteurs des
médias comme intermédiaires pour communiquer des messages
essentiels sur le thème de la sécurité alimentaire
et promouvoir le rôle important de la FAO qui aide les pays à
réaliser les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation;
-
dddddd) poursuivre la célébration de la Journée mondiale
de l'alimentation et du TeleFood pour mieux sensibiliser le public et collecter
des fonds destinés aux activités de promotion de la sécurité
alimentaire et du développement agricole et rural.
AF Département de l'administration et des finances (FAO)
AFI Division des systèmes et des techniques d'information (FAO)
AG Département de l'agriculture (FAO)
APD Aide publique au développement
BIT Bureau international du travail
CAC Comité administratif de coordination
CCT Comité consultatif technique (GCRAI)
CIN Conférence internationale sur la nutrition
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
CNUED Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le
développement
CSA Comité de la sécurité alimentaire mondiale
(FAO)
ECOSOC Conseil économique et social
EMPRES Système de prévention et de réponse rapide
contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux
et des plantes (FAO)
ES Département économique et social (FAO)
FEM Fonds pour l'environnement mondial
FFU Fonds fiduciaire unilatéral
FI Département des pêches (FAO)
FIDA Fonds international de développement agricole
FMI Fonds monétaire international
FNUAP Fonds des Nations Unies pour la population
FO Département des forêts (FAO)
GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale
GI Département des affaires générales et de l'information
(FAO)
GII Division de l'information (FAO)
GIL Division de la bibliothèque et des services documentaires
(FAO)
ICLARM Centre international d'aménagement des ressources bioaquatiques
ICRC Comité international de la Croix-Rouge
IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires
IPGRI Institut international des ressources phytogénétiques
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
OMC Organisation mondiale du commerce
OMS Organisation mondiale de la santé
ONG Organisation non gouvernementale
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industriel
PAM Programme alimentaire mondial
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
PNUE Programme des Nations Unies pour l'environnement
PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire
(FAO)
SD Département du développement durable (FAO)
SICIAV Système d'information et de cartographie sur l'insécurité
alimentaire et la vulnérabilité
SMA Sommet mondial de l'alimentation
SMIAR Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation
et
l'agriculture (FAO)
SNRA Système national de recherche agricole
TC Département de la coopération technique (FAO)
TCA Division de l'assistance aux politiques (FAO)
TCO Division des opérations de terrain (FAO)
UIP Union interparlementaire
UNDAF Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement
UNDRO/ Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en
cas de
IDNDR catastrophe/Décennie internationale de la prévention
des catastrophes naturelles
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science
et la culture
UNHCHR Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'enfance
UNIFEM Fonds de développement des Nations Unies pour la femme
UN/OCHA Bureau de la coordination des affaires humanitaires (ONU)
USDA Département de l'agriculture des Etats-Unis
WAICENT Centre mondial d'information agricole (FAO)
Phases successives aboutissant à l'approbation et
à la publication
D'UN CADRE STRATÉGIQUE DE LA FAO POUR 2000-2015
Activité |
Participants |
Calendrier |
Préparation d'un projet de Cadre stratégique |
Secrétariat |
|
Rapport préliminaire |
Secrétariat
CP/CF |
Avril 1998 pour CP/CF mai 1998 |
Envoi d'un questionnaire aux Etats Membres sur les priorités
stratégiques |
Secrétariat |
Juin 1998 |
Réponse et renvoi du questionnaire |
Etats Membres |
Début juillet 1998 |
Analyse du questionnaire et incorporation des résultats |
Secrétariat |
Juillet 1998 |
Premier projet de Cadre stratégique (version 1.0) |
Secrétariat
CP/CF |
Juillet 1998 pour CP/CF Sept 1998 |
Consultation avec d'autres partenaires (système des
Nations Unies, IFI, GCRAI, ONG, société civile, etc.) |
Secrétariat et partenaires |
Juillet 1998 à novembre 1998 |
Examen du projet de Cadre stratégique (version 1.0)et
des rapports du CP et du CF |
Conseil |
Nov. 1998 |
Amendement du Cadre stratégique pour tenir compte
des avis du Conseil et des consultations avec les partenaires |
Secrétariat |
Déc.1998 |
Projet de Cadre stratégique (version 1.0) soumis
au Comité des produits pour consultation |
Comité des produits |
Janvier 1999 |
Projet révisé de Cadre stratégique
(versions 1.0 et 2.0) soumis au COAG pour consultation |
COAG |
Janvier 1999 |
Projet révisé de Cadre stratégique
(versions 1.0 et 2.0) soumis au COFI pour consultation |
COFI |
Février 1999 |
Projet révisé de Cadre stratégique
(version 2.0) soumis au COFO pour consultation |
COFO |
Mars 1999 |
Amendement du Cadre stratégique pour tenir compte
des avis des comités techniques |
Secrétariat |
Avril 1999 |
Cadre stratégique révisé (version 3.0)
soumis au CP et au CF pour consultation |
CP/CF |
Mai 1999 |
Examen du projet de Cadre stratégique (version 3.0)
et des rapports du CP et du CF |
Conseil |
Juin 1999 |
Révision finale du projet de Cadre stratégique
(version 4.0) à soumettre au Conseil et à la Conférence
pour approbation |
Secrétariat |
Août 1999 |
Examen par le CP et le CF |
CP/CF |
Sept. 1999 |
Examen par le Conseil (accompagné des rapports CP/CF) |
Conseil |
Nov. 1999 |
Examen et approbation par la Conférence (accompagné
des rapports du Conseil, du CP et du CF) |
Conférence |
Nov.1999 |
Publication du Cadre stratégique approuvé
de la FAO (2000-2015) et distribution aux membres et partenaires |
Secrétariat |
Janvier 2000 |
V. ANALYSE ET FONDEMENT LOGIQUE DES PROPOSITIONS
1. Afin de tenir compte des suggestions du Comité du Programme,
du Comité financier et du Conseil, la présente annexe résume
l'analyse effectuée par le Secrétariat au premier semestre
de 1998 pour préparer la première version du Cadre stratégique
de la FAO pour 2000-2015, ainsi que le fondement logique des stratégies
de l'Organisation proposées dans le document.
2. Une grande partie de cette analyse figurait dans le corps du texte
de la version 1.0 ou dans le document complémentaire présenté
au Conseil (CL 115/INF 22). De nouvelles informations ont été
ajoutées sur les résultats de l'analyse interne et, dans
la mesure du possible, il a été tenu compte des observations
et des avis des membres de la FAO et des partenaires extérieurs
consultés sur la base de la version 1.0 du Cadre stratégique.
VI. Perspectives mondiales de la sécurité
alimentaire
3. Dans le cadre de l'identification des tendances principales qui doivent
être prises en considération lors de l'élaboration
du Cadre stratégique de la FAO, le Secrétariat a aussi analysé,
plus spécifiquement, les perspectives mondiales de la sécurité
alimentaire à l'horizon 2015. La FAO s'apprête à mettre
à jour l'évaluation à long terme contenue dans son
étude intitulée "Agriculture: Horizon 2010", afin
notamment de mieux estimer les possibilités de progrès en
ce qui concerne l'objectif fixé lors du Sommet mondial de l'alimentation.
Dans cette optique, la période considérée dans cette
analyse a donc été prolongée jusqu'en 2015. Il est
prématuré de donner des informations détaillées
sur cette nouvelle évaluation mais, selon des conclusions préliminaires,
les principales variables se rapportant à l'alimentation et à
l'agriculture ne devraient guère s'écarter de celles décrites
dans l'étude Agriculture: Horizon 2010 et dans les documents
techniques préparés pour le Sommet mondial de l'alimentation.
Primauté des réformes
4. Malgré un progrès sans précédent du potentiel
technique et économique, on assiste en cette fin de siècle
à un ralentissement continu de la croissance de la production agricole
mondiale, alors que des centaines de milliers de personnes, notamment d'enfants,
continuent à souffrir chroniquement de faim et de malnutrition.
L'existence de ces deux tendances ne signifie nullement que le monde ne
soit pas en mesure, dans l'ensemble, de produire les aliments supplémentaires
nécessaires à l'élimination de la sous-alimentation.
La persistance de la faim est plutôt due à des échecs
du développement. Par exemple, nombre de pays à faible revenu
fortement tributaires de l'agriculture n'ont pas réussi à
promouvoir la production vivrière locale et le développement
rural. On peut et doit trouver des stimulants favorisant les innovations
et les investissements afin d'assurer la durabilité du développement
agricole et, en fin de compte, de produire suffisamment de nourriture pour
tous, mais il faut pour cela introduire des réformes et des ajustements
institutionnels appropriés et accorder l'attention voulue à
l'équité sociale et à la parité hommes-femmes.
Quelles sont les possibilités de progrès au cours des 10
ou 15 prochaines années?
Nouvelles améliorations des indicateurs moyens de l'alimentation
et de la nutrition
5. La croissance démographique est le principal facteur déterminant
la croissance de la demande globale d'aliments. L'augmentation de la population
mondiale, en chiffres absolus, qui avait atteint le chiffre de près
de 90 millions de personnes par an dans la seconde moitié des années
80, est maintenant tombée à environ 80 millions de personnes
par an, dont plus de 90 pour cent dans les pays en développement.
Parallèlement, si l'on en croit les dernières évaluations
des perspectives de croissance économique publiées par la
Banque mondiale, les perspectives globales des pays en développement
devraient s'améliorer au cours des dix prochaines années,
mais il y aurait des différences considérables d'un pays
à l'autre. Selon ces analyses, on peut s'attendre à une nouvelle
amélioration des indicateurs moyens de l'alimentation et de la nutrition
pour l'ensemble du monde et pour les pays en développement, mais
les problèmes d'insécurité alimentaire et de sous-alimentation
persisteront dans de nombreux pays (probablement à des niveaux légèrement
inférieurs).
Légère baisse du nombre de personnes sous-alimentées
6. Dans l'ensemble des pays en développement, les disponibilités
alimentaires par habitant devraient augmenter. L'incidence de la sous-alimentation
devrait baisser, en valeur relative, dans les pays en développement
(c'est-à-dire en pourcentage de la population totale) mais compte
tenu des tendances de la croissance démographique, il n'y aura qu'une
faible baisse du nombre absolu de personnes sous-alimentées par
rapport au niveau actuel de plus de 800 millions de personnes. Les taux
de sous-alimentation pourraient rester élevés en Afrique
subsaharienne mais légèrement baisser en Asie du Sud. L'efficacité
des politiques de lutte contre la pauvreté et de promotion de moyens
de subsistance durables parmi les groupes vulnérables jouera donc
un rôle déterminant dans la lutte contre la sous-alimentation.
La production locale, source principale d'aliments dans les pays
en développement, malgré les possibilités d'une augmentation
des importations
7. Pour satisfaire la croissance de la demande effective d'aliments
(c'est-à-dire telle qu'elle est exprimée sur le marché),
la production agricole mondiale devra augmenter à un rythme d'environ
1,8 pour cent par an. C'est de la production locale que viendront pour
l'essentiel les augmentations des disponibilités totales d'aliments
dans les pays en développement. Pour nombre de ces pays, le développement
agricole et rural est essentiel pour assurer les approvisionnements alimentaires,
mais il sert aussi à garantir les moyens d'existence d'un grand
nombre de ruraux.
8. Les importations nettes de produits alimentaires devraient néanmoins
continuer à augmenter dans les pays en développement. Les
importations nettes de céréales pourraient passer du niveau
de 100-110 millions de tonnes des dernières années à
plus de 160 millions de tonnes en 2010 et augmenter encore par la suite.
Une partie de ces importations de produits alimentaires devrait être
fournie sous la forme d'aide alimentaire.
9. Le reste du monde (et notamment les grands pays exportateurs de l'OCDE)
ne devrait pas avoir de grandes difficultés à produire ces
disponibilités exportables supplémentaires de céréales
(et de produits animaux), puisque: a) leur propre demande intérieure
augmentera très lentement en volume et b) les exportations supplémentaires
destinées aux pays en développement seront probablement compensées
en partie par la forte baisse des exportations en direction de l'Europe
orientale et des pays de l'ex-URSS. Cette dernière région
pourrait probablement devenir un petit exportateur net de céréales.
10. A plus long terme, le groupe des pays en développement (tel
qu'il est actuellement défini) pourrait passer d'une situation d'exportateurs
nets de produits agricoles primaires à une situation d'importateurs
nets, c'est-à-dire que ces pays devront régler leurs importations
de produits alimentaires en partie à l'aide de recettes tirées
d'exportations de biens et services non agricoles et de produits agricoles
à plus haute valeur ajoutée.
Baisse des stocks et prix plus fermes mais plus instables
11. On peut s'attendre à ce que la baisse séculaire, en
valeur réelle, des cours mondiaux des produits agricoles, et notamment
des céréales, prenne fin à moyen terme. Il y aura
moins de pression à la baisse sur les prix du fait de l'application
des accords du Cycle d'Uruguay qui se traduira par une baisse des excédents
structurels et une réduction des effets de distorsion découlant
du soutien de la production et du commerce agricoles. On prévoit
également qu'avec la baisse des stocks détenus par les pouvoirs
publics et la modification de la répartition géographique
des stocks mondiaux, il y aura un risque plus élevé d'instabilité
des cours et de réduction des volumes disponibles pour l'aide alimentaire.
L'intensification durable comme moteur de la croissance de la production
12. Selon les prévisions, environ les quatre cinquièmes
des augmentations prévues de la production végétale
dans les pays en développement proviendront de l'intensification
de la production agricole, et plus précisément d'une augmentation
des rendements dans les deux tiers des cas et, pour le reste, d'une augmentation
de l'intensification de cultures (cultures multiples, raccourcissement
des jachères), notamment dans les pays où les conditions
agro-écologiques s'y prêtent et où il n'est guère
possible d'accroître les superficies cultivées. Pour obtenir
cette hausse des rendements, il faudra accorder une priorité élevée
aux investissements dans le secteur agricole primaire et dans la recherche
et la vulgarisation agricoles, de façon à disposer de toute
une gamme de technologies modernes.
13. L'augmentation et l'intensification prévues de la production
agricole ont diverses implications aux niveaux de l'environnement et de
la durabilité: a) l'expansion limitée des terres agricoles
ne doit pas nécessairement se traduire par un taux de déforestation
rapide, tel qu'il a été observé dans les zones tropicales
par le passé, mais il faut pour cela assurer une utilisation durable
des terres; b) l'eau devient rapidement un grave facteur limitant et des
politiques doivent être introduites pour assurer une gestion efficace
des ressources en eau, y compris accroître le prix payé par
les utilisateurs; c) il y aura une nouvelle intensification de l'emploi
de produits agrochimiques (engrais, pesticides) dans les pays en développement,
mais à un rythme moindre que par le passé et d) il est indispensable
d'appliquer les intrants externes en toute sûreté (engrais,
pesticides et variétés améliorées) pour favoriser
une agriculture durable.
14. La possibilité d'assurer un développement agricole
et rural durable dépendra dans une large mesure de l'application
concertée d'une série d'instruments appropriés. L'utilisation
efficace des technologies existantes et la mise au point de nouvelles technologies
permettraient d'assurer l'intensification durable de la production. Si
des mesures incitatives sont prises pour favoriser les innovations et les
investissements afin de réaliser pleinement ce potentiel, il devrait
être possible de réduire au minimum les compromis entre croissance
de la production vivrière et protection de l'environnement.
Le grand défi: réduire de moitié le nombre de
personnes sous-alimentées d'ici à 2015 au plus tard
15. Les paragraphes ci-dessus indiquent les "résultats les plus
probables". Un certain nombre de facteurs, qu'il n'est pas possible de
cerner avec précision à ce stade, pourraient toutefois infléchir
cette évolution. Un de ceux-ci pourrait être, par exemple,
la mise en oeuvre efficace du Plan d'action adopté lors du Sommet
mondial de l'alimentation, et notamment de l'objectif visant à réduire
de moitié le nombre de personnes affamées d'ici à
2015 au plus tard. Selon les tendances actuelles, le nombre de personnes
souffrant de sous-alimentation chronique devrait diminuer pour cette date,
mais pas de moitié. La réalisation de cet objectif du Sommet
suppose donc un effort important. Au niveau planétaire, les quantités
supplémentaires d'aliments qu'il faudrait produire et commercialiser
seraient minimes. L'objectif est également réalisable au
niveau des pays, à condition que ceux où la sous-alimentation
est généralisée accordent une haute priorité
au développement agricole et mènent des politiques nettement
plus vigoureuses afin d'améliorer les possibilités d'activités
rémunératrices pour les pauvres. On estime également
que les investissements dans le secteur agricole devraient, dans ces pays,
augmenter de 20 à 30 pour cent par rapport au niveau tendanciel.
16. Selon des analyses préliminaires, même en prenant pour
hypothèse des taux exceptionnellement élevés de croissance
des revenus et de la demande, et la possibilité de combiner production
intérieure et importations, nombre de pays éprouveront les
plus grandes difficultés à atteindre l'objectif fixé
lors du Sommet mondial de l'alimentation, à moins qu'ils ne réussissent
à améliorer sensiblement la répartition des aliments
sur le territoire national. Souvent, on trouve dans ces pays une forte
croissance démographique (plus de 2 pour cent par an), un faible
niveau de disponibilités caloriques par habitant (moins de 2 000
calories par jour) et une répartition assez inégale des aliments.
S'ils veulent atteindre l'objectif fixé lors du Sommet mondial de
l'alimentation, ils devront absolument s'efforcer d'éliminer les
inégalités en matière d'accès aux aliments
par toute une série de mesures de lutte contre la pauvreté,
y compris par un meilleur accès aux moyens de production et à
l'emploi.
17. En conclusion, la situation de la sécurité alimentaire
mondiale semble en général suivre un scénario de progrès
lent et inégal, comme prévu dans les documents techniques
établis par la FAO pour le Sommet mondial de l'alimentation. Dans
la pratique, pour autant que l'on puisse en juger à ce stade initial,
le rythme des progrès est loin d'avoir atteint le niveau qui serait
nécessaire pour réaliser l'objectif du Sommet. A moins que
des efforts de grande ampleur ne soient consentis pour améliorer
les disponibilités alimentaires et éliminer les inégalités,
l'incidence de la sous-nutrition risque, dans certains pays, de se situer
encore dans une fourchette allant de 15 à 30 pour cent de la population
totale. Or, c'est précisément cette perspective d'une baisse
trop lente de la sous-alimentation qui a animé les débats
du Sommet et débouché sur l'adoption de l'objectif prévoyant
la réduction de moitié du nombre de personnes sous-alimentées
d'ici à 2015.
VII. Grandes tendances
18. Le Secrétariat, lorsqu'il a entrepris de rédiger ce projet
de Cadre stratégique, a tout d'abord analysé l'environnement
externe afin d'identifier les tendances politiques, économiques,
sociales et technologiques qui auront probablement une incidence directe
sur les travaux futurs de l'Organisation. Il a recensé douze grandes
tendances, qui sont brièvement présentées ci-après:
Evolution du rôle et des fonctions de l'Etat
19. On peut prévoir que les pouvoirs publics continueront à
se retirer progressivement des fonctions de production et à se concentrer
davantage sur la fourniture de biens d'intérêt général
et sur la mise en place d'un cadre favorisant la croissance économique
durable et la lutte contre la pauvreté. Il faut néanmoins
noter que les instruments à la disposition des Etats seront de plus
en plus limités par les accords internationaux. On peut prévoir
une réduction des effectifs et une décentralisation de l'administration
publique, l'accent étant mis davantage sur l'obligation redditionnelle
et l'efficacité, et sur la privatisation de certains services publics.
Dans les services publics, le recours croissant au principe de subsidiarité
entraînera la dévolution de pouvoirs accrus aux autorités
sous-nationales, provinciales ou municipales dans nombre de pays.
Poursuite de la mondialisation et de la libéralisation des
échanges
20. L'intégration croissante des circuits commerciaux et des
marchés financiers va probablement se poursuivre, limitant encore
les options disponibles pour les pays. La libéralisation du commerce
des produits agricoles devrait se poursuivre conformément à
l'Accord sur l'agriculture du Cycle d'Uruguay et à d'autres cadres
réglementaires, conventions et instruments juridiques internationaux.
L'expérience de la récession économique qui a suivi
l'instabilité régionale/mondiale en 1997/98 a montré
que la fluidité et l'instabilité excessives des marchés
financiers peuvent avoir des incidences négatives sur l'emploi,
l'agriculture et la sécurité alimentaire. Il est prévu
de tirer les enseignements de ce phénomène et de mettre en
place des mécanismes aux plans international et national afin d'accroître
la transparence des marchés financiers, d'assurer une plus grande
durabilité des investissements et de reconnaître l'importance
des dispositifs de sécurité sociale pour les périodes
de transition. Il y aura une augmentation des transferts de technologies
opérés dans le cadre d'investissements privés et d'échanges.
Croissance du nombre de pays à revenu moyen et importance
accrue des blocs régionaux
21. On peut prévoir que la différence se creusera davantage
entre pays à revenu moyen et pays démunis. Les pays à
revenu moyen connaîtront une évolution rapide qui les fera
passer d'une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale,
mais des poches de pauvreté urbaine et rurale pourraient persister.
Ils seront aussi moins dépendants à l'égard de la
communauté internationale pour l'assistance technique en matière
de développement agricole. On peut prévoir un renforcement
des groupements régionaux et sous-régionaux et un accroissement
de leur influence au niveau mondial.
Persistance de la pauvreté et aggravation de l'inégalité
- creusement du fossé entre les nantis et les déshérités
22. Les tendances actuelles révèlent que les actes ne
sont guère en harmonie avec les objectifs déclarés
(tels que l'équité en matière de développement
humain, social et économique). On assiste à une disparité
croissante entre riches et pauvres, sur le plan tant national que mondial.
La croissance économique ne suffit pas, en soi, à réduire
l'insécurité alimentaire parmi les couches les plus pauvres
de la population. De même, l'accès de plus en plus inégal
aux ressources, à l'éducation et aux technologies ne fait
que creuser le fossé entre les nantis et les déshérités.
Les inégalités persistantes liées au sexe, à
l'âge et à l'appartenance ethnique, pour l'accès aux
ressources de production, à l'information, à l'emploi, à
l'enseignement public, à la technologie et au processus décisionnel
et la maîtrise de ceux-ci pourraient, si on n'y remédie pas,
avoir un effet grave sur la sécurité alimentaire des ménages
et des pays.
Risque continu de crises complexes et de situations d'urgence causées
par des catastrophes
23. Le nombre de situations d'urgence dues aux catastrophes et de crises
complexes pourrait rester élevé et on pourrait même
assister à une aggravation des problèmes d'insécurité
alimentaire, de migrations et d'instabilité sociale, économique
et politique; de plus, pour s'attaquer aux causes fondamentales de ces
crises, des ressources déjà limitées devront être
détournées de l'assistance proprement dite. Les situations
d'urgence peuvent être d'origine naturelle ou humaine. Quoiqu'il
en soit, les pays touchés sont souvent parmi les plus pauvres et
les plus vulnérables et leur économie est largement tributaire
de l'agriculture. La vulnérabilité accrue en cas de crise
économique/financière et la dépendance excessive à
l'égard d'un nombre limité de produits et de technologies
sont autant de risques supplémentaires auxquels ils sont exposés.
Evolution du rôle attendu de l'agriculture dans des sociétés
de plus en plus urbanisées
24. La part de la population des pays en développement vivant
dans des villes augmente rapidement, ce qui a d'importantes implications
pour le rôle de l'agriculture tant en milieu rural que dans les zones
périurbaines. L'accès à la nourriture deviendra plus
complexe car une part croissante des aliments sera achetée dans
le cadre d'échanges commerciaux. La production agricole devra être
plus intensive et plus axée sur le secteur commercial, ce qui suppose
de nouvelles augmentations de productivité des terres et de la main-d'oeuvre
agricoles. Le rôle polyvalent du secteur agricole qui, outre ses
dimensions économiques, a également des fonctions sociales,
culturelles et écologiques, pourrait avoir diverses implications
au niveau des politiques. La reconnaissance du rôle crucial des femmes
en tant que productrices et consommatrices va également entraîner
une réorientation des politiques afin qu'elles prennent en compte
leurs besoins particuliers, renforcent leur contribution déjà
considérable à la sécurité alimentaire et à
la production agricole et mobilisent leur appui pour une utilisation responsable
des ressources naturelles. Les politiques et programmes du secteur agricole
devront aussi tenir compte de la proportion croissante de jeunes des populations
des pays en développement.
Evolution des perceptions des consommateurs et meilleure sensibilisation
du public à l'égard des questions d'alimentation et d'environnement
25. L'évolution des préférences des consommateurs
et des modes de consommation alimentaire, déjà manifeste
dans les pays développés, pourrait se poursuivre et se développer,
même dans les pays à revenu moyen. Il pourrait y avoir une
augmentation de la demande de poissons, de fruits et légumes et
de produits autres que les denrées de base, ainsi que de produits
"biologiques". Les consommateurs, et en particulier les femmes, étant
davantage sensibilisés aux questions d'innocuité des aliments
et d'environnement, ils demanderont l'adoption de nouvelles normes à
base scientifique pour réglementer le commerce international et
national, et on sera plus attentif aux questions d'innocuité et
de qualité des aliments aux plans local et national.
Pression accrue sur les ressources naturelles et concurrence pour
l'utilisation de ces ressources
26. Il y aura probablement une augmentation des risques découlant
des pressions exercées sur les ressources naturelles, notamment
sur les eaux et les terres, et de la dégradation des ressources
naturelles du fait de l'intensification de la compétition pour l'utilisation
des ressources, notamment lorsque le marché n'arrive pas à
en assurer une gestion efficace. La disponibilité moyenne par habitant
d'eau douce devrait continuer à baisser. Les problèmes
de qualité de l'eau persisteront, d'où risque accru de maladies
et de salinisation des terres irriguées. La compétition pour
l'usage des ressources en eau douce augmentera, y compris de part et d'autre
des frontières nationales. La dégradation des terres
augmentera, tout comme la compétition entre l'agriculture et d'autres
secteurs, notamment sous l'effet de l'urbanisation. L'occupation des sols
se fera encore plus intense. La diversité biologique restera
menacée: abandon de cultivars traditionnels de plantes cultivées,
poursuite de la déforestation et perte d'habitats. Environ 30 pour
cent des races d'animaux domestiques sont pratiquement en voie d'extinction
alors que dans le domaine des pêches, les espèces introduites
menacent d'éroder la diversité génétique naturelle.
L'augmentation de la demande de produits ligneux sera l'élément
moteur du développement commercial de la foresterie mais
la transformation de forêts subtropicales et tropicales en terres
agricoles se poursuivra. On peut craindre un épuisement généralisé
des ressources halieutiques, qu'elles soient maritimes ou continentales.
Les variations climatiques qui sont la cause principale de la fluctuation
de la production agricole, vont probablement augmenter. D'ici à
2015, on devrait nettement mieux cerner le problème des changements
climatiques et comprendre dans quelle mesure il est causé par l'homme.
Progrès constants de la recherche et de la technologie et
persistance de l'inégalité d'accès à ces ressources
27. Il y aura des progrès technologiques dans tous les domaines
mais tous les pays ne pourront pas y accéder sur un pied d'égalité,
ce qui pourrait affecter leur capacité à faire face à
la concurrence sur les marchés mondiaux. Il y aura probablement
d'importantes percées technologiques dans les domaines de l'énergie,
des transports, des biotechnologies et de l'information. On assistera à
une mondialisation croissante de la recherche agronomique, et le secteur
privé se chargera de la plupart des recherches sur les biotechnologies.
Il est probable que le secteur privé ne tiendra pas suffisamment
compte des besoins des agriculteurs relativement démunis des pays
en développement et il appartiendra donc au secteur public, y compris
aux organismes internationaux, de combler cette lacune.
Impact accru des technologies de l'information et des communications
sur les institutions et les sociétés
28. A mesure que la "révolution de l'information et des communications"
progresse et acquiert des dimensions mondiales, les technologies deviendront
probablement une importante source de richesses. On peut prévoir
une aggravation des inégalités, dans la mesure où
les pays développés contrôlent l'essentiel des technologies
de l'information. Les pays en développement auront de plus en plus
accès à ces ressources mais les investissements dans les
technologies seront peut-être insuffisants, faute de capitaux, pour
combler le fossé avec les pays développés.
Evolution de la nature et de la composition des financements consacrés
au développement agricole
29. On ne prévoit pas un accroissement significatif de l'ensemble
des ressources disponibles pour l'aide extérieure, à l'exclusion
du soutien du FMI, et il se peut même qu'elles baissent. Il pourrait
y avoir une augmentation de la part de l'assistance totale livrée
par des organisations privées à but non lucratif. L'aide
extérieure totale à l'agriculture, de sources bilatérales
et multilatérales, pourrait continuer à fléchir en
valeur réelle. Les prêts provenant d'institutions financières
multilatérales pourraient toutefois se maintenir au même niveau
ou peut-être augmenter légèrement. On prévoit
également un rôle accru des investissements extérieurs
directs ainsi qu'une concurrence plus forte pour l'obtention de ces ressources.
Evolution du rôle du système des Nations Unies et de
son image auprès du grand public
30. Il est difficile de prévoir comment le système des
Nations Unies sera perçu dans 10 ou 15 ans, compte tenu du scepticisme
affiché actuellement dans certains pays développés.
L'amélioration de l'image de l'ensemble du système dépendra
dans une large mesure des facteurs suivants: capacité à mieux
faire connaître les réalisations des Nations Unies, réformes
en cours dans de nombreux organismes du système et capacité
des Nations Unies à adopter une approche coordonnée garantissant
une synergie accrue entre ses diverses composantes. Il y aura probablement
une poursuite de la tendance à créer des structures "parallèles"
auxquelles seront associés des acteurs ne faisant pas partie du
système des Nations Unies pour résoudre des questions exigeant
une coopération internationale ou une action collective au niveau
mondial; les organisations non gouvernementales et les acteurs de la société
civile continueront probablement à revendiquer un rôle accru
dans les questions dont s'occupent les Nations Unies.
VIII. Principes, mission et vision
31. Selon la méthodologie adoptée pour cet exercice, on a
jugé essentiel de définir les principes de base de l'Organisation
ainsi que sa mission et ses perspectives d'avenir. Cet exercice de réflexion
interne représente la première étape du processus
itératif qui a débouché sur les stratégies
et objectifs stratégiques proposés pour l'Organisation, ainsi
que sur les stratégies visant à résoudre les questions
interorganisations. Le texte de cette déclaration a été
affiné sur la base des propositions finales énoncées
et figure à la partie I du document.
IX. Principaux avantages comparatifs
32. Le long processus de réflexion et d'analyse interne effectué
au sein du Secrétariat de la FAO a été synthétisé
de manière que l'on détermine quels étaient les principaux
avantages comparatifs de l'Organisation. Les conclusions de cette étude
sont récapitulées ci-après, étant entendu qu'elles
s'appliquent au plan général; dans chaque discipline technique,
l'avantage comparatif varie selon la nature du problème spécifique
à traiter et les compétences techniques nécessaires.
Mandat et statut en tant qu'organisation intergouvernementale mondiale
33. Le mandat et la composition de la FAO lui permettent d'avoir une
vision mondiale des problèmes qui relèvent de son domaine
de compétence. En tant qu'organisation intergouvernementale, elle
est en mesure de traiter les problèmes à la fois au plan
national et au plan international, directement et en partenariat avec d'autres
organisations, et d'agir en "honnête courtier", en identifiant et
en préconisant des solutions communes indépendantes de perspectives
idéologiques et nationales données. La FAO peut à
la fois fournir des compétences techniques, économiques et
juridiques et constituer une tribune neutre pour la négociation
et l'élaboration d'accords internationaux, de codes de conduite,
de normes techniques et d'autres instruments.
Capacité d'établissement de vastes réseaux avec
des membres et d'autres partenaires
34. L'Organisation peut facilement s'adresser aux décideurs des
Etats Membres. Dans le cadre du système des Nations Unies, elle
participe à un grand nombre d'initiatives internationales et est
en mesure d'offrir un cadre institutionnel pour la coopération entre
les pays, au-delà des divisions géographiques, voire politiques
et culturelles. La réussite d'un certain nombre d'activités
menées par l'Organisation a été attribuée à
cette capacité d'instauration d'un réseau mondial, et notamment
à l'accès direct de la FAO à des sources spécialisées
de compétence utiles à l'alimentation et à l'agriculture,
aux nombreuses activités de coopération technique qu'elle
parraine et à son très grand nombre de groupes d'experts
et d'organes consultatifs. A cela, il faut ajouter des liens croissants
avec les milieux des ONG et des organisations de la société
civile, qui favorisent la diffusion des activités de la FAO au-delà
des milieux gouvernementaux.
Capacités décentralisées
35. Les capacités décentralisées de la FAO viennent
compléter sa vocation mondiale et sa capacité d'établissement
de réseaux. Elles favorisent et, souvent, offrent la principale
logique de la mise en oeuvre d'activités demandées par les
pays membres qui concernent soit un seul pays, soit plusieurs Etats. La
présence au plan national (par l'intermédiaire des représentants
de la FAO) et aux plans sous-régional et régional (par le
truchement des bureaux régionaux et sous-régionaux) est essentielle
pour assurer une réponse rapide aux demandes et la prise en compte
des besoins locaux.
Une source d'information et une mémoire institutionnelle inégalées
36. La masse de données d'expérience, accumulées
sur une période de plus de cinquante ans, et d'informations recueillies,
analysées et diffusées en permanence, constitue un atout
unique, qui est mis à la disposition des membres et permet d'appuyer
les activités du Secrétariat. Sans elle, il serait pratiquement
impossible d'effectuer une bonne partie des activités essentielles
qu'attendent les Etats Membres, et dont l'autorité et la valeur
tiennent au fait que la FAO est en mesure de donner une dimension (sa mémoire
institutionnelle) que ne sauraient fournir d'autres sources.
Capacités de communication rapide
37. Au moment où l'Organisation a accéléré
la décentralisation pour rapprocher ses capacités des pays,
elle a également développé ses infrastructures de
communication par courrier électronique et généralisé
l'accès à Internet, pour que les fonctionnaires, où
qu'ils se trouvent, puissent compter sur des communication rapides pour
des échanges d'informations ou pour un éventuel soutien.
En même temps, le site Web Internet de l'Organisation, qui a suscité
beaucoup de commentaires élogieux, favorise l'accès de l'extérieur
aux informations et aux analyses de la FAO.
Compétence et personnel pluridisciplinaire
38. Les compétences et le dévouement d'un personnel pluridisciplinaire
et multilingue, attaché à la cause du multilatéralisme
et lié par les règles de conduite de la fonction publique
internationale, peuvent être considérés comme un avantage
comparatif primordial. L'existence d'un très grand nombre de spécialités
au sein du Secrétariat (tant au Siège que dans les unités
décentralisées) permet la continuité de l'action et
constitue une ressource unique pour les activités normatives et
pour l'appui à la coopération technique et aux activités
de mobilisation des investissements.
Capacité de parer aux situations d'urgence et de répondre
aux besoins imprévus des pays membres
39. Les activités du Programme ordinaire de la FAO et ses programmes
de terrain financés par des ressources extrabudgétaires sont
étayés et complétés par le Programme de coopération
technique qui fournit un mécanisme précieux permettant de
répondre aux besoins immédiats et/ou imprévus des
pays membres. Forte, en outre, des contacts qu'elle a avec les gouvernements
ainsi que de la présence de représentants permanents à
Rome, l'Organisation est à même de prendre des mesures immédiates
tout en s'efforçant de mobiliser ou de réunir des ressources
en vue d'une aide ultérieure.
Bonne gestion financière et administrative
40. L'Organisation a une gestion financière et administrative
saine et judicieuse. Les contrôles financiers et internes sont très
efficaces, comme en témoigne le fait qu'en 50 ans d'activité,
les comptes de la FAO n'ont jamais été approuvés par
le Commissaire aux comptes avec des réserves et que l'Organisation
n'a jamais été insolvable.
X. Consultations des parties prenantes
41. Compte tenu des conclusions concernant l'évolution probable
de l'environnement externe et les avantages comparatifs de la FAO, la préparation
du Cadre stratégique a nécessité l'examen des mesures
que la FAO peut et doit prendre pour aider à relever les défis
que réserve l'avenir. A ce stade, il a été important
de consulter les principales parties prenantes de la FAO, ses membres,
au sujet de leurs propres objectifs et des services qu'ils souhaitent que
l'Organisation fournisse.
42. Trois "objectifs globaux" ont été identifiés
dans le questionnaire envoyé à tous les membres en juin 1998
et les destinataires étaient invités à indiquer s'ils
étaient d'accord sur l'objectif tel que libellé, d'accord
quant au fond, mais pas sur ce libellé ou en désaccord. D'après
une analyse préliminaire des réponses reçues au 27
juillet 1998, les membres appuient massivement ces objectifs quant au fond,
mais d'aucuns craignent que les énoncés concis proposés
ne couvrent pas de façon adéquate tous les aspects des accords
qui se sont dégagés lors de la Conférence internationale.
L'objet du Cadre stratégique n'étant certainement pas de
rouvrir le débat sur des objectifs déjà approuvés,
mais plutôt d'orienter les mesures à prendre par la FAO pour
y répondre, on a jugé préférable de renvoyer
les membres aux textes en question plutôt que d'essayer, dans ce
document, d'en faire un synthèse.
43. Dans le même questionnaire, on demandait aux membres d'indiquer
le degré de priorité qu'ils attribuent à cinq grands
domaines de travail liés à leurs objectifs, et de faire connaître
leurs vues sur l'importance du rôle de la FAO en tant que fournisseur
de services dans ces domaines. Les premiers résultats des réponses
au questionnaire ont été connus en juillet 1998 et ils ont
permis d'affiner la formulation des objectifs et stratégies, d'abord
par les divers départements, puis à l'échelle de l'Organisation.
Enfin, les propositions concernant les stratégies de l'Organisation
pour les cinq principaux domaines d'activités techniques et pour
cinq grandes questions de nature interorganisations ont été
présentées en tant que version 1.0 du Cadre stratégique
pour les années 2000 à 2015.
XI. Logique des propositions
44. On trouvera ci-après une analyse de la logique des justifications
des propositions avancées dans le document, fondée sur l'analyse
externe et interne et sur les résultats du questionnaire adressé
aux membres.
Stratégies permettant de prendre en compte les besoins des
membres
45. Plusieurs options ont été examinées avant de
choisir l'approche à suivre. Une solution possible était
de prendre comme point de départ les diverses disciplines regroupées
au sein de l'Organisation, ou ses programmes en cours tels qu'ils sont
décrits dans le Programme de travail et budget, puis d'effectuer
sur cette base des projections pour l'avenir. Cette solution présentait
toutefois le risque d'exclure toute possibilité de réflexion
et d'innovation et donc de perpétuer le statu quo dans un
environnement externe en rapide évolution.
46. Une autre approche possible était de se fonder sur les objectifs
globaux de développement des membres, tels qu'ils sont exprimés
par exemple dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation.
Mais il y avait là aussi un risque, car nombre des mesures spécifiques
prévues dans le Plan d'action débordent le mandat et les
compétences de l'Organisation et si l'on définit des objectifs
dont la réalisation dépend presque exclusivement de la contribution
de tiers, il devient difficile de mesurer l'impact des activités
réalisées en propre par la FAO, qui pourraient apparaître
trop diluées.
47. On a donc jugé nécessaire de définir les grands
axes des activités qui seront réalisées par la FAO
dans les prochaines années d'une façon suffisamment large
pour pouvoir les mettre en corrélation avec les défis réels
que rencontre la communauté internationale, mais aussi de façon
suffisamment circonscrite pour définir clairement les stratégies
de mise en oeuvre puis l'identification de projets spécifiques et
des ressources nécessaires à leur réalisation. Chacune
des cinq stratégies pour l'Organisation (A-E) a été
conçue de façon à représenter une réponse
de la FAO à l'un de ces défis, en fonction des objectifs
des membres, des facteurs externes et des capacités internes. Les
cinq stratégies d'ensemble comprennent douze objectifs stratégiques
qui ont été élaborés en intégrant les
stratégies des différents départements et en indiquant
dans chaque cas les partenariats - internes ou externes - nécessaires
à une bonne mise en oeuvre.
48. Pour définir les défis, on a d'abord analysé
l'évolution probable de l'environnement externe, vue à travers
le filtre du mandat et des avantages comparatifs de l'Organisation, puis
on a comparé les hypothèses ainsi obtenues aux objectifs
définis et aux stratégies proposées par les départements
de la FAO. Le résultat de cet exercice a ensuite été
comparé aux réponses fournies au questionnaire envoyé
aux membres.
49. L'ordre de présentation des cinq stratégies de l'Organisation
ne constitue en aucun cas un ordre de priorité. On peut à
la limite y voir une progression logique; on commencerait par une réponse
spécifique à un problème urgent, identifié
par le Sommet mondial de l'alimentation, pour ensuite passer aux trois
stratégies (B, C et D) concernant différents aspects de la
gestion et de la mise en valeur des cultures, de l'élevage, des
pêches et des forêts, et terminer par la stratégie adressée
à l'ensemble de la communauté internationale.
Stratégie A de l'Organisation - Contribuer à l'éradication
de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale
et faire face aux situations d'urgence touchant l'alimentation, l'agriculture
et les ressources naturelles.
50. Le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation reconnaît
que des efforts d'une ampleur exceptionnelle seront nécessaires
pour atteindre l'objectif fixé par le Sommet de réduire le
nombre de personnes sous-alimentées de moitié d'ici l'an
2015. Tant la Déclaration de Rome que le Plan d'action stipulent
que la pauvreté est l'une des principales causes de l'insécurité
alimentaire et que des progrès durables en matière d'éradication
de la pauvreté sont indispensables pour améliorer l'accès
à la nourriture.
51. L'Engagement Deux invite à mettre en oeuvre des politiques
visant à éradiquer la pauvreté et l'inégalité
et à améliorer l'accès physique et économique
de tous, à tout moment, à une alimentation suffisante, adéquate
du point de vue nutritionnel et sanitaire, et son utilisation efficace;
il envisage à la fois des mesures pour améliorer les revenus
des pauvres et assurer des approvisionnements alimentaires sains et accessibles
et des mesures visant à assister les plus démunis, les plus
vulnérables et les plus défavorisés. L'Engagement
Cinq invite les pays à s'efforcer de prévenir les catastrophes
naturelles et les crises provoquées par l'homme, d'y être
préparés et de répondre aux besoins alimentaires d'urgence
d'une façon qui stimule la reprise, le redressement et le développement
et renforce la capacité de satisfaire les besoins futurs.
52. L'analyse de l'environnement extérieur laisse entrevoir la
persistance de la pauvreté et l'élargissement du fossé
entre les riches et les pauvres, tant entre les pays qu'au sein de nombreuses
sociétés. Le Plan note que les tendances actuelles sont favorables
à une croissance économique générale, mais
qu'elles n'entraînent qu'une lente réduction de l'insécurité
alimentaire. L'analyse des facteurs extérieurs conclut que souvent,
les mesures nécessaires sont rendues plus difficiles par un certain
nombre de tendances extérieures à l'agriculture et aux économies
rurales et que l'ampleur des problèmes à résoudre
justifie que l'on mette plus particulièrement l'accent sur l'aide
aux pays pauvres et aux groupes vulnérables dont les besoins sont
les plus criants.
53. L'analyse interne a identifié comme atout majeur l'autorité
et le statut de la FAO en tant qu'organisation mondiale neutre capable
de traiter ces questions tant au niveau international qu'au niveau national,
à la fois directement et en partenariat avec d'autres organisations.
Sont également cités l'éventail de ses disciplines
pertinentes et son expertise technique, ainsi que ses cinquante ans d'expérience
et de mémoire institutionnelle.
54. Les analyses des facteurs extérieurs et intérieurs
notent la persistance des crises et des situations d'urgence, qu'elles
soient d'origine humaine ou liées à des catastrophes naturelles
et l'exacerbation qui en découle de l'insécurité alimentaire,
des migrations, de l'instabilité et du détournement des ressources
allouées à l'assistance pour remédier aux causes profondes
de ces crises. La capacité de la FAO, dans son domaine de compétence,
d'affronter toutes les phases du cycle des situations d'urgence, de l'alerte
rapide et de la planification préalable aux catastrophes au développement,
en passant par les secours et le redressement, est considérée
comme un atout. C'est pourquoi l'Organisation devrait renforcer ses partenariats
avec d'autres organismes pour contribuer à l'instauration d'un système
international de préparation et de réaction aux situations
d'urgence de mieux en mieux ciblé et coordonné.
55. Les réponses au questionnaire témoignent de l'importance
accordée par les membres à ce domaine de travail, la plupart
d'entre eux lui attribuant un rang de priorité élevé,
quand ce n'est pas le plus élevé. En ce qui concerne le rôle
de la FAO comme fournisseur de services, la majorité de ceux qui
ont répondu au questionnaire le considèrent comme d'importance
majeure, voire capitale. La formulation des trois objectifs stratégiques
décrits ci-après tient compte des observations faites par
plusieurs membres dans leurs réponses au questionnaire.
56. L'objectif stratégique concernant les situations d'urgence
a été inclus dans cette stratégie pour l'ensemble
de l'Organisation, car s'il porte sur des problèmes qui sont en
général causés par des événements spécifiques
et parfois transitoires, il suppose toutefois une action ciblée
destinée à aider des pays particuliers et des groupes de
population à faire face à l'insécurité alimentaire
et à la perte de moyens de subsistance.
Stratégie B del'Organisation - Promouvoir, élaborer
et renforcer les politiques et cadres réglementaires pour l'alimentation
et l'agriculture.
57. La mondialisation de l'économie de marché, la concurrence
accrue que suscitent les ressources et le retrait des gouvernements des
organismes de production et de commercialisation rendent d'autant plus
nécessaire l'élaboration de cadres réglementaires
aux niveaux international et national qui soient équitables, durables,
favorables au développement économique et propices à
la résolution des conflits. Ceci a été amplement reconnu
dans les conclusions des conférences et sommets mondiaux de ces
dernières années et plus récemment par le Sommet mondial
de l'alimentation, notamment dans les Engagements Un, Trois, Quatre et
Sept.
58. L'analyse de l'environnement extérieur confirme que les échanges
intérieurs et internationaux de produits agricoles, halieutiques
et forestiers sont un facteur important de la sécurité alimentaire.
Elle montre également que la pertinence des cadres réglementaires
régissant le commerce tant au sein des pays qu'entre eux est de
plus en plus reconnue. L'analyse interne note qu'au niveau international,
la FAO peut fournir une expertise technique, économique et juridique
et proposer un forum neutre pour la négociation et l'élaboration
d'accords internationaux, de codes de conduite, de normes techniques et
d'autres instruments. Elle peut également intégrer les enjeux
alimentaires et agricoles dans les négociations ayant lieu dans
d'autres instances, notamment celles relatives au commerce et à
l'environnement. Elle est particulièrement bien placée pour
appuyer l'adoption de politiques et de législations nationales qui
répondent aux besoins nationaux et aux exigences internationales.
59. Les réponses au questionnaire témoignent de l'importance
accordée à cette question par les membres, qui lui attribuent
dans leur grande majorité un rang de priorité élevé,
voire primordial. En ce qui concerne le rôle de la FAO en tant que
fournisseur de services au niveau international, le consensus est tout
aussi élevé. Pour ce qui est du rôle de la FAO dans
l'assistance aux pays, les réponses sont plus diversifiées,
compte tenu du fait que les pays membres ont besoin de l'assistance de
la FAO en fonction, essentiellement, du degré de développement
de leurs capacités nationales.
60. Nombre de pays concernés sont ou seront dans le groupe des
"pays à revenu moyen" qui, peut-être, auront moins besoin
de la communauté internationale pour des formes traditionnelles
d'assistance technique, mais qui feront appel aux compétences spécifiques
et aux données d'expérience de la FAO, difficiles à
obtenir ailleurs. Compte tenu de la spécificité des questions
examinées et des approches nécessaires, on a jugé
préférable de formuler une stratégie spécialement
ciblée.
Stratégie C de l'Organisation - Augmenter durablement l'offre
et la disponibilité de denrées alimentaires et d'autres produits
des secteurs agricole, halieutique et forestier.
61. L'Engagement Trois du Plan d'action du SMA invite les pays à
"poursuivre des politiques et méthodes participatives et durables
de développement alimentaire, agricole, halieutique, forestier et
rural dans les régions à potentiel élevé comme
dans celles à faible potentiel, qui sont essentielles pour assurer
des approvisionnements alimentaires adéquats et fiables au niveau
des ménages ainsi qu'aux échelons national, régional
et mondial et à lutter contre les ravageurs, la sécheresse
et la désertification, considérant le caractère multifonctionnel
de l'agriculture". Les besoins d'investissements extrêmement importants,
notamment en ce qui concerne la mise au point de technologies, l'infrastructure
rurale, l'irrigation et les industries agro-alimentaires, étaient
soulignés dans la documentation préparée pour le SMA.
En outre, la nécessité d'allouer et d'utiliser de manière
optimale ces investissements est réitérée dans l'Engagement
Six.
62. L'analyse des tendances et forces extérieures indique que,
dans la mesure où l'Etat n'est plus considéré comme
le principal exécutant des programmes de développement, mais
plutôt comme chargé d'assurer un environnement porteur, les
progrès dans ce secteur dépendront encore davantage de l'initiative
des producteurs, du secteur privé et des chefs de petites entreprises.
L'urbanisation et l'accroissement de la proportion de la population ne
travaillant ni dans l'agriculture, ni dans l'agro-alimentaire annoncent
des changements dans la demande de produits agricoles, forestiers et halieutiques,
impliquant l'offre d'une gamme différente de produits et la rationalisation
des chaînes d'approvisionnement.
63. La nécessité d'augmenter durablement la production,
notamment dans les pays à faible revenu et à déficit
vivrier, implique que l'on tire parti au maximum, à court et à
moyen termes, des technologies déjà disponibles, adaptées
dans la mesure possible, pour accroître la production vivrière
des petits agriculteurs. La FAO devra aider à combler le fossé
entre les rendements dans les stations de recherche et ceux des agriculteurs,
à promouvoir des moyens d'augmenter le revenu net des agriculteurs
et à identifier, analyser et supprimer les obstacles à l'adoption
de pratiques agricoles appropriées. La FAO pourrait transférer
des connaissances aux pays et les aider à les diffuser auprès
des agriculteurs, des pêcheurs et d'autres chefs d'entreprises rurales,
en encourageant la démonstration d'approches globales par le biais
de son programme de terrain, PSSA compris, qui jouerait le rôle d'outil
catalytique.
64. Les réponses au questionnaire montrent, en première
analyse, que ce domaine d'activités est considéré
par une forte majorité de membres comme hautement, voire absolument,
prioritaire. En ce qui concerne le rôle de la FAO comme fournisseur
de services, les membres ont jugé qu'il était plus important
d'aider les pays à faire des choix stratégiques que de faciliter
l'adoption de programmes et de solutions appropriées. La formulation
des deux objectifs stratégiques ci-après tient compte des
observations de plusieurs membres.
Stratégie D de l'Organisation - Appuyer la conservation, l'amélioration
et l'utilisation durable des ressources en terre et en eau, ainsi que des
ressources halieutiques, forestières et génétiques
utiles à l'alimentation et à l'agriculture.
65. L'accroissement impressionnant de la production alimentaire au cours
des dernières décennies tient en grande partie à l'intensification
de l'utilisation des ressources naturelles, notamment des terres et des
eaux, mais aussi des ressources forestières et halieutiques. A l'avenir,
toutefois, ce sont des technologies faisant un usage plus efficace et plus
durable des ressources en terre et en eau qui devront assurer l'augmentation
régulière de la production alimentaire.
66. S'il est vrai que les technologies d'intensification de la production
de l'avenir devront passer le test de la durabilité, la sauvegarde
de la viabilité à long terme des systèmes de production
alimentaire du monde demeure une question beaucoup plus vaste. Depuis dix
ou vingt ans, la communauté internationale prend peu à peu
conscience des risques liés à la surexploitation des ressources
marines, la destruction massive des forêts, la production croissante
de gaz à effet de serre, la destruction de la couche d'ozone, la
désertification et la salinisation et l'érosion de la biodiversité.
Malgré cela, les incidences de ces processus induits par l'homme
sur les approvisionnements alimentaires mondiaux ne sont pas encore bien
comprises et seules des mesures limitées sont prises pour les freiner.
L'un des principaux défis à relever est par conséquent
de s'assurer que des systèmes de suivi appropriés sont en
place pour mesurer l'ampleur de la destruction, que des instruments sont
mis au point pour induire une utilisation plus responsable des ressources
mondiales et que les moyens nécessaires sont mobilisés pour
permettre une exploitation viable à long terme des ressources naturelles
dont dépendent les approvisionnements alimentaires de l'humanité.
67. La communauté internationale s'est engagée à
traiter ces questions dans le cadre d'Action 21, adopté par la CNUED
en 1992. Dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, elle
a réaffirmé cet engagement, rappelant également un
certain nombre d'autres accords et instruments internationaux relatifs
à la conservation et à l'utilisation durable des ressources
naturelles (ressources en terre et en eau et ressources halieutiques, forestières
et génétiques), et elle a demandé aux institutions
internationales d'appuyer l'action des gouvernements et de la société
civile. La FAO, chargée à cet égard par son Acte constitutif
d'"encourager et au besoin recommander toute action de caractère
national et international intéressant... la conservation des ressources
naturelles et l'adoption de méthodes améliorées de
production agricole", ne peut manquer d'accorder une priorité élevée
à l'aide à apporter aux Etats Membres pour relever ce défi.
68. Dans les réponses au questionnaire, les deux "domaines de
contribution de la FAO" spécifiques proposés ont été
vivement approuvés, la plupart des pays considérant que la
FAO a un rôle "central" ou "majeur" à jouer dans ces domaines.
Seuls quelques pays sont restés réservés. D'après
les observations écrites jointes au questionnaire, il semble que
cette réserve soit due au fait que pour les pays développés,
la gestion des ressources naturelles est une question nationale pour laquelle
ils n'ont pas besoin de l'assistance de la FAO.
69. Lors de l'examen de la version 1.0 du Cadre stratégique,
il a été envisagé de regrouper les stratégies
C et D. Il ne s'agit nullement de buts incompatibles, mais compte tenu
de la nature différente des activités que cela suppose et
des partenariats à établir pour obtenir les résultats
souhaités, des stratégies séparées permettraient
de définir plus précisément les problèmes et
les solutions proposées. Pour les pêches et les forêts
notamment, une combinaison des stratégies C et D pourrait envoyer
un signal erroné concernant l'engagement de l'Organisation à
l'égard de la conservation des ressources.
Stratégie E de l'Organisation - Améliorer la disponibilité
de données et l'échange d'informations, suivre, évaluer
et analyser la situation mondiale en matière d'alimentation et de
nutrition, d'agriculture, de foresterie et de pêche et faire en sorte
que la sécurité alimentaire soit au coeur des préoccupations
internationales.
70. L'analyse des forces et des tendances extérieures permet
d'identifier un certain nombre d'incidences potentielles pour la FAO. La
demande d'informations, qu'il s'agisse des séries technologiques
existantes ou de nouveaux éléments de données, devrait
continuer à croître et à évoluer, l'accent étant
mis sur l'information à l'appui des conseils politiques, de façon
que les questions émergentes d'une importance cruciale figurent
obligatoirement et de manière visible à l'ordre du jour international.
C'est le cas notamment de l'évaluation des ressources naturelles.
De même, l'importance croissante des cadres réglementaires
entraîne un besoin d'informations accessibles sur les normes à
appliquer.
71. L'analyse interne démontre que malgré le succès
du projet WAICENT qui a permis de regrouper les données FAO dans
une seule banque utilisant des normes communes, l'aptitude de la FAO à
protéger la qualité des données statistiques les plus
récentes est limitée. Il semble que la qualité des
systèmes de collecte de données au niveau national se dégrade
et que l'Organisation ne soit pas à même de rectifier la situation.
L'analyse interne voit l'information comme l'un des principaux atouts de
la FAO: "une source sans équivalent" - mais le risque existe que
l'Organisation perde cet atout important si elle ne s'emploie pas avec
détermination à en tirer parti et à élargir
et à améliorer ses données. En outre, on s'inquiète
de ce que l'environnement clos traditionnel qui n'autorise l'introduction
dans le système WAICENT et dans les systèmes connexes que
d'informations approuvées et générées par la
FAO risque d'exclure cette organisation des réseaux d'échange
d'informations plus novateurs qui sont déjà en place.
72. L'analyse tant externe qu'interne note l'augmentation probable de
la demande de produits analytiques de la FAO et l'occasion que cela représente
pour l'Organisation de rendre des services dans un domaine qui lui convient
tout particulièrement. Un autre domaine, apparenté mais distinct,
dans lequel la FAO devrait renforcer son activité, est celui du
plaidoyer en faveur de la sécurité alimentaire mondiale et
de la réalisation des objectifs du Sommet, la promotion des mesures
nécessaires et le suivi des progrès accomplis.
73. Les réponses au questionnaire montrent aussi l'importance
que les membres attachent à ces domaines d'activité. Viennent
en tête l'analyse et l'évaluation des tendances, que les trois
quarts des membres ayant répondu au questionnaire considèrent
comme devant bénéficier du rang de priorité le plus
élevé, puis la tenue à jour d'un ensemble mondial
de données exactes et accessibles, considérée comme
pratiquement aussi importante. Le troisième domaine d'activités,
concernant la promotion de la sécurité alimentaire au coeur
des préoccupations internationales, bénéficie d'un
soutien moins uniforme, entre ceux qui estiment qu'il faut lui accorder
la priorité la plus élevée et ceux qui considèrent
cette activité comme hautement prioritaire, mais à traiter
dans la mesure où les ressources le permettent.
74. Le rôle de la FAO comme fournisseur de services dans le domaine
des évaluations et des analyses de tendance a été
jugé d'une importance capitale pour la communauté internationale
par près de 90 pour cent des membres ayant répondu au questionnaire
à ce jour, soit le score le plus élevé accordé
par les membres parmi toutes les questions qui leur étaient soumises.
Bien entendu, les pays recherchant l'assistance de la FAO pour faire ce
travail au niveau national sont beaucoup moins nombreux. Le rôle
de la FAO dans la tenue à jour d'un ensemble mondial de données
exactes et accessibles a également obtenu un score très élevé,
les trois quarts des membres ayant répondu en indiquant qu'ils jugeaient
cette activité d'une importance capitale, tandis que dans le cas
de la promotion de la sécurité alimentaire au rang de préoccupation
internationale primordiale, les deux tiers des membres ont considéré
que la FAO devait jouer un rôle central.
75. Les trois objectifs stratégiques définis pour contribuer
à la réalisation de cette stratégie d'ensemble ont
été particulièrement appuyés par les membres
et la seule question posée à leur sujet était de savoir
si le troisième élément - faire en sorte que la sécurité
alimentaire soit au coeur des préoccupations internationales - appartient
bien à la stratégie E ou doit être transféré
à la stratégie A, car il touche à la sécurité
alimentaire.
76. La stratégie A a été formulée par la
FAO compte tenu de la nécessité d'aider les pays où
des efforts extraordinaires doivent être déployés pour
atteindre les objectifs du Sommet. Les stratégies B, C et D contribueraient,
elles aussi, à la réalisation de divers objectifs définis
dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et donc à
la sécurité alimentaire.
77. Il faut toutefois se rappeler que lors du Sommet, tous les pays
se sont engagés à assurer la sécurité alimentaire
de leurs populations et ont invité la FAO, mais aussi de nombreux
autres acteurs, à contribuer à la réalisation des
objectifs. La principale contribution de la FAO à cet effort général
consiste à diffuser l'information, à faciliter la coopération
interinstitutions et à suivre les progrès réalisés
dans le cadre du CSA. Ces activités sont couvertes par un objectif
stratégique qui pouvait devenir l'objectif E.3, étant donné
que toutes les activités prévues dans la stratégie
E s'adressent à l'ensemble des membres et à toute la communauté
internationale, et préconisent des moyens d'action analogues au
niveau mondial (information, analyse, sensibilisation).
Stratégies pour aborder les questions interorganisations
78. Alors que les stratégies précitées sont proposées
pour relever les défis auxquels se trouvent confrontés les
membres et la communauté internationale, les stratégies visant
à traiter les questions interorganisations sont axées sur
des mesures propres à faire en sorte que le Secrétariat soit
mieux à même de fournir des services à ses membres.
Elles découlent essentiellement de l'analyse interne du Secrétariat,
mais tiennent également compte des possibilités et des risques
pour l'Organisation qui ont été identifiés dans l'analyse
de l'environnement externe, ainsi que des vues des membres. Les stratégies
visant à traiter les questions interorganisations doivent donc être
considérées comme partie intégrante du Cadre stratégique,
dans la mesure où elles ont une incidence sur la bonne mise en oeuvre
de l'ensemble des stratégies qui doivent permettre de répondre
aux besoins des membres.
A. Garantir l'excellence
79. L'analyse du contexte extérieur fait ressortir de nombreux
domaines dans lesquels la FAO doit renforcer sa capacité de faire
face à de nouveaux besoins (tels que les biotechnologies) ainsi
que des domaines dans lesquels sa capacité actuelle - souvent unique
- sera davantage sollicitée (par exemple pour les questions réglementaires
et législatives, en particulier les modes de faire-valoir et le
cadastre, la gestion et l'utilisation de l'eau, l'appui aux produits et
au commerce international, la qualité et l'innocuité des
denrées alimentaires). Ces conclusions ont été prises
en compte pour la préparation des éléments des stratégies
visant à répondre aux besoins des membres.
80. L'analyse interne souligne qu'il est nécessaire de tenir
le personnel technique informé des faits récents survenus
dans les disciplines qui le concernent. Elle suggère aussi que l'Organisation
devrait centrer davantage son action sur certains domaines prioritaires
dans lesquels elle pourrait, avec autorité, prendre l'initiative,
proposer une action collective et assumer la direction (mais pas l'exclusivité)
de l'exécution de programmes complets. On a constaté qu'il
était nécessaire que la stratégie soit axée
sur l'identification de ces domaines prioritaires et sur la mise en oeuvre
d'une action spécifique visant à maintenir et renforcer la
capacité de l'Organisation en tant que centre d'excellence.
B. Promouvoir l'approche interdisciplinaire
81. L'analyse interne confirme la nécessité d'améliorer
les méthodes de planification du programme. La nécessité
d'assurer des approches pluridisciplinaires et de mettre à profit
l'avantage comparatif de la FAO dans ce domaine au maximum a été
très fortement reconnue. L'examen des activités réussies
révèle souvent une forte composante interdisciplinaire (par
exemple Agriculture: horizon 2010). Outre des efforts beaucoup plus dynamiques
pour réaliser des activités conjointes entre unités,
il faut assurer une application adéquate des ressources en temps
utile, et notamment des proportions appropriées de fonctionnaires
et de consultants. Souvent, l'un des facteurs supplémentaires de
la réussite était que les efforts étaient axés
sur des approches résolument novatrices.
82. Parmi les possibilités identifiées dans l'analyse
extérieure qui s'ouvraient à la FAO, figurait celle d'utiliser
au maximum ses capacités pluridisciplinaires, dans le cadre de son
mandat, pour aider les membres à faire face à des tendances
telles que l'évolution du rôle et des fonctions de l'Etat,
la mondialisation en cours et la libéralisation des échanges,
l'évolution des prestations attendues de l'agriculture dans des
sociétés de plus en plus urbanisées, l'évolution
des modes de consommation et des points de vue des consommateurs, la sensibilisation
aux questions d'alimentation et d'environnement et la pression croissante
qui s'exerce sur les ressources naturelles et la concurrence en vue de
leur utilisation.
C. Elargir les partenariats et les alliances
83. L'analyse du contexte extérieur met en lumière le
rôle d'un système des Nations Unies élargi pour aborder
avec efficacité les problèmes multisectoriels. Les conférences
et les sommets mondiaux, y compris le Sommet mondial de l'alimentation,
ont eu une incidence notable sur la manière dont les objectifs,
les stratégies et les programmes de développement sont définis
par la communauté internationale. L'aide accordée par les
organisations des Nations Unies aux pays pour traduire en action concrète
les engagements, notamment dans le cadre de conventions internationales
et du suivi de la CNUED, doit exploiter la masse de connaissances et le
potentiel de synergie inhérent au système.
84. L'analyse interne note que la FAO possède des décennies
d'expérience et de mémoire institutionnelle concernant les
relations avec les organisations non gouvernementales qui travaillent dans
ses domaines de compétence, en particulier les organisations de
producteurs ruraux, et des liens étroits avec certains organismes
du secteur privé, notamment l'industrie alimentaire. On s'est attaché
à tirer profit des contacts habituels dans les pays membres et les
institutions partenaires. Cependant, l'une des conditions du renforcement
des partenariats extérieurs est d'agir sur la base d'avantages comparatifs
reconnus de part et d'autre, afin que chaque partenaire soit partie prenante
au processus.
D. Continuer à améliorer le processus de gestion
85. L'analyse interne signale un certain nombre de domaines où
des améliorations seraient nécessaires dans l'immédiat,
à savoir:
difficultés continuelles de recrutement de personnel qualifié;
manque de souplesse pour concentrer les ressources humaines au pied
levé sur une tâche donnée;
nécessité d'un système plus efficace de suivi du
comportement professionnel, lié à la réalisation des
objectifs des programmes;
soucis du personnel en matière de perspectives de carrière,
d'amélioration des compétences, de modalités de travail
plus souples et questions de santé et de sécurité.
86. En ce qui concerne le soutien des systèmes au processus de
gestion et son incidence sur la rationalisation des procédures et
sur le flux des informations de gestion, l'analyse interne révèle
un certain nombre de préoccupations:
-
manque d'informations de gestion fiables et aisément accessibles;
-
procédures administratives lourdes, et parfois lenteur du processus
d'approbation;
-
importance excessive du contrôle a priori au détriment
de l'inspection a posteriori et de la signalisation des écarts;
-
par conséquent, politique du moindre risque plutôt que de
la prise de décision au niveau des cadres moyens.
87. En revanche, il faut souligner l'autre côté de la médaille
qui est l'efficacité du contrôle financier et de la gestion
à la FAO. L'analyse interne prend également acte du fait
qu'aucune réserve n'a jamais été exprimée sur
les comptes de l'Organisation, que la FAO a toujours géré
ses ressources dans les limites du budget approuvé et qu'elle n'a
jamais été insolvable. Il faudra donc prendre garde, en améliorant
l'efficacité et la rationalisation, à ne pas perdre cet atout
majeur grandement apprécié des donateurs qui confient leurs
ressources à la garde de la FAO.
E. Assurer un effet multiplicateur des ressources pour la FAO et
ses membres
88. L'analyse du Secrétariat (externe et interne) note que des
changements concernant la nature et la composition du financement du développement
agricole sont probables et que la tendance rendra vraisemblablement nécessaire
un ciblage plus pointu de l'aide selon les priorités qui se dégagent,
et rendra nécessaire un nouveau partenariat pour le financement.
Les nouvelles orientations et approches pour les activités relevant
du Programme ordinaire se traduiront probablement par des demandes d'aide
au titre de programmes financés par des fonds extrabudgétaires
(par exemple assistance juridique, aide concernant des questions de réglementation,
finances rurales décentralisées, renforcement des capacités
dans les domaines de la formulation et du suivi des politiques, etc.).
89. A cet égard, il sera particulièrement important d'aider
à mettre en place un environnement de politique favorable à
une intensification durable de la production agricole et à un développement
rural accéléré et à la mobilisation d'investissements
accrus dans l'agriculture en général. Parmi les autres lignes
d'action qui pourraient être envisagées, il faut citer le
passage de l'approche des projets aux approches institutionnelles et de
programme et la gestion d'arrangements de partenariats de plus en plus
complexes. Il a été noté que la FAO a toujours préféré
l'aide publique au développement (APD) aux investissements étrangers
directs (IED) et qu'il faudrait approfondir les informations et l'analyse
afin de mieux tenir compte des IED. Il faudrait également étudier
les possibilités de favoriser les flux de capitaux du secteur privé
et les intermédiations financières, ainsi que la mobilisation
des ressources du secteur privé pour les activités de développement.
F. Communication des messages de la FAO
90. L'analyse externe conclut que des efforts concertés seront
nécessaires pour inverser la tendance actuelle au scepticisme au
sujet du système des Nations Unies dans certains pays développés,
et qu'une meilleure communication des résultats obtenus constituerait
un élément essentiel de ces efforts. L'analyse interne fait
remarquer que par le passé, la FAO a opéré sans politique
coordonnée de communication et que de ce fait, certains publics
importants n'ont pas été atteints et que des circuits de
communication efficaces n'ont pas été mis en place ou ont
été abandonnés et se sont atrophiés.
91. La politique et la stratégies de communication de l'Organisation
approuvée en 1998, devait permettre de répondre à
plusieurs besoins reconnus, notamment: coordination des activités
de communication et d'information dans le cadre d'un programme bien défini
et ciblé; identification des publics visés importants et
stratégies à mettre en oeuvre pour les atteindre; association
des fonctionnaires de la FAO en tant que partenaires informés et
convaincus dans le cadre des efforts de communication; mise en place de
mécanismes afin de définir des messages clés de l'Organisation
et d'en informer le personnel; planification et budgétisation appropriées
pour les besoins d'information touchant aux principales publications techniques.
Critères pour la fixation des priorités
92. Lorsqu'il a rappelé la contribution que le Cadre stratégique
était appelé à apporter en donnant des indications
concernant la formulation détaillée des programmes à
moyen et à court termes, le Conseil a recommandé que l'on
soit plus attentif au perfectionnement des critères de fixation
des priorités dans les futures versions. A cet égard, il
a souligné que l'avantage comparatif de l'Organisation devrait rester
un critère essentiel, comme il l'avait précédemment
préconisé.
93. Lorsqu'il a préparé le Cadre stratégique, le
Secrétariat s'est reporté à ces critères généraux
sur la base de l'examen antérieur de la question par le Conseil:
-
Conformité avec le mandat de la FAO;
-
Conformité avec les priorités des membres;
-
Intérêt/utilité pour un nombre suffisant de membres,
mais sans perdre de vue les besoins particuliers de certains groupes de
pays;
-
Justification en ce qui concerne les avantages comparatifs de la FAO;
-
Nécessité d'éviter le chevauchement avec les activités
d'autres organisations internationales;
-
Equilibre/synergie entre les activités normatives et opérationnelles;
et
-
Efficacité de la conception et de la mise en oeuvre, les ressources
internes étant utilisées au mieux.
94. Il a été reconnu que ces critères pouvaient et
devaient orienter la formulation des stratégies de l'Organisation
visant à la fois à répondre aux besoins des membres
et à traiter les problèmes interorganisations. En même
temps, leur principal domaine d'application se situerait probablement dans
le Plan à moyen terme et le Programme de travail et budget, lorsque
l'on passerait à l'examen des questions de ressources et qu'il faudrait
opérer des choix entre les activités. A ce moment-là,
les critères devraient être appliqués à la situation
spécifique, et dépendraient de la discipline technique ou
du problème à l'examen.
95. La question de l'avantage comparatif, considérée comme
l'un des critères, nécessiterait également l'examen
du contexte précis. Les principaux avantages comparatifs traités
aux paragraphes 33 à 40 plus haut découlent d'une analyse
des points forts de l'Organisation en général, et l'on reconnaît
que s'ils sont considérables, ils ne constitueront d'avantages comparatifs
que s'ils portent comme il convient sur les problèmes pour lesquels
l'intervention d'une organisation comme la FAO est nécessaire.
96. Au niveau du Cadre stratégique, qui identifiera les domaines
dans lesquels la FAO devrait concentrer ses efforts pour répondre
aux besoins des membres, il est donc essentiel de choisir les domaines
qui répondent aux critères généraux, et en
particulier dans lesquels la FAO a un avantage comparatif général
important. Le corollaire de cet argument est que, au niveau des projets
techniques, dans le Plan à moyen terme, et des activités
spécifiques de chaque Programme de travail et budget, l'application
des critères, y compris l'avantage comparatif, doit être encore
vérifiée, compte tenu des compétences techniques et
des activités d'autres partenaires travaillant dans le même
domaine, ainsi que de la planification des activités afin de renforcer
la synergie et d'éviter les chevauchements.
97. La base de cette vérification détaillée a été
apportée par l'analyse effectuée par le Secrétariat
des partenariats externes pour chacun des douze objectifs stratégiques,
dans laquelle les organisations partenaires étaient énumérées
et le rôle de la FAO était défini comme " de chef de
file", "essentiellement d'appui" ou "mixte". L'analyse intégrale
des partenariats était trop volumineuse pour être publiée,
mais on en trouvera un bref résumé à l'Annexe III,
qui permet d'illustrer l'approche adoptée.
XII. ANALYSE DES PARTENARIATS EXTÉRIEURS
XIII. Introduction
1. Un certain nombre d'exemples de partenariats extérieurs sont
récapitulés sous forme de tableaux pour chaque objectif stratégique,
les principaux groupes étant les suivants:
-
organisations du système des Nations Unies;
-
Banque mondiale et autres institutions financières internationales
(IFI);
-
GCRAI (sont également comprises d'autres organisations orientées
vers la recherche);
-
OIG régionales et autres;
-
organisations de la société civile (OSC), y compris les ONG
et le CICR;
-
secteur privé.
2. Etant donné que la FAO entretient des liens directs et privilégiés
avec un très grand nombre d'autorités et institutions gouvernementales
au plan national, ces liens ne sont pas mis en évidence afin d'éviter
les répétitions. Il est à souligner que les domaines
de partenariat mentionnés dans la colonne de gauche ne correspondent
pas strictement aux éléments de la stratégie cités
dans le texte, cela, afin d'éviter des répétitions
excessives; on s'est par ailleurs efforcé de rendre les tableaux
aussi brefs que possible.
3. Le domaine technique de coopération est indiqué, souvent
sous forme télégraphique, dans la colonne de gauche. La portée
ou la nature de la collaboration figure à droite, une lettre majuscule
indiquant également le rôle de la FAO (C: rôle prévu
de chef de file; A: rôle d'appui essentiellement; et M: rôle
"mixte"). Souvent, la FAO est appelée à la fois à
agir en tant que chef de file et à apporter un soutien, ou doit
participer à de vastes consultations ou à des initiatives
internationales, pour lesquelles cette distinction est sans objet ou impossible
à appliquer. Dans les tableaux, le terme agriculture est généralement
au sens large, c'est-à-dire qu'il englobe cultures, élevage,
pêches et forêts.
4. Les relations de coopération avec les groupes précités
s'appuient sur des liens institutionnels établis et sur des complémentarités
intrinsèques. Elles supposent des modalités pratiques et
instruments qui varient selon le contexte. De manière générale,
la FAO s'efforce de veiller à ce que la coopération traite
de problèmes et de questions de politique spécifiques et
vise à obtenir des résultats concrets, en particulier au
plan national.
5. En ce qui concerne le système des Nations Unies, comme il
est expliqué dans le corps du document, un aspect important est
la suite donnée aux conférences et sommets mondiaux, notamment
le Sommet mondial de l'alimentation, dont dépend l'ordre du jour
de la communauté internationale. Le système doit aider les
pays à transformer les engagements pris, en particulier dans le
cadre de conventions internationales et du suivi de la CNUED, en mesures
concrètes et pratiques, mettant à profit les possibilités
de synergie qu'offre le système. En particulier, la FAO devra continuer
à prendre des initiatives pour assurer la cohérence de l'approche
du système des Nations Unies en matière de mise en oeuvre
du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et participer à
d'autres initiatives à l'échelle du système dans l'optique
des problèmes d'alimentation et d'agriculture. Il faut en particulier
s'attacher à un renforcement ultérieur des liens entre les
organisations qui ont leur siège à Rome.
6. La FAO continuera à faire appel à ses compétences
techniques pluridisciplinaires pour le lancement d'investissements dans
l'alimentation et l'agriculture, grâce à la relation tripartite
fructueuse qui l'unit à la Banque mondiale et aux autres institutions
financières internationales et aux gouvernements intéressés
eux-mêmes. Dans le domaine des avis de politique, l'Organisation
s'efforcera de compléter par ses avis sectoriels l'aide macro-économique
globale fournie par ces institutions. Elle profitera également du
fait que ces organisations sont prêtes à élargir la
coopération pour appuyer des programmes nationaux spécifiques
tels que les statistiques agricoles ou l'aquaculture, comme le montrent
de nouveaux protocoles d'accord signés avec eux au plus haut niveau.
7. En ce qui concerne le maintien de liens institutionnels avec le GCRAI,
qu'elle coparraine avec la Banque mondiale, le PNUD et le PNUE, la FAO
renforcera encore les contacts étroits et les activités conjointes
avec les divers centres, de façon à rendre les résultats
obtenus par les instituts de recherche plus accessibles par une action
de catalyseur à l'appui du transfert de technologies, en tenant
compte le plus possible des conditions locales. La collaboration avec les
organisations orientées vers la recherche sera grandement favorisée
par la présence des secrétariats des SNRA et des CCT (et
à l'avenir probablement aussi du Groupe de la coordination interinstitutions
en matière d'environnement) à la FAO, et on utilisera au
maximum les possibilités de travailler en réseaux.
8. Un certain nombre d'autres organisations internationales gouvernementales
(OIG), ayant en particulier, pour nombre d'entre elles, un caractère
régional, s'intéressent aux problèmes d'agriculture
et peuvent être activement associées aux programmes de coopération
en matière d'alimentation et d'agriculture. Compte dûment
tenu des avantages comparatifs que ces organisations peuvent avoir dans
des contextes régionaux donnés, la FAO continuera à
rechercher des modalités de coopération permettant de profiter
au maximum des complémentarités tout en s'acquittant de son
mandat.
9. La FAO continuera à s'adapter à l'importante évolution
des rôles et responsabilités respectifs de l'Etat, du marché
et de la société civile. Elle ne peut avoir le rayon d'action
capillaire des organisations de la société civile, en particulier
celles qui regroupent les agriculteurs et les consommateurs et ne peut
égaler le grand nombre d'ONG qui opèrent dans le secteur
de l'alimentation et de l'agriculture, jusqu'au niveau des communautés
d'agriculteurs proprement dites. Cependant, elle peut jouer un rôle
utile de catalyseur en mobilisant l'action au plan national, en appuyant
les coalitions et en stimulant les échanges de données d'expérience.
Elle va donc développer ses partenariats constructifs avec des acteurs
non étatiques, en mettant à profit sa longue expérience
et sa mémoire institutionnelle pour effectuer des activités
concrètes conjointes, par exemple en collaboration avec les organisations
de producteurs ruraux.
10. Les liens avec le secteur privé devraient comporter un dialogue
actif afin de stimuler la connaissance, de part et d'autre, des possibilités
de coopération, tout en respectant les caractéristiques des
autres parties. La FAO peut allier sa très grande expérience
du terrain et sa connaissance des besoins en matière de développement
de l'alimentation et de l'agriculture à l'esprit d'entreprise qui
caractérise les agents du secteur privé, par exemple en jouant
le rôle d'"honnête courtier" pour accroître les investissements
du secteur privé dans l'agriculture et les investissements dans
les technologies nouvelles de manière que les pays en développement
en retirent des avantages accrus.
XIV. Objectif stratégique A.1
Moyens d'existence durables dans
les zones rurales et accès plus équitable des femmes et des
hommes aux ressources naturelles, économiques et sociales et/ou
aux avantages qui en découlent.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Formulation de politiques et études essentiellement
axées sur le secteur agricole, y compris les pêches et les
forêts |
Nations Unies, IFI, GCRAI, institutions reliées
par un réseau avec la FAO pour les questions de politique |
C - consultation au stade de la formulation
pour stimuler la participation des partenaires |
Gestion des ressources centrée sur les
agriculteurs |
OSC (en particulier les organisations d'agriculteurs) |
C - mettre au point des mécanismes pour
renforcer la gestion des ressources à l'échelle des exploitations |
Expansion des entreprises rurales et résultat
des marchés ruraux |
OSC, secteur privé, IFI |
C - identifier les possibilités et mettre
au point et diffuser les techniques, l'information et les améliorations |
Moyens d'existence durables des familles et
communautés rurales, accès aux ressources |
Nations Unies (membres du réseau du CAC
sur le développement rural et la sécurité alimentaire),
GCRAI, OSC |
C - élaborer des mesures de politique,
des solutions technologiques et des mécanismes institutionnels. |
Incidence des politiques macro-économiques
sur le secteur de l'agriculture |
IFI, Nations Unies, GCRAI, OSC |
A - fourniture d'apports dans l'optique du secteur
agricole et participation à des tables rondes et à des consultations |
Mise en valeur intégrée des zones
côtières et des bassins |
OIG, OSC |
A -apports techniques aux stratégies
et programmes nationaux |
Utilisation des fonctions productives des forêts,
notamment conservation et gestion participatives des forêts pour
des moyens d'existence durables |
Nations Unies, IFI, donateurs qui appuient le
programme Arbres, forêts et communautés rurales, OSC |
M - catalyser l'action et la recherche appliquée
et diffuser les résultats utiles |
Développement adapté aux différences
de sexe, y compris des considérations de population |
Nations Unies, OSC (en particulier de groupes
de femmes) et mécanismes au plan national |
M -vaste coopération dans le cadre du
Plan d'action de Beijing, afin de veiller à ce que les rôles
des femmes rurales soient dûment reconnus; participation à
des programmes financés par le FNUAP; mobilisation de l'action au
plan national à l'appui de politiques équilibrées |
Aide en faveur des communautés touchées
par l'insécurité alimentaire et défavorisées,
notamment les pêcheurs et les habitants des forêts |
Nations Unies, GCRAI, OSC |
M - concevoir et appuyer des programmes de fourniture
d'intrants (par exemple production, multiplication et distribution de semences) |
XV. Objectif stratégique A.2
Reconnaissance et ciblage des groupes
vulnérables et défavorisés par des mesures spéciales
propres à leur donner accès à une alimentation suffisante,
adéquate du point de vue nutritionnel et sanitaire.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Incorporation d'objectifs nutritionnels dans les politiques
et programmes |
Nations Unies (par exemple, les membres du Sous-Comité
de la nutrition du CAC), OSC, GCRAI |
C - sensibiliser les partenaires à la fois au plan
des politiques et, plus particulièrement, à l'appui d'initiatives
et de plans nationaux |
Cartographie de l'insécurité alimentaire |
Nations Unies, ONG associées au SICIAV |
M - comme prévu par le Sommet mondial de l'alimentation,
encourager l'échange d'informations et les activités conjointes |
Appui aux programmes d'aide alimentaire |
Nations Unies (PAM, FIDA), programmes d'aide bilatérale,
ONG |
A - veiller à ce que les programmes soient conformes
aux politiques et objectifs nutritionnels et de développement des
pays et atteindre des groupes cibles défavorisés |
Accès des groupes marginalisés aux capacités
de production |
GCRAI, OSC, secteur privé |
M - identifier, recueillir et diffuser des informations
sur les mécanismes propres à assurer l'accès |
Utilisation efficace du capital social par la participation |
Nations Unies, IFI, OSC, secteur privé |
M - effectuer des travaux d'analyse des politiques et des
méthodologies d'essais de terrain et favoriser la diffusion par
la formation, ainsi que susciter l'intérêt des IFI |
XVI. Objectif stratégique A.3
Prévention et capacité
d'intervention, alerte rapide concernant les situations d'urgence et remise
en état des ressources naturelles et des systèmes de production
alimentaire.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Prévention et mise en place de la capacité
d'intervention |
Nations Unies, IFI, OSC |
C & A - appui aux programmes/initiatives internationaux |
Suivi et alerte rapide (situations d'urgence en matière
d'alimentation) |
Partenaires habituels du SMIAR (Nations Unies, donateurs,
OSC, etc.) |
C & M (c'est-à-dire mise en commun des informations
et données d'expérience; activités conjointes avec
le PAM concernant les évaluations des récoltes et des besoins
alimentaires) |
Suivi et alerte rapide, et renforcement des moyens d'intervention
(ravageurs et maladies des plantes) |
OIG et ONG (partenaires habituels du Programme EMPRES dans
le cadre de ses deux volets, à savoir la santé animale (essentiellement
peste bovine) et la lutte antiacridienne |
C - s'efforcer d'obtenir l'association multiple de partenaires,
pour la recherche et les méthodologies de lutte, la mise en oeuvre
et le financement de projets donnés, la coordination des politiques
pour une action concertée et pour les plans de mise en place préalable
de la capacité d'intervention |
Situations d'urgence concernant les pêches et l'aquaculture |
Nations Unies, OIG, GCRAI, programmes bilatéraux,
OSC |
C - encouragement de l'échange d'informations et
suivi conjoint, par exemple des habitats des stocks de poissons, des épizooties
aquacoles, des menaces qui pèsent sur les ressources génétiques
halieutiques; aide concernant les mesures d'atténuation |
Alerte rapide et atténuation des risques pesant sur
les écosystèmes forestiers |
Nations Unies, IFI, OIG, OSC |
C & M - stimuler l'échange d'informations et
le suivi de risques donnés |
Aide immédiate sous forme de secours et d'aide au
relèvement en faveur des pays touchés dans les domaines de
compétence de la FAO |
Nations Unies (mécanisme du Comité permanent
interorganisations), IFI, OSC |
C & M - rôle général de coordination
et de facilitation stratégiques dans les situations d'urgence complexes
et les interventions après les catastrophes naturelles; participation
à des appels conjoints, mise en oeuvre des secours et de la remise
en état de l'agriculture, ainsi que des programmes de réinstallation
et de réintégration pour le compte des donateurs |
Reconstituer les capacités des pays membres de prendre
l'initiative du relèvement de l'agriculture |
Nations Unies, IFI |
C & M - appui des institutions/programmes nationaux |
Technologies et services d'appui pour atténuer les
effets des catastrophes et assurer un relèvement rapide |
Nations Unies, IFI, OSC, systèmes régionaux
et nationaux d'alerte rapide |
A & M - participation à l'analyse des situations
afin de préparer des réponses rapides aux besoins des pays;
conception conjointe de mesures d'urgence, par exemple stocks de semences |
Relèvement à moyen terme, reconstruction |
Nations Unies, IFI, OSC |
C & M - planification du relèvement de l'agriculture
et de la reconstruction; définition des priorités d'investissement;
mise en oeuvre de projets d'investissement |
XVII. Objectif stratégique B.1
Accords internationaux, codes de
conduite, normes et autres instruments couvrant la conservation et la gestion
des ressources naturelles et la production, l'utilisation sans danger et
l'échange dans des conditions équitables des produits agricoles,
halieutiques et forestiers, de façon à renforcer la contribution
du commerce international de ces produits à la sécurité
alimentaire.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Normes alimentaires |
Nations Unies, OIG, OSC (organisations de producteurs et
de consommateurs) et secteur privé |
C - par l'intermédiaire du Codex, coparrainé
par l'OMS, et avec des liens étroits avec l'OMC pour la mise en
oeuvre des accords du Cycle d'Uruguay |
Normes phytosanitaires |
Nations Unies, OIG (organisations régionales de protection
des végétaux), OSC |
C - mise en oeuvre des normes phytosanitaires dans le contexte
de l'Accord du Cycle d'Uruguay |
|
|
|
Normes pour la distribution et l'utilisation des pesticides/mise
en oeuvre de la procédure du consentement préalable en connaissance
de cause |
Nations Unies, OIG |
C - par l'intermédiaire de programmes mixtes (procédure
du consentement préalable en connaissance de cause du PNUE) |
Consultations et actions concernant les produits, diffusion
de renseignements sur ceux-ci |
Nations Unies, OIG (organisations internationales de produits),
organisations de producteurs et sectorielles, IFI |
C & M - échanges d'informations, représentation
mutuelle à des réunions, emboîtement des activités |
Qualité et innocuité des produits halieutiques
(dans le cadre général des normes alimentaires précitées) |
OIG (organisations régionales de pêche), OSC
(en particulier groupes de producteurs et de consommateurs) |
C - recherche d'apports auprès de partenaires pour
donner des avis aux pays, notamment des informations sur les obstacles
locaux et les solutions possibles |
Appui aux ajustements des régimes commerciaux |
OIG (OMC) |
A - aider les pays dans l'optique de l'agriculture (études,
analyses, formation) |
Appui à la suite donnée aux conférences
et conventions internationales |
Nations Unies (Secrétariats des Conventions sur la
diversité biologique, sur les changements climatiques et sur la
lutte contre la désertification) et autres organisations internationales |
A - favoriser la participation des pays aux mécanismes
de suivi, grâce à l'émission directe d'avis, à
des réseaux, etc.; apports et études techniques |
Cadres réglementaires pour l'utilisation des ressources
et des intrants agricoles |
OIG |
M - aider les pays à élaborer des cadres sur
les ressources phytogénétiques et les semences |
XVIII. Objectif stratégique B.2
Politiques et mécanismes
institutionnels et juridiques nationaux adaptés aux besoins nationaux,
aux obligations internationales et à l'évolution de l'environnement
commercial international.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Renforcement des systèmes et programmes nationaux
de contrôle des denrées alimentaires |
Nations Unies, OSC (Comités nationaux du Codex),
secteur privé |
C - déployer des efforts conjoints de promotion des
systèmes de contrôle des denrées alimentaires, notamment
la certification à l'importation/exportation |
|
|
|
Cadre politique et juridique pour la gestion durable des
forêts |
Nations Unies, IFI, GCRAI |
C - assurer l'échange d'informations et de données
d'expérience, sensibiliser les IFI et les donateurs afin qu'ils
appuient la mise en oeuvre de politiques rationnelles |
Cadre politique pour les pêches responsables (voir
aussi D1) |
Nations Unies, OIG (organisations régionales des
pêches), OSC |
C - examiner des solutions technologiques et des pratiques
commerciales compatibles avec les objectifs d'une pêche responsable |
Mécanismes politiques et institutionnels propres
à réguler l'utilisation des ressources et des intrants agricoles |
Nations Unies et partenaires du CAC, secteur privé,
OSC et ONG s'occupant de l'environnement, UIP |
M - promouvoir des cadres réglementaires nationaux
appropriés |
XIX. Objectif stratégique C.1
Choix stratégiques en vue
d'améliorer l'efficacité des systèmes de production,
de transformation et de commercialisation et de répondre aux besoins
nouveaux des producteurs et des consommateurs.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Besoins prioritaires pour une agriculture durable |
Nations Unies, IFI, GCRAI, OSC, programmes bilatéraux |
C - tirer les enseignements de l'expérience, mettre
les hypothèses à l'épreuve |
Mettre en place des marchés fonciers plus efficaces |
Nations Unies, GCRAI, OSC |
C - favoriser les échanges d'informations et de données
d'expérience, études conjointes |
Appuyer les systèmes de gestion des pêches |
IFI, GCRAI, OIG (organisations régionales des pêches),
OSC |
C - échange d'informations, fourniture d'avis |
Position concurrentielle des produits agricoles |
Nations Unies, Fonds commun pour les produits de base et
autres OIG, OSC, secteur privé |
A - formulation de projets (financement par le Fonds commun) |
Complémentarité des politiques forestières
avec d'autres secteurs |
IFI |
A - aider les pays à emboîter les politiques
forestières avec les politiques plus générales |
Services appropriés d'appui à l'agriculture,
diversification et spécialisation de la production, efficacité
des exploitations et des agro-industries |
Nations Unies, GCRAI, OSC et secteur privé (petites
entreprises) |
M - oeuvrer pour identifier et résoudre des problèmes
et collaborer avec des institutions nationales/locales pour la mise en
oeuvre |
|
|
|
Approches pour améliorer la commercialisation des
produits agricoles face à l'évolution des modes de consommation;
agriculture périurbaine |
GCRAI, OSC, secteur privé |
M - aider à l'élaboration d'approches et de
mesures |
Outils diagnostiques pour le développement rural
et la décentralisation |
Nations Unies (membres du réseau du CAC), IFI, GCRAI,
ONG |
M - identification des problèmes, mise à l'essai
des outils, diffusion des expériences |
Mécanismes institutionnels pour le secteur rural |
Nations Unies, IFI, OSC |
M - production conjointe de matériel, échange
de données d'expérience |
Amélioration de l'efficacité des opérations
de pêche et d'aquaculture |
OIG (organisations régionales de pêche), OSC,
secteur privé |
M - évaluation conjointe de technologies plus appropriées |
Technologies et méthodologies pour la gestion des
connaissances concernant la foresterie durable |
Nations Unies, OIG, GCRAI, IFI, programmes bilatéraux,
OSC |
C - promouvoir l'échange de données d'expérience,
l'harmonisation des approches et des définitions et l'appui des
IFI et des donateurs |
XX. Objectif stratégique C.2
Adoption de technologies appropriées
permettant l'intensification durable des systèmes de production
et garantissant des approvisionnements suffisants en denrées alimentaires
et en biens et services agricoles, halieutiques et forestiers.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Intensification de la production par le choix de technologies
économiquement viables et durables |
Nations Unies, GCRAI, IFI, OSC, secteur privé, programmes
bilatéraux |
C - synthèse, mise à l'épreuve et diffusion
de technologies, d'approches et d'outils d'appui aux décisions |
Technologies améliorées pour une pêche
durable |
OIG (organisations régionales des pêches),
GCRAI, OSC |
C - réalisation d'évaluations conjointes |
Recherche d'une plus grande efficacité de la production
des agro-industries et de la chaîne de commercialisation |
Nations Unies, secteur privé |
M - études de faisabilité pour la création
d'agro-industries |
Amélioration du lien recherche-production |
Nations Unies, GCRAI, IFI, OSC |
M - par divers moyens (accueil de secrétariats de
SNRA, réseaux, études conjointes d'évaluation, etc.) |
XXI. Objectif stratégique D.1
Gestion intégrée
des terres, des eaux, des forêts, des pêches et des ressources
génétiques pour améliorer et utiliser durablement
les ressources.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Pratiques identifiées de gestion des terres et des
eaux des agriculteurs |
GCRAI, OSC (groupes d'agriculteurs) |
C - favoriser les travaux interdisciplinaires de synthèse,
de mise à l'épreuve et de diffusion de pratiques pour l'adoption
de celles-ci |
Conciliation d'exigences contradictoires à l'égard
des forêts grâce à la gestion participative des ressources
forestières |
OSC et partenaires du programme Arbres, forêts et
communautés rurales |
C - catalyser l'action et diffuser des enseignements tirés
des expériences réussies |
Application du Code de conduite pour une pêche responsable |
IFI, OIG (organisations et accords régionaux de pêche),
ONG |
C - assurer des flux de ressources humaines et financières
en faveur d'une pêche responsable et de la gestion de l'aquaculture |
Gestion des ressources génétiques et menaces
pesant sur la diversité biologique |
Nations Unies, GCRAI, IFI, OSC, donateurs |
M - fourniture d'indications sur les politiques et activités
pluridisciplinaires qui ont des répercussions sur la production
et la sécurité alimentaires, suivi de la mise en oeuvre du
Plan d'action mondial sur les ressources phytogénétiques |
Renforcement des capacités pour les études
d'impact (au point de vue de la durabilité) |
Nations Unies, IFI, programmes bilatéraux, OSC |
M - organiser des échanges techniques et solliciter
l'appui de donateurs |
Gestion intégrée des ressources halieutiques |
GCRAI, IFI et donateurs, OSC |
M - renforcer la sensibilisation, appuyer les échanges,
solliciter l'appui de donateurs |
Gestion intégrée des ressources naturelles
utiles à l'agriculture |
Nations Unies, GCRAI, OSC |
C - mise au point conjointe de stratégies et application
de celles-ci |
XXII. Objectif stratégique D.2
Prise de conscience des coûts
futurs, privés et sociaux, de la dégradation des ressources
naturelles et des avantages de la préservation et de la remise en
état, une attention particulière étant accordée
aux ressources et aux milieux les plus menacés.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Prise en compte des aspects sociaux, économiques
et écologiques pertinents dans la politique agricole |
Nations Unies, IFI |
C - sensibiliser les partenaires à la nécessité
d'incorporer les facteurs appropriés dans l'analyse et la formulation
des politiques dans la mesure où ils ont une incidence sur l'agriculture,
les pêches et les forêts |
Politiques et stratégies intégrées
et équilibrées d'utilisation des terres et des eaux |
Nations Unies, GCRAI, OSC |
M - évaluation, élaboration et promotion de
politiques et stratégies d'utilisation des terres et des eaux |
Incorporation de considérations touchant à
la durabilité dans les activités des SNRA et des institutions
apparentées |
Nations Unies, IFI, OSC (opérant dans le domaine
des systèmes d'éducation et de vulgarisation) |
M - promouvoir les efforts de conception et d'application
pratique au plan national, l'échange d'informations et solliciter
un appui financier extérieur |
XXIII. Objectif stratégique E.1
Série de données
exhaustives, à jour et fiables, diffusées auprès de
tous les membres et accessibles à la communauté internationale
et au public en général.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Perfectionnement ultérieur de WAICENT |
Nations Unies, GCRAI, communauté des donateurs (outre
les sources nationales) |
C - élaboration et diffusion d'outils d'accès,
appui à une plus grande connectabilité par Internet, échanges
de données et de renseignements, renforcement des capacités
de collecte et de validation de données et assistance financière
avec l'appui de donateurs |
|
|
|
Expansion des systèmes spécialisés
de données de la FAO qui alimentent WAICENT (agriculture, pêches,
forêts, alimentation et nutrition, spécificités des
sexes, aspects pertinents du développement durable, etc.) |
Nations Unies, IFI, OIG, GCRAI, organisations partenaires
du SICIAV, etc. |
C - assurer le maintien de la mise en commun des informations |
Amélioration des normes et méthodologies statistiques |
Nations Unies, OIG, ONG et OSC |
A - pour les questions touchant à l'alimentation
et à la nutrition, ainsi qu'à l'agriculture (y compris les
forêts, les pêches et les ressources naturelles) |
XXIV. Objectif stratégique E.2
Evaluations régulières
des approvisionnements alimentaires présents et prévus et
des perspectives en ce qui concerne la sécurité alimentaire,
la nutrition, l'agriculture, les pêches, les forêts, les ressources
naturelles et les connaissances scientifiques.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Evaluations périodiques de l'état de l'agriculture
et de la nutrition, faits nouveaux concernant les produits, état
des ressources halieutiques et forestières |
Nations Unies, IFI, programmes bilatéraux, GCRAI,
OIG (par exemple, organismes internationaux de produits ou organisations
régionales des pêches), OSC |
C - consultations, échange d'informations, validation
d'hypothèses, expérience de la modélisation, etc. |
Etudes des perspectives à moyen et à long
termes |
Nations Unies, GCRAI, OIG |
C - assurer l'échange de données, de méthodes
et de modèles, la collaboration pour certaines questions et pour
des évaluations |
Etudes prospectives concernant le secteur forestier |
Banque mondiale, banques régionales, Commission européenne |
C - avec une contribution financière de partenaires |
Evaluation des incidences des innovations techniques et
scientifiques sur le commerce des produits agricoles |
Nations Unies, OIG, OSC |
A - emboîtement des activités d'analyse, consultations |
Analyse tendancielle des facteurs clés en matière
de gestion des ressources agricoles |
GCRAI, IFI, OSC |
M - appliquer la perspective mondiale à l'analyse
et à l'interprétation des principaux facteurs et appeler
l'attention des partenaires sur les domaines qui nécessitent une
attention accrue |
Analyse tendancielle des facteurs clés en matière
de développement durable |
Nations Unies, IFI, OIG, membres du réseau du CAC
sur le développement rural et la sécurité alimentaire
au plan local |
M - échange d'informations et de données d'expérience,
études conjointes |
XXV. Objectif stratégique E.3
Cap sur la sécurité
alimentaire en suivant l'exécution du Plan d'action du Sommet mondial
de l'alimentation et en faisant rapport à ce sujet, ainsi qu'en
coopérant avec tous les partenaires, y compris la société
civile.
Domaine |
Partenaires potentiels |
Nature de la collaboration |
Suivi de la mise en oeuvre du Plan d'action du Sommet mondial
de l'alimentation, et encouragement de l'échange de données
d'expérience |
Toutes les organisations participant aux divers courants
qui font rapport au Comité de la sécurité alimentaire
mondiale (voir aussi SICIAV sous A.2 et E.1) |
C - maintien de contacts permanents; favoriser la participation
et l'établissement de rapports de toutes les parties concernées |
Assurer le secrétariat du réseau du CAC sur
le développement rural et la sécurité alimentaire
(en étroite coopération avec le FIDA et le PAM) |
Nations Unies (membres du réseau et, au plan national,
membres des groupes thématiques), OSC et représentants des
donateurs |
C - animer les groupes thématiques au plan national
sous l'égide du Coordonnateur résident des Nations Unies |
Renforcement du partenariat pour la mise en oeuvre de diverses
dispositions du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation |
Outre ceux qui ont été cités plus haut,
le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, l'UIP et
d'autres |
M & A - promotion de la contribution de tous les acteurs
à la suite donnée au Sommet mondial de l'alimentation |
|