Table des matières

I. INTRODUCTION

II. MÉTHODOLOGIE

III. PRODUCTION DE THÉ NOIR

IV. EXPORTATIONS DE THÉ NOIR

V. CONSOMMATION DE THÉ NOIR

VI. TENDANCES DU MARCHÉ POUR LE THÉ VERT

VII. CONCLUSIONS

I. INTRODUCTION

1. Lors de sa treizième session à Ottawa (Canada), le Groupe intergouvernemental sur le thé a conclu que des efforts soutenus étaient nécessaires pour favoriser la croissance de la demande de thé et améliorer les perspectives à long terme des prix. Le Groupe a recommandé au Secrétariat de poursuivre son analyse des tendances à long terme des divers marchés, à la fois pour le thé vert et le thé noir.

2. Le présent document a été préparé afin d'aider le Groupe à analyser les perspectives de marché jusqu'en l'an 2010. Un modèle dynamique de séries chronologiques a été élaboré pour étudier l'économie mondiale du thé et fournir des projections sur la production et les échanges. Les délégués sont invités à fournir leurs commentaires sur les résultats des projections, notamment ceux concernant leurs pays et sur les répercussions de ces tendances pour le marché mondial du thé.

II. MÉTHODOLOGIE

3. Les projections relatives à la production et aux échanges présentées dans le présent document sont tirées d'un modèle de séries chronologiques du marché mondial du thé. Ce modèle établit de manière quantitative les relations fondamentales du marché à partir de l'observation de l'évolution des volumes produits et échangés par le passé, des prix, de la croissance démographique et de l'augmentation des revenus. Cette approche est une évolution de la méthodologie utilisée pour fournir des projections lors des précédentes réunions du Groupe intergouvernemental. L'exploitation de données supplémentaires concernant l'orientation du marché de cette nouvelle méthodologie devrait fournir une base plus solide pour les projections et élargir le nombre des scénarios à examiner.

4. Dans les projections du présent document il a été tenté pour la première fois de ventiler les résultats (thé noir et thé vert). Les différences spécifiques en matière de demande et de prix justifient cette distinction mais la rareté des données disponibles pour le thé vert, nuisent à la précision de l'analyse, dans ce secteur.

III. PRODUCTION DE THÉ NOIR

5. La production mondiale de thé noir devrait se monter à 2,4 millions de tonnes d'ici 2010, soit un taux de croissance de 1,2 pour cent par an à partir du niveau de l'an 2000 (2,15 millions de tonnes). Cette croissance tiendrait essentiellement à l'amélioration des rendements. (tableau 1)

6. En Afrique, la plupart des pays producteurs devraient enregistrer une croissance significative de la production, les théiers parvenant à l'âge optimum de production et les compétences des petits producteurs augmentant. Au Kenya, par exemple, on prévoit une augmentation de la production de 2,3 pour cent par an (de 236 300 tonnes en l'an 2000 à 304 000 tonnes en 2010), alors qu'en Tanzanie et en Ouganda on s'attend à des taux de croissance respectifs de 1,7 et 2,7 pour cent.¹

7. En Asie, il semblerait que la plupart des pays producteurs enregistreront une croissance régulière de la production. L'Indonésie devrait parvenir à une croissance annuelle de 1,1 pour cent et passer de 130 600 tonnes en l'an 2000 à 147 000 tonnes en 2010. Au cours de la même période, en Inde, premier producteur mondial de thé noir, la progression devrait être de 2,5 par an (pour atteindre 1,07 million de tonnes), soit près de 44 pour cent de la production mondiale, contre 38 pour cent en l'an 2000. La production de thé au Sri Lanka devrait atteindre 329 000 tonnes d'ici 2010, soit un taux moyen de croissance de 0,7 pour cent par an. En Chine, on prévoit le recul de la production de thé noir à 54 000 tonnes, et une réorientation des cultures en faveur des thés ayant des perspectives de marché plus favorables.

8. Les trois plus gros pays producteurs de thé noir, l'Inde, le Kenya et Sri Lanka devraient représenter 70 pour cent de la production mondiale de thé en 2010, contre 63 pour cent en l'an 2000.

IV. EXPORTATIONS DE THÉ NOIR

9. Les exportations mondiales de thé noir devraient atteindre 1,12 million de tonnes en 2010, soit une augmentation annuelle moyenne de 1,5 pour cent, à partir d'un niveau de 1 million de tonnes de l'an 2000 (tableau 2).

10. Cette croissance aura lieu pour l'essentiel en Afrique, où l'on s'attend à une progression de la production et à une faible consommation. Les exportations en provenance du Kenya devraient augmenter de 2,6 pour cent par an, de 208 200 tonnes en l'an 2000 à 275 000 tonnes en 2010, et représenter 32 pour cent des exportations mondiales. Au cours de la même période, les disponibilités d'exportation du Malawi resteront vraisemblablement au même niveau (38 000 tonnes).

11. En Asie, la plupart des pays exportateurs de thé devraient réduire légèrement leurs activités du fait de l'augmentation des revenus et de la croissance démographique favorable à la consommation intérieure. Ainsi, les exportations de l'Inde et de l'Indonésie devraient respectivement diminuer de 2,4 pour cent pour s'établir à 150 890 tonnes et de 1,1 pour cent pour se fixer à 87 000 tonnes. Par contre, les exportations de Sri Lanka devraient progresser et passer de 281 000 tonnes à 293 400 tonnes, à un taux moyen de croissance de 0,4 pour cent par an.

V. CONSOMMATION DE THÉ NOIR

12. En 2010, les importations mondiales nettes de thé noir, qui sont un indice de la consommation, devraient se monter à 1,17 millions de tonnes, soit une hausse moyenne de 0,8 pour cent par an à partir du niveau de 1,08 millions de tonnes de l'an 2000 (tableau 3). Les importations nettes dans les pays de l'ex- URSS devraient augmenter de 223 600 tonnes à 315 200 tonnes, soit un taux moyen de croissance de 3 pour cent par an. Au Pakistan, on prévoit un accroissement des importations nettes de 2,9 pour cent par an (de 109 400 tonnes à 150 000 tonnes). Aux États-Unis, les importations nettes devraient gagner 1,4 pour cent par an et s'établir à 94 300 tonnes, alors qu'au Japon le taux moyen de croissance annuelle devrait être de 1,8 par an (de 18 000 tonnes à 22 000 tonnes). Au contraire, les importations nettes devraient diminuer de 0,6 pour cent par an au Royaume-Uni, pour s'établir à 125 500 tonnes. Ensemble ces principaux importateurs représenteraient environ 60 pour cent des importations nettes mondiales.

13. Ce modèle ne tient pas compte du niveau des stocks. Ainsi, la différence entre la production et les exportations est considérée comme un indice de la consommation intérieure dans les pays producteurs. En 2010, on prévoit que la quantité de thé noir consommée dans ces pays devrait atteindre 1,32 million de tonnes, soit 54 pour cent de la production mondiale de thé noir, contre 1,14 million de tonnes de l'an 2000. La consommation intérieure de thé noir en Inde devrait augmenter au taux annuel moyen de 3,7 pour cent par an pour s'établir à 919 300 tonnes d'ici 2010, soit 86 pour cent du thé noir produit dans le pays. Au cours de la même période, on s'attend à une progression de la consommation en Indonésie au taux moyen de 5,6 pour cent par an (de 33 100 tonnes à 60 000 tonnes). Au Bangladesh et à Sri Lanka, on escompte une hausse de la consommation intérieure qui devrait progresser respectivement de 2,0 pour cent et de 3,8 pour cent, pour atteindre 45 000 et 36 000 tonnes.

VI. TENDANCES DU MARCHÉ POUR LE THÉ VERT

14. Compte tenu de la rareté des données relatives au thé vert, les projections ne concernent que la production et les exportations. La production mondiale de thé vert devrait passer de 680 700 tonnes en l'an 2000 à 900 000 tonnes en 2010, et connaître donc un taux de croissance moyen de 2,6 pour cent par an (tableau 4). Au cours de la même période, en Chine, on escompte une progression de 2,7 pour cent par an (de 500 000 tonnes à 671 000 tonnes) et ce pays devrait représenter 75 pour cent de la production mondiale de thé vert en 2010, contre 73,5 pour cent en l'an 2000. Au Japon, on s'attend à une croissance de la production au taux moyen de 0,1 pour cent (pour atteindre 90 800 tonnes) alors qu'au Viet Nam elle devrait avancer au taux moyen de 2,5 pour cent (pour s'établir à 50 000 tonnes). En Indonésie, la production devrait connaître une hausse de 2,3 pour cent par an et parvenir à 49 000 tonnes.

15. On prévoit une forte tendance à la hausse pour les exportations de thé vert tout comme pour la production. Les exportations totales devraient augmenter de 6,1 pour cent par an et passer de 186 800 tonnes en l'an 2000 à 254 000 tonnes en 2010. On s'attend à ce que la Chine reste le premier exportateur mondial de thé vert et que ses expéditions atteignent 210 000 tonnes d'ici 2010, soit un taux annuel moyen de croissance de 2,7 pour cent par an. Au cours de la même période, les exportations en provenance d'Indonésie devraient progresser de 3,8 pour cent par an et s'établir à 12 000 tonnes, alors qu'au Viet Nam on prévoit une hausse de 2,5 pour cent par an pour parvenir à 25 000 tonnes. Au Japon l'essentiel de la production nationale devait être consommé dans le pays.

16. Au Maroc, principal importateur mondial de thé vert, les importations devraient passer de 35 200 tonnes en l'an 2000 à 57 100 tonnes en 2010, le taux annuel moyen de croissance étant de 4,5 pour cent.

VII. CONCLUSIONS

17. Les projections laissent prévoir une augmentation des exportations de thé noir à un taux annuel légèrement supérieur à un pour cent au cours des dix prochaines années, soit au même rythme que la production. Cela dit, le marché mondial devrait rester dans l'ensemble équilibré et le niveau des prix devrait se maintenir.

18. Par contre, la consommation de thé vert dépassant la production, la tendance à la hausse se maintiendra à moyen terme.

19. Plusieurs actions peuvent être prises pour accroître la rentabilité de la production de thé noir. Du point de vue de l'offre, la réduction des coûts peut être obtenue en stimulant la productivité, et en renforçant les capacités des petits producteurs. La rationalisation des circuits de commercialisation et l'amélioration des infrastructures peut également aller dans ce sens.

20. Pour ce qui est de la demande, il est possible d'accroître la consommation en adoptant de bonnes méthodes de commercialisation. Compte tenu des variations de la demande d'un pays à l'autre les activités doivent être bien ciblées. Pour être couronnées de succès ces activités nécessitent une connaissance approfondie et une compréhension des marchés, notamment des préférences des consommateurs et des structures du marché. Par ailleurs, les efforts de commercialisation effectués à l'échelle mondiale, comme la promotion générique du thé (utilisation du Label Thé) pourraient avoir des répercussions notables, s'ils sont accompagnés d'une bonne planification et mis en oeuvre de manière appropriée.

21. Il est important que chaque action soit effectuée en tenant compte de la situation globale afin d'améliorer à long terme les perspectives des prix. Une telle stratégie nécessite une connaissance approfondie des marchés. Des échanges de renseignements et de points de vues entre les producteurs et les consommateurs, ainsi qu'entre le secteur public et privé, devraient permettre d'assurer une plus grande transparence du marché.

22. Le Groupe intergouvernemental pourrait donc envisager d'encourager les actions suivantes :

1. continuer à assurer le suivi de l'évolution de la demande et de l'offre sur les principaux marchés ;
2. échanger des informations sur les marchés entre les producteurs et les consommateurs d'un même pays ou de pays différents ;
3. étudier les réglementations en vigueur sur les marchés et évaluer l'incidence des politiques sectorielles au niveau national ;
4. formuler des stratégies sectorielles à l'échelle des pays et à l'échelle mondiale ;
5. coopérer pour la promotion des marchés en utilisant le Label Thé, à l'échelle mondiale ; et
6. avoir recours, le cas échéant, à des activités de commercialisation spécifiques, pour un pays déterminé.

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1 Il pourrait être nécessaire de procéder à certaines révisions à la baisse des taux de croissance de la production pour les pays d'Afrique de l'Est, du fait du risque de pénurie de main d'oeuvre lié à l'épidémie de SIDA.