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Quinze ans de guerre civile ont porté un coup très grave à l'économie du sud Soudan et endommagé une grande partie des infrastructures de cette région. Les activités économiques et agricoles, ainsi que les circuits et schémas d'échanges traditionnels ont été bouleversés. L'agriculture a subi des dégâts matériels dans ses infrastructures, et souffre des déplacements de populations et du bouleversement des réseaux de commercialisation et des mécanismes de livraison des intrants. De fréquents aléas météorologiques ont compromis la production. Tous ces facteurs ont considérablement réduit la productivité et les disponibilités alimentaires mettant en péril la sécurité alimentaire des populations. Selon la mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires de décembre 1997, la production céréalière dans le sud du Soudan (à l'exclusion de la zone de culture mécanisée de Renk) a baissé de 45 pour cent par rapport à celle de 1996. Les Etats de l'Equatoria oriental, des Lacs, de Bahr El Jebel et de Bahr El Ghazal ont été les plus touchés, les récoltes ayant été anéanties un peu partout en raison d'une période prolongée de temps sec. La sécheresse de l'année dernière se répercute également sur l'état du bétail et des pâturages.
Il y a quinze ans, les deux tiers de la population du sud du Soudan vivaient du pastoralisme. Toutefois, la guerre civile prolongée a entraîné des pillages et des vols de bétail incessants. Même dans les zones où des excédents localisés de céréales sont disponibles les bonnes années, le mauvais état des infrastructures et l'insécurité rendent pratiquement impossible le transport de ces excédents vers des zones déficitaires. Le bouleversement de l'activité économique a entraîné beaucoup de chômage, ce qui se traduit par un accès limité aux vivres pour de nombreux chômeurs. Par conséquent, des couches importantes de la population sont désormais dépendantes de l'aide alimentaire et extrêmement vulnérables à la moindre baisse de la production. Quelque 60 à 70 pour cent de la population de l'Equatoria oriental, de Bahr El Ghazal, de la province des Lacs, d'une partie de l'Etat de Jonglei et les zones limitrophes ont actuellement besoin d'une aide alimentaire d'urgence.
Les difficultés de transport de l'aide alimentaire d'urgence imputables à l'insécurité et au mauvais état des routes, ainsi que les restrictions à la distribution depuis début février, ont fait que la population touchée n'a reçu que des quantités limitées d'aide. La situation devrait s'améliorer car le Gouvernement a donné son accord au Secrétaire général de l'ONU début mai en vue d'autoriser des vols supplémentaires pour acheminer les secours dans la plupart des zones du sud. Toutefois, ces vols ont récemment été interrompus par de fortes pluies dans le nord du Kenya, et ces pluies ont aussi emporté des ponts d'importance stratégique pour l'acheminement de l'aide.
Les perspectives des cultures vivrières de la campagne principale de 1998, qui seront récoltées à partir du mois de juillet, dépendent largement des précipitations des deux prochains mois. Toutefois, les premières indications ne sont pas encourageantes. Les semis, qui ont lieu normalement en avril, ont été réduits. De vastes superficies sont restés incultes à cause des déplacements de populations. Selon les dernières images satellite, des pluies tardives, sporadiques et généralement insuffisantes entre la fin mars et la première décade de mai, et des précipitations nettement inférieures à la normale dans le Bahr El Ghazal, Etat le plus touché par la guerre civile, et dans certaines zones de l'Equatoria occidental, ont été enregistrées. De graves pénuries de semences, après la récolte médiocre de l'année dernière, ont également compromis les semis. Les perspectives de récolte cette année sont donc défavorables. Une nouvelle récolte médiocre cette année aurait des conséquences graves pour la sécurité alimentaire de la population, et une famine généralisée pourrait se déclencher si une aide adéquate d'urgence n'est pas mobilisée pour secourir la population touchée.
Les donateurs sont instamment invités à faire de nouvelles offres d'aide alimentaire et à accorder un soutien financier afin d'acheter des semences et des outils pour la prochaine campagne agricole. Un appui pour la distribution de l'aide d'urgence à la population affectée est également nécessaire.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité du Secrétariat de la FAO à partir d’informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser, pour tout complément d’information, à: M. Abdur Rashid, Chef, SMIAR, FAO (Télex 610181 FAO I; Télécopie: 0039-6-5705-4495, Mél: [email protected]). |
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