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ANNEXE 12
(Document de séance 20)

PLAN STRATÉGIQUE QUINQUENNAL EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ SANITAIRE DES ALIMENTS RECOMMANDÉ POUR L'AFRIQUE

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

La sécurité sanitaire des aliments et sa réglementation sont devenues une préoccupation internationale majeure. Les récents incidents de maladies d'origine alimentaire dans la région et en dehors, et la couverture médiatique intense sur les problèmes de sécurité sanitaire des aliments ont engendré une crise de confiance entre les consommateurs, l'industrie alimentaire et les institutions publiques chargées de veiller à la sécurité sanitaire de l'offre alimentaire. Force est de constater qu'aujourd'hui, la vigueur de l'activisme des consommateurs vis à vis de la sécurité de l'alimentation n'est plus une caractéristique uniquement des pays développés, mais aussi de plus en plus, des consommateurs des pays en développement.

Par ailleurs, la mondialisation du marché et les dispositions des accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) relatives à la qualité et à la sécurité sanitaire des produits alimentaires dans le commerce international font craindre de plus en plus aux gouvernements des pays en développement que les normes et les réglementations internationales en matière de sécurité sanitaire des aliments créent des obstacles à l'entrée de leurs produits alimentaires dans les marchés internationaux. Même quand des efforts sont déployés pour les normes internationales (Codex), les pays de la région ont encore des difficultés pour accéder à certains marchés en raison des mesures de sécurité des aliments qui sont draconiennes. D'autre part, les consommateurs et les agences de réglementation des pays développés craignent que la faiblesse des capacités des pays en développement dans ce domaine entraîne un affaiblissement du niveau de protection préconisé par les normes internationales.

Les maladies d'origine alimentaire sont une menace sérieuse pour les populations en Afrique, et sont la cause d'un lourd fardeau de santé publique et de pertes économiques colossales. Selon les estimations de l'OMS quelque 700 000 décès par an en Afrique sont causés par des maladies d'origine alimentaire et par la contamination de l'eau. Ces maladies sont provoquées par un des nombreux agents comme les bactéries, les parasites, les virus, les toxines et les résidus chimiques. Ces incidents ne représentent en fait que la pointe de l'iceberg, puisque plusieurs autres cas ne sont jamais signalés. D'autres régions connaissent des problèmes similaires. L'Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) les poulets contaminés par la dioxine sont des exemples fort connus en Europe. En 2004, une intoxication aigue à l'aflatoxine en Afrique de l'Est causée par la contamination du mais à entraîné la mort de plus de 120 personnes. Les pertes économiques associées à cette intoxication comprennent la mise sur le marché de 166 000 tonnes d'aliments de remplacement dans les régions touchées. Des embargos multiples de produits de la pêche exportés de la région ont causé aux pays Africain des pertes estimées à plusieurs millions de dollars EU - des revenus qui auraient pu contribuer à améliorer le niveau de vie des Africains.

En Afrique, les exemples ci-dessus sont indicateurs de l'absence de systèmes efficaces de sécurité sanitaire des aliments. De nombreux pays n'ont pas mis en place des politiques et des programmes de sécurité sanitaire des aliments capables de faire face aux enjeux actuels. Les systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments sont souvent bâtis autour d'agences multiples avec des mandats qui se chevauchent et avec peu de collaboration entre elles, ce qui entraîne une mauvaise utilisation des ressources due aux chevauchements et aux lacunes dans la prise en compte des questions importantes de sécurité sanitaire des aliments. Les législations alimentaires dans la plupart des pays de la région ne sont souvent pas à jour ou sont incomplètes et ne forment pas la base juridique fondamentale pour le contrôle efficace des aliments. Par ailleurs, les agences en charge de l'application de la loi n'ont pas les moyens nécessaires pour assumer leurs responsabilités dans le contrôle des aliments. Cela comprend l'absence de personnel qualifié ainsi que de moyens techniques d'inspection et de laboratoire. Les parties prenantes, y compris l'industrie alimentaire et les consommateurs, sont souvent absentes de la prise de décision concernant la sécurité sanitaire des aliments et ne jouent pas leur rôle nécessaire dans l'amélioration de la sécurité sanitaire des aliments.

Dans ce contexte, la nécessité d'élaborer un plan d'action en matière de sécurité sanitaire des aliments, adapté à la région Afrique, a été particulièrement soulignée lors de la quinzième session du Comité de coordination du Codex pour l'Afrique tenue à Kampala en Ouganda en novembre 2002. La Conférence Régionale FAO/OMS sur la sécurité sanitaire des aliments (Harare, Zimbabwe, Octobre 2005) a reconnue que cette situation et le besoin développer des systèmes multisectoriels intégré couvrant la chaîne alimentaire entière afin d'assurer la sécurité sanitaire des aliments dans la région.

Le présent Plan Stratégique pour la sécurité sanitaire des aliments en Afrique présente une amorce de solutions africaines pour faire face aux enjeux en matière de sécurité sanitaire des aliments, qui tient compte de l'environnement international dans lequel les pays de la région doivent opérer. La FAO et l'OMS en collaboration avec les pays de la région ont déjà entrepris un certain nombre d'activités en ce sens. Dans ce cadre, un travail d'évaluation des systèmes de gestion de la sécurité des aliments a été mené dans 20 pays de la région (Bureau régional de la FAO pour l'Afrique, novembre 2004) et 28 pays (Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique, octobre 2002). Par ailleurs, à l'occasion de la seizième session du Comité de coordination du Codex pour l'Afrique tenue à Rome en janvier 2005, la FAO et l'OMS ont organisé un atelier sur « les systèmes de contrôle alimentaire efficaces - approches pratiques pour la région d'Afrique », qui a permis de présenter la situation dans les pays de la région et de débattre de plusieurs questions en rapport avec la sécurité sanitaire des aliments. Plusieurs autres activités similaires ont eu lieu.

D'un autre côté, le comité régional de coordination du Codex pour l'Afrique a entamé, au cours de la session précitée, l'examen d'un projet de plan stratégique du Codex pour l'Afrique qui constituera un pilier important pour le renforcement des activités relatives au Codex dans la région. Le plan Stratégique du Codex jouera un rôle complémentaire important au plan stratégique pour la sécurité sanitaire des aliments en Afrique.

La mise en oeuvre de ce plan stratégique ne sera pas possible sans un engagement politique ferme de la part des dirigeants africains au plus haut niveau afin d'assurer la mobilisation des ressources nécessaires, humaines et financières, pour mener à bien les activités proposées.

I. ÉLÉMENTS DU PLAN STRATÉGIQUE

ÉLÉMENT 1 - Les politiques et les programmes de sécurité sanitaire des aliments

1.1 Les gouvernements des pays de la région sont appelés à:

1.1.1 Veiller à ce que le présent document soit soumis à la plus haute autorité décisionnelle de la région, comme l'Union africaine.

1.1.2 Assurer que les décideurs politiques sont sensibilisés à l'importance de la sécurité sanitaire des aliments pour mobiliser la volonté politique nécessaire à la mise en œuvre de ce plan stratégique.

1.1.3 Adopter une politique claire et cohérente en matière de sécurité sanitaire des aliments qui s'inscrit dans une stratégie nationale globale, fondée sur la répartition des responsabilités entre les autorités officielles, les professionnels et les consommateurs et en prenant en considération toute la chaîne alimentaire de la production primaire à la consommation;

1.1.4 Mettre en place les mécanismes nécessaires pour assurer une coordination efficace entre les différents intervenants dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments et faciliter la participation active de toutes les parties prenantes, à savoir les institutions publiques concernées, le secteur privé et les associations de consommateurs, au processus de prise de décisions dans ce domaine.

1.1.5 Concevoir et mettre en œuvre des programmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments, en parfaite harmonie avec le plan stratégique régional, visant à réduire les risques liés à la consommation d'aliments et à renforcer la sécurité sanitaire des aliments d'une manière générale. Ces programmes qui doivent être élaborés sur la base d'une large consultation entre toutes les parties concernées (services officiels et acteurs du secteur alimentaire) devraient être régulièrement évalués et révisés selon un mécanisme de révision périodique, destiné à en surveiller la pertinence et l'efficacité.

1.1.6 Renforcer la capacité des systèmes nationaux de sécurité sanitaires des aliments en leur octroyant les moyens humains et matériels nécessaires à l'exercice de leurs attributions afin qu'ils puissent garantir dans toute la mesure du possible la sécurité sanitaire des aliments.

1.1.7 Accompagner les politiques de décentralisation des pouvoirs, engagées dans de nombreux pays de la région, par un effort de décentralisation effective des capacités techniques et promouvoir la participation des collectivités locales aux programmes de la sécurité sanitaires des aliments, notamment ceux nécessitant des actions de proximité tel que l'assainissement du secteur informel de l'alimentation.

ÉLÉMENT 2 - Les aspects législatifs et institutionnels

2.1 Les gouvernements de la région sont appelés à:

Au plan national:

2.1.1 Mettre en place un cadre juridique unifié et intégré aussi bien en matière de lois que d'organisation, s'appuyant sur la démarche d'analyse des risques comme une approche rationnelle appliquée à toute la chaîne alimentaire pour traiter des questions de sécurité sanitaire des aliments;

2.1.2 Oeuvrer pour l'alignement des règlements, normes et procédures de contrôle appliquées aux produits destinés à l'exportation avec ceux appliqués aux produits destinés à la consommation intérieure (importation et production locale).

Au plan régional (pour les éléments 1 et 2):

2.1.3 Oeuvrer pour l'échange d'expériences en matière d'organisation et de coordination et pour l'harmonisation des législations entre les pays de la région.

ÉLÉMENT 3 - Les normes et les réglementations

3.1 Les gouvernements sont appelés à:

Au plan national:

3.1.1 Promulguer une réglementation sur l'alimentation et le contrôle alimentaire pouvant éventuellement regrouper les dispositions fragmentaires qui régissent ces aspects dans plusieurs pays et qui ne permettent pas d'aborder toujours la problématique de la sécurité sanitaire des aliments avec une vision intégrée et cohérente; cette réglementation devrait garantir la sécurité sanitaire des aliments et la protection des consommateurs contre les falsifications et les tromperies sur les produits.

3.1.2 Mettre à jour et/ou réviser les normes et les règlements nationaux pour les aligner sur les normes internationales et notamment avec les normes du Codex.

Au plan régional:

3.1.3 Oeuvrer pour l'harmonisation des règlements et des normes entre les pays de la région en accordant une attention particulière aux règlements et normes qui concernent les produits pouvant présenter un intérêt pour les échanges régionaux et internationaux.

3.2 En ce qui concerne les éléments 1, 2 et 3, les organisations internationales sont appelées à:

Au plan national:

3.2.1 Apporter, aux autorités des pays de la région, l'appui nécessaire pour les aider au renforcement des capacités des systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments et notamment pour asseoir un cadre juridique, réglementaire et organisationnel adéquat et efficace en matière de sécurité sanitaire des aliments.

Au plan régional:

3.2.2 Aider à l'harmonisation des normes et des réglementations entre les pays de la région et à la création d'un réseau d'échange d'informations et d'expériences entre les systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments.

3.2.3 Apporter l'appui nécessaire à un système régional pour reproduire au niveau des pays de la région les expériences qui ont réussi dans certains pays en matière d'organisation et de promulgation de législations de base notamment celles ayant intégré avec succès la démarche d'analyse des risques.

ÉLÉMENT 4 - Les approches et les techniques d'inspection des aliments

4.1 Les gouvernements de la région sont appelés à:

Au plan national:

4.1.1 Adopter des programmes d'inspection des denrées alimentaires cohérents et efficaces et établir les priorités des actions en s'appuyant sur l'analyse des risques comme méthode fondamentale, avec trois composantes complémentaires: évaluation des risques, gestion des risques et communication des risques.

4.1.2 Développer les services de consultation pour encourager et aider les producteurs à mettre en place des systèmes d'autocontrôle, fondés sur les normes internationales et, privilégier l'audit des systèmes mis en place par les professionnels pour la gestion de la sécurité sanitaire des aliments par rapport au contrôle des produits finis.

4.1.3 Identifier et appliquer des méthodes d'inspection adaptées à l'alimentation vendue sur la voie publique, complétées par les services de consultation aux opérateurs dans ce secteur pour améliorer progressivement les conditions de préparation, de conservation et de présentation des denrées concernées aux consommateurs.

4.1.4 Améliorer le niveau de compétence des inspecteurs par la formation continue et en mettant à leur disposition tous les outils nécessaires à l'inspection alimentaire (guides, manuels, recueils des normes et des réglementations, matériel de dépistage des fraudes et de contrôle préliminaires des denrées sur le terrain).

4.1.5 Veiller à l'utilisation de manière coordonnée et concertée des outils élaborés par les organisations internationales, notamment la FAO et l'OMS, en matière de sécurité sanitaire des aliments et de bonnes pratiques de production, de fabrication, et d'hygiène.

4.2 Les organisations internationales sont appelées à:

4.2.1 Aider les pays de la région à harmoniser leurs méthodes d'inspection et à créer un système d'alerte rapide pour les produits non conformes aux normes sur la sécurité alimentaire des aliments.

4.2.2 Aider à l'élaboration d'un programme uniforme d'inspection des importations et exportations de denrées alimentaires dans toute la région et à la mise en place de procédures de reconnaissance mutuelle des systèmes d'inspection et de certification entre les pays.

4.2.3 Organiser, aux niveaux des régions/sous-régions, des sessions de formation et de perfectionnement au profit des inspecteurs, sur les principes de gestion des risques et sur les méthodes de contrôle et d'inspection des denrées alimentaires et faciliter l'accès des pays aux documents publiés sur ces sujets.

ÉLÉMENT 5 - Les laboratoires d'analyse et d'évaluation de la sécurité sanitaire des aliments

5.1 Les gouvernements de la région sont appelés à:

Au plan national:

5.1.1 Renforcer la capacité des laboratoires officiels en les dotant des moyens humains et matériels adéquats et en oeuvrant pour leur accréditation selon les normes internationalement reconnues.

5.1.2 Encourager la création par le secteur privé de laboratoires pour répondre aux besoins des secteurs public et privé et veiller à ce qu'ils soient agréés selon des critères préétablis en conformité avec les normes internationales.

5.1.3 Créer un réseau de laboratoires nationaux pour l'échange d'informations et d'expertises et la création de pôles de compétences.

5.1.4 Créer/renforcer les structures nationales pour l'accréditation des laboratoires, et œuvrer pour qu'elles soient reconnues au niveau régional et international.

5.1.5 Promouvoir la création et l'application de méthodes de détection rapide, en particulier pour la recherche de la contamination d'échantillons par les mycotoxines.

Au plan régional:

5.1.6 Oeuvrer pour la création d'un réseau de laboratoires de référence en Afrique et en faire des centres d'expertises dans des disciplines complémentaires et formaliser l'échange entre ces laboratoires, d'informations, de stagiaires et de demandes d'analyses.

5.2 Les organisations internationales sont appelées à:

Au plan national:

5.2.1 Faciliter l'importation des produits chimiques de laboratoire qui sont à présent soumis à des restrictions dans le commerce international et qui sont nécessaires pour les analyses des aliments.

5.2.2 Aider les pays dans leurs efforts de renforcement des capacités des laboratoires et de formation du personnel d'analyse.

Au plan régional:

5.2.3 Apporter une assistance à la région pour la mise en place d'un réseau de laboratoires et la création de pôle d'expertises dans des disciplines complémentaires.

5.2.4 Organiser des sessions de formation communes pour le personnel d'analyse selon les besoins identifiés.

ÉLÉMENT 6 - La surveillance des maladies d'origine alimentaire et de la sécurité des aliments sur le marché

6.1 Les gouvernements de la région sont appelés à:

Au plan national:

6.1.1 Organiser et mettre en oeuvre des programmes de surveillance de la contamination des aliments aux niveaux national et local pour prévenir les problèmes éventuels, et aider dans la mise en place de politiques et programmes ciblés.

6.1.2 Renforcer et le cas échéant établir un système d'alerte et de référence pour la surveillance des maladies d'origine alimentaire qui doit avoir pour objectif de mesurer l'impact de ces maladies, suivre les tendances et les formes prises par les maladies endémiques, détecter les foyers de maladies et en examiner les causes et aider à définir les priorités dans ce domaine ; ce travail doit servir à améliorer continuellement la qualité et la sécurité sanitaire des aliments.

6.1.3 Encourager toutes les parties prenantes à la sécurité sanitaire des aliments à communiquer et à partager de manière transparente les données dont elles peuvent disposer sur les maladies d'origine alimentaire et leur impact en vue de renforcer les mécanismes de signalisation et de surveillance.

Au plan régional:

6.1.4 Oeuvrer pour des partenariats régionaux et internationaux étroits qui renforcent les actions menées au niveau national en faveur de la prévention et de la lutte contre les maladies d'origine alimentaire.

6.2 Les organisations internationales sont appelées à:

Au plan national:

6.2.1 Appuyer les pays de la région dans leurs efforts de renforcement des systèmes de surveillance des maladies d'origine alimentaire dans le cadre de programmes de renforcement des capacités comme le programme «OMS Global Salmonella Surveillance Programme» de surveillance des salmonelloses et autres infections d'origine alimentaire; et aider à la formation du personnel concerné notamment pour une meilleure utilisation des services offerts par les systèmes mondiaux d'alerte et de riposte aux poussées épidémiques.

Au plan régional:

6.2.2 Aider à la création d'un réseau régional d'échange d'informations et d'alerte sur les maladies d'origine alimentaire et au raccordement de ce réseau avec les réseaux mondiaux opérant dans ce domaine tels que GOARN, INFOSAN, etc.

ÉLÉMENT 7 - La participation au Codex

7.1 Les gouvernements sont appelés à:

Au plan national:

7.1.1 Mettre en œuvre, de manière coordonnée avec les autres pays de la région et selon les modalités définies, le plan stratégique du Codex pour l'Afrique lorsqu'il sera adopté. A ce titre, les gouvernements sont appelés à renforcer leur participation aux activités du codex afin que les normes, directives et recommandations émanant du Codex tiennent dûment compte de la situation qui prévaut dans les paysde la région. À cet égard, les pays doivent:

Au plan régional:

7.1.2 Oeuvrer pour une participation plus efficace des pays de la région aux travaux du Codex à travers un travail dynamique et soutenu au sein du comité de coordination du Codex pour l'Afrique. Les pays doivent dans toute la mesure du possible œuvrer pour la définition de positions communes solidement construites et argumentées.

7.2 Les organisations internationales sont appelées à:

Au plan national:

7.2.1 Apporter l'appui nécessaire aux pays pour créer et/ou renforcer les comités nationaux et les points de contact avec le Codex.

Au plan régional:

7.2.2 Apporter le soutien nécessaire au Comité de coordination du Codex pour l'Afrique pour la mise en œuvre de son plan stratégique.

7.2.3 Organiser des rencontres périodiques pour débattre de thèmes de préoccupation régionale intéressant le Codex et la sécurité sanitaire des aliments dans la région.

ÉLÉMENT 8 - La communication et l'implication des partenaires (professionnels et consommateurs)

8.1 Les gouvernements sont appelés à:

Au plan national:

8.1.1 Créer un cadre de coordination et de concertation permanent en matière de sécurité sanitaire des aliments, ouvert à la participation des professionnels et des consommateurs et mettre en place des mécanismes d'échange des informations et des avis dynamiques.

8.1.2 Encourager et inciter les professionnels à s'engager dans une démarche d'autocontrôle et les impliquer dans toutes les questions de sécurité sanitaire des aliments: participation aux réunions du Codex, participation aux sessions de formation organisées à ce sujet.

8.1.3 Apporter l'appui nécessaire aux organisations nationales de consommateurs pour qu'elles puissent accéder à l'information relative aux programmes de sécurité sanitaire des aliments et renforcer leur rôle dans la mise en oeuvre de ces programmes.

8.1.4 Développer un partenariat dynamique avec les medias, publics et privés, pour la diffusion de l'information sur la sécurité sanitaire des aliments, avec la participation active de toutes les parties prenantes intéressées (consommateurs, industriels et autorités gouvernementales).

Au plan régional:

8.1.5 Encourager les échanges entre les professionnels et les consommateurs des pays de la région.

8.2 Les organisations internationales sont appelées à:

Au plan national:

8.2.1 Aider les pays à promouvoir auprès des professionnels les démarches et méthodes d'autocontrôle tels que le HACCP et diffuser ou le cas échéant élaborer des guides adaptés notamment pour les secteurs traditionnel et informel.

Au plan régional:

8.2.2 Organiser des ateliers et des formations communes pour diffuser l'information sur les méthodes de gestion de la sécurité sanitaire des aliments au niveau de la production et de la distribution des aliments et diffuser les documents utiles élaborés à l'initiative des organisations internationales.

ÉLÉMENT 9 - La coopération aux niveaux national, régional et international

9.1 Les gouvernements de la région sont appelés à:

Au plan national:

9.1.1 Prendre conscience de la nature multidisciplinaire des activités relatives à la sécurité sanitaire des aliments et par voie de conséquence de la nécessité de renforcer la coopération entre toutes les parties concernées au niveau national. Cette coopération doit revêtir plusieurs formes : une coopération avec les experts dans plusieurs disciplines (nutrition, toxicologie, microbiologie, chimie, sciences juridiques, santé publique…etc. ); une coopération secteur public- secteur privé avec tous les acteurs des industries et des secteurs de la distribution et de la restauration intéressés par la sécurité des aliments; une coopération verticale que le gouvernement doit établir avec les autorités locales, municipales voire régionales.

Au plan régional:

9.1.2 Renforcer la coopération régionale, sous régionale et internationale en raison de la libéralisation du commerce et du caractère transfrontalier des problèmes de sécurité sanitaire des aliments. Cette coopération peut se concrétiser par la mise en place de programmes et de conventions de coopération dans divers domaines tels que l'inspection des aliments, les laboratoires, les activités du Codex, l'harmonisation des législations et des normes, la certification à l'importation et à l'exportation, la surveillance des maladies d'origine alimentaire.

9.2 Les organisations internationales sont appelées à:

9.2.1 Renforcer l'assistance apportée aux pays africains dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments, en basant les programmes sur une meilleure évaluation des besoins des pays et de la région et un meilleur ciblage des questions à traiter et en veillant en particulier à:

II. MISE EN OEUVRE ET SUIVI DU PLAN STRATEGIQUE:

Les pays de la région et les organisations internationales, en particulier la FAO et l'OMS, avec l'appui financier des donateurs et des institutions financières, sont invités à collaborer de manière efficace pour la mise en œuvre du présent plan stratégique sur la sécurité sanitaire des aliments dans la région Afrique. À ce titre, ils sont appelés à fournir les moyens budgétaires nécessaires à la réalisation des actions suivantes, destinées à renforcer la capacité des pays pour assurer un suivi régulier de la mise en œuvre du plan en question:

1. La Conférence est convenue que son bureau, composé des trois co-présidents et du rapporteur de la Conférence, et des présidents et rapporteurs des deux groupes de travail constituerait le comité de suivi qui veillera au suivi de la mise en œuvre du plan stratégique. Les représentants de la FAO et de l'OMS seront membres de ce comité. Le comité placera sur le site Internet de la Conférence (www.foodsafetyforum.org/african/index.asp) des rapports de situation sur la mise en oeuvre du plan stratégique, afin de recevoir des informations de la part d'autres pays de la région et elle organisera aussi souvent que possible des réunions virtuelles et classiques, notamment à l'occasion des réunions régionales et internationales sur la sécurité sanitaire des aliments (par exemple Codex).

2 La FAO et l'OMS sont invitées à:

2.1 Entreprendre une étude de diagnostic de la situation de la sécurité sanitaire des aliments au niveau de la région afin de déterminer les besoins de mise à niveau les plus urgents et les domaines prioritaires et permettre ainsi aux pays de la région de mieux se préparer à la mise en œuvre du plan stratégique.

2.2 Organiser dans les meilleurs délais possibles un séminaire afin d'établir les priorités du plan stratégique et identifier les sources de financement possibles pour les réaliser.

2.3 Prévoir l'organisation, en marge des sessions ordinaires du comité de coordination du Codex pour l'Afrique, de réunions pour évaluer le degré de réalisation du plan stratégique, débattre des difficultés rencontrées, chercher les solutions appropriées pour les lever et établir les priorités futures.

2.4 Renforcer et améliorer la coordination entre les organismes des Nations Unies, les donateurs et les autres sources d'assistance, de l'aide au renforcement des capacités des systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments des pays de la région.

2.5 Développer des programmes de formation sur l'autocontrôle dans les entreprises de l'agroalimentaire et les systèmes de gestion de la qualité, destinés aux acteurs du secteur privé.

2.6 Oeuvrer avec l'appui des donateurs et des autres organismes de financement pour la création au niveau de la région Afrique:

2.6.1 De centres de formation sous-régionaux des inspecteurs du contrôle alimentaire et du personnel des laboratoires. Le nombre de centres dépendra des ressources disponibles;

2.6.2 D'un centre de veille sanitaire pour la surveillance des maladies d'origine alimentaire et la coordination des actions et des programmes déployés dans ce domaine aussi bien à l'initiative des pays de la région que par le biais de projets financés dans le cadre bilatéral ou multilatéral.


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