APRC/00/3


 

VINGT-CINQUI�ME CONF�RENCE R�GIONALE DE LA FAO POUR L'ASIE ET LE PACIFIQUE

Yokohama, Japon, 28 ao�t-1er septembre 2000

L'INS�CURIT� ALIMENTAIRE ET LA VULN�RABILIT� EN ASIE ET DANS LE PACIFIQUE : SUIVI DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION

Table des mati�res



 

I. INTRODUCTION

1. La FAO a convoqu� le Sommet mondial de l'alimentation au niveau des chefs d'�tat et de gouvernement � Rome du 13 au 17 novembre 1996. Son objectif �tait de renforcer les engagements politiques pris � l'�chelle mondiale pour parvenir � la s�curit� alimentaire durable pour tous. � cette occasion, 186 d�l�gations ont adopt� la D�claration de Rome sur la s�curit� alimentaire mondiale et le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Ces initiatives ayant �t� ult�rieurement ent�rin�es par l'Assembl�e g�n�rale des Nations Unies, la communaut� internationale, pour aider les pays � mettre en œuvre des plans d'action nationaux visant � r�duire de moiti� le nombre de personnes sous-aliment�es dans le monde d'ici 2015, a mis en place les dispositions et les m�canismes institutionnels n�cessaires, notamment: le syst�me de pr�sentation de rapports Pays-FAO-ECOSOC; le R�seau sur le d�veloppement rural et la s�curit� alimentaire du Comit� administratif de coordination de l'ONU; le protocole d'accord entre la FAO et le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme; les protocoles d'accord entre la FAO et des banques internationales et r�gionales, ainsi que d'autres organismes de financement; les dispositions prises en vue de la participation des organisations non gouvernementales (ONG) et du secteur priv�; et le Plan de coop�ration Sud-Sud.

2. � la FAO, le Programme de travail et budget 1998-1999 mettait fortement l'accent sur le suivi du Sommet mondial de l'alimentation, ce qui est �galement le cas pour 2000-2001. Plusieurs initiatives de grande port�e ont �t� prises pour soutenir les efforts entrepris par les pays pour mobiliser la population, obtenir des ressources et effectuer des transferts de technologie, notamment les suivantes: la cr�ation du Groupe de travail interinstitutions charg� des Syst�mes d'information et de cartographie sur l'ins�curit� alimentaire et la vuln�rabilit� (SICIAV), l'expansion du Programme sp�cial pour la s�curit� alimentaire (PSSA), l'�laboration de strat�gies nationales d'investissement, la campagne TeleFood, l'aide pour les n�gociations commerciales multilat�rales et le renforcement des secours en cas de catastrophe. La FAO a aussi renforc� r�cemment sa coop�ration avec diff�rents groupes de pays de l'Asie et du Pacifique en pr�parant des strat�gies et programmes r�gionaux pour le d�veloppement agricole et la s�curit� alimentaire. Voir Annexe 1, Rapport sur les strat�gies pour le d�veloppement agricole et la s�curit� alimentaire: R�gion de l'Asie et du Pacifique.

3. Des rapports ont �t� pr�sent�s au sujet de ces d�veloppements lors de la vingt-quatri�me Conf�rence r�gionale de la FAO � Yangon en avril 1998. Depuis lors, la situation de la s�curit� alimentaire et ses perspectives ont beaucoup chang�. Les diff�rentes mesures prises pour r�aliser le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation ont �galement d�j� donn� certains r�sultats. Le pr�sent document i) �value la situation de l'ins�curit� alimentaire et de la vuln�rabilit� dans la r�gion; ii) examine les probl�mes et les enjeux; iii) fait le point sur le suivi du Sommet mondial de l'alimentation, iv) met en relief les mesures collectives de lutte contre la faim et la malnutrition et v) indique quelles mesures il est essentiel de prendre.

4. La vingt-cinqui�me session du Comit� de la s�curit� alimentaire mondiale (CSA) a d�cid� de concentrer l'examen du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation sur les engagements en faveur des personnes victimes de l'ins�curit� alimentaire, lors de sa prochaine session en septembre 2000. En cons�quence, la discussion portera principalement sur les contextes favorables, l'�limination de la pauvret�, la pr�vention des catastrophes ainsi que les mesures de secours et de rel�vement en cas de catastrophe, et les mesures collectives visant � assurer la s�curit� alimentaire et l'�quilibre nutritionnel, c'est-�-dire ce qui correspond aux engagements 1, 2 et 5, et � certaines parties de l'engagement 7.

II. LES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES

5. Par l'entremise de son Syst�me mondial d'information et d'alerte rapide, la FAO a entrepris, de concert avec le Programme alimentaire mondial (PAM), plusieurs missions cl�s dans la r�gion Asie au cours de ces derni�res ann�es, surtout en R�publique populaire d�mocratique de Cor�e, en Indon�sie, au Timor oriental, au Bangladesh, au Cambodge et au Laos. Les �valuations ainsi �tablies ont fortement contribu� � sensibiliser la communaut� internationale aux probl�mes qui commen�aient � se manifester en mati�re d'approvisionnements alimentaires et � la mobilisation d'une aide alimentaire � grande �chelle. La valeur des op�rations d'urgence approuv�es conjointement par le Directeur g�n�ral de la FAO et le Directeur ex�cutif du PAM pour la seule R�publique populaire d�mocratique de Cor�e est proche de 1 milliard de dollars E.-U. Le syst�me d'alerte rapide de l'Organisation a �galement �t� invit� � plusieurs reprises � pr�senter des m�moires pertinents et � accorder des interviews au sujet des probl�mes d'approvisionnements alimentaires en Asie � la presse internationale, ainsi qu'� des gouvernements et des institutions internationales de la r�gion ou ext�rieures � celle-ci.

6. Du point de vue �conomique, la r�gion a poursuivi son redressement apr�s les deux calamit�s qui l'ont frapp�e en 1997, le ph�nom�ne climatique El Ni�o et la crise financi�re qui a touch� certaines parties de l'Asie de l'Est et du Sud-Est. Au cours de l'exercice � l'�tude, un net revirement s'est produit durant le troisi�me trimestre de 1998. Sous l'impulsion des mesures massives de renflouement du FMI et des mesures fiscales et mon�taires radicales mises en œuvre, les taux de change se sont stabilis�s, les taux d'int�r�t ont baiss�, et les prix sont, dans l'ensemble, devenus plus fermes. Gr�ce � cela, dans les cinq pays touch�s par la crise, le PIB s'est accru de 6,4 pour cent en 1999, alors qu'il avait baiss� de 7,7 pour cent en 1998. Dans d'autres pays en d�veloppement, le PIB a continu� de cro�tre, mais dans de moindres proportions. La Banque asiatique de d�veloppement a signal� que la croissance du PIB avait �t�, pour l'ensemble des pays en d�veloppement de l'Asie, de 2,3 pour cent en 1998 et 6,2 pour cent en 1999, ce dernier chiffre devant �galement �tre atteint en 2000. La longue p�riode de r�cession connue par le Japon est peut-�tre �galement en train de prendre fin, ce qui contribuerait au redressement �conomique de la r�gion. D'apr�s les id�es exprim�es, si les r�formes financi�res et les programmes de restructuration �conomique actuellement mis en œuvre dans les pays en d�veloppement �taient couronn�s de succ�s, la r�gion pourrait bient�t retrouver des taux de croissance du PIB �lev�s, qui auraient plus de chances qu'auparavant de se maintenir durablement. En bref, la situation macro�conomique s'est nettement am�lior�e depuis la derni�re session, et les perspectives sont beaucoup plus prometteuses.

7. La production agricole a connu un fl�chissement d� au ph�nom�ne El Ni�o et � une s�rie de graves catastrophes naturelles survenues en 1998-1999. Le taux de croissance de l'agriculture est tomb� � son niveau le plus bas en dix ans (2,6 pour cent) en 1997, soit beaucoup moins que le chiffre annuel habituel de 4,0 pour cent ou plus atteint r�guli�rement au cours des ann�es pr�c�dentes. La production agricole brute s'est lentement redress�e en 1998. La production des denr�es de base - principalement les c�r�ales - a toutefois regagn� rapidement le terrain perdu. La production totale de c�r�ales dans les pays en d�veloppement de l'Asie et du Pacifique avait diminu� de 1,1 pour cent en 1997/98. Elle a augment� de 3,5 pour cent en 1998/99, mais une l�g�re baisse est pr�vue en 1999/00. Les autres indicateurs relatifs � la s�curit� alimentaire dans la r�gion tels que les stocks de c�r�ales, l'utilisation alimentaire de celles-ci, les prix et le volume des �changes commerciaux semblent �galement r�v�ler une am�lioration de la situation alimentaire globale.

8. Les stocks totaux de c�r�ales des pays en d�veloppement de la r�gion Asie et Pacifique, qui avaient baiss� de 4 pour cent et atteint ainsi le deuxi�me niveau le plus faible de la d�cennie (119 millions de tonnes) en 1997/98, se sont nettement redress�s et se montaient � 128 millions de tonnes � la cl�ture de la campagne 1998/99. Ils devaient augmenter l�g�rement et atteindre 129 millions de tonnes durant la campagne agricole 1999/00.

9. Les prix internationaux des c�r�ales ont fortement diminu� pendant cet exercice. Le riz (Tha� 100 pour cent 2qualit� f.o.b. Bangkok) se vendait par exemple 316 dollars E.-U. la tonne en 1997 et 315 dollars E.-U. la tonne en 1998. Les prix sont toutefois tomb�s � 253 dollars E.-U. la tonne en 1999, soit largement au-dessous du chiffre moyen de 302 dollars E.-U. des 10 ann�es pr�c�dentes. De m�me, l'�volution du prix du bl� (bl� dur no 1 des �tats-Unis f.o.b. Golfe) a � peine atteint 97 dollars E.-U. la tonne en octobre 1999, alors qu'il �tait de 127 dollars E.-U. la tonne l'ann�e pr�c�dente et que le prix moyen sur 10 ans �tait de 149 dollars E.-U. la tonne. Le prix du ma�s (ma�s jaune n2 des �tats-Unis f.o.b. Golfe) en a fait autant, tombant � 88 dollars E.-U. la tonne en octobre 1999, contre 95 dollars E.-U. l'ann�e pr�c�dente et une moyenne sur 10 ans de 113 dollars E.-U. Les consommateurs ont plus ou moins b�n�fici� de ces prix plus bas selon les pays. Les pr�l�vements existants ont emp�ch� les march�s int�rieurs de b�n�ficier pleinement des tendances internationales. L'�volution des prix mondiaux des c�r�ales a toutefois �t� favorable aux groupes vuln�rables et a au moins permis aux gouvernements d'accro�tre les importations en utilisant les devises dont ils disposaient apr�s la crise �conomique.

10. Les importations totales de c�r�ales dans les pays en d�veloppement de la r�gion, qui avaient connu une tendance � la baisse depuis 1995/96, devraient augmenter et atteindre 52 millions de tonnes en 1999/00 (juillet/juin). Le bl� a repr�sent� environ la moiti� des importations de c�r�ales. Les capacit�s d'importation et les approvisionnements disponibles ne semblent pas susciter de pr�occupations malgr� le ralentissement de l'�conomie dans l'ensemble de la r�gion et les contraintes financi�res propres � chaque pays.

11. De ce fait, la consommation alimentaire de c�r�ales par habitant est rest�e stable en 1998-1999 dans l'ensemble des pays en d�veloppement de la r�gion. Elle �tait de 183,3 kg en 1997/98 et 184,7 kg l'ann�e suivante et devrait se monter � 184,5 kg en 1999/00. Au cours de cette d�cennie, ce chiffre a fluctu� � l'int�rieur d'une �troite fourchette de 181,4-184,3 kg, et le taux de croissance a �t� de 0,07 pour cent.

III. �TAT DE L'INS�CURIT� ALIMENTAIRE

12. Ces chiffres concernant l'ensemble de la r�gion dissimulent toutefois de grandes diff�rences entre les r�sultats obtenus dans les diff�rents pays. En 1998/99, le ph�nom�ne La Ni�a et une s�rie d'anomalies climatiques reli�es ou non � celui-ci ont pris la rel�ve de El Ni�o, qui s'�tait manifest� l'ann�e pr�c�dente. Entre autres catastrophes naturelles, il y a eu des inondations au Bangladesh, en Chine et dans la R�publique de Cor�e, et des s�cheresses en Indon�sie, au Cambodge, dans les Philippines, au Viet Nam et au Laos en 1998. Ensuite, en 1999, de fortes s�cheresses ont frapp� l'Afghanistan et l'Iran, un cyclone a ravag� le nord-est de l'Inde et des inondations se sont produites dans de vastes r�gions du Bangladesh, du N�pal, du Viet Nam (� deux reprises) et du Cambodge. La R�publique populaire d�mocratique de Cor�e a �galement continu� � souffrir des r�percussions des inondations et des s�cheresses des ann�es pr�c�dentes. Ces catastrophes naturelles ont occasionn� des d�g�ts aux cultures, entra�n� la d�t�rioration des stocks, perturb� la commercialisation et occasionn� des pertes d'emplois et de revenus qui se sont ajout�es aux pertes de vies humaines et aux destructions de biens.

13. L'ins�curit� alimentaire due aux catastrophes naturelles a encore �t� renforc�e par les calamit�s d'origine humaine pendant l'exercice 1998-1999. Les affrontements civils se sont poursuivis dans certaines parties de l'Asie, et d'autres r�gions ont connu de nouveaux troubles et des conflits frontaliers.

14. En outre, dans certains pays, la crise financi�re qui avait commenc� en 1997 a entra�n� des fuites massives de capitaux, une chute brutale des taux de change, des faillites, de graves difficult�s dans le secteur bancaire, des r�ductions de l'activit� des entreprises et une g�n�ralisation du ch�mage et du sous-emploi. Quatre des cinq �conomies frapp�es directement semblaient devoir se redresser rapidement apr�s avoir touch� le fond fin 1998, mais les r�percussions de la crise ont continu� de se faire sentir, et le retour � une croissance �conomique acc�l�r�e se faisait encore attendre. D'autres �conomies en d�veloppement de la r�gion ont �galement souffert de la perte de confiance des investisseurs et de la vive concurrence concernant les taux de change. C'est ainsi que les investissements �trangers directs ont atteint seulement 85 milliards de dollars E.-U. en 1998, soit une chute de 11 pour cent. Certaines des �conomies ont subi de fortes pertes, si bien que les taux de croissance du PIB ont �t� n�gatifs ou en stagnation en 1998 et, bien que redevenus positifs, sont rest�s m�diocres en 1999.

15. En ce qui concerne le secteur de l'alimentation, les pays les plus durement touch�s en 1997/98 et 1998/99 ont connu un fl�chissement de la production c�r�ali�re ou de l'utilisation alimentaire des c�r�ales aux niveaux national ou local. Ces ins�curit�s alimentaires transitoires ont entra�n� des p�nuries alimentaires, pouvant aller, dans certains cas extr�mes, jusqu'� la famine, mais elles ont g�n�ralement fortement aggrav� la sous-alimentation chronique. L'avis g�n�ral �tait toutefois qu'� de rares exceptions pr�s, les crises naturelles ou imputables aux activit�s humaines qui ont frapp� l'Asie de l'Est et du Sud-Est n'ont pas aggrav� l'ins�curit� alimentaire chronique autant qu'on l'avait craint.

16. Des enseignements ont pu �tre tir�s d'une situation particuli�re: les enqu�tes et les estimations ont fait ressortir que la production de riz avait baiss� et que les m�nages avaient r�duit leurs d�penses et leur consommation de prot�ines et d'aliments riches en micronutriments. Le taux de sous-alimentation a doubl�, passant de 6,0 pour cent de la population en 1995/97 � 12,0 pour cent en 1999, et le nombre d'enfants �maci�s et de m�res an�miques a nettement augment�. �tant donn� les pertes d'emplois et de revenus, la d�s�pargne et les fuites de capitaux qui ont continu� pendant une bonne partie de 1999, et les troubles civils, l'ins�curit� alimentaire chronique s'accro�tra � court terme. Le redressement prendra un certain temps, � en juger par l'�volution pr�vue du taux de croissance du PIB, qui devrait �tre de 2,0 et 4,0 pour cent respectivement en 1998 et 1999 apr�s une contraction de 13,2 pour cent en 1997.

17. Malgr� la raret� des donn�es � jour, il a paru utile de r��valuer la situation de l'ins�curit� alimentaire chronique en se basant sur les renseignements obtenus depuis la derni�re session. Les nouvelles estimations relatives � 1995/97 indiquent que le taux de sous-alimentation �tait tomb� � 17 pour cent dans les pays en d�veloppement de la r�gion, alors que le Sommet mondial de l'alimentation avait cit� le chiffre de 21 pour cent pour 1990/92. Le pourcentage a donc diminu�, mais le nombre absolu de personnes sous-aliment�es a augment�, passant � 525,5 millions contre 512,0 millions cinq ans plus t�t. La situation variait d'un pays � l'autre, quelques-uns r�alisant de modestes progr�s, et d'autres obtenant m�me de bons r�sultats. Dans certains autres, aucun progr�s n'a �t� r�alis� ou l'am�lioration a �t� marginale et, ailleurs encore, le taux de sous-alimentation de la population a augment� pendant ces cinq ann�es. En r�sum�, les nouvelles estimations ont montr�, qu'� l'�poque du Sommet mondial de l'alimentation en 1996, les deux tiers des 792 millions de personnes sous-aliment�es vivant dans des pays en d�veloppement se trouvaient dans la r�gion de l'Asie et du Pacifique. Pour que ce nombre puisse �tre r�duit de moiti� d'ici 2015, il faudra qu'il diminue en moyenne de 13 millions par an pendant 20 ans � compter de 1996. C'est assur�ment une t�che tr�s difficile, puisque huit des 18 pays ne sont pas parvenus � r�duire suffisamment la sous-alimentation entre 1980 et 1996 pour atteindre l'objectif fix� par le Sommet mondial de l'alimentation.

18. Le statut nutritionnel de la r�gion a �t� �valu� en compilant r�cemment les r�sultats d'enqu�tes anthropom�triques portant sur la p�riode 1987-98. En Asie du Sud, pr�s de la moiti� des enfants de moins de cinq ans pr�sentaient des retards de croissance et une insuffisance pond�rale, et un sur six �tait �maci�. Les chiffres correspondants �taient de 35 pour cent, 22 pour cent et 7 pour cent dans l'Asie de l'Est et du Sud-Est, et de 18, 10 et 3 pour cent dans l'Am�rique latine et les Cara�bes, la r�gion en d�veloppement o� ils sont les plus faibles. Environ 70 pour cent de tous les enfants du monde souffrant de retard de croissance, d'insuffisance pond�rale et d'�maciation se trouvaient dans la r�gion de l'Asie et du Pacifique. L'Asie du Sud regroupait � elle seule pr�s de la moiti� de ceux qui avaient une insuffisance pond�rale ou un retard de croissance. Ces statistiques impressionnantes soulignent l'ampleur et la gravit� du probl�me que pose l'ins�curit� alimentaire. Les difficult�s caus�es par la d�nutrition, la malnutrition et les mauvaises conditions de sant� et d'assainissement s'ajoutent aux effets de la sous-alimentation.

IV. VULN�RABILIT�

19. Les engagements du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation appelaient � la cr�ation du Syst�me d'information et de cartographie sur l'ins�curit� alimentaire et la vuln�rabilit� (SICIAV). Il s'agissait de pouvoir fournir, de fa�on exacte, rapide et compl�te, des renseignements indiquant notamment qui sont les personnes vuln�rables et o� elles se trouvent au moyen de syst�mes nationaux de cartographie reli�s entre eux. Au cours des trois derni�res ann�es, le Groupe de travail interinstitutions a �t� mis sur pied, un r�seau de centres de coordination a �t� constitu�, des lignes directrices ont �t� formul�es pour les SICIAV nationaux, et les questions conceptuelles et m�thodologiques ont �t� �tudi�es. Entre-temps, un projet r�gional d'�laboration d'une base de donn�es SICIAV pour l'Asie a commenc� � fonctionner. De nombreux pays en d�veloppement ont aussi cr�� des comit�s nationaux pour entreprendre la r�alisation d'un SICIAV. Des r�sultats pr�liminaires des travaux r�alis�s jusqu'� pr�sent sont pr�sent�s ci-dessous.

20. Dans la r�gion, les groupes vuln�rables �taient de nature diverse. Ils incluaient tous les types de personnes vuln�rables identifi�s dans le cadre des travaux relatifs au SICIAV � la mi-1999. La base de donn�es correspondante rassemble 39 groupes vuln�rables diff�rents dans six vastes cat�gories: i) les victimes de conflits; ii) les travailleurs migrants et leurs familles; iii) les populations marginales des zones urbaines; iv) les personnes appartenant � des groupes sociaux � risque, v) une partie ou la totalit� des membres des familles � faible revenu vivant dans des syst�mes vuln�rables; et vi) les personnes d�pendantes vivant seules ou dans des familles � faible revenu comportant de nombreux membres. On peut trouver des d�tails � ce sujet dans la publication de la FAO L'�tat de l'ins�curit� alimentaire dans le monde, 1999. Parmi les groupes vuln�rables appartenant � ces diff�rentes cat�gories, on peut citer les r�fugi�s, les travailleurs migrants, les ch�meurs, les habitants des bidonvilles, les mendiants, les minorit�s ethniques d�munies, les paysans sans terres ou pratiquant une agriculture de subsistance, les p�cheurs et les habitants des zones foresti�res, ainsi que les personnes �g�es, handicap�es ou malades. Il ne fait aucun doute que les d�finitions seront am�lior�es et qu'on identifiera de nouveaux groupes vuln�rables au fur et � mesure que le SICIAV permettra d'approfondir l'analyse empirique de la vuln�rabilit�.

21. Les causes de la vuln�rabilit� �taient �galement complexes. Il est important de noter qu'elle se manifestait plus particuli�rement � certains endroits ou dans certains groupes et qu'elle d�coulait de facteurs multiples plut�t qu'individuels. C'�tait souvent la combinaison particuli�re de plusieurs facteurs causatifs fondamentaux communs � l'int�rieur d'une r�gion qui d�terminait le profil de risque d'un groupe donn� � un certain endroit. La situation �tait toujours dynamique et �voluait en m�me temps que chacun des facteurs socio�conomiques ou environnementaux. Pour acc�l�rer la r�duction du nombre de personnes sous-aliment�es, les pays � faible revenu et � d�ficit vivrier (PFRDV) de la r�gion doivent donc agir sur les causes fondamentales de ce probl�me. Dans son Consensus r�gional sur la s�curit� alimentaire adopt� lors de sa vingt-deuxi�me session � Apia, la Conf�rence a dress� une liste des facteurs � propos desquels il est le plus urgent d'intervenir et parmi lesquels ont peut notamment citer les suivants, dont l'importance est toute aussi cruciale aujourd'hui qu'elle l'�tait alors:

22. Au cours des huit ann�es �coul�es depuis lors, une autre source de vuln�rabilit� s'est fait jour et a pris de plus en plus d'importance. Pendant les ann�es 1990, les calamit�s r�sultant des activit�s humaines sont devenues une des principales causes potentielles de vuln�rabilit� pour l'�poque actuelle et l'avenir pr�visible. Cette cat�gorie inclut la guerre, les troubles civils, la mauvaise gestion financi�re et �conomique et la destruction de l'environnement. Dans l'Asie et le Pacifique, les principaux groupes vuln�rables cr��s dans de telles conditions ces derni�res ann�es �taient notamment les r�fugi�s permanents, les personnes d�plac�es � l'int�rieur d'un pays, les personnes devenues veuves ou orphelines par suite d'affrontements religieux ou ethniques, les travailleurs migrants rapatri�s et leurs familles, les personnes en ch�mage parce que l'entreprise qui les employait a fait faillite ou a r�duit ses effectifs, et la main-d'œuvre rurale sous-employ�e par suite de la r�duction de la capacit� de charge de la terre. Il s'agit donc, en somme, de tous les gens dont les moyens de subsistance ont �t� r�duits ou �limin�s par suite des agissements destructifs d'autres personnes. Il n'est pas �tonnant que les calamit�s d'origine humaine frappent particuli�rement nombre des PFRDV qui n'ont pas suffisamment progress� pour atteindre l'objectif fix� par le Sommet mondial de l'alimentation.

23. Tout cela a attir� l'attention une fois de plus sur l'importance de cr�er des conditions favorables � l'�limination de la pauvret� et � la r�duction de la sous-alimentation. Les PFRDV concern�s de la r�gion, devraient donc, plus que jamais, s'efforcer d'urgence de:

V. LE SUIVI DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION SUR LES ENGAGEMENTS I, II ET V

Vers un contexte favorable

24. La crise financi�re et le ralentissement de l'�conomie qui a suivi ont forc� la plupart des gouvernements de la r�gion � r�former et restructurer leur �conomie en cherchant principalement � accro�tre la concurrence et la transparence et � utiliser plus efficacement les ressources pour assurer une croissance �conomique durable et �quitable. En 1998-1999, on a assist� � l'annulation de nombreux projets non essentiels, � la privatisation d'entreprises publiques, � la fermeture d'entit�s insolvables et � la lib�ralisation de la r�glementation des entreprises et des investissements. Ces r�formes se poursuivent et, si elles sont couronn�es de succ�s, elles contribueront � cr�er le contexte socio�conomique favorable n�cessaire pour atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation.

25. Un autre �v�nement inattendu, mais important, s'est produit. Apr�s la crise financi�re, les revendications concernant les droits de l'homme, les libert�s fondamentales et la bonne gestion des affaires publiques sont devenues beaucoup plus vigoureuses. D�but 2000, on pouvait noter un changement g�n�ral; les autorit�s adoptaient une attitude, des m�thodes et des pratiques plus d�mocratiques et plus participatives, comme certains exemples peuvent le montrer plus clairement: les nouveaux gouvernements �lus d�mocratiquement �taient d�termin�s � accro�tre l'autonomie r�gionale et locale; les plans nationaux de d�veloppement et les programmes participatifs de d�veloppement rural institu�s au niveau local consid�raient la s�curit� alimentaire comme la priorit� principale; le r�glement des conflits survenant entre les travailleurs, les entreprises et les pouvoirs publics dans le cadre de la restructuration de l'�conomie, se fondait sur des m�thodes d�mocratiques; et la crise �conomique avait incit� � accorder de plus en plus d'attention aux probl�mes des pauvres et � essayer de les r�gler. Malgr� des revers et des pi�tinements temporaires dans certains pays, la lutte contre la sous-alimentation dans la r�gion b�n�ficie d'un contexte sociopolitique qui s'est am�lior� nettement et r�guli�rement.

�limination de la pauvret�

26. Pour les pays membres en d�veloppement de la r�gion, un d�veloppement agricole et rural durable reste le principal moyen d'�liminer la pauvret� et de r�duire la sous-alimentation. Les gouvernements ont g�n�ralement adopt� la strat�gie conventionnelle qui consiste � construire des infrastructures, am�liorer la technologie, diversifier les activit�s g�n�ratrices de revenus, fournir des services de soutien et, dans la mesure du possible, fournir des capitaux suppl�mentaires sous forme d'allocations, de subventions et de cr�dits. La situation n'a toutefois �volu� que lentement dans de nombreux PFRDV � cause de diverses raisons fondamentales communes � tous. Par exemple, en se fondant sur des �tudes approfondies, cinq �tats insulaires en d�veloppement du Pacifique sont convenus, lors d'un s�minaire organis� � Samoa par la FAO en avril 1999, que les principaux obstacles � l'�limination de la pauvret� et � la s�curit� alimentaire �taient les difficult�s d'acc�s � la terre, la vuln�rabilit� aux dangers naturels, le manque de qualifications professionnelles, l'�loignement des march�s, les insuffisances de l'infrastructure et la fragilit� des ressources naturelles. Des �tudes r�alis�es dans d'autres PFRDV en 1998-1999 relativement au secteur agricole ont r�v�l� la pr�sence de nombre de ces m�mes contraintes, qui se manifestaient � des degr�s divers et dans des combinaisons variant selon les pays.

27. Pour surmonter ces contraintes, d'importantes augmentations des flux de capitaux vers le d�veloppement agricole et rural durable seront n�cessaires. C'est pourquoi on consid�re que les gouvernements des PFRDV doivent avant tout mobiliser la main-d'œuvre et les ressources financi�res requises pour mettre en œuvre les plans nationaux d'action conformes aux objectifs du Sommet mondial de l'alimentation. C'est pour cette raison que la FAO a cr��, au sein du D�partement de la coop�ration technique, l'Unit� de la coop�ration avec le secteur priv� et les ONG, qui cherche � d�terminer comment rassembler et utiliser des ressources provenant de sources non gouvernementales.

28. Dans ce contexte, les programmes nationaux d'�limination de la pauvret� ont �t� renforc�s ces derni�res ann�es par le Programme sp�cial pour la s�curit� alimentaire de la FAO (PSSA). En janvier 2000, un total de 13 pays membres de la r�gion de l'Asie et du Pacifique participaient � ce programme, et plusieurs autres se pr�paraient � s'y associer. Les objectifs, m�thodes et r�sultats de ce programme, qui est une des priorit�s principales de la FAO, sont indiqu�s � l'Annexe 2, Suivi du Sommet mondial de l'alimentation: le Programme sp�cial pour la s�curit� alimentaire de la FAO. Entre-temps, la campagne TeleFood lanc�e par la FAO a collect� des capitaux d'amor�age pour mener � bien, en particulier dans le cadre du PSSA, des activit�s participatives g�n�ratrices de revenus, de faible ampleur et ax�es sur les femmes. � cette date, cette campagne avait d�j� permis la cr�ation de quelque 450 projets dans le monde entier, dont plus de la moiti� se situaient dans la r�gion. En outre, le Plan de coop�ration Sud-Sud de la FAO a renforc� le transfert de technologies entre les pays en d�veloppement participant au PSSA. Des projets de cette nature fonctionnaient dans 12 pays du monde entier. Quatre pays membres de la r�gion de l'Asie et du Pacifique - le Bangladesh, la Chine, l'Inde et le Viet Nam - fournissaient une assistance technique, et l'un d'entre eux, le Bangladesh, en b�n�ficiait. La popularit� du PSSA, de TeleFood et du Plan de coop�ration Sud-Sud tient peut-�tre partiellement au fait que ces initiatives ont attir� davantage l'attention sur le d�veloppement agricole et rural durable, suscit� de l'int�r�t pour sa m�thodologie et ses processus et attir� des investissements provenant de sources locales, nationales et internationales.

29. Au cours de l'exercice examin� ici, trois tendances remontant � quelque temps auparavant sont devenues apparentes dans la r�gion en ce qui concerne l'�limination de la pauvret�. L'une d'entre elles pourrait s'intituler la tendance au "retour � l'agriculture". Apr�s l'avoir n�glig� pendant des ann�es, plusieurs PFRDV ont � nouveau consid�r� le secteur agricole comme prioritaire et en ont fait le moteur de la croissance de leur �conomie. Les affectations budg�taires ont �t� augment�es pour revitaliser ce secteur gr�ce � l'am�lioration de l'utilisation des ressources, � la mise au point de produits et de proc�d�s nouveaux, � la substitution des importations, � la recherche de nouveaux d�bouch�s, � la promotion de l'investissement direct �tranger et � d'autres activit�s connexes. Les pays ont annonc� d'importantes r�visions de leur politique pour s'engager sur cette voie. Le regain d'int�r�t manifest� envers ce secteur est d� aux d�cisions du Sommet mondial de l'alimentation ainsi qu'aux raisons suivantes:

30. Ce retour � l'agriculture, qui se base sur les trois questions fondamentales que sont le redressement �conomique, les imp�ratifs de l'OMC et les aliments g�n�tiquement modifi�s, ne s'est produit nulle part de fa�on aussi manifeste qu'en Asie et dans le Pacifique, o� les populations sont relativement bien �duqu�es et o� les ONG sont particuli�rement actives. Cette tendance jouera vraisemblablement un r�le essentiel dans la lutte contre la sous-alimentation au cours de la prochaine d�cennie. La Conf�rence souhaitera peut-�tre recommander que les gouvernements accordent la plus grande priorit� au r�glement des probl�mes mentionn�s ci-dessus dans le contexte de l'atteinte d'une s�curit� alimentaire durable et d'une nutrition �quilibr�e.

31. Une autre tendance importante qui s'est fait jour est la d�centralisation et la d�l�gation des responsabilit�s pour l'�limination de la pauvret� et la s�curit� alimentaire. On a fait de plus en plus appel aux autorit�s locales pour mobiliser des ressources et prendre des mesures, afin d'augmenter la productivit�, de cr�er des emplois, de stabiliser les prix des denr�es alimentaires et de prot�ger les groupes vuln�rables. Le gouvernement de l'Inde a, par exemple, apport� un amendement � la Constitution en 1992 pour renforcer le "Panchayat Raj", syst�me de gestion autonome des villages. Avec l'appui du gouvernement f�d�ral et de ceux des �tats, les habitants des villages ont �t� associ�s aux d�cisions concernant l'infrastructure et les services de production et de commercialisation, les activit�s g�n�ratrices d'emplois et de revenus et l'aide aux pauvres. En Chine, les autorit�s provinciales et municipales ont �t� progressivement charg�es d'assurer la s�curit� alimentaire dans le cadre de la privatisation des organismes publics de commercialisation des c�r�ales et en appliquant �galement certains programmes ("Caisse de protection contre les risques concernant les c�r�ales" et "Campagne du sac de riz"). Un prolongement naturel de cette politique et de ces programmes est que l'initiative locale en mati�re de g�n�ration d'emplois et de revenus doit maintenant de plus en plus prendre la place du filet de s�curit� que constituait le syst�me public de distribution chinois. De la m�me mani�re, les gouvernements d'autres PFRDV de la r�gion - en particulier au Bangladesh, au N�pal, dans les Philippines et en Tha�lande - ont affect� directement des fonds aux villages pour �liminer la pauvret�. C'est l� un d�veloppement positif tout � fait conforme � l'engagement pris lors du Sommet mondial de l'alimentation d'encourager les mesures participatives � tous les niveaux pour parvenir � la s�curit� alimentaire et � une nutrition �quilibr�e.

32. Un troisi�me d�veloppement prometteur est la pratique de plus en plus utilis�e qui consiste � cibler les personnes r�ellement n�cessiteuses pour leur fournir un soutien du revenu et une aide alimentaire et les aider � acqu�rir des actifs leur permettant de g�n�rer un revenu. Jusqu'� pr�sent, ces formes d'aide n'�taient pas cibl�es ou l'�taient de fa�on superficielle, et ce que recevaient les trop nombreux b�n�ficiaires �tait trop limit� pour �tre efficace. Le nouveau syst�me pourrait avoir une influence positive sur l'�limination de la pauvret� au cours des ann�es � venir. On peut citer divers exemples qui illustrent cette nouvelle fa�on de dispenser une assistance: i) l'am�lioration et le ciblage du syst�me public de distribution, le syst�me de cr�ation d'emplois Jawahar Rozgar Yojana et le programme de nutrition pour les enfants, les femmes enceintes et les m�res allaitantes en Inde; ii) la part croissante des ressources fournies par le syst�me public de distribution utilis�es pour les programmes de vivres-contre-travail, de d�veloppement en faveur des groupes vuln�rables, d'alimentation des groupes vuln�rables et de vivres pour l'�ducation au Bangladesh; iii) l'augmentation des pr�ts accord�s aux petits producteurs de riz et de manioc dans certaines zones d�sign�es en Tha�lande; iv) les subventions vers�es directement et de fa�on plus rentable aux riziculteurs enregistr�s en Malaisie; et v) les programmes sp�ciaux d'�limination de la pauvret� destin�s � 1 715 des communes les plus pauvres du Viet Nam. Ce regain d'int�r�t pour le ciblage de l'aide commence apparemment � se r�pandre. Au N�pal, le nouveau Plan perspectif agricole accorde une assistance sp�ciale � certaines zones frapp�es par la pauvret� en fonction des ressources dont elles disposent, et les activit�s du syst�me public de distribution ont �t� transf�r�es des zones urbaines aux zones �loign�es. Aux Philippines, le gouvernement a mis l'accent sur l'�laboration d'un programme d'aide alimentaire pour les pauvres dans le cadre de son programme global de privatisation et d'ajustement structurel.

Pr�vention des catastrophes naturelles et mesures de secours et de r�habilitation

33. La r�gion de l'Asie et du Pacifique est devenue celle qui est la plus expos�e aux catastrophes naturelles dans le monde � cause de sa densit� de population �lev�e, de la d�gradation de l'environnement et de la poursuite de la migration vers des zones vuln�rables. Lors de la r�union tenue en 1999 en Asie pour faire le bilan de la D�cennie internationale pour la pr�vention de catastrophes naturelles, les participants sont convenus qu'il faut s'attendre � une aggravation des d�g�ts dus aux cyclones tropicaux, aux inondations, aux conditions g�ologiques et aux aberrations climatiques de grande ampleur. La pr�vention des catastrophes naturelles et les mesures de secours et de r�habilitation doivent faire partie int�grante du programme de d�veloppement durable dans la r�gion.

34. De fa�on g�n�rale, les pays particuli�rement expos�s � ces catastrophes savent quelles sont les mesures n�cessaires. La plupart des gouvernements concern�s ont pris les dispositions essentielles n�cessaires en mettant en place des r�serves alimentaires situ�es � des endroits strat�giques, un syst�me national d'alerte rapide, une unit� sp�cialis�e toujours pr�te � intervenir et un plan d'urgence. La forme et la nature de ces �l�ments sont toutefois extr�mement variables. L'Inde, la Chine et le Bangladesh, pays ravag�s par des catastrophes naturelles, disposent de programmes de planification pr�alable tr�s �labor�s, comme on a pu le constater r�cemment quand ils ont fait face � des cyclones et des inondations en ne recevant qu'une aide �trang�re minimale. D'autres pays r�cemment frapp�s ont moins d'exp�rience dans ce domaine et disposent de ressources limit�es. Ils ont donc mis plus longtemps � redresser la situation.

35. De fa�on g�n�rale, les �v�nements survenus dans diff�rents pays en 1998-1999 ont r�v�l� qu'il �tait de plus en plus difficile d'am�liorer les programmes de pr�vention et d'att�nuation des effets des catastrophes. La lenteur des progr�s r�alis�s serait due aux facteurs suivants: la fr�quence croissante et l'ampleur des catastrophes, la diminution de l'aide alimentaire �trang�re dans la r�gion, la r�duction des subventions alimentaires et la tendance des habitants � abandonner la production des denr�es de base au profit des industries non alimentaires. Vu ces facteurs d�favorables, un changement d'attitude et de m�thode est apparemment n�cessaire. Les pays devraient adopter une optique � long terme en ce qui concerne la pr�vention et l'att�nuation des effets des catastrophes et investir en cons�quence dans des infrastructures, des institutions et des services permanents et assurer �galement l'�ducation et la formation des groupes particuli�rement expos�s. Ils doivent aussi �tablir des liens entre les modalit�s de pr�vention et d'att�nuation des effets des catastrophes et les programmes de d�veloppement rural et de protection de l'environnement. Ils doivent en outre s'efforcer d'�tre autosuffisants dans toute la mesure possible.

36. Dans ce contexte, la R�union DIPCN-CESAP pour l'Asie sur la r�duction des risques et la soci�t� au XXIsi�cle (Bangkok, f�vrier 1999), apr�s avoir pass� en revue les r�sultats obtenus pendant les ann�es 1990, a signal� certains domaines critiques dans lesquels doivent �tre prises des mesures de suivi consistant �:

37. Aux niveaux r�gional et international, la r�union a recommand� que des mesures collectives soient prises pour:

38. Les travaux entrepris par la FAO sont bas�s sur les engagements �nonc�s dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Au cours de l'exercice examin�, l'Organisation a aid� les pays membres de la r�gion de l'Asie et du Pacifique � am�liorer leur capacit� � mener � bien les huit phases du cycle des catastrophes: la pr�vention, la planification pr�alable, l'alerte rapide, l'�valuation de l'impact et des besoins, les secours, la r�habilitation, la reconstruction et le redressement durable. Les r�centes activit�s les plus marquantes ont notamment �t� les suivantes: la gestion des ressources agricoles ax�e sur les agriculteurs, le SICIAV, la planification des mesures de pr�vention des catastrophes, le renforcement des syst�mes nationaux d'alerte rapide, la mise au point de syst�mes de culture de s�cheresse, la gestion des inondations, l'am�lioration du contr�le de la qualit� des denr�es alimentaires et les mesures de s�curit�, ainsi que le Syst�me de pr�vention et de r�ponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfronti�res des animaux et des plantes. Les projets de secours pour l'agriculture g�r�s par la FAO se sont mont�s � environ 40 millions de dollars E.-U. par an, et les op�rations d'aide alimentaire d'urgence FAO-PAM, � quelque 600 millions de dollars E.-U. par an.

Mesures collectives

39. Une initiative sous-r�gionale, le Tarif pr�f�rentiel commun effectif (TPCE) de la Zone de libre-�change de l'ANASE, a donn� de bons r�sultats l'exercice 1998-1999. Suite � une nouvelle s�rie de r�ductions intervenues en janvier 2000, les taux ont �t� abaiss�s � 0,5 pour cent pour 85 pour cent des produits de l'ANASE, soit un total de 38 456 lignes tarifaires. Tous les produits des six membres fondateurs de l'ANASE seront couverts d'ici 2002. Des dispositions ont �t� prises pour que les nouveaux membres, le Cambodge, le Laos, le Myanmar et le Viet Nam, b�n�ficient progressivement des m�mes conditions. � plus long terme, la sous-r�gion se pr�pare � �liminer les droits d'importation sur tous les produits d'ici 2018. � titre int�rimaire, 60 pour cent de tous les produits seront enti�rement exon�r�s de droits d'ici 2003. Les taux tarifaires moyens pour les produits couverts par la TPCE devraient passer de 4,86 pour cent en 1999 � 2,75 pour cent en 2003. Ces dispositions s'appliquent � une vaste gamme de produits, agricoles aussi bien que non agricoles.

40. Outre le TPCE, d'autres d�veloppements favorisant les �changes commerciaux se sont produits, comme l'harmonisation douani�re, l'�tablissement de normes et l'�valuation de leur observation, ainsi que l'�change d'information. De plus, le TPCE a �galement ouvert la voie � d'autres initiatives tr�s importantes, notamment l'Accord-cadre sur la zone d'investissement de l'ANASE, la lib�ralisation du commerce et des services, et l'am�lioration de la s�curit� alimentaire et de la comp�titivit� des produits alimentaires, agricoles et forestiers de l'ANASE sur les march�s mondiaux. Tout cela influera fortement sur le redressement �conomique de l'ANASE, l'�limination de la pauvret�, ainsi que la s�curit� alimentaire et la nutrition �quilibr�e.

41. Un autre r�sultat important de ces mesures collectives a �t� l'accroissement de la mobilit� de la main-d'œuvre dans tous les pays de la r�gion. Les envois d'argent par les travailleurs migrants et le fait que les familles sont moins tributaires de leur propre production agricole ont contribu� � l'accroissement de la s�curit� alimentaire. Le nombre de travailleurs migrants a atteint un niveau tr�s �lev�. D'apr�s les estimations de l'Organisation internationale du travail, il y avait en 1997, avant la crise, 4,68 millions de travailleurs migrants, principalement dans six pays: la Malaisie (1,7 million), la Tha�lande (1,26 million), le Japon (0,7 million), Singapour (0,45 million), Hong-Kong (Chine) (0,3 million) et la R�publique de Cor�e (0,27 million)1. La crise financi�re semblait avoir interrompu le flux de travailleurs migrants, dont 1 million avaient regagn� leur pays d'origine en 1998 dans l'ensemble de la r�gion. Mais les rapatriements ont apparemment ralenti ou ont cess�, en particulier en Malaisie, en Tha�lande et dans la R�publique de Cor�e, surtout, bien entendu, parce que ces pays avaient besoin de ces travailleurs pour effectuer les t�ches dont leur propre main-d'œuvre ne pouvait pas s'acquitter, en particulier dans les plantations et dans le secteur du b�timent, ainsi que dans les industries manufacturi�res � faible intensit� technologique. Les participants � plusieurs tribunes r�gionales sont convenus que le nombre de travailleurs migrants allait � nouveau augmenter � l'avenir, en cons�quence de quoi les pays concern�s ont adopt� de plus en plus souvent des mesures conjointes pour:

42. Toutefois, une troisi�me initiative r�gionale visant � assurer une autosuffisance collective en constituant des stocks de r�serve ne s'est pas av�r�e utile lors de la derni�re s�rie de catastrophes naturelles et du fl�chissement de l'�conomie. Aucun pays, pas m�me les plus durement touch�s, n'a puis� dans la r�serve de s�curit� alimentaire d'urgence de l'ANASE, et celle de l'ASACR n'a �t� utilis�e par aucun pays de l'Asie du Sud � l'occasion des cyclones, des inondations et des s�cheresses qui ont r�cemment frapp� la sous-r�gion. Ces r�serves n'ont pas �t� mises � contribution depuis leur constitution, alors qu'elles auraient pu att�nuer � plusieurs reprises les grandes difficult�s caus�es par le manque d'approvisionnements. Les pays participant devraient peut-�tre r�examiner leurs accords pour voir comment les adapter davantage � leurs besoins actuels.

VI. CONCLUSION: LA VOIE DE L'AVENIR

43. Environ 18 mois apr�s le Sommet mondial de l'alimentation, les efforts entrepris par les pays membres de la r�gion pour s'acquitter des engagements qu'ils avaient contract�s dans le cadre du Plan d'action ont �t� fortement compromis par la s�rie de catastrophes naturelles destructrices entra�n�es par le ph�nom�ne El Ni�o et par le ralentissement �conomique d�clench� par la crise financi�re asiatique. Apr�s une ann�e d'incertitude et de croissance n�gative en 1997/98, les �conomies des pays les plus durement touch�s ont commenc� � se redresser au cours du troisi�me trimestre de 1998. Les variables macro�conomiques telles que les taux de change, d'int�r�t et de r�mun�ration et les niveaux g�n�raux des prix se sont stabilis�es. On constatait une reprise des exportations et de la cr�ation d'emplois. La r�cession �conomique fut de courte dur�e, et la d�pression vivement redout�e ne s'est pas mat�rialis�e. La lutte contre la pauvret� et la sous-alimentation semblait �tre � nouveau sur la bonne voie.

44. Les r�sultats obtenus jusqu'ici ne sont pas encourageants. D'apr�s les derniers renseignements disponibles, huit des 18 pays de la r�gion n'ont pas suffisamment progress� sur la voie de la r�duction de la sous-alimentation pendant la p�riode 1980-1996 pour atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation. Ils ne parviendront � r�aliser des progr�s acc�l�r�s au cours de la d�cennie � venir que s'ils sont capables, individuellement et collectivement, de proc�der � plusieurs am�liorations dans les secteurs critiques mis en relief dans le Plan d'action du Sommet.

45. Premi�rement, ils doivent accro�tre la participation � la planification et � la mise en œuvre, en particulier en ce qui concerne les femmes et les organisations de la soci�t� civile. Les phases pr�paratoires de la sensibilisation et de l'�tablissement de liens sont maintenant d�pass�es et doivent �tre suivies de mesures concr�tes favorisant la participation. Cela est plus difficile � faire qu'� dire, surtout dans des soci�t�s o� la population participe traditionnellement peu � la gestion des affaires publiques.

46. Deuxi�mement, les engagements pris par les pays dans le cadre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation doivent �tre soutenus par des investissements. Sans une augmentation des fonds investis dans l'agriculture durable et le d�veloppement rural, la situation restera inchang�e, et l'�limination de la pauvret� ne progressera pas dans de nombreux PFRDV. Mais, m�me dans les meilleurs des cas, le financement public a �t� insuffisant, et l'investissement priv� n'a pas �t� attir� vers ce secteur parce que les projets concernant l'alimentation et l'agriculture sont lents � donner des r�sultats et rapportent peu. Il faut examiner de nouvelles orientations et consacrer des efforts particuliers � la mobilisation de capitaux pour le Plan d'action. On pourrait examiner les possibilit�s offertes par l'investissement direct �tranger dans l'agriculture, les p�ches et la foresterie, qui a longtemps �t� consid�r� comme non souhaitable. En fait, certains des pays les plus tourn�s vers l'avenir autorisent d�j� la participation �trang�re dans des secteurs jusque-l� prot�g�s et ferm�s � celle-ci. Il s'agit notamment des aliments pour animaux, des semences, ainsi que des machines et de l'�quipement en Chine, de l'huile de palme en Indon�sie et dans les Philippines, de la transformation des produits alimentaires en Malaisie, de l'aquaculture en Inde, et du poulet de chair et des aliments destin�s au b�tail en Indon�sie. En outre, les autorit�s pourraient aussi accorder plus fr�quemment des incitatifs et des privil�ges sp�ciaux tels que le statut de pionnier, des avantages fiscaux et une aide pour l'infrastructure et les services � ceux qui investissent dans ces secteurs.

47. Troisi�mement, les prochaines �tapes seront plus faciles � franchir si, lors de tout nouveau cycle de n�gociations commerciales, les pays s'emploient conjointement � prot�ger les int�r�ts des milliards de p�cheurs, d'habitants des r�gions foresti�res et de petits agriculteurs pratiquant une �conomie de subsistance ainsi que ceux des pauvres habitant les zones urbaines. Suite � la conf�rence minist�rielle de Seattle, les pays concern�s doivent imp�rativement pr�parer leur position de n�gociation en cherchant � assurer durablement la s�curit� alimentaire et une nutrition �quilibr�e pour leurs populations vuln�rables sans perdre de vue l'objectif d'un mode de vie plus juste, plus �quitable et plus respectueux de l'environnement. On entend dire de plus en plus souvent que les objectifs commerciaux ne devraient pas prendre le pas sur les aspirations sociales. Dans la pratique, les accords commerciaux ne doivent pas entra�ner la d�stabilisation des personnes vuln�rables ou la r�duction de leurs droits, et il faut proc�der � l'application effective de la d�cision minist�rielle de l'Accord du cycle d'Uruguay sur la n�cessit� d'indemniser les pays les moins d�velopp�s et les pays importateurs nets de denr�es alimentaires auxquels la lib�ralisation du commerce porte pr�judice.

48. Quatri�mement, les pays en d�veloppement doivent, individuellement et collectivement, jouer un plus grand r�le dans la recherche et le d�veloppement de l'agriculture durable. L'examen r�alis� � la mi-1998 par le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale cherchait � am�liorer la gestion de la recherche agricole internationale, � augmenter sa rentabilit� et � renforcer les liens entre les parties prenantes. On s'attendait � ce qu'il permette d'am�liorer le transfert de technologies et de renforcer les programmes nationaux de s�curit� alimentaire. Cela ne sera possible que si les pays en d�veloppement accroissent leur participation � la planification, la mise en œuvre, le suivi et l'�valuation de la recherche agricole internationale.

49. Enfin, les pays en d�veloppement doivent s'efforcer avec vigueur de prot�ger et de concr�tiser les droits des agriculteurs sur les ressources g�n�tiques lors des n�gociations en cours sur cette importante question pour favoriser une agriculture durable et l'atteinte de la s�curit� alimentaire.

 


 

Annexe 1

Suivi du Sommet mondial de l'alimentation:

Rapport sur les strat�gies pour le d�veloppement agricole et la s�curit� alimentaire, r�gion de l'Asie et du Pacifique

1. Le pr�sent rapport a pour objet d'informer la Conf�rence r�gionale des mesures prises par la FAO relativement aux strat�gies nationales et r�gionales formul�es dans la r�gion de l'Asie et du Pacifique pour assurer le suivi du Sommet mondial de l'alimentation. L'Annexe 2 pr�sente un rapport d�taill� sur la mise en œuvre du Programme sp�cial pour la s�curit� alimentaire de la FAO dans la r�gion Asie-Pacifique.

Projets de strat�gies pour le d�veloppement agricole national - horizon 2010

2. Les Projets de strat�gies pour le d�veloppement agricole national - horizon 2010, qui ont �t� pr�par�s � l'initiative de la FAO pour 150 pays membres en d�veloppement et pays en transition, repr�sentent la premi�re �tape du suivi du Sommet mondial de l'alimentation. Ils ont �t� r�dig�s en vue i) d'aider les gouvernements des pays membres � remplir � l'�chelon national les engagements pris � l'�chelon mondial; ii) d'instituer un partenariat �troit avec tous les organismes internationaux de d�veloppement, notamment ceux du syst�me des Nations Unies, afin d'appuyer l'�laboration et l'application des strat�gies agricoles des gouvernements membres; et iii) de contribuer � inciter les instances nationales et internationales � accorder une place prioritaire � l'investissement agricole dans leurs programmes. Fond�s sur des textes gouvernementaux officiels, notamment des documents de synth�se nationaux pr�par�s pour le Sommet mondial de l'alimentation, et des donn�es pertinentes provenant de la FAO et d'autres sources officielles, ces projets ont �t� examin�s par des hauts fonctionnaires des gouvernements concern�s et en int�grent les observations.

3. Il est important de mettre � jour et, si n�cessaire, de modifier les strat�gies nationales, afin de garantir la coh�rence des politiques et des programmes en mati�re de s�curit� alimentaire durable �tablis au niveau national et � celui des m�nages avec l'�volution de la situation socio-�conomique et de la s�curit� alimentaire dans chaque pays membre. C'est pourquoi, � partir de la fin de l'ann�e 1999, des ateliers ont �t� organis�s pour assurer le suivi de leur mise en œuvre et � en actualiser les modalit�s. Ces ateliers nationaux, organis�s par les gouvernements concern�s, devaient r�unir toutes les parties prenantes appropri�es: hauts fonctionnaires, commissions parlementaires, acteurs de la soci�t� civile, secteur priv�, organisations non gouvernementales et partenaires du d�veloppement.

Strat�gies r�gionales de soutien au d�veloppement agricole et � la s�curit� alimentaire

4. Bien que la plupart des probl�mes li�s � la pauvret� et � l'ins�curit� alimentaire pr�sentent des sp�cificit�s nationales, la FAO a entrepris d'�tendre sa coop�ration avec les Groupements �conomiques r�gionaux et sous-r�gionaux de pays en d�veloppement et de pays en transition, afin de renforcer les politiques et programmes nationaux et de mettre � profit les synergies et les compl�mentarit�s r�gionales et sous-r�gionales. La FAO est pr�te � aider ces groupements � formuler des politiques et des programmes destin�s � favoriser la production agricole et alimentaire durable, un meilleur acc�s � l'alimentation, la salubrit� des aliments, et la promotion du commerce des produits alimentaires et agricoles aux niveaux national, sous-r�gional et r�gional.

5. Dans cet esprit, la FAO, en collaboration avec les institutions r�gionales et sous-r�gionales pertinentes de l'Afrique, du Proche-Orient, de l'Asie et du Pacifique, de l'Europe centrale et orientale, y compris la Communaut� des �tats ind�pendants, et de l'Am�rique latine et des Cara�bes, �labore actuellement pour chaque groupement correspondant une Strat�gie r�gionale de soutien au d�veloppement agricole et � la s�curit� alimentaire.

6. Chaque strat�gie r�gionale est largement, mais pas exclusivement, fond�e sur les conclusions, r�sultats et recommandations politiques cl�s des Strat�gies pour le d�veloppement agricole national - horizon 2010. Elle souligne les caract�ristiques communes aux pays membres en mati�re d'agriculture et de s�curit� alimentaire, identifie les principales diff�rences en ce qui concerne leur dotation en ressources et leurs param�tres politiques, recommande des options politiques et des axes strat�giques pour la coop�ration entre les membres des groupements �conomiques concern�s et propose des estimations provisoires des besoins d'investissement dans l'agriculture pour la p�riode 1998-2010.

7. Les strat�gies r�gionales sont compl�t�es par les Programmes r�gionaux pour la s�curit� alimentaire (PRSA), con�us pour mettre en œuvre les principaux �l�ments des strat�gies. � l'�chelle mondiale, trente-quatre groupements �conomiques r�gionaux ont �t� invit�s initialement � collaborer � la pr�paration de leurs strat�gies r�gionales et programmes r�gionaux respectifs, des projets de strat�gies et des documents de projet �tant �tablis en cons�quence. L'�laboration conjointe des strat�gies et des programmes est en cours.

8. Des strat�gies r�gionales et des programmes r�gionaux ont �t� pr�par�s pour les groupements �conomiques r�gionaux et sous-r�gionaux suivants, qui int�ressent les pays membres de la r�gion Asie-Pacifique :

9. D'autres groupements �conomiques r�gionaux ou sous-r�gionaux, qui incluent les m�mes membres que ceux pour lesquels sont pr�par�es des strat�gies r�gionales, ont �t� mis au courant de cette initiative au moyen de brefs documents �tablis sur la base des principales conclusions et recommandations des strat�gies r�gionales. Tel est le cas, dans l'Asie et le Pacifique, de l'Association de coop�ration r�gionale des rives de l'oc�an Indien, de l'Organisation de la conf�rence islamique, du Conseil de coop�ration �conomique du Pacifique et de la Communaut� du Pacifique.

Programmes r�gionaux pour la s�curit� alimentaire (PRSA)

10. Les programmes r�gionaux portent principalement, dans le contexte des strat�gies nationales et r�gionales respectives, sur les questions de caract�re r�gional qu'il est plus facile de r�soudre au niveau r�gional. Le principal objectif de ces programmes est d'am�liorer de fa�on durable l'acc�s de toutes les personnes de la r�gion, � tout moment, � une nourriture suffisante pour mener une vie saine et active, gr�ce � une augmentation de la productivit�, de la production et du commerce des cultures vivri�res.

11. En ce qui concerne l'augmentation de la productivit� et de la production, l'accent est mis sur le soutien au Programme sp�cial pour la s�curit� alimentaire (PSSA) et sur son expansion, notamment pour ce qui est de sa phase micro-�conomique, ainsi que sur l'assistance � l'examen et � la formulation des politiques, la pr�paration de programmes d'investissement dans les sous-secteurs de l'agriculture, et l'identification et la formulation de projets viables aux fins d'un financement interne et externe.

12. En ce qui concerne le commerce, l'accent est mis sur des politiques et mesures harmonis�es visant � faciliter le commerce en r�duisant les obstacles sanitaires et phytosanitaires, ainsi que les obstacles techniques et en encourageant la r�duction et l'harmonisation des tarifs et l'adoption des normes internationales du Codex Alimentarius. Ces mesures pourraient conduire � une sp�cialisation locale et nationale gr�ce au renforcement de la concurrence et permettre de mieux mettre � profit les avantages comparatifs des pays membres des groupements �conomiques r�gionaux pour renforcer la s�curit� alimentaire et le d�veloppement �conomique g�n�ral.

13. Dans le cadre des ateliers nationaux d'une journ�e mentionn�s au paragraphe 3 ci-dessus, des r�sum�s des strat�gies r�gionales pertinentes ont �t� pr�sent�s aux participants, afin de les mettre au courant des initiatives entreprises par la FAO pour appuyer les groupements �conomiques r�gionaux.

 


 

Annexe 2

Suivi du Sommet mondial de l'alimentation: Le Programme sp�cial
pour la s�curit� alimentaire de la FAO

I. HISTORIQUE, OBJECTIFS ET PRINCIPALES CARACT�RISTIQUES

1. Le Programme sp�cial pour la s�curit� alimentaire (PSSA) a �t� lanc� apr�s avoir �t� approuv� � l'unanimit� par le Conseil de la FAO en 1994. Il a ensuite �t� adopt� au Sommet mondial de l'alimentation en novembre 1996 lorsque les chefs d'�tat et de gouvernement se sont engag�s � faire de la s�curit� alimentaire une priorit� des efforts nationaux de d�veloppement (pays b�n�ficiaires) ou des politiques de soutien au d�veloppement (pays donateurs). Le Sommet a approuv� en outre sept engagements fondamentaux visant � r�duire de moiti� le nombre de personnes sous-aliment�es dans le monde d'ici 2015. Les principaux objectifs du PSSA sont d'aider les pays � faible revenu et � d�ficit vivrier (PFRDV) � augmenter rapidement et durablement la production alimentaire et la productivit�, � r�duire les variations de la production d'une ann�e � l'autre et � am�liorer l'acc�s � la nourriture, pour contribuer � assurer l'�quit� et � r�duire la pauvret� (voir Tableau 1). Le programme devrait donc concourir substantiellement � la mise en application des engagements fondamentaux du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et plus particuli�rement des trois suivants:

2. Les caract�ristiques centrales de la strat�gie du PSSA sont la prise en charge nationale, le partenariat avec les partenaires du d�veloppement, notamment les pays donateurs et les institutions financi�res multilat�rales, la participation des agriculteurs et des autres parties prenantes, l'accent sur la modernisation technique, la priorit� aux petits agriculteurs, la parit� et l'approche int�gr�e, multidisciplinaire et graduelle.

3. La mise en œuvre du programme par les gouvernements et les communaut�s rurales s'effectue en deux phases. Les d�monstrations sur le terrain de la Phase I incluent la mobilisation et la formation du personnel et des agriculteurs locaux ainsi que la fourniture de semences, d'outils et de mat�riel. Les quatre composantes interd�pendantes et compl�mentaires de cette phase sont: la ma�trise de l'eau, notamment les petits ouvrages d'irrigation et de drainage, la collecte de l'eau et sa gestion au niveau des exploitations agricoles; l'intensification des syst�mes de production v�g�tale durables; la diversification vers l'aquaculture, la p�che artisanale et l'�levage de petits animaux; et l'analyse des contraintes socio-�conomiques. Les r�sultats obtenus au cours de chaque saison dans les sites de d�monstration sont quantifi�s et analys�s pour r�orienter les op�rations et fournir une base analytique solide en vue de leur reproduction dans d'autres sites, y compris des sites urbains et p�riurbains.

4. La Phase II, le niveau macro-�conomique du PSSA, s'appuie sur des plans d'action pr�par�s au niveau national qui prennent en consid�ration les obstacles et les possibilit�s d'action recens�es au cours de la phase pr�c�dente. Chaque plan est compos� de politiques alimentaires et agricoles nationales visant � surmonter les contraintes macro-�conomiques et sectorielles et � cr�er un contexte favorable � la production, la transformation et la commercialisation des biens agricoles et � l'acc�s � la nourriture; un programme d'investissement agricole pour am�liorer l'infrastructure mat�rielle et augmenter le financement public et priv� des activit�s et des services agricoles; et des �tudes de faisabilit� des projets pr�ts � �tre ex�cut�s.

5. Pour faciliter une mise en œuvre correcte des objectifs et de la strat�gie, le programme aide les pays � mettre sur pied un cadre institutionnel � diff�rents niveaux, � mobiliser des ressources financi�res nationales et internationales et � �laborer un syst�me novateur de coop�ration Sud-Sud (CSS).

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II. PRINCIPALES R�ALISATIONS

6. Plus de 75 pays en d�veloppement ont demand� � participer au PSSA. Les le�ons apprises et les r�sultats obtenus dans une vingtaine de pays au cours des trois premi�res ann�es ont contribu� depuis deux ans � l'expansion des activit�s en cours dans les pays et � l'incorporation rapide de nouveaux pays. � la fin du mois de mars 2000, le programme �tait op�rationnel dans 60 pays, dont 13 en Asie et 2 en Oc�anie, ainsi que 36 en Afrique, 2 en Europe orientale et 7 en Am�rique latine. La formulation du programme �tait en cours dans 17 autres pays, dont 6 dans la r�gion Asie-Pacifique. Les paragraphes qui suivent r�sument la situation et les principaux r�sultats de l'ex�cution de la Phase I dans la r�gion Asie-Pacifique.

R�sultats des activit�s de la Phase I

7. Chacune des activit�s en cours dans un pays au titre de la Phase I dispose de son propre syst�me de suivi et de pr�sentation de rapports, ce qui commence � fournir une quantit� importante de renseignements sur les r�sultats du PSSA. L'unit� de coordination et de suivi du PSSA compile r�guli�rement les donn�es ainsi obtenues et les publie sous forme de fiches d'information sur les pays. Ces fiches sont mises � jour tous les trois mois par les �quipes nationales avec l'aide des repr�sentants de la FAO et de l'agent de projet responsable dans le pays, le cas �ch�ant. Les r�sultats de l'ex�cution de la Phase I confirment qu'on peut r�ellement augmenter la production agricole et les revenus des agriculteurs, mais qu'il faut surmonter plusieurs obstacles critiques (de nature physique, financi�re, �conomique ou politique). Les activit�s de la Phase I ont g�n�ralement incit� les communaut�s agricoles des pays participant � adopter des techniques am�lior�es, accro�tre leur production alimentaire et augmenter ainsi leur revenu agricole. Vu les r�sultats positifs qui ont �t� obtenus, les communaut�s agricoles et les gouvernements participant appuient fermement le PSSA. (Voir aussi Encadr� 1).

 

Encadr� 1 – Exemples de r�alisations du PSSA dans la r�gion

En Chine, le programme sp�cial est op�rationnel depuis mai 1995 dans la province du Sichuan. Quelque 3 000 agriculteurs – pour moiti�, des agricultrices – sont directement associ�s aux activit�s de d�monstration. Le PSSA est mis en œuvre dans 20 sites situ�s dans 10 comt�s. La FAO appuie le volet diversification (�levage et production de riz, de poisson et d’arbres fruitiers) dans 19 villages de 10 comt�s en lui affectant 69 978 dollarsE.-U. provenant des fonds du Programme ordinaire affect�s au PSSA. Le revenu moyen des agriculteurs participants a augment� en moyenne en 1996 de 19 pour cent par rapport � 1995 et de 16 pour cent par rapport � 1994. L’augmentation observ�e en 1996 �tait due pour 58 pour cent � l’accroissement de la production c�r�ali�re, pour 24 pour cent � l’augmentation de la production de b�tail, pour 12 pour cent � l’augmentation de la production des cultures commerciales et, pour 6 pour cent, � d’autres sources. En outre, une formation a �t� dispens�e � des milliers d’agriculteurs, et les syst�mes d’irrigation ont �t� consid�rablement am�lior�s. Vu ces bons r�sultats, les autorit�s de cette province souhaitent �tendre les activit�s de d�monstration � 10 autres comt�s.

Une mission de formulation multidisciplinaire FAO-Chine constitu�e pour la phase d’expansion et financ�e par le PNUD s’est rendue dans ce pays en janvier-f�vrier 1999. L’estimation du co�t total de l’expansion du programme pendant une p�riode de quatre ans est de 40 � 50 millions de dollars E.-U., dont la moiti� serait demand�e � des donateurs. Cette proposition a �t� discut�e lors d’une r�union des donateurs, tenue � Beijing en juillet 1999, au cours de laquelle le PNUD ainsi que les gouvernements de l’Italie, de l’Australie et de l’Irlande ont exprim� leur int�r�t � y participer �ventuellement. Une proposition pr�voyant un budget de 2,5 millions de dollars E.-U. (qui serait compl�t� par le versement d’un montant identique par la Chine) a �t� soumise pour examen au Gouvernement de l’Australie.

La Chine a sign� des accords avec l’�thiopie, le Bangladesh, le Mali et la Mauritanie pour leur fournir de l’aide dans le cadre de la coop�ration Sud-Sud, et un autre accord devrait �tre bient�t sign� avec le Ghana. La Chine pourrait aussi pr�ter assistance � la R�publique d�mocratique du Congo, � la C�te d’Ivoire, au Gabon et � la Guin�e.

Au Cambodge, le Minist�re de l’agriculture, de la foresterie et des p�ches est satisfait du PSSA parce que son approche novatrice motive les agriculteurs et donne de bons r�sultats sur le terrain. La m�thodologie du PSSA est un instrument int�ressant pour am�liorer et stabiliser la production de denr�es alimentaires et pour am�liorer les services de vulgarisation agricole. Le comit� directeur a notamment recommand� l’adoption � l’�chelle nationale de la formation en cours d’emploi et de l’approche participative � la vulgarisation.

Le Ministre de l’agriculture a demand� l’aide de la FAO pour assurer la poursuite du programme et son extension � d’autres provinces. Pendant la deuxi�me phase du projet, les principaux objectifs et domaines d’activit� sont la s�curit� alimentaire, la gestion de l’environnement et les aspects socio-�conomiques de la population. Le Gouvernement du Cambodge cherche � r�unir des partenaires pouvant appuyer sa demande. Des discussions ont eu lieu avec des donateurs bilat�raux, notamment l’Australie, la Belgique, la R�publique de Cor�e, le Japon et les Pays-Bas, ainsi qu’avec la Banque asiatique de d�veloppement et la Banque mondiale. Le Bureau de coop�ration de la Belgique, � Phnom Penh, a demand� une proposition concernant son appui futur au PSSA, et un avant-projet a �t� pr�par�. Le principal probl�me concerne la mobilisation de l’appui des donateurs pour l’expansion du PSSA, �tant donn� que le gouvernement du Cambodge manque, dans une large mesure, des ressources n�cessaires.

Le Directeur g�n�ral a choisi le Cambodge et la Chine pour y effectuer une visite de haut niveau en septembre 2000, � laquelle devraient participer des repr�sentants de haut rang des pays membres de la FAO et des institutions financi�res internationales.

Ma�trise de l'eau

8. Dans de nombreuses zones agro-�cologiques des pays en d�veloppement, la ma�trise de l'eau est essentielle pour accro�tre la production de denr�es alimentaires et pr�venir les fortes fluctuations annuelles. Les pratiques requises incluent la gestion de l'eau et l'irrigation, plus sp�cialement l'accent sur une vaste gamme d'infrastructures et de techniques peu co�teuses particuli�rement adapt�es aux m�thodes de production des petits agriculteurs. Dans certains pays comme le N�pal et le Pakistan, la Phase I est jusqu'� pr�sent enti�rement bas�e sur la promotion de techniques am�lior�es de gestion de l'eau et d'irrigation et l'intensification des activit�s connexes, alors que dans des pays comme la Chine, le Cambodge et la Mongolie, les activit�s de d�monstration ont couvert l'agriculture pluviale et l'agriculture irrigu�e. En Chine et en Papouasie- Nouvelle-Guin�e, les activit�s de la Phase I ont �t� mises en œuvre seulement pour les cultures pluviales, et elles sont en train d'�tre �tendues pour inclure l'irrigation.

9. Les d�monstrations d'irrigation sont ax�es sur les techniques d'utilisation efficace de l'eau, la promotion des associations d'utilisateurs d'eau, la pr�vention des probl�mes li�s � l'irrigation tels que l'engorgement, la salinit� ou l'alcalinit�, et la pr�vention de la pollution des eaux souterraines caus�e par l'utilisation intensive d'engrais chimiques dans l'agriculture irrigu�e. Les activit�s de gestion de l'eau devraient aussi inclure la pr�vention des maladies pouvant �tre transmises par l'eau.

10. Au Cambodge, les principaux changements apport�s aux syst�mes de culture ont �t� l'introduction de nouvelles vari�t�s de riz � haut rendement et de nouvelles semences de l�gumes, ainsi que de meilleures m�thodes de culture gr�ce � la cr�ation d'�coles de terrain pour les agriculteurs. Les effets combin�s d'une meilleure gestion de l'eau, de l'emploi de semences certifi�es et de pratiques appropri�es pour l'utilisation d'engrais a nettement augment� les rendements de riz. En 1998, pendant la saison s�che, le rendement moyen des six sites pilotes a augment� de 30 pour cent, passant de 2,0 tonnes � 2,6 tonnes par hectare apr�s les d�monstrations du PSSA. Les agriculteurs attribuent en grande partie ces augmentations de rendement aux effets de la meilleure gestion de l'eau (qui, selon 80 pour cent d'entre eux, accro�trait en moyenne le rendement de 300 kg/ha). L'augmentation due � l'utilisation de r�sidus de coupe comme engrais dans les parcelles de d�monstration �tait �valu�e � 300 kg/ha, et celle due � l'utilisation de semences certifi�es de vari�t�s � haut rendement serait de 150 kg/ha. La part des cultures autres que le riz, par exemple les l�gumes, dans le syst�me de culture bas� sur le riz �tait pass�e de 33 � 67 pour cent pour tous les agriculteurs en une saison. Le pourcentage d'agriculteurs des zones cibl�es par le PSSA signalant des p�nuries alimentaires �tait tomb� de plus de 50 � 15 pour cent apr�s une saison de d�monstration du programme, alors que le nombre de ceux qui d�claraient avoir un exc�dent de denr�es alimentaires en 1998 �tait pass� de 10 � 40 pour cent.

11. Les r�sultats du N�pal r�v�lent des augmentations de 10 � 42 pour cent dans 19 sites produisant une grande vari�t� de cultures vivri�res irrigu�es. L'intensit� des cultures a augment� de 30 � 60 pour cent. La superficie exploit�e en irrigation p�renne a augment� de 15 pour cent en une campagne. Par l'entremise de leurs associations, les utilisateurs de l'irrigation participent activement au processus d�cisionnel en ce qui concerne la cr�ation et l'utilisation du potentiel d'irrigation. Les techniques de gestion de l'eau pratiqu�es � l'int�rieur des exploitations des zones de collines et de terai sont efficaces. Une analyse financi�re et �conomique r�alis�e sur deux sites PSSA au N�pal r�v�lait des r�sultats encourageants avec un taux de rapport �conomique interne de 47-89 pour cent. Les agriculteurs ont beaucoup appris au sujet des fa�ons d'utiliser l'eau plus efficacement. Les associations d'utilisateurs continueront vraisemblablement leurs activit�s, puisque les faits en montrent l'utilit�.

12. En Papouasie-Nouvelle-Guin�e, la composante ma�trise de l'eau, financ�e par le Programme de coop�ration technique de la FAO, a �t� ajout�e en juin 1998. Elle pr�voit l'introduction de deux petits programmes pour le riz (10 ha), 10 � 15 programmes de micro-horticulture et deux programmes de d�monstration dans les fermes mod�les. L'irrigation �tant une pratique nouvelle dans cette zone, diff�rentes techniques - notamment l'irrigation de surface, l'irrigation en goutte-�-goutte localis�e et l'utilisation de pompes � p�dale � faible �l�vation - seront test�es et, le cas �ch�ant, adapt�es. L'introduction de cette composante ira de pair avec une formation individuelle et collective appropri�e, prenant d�ment en compte la situation en mati�re de propri�t� des terres. Les premiers r�sultats sont tr�s prometteurs, les agriculteurs producteurs de l�gumes ayant r�alis� des marges b�n�ficiaires nettes tr�s �lev�es.

13. Au Pakistan, le Ministre f�d�ral de l'alimentation, de l'agriculture et de l'�levage a inaugur� la moisson du premier champ de bl� (1999) cultiv� dans le cadre du PSSA � Sargodha le 18 avril 1999. Le public assistant � cette c�r�monie �tait nombreux: agriculteurs des villages voisins, cadres sup�rieurs de l'administration locale, d�put�s, le maire de Sargodha ainsi que des dignitaires locaux. Le repr�sentant de l'organisation du village a chant� les louanges du projet parce qu'il permettait d'augmenter la productivit� alimentaire avec la pleine participation de la communaut� par l'entremise de l'association des utilisateurs d'eau et de l'organisation du village. Les id�es sur lesquelles repose le programme, ainsi que les m�thodes et les strat�gies utilis�es pour augmenter les rendements sont simples et peuvent �tres appliqu�es ailleurs. Les estimations du rendement �tablies par le service des statistiques ont montr� que le nombre de buttes par acre �tait pass� � 58, alors que la moyenne nationale est de 22. Le ministre a exprim� sa satisfaction au sujet de l'augmentation de rendement et a f�licit� la FAO pour cette initiative.

14. En Mongolie, les r�sultats des d�monstrations effectu�es en 1998 montrent que les agriculteurs participants ont obtenu, pour diff�rentes cultures, des rendements de 14 � 41 pour cent sup�rieurs � ceux de leurs voisins. On estime que huit participants ont gagn� plus du double du revenu moyen estim� de 1997, et le revenu moyen a augment� de 69 pour cent. Pendant la campagne agricole de 1999, les agriculteurs ont ensemenc� environ 28 hectares de cultures (10,9 ha de carottes, 5,0 ha de navets, 7,2 ha de choux, 3,3 ha de concombres et 2,0 ha d'autres cultures). On s'attend � des r�sultats identiques.

Intensification des cultures

15. L'intensification agricole am�liore l'efficacit� de certaines pratiques (pr�paration des sols, vari�t�s, �pandage d'engrais, etc.) et aussi celles des ensembles technologiques utilis�s pour la production et la transformation. Dans le cadre du PSSA, les premi�res sont g�n�ralement pr�dominantes dans les zones non irrigu�es, alors que les ensembles technologiques sont plus courants dans les zones irrigu�es. L'intensification des cultures �tait ax�e initialement sur quelques produits (riz, ma�s), mais elle a �t� �tendue au sorgho, au bl�, au mil, au manioc, � l'igname et � l'horticulture au cours des derni�res campagnes. Les donn�es de suivi indiquent que les syst�mes et les technologies agricoles am�lior�s promus par le programme ont �t� largement adopt�s et permettent d'am�liorer sensiblement les rendements et le revenu.

16. L'intensification des cultures a donn� des r�sultats positifs en Papouasie-Nouvelle-Guin�e, en Chine, au Cambodge et en Mongolie. Elle a port� principalement sur l'am�lioration des pratiques culturales en sec, et les r�sultats ont �t� g�n�ralement encourageants.

17. En Papouasie-Nouvelle-Guin�e, les d�monstrations ont commenc� en janvier 1996; elles couvraient le ma�s, le riz et les l�gumes cultiv�s selon un syst�me incluant notamment la production animale. Les d�monstrations pilotes �taient con�ues pour la culture en sec. Les s�cheresses dues au ph�nom�ne El Ni�o ont clairement montr� la n�cessit� de mesures suppl�mentaires de ma�trise de l'eau. Les rendements de ma�s ont atteint 2,1 tonnes/ha en 1997. Une analyse co�ts-avantages r�alis�e par le bureau sous-r�gional de la FAO pour les �les du Pacifique a r�v�l� un r�sultat n�gatif pour ce niveau de production aux prix alors en vigueur sur le march� pour le ma�s. La production de riz a atteint 3,8 tonnes/ha en 1998 avec des marges brutes d'environ 100 dollars E.-U./ha.

18. En Chine, les augmentations de la production c�r�ali�re ont atteint entre 62 et 65 pour cent en 1997, et la disponibilit� alimentaire par agriculteur �tait, cette m�me ann�e, de 60 pour cent sup�rieure � celle de 1994, c'est-�-dire avant le PSSA.

Diversification concernant les petits animaux et les p�ches

19. La composante diversification, cibl�e plus particuli�rement sur les femmes et les petits agriculteurs, cr�e de nouvelles comp�tences pour l'�levage de petits animaux, l'apiculture, la pisciculture et les p�ches artisanales. L'incorporation de cette composante dans le PSSA a �t� renforc�e depuis 1999, et ses effets ne se sont donc pas encore compl�tement fait sentir. La diversification convient toutefois g�n�ralement bien aux petits agriculteurs, et les activit�s progressent de fa�on satisfaisante dans de nombreux pays.

20. Au N�pal, la diversification entreprise dans le cadre du PSSA se compose de d�monstrations concernant le b�tail et l'aquaculture. Les d�monstrations concernant le b�tail se font depuis 1998, et les agriculteurs ont re�u une formation en mati�re de gestion du b�tail, de production et de sant� animale (formation de techniciens en sant� animale de village). Les r�sultats obtenus pour ce qui est de l'am�lioration de la gestion et de la production sont encourageants. Les activit�s piscicoles ont bien progress�. Sept �tangs (1,73 ha de superficie en eau) ont produit trois tonnes m�triques de poisson. En outre, la pisciculture pratiqu�e par des groupes de femmes dans le district de Nawalparasi a eu d'importantes r�percussions socio-�conomiques: 12 groupes r�unissant 284 participantes ont produit cinq tonnes m�triques de poisson dans 12 �tangs d'une superficie totale de 2,64 ha, et leur revenu total �tait estim� � 8 000 dollars E.-U.. En tout, 225 femmes ont re�u une formation en pisciculture.

21. En Chine, la composante diversification concernant les d�monstrations relatives � l'�levage ainsi qu'� la production de poisson et de fruits a �t� mise en œuvre au milieu de l'ann�e 1997. Les participants �taient 305 m�nages d'agriculteurs, dont 431 femmes, vivant dans plus de neuf villages de cinq comt�s. Cette composante est ex�cut�e en parall�le avec des d�monstrations de vari�t�s et de technologies nouvelles pour la culture des c�r�ales dans deux des cinq comt�s. Ces activit�s ont permis, en 1998, la production de 3 462 lapins de chair, 251 ch�vres, 324 porcs de table, 805 poulets de chair, 7 750 canards de ponte et de chair et 4 246 oies de chair, et 7,21 hectares ont �t� utilis�s pour la d�monstration de l'association entre la pisciculture et les cultures fruiti�res. Une formation a �t� fournie � 3 636 personnes des cinq comt�s d'octobre 1997 � juillet 1998. Cette composante a donn� de bons r�sultats en ce qui concerne l'am�lioration de la nutrition et de la sant�, l'augmentation du revenu agricole et le renforcement des comp�tences en vue de la g�n�ration de revenus dans l'avenir.

22. En Papouasie-Nouvelle-Guin�e, des techniciens et des groupes d'agriculteurs ont re�u une formation en aquaculture et en �levage de lapins. Des programmes de multiplication sont en place.

23. Au Cambodge, des vaccinations de volaille contre la maladie de Newcastle et l'administration d'antibiotiques � des porcs ont �t� effectu�es pour r�duire les taux de maladie et de mortalit�, qui �taient tr�s �lev�s. Dans six sites sur sept, les taux de mortalit� ont fortement diminu� en 1998 et 1999. Le taux de survie des poulets est pass� de 25 � 75 pour cent, et le taux de mortalit� des porcs est tomb� de 35 � 10 pour cent.

Analyse des contraintes

24. Il est essentiel d'analyser et d'�liminer les contraintes au niveau des agriculteurs pour faciliter le d�veloppement participatif des syst�mes agricoles concrets. De m�me, m�me si de nombreux pays de la r�gion ont proc�d� � des r�formes structurelles pour cr�er un contexte institutionnel et politique favorable au d�veloppement de l'agriculture, la r�p�tition � grande �chelle des m�thodes nouvelles qui ont fait leur preuve � petite �chelle n�cessite habituellement que diverses contraintes soient surmont�es en aval et en amont. Une analyse ad hoc des contraintes a �t� effectu�e dans le cadre du PSSA pour formuler les premiers documents de programme nationaux.

25. Toutefois, depuis 1997, la formulation et l'ex�cution de tous les programmes des diff�rents pays ont inclus officiellement l'identification participative et multidisciplinaire des contraintes et des moyens de les �liminer. D'importants progr�s ont �t� r�alis�s, en particulier au niveau des agriculteurs et des m�nages. Il est cependant encore n�cessaire de consacrer plus d'efforts � l'analyse des contraintes aux niveaux sectoriel et macro-�conomique et de prendre davantage conscience de son r�le essentiel en tant que condition pr�alable au lancement de la Phase II du PSSA. De nombreux pays profitent de l'extension de la Phase I � de nouveaux sites pour �largir la port�e de l'analyse des contraintes.

Autres r�sultats

26. La Phase I a une incidence positive sur la formation et le renforcement des capacit�s institutionnelles � diff�rents niveaux. Un nombre consid�rable d'agriculteurs (surtout des femmes et des petits exploitants) et d'employ�s d'organismes publics et d'ONG re�oivent une formation, notamment au moyen de d�monstrations technologiques, d'ateliers et de diverses activit�s de diffusion. Le programme contribue �galement � instaurer une collaboration et un dialogue constructifs entre les agriculteurs, leurs associations, les ONG et le secteur public, inversant ainsi les anciennes tendances � l'isolement ou � la confrontation. Des comit�s directeurs, dot�s des moyens n�cessaires pour g�rer les programmes de s�curit� alimentaire, sont progressivement mis en place aux niveaux national, r�gional et local.

III. COOP�RATION SUD-SUD: APPROCHE ET R�SULTATS INITIAUX

27. L'initiative de la Coop�ration Sud-Sud a �t� lanc�e par le directeur g�n�ral en 1996 dans le cadre du PSSA en vue de permettre � certains pays de b�n�ficier des connaissances sp�cialis�es accumul�es par des pays en d�veloppement plus avanc�s. Elle doit permettre de relancer la coop�ration entre les pays en d�veloppement qui, par le pass�, n'a �t� qu'une demi-r�ussite en raison, notamment, du manque de devises n�cessaires pour couvrir les frais de transport international et les indemnit�s, pr�parer les �tudes de faisabilit� et prendre en charge les frais op�rationnels et les autres co�ts de la mise en œuvre. La Coop�ration Sud-Sud comble ces lacunes gr�ce � l'appui accord� par la FAO et les donateurs bilat�raux et multilat�raux aux pays participant au PSSA. Elle compl�te les accords CTPD qui ont, par nature, une port�e � plus court terme.

28. La Coop�ration Sud-Sud associe quelques fonctionnaires exp�riment�s et un assez grand nombre de techniciens ayant une bonne exp�rience pratique du terrain dans le secteur agricole, qui doivent travailler en contact direct avec les agriculteurs, durant deux � trois ans, dans des communaut�s rurales participant au programme. Les �quipes doivent non seulement introduire des m�thodes am�lior�es de d�veloppement agricole durable pouvant �tre r�appliqu�es ailleurs, mais aussi, par leur engagement et leur exemple, elles doivent encourager fortement les changements � l'int�rieur des structures agricoles auxquelles elles sont affect�es. Le nombre d'experts et de techniciens n�cessaires est d�termin� au cas par cas, mais il doit atteindre une masse critique, et les sites couverts doivent repr�senter toutes les r�gions agro-�cologiques du pays. Ces experts et techniciens sont envoy�s sur le terrain selon un calendrier �chelonn� et doivent jouer un r�le essentiel en aidant les �quipes nationales dans l'ex�cution et l'expansion de la Phase I.

29. Plus de 37 pays en d�veloppement se sont d�clar�s int�ress�s � contribuer � l'aide fournie par le PSSA. Sur les 240 experts et techniciens d�tach�s sur le terrain dans cinq pays d'Afrique � la fin mars 2000, 188 provenaient de quatre pays d'Asie (Bangladesh, Chine, Inde et Viet Nam). Le Viet Nam collabore avec le S�n�gal depuis avril 1997, et 100 experts et techniciens travaillent sur le terrain. Au B�nin, 19 Vietnamiens sont d�j� pr�sents. Un premier groupe compos� de 20 experts et techniciens chinois est arriv� en Mauritanie en septembre 1999. Huit experts et techniciens du Bangladesh sont arriv�s en Gambie en septembre 1999. En �rythr�e, 23 experts et techniciens indiens sont arriv�s sur le terrain en 1999 suite � l'envoi ant�rieur d'une �quipe de planification pr�alable.

30. Plusieurs pays d'Asie et d'Afrique ont sign� des accords tripartites avec la FAO. En ce qui concerne, par exemple, l'�thiopie et la Chine, ce dernier pays a envoy� une �quipe de reconnaissance en 1998 et 1999, et 30 experts et techniciens chinois devraient �tre d�tach�s bient�t en �thiopie, et 35 autres au Mali. Une quinzaine d'experts et de techniciens chinois devraient arriver d'ici peu au Bangladesh. Environ 18 experts et techniciens vietnamiens sont cens�s arriver � Madagascar au d�but de l'an 2000.

31. En Asie, dans le cadre du PSSA, il est pr�vu que les Philippines pr�teront main forte � la Papouasie-Nouvelle-Guin�e, et le Sri Lanka au N�pal. La Tha�lande pourrait aussi venir en aide au Myanmar et au Cambodge, et le Viet Nam au Laos. De m�me, l'Inde a propos� son aide � la Mongolie. Des missions conjointes de formulation doivent se rendre dans ces trois derniers pays.

IV. ORGANISATION ET RESSOURCES DE LA PHASE I

Cadre institutionnel et gestion

32. Vu sa complexit� et sa d�centralisation, le PSSA n�cessite des structures institutionnelles bien �tablies aussi bien dans les pays participant qu'� la FAO. Les pays participant ont �t� aid�s � �riger des m�canismes qui facilitent la mise en œuvre du PSSA et sa pleine int�gration avec le syst�me et les programmes institutionnels ruraux nationaux, ainsi qu'avec les autres programmes sp�cifiques de s�curit� alimentaire. Le cadre institutionnel recommand� comprend principalement:

33. Ce m�canisme institutionnel a �t� mis en place dans la plupart des pays o� le PSSA est en cours d'ex�cution depuis le deuxi�me semestre 1997. La structure institutionnelle n'est toutefois pas encore totalement install�e dans certains d'entre eux.

34. La FAO a constitu� une structure de gestion compos�e du comit� mixte du PSSA, pr�sid� par le Directeur g�n�ral, d'un comit� des politiques g�n�rales et d'un comit� d'ex�cution, ainsi que d'une unit� de suivi et de coordination. L'Organisation accordant une priorit� absolue � ce programme, toutes les structures op�rationnelles et techniques de la FAO, au si�ge et dans les bureaux d�centralis�s, collaborent tr�s activement avec le PSSA. Ce programme b�n�ficie �galement des conseils d'un groupe de contr�le ext�rieur, qui se r�unit chaque ann�e, et des �tudes effectu�es par l'inspecteur de terrain principal et par des inspecteurs de terrain r�gionaux ind�pendants. En outre, un nombre consid�rable de documents d'appui traitant des aspects techniques ou op�rationnels des questions de communication contribuent �galement � l'ex�cution du PSSA.

35. Au cours des deux derni�res ann�es, ces �tudes et ces rapports ont soulign�, entre autres, trois aspects de la gestion. Premi�rement, l'ex�cution du programme est d�sormais facilit�e par un ensemble (toutefois encore incomplet) de documents sp�cialis�s de la FAO. Ces documents sont publi�s syst�matiquement dans une s�rie de manuels compos�s de trois volumes s�par�s: Aper�u, Pr�paration et ex�cution des programmes nationaux, et Gestion et coop�ration internationales. Deuxi�mement, des efforts particuliers s'imposent encore pour faire conna�tre le concept et les strat�gies du PSSA aux diff�rentes autorit�s nationales et aux donateurs, et pour int�grer ce programme dans les structures nationales �tablies en veillant � sa coordination avec ces derni�res ainsi qu'avec d'autres programmes alimentaires et agricoles. Troisi�mement, il convient de renforcer encore l'appui technique de la FAO aux programmes pris en charge par les pays, en particulier pour ce qui est de la formulation des documents de programme nationaux, de la r�alisation de l'analyse des contraintes et du fonctionnement du syst�me de suivi et d'�valuation.

Financement

36. Le PSSA a d�marr� avec de modestes ressources fournies par la FAO et les pays b�n�ficiaires. Cela a influ� principalement sur le programme de deux fa�ons: la plupart des programmes nationaux ont commenc� avec une structure restreinte - incluant, par exemple, peu de sites, de zones et d'agriculteurs - ou la r�alisation d'une partie seulement des quatre composantes de la Phase I, et l'ex�cution du programme a d� �tre limit�e � un petit nombre de pays. Sa mise en œuvre progressive a toutefois contribu� � mieux faire comprendre sa conception et ses modalit�s � toutes les parties prenantes et � tous les partenaires du d�veloppement, ce qui a permis d'accro�tre leur int�r�t et leur soutien financier. De fait, de concert avec la Coop�ration Sud-Sud, le partenariat �tabli avec les donateurs et les institutions financi�res a fortement contribu� � l'extension du PSSA � de nouveaux pays, ainsi qu'� son expansion � l'int�rieur des pays eux-m�mes.

37. Les donateurs de fonds fiduciaires financent des activit�s dans 37 pays, dont six appartenant � la r�gion Asie-Pacifique. Le PNUD contribue au programme dans une douzaine de pays, dont deux en Asie. Des protocoles d'accord sp�cifiques ont �t� sign�s avec le PNUD, la Banque mondiale, la Banque africaine de d�veloppement, la Banque islamique de d�veloppement, la Banque ouest-africaine de d�veloppement, le FIDA, le PAM et d'autres institutions. Une �troite collaboration a �t� instaur�e avec la Banque asiatique de d�veloppement.

38. Au N�pal, la Banque mondiale appuie le programme sp�cial dans le cadre du Projet national d'appui � l'irrigation, par le biais duquel la FAO fournit des services d'assistance technique directs �valu�s � 1 157 787 dollars E.-U. Au Bangladesh, la Banque soutient le PSSA, notamment en accordant une aide financi�re aux activit�s de Coop�ration Sud-Sud r�alis�es conjointement avec la Chine (50 000 dollars E.-U.). Dans la R�publique populaire d�mocratique de Cor�e, la R�publique de Cor�e appuie le PSSA au moyen d'un fonds fiduciaire de 500 000 dollars E.-U. mis sur pied conjointement avec la FAO. L'Italie a indiqu� qu'elle �tait pr�te � appuyer le PSSA dans la R�publique populaire d�mocratique de Cor�e.

39. Un projet d'assistance technique de trois ans de la FAO destin� � appuyer le PSSA et financ� par le Fonds des Nations Unies pour le partenariat international avec un budget de 1 691 011 dollars E.-U. a �t� approuv� en juillet 1999. Il a pour objet de promouvoir la participation des femmes � la gestion de l'irrigation et des ressources en eau afin d'am�liorer la s�curit� alimentaire, l'alimentation et la sant� des m�nages. Il est op�rationnel au Cambodge, au N�pal et en Zambie. Son objectif global est d'assurer la durabilit� du d�veloppement de l'irrigation et de ses retomb�es positives sur la s�curit� alimentaire et l'�tat nutritionnel de la population locale. Gr�ce � ce projet, les femmes pourront participer � la gestion des syst�mes d'irrigation et des ressources en eau, diversifier et intensifier la production agricole et b�n�ficier de l'introduction de techniques qui leur permettront de consacrer moins de temps � certaines activit�s, ce qui facilitera leurs t�ches domestiques et productives.

40. Le PNUD appuie le PSSA en Inde par l'entremise d'un projet de 814 000 dollars E.-U. visant � d�velopper des syst�mes de culture bas�s sur le ma�s; la FAO fournit des services d'assistance technique directe. Le PNUD a �galement vers� 80 000 dollars E.-U. pour la formulation de ce programme par la FAO.

41. Le Comit� international olympique (CIO) a approuv� un projet visant � aider le PSSA � fournir de l'�quipement sportif d'une valeur de 20 000 dollars E.-U. au Bangladesh, � Samoa, au Niger et � Ha�ti (5 000 dollars E.-U. par pays). Cet �quipement sera distribu� pendant la premi�re partie de l'an 2000, afin d'am�liorer la sant� des jeunes dans les r�gions rurales gr�ce � la pratique du sport dans les sites du PSSA. Dans le cadre d'un projet r�alis� en 1999, le Cambodge, le Burkina Faso, la Tanzanie et l'�quateur avaient d�j� b�n�fici� d'une aide de m�me nature de la part du CIO.

42. L'Association internationale de l'industrie des engrais fournit des engrais d'une valeur de 150 000 dollars E.-U. au Cambodge, � l'�rythr�e, � la Tanzanie, au Mali et � l'�quateur (environ 30 000 dollars E.-U. par pays) pour appuyer le PSSA en 2000 dans le cadre du Programme international d'approvisionnement en engrais.

V. EXTENSION DE LA PHASE I

43. Les bons r�sultats de la mise en œuvre initiale de la Phase I sont � l'origine de l'expansion consid�rable des activit�s qui se d�roulent dans de nombreux LFRDC. Cette expansion � d'autres agriculteurs et d'autres sites, couvrant au minimum les zones agro-�cologiques et les syst�mes d'exploitation les plus repr�sentatifs, afin de garantir un travail de terrain satisfaisant avant le lancement de la Phase II, avait �galement �t� recommand�e par le Groupe de contr�le lors de sa troisi�me r�union en mars 1998. Cette expansion doit �galement permettre d'effectuer les travaux d'analyse des contraintes requis, d'am�liorer l'int�gration des questions d'acc�s au programme, d'assurer une expansion sectorielle et sous-sectorielle de la ma�trise de l'eau et d'autres composantes ou activit�s pour lesquelles la Phase I a donn� de bons r�sultats, et de constituer un r�seau unissant le PSSA aux autres programmes de s�curit� alimentaire mis en œuvre par le pays.

44. Dans la r�gion Asie-Pacifique, l'extension du PSSA � des sites suppl�mentaires a �t� formul�e pour la Chine et le Cambodge, et des propositions concr�tes de financement par les donateurs ont �t� pr�par�es. La FAO aidera �galement, le cas �ch�ant, d'autres gouvernements � formuler l'extension.

VI. PHASE II: EXPANSION DU PSSA AUX NIVEAUX SECTORIEL ET MACRO-�CONOMIQUE

45. La phase II devrait repr�senter un processus d'initiative nationale permettant d'�tendre au niveau national les r�sultats de la phase pr�c�dente. La priorit� du programme ne sera donc plus le travail de terrain dans des sites d�termin�s, mais la formulation et l'ex�cution de politiques appropri�es, de programmes d'investissement et de projets pouvant �tre financ�s, ce qui permettra au pays de concr�tiser les possibilit�s de s�curit� alimentaire et de d�veloppement agricole identifi�es durant la Phase I. Vu les efforts consid�rables en jeu et les ressources int�rieures et ext�rieures requises, le lancement de la Phase II devra �tre pr�par� soigneusement avec la participation pleine et enti�re de toutes les parties prenantes nationales et internationales, apr�s que la phase pr�c�dente aura donn� des r�sultats satisfaisants.

46. Les r�sultats les plus importants sont les suivants:

47. Comme on l'a vu pr�c�demment, beaucoup de pays �tendent les activit�s de la Phase I, et quelques-uns d'entre eux seront bient�t en mesure de r�pondre aux crit�res de lancement de la Phase II indiqu�s ci-dessus. La FAO continuera � soutenir les efforts entrepris par les pays participants, en particulier pour la pr�paration de plans d'action nationaux qui d�finiront les objectifs, la strat�gie et les principaux instruments de politique g�n�rale, ainsi que le programme d'investissement et les projets pouvant �tre financ�s, ce qui est n�cessaire pour le passage � la Phase II. Toutefois, l'obtention du financement requis doit �tre entreprise par les gouvernements concern�s en n�gociant avec les donateurs et les institutions financi�res susceptibles de les appuyer, et la FAO peut jouer un r�le de catalyseur � cet �gard.

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1  Ces chiffres n'incluent pas les travailleurs migrants install�s � l'ext�rieur de la r�gion.