Les chiffres cités dans le texte proviennent de sources officielles et de journaux commerciaux. Ils sont sujets à révision et il est donc possible qu'ils ne correspondent pas toujours exactement à ceux qui seront donnés plus tard dans l'Annuaire statistique des produits forestiers - 1948. Ils n'en perdent en rien leur utilité en ce qui concerne les tendances qu'ils indiquent. Sauf indication contraire, les unités du système métrique sont utilisées partout dans le rapport.
ON estime que la production mondiale de pâte atteindra probablement en 1948 le chiffre record ´_ de 28.250.000 tonnes. On peut envisager un chiffre encore plus élevé pour 1949 si la tendance à la hausse se maintient en Scandinavie, en Europe centrale en Amérique latine, en Australie et en Asie, et si l'état du commerce est satisfaisant en Amérique du Nord.
La situation mondiale a été caractérisée en 1947/48 par les principaux faits suivants: 1) accroissement continu de la production en Amérique du Nord où, sauf en ce qui concerne le papier journal, un meilleur équilibre du jeu de l'offre et de la demande a pu être réalisé pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale; 2) niveau de production toujours très bas en Europe et en Asie, en raison de la pénurie de force matrice, de main-d'uvre et de transports, seules de légères améliorations ne correspondant pas à l'accroissement continu des besoins qui résulte des progrès de l'hygiène et de l'instruction, ainsi que des efforts faits pour atteindre un niveau de vie plus élevé; 3) établissement de plans en vue d'une expansion nouvelle, bien que limitée, de la capacité de production de pâte en Amérique latine. dans la région du Pacifique et dans certains pays d'Asie.
A condition que la demande diminue aux Etats-Unis, que la production se rapproche du maximum en Scandinavie, que l'industrie se relève en Europe centrale et au Japon et que la capacité de production de pâte s'accroisse encore dans d'autres régions, on peut envisager d'ici quelques années une amélioration considérable des fournitures.
L'augmentation de la capacité de production est étroitement liée, il va sans dire, à la question des approvisionnements en matières prèmieres et à la nécessité de procéder à de nouvelles améliorations dans le domaine des méthodes de cuisson, de l'utilisation des déchets de bois, des bois durs, des espèces tropicales et autres matières premières utilisées pour la fabrication de la pâte, telles que le sparte et le bambou.
L'Amérique du Nord a, pendant la guerre, satisfait les besoins essentiels en pâte de bois des nations alliées qui, autrefois, s'approvisionnaient surtout dans les pays de l'Europe septentrionale. La fin de la guerre a amené une reprise rapide du commerce information lequel a tendance à revenir progressive ment à ce qu'il était auparavant, avec la différence importante cependant que l'Allemagne et le Japon sont pour le moment, et le seront pour quelques années encore, éliminés, l'un comme exportateur important, et l'autre comme grand importateur.
Le principal obstacle à une rapide expansion du commerce mondial de la pâte est le manque de devises étrangères qui restreint dans le monde entier les possibilités d'importation d'un grand nombre de pays. Cette expansion est également gênée par la tendance actuelle à l'inflation, les cours ayant monté de façon constante en 1947 et 1948, à la suite de l'augmentation des prix de revient du bois de pâte, de la main-d'uvre, du charbon et autres matières premières. Les fabricants se rendent cependant parfaitement compte de la nécessité de stabiliser les cours afin d'éviter un fléchissement rapide du volume de la consommation mondiale. La résistance de plus en plus forte opposée par les acheteurs nord et sudaméricains aux prix d'exportation suédois a finalement provoqué l'annulation de la taxe suédoise à l'exportation, ce qui a produit une chute des prix sur le marché américain.
La demande mondiale de pâte à des prix raisonnables augmentera de pair avec la consommation de papier au fur et à mesure du développement industriel de divers pays, en raison de la place de plus en plus importante qu'occupe la pâte en tant que matière première dans d'autres industries. La production mondiale de diverses fibres de cellulose synthétiques peut maintenant être estimée à près de 2 millions de tonnes, soit de 15 à 20 pour cent des approvisionnements mondiaux annuels en fibre.
La production de papier journal a augmenté au Canada de façon appréciable depuis 1937 mais elle a décliné de près de la moitié dans le reste du monde. La capacité de production existe, mais elle reste inemployée en raison du manque de matières premières, de pièces de rechange pour l'entretien des machines et de main-d'uvre. Cette situation est la cause directe de la pénurie aiguë actuelle de papier journal et pour y remédier il faudrait prendre des mesures permettant l'utilisation de machines ayant un rende ment normal. Le niveau élevé des frais de construction et l'incertitude dans laquelle on se trouve au sujet de la régularité de la demande, semblent, de l'avis de l'industrie. militer contre la construction de nouvelles usines pour la production de papier journal
Bien que le volume mondial de la production de pâte ait été en Europe et en Asie inférieur à la normale depuis la guerre, on estime qu'il a atteint en 1947 le chiffre record de 26,5 millions de tonnes contre 24,3 en 1946 et 22,1 en 1945. On prévoit un niveau de production encore plus élevé en 1948, soit 28.250.000 tonnes. L'Amérique du Nord et la Scandinavie produisent approximativement 85 pour cent des approvisionnements en bois de pâte.
La production de pâte en 1947 a dépassé d'environ 2 pour cent celle de 1937, année record. Cette augmentation provenait en grande partie de la création de nouveaux moyens de production dans le sud et sur la côte ouest des Etats-Unis ainsi que dans l'ouest du Canada. On sait que le Mexique, le Brésil et l'Argentine ont également augmenté leur production domestique de pâte grâce à la construction de nouvelles usines ou à l'augmentation de la capacité de production de celles déjà existantes. L'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Inde peuvent s'ajouter à la liste des pays qui devraient être bientôt en mesure de produire une plus grande partie de leurs besoins en pâte. Quoi qu'il en soit, cela ne suffira pas pour compenser la perte de capacité des principales sources d'approvisionnement en pâte qui existaient avant la guerre.
La pression exercée sur la Suède pour des livraisons de pâte au moment où le monde était en guerre, ainsi que la nécessité dans laquelle ce pays s'est trouvé d'utiliser ses réserves forestières pour la production de bois de combustion, ont créé une situation dont les répercussions se font maintenant très nettement sentir. Les usines de la Finlande et de la Norvège ont subi des destructions importantes pendant la guerre et la capacité de production de pâte de la Finlande a d'autre part été diminuée du fait des concessions qu'elle a dû faire dans le traité de paix.
En dehors de ces deux pays, c'est en Allemagne et au Japon que les pertes ont été les plus importantes dans ce domaine et ces deux pays, à part les dommages matériels causés à leurs usines, se sont vus en outre privés d'une partie considérable de leur capacité de production d'avantguerre en raison de pertes de territoires, et du démontage de leurs usines au titre des réparations.
L'étendue des dommages causés par la guerre aux ressources en bois de pâte des pays d'Europe n'a pas encore été déterminée avec précision, mais ces dommages sont certainement considérables en Autriche, en Tchécoslovaquie, en Pologne et en Roumanie, puisque ces pays disposaient tous avant la guerre d'excédents exportables.
En ce qui concerne les approvisionnements de bois pour l'industrie du papier, la concurrence de plus en plus serrée des consommateurs de pâtes dissolvantes constitue un facteur très important. Dans certains pays, une partie de la capacité de production de pâte a été affectée à la fabrication de pâtes dissolvantes. Les industries fabriquant de la rayonne, des fibres d'usage général, des produits plastiques, ainsi que tous les nouveaux sous-produits de la cellulose, ont un avenir d'expansion illimitée.
LA PRODUCTION DES PÂTES ET PAPIERS EN AMÉRIQUE DU NORD
La production totale de toutes les qualités de pâte a atteint en 1947 un peu plus de 17,8 millions de tonnes contre 11 millions en 1937. Ce tonnage est le plus important enregistré jusqu'à présent et dépasse de 2 millions celui de 1946. Les Etats-Unis ont produit 61 pour cent du volume total de la production pour l'Amérique du Nord; le Canada, 37 pour cent et Terre-Neuve, 2 pour cent.
La production de l'industrie du papier et du carton a atteint un chiffre record de 26 millions de tonnes en 1937, la production des Etats-Unis se montant à 77,5 pour cent de ce total, celle du Canada à 21 pour cent et celle de TerreNeuve à près de 1,5 pour cent.
Etats-Unis d'Amérique. La production de pâte a passé de 9.622.000 tonnes en 1946 à 10.843.000 tonnes en 1947, soit une augmentation de 12 pour cent. La pâte de rayonne représentait 371.000 tonnes, soit environ 3 pour cent du total de la production.
Les approvisionnements de pâte de bois se sont élevés en 1947 à 12.841.000 tonnes contre 11.225.000 un an auparavant. Cette énorme différence provient presque entièrement des usines intégrées. L'insuffisance des approvisionnements de pâte achetés à des prix permettant la concurrence a constitué un problème des plus sérieux pour les usines qui ne pouvaient procéder elles-mêmes aux opérations de fabrication de la pâte.
Grâce à une production totale de 19.078.000 tonnes, l'industrie du papier des Etats-Unis a dépassé le record de production de 1946 d'environ 9 pour cent, soit une augmentation de 85 pour cent par rapport à la production moyenne de 1935-39 qui fut de 10.919.000 tonnes.
En 1947, l'activité des affaires fut très vive, démentant les prévisions pessimistes du début de l'année. Au lieu du déclin envisagé, presque toutes les industries établirent de nouveaux records de production.
La même tendance a continué à s'affirmer en 1948. La production domestique de pâte de bois, soit 5.759.000 tonnes pendant les six premiers mois de l'année, a dépasséé de 6½ pour cent celle de la même période de 1947. La production de tous les types de papier et de carton a également atteint de nouveaux records pendant la première moitié de 1948 avec un total de 10.112.000 tonnes, soit une augmentation de 6 pour cent par rapport à la même période de 1947, et de 18 pour cent par rapport à 1946.
L'incertitude du début de l'année semble s'être dissipée et la plus grande partie de l'industrie pré voit un volume régulier d'affaires pour la dernière partie de 1948. Certains signes précis permettent cependant de se rendre compte que le volume de la production rattrape petit à petit celui de la demande et que de façon générale, les approvisionnements et la demande arrivent à s'équilibrer dans l'industrie, à l'exception toutefois du papier d'emballage et du papier journal.
Si l'on compare la production matérielle de papiers, de cartons et de pâtes avec l'effectif de la main-d'uvre, il est évident que la productivité a nettement augmenté. Ce fait résulte en grande partie de la modernisation des machines et de l'outillage employés à la fabrication de la pâte et du papier, la" quelle rend possible une production plus effective et plus rapide.
PRODUCTION TOTALE DE PÂTES DE BOIS EN 1937 ET 1947
TOTAUX COMPARATIFS POUR LES PAYS QUI ONT COMMUNIQUÉ DES DONNÉES POUR 1937 ET 1947
|
Production |
|
1937 |
1947 |
|
Amérique du Nord |
10.981 |
17.823 |
Europe |
8.726 |
6.160 |
Autres régions |
921 |
376 |
TOTAL |
20.628 |
24.359 |
Canada. La production de toutes les qualités de pâte a atteint en 1947 6.581.000 tonnes par rapport aux 6.001.000 tonnes de l'année précédente. La pâte dissolvante représentait 271.000 tonnes de la production totale.
La production de papier et de carton s'est élevée en 1946 à 4.733.000 tonnes; en 1947, elle atteignait près de 5.200.000 tonnes, soit une augmentation de près d'un demimillion de tonnes et un nouveau record de production.
Pendant les sept premiers mois de 1948, la production totale de pâte chimique peut être estimée à 1.605000 tonnes, c'est-à-dire 164.000 tonnes de plus que pendant la même période de 1947. Etant donné la situation favorable du travail et des matières premières (la production de bois de pâte peut en 1947/48 atteindre un volume record de 25,5 millions de m³ ® ), il est permis d'envisager un accroissement de production pour l'année 1948.
Terre-Neuve. Les deux usines productrices de pâtes à Terre-Neuve suffisent aux besoins des fabriques locales de papiers et peuvent en outre exporter environ 10 pour cent de leur production. Après une baisse en 1942 et en 1943, la production de pâtes s'est remise à augmenter de façon constante pour atteindre en 1947 un chiffre record de 399.000 tonnes 1, ce qui représente 2 pour cent du total pour l'Amérique du Nord.
1 L'on ne peut préciser si les déchets d'épurateur sont compris.
Production de papier journal en Amérique du Nord ²
² On trouvera des renseignements plus détaillés concernant le papier journal, dans une étude intitulée Production mondiale de papier journal en 1947, établie par M. J. J. Zima, statisticien, U. S. Newsprint Service Bureau, en collaboration avec le Service des produits forestiers, le Bureau du commerce international, et le Ministère du Commerce des Etats-Unis.
Mettant à profit le niveau exceptionnellement élevé de la demande, les usines de papier journal de l'Amérique du Nord ont, en 1947, produit 5.146.000 tonnes, volume qui représentait un accroissement de 358.000 tonnes, soit 7 pour cent, par rapport à la production de 1946, mais qui était apparemment encore insuffisant pour satisfaire la demande du consommateur.
Si l'on considère le volume de la production régionale, les usines canadiennes ont produit 4.059.000 tonnes, soit un peu moins de 79 pour cent du total; les Etats-Unis, 749.000 tonnes, soit approximativement 14,5 pour cent, le reste sortant des usines de Terre-Neuve.
Pendant les sept premiers mois de 1948, la production, soit un total de 3.026.000 tonnes, a de nouveau accusé une tendance à l'augmentation, ce volume représentant un accroissement régional de 61.940 tonnes, soit 2,1 pour cent de plus que pendant la période correspondante de l'année antérieure.
PRODUCTION DE PAPIER JOURNAL EN AMÉRIQUE DU NORD 1939 - 1946 - 1947
Pays |
1989 |
1946 |
1947 |
(milliers de tonnes) |
|||
Canada |
2.603 |
3.776 |
4.059 |
Etats-Unis |
866 |
701 |
749 |
Terre-Neuve |
277 |
311 |
338 |
TOTAL |
3.746 |
4.788 |
5.146 |
A PRODUCTION DE PÂTES ET PAPIERS EN EUROPE
La production de pâtes de l'Europe peut être estimée pour 1947 à 7 millions de tonnes contre 11.494.000 en 1937. Le bouleversement général de l'activité industrielle et économique en Europe est la cause de l'énorme réduction de la production et de la consommation de pâte et de produits dérivés par rapport à la période d'avant-guerre. Le manque de charbon est un des principaux facteurs qui retardent l'accroissement de la production en Scandinavie; dans les autres pays la plupart des usines éprouvent des difficultés à se procurer non seulement les matières premières (bois de pâte, pâtes, charbon et produits chimiques) mais également des pièces de rechange et de l'outillage. Le manque de main-d'uvre expérimentée constitue un autre obstacle à la reprise. A moins d'efforts spéciaux ce n'est pas avant plusieurs années que l'industrie européenne de la pâte pourra revenir à ses niveaux de production d'avant-guerre.
Scandinavie
La Suède, la Finlande et la Norvège, qui aupuravant produisaient plus de la moitié du volume total de pâte fabriquée en Europe, sont encore bien en dessous du niveau de leur production d'avant-guerre. Les forêts du nord ont été surexploitées pendant la guerre et la production de bois de pâte se trouve maintenant réduite; en même temps, le manque de charbon a obligé ces pays à utiliser une proportion importante de leur bois rond comme combustible. La production de bois de pâte en 1947 ne fut que de 21,8 millions de m³ ® contre 33,9 millions en 1937.
Finlande. La production de pâte (toutes qualités) a passé de 1.197.000 tonnes en 1946 à 1.450.000 en 1947, soit 60 pour cent de la capacité, malgré un grand nombre de difficultés rencontrées- dans le domaine des machines et de l'outillage aussi bien que dans celui des matières premières et de la main-d'uvre.
En dépit de la sécheresse sans précédent qui, en 1947, a occasionné une diminution de l'énergie hydroélectrique, la production d'ensemble des usines à papier a augmenté de 14 pour cent, passant de 457.000 tonnes en 1946 à 518.000 en 1947.
Selon les estimations, la production de pâte chimique de la Finlande, qui en 1947 s'est montée à 955.000 tonnes, devrait en 1948 atteindre un volume de plus d'un million de tonnes.
Norvège. La production de pâte des usines norvégiennes a passé de 460.000 tonnes en 1946 à 632.000 tonnes en 1947, bien que le rendement de la plupart des usines n'est qu'environ 48 pour cent de leur capacité. Pendant l'année record de 1937, la Norvège a produit 1.087.000 tonnes de pâte.
Les pénuries de bois de pâte, de charbon et de produits chimiques ont empêché l'utilisation de la capacité totale de production, et de même que dans les autres pays scandinaves, la sécheresse extrêmement grave de 1947 a eu sur les usines un effet très défavorable.
En raison de l'amélioration générale de la situation économique de ces pays, et à moins de circonstances imprévues, l'année 1948 devrait marquer une nouvelle étape vers une reprise complète, et l'on espère que les usines augmenteront leur production jusqu'à 70 pour cent de leur capacité.
Suède. La production totale de pâtes s'est de nouveau légèrement améliorée, passant de 2.680.000 tonnes en 1946 à 2.810.000 en 1947, et atteignant 79 pour cent de la capacité. La pâte dissolvante entrait pour 312.000 tonnes, soit 10 pour cent de la production de 1947.
La production de pâtes de la Suède atteindra probablement en 1948 environ 85 pour cent du niveau d'avant-guerre. Etant donné la situation du bois de pâte, on ne s'attend pas à un nouvel accroissement important de la production.
La production de papiers et de cartons a atteint en 1947 un chiffre de plus d'un million de tonnes en comparaison du record de 1.063.000 tonnes atteint 10 ans auparavant.
Europe centrale
En dépit des difficultés énormes avec lesquelles la plupart des pays d'Europe centrale se trouvent encore aux prises, la production de pâtes et de papiers a été en augmentation constante depuis la fin de la guerre et, à l'exception de l'Allemagne, il se peut qu'en 1948/49 elle atteigne les niveaux d'avant-guerre.
Autriche. La production totale de pâtes de toutes qualités a passé de 74.000 tonnes en 1946 à 109.000 en 1947, soit environ 25 pour cent des moyennes d'avantguerre.
Bien que l'industrie de la pâte et du papier ait réussi à passer les années de guerre en n'éprouvant que peu de dommages directs, les usines ont dû depuis la fin des hostilités s'arrêter presque complètement de tourner en raison des pénuries de charbon, de bois de pâte et de main-d'uvre.
Avant la guerre, l'Autriche produisait plus de bois de pâte qu'elle n'en avait besoin pour sa propre industrie. Depuis lors cependant, les forêts ont été sérieusement surexploitées et, immédiatement après la guerre, les besoins en combustibles devinrent si grands que d'énormes quantités de bois ont dû être abattues pour cet usage. Toutefois, la situation immédiate s'améliore peu à peu et il est possible de prévoir un accroissement de la production de pâtes en 1948.
La production des papiers et des cartons s'est élevée en 1947 à 148.000 tonnes, ce qui représente environ la moitié de la production de 1937.
Tchécoslovaquie. La production de pâte de tous types a atteint en 1947 plus de 70 pour cent de la capacité, soit une production annuelle d'environ 270.000 tonnes et de 20 à 23 pour cent au-dessous de la moyenne d'avant-guerre.
On signale que la production de l'industrie de la pâte et du papier pendant les quatre premiers mois de 1948 (en pourcentage de la production envisagée pour cette période), se décompose de la façon suivante: pâte chimique, 82.987 tonnes (101 pour cent); papier, 91.512 tonnes (113,4 pour cent); carton, 25.834 tonnes (113,8 pour cent).
La production, en 1947, de papiers et de cartons aurait été d'environ 264.480 tonnes, soit environ 80 pour cent de la capacité et seulement de 10 à 15 pour cent au-dessous du niveau d'avant-guerre.
La production de pâtes chimiques à base de bois dur va être entreprise pour la première fois en Tchécoslovaquie par une nouvelle usine qui sera établie à Vranov dans la Slovaquie orientale. Si elle réussit, sa production compensera la grave pénurie de pâte de pin et d'épicéa.
Allemagne. Avec une production de 2.483.000 tonnes, l'Allemagne était en 1937 la quatrième productrice du monde pour la pâte de bois, et sa production de papiers et de cartons s'est montée la même année à 3.568.237 tonnes.
En raison de la division de l'Allemagne en quatre zones, il est très difficile de se rendre compte des conditions générales de l'industrie qui nous intéresse ici, mais on peut présumer que le volume produit en 1947 ne représente pas même un tiers du tonnage d'avant-guerre.
Dans la zone russe où se trouve située la plus grande partie de l'industrie les usines les plus importantes qui n'ont pas été détruites ou endommagées par la guerre sont maintenant démontées. On estime qu'environ 200 usines sont actuellement en activité, mais elles sont toutes de peu d'importance. Elles produisent environ 80.000 tonnes de papier par an et devraient atteindre environ 150.000 tonnes en deux ans.
Dans la zone américaine, la production mensuelle peut se répartir approximativement comme suit: 16.000 tonnes de papiers, 2.500 tonnes de cartons, et 5.000 tonnes de cellulose. Cette production pourrait augmenter substantiellement s'il n'était pas nécessaire d'affecter au chauffage une partie importante du bois disponible.
Dans la zone britannique, la production de papier de cartons et de pâtes se monte à environ 15.000 tonnes par mois par rapport à une moyenne de 65.000 tonnes en temps de paix. Cette zone ne contient pas d'importantes ressources forestières, et les approvisionnements de matières premières sont compliqués par la nécessité de procéder à des importations en provenance des autres zones.
Dans la zone française, la plus grande partie des usines de pâtes et de papiers sont restées intactes: mais le manque de charbon, de bois de pâte et de cellulose en rend le fonctionnement économique presque impossible.'
La capacité totale actuelle de l'industrie allemande du papier peut se décomposer approximativement de la façon suivante entre les quatre zones:
Zone américaine |
15,5 pour cent |
Zone britannique |
23,8 pour cent |
Zone française |
7,2 pour cent |
Zone russe |
53,5 pour cent |
Hongrie. La Hongrie ne dispose pas de bois pour approvisionner ses usines de pâtes en matière première, elle doit en conséquent avoir recours à l'importation pour se le procurer.
La capacité de: production des usines de papier était en 1947 de 105.3()0 tonnes contre 117.300 tonnes en 1944, 90.000 tonnes en 1938 et 12.000 tonnes en 1925. Le déplacement, au titre des réparations, d'une fabrique de papier est la cause du déclin de la production qui s'est produit depuis 1944.
Pologne. Il est vraisemblable que la production de papiers s'élèvera en 1948 à plus de 253.000 tonnes, contre 205.000 tonnes en 1947, année où la production d'avantguerre a été dépassée.
On espère que les approvisionnements de matières premières seront en 1948 plus importants que l'année dernière. Des sommes considérables vont être consacrées à la réparation des machines hors d'usage et au maintien d'approvisionnements réguliers d'énergie électrique. On signale que la restauration des usines endommagées par la guerre se poursuit sur une grande échelle.
Suisse. La Suisse ne dispose pas de ressources suffisantes pour faire face au total des besoins de son industrie du papier. Depuis 1930 cependant, cette indus-trie s'est mise à utiliser des quantités de plus en plus importantes de bois de pâte d'origine domestique et la guerre l'a obligé à utiliser exclusivement des matières premières d'origine domestique.
La production de pâtes de bois s'est élevée en 1946 à un total de 108.000 tonnes en comparaison avec 90.000 tonnes en 1937; ce volume a été presque suffisant en 1946 pour faire face aux besoins estimés à 128.000 tonnes.
La production de papiers et de carton s'est élevée en 1947 à près de 200.000 tonnes, contre environ 150.000 tonnes en 1937. La production domestique satisfait maintenant plus de 90 pour cent des besoins
Europe occidentale
La production de pâtes et de papiers de plusieurs pays d'Europe occidentale pourrait augmenter s'il était possible de se procurer les machines et les matières premières nécessaires. Cependant, la plupart des usines de papiers, telles que celles du Danemark, des Pays-Bas, de la Belgique, de la France et du Royaume-Uni, dépendent pour s'approvisonner des importations de pâte, produit qui continue à faire défaut en 1948 sur les marchés domestiques.
En dépit de ces difficultés, certains pays d'Europe occidentale ont depuis la guerre augmenté leur production dans des proportions considérables.
Belgique. La production de pâtes est tombée de 66.000 tonnes en 1937 jusqu'à 4.000 tonnes en 1945, ce qui constitue un niveau extrêmement bas. Elle a cependant remonté à 15.000 tonnes en 1946 et a atteint 43.000 tonnes en 1947. La production de papiers et de cartons a passé d'un total de 196.000 tonnes en 1946 à 237.000 tonnes en 1947, dépassant ainsi le niveau de 1936.
France. Le niveau de la production de pâtes qui atteignait 354.000 tonnes en 1935 est tombé en 1944 è 82.000. Il est remonté à 262.000 tonnes en 1946 et a dépassé en 1947 d'environ 23.000 tonnes le niveau d'avantguerre.
La production de papiers et de cartons a atteint en 1947 un volume total de 900.000 tonnes dépassant ainsi de 30 pour cent celui de 1946, soit environ 70 pour cent de la moyenne de production annuelle pour la période 1936-39.
La production mensuelle de pâte continue à augmenter en 1948 et on envisage pour l'année un accroissement considérable du total de la production dont le volume atteindra environ 480.000 tonnes.
Royaume-Uni. L'industrie de la pâte et du papier du Royaume-Uni se fonde normalement sur de grosses importations de pâtes chimiques et mécaniques, lesquelles se montaient à un volume total d'environ 1.600.000 tonnes par an pendant les années d'avant-guerre. Un facteur essentiel joue, dans la situation du papier et du carton, un rôle important: c'est la pénurie de pâte de bois qui empêche la production d'atteindre des niveaux plus élevés.
Quelques usines de pâtes et de papiers ont subi des dommages directs pendant la guerre, mais les dégâts n'ont pas été assez importants pour compromettre gravement la capacité de production de l'industrie. Les usines sont bien outillées en machines spéciales pour la fabrication de papier de toutes catégories.
La capacité annuelle de production de l'industrie du papier et du carton n'a pas changé notablement par rapport à celle d'avant-guerre, et il est peu vraisemblable qu'elle augmente de façon appréciable au cours de 1948.
La production totale de papier s'est élevée en 1946 à 1.736.000 tonnes, soit une augmentation de 43 pour cent par rapport à 1945. La production de 1947 est restée à peu près la même que celle de 1946.
La production de 1948 est estimée à environ 10 pour cent au-dessus du niveau de 1946. L'accroissement de production pour le papier journal est estimé à 20 pour cent.
Pays-Bas. La production de pâte de bois a atteint en 1947 un total de 145.000 tonnes, ce qui correspond approximativement au niveau d'avant-guerre.
Entièrement subordonnée aux importations de bois de pâte' la production domestique n'a pour ainsi dire pas changé depuis plusieurs années. Les Pays-Bas cherchent à négocier des importations en provenance de l'U.R.S.S.
La production de papiers et de cartons s'est montéé en 1947 à un total de 197.000 tonnes.
Région méditerranéenne
Grèce. La production de papiers et de cartons qui était en 1937 de 22.680 tonnes, est descendue en 1946 à 9.304 tonnes. La production totale de l'industrie en 1947 devait égaler à peu près 80 pour cent de celle de 1937, et les estimations pour 1948 accusent un accroissement de 100 à 120 pour cent par rapport aux chiffres de 1937.
Italie. Le total de la production de pâte a passé d'un volume de 106.000 tonnes en 1946 à 161.000 tonnes en 1947. Sur ce chiffre cependant, il n'y avait que 65.000 tonnes de pâte chimique, contre le chiffre record de 90.000 tonnes en 1941.
La production de papiers et de cartons représentait, en 1946, 36 pour cent des quantités d'avant-guerre. En 1947, cette production a atteint 375.000 tonnes, soit 70 pour cent de celle d'avant-guerre.
Turquie. Le volume de la production de pâtes de bois n'a pas dépassé 6.000 tonnes en 1946, en raison de la pénurie de matières premières d'origine domestique. Elle a cependant atteint 11.000 tonnes en 1947.
La production de papiers et de cartons qui était de 17.000 tonnes en 1946, a passé à 20.000 tonnes en 1947. La capacité annuelle de production des usines est estimée à 23.000 tonnes et le total des besoins, à 52.000 tonnes.
U.R.S.S. La production de papiers s'est élevée à 812.000 tonnes en 1940 et celle de cartons, à 127.000 tonnes. En 1947, elle atteignait de nouveau les niveaux d'avant-guerre.
Conformément au nouveau plan quinquennal, la production de papiers atteindra en 1950 1.340.000 tonnes, soit 65 pour cent de plus qu'en 1940. On prévoit une augmentation spéciale dans la production de carton, de panneaux de construction et de papier d'emballage.
LA PRODUCTION DE PAPIER JOURNAL EN EUROPE
La production de papier journal en Europe a passé d'un volume approximatif de 1.358.000 tonnes en 1946 à 1.452.000 en 1947. Tous les pays producteurs, à l'exception du Royaume-Uni et de l'Allemagne ont augmenté ou maintenu le volume de leur production par rapport à 1946. L'accroissement le plus important, soit 55.000 tonnes, a été enregistré en France; viennent ensuite la Finlande avec une augmentation de 30.000 tonnes, la Belgique avec 13.000, l'Autriche avec 8.000 et la Suède avec 4.000. Quoi qu'il en soit, la plupart des pays d'Europe manquent de papier journal et l'ensemble de la production est encore bien inférieure au niveau d'avant-guerre.
La situation n'est nulle part aussi sombre que dans le Royaume-Uni où une capacité de production de papier journal de plus d'un demi-million de tonnes par an est actuellement en sommeil. Le Royaume-Uni, qui en 1946 était le quatrième producteur de papier journal du monde, a passé l'année dernière au sixième rang, après la Suède et la Finlande, produisant 42.000 tonnes métriques de moins qu'en 1946, soit un volume équivalent à un tiers seulement du tonnage produit en 1939. En comparaison de 1937, la production domestique est tombée de 813.000 tonnes à 256.000 en 1947.
Dans les pays scandinaves, une partie importante de la capacité de production de l'industrie est restée inutilisée, soit une capacité égale à 220.000 tonnes en Finlande en 1947 et à 80.000 en Norvège en 1946. Aux Pays-Bas, la production de 1947 a été inférieure de 60.000 tonnes au volume produit en 1937.
Cette perte de capacité, qu'on peut estimer à un total de près de 900.000 tonnes, est attribuable aux principales raisons suivantes: destructions de guerre, surexploitation forestière, pénuries de matières premières, de moyens de transport, de main-d'uvre, de techniciens expérimentés ainsi que de devises étrangères pour remplacer, les machines et l'outillage. On peut également l'imputer, dans certains cas, à l'affectation de machines de papier journal, à la fabrication de papiers d'un meilleur rapport ainsi qu'à l'utilisation de bois de pâte comme combustible ou pour d'autres produits cellulosiques d'une vente plus profitable.
PRODUCTION DE PAPIER JOURNAL EN EUROPE 1937 - 1946 - 1947 (en milliers de tonnes métriques)
Pays |
1937 |
1946 |
1947 |
Suède |
283 |
270 |
274 |
Finlande |
421 |
240 |
270 |
Royaume-Uni |
813 |
299 |
256 |
France |
250 |
121 |
176 |
Norvège |
190 |
111 |
115 |
Allemagne |
385 |
73 |
65 |
Belgique |
54 |
32 |
45 |
Autriche |
83 |
30 |
38 |
Suisse |
40 |
40 |
40 |
Pays-Bas |
96 |
31 |
40 |
Tchécoslovaquie |
45 |
36 |
39 |
Italie |
60 |
29 |
34 |
Pologne |
37 |
28 |
35 |
Espagne |
19 |
13 |
14 |
Hongrie |
5 |
3 |
9 |
Portugal |
- |
2 |
2 |
|
2.778 |
1.358 |
1.452 |
LA PRODUCTION DE PÂTES ET PAPIERS EN AMÉRIQUE LATINE
L'expansion de l'industrie du papier et du carton au cours des dix dernières années ressort de la moyenne annuelle de la production qui a été en 1945/46 presque le double de celle de la période 1935-1937. On estime maintenant qu'elle représente environ 56 pour cent de la consommation totale, contre 38 pour cent il y a dix ans.
Cette tendance à l'augmentation a été cependant ralentie par les conditions d'après-guerre et l'industrie en est encore à sa période initiale de développement. Il reste un grand nombre de plans à mettre en uvre. En 1946/47, l'Argentine, le Brésil, le Chili, Cuba, le Mexique et le Venezuela ont reçu de grosses expéditions de machines destinées à la fabrication de la pâte et du papier, d'où l'on peut augurer un accroissement de la production future. Il y a cependant une limite à l'expansion possible: c'est la pénurie des disponibilités. Bien que la production de pâtes ait considérablement augmenté dans certains pays d'Amérique latine, l'expansion dépendra en grande partie à l'avenir de la détermination des propriétés de réduction en pâte des essences indigènes. On commence à utiliser d'autres matières premières qui se trouvent sur place et qui conviennent à la fabrication de la pâte telles que la bagasse, la paille, etc.
Argentine. En Argentine, le plan quinquennal actuel prévoit la construction de deux grandes fabriques de cellulose. La première, dont la capacité annuelle s'élevèra à 20.000 tonnes, sera construite dans le territoire des Misiones et l'autre, d'une capacité annuelle de 15.000 tonnes, dans la province de Buenos-Aires. L'objectif visé est d'augmenter suffisamment la production pour que le pays arrive vers 1951 à se passer d'importations de pâte et de papier. Un commission spéciale, nommée par le gouvernement, va entreprendre une enquête pour déterminer les espèces forestières convenant à la fabrication de la pâte et des produits dérivés, et une étude sur les prix de revient de la main-d'uvre, des transports, du bois, ainsi que sur les meilleurs emplacements possibles pour l'établissement de nouvelles usines.
La production moyenne annuelle de papier et de carton a passé de 83.000 tonnes en 1935-1937 à 132.000 tonnes en 1939-41 et à 15().()00 tonnes en 1945-46.
Brésil. A part un volume approximatif de 3.000 tonnes de pâte dissolvante au bisulfite fabriquée à l'aide de linters et de déchets de coton, et environ 3.000 tonnes de pâte au bisulfite de qualité inférieure, aucune pâte chimique n'a été produite au Brésil jusqu'à ces derniers temps.
Etant donné la réduction des approvisionnements de pâte chimique d'importation et en raison de la demande de plus en plus importante pour le papier à des prix très rémunérateurs, des usines modernes d'importance assez considérable sont maintenant en construction, mais le manque d'outillage et de pâte fait toujours obstacle à une expansion rapide de cette industrie. L'industrie domestique a fourni en 1947 au moins 20.000 tonnes sur les 100.000 nécessaires aux industries brésiliennes du papier et de la rayonne. La production de pâte mécanique, suffisante pour les. besoins du pays, a passé de 46.000 tonnes en 1942 à 60.000 tonnes en 1947.
Cet accroissement de production est dû principalement à la nouvelle usine de papier brésilienne «Industrie» Klabin do Parana» située à Monte-Alegre (Etat de Parana) qui, en décembre 1947, produisait du papier journal à la cadence de 60 tonnes métriques par jour, soit un tiers de la consommation du pays et de la pâte au bisulfite à la cadence d'environ 40 tonnes. On envisage pour 1948 une production annuelle de papier journal de 30.000 tonnes; elle pourrait même atteindre 40.000 tonnes.
Chili. La production de papiers et de cartons a presque doublé depuis 1937. La production moyenne annuelle a passé de 20.000 tonnes en 1935-1937 à 34.000 en 19391941 et à 37.000 tonnes en 1946-1947.
Le faible volume de la production locale de pâtes. se limite à de la pâte de paille et à de la pâte mécanique. On étudie cependant en ce moment les posibilités de production de pâte chimique pour la fabrication de laquelle le pays possède suffisamment de ressources forestières ainsi que d'autres matières premières appropriées.
Mexique. Le Mexique a produit en 1946 27.010 tonnes de pâtes. Sur ce total, 15.189 tonnes étaient constituées par la pâte mécanique et 11.821 tonnes par la pâte chimique. On estime que la production de pâtes a été en 1947 d'environ 51.108 tonnes (18.137 tonnes de pâte mécanique et 32.971 de pâte chimique), soit une augmentation appréciable par rapport à la production de 1937 dont le volume total fut de 18.636: tonnes (14.118 tonnes de pâte mécanique et 4.518 tonnes de pâte chimique).
Le volume de pâte au sulfate non blanchie, produite par la nouvelle fabrique de papier d'emballage à Atenquique (Jalisco) qui vient d'être mise en marche, a fortement contribué à la production de 1947. Sa capacité annuelle est estimée à 26.400 tonnes.
L'industrie du papier et du carton estime sa production pour 1947 à. 138.768 tonnes, ce qui signifie que la production a doublé depuis cinq ans.
Deux nouvelles usines sont actuellement en cours de construction, une pour la fabrication de papier à cigarette de qualité supérieure, dont la capacité de production sera suffisante pour les besoins domestiques, et l'autre pour la fabrication de papier de soie.
Pérou. Bien qu'il ne se fabrique pas au Pérou de pâte de bois, l'industrie du papier utilise de la pâte de bagasse mélangée en proportion égale à de la pâte de bois d'importation; ces mélanges servent surtout à la fabrication de cartons.
La production de bagasse, qui se monte à plus de 5.000 tonnes par an, est presque cinq fois supérieure à celle de 1940. Cette production est toutefois limitée par le prix élevé du transport de la canne à sucre.
L'industrie du papier ne fonctionne en ce moment qu'à environ 67 pour cent de sa capacité de production en raison de. la pénurie de matières prémières. Quoi qu'il en soit, la production a passé de 1.740 tonnes en 1937 à près de 18.000 tonnes en 1947. La capacité effective de production des usines péruviennes se monte à 25.200 tonnes (13.700 tonnes de papiers et 11.500 tonnes de cartons). Le papier journal, les papiers de qualité supérieure et la plupart des produits ouvrés doivent être importés.
LA PRODUCTION DE PÂTES ET PAPIERS EN OCÉANIE
Australie. La production totale de pâtes a passé d'environ 600 tonnes métriques en 1938/39 à près de 94.000 tonnes en 1946 et 136.000 tonnes en 1947. On étudie actuellement la possibilité de porter la capacité totale à 160.000 tonnes.
Des fabriques de papier existent en Australie depuis de nombreuses années, mais l'industrie n'a commencé à se développer qu'aux environs de 1938/39, moment où commencèrent à fonctionner les usines de pâte tirée des bois indigènes. L'industrie du papier se trouve concentrée principalement dans la Nouvelle-Galle3 du Sud, en Victoria et en Tasmanie. Les usines de pâte situées dans l'Etat de Victoria et en Tasmanie utilisent comme matières premières le bois d'eucalyptus, alors que celles de l'Australie méridionale utilisent des résineux obtenus sur place.
La production de papier et de carton s'est élevée en 1947 à un total de 182.000 tonnes.
On trouve en Tasmanie, le plus petit Etat du Commonwealth, tout ce qui est nécessaire à l'industrie du papier journal: des forêts magnifiques et de l'eau en quantité illimitée, ce qui fournit non seulement les matières premières et l'eau pour le traitement, mais également l'électricité à bon marché. La seule machine actuellement en activité produit environ 30.000 tonnes de papier journal, mais des plans sont déjà en voie de réalisation pour porter la production à plus le 70000 tonnes.
Nouvelle-Zélande. Le gouvernement de la Nouvelle-Zélande se propose de construire d'importantes usines pour la fabrication de papiers et de pâtes dans les réserves forestières exotiques situées entre Murupara et Kaingaroa. Le gouvernement a annoncé ce plan à la suite du succès des essais récemment effectués en Tasmanie et portant sur la conversion de pâtes domestiques en papier journal.
La côte ouest de la Nouvelle-Zélande fournit tous les facteurs naturels nécessaires à la fabrication du papier, approvisionnement abondant en charbon, en eau et en bois, et le Pinus radiata, introduit dans le pays, arrive là-bas à maturité deux fois plus rapidement qu'au Canada. Le pays manque en ce moment de main-d'uvre et de machines, mais la fabrication du papier pourrait devenir une grande industrie pour de nouveaux immigrants, non seulement, pour la production de papier journal, mais aussi pour la fabrication du papier et du carton nécessaires pour l'emballage du beurre, du miel et de bien d'autres produits.
LA PRODUCTION DE PÂTES ET DE PAPIERS DANS LE SUD ET L'EST DE L'ASIE
Inde. L'utilisation du bambou, qui s'est révélé une excellente matière première pour la fabrication du papier, et la protection assurée en 1925 par le gouvernement ont facilité le progrès de l'industrie locale En 20 ans, la production de l'industrie a passé dé 37.000 à plus de 122.000 tonnes.
Des plans sont à l'étude en vue de l'établissement d'une usine pour la fabrication de papier journal, dont la matière première sera constituée par des bois durs indigènes; d'ici deux ans la production s'élèvera à 100 tonnes par jour. Le Conseil industriel des industries du papier et du carton de l'Inde a recommandé pour différentes sortes de papier des objectifs de production de 268.000 tonnes en 1951/52 et de 478.000 tonnes en 1956/57.
Japon. Les pénuries qui se sont manifestées pendant la première guerre mondiale ont été à la base du développement d'une industrie domestique de la pâte et du papier qui, en 1940, était la plus importante de l'Orient et plaçait le Japon parmi les principaux pays producteurs de pâtes et de papiers du monde.
C'est en 1938 que le Japon est arrivé à une autarchie virtuelle en matière d'approvisionnement en pâtes à papier. La perte de la partie méridionale du Sakhalin, la disparition des importations en provenance d'outre-mer, ainsi que la pénurie de bois de pâte, de charbon et de produits chimiques, ont fait descendre le volume de la production domestique de pâte de son chiffre record de 1.277.000 tonnes en 1941 à 232.000 tonnes en 1945 soit 18 pour cent par rapport à 1941 et environ 25 pour cent de la capacité de production des usines qui restent. Après un déclin momentané en 1946, la production a passé en 1947 à 284.000 tonnes, soit 32 pour cent de la capacité. Sur la production totale, 167.000 tonnes étaient constituées par de la pâte mécanique.
La production de pâte de rayonne s'est rapidement développée, passant de 4.000 tonnes en 1932 à. 295.000 en 1941, mais en 1946 ce volume n'a pas dépassé 10.000 tonnes, soit environ 5 pour cent de la capacité de production.
La production de pâte a atteint 109.000 tonnes pendant les quatre premiers mois de 1948, contre 74.000 pendant la période correspondante de 1947.
La production de papiers et de cartons s'est élevée à un total de 210.000 tonnes en 1946 et de 287.000 en 1947, en comparaison avec 787.000 tonnes en 1935 (dernier chiffre d'avant-guerre disponible).
La production de papier a également augmenté pendant les quatre premiers mois de 1948 par rapport à la période correspondante de 1947. L'indice de la production du papier était de 55,6 en avril (1930-1934 = 100), contre 38,6 en 1947, 28,4 en 1946, et de 174,7 en 1940.
Chine. La pâte de bois constitue en Chine environ 10 pour cent des matières premières utilisées dans la fabrication du papier. En 1946, 9.000 tonnes de pâte de bois ont été consommées contre 91.000 tonnes d'autres pâtes de fibres végétales.
Le commerce international de la pâte a tendance à revenir à son volume d'avant-guerre. Cependant, toute nouvelle reprise est entravée d'une part par l'insuffisance de la pâte en provenance des principaux pays producteurs d'Europe et, d'autre part, par la pénurie de dollars.
Le Canada, qui a doublé ses exportations depuis 1937. approvisionne surtout les Etats-Unis, quelquesuns de ses anciens clients de l'Amérique latine, ainsi que le Commonwealth britannique.
Les Etats-Unis ne participent plus au commerce international en tant qu'exportateur important de pâte de bois. La Suède comble en partie le vide laissé par ce pays, rais la Finlande a également tenté de rétablir son commerce d'exportation et ses efforts ont été couronnés de succès.
Grâce à la restauration progressive de l'économie de l'Europe centrale, l'Autriche pourra sans doute retrouver bientôt son ancienne importance sur le marché des approvisionnements. On peut prévoir d'autre part que l'Allemagne sera éliminée pendant quelques années encore.
LE COMMERCE DES PÂTES ET PAPIERS EN AMÉRIQUE DU NORD
Etats-Unis. Les importations de pâtes, qui ont atteint en 1947 plus de 2,1 millions de tonnes, soit près de la moitié de l'ensemble des importations mondiales, représentaient un accroissement d'environ 270.000 tonnes par rapport à 1946, année pendant laquelle les importations se sont montées à 1,6 million de tonnes. Le chiffre record fut atteint en 1937 avec 2,2 millions de tonnes.
Le Canada a approvisionné, en 1947, 65 pour cent du total des importations des Etats-Unis, la Suède 25 pour cent et la Finlande 10 pour cent.
Pendant les six premiers mois de 1948, les importations de pâtes se sont élevées à environ 1.090.000 tonnes, soit un accroissement très net (15 pour cent) par rapport à la même période de l'année précédente. Le Canada est de nouveau le fournisseur le plus important, et il y a un léger accroissement du volume des expéditions de la Suède et de la Finlande. Quoi qu'il en soit, la demande relative à la pâte domestique se trouve assez réduite en raison de la résistance croissante opposée aux prix de la pâte d'origine étrangère.
En 1947 le marché du panier et de la pâte a créé un fonds international en dollars à la cadence de plus de 50 millions de dollars par mois, soit 600 millions par an. En 1946, le chiffre fut de 419 millions. Ces dollars sont à la disposition des pays qui approvisionnent le marché des Etats-Unis en papier journal, en pâtes et en bois de pâte.
Canada. A ce point de vue, l'économie du Canada occupe une situation particulièrement favorable. En 1946. les exportations de papiers, de pâtes et de bois de pâte ont été évaluées à un total d'environ 425 millions de dollars; 88 pour cent de ses exportations de pâtes. pour ainsi dire l'ensemble des exportations de bois de pâte. 84 pour cent du papier journal et 23 pour cent d'autres articles dérivés du papier sont allés aux Etats-Unis. En 1947, les pourcentages relatifs à la pâte et au papier journal ont été de 88 et de 87 pour cent, respectivement. La valeur totale des exportations de pâtes et de papiers du Canada en 1947 est estimée à 530 millions de dollars, soit 20 pour cent de la valeur de l'ensemble du commerce international (2.673 millions de dollars ) .
LE COMMERCE DES PÂTES ET PAPIERS EN EUROPE
Pays exportateurs
Finlande. Le, exportations finlandaises de pâte de bois ont passé de 555.000 tonnes en 1946 à 734.000 tonnes en 1947, soit un accroissement de 30 pour cent. mais elles ne représentaient malgré tout que la moitié du chiffre record de 1.470.000 tonnes atteint en 1937. Près de 454.000 tonnes allèrent au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, 118.000 tonnes à la Russie soviétique, environ 136.000 tonnes à l'Europe et le este en grande partie à l'Amérique latine.
Il est probable que les exportations de pâtes, qui constituent environ un quart de l'ensemble des exportations du pays, marqueront en 1948 une augmentation de 10 pour cent par rapport à 1947, à condition toutefois que l'industrie puisse compter de façon régulière sur la maind'uvre et que les prix de revient soient réglementés. Les expéditions de pâtes chimiques ont été près de trois fois plus importantes pendant les quatre premiers mois de 1948 que pendant la même période de 1947, passant de 96.970 à 232.652 tonnes, mais cela tient surtout au fait que les conditions d'expédition ont été très défavorables au cours de l'hiver et au début du printemps 1947.
La Finlande, au cours de l'année 1948, a été dispensée par l'U.R.S.S. de toute nouvelle livraison de pâte et de papier au titre des réparations jusqu'à fin 1952. Cette mesure permettra sans aucun doute d'accroître les disponibilités en pâtes de ce pays, si l'on considère qu'au cours de l'année 1947, la Russie a reçu de la Finlande près de 97.000 tonnes de pâte au titre des réparations.
COMMERCE INTERNATIONAL DE LA PÂTE DE BOIS (en milliers de tonnes métriques)
EXPORTATIONS | |||
Pays |
1937 |
1947 | |
Europe | |||
|
Allemagne |
186 |
9 |
|
Autriche |
23 |
* |
|
Belgique |
138 |
44 |
|
Finlande |
1,470 |
734 |
|
France |
40 |
2 |
|
Norvège |
166 |
... |
|
Pologne |
655 |
241 |
|
Royaume-Uni |
3 |
--- |
|
Suède |
2,577 |
1,797 |
|
Suisse |
7 |
... |
|
Tchécoslovaquie |
--- |
1 |
Amérique du Nord | |||
|
Canada |
790 |
1,541 |
|
Etats-Unis |
3 |
40 |
|
Terre-Neuve |
290 |
118 |
IMPORTATIONS | |||
Pays |
1937 |
1947 | |
Europe | |||
|
Allemagne |
4 |
1 |
|
Autriche |
146 |
207 |
|
Belgique |
9 |
... |
|
Danemark |
82 |
72 |
|
Espagne |
665 |
295 |
|
France |
182 |
... |
|
Grèce |
24 |
7 |
|
Hongrie |
41 |
... |
|
Irlande |
6 |
19 |
|
Italie |
250 |
182 |
|
Norvège |
112 |
135 |
|
Pays-Bas |
19 |
35 |
|
Pologne |
23 |
15 |
|
Portugal |
... |
13 |
|
Royaume-Uni |
125 |
26 |
|
Suède |
--- |
4 |
|
Suisse |
21 |
61 |
|
Tchécoslovaquie |
1,796 |
876 |
|
Yougoslavie |
22 |
... |
U.R.S.S. |
70 |
121 | |
Moyen-Orient | |||
|
Turquie |
... |
5 |
Amérique du Nord | |||
|
Canada |
19 |
26 |
|
Etats-Unis |
--- |
--- |
|
Terre-Neuve |
2,155 |
2,115 |
Amérique latine | |||
|
Argentine |
42 |
47 |
|
Brésil |
100 |
104 |
|
Chili |
15 |
19 |
|
Cuba |
10 |
27 |
|
Equateur |
3 |
--- |
|
Mexique |
36 |
44 |
|
Pérou |
1 |
7 |
|
Uruguay |
4 |
6 |
|
Venezuela |
3 |
6 |
Asie méridionale et orientale | |||
|
Chine |
15 |
8 |
|
Inde |
10 |
5 |
|
Japon |
470 |
6 |
Région du Pacifique | |||
|
Australie |
45 |
34 |
|
Nouvelle Zélande |
5 |
10 |
*Moins de 500 tonnes
...Non disponible
- Néant
Norvège. Les exportations de pâte de toutes catégories ont atteint 179.000 tonnes en 1946 et 241.000 tonnes en 1947, soit environ le tiers du chiffre de 1937, qui était toutefois un chiffre record.
Etant donné que les usines de papiers et de cartons fonctionnent presque à pleine capacité, tout accroissement des approvisionnements en bois de pâte augmenterait les quantités de pâtes mécaniques et chimiques disponibles pour l'exportation. On n'escompte cependant aucun accroissement important pour cette année.
Suède. L'ensemble des exportations de pâtes de la Suède a légèrement diminué, tombant de 1.805.000 tonnes en 1946 à 1.797.000 en 1947, soit environ 70 pour cent du chiffre de 1937. Cette différence est due à une diminution d'environ 40.000 tonnes dans les exportations de pâte mécanique. Depuis la fin de la guerre, la demande à l'exportation passe davantage aux qualités blanchies.
En 1947, les Etats-Unis ont été l'acheteur le plus important sur le marché suédois ayant à eux seuls absorbé 30 pour cent du total des exportations; le Royaume-Uni en ont absorbé 21 pour cent, le reste de l'Europe 36 pour cent, l'Amérique latine 11 pour cent, et les pays d'Asie 2 pour cent.
Les exportations de pâtes se sont élevées durant les six premiers mois de cette année à environ 800.000 tonnes métriques, ce qui représente une notable augmentation par rapport aux 715.815 tonnes exportées pendant les mois correspondants de 1947, tandis que les exportations de papiers de la même période ont été respectivement de 237.675 tonnes et de 201.832 tonnes.
Il est à prévoir que le montant des ventes afférent à la dernière partie de l'année reflétera un certain changement dans les marchés, en raison de l'annulation de certains achats des Etats-Unis et de la notification de l'Argentine et du Brésil informant qu'ils ne seraient plus en mesure de payer leurs achats de pâtes en dollars.
D'après les autorités suédoises, la situation forestière ne permettra pas une augmentation appréciable des exportations d'ici dix à vingt ans.
Les exportations de papiers et de cartons, papier journal non compris, se sont élevées en 1947 à 285.691 tonnes. Près de 150.000 tonnes de papier journal ont été exportées, contre 120.000 tonnes en 1946 et 200.000 en 1937, ce qui constituait un chiffre record pour la Suède.
Les anciens pays exportateurs de pâte de l'Europe centrale ne fournissent plus maintenant au marché européen que des quantités pour ainsi dire négligeables.
Autriche. Bien que les exportations de pâtes de l'Autriche aient légèrement augmenté entre 1946 et 1947, elles sont encore bien inférieures au chiffre record de 186.000 tonnes métriques atteint en 1937. Les exportations de pâtes et de produits dérivés se sont montées en 1937, 1946 et 1947 à un total de 335.900 tonnes, 17.400 tonnes et 42.960 tonnes, respectivement.
Tchécoslovaquie. Les exportations de pâte de la Tchécsolovaquie ont passé de 28.000 tonnes en 1946 à 44.000 en 1947, mais ce chiffre ne représente que 30 pour cent du volume d'avant-guerre. Les exportations de papiers, qui ont presque triplé de 1946 à 1947, passant de 10.000 tonnes à 28.000 tonnes, représentent exactement 10 pour cent de l'année record 1937.
Allemagne. Jusqu'en 1936, l'Allemagne, après les pays scandinaves, était le pays exportateur de pâtes le plus important d'Europe, atteignant en 1934 le chiffre record de 308.000 tonnes. En 1937, les exportations de papiers ont atteint un record de 430.000 tonnes. Il est probable que bien des années devront s'écouler avant que l'Allemagne retrouve son importance sur le marché européen de pâtes et de papiers.
Pays importateurs
Depuis la disparition des exportations de pâtes en provenance de l'Europe centrale, les différents pays importateurs d'Europe ne peuvent plus s'approvisionner que dans les pays scandinaves, à l'exception toutefois d'environ 127.000 tonnes de pâtes expédiées du Canada au RoyaumeUni. Dans un grand nombre de cas, les échanges sont régis par les accords bilatéraux dont le but est de faciliter ou de restreindre les expéditions de marchandises conformément à la situation des devises étrangères.
La plupart des pays ont naturellement besoin de beaucoup plus de´ pâte qu'ils peuvent en acheter. On espère que les perspectives relatives aux importations seront plus favorables en 1948 qu'elles ne l'étaient en 1947
France. La France importait avant la guerre environ 665.000 tonnes de pâtes provenant en grande partie des pays scandinaves. Après avoir été réduits à près de zéro, les arrivages remontèrent à environ 200.000 tonnes en 1946 et 295.000 tonnes en 1947. Les importations en provenance de la Finlande ne représentaient qu'environ un cinquième de leur volume d'avant-guerre et celles qui venaient de la Norvège, environ un tiers.
Royaume-Uni. Les importations de pâtes de bois mécaniques et chimiques se montaient avant la guerre à un total d'environ 1.796.000 tonnes par an. En 1947, ces importations se sont élevées à un total de 876.000 tonnes, soit à peine 50 pour cent du volume d'avant-guerre.
On estime que les besoins pour 1948 seront supérieurs de 80.000 à 100.000 tonnes à ceux de 1947. Etant donné la balance commerciale favorable du Royaume-Uni vis-à-vis de la Suède, on prévoit qu'il achètera à cette derniere une partie importante des quantités supplémentaires dont il a besoin. Les besoins totaux comprennent 254.000 tonnes de pâtes chimiques pour la fabrication du papier et 68.000 tonnes de pâte au bisulfite dissolvante.
Les exportations de pâtes (toutes catégories) effectuées par la Suède au Royaume-Uni en 1946, 1947 et pendant les six premiers mois de 1948 se sont élevées respectivement à 532.169, 429.026 et 209.648 tonnes.
Les importations de papiers et cartons se sont montées en 1947 à un total de 470.000 tonnes contre 294.000 en 1946 et 1.300.000 en 1937. Le chiffre de 1947 ne représente pas tout à fait 40 pour cent du total d'avantguerre.
Les exportations de papiers et de cartons ont atteint en 1947 un total de 113.000 tonnes, soit un peu moins qu'en 1946 (115.000 tonnes) et tout juste un peu plus de la moitié de la moyenne d'avant-guerre (220.000 tonnes).
Italie. Ce pays est resté deux années sans recevoir pour ainsi dire aucun approvisionnement, puis ses importations de pâtes ont passé de 119.000 tonnes en 1946 à 182.000 en 1947, soit environ la moitié du chiffre record de 1935. Les importations de papiers et de cartons se sont montées à 15.000 tonnes en 1946 et à. 19.000 en 1947.
En Belgique et dans les Pays-Bas, les importations de pâte, tout en étant inférieures aux besoins, ont dépassé le niveau d'avant-guerre.
LE COMMERCE DES PÂTES ET PAPIERS EN AMÉRIQUE LATINE
Le manque de dollars est un des obstacles les plus sérieux pour le marché sud-américain de la pâte et du papier. Le problème est particulièrement grave en Argentine où la demande pour des papiers d'importation est importante, mais le gouvernement n'accorde pour ainsi dire aucun permis d'importation.
Quoi qu'il en soit, les perspectives d'avenir pour les exportations de pâtes et de papiers vers l'Amérique latine sont favorables. L'Amérique latine constitue en puissance un marché gigantesque surtout pour les produits manufacturés et il s'écoulera bien des années avant que la production domestique soit en mesure de répondre à la demande.
Ce sont les Etats-Unis qui pendant la guerre ont constitué la principale source d'approvisionnement en pâtes mais la Suède a repris en 1945 la place prépondérante qu'elle occupait avant la guerre quant aux exportations de pâtes et en 1947 elle a fourni 193.000 tonnes sur le chiffre total de 258.000 tonnes des importations, la reste venant des Etats-Unis (26.900 tonnes), de la Finlande (18.000 tonnes), du Canada (12.400 tonnes) et de la Norvège (6.900 tonnes).
COMMERCE MONDIAL DU PAPIER JOURNAL
Cinq pays seulement, le Canada, Terre-Neuve, la Finlande, la Suède, et la Norvège, sont des exportateurs importants de papier journal.
Le principal est le Canada, qui a exporté en 1947, 95 pour cent de sa production (3.829.000 tonnes) dans toutes les parties du monde. Le marché le plus considérable fut celui des Etats-Unis, en absorbant 87 pour cent des exportations du Canada; 152.000 tonnes allèrent à l'Amérique latine, 147.000 à l'Australie, environ 66.000 à l'Europe (le Royaume-Uni prenant à lui seul 58.000 tonnes), 36.000 tonnes à l'Afrique et près de 54.000 à l'Asie.
La consommation domestique de Terre-Neuve étant insignifiante' 98 pour cent de la production de ce pays sont destinés aux exportations. Les exportations de 1947 se sont montées à 331.000 tonnes. Sur ce volume, 56 pour cent allèrent aux Etats-Unis et le reste au Royaume-Uni, à l'Australie et à; l'Amérique latine.
Pour l'année 1947, la Finlande a exporté 247.000 tonnes, la consommation domestique ayant été limitée par la loi à 9 pour cent de la production. Soixante et onze mille tonnes allèrent aux Etats-Unis, 105.000 tonnes à l'Europe 54.000 à l'Amérique latine et 12.000 à l'Asie.
Les exportations de la Suède qui se sont montées à 150.000 tonnes, soit un peu plus de la moitié de la production, se répartissaient entre plus de 50 pays différents. Les acheteurs les plus importants furent l'Argentine (35.000 tonnes), les Etats-Unis (28.000 tonnes) et la France (10.000 tonnes).
Les exportations de la Norvège se sont montées à 96.000 tonnes soit à peu près cinq fois le volume de la consommation domestique apparente. Les marchés les plus importants étaient l'Argentine (27.000 tonnes, le Danemark (14.000 tonnes) et l'Inde (12.000 tonnes ) .
Parmi les autres pays d'Europe, seules l'Autriche et la France ont exporté chacune plus de 10.000 tonnes.
Les Etats-Unis ont importé environ 3.600.000 tonnes en 1947, 97 pour cent provenant du Canada et de Terre-Neuve et le reste venant de sept pays europeens.
Pour la même année 375.000 tonnes de papier journal, volume sur lequel 215.000 tonnes ont été expédiées d'Amérique du Nord et 160.000 tonnes d'Europe, ont été importées en Amérique latine en 1947. L'Argentine était de loin l'importateur le plus important avec 147.000 tonnes, suivie par le Mexique avec 59.000 tonnes, le Brésil avec 58.000 tonnes et Cuba avec 23.000 tonnes.
Cent vingt mille tonnes ont été expédiées d'Amérique du Nord à l'Europe. La plus grosse partie de cette expédition, soit 110.000 tonnes, était destinée au Royaume-Uni. Sur le volume de papier journal produit en Europe, 44.000 tonnes allèrent au Danemark, 34.000 à la Russie soviétique, 27.000 au Royaume-Uni, 24.000 à la France, 19.000 à la Belgique, 10.000 aux Pays-Bas et au Portugal et 9.000 à la Grèce.
En Afrique, c'est l'Union Sud-Africaine qui absorba la plus grosse part, soit 53.000 tonnes; 8.000 tonnes allèrent à l'Egypte.
Cent vingt deux mille tonnes, soit 27.000 de plus que l'année précédente, ont été importées en Asie. Le total enregistré des importations de l'Australie et de la NouvelleZélande a été de 199.000 tonnes, soit 21.000 de plus qu'en 1946.
La consommation de pâtes de bois par les industries du papier et du carton ainsi que par l'industrie chimique a augmenté de façon constante aux Etats-Unis depuis la fin de la guerre. En 1947, les industries du papier et du carton ont consommé près de 12 millions de tonnes de pâte de bois, soit 10 pour cent de plus qu'en 1946 et 54 pour cent de plus qu'en 1939. Pendant les cinq premiers mois de 1948, la consommation de pâtes a été supérieure de 8 pour cent à celle de la période correspondante de l'année dernière.
La consommation de pâtes de l'industrie de la rayonne a passé de 293.000 tonnes en 1946 à 364.000 en 1947. On ne dispose d'aucun renseignement sur la consommation de pâtes dissolvantes destinées à la fabrication d'autres produits de l'industrie chimique, mais cette consommation est sans aucun doute également en voie d'augmentation.
Bien que les besoins de la plupart des pays d'Europe en pâtes et en produits dérivés aient considérablement augmenté depuis la guerre, la consommation est à présent à un niveau très bas, environ 40 pour cent de ce qu'elle était avant-guerre, pour les raisons déjà indiquées plus haut. Bien que, pour plusieurs années encore l'Allemagne ne sera pas en mesure d'occuper une place importante en tant que gros consommateur de pâtes et produits dérivés, la plupart des pays d'Europe espèrent relever leur niveau de vie, ce qui devrait hausser du même coup le niveau de la consommation au-dessus de celui d'avant-guerre lorsqu'ils pourront disposer d'approvisionnements suffisants.
C'est en Asie que la consommation, qui semble atteindre à peine 25 pour cent du niveau d'avant-guerre, a sans doute diminué dans les proportions les plus importantes, en raison de l'élimination du Japon et des perturbations politiques en général.
Dans certains pays d'Asie d'antre part, dans l'Inde et en Chine par exemple, des programmes de grande envergure visant au progrès social et industriel devraient avoir pour effet une augmentation de la consommation de pâtes et de papiers.
En ce qui concerne la consommation des produits dérivés de la pâte en Chine et dans l'Inde, une augmentation minime, ne serait-elle que de l'ordre de 2,3 kilogs par an et par habitant déterminerait un suplément de consommation de 2.250.000 tonnes dans ces pays qui représentent à eux deux 40 pour cent de la population du monde. Cette augmentation exigerait un accroissement énorme de la capacité de production domestique, puisque les autres continents ne seront vraisemblablement pas en mesure de fournir des approvisionnements en quantités appréciables.
Si la demande de pâtes et de papiers continue à augmenter partout dans le monde, ce qui est probable étant donné l'importance de plus en plus grande que représente la pâte au point de vue matière première industrielle (le besoin urgent en textiles et en vêtements qui se fait sentir en Europe et dans d'antres parties du monde, ainsi que l'expansion constante des industries de matières plastiques absorbent des quantités sans cesse plus importantes de pâte dissolvante), on peut penser qu'il sera possible d'augmenter la production pour faire face à cette demande.
Les plans à longue échéance relatifs à l'accroissement de la capacité de production ainsi qu'à la création de nouveaux moyens en ce domaine ont déjà été rendus publics pour l'Amérique latine, la Chine, l'Inde, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Alaska. Il faudra cependant examiner avec soin la question de la continuité des approvisionnements en matières premières et, à ce sujet, des aspects tels que l'amélioration des méthodes de réduction en pâte, ou de l'utilisation des déchets et des bois durs tropicaux, joueront un rôle important dans l'avenir.
DISPONIBILITÉS MONDIALES EN PÂTES DE BOIS (en milliers de tonnes)
|
1937 |
1946 |
1947 |
Pourcentage de 1947 par rapport à |
||
1937 |
1946 |
|||||
Canada |
3,892 |
4,727 |
5,008 |
+29 |
+6 |
|
Terre-Neuve |
317 |
351 |
355 |
+12 |
+1 |
|
Etats Unis |
7,842 |
11,225 |
12,841 |
+64 |
+14 |
|
|
Amérique de Nord |
12,051 |
16,303 |
18,204 |
+51 |
+12 |
Finlande |
831 |
648 |
722 |
-13 |
+11 |
|
Norvège |
459 |
325 |
471 |
+3 |
+45 |
|
Suède |
981 |
878 |
1,023 |
+4 |
+17 |
|
|
Europe de Nord |
2,271 |
1,851 |
2,216 |
-2 |
+20 |
Autres pays |
9,952 |
5,463 |
6,100 |
-39 |
+12 |
|
Totaux mondiaux |
24,274 |
23,617 |
26,520 |
+9 |
+12 |
CONSOMMATION DE PAPIER JOURNAL 1939-1946-1947 (en milliers de tonnes métriques)
|
1939 |
% |
1946 |
% |
1947 |
% |
% 1947 par rapport à |
|
1939 |
1946 |
|||||||
Etats Unis |
3,217 |
47 |
3,897 |
61 |
4,312 |
62 |
+34 |
+11 |
Rest de monde |
3,680 |
53 |
2,529 |
39 |
2,631 |
38 |
-29 |
+4 |
Total mondial |
6,897 |
100 |
6,426 |
100 |
6,943 |
100 |
+1 |
+8 |
CONSOMMATION DE PAPIER JOURNAL AUX ETATS-UNIS
Années |
Population |
Millions de tonnes |
Kg par habitant |
1929 |
121.526.000 |
3,429 |
28,2 |
1933 |
125.770.000 |
2,440 |
19,4 |
1937 |
129.257.000 |
3,475 |
26,9 |
1946 |
141.229.000 |
3,897 |
27,6 |
1947 |
143.382.000 |
4,312 |
30,1 |
PAPIER JOURNAL
La consommation mondiale de papier journal s'est élevée en 1939 à un total de 6.897.000 tonnes, dont 47 pour cent ont été consommées par les Etats-Unis et 53 pour cent par le reste du monde. La consommation des Etats-Unis a augmenté de 34 pour cent depuis ]939; celle de l'Europe d'autre part a diminué de 29 pour cent. La consommation mondiale en 1947 a dépassé d'environ 1 pour cent celle de 1937.
La consommation de papier journal aux Etats-Unis en 1947 a battu tous les records avec un chiffre de 4.312.000 tonnes, ce qui représente un accroissement de 415.000 tonnes ou d'environ 10½ pour cent, par rapport à 1946 qui était la dernière année record.
Pour la première fois depuis 1929, l'augmentation de la consommation a dépassé l'accroissement démographique aux Etats-Unis. Le chiffre de la consommation par habitant en 1947 a dépassé de 1,9 kilograme le chiffre record de 28 2 kilogrammes atteint en 1929.
La pénurie de pâtes de bois par rapport aux besoins, l'accroissement des prix de revient et l'augmentation des salaires, ainsi que le caractère international particulier au marché de la pâte de bois ont déterminé une hausse continue des prix courants. Il est possible cependant que la pénurie de dollars et la résistance des acheteurs américains aient tendance maintenant à stabiliser la situation.
On peut citer en exemple les Etats-Unis. En 1926 la pâte bisulfite blanchie s'est vendue sur le marché américain à environ 83,88 dollars la tonne et en 1939 à environ 55 dollars la tonne. En juillet 1948, les prix figurant aux contrats passés en Amérique du Nord pour la pâte blanchie avaient atteint 139-149 dollars. L'augmentation par rapport à 1939 est à peu égale à la moyenne des augmentations enregistrées pour les produits agricoles et manufacturés.
Les importations de pâtes de bois en provenance de l'Europe reprenaient en juillet 1945. Cependant, depuis cette période jusqu'en novembre 1946, les prix relatifs à ces importations ont été les mêmes que les prix maxima imposés par l'office des prix pour la pâte domestique. On accordait des allocations de base pour frais de transport.
En décembre 1946, les prix suédois (franco-quai New-York) ont augmenté pour la première fois, et au cours du second trimestre 1948, les prix de la pâte au bisulfite blanchie variaient entre 204 et plus de 220 dollars la tonne. En dépit de la résistance de plus en plus grande opposée par les acheteurs américains et même de nombreuses annulations de commandes, les fabricants suédois ont maintenu les prix cotés pendant le troisième trimestre.
Grâce à la suppression de la taxe d'exportation suédois au début de septembre (taxe qui se montait à environ 13 dollars par tonne) les prix de la pâte suédois ont été réduits de 11 à 22 dollars par tonne' ceux de la pâte bisulfite blanchie variant de 182 à 187 dollars. La pâte sulfate blanchie dont le prix est maintenant de 176 à 193 dollars se vendait auparavant de 204 à 209 dollars. Le prix de la pâte bisulfite non blanchie est inférieur de 11 à 19 dollars la tonne au prix précédemment coté.
La pâte suédoise livrée au Royaume-Uni se vendait pendant le troisième trimestre 1946 aux prix suivants (par tonne):
£14 17s.6d. pâte bisulfite blanchie |
(f.o.b. ports suédois) |
£34 0s.0d. pâte bisulfite forte |
(f.o.b. ports suédois) |
£32 12s.6d. pâte Kraft |
(f.o.b. ports suédois) |
£17 17s.0d. pâte mécanique |
(f.o.b. port de la côte orientale) |
Un accord a été conclu en décembre 1947 avec la Régie britannique du papier relatif aux prix du premier semestre 1948; cet accord prévoit une augmentation de £4 10s. par tonne pour la pâte chimique et de £5 par tonne pour la pâte mécanique, par comparaison avec les prix cotés à la fin de l'année 1947.
En juin, le prix moyen de la pâte chimique blanchie était de £49.3s.11d. par rapport à £15 17s.3d. en ]938.
Il est possible que la réduction des prix sur le marché américain à la suite de l'abolition de la taxe suédois d'exportation ait comme conséquence la continuation des achats américains aux niveaux prudents.
Il est probable dans ce cas qu'aucun fléchissement de prix ne se produira sur les autres marchés.
On a annoncé récemment une augmentation du prix du papier journal au Canada, lequel serait maintenant de 106 dollars la tonne, plus la taxe. Le nouveau prix est le double du prix courant de 1941. Le prix de vente au consommateur est maintenant au Canada de 114,26 dollars, auquel il faut ajouter la nouvelle taxe de vente. Le prix record pour New-York a été de 124,09 dollars en 1920.
PRIX MOYENS DE LA PÂTE AU BISULFITE DOMESTIQUE ET ÉTRANGÈRE AUX E.-U. (en dollars par tonne métrique)
Moyenne des prix maxima de l'office des prix Pâte au bisulfite domestique et canadienne (rendue usine 1)
|
Blanchie |
Non blanchie |
1942 |
82,43 |
71,85 |
1943 |
83,75 |
72,73 |
1944 |
93,01 |
80,01 |
1945 |
94,77 |
81,55 |
1946 |
105,13 |
90,80 |
Pâte au bisulfite domestique et Pâte au bisulfite européenne canadienne (rendue usine 1) (franco quai New York)
Blanchie Non blanchie Blanchie Non blanchie 1947 130,92-137,53 123,86 136,98-188 132 68-158 69 1948 138,85-148,77 137,75-143,26 199,02209,82 166 18-178,08
1 Rendue usine, compte tenu du maximum des frais de transport.
Les producteurs de papier journal ont déclaré que leurs frais, en particulier ceux de l'abatage et de la main-d'uvre avaient monté si rapidement que la dernière augmentation, entrée en vigueur en janvier 1948, n'était pas suffisante pour les couvrir et que le papier journal se vend à des prix inférieurs au niveau de ceux d'autres produits.
Les producteurs finlandais de pâtes ont réduit leurs prix d'exportation pour le quatrième trimestre à un niveau approximativement égal à celui des nouveaux cours suédois.