Les cultures vivrières traditionnelles sont celles que lusage et la tradition font accepter comme sources alimentaires convenables et souhaitables par la communauté. Les populations rurales connaissent bien ces végétaux, savent les cultiver et les cuisiner, et en apprécient les plats. Une liste unique des cultures vivrières traditionnelles ne peut être dressée, car chaque communauté a développé ses propres préférences et ses propres habitudes alimentaires. Cependant, on observe que ces plantes se répartissent en deux grandes catégories: celles qui sont consommées comme aliments de base traditionnels, tels le manioc, ligname, la plantain, la patate douce, les mils et le sorgho; et celles qui entrent dans la composition de sauces et de condiments et qui comprennent un grand nombre de légumineuses, doléagineux, de fruits et de légumes.
ENCADRÉ 19 |
Lenquête menée à Lusaka visait à obtenir des informations sur les deux types suivants dagriculture urbaine:
Lenquête a révélé que près de 60 pour cent des ménages à bas revenus cultivaient lun de ces deux types de potagers et parfois les deux (voir tableau 28). Les différentes cultures pratiquées dans les potagers des deux types sont énumérées au tableau 29. |
Source: Daprès Sanya, 1985. |
TABLEAU 28 |
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Lagriculture urbaine à Lusaka, en Zambie |
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Mode de culture pondérée)a |
Quartier de squatters B |
Autres quartiers |
Total |
Total |
Parcelle irriguée seulement |
18 |
44 |
39 |
27 |
Potager pluvial seulement |
28 |
24 |
25 |
17 |
Les deux types de potagers |
39 |
14 |
19 |
13 |
Aucun potager |
15 |
18 |
17 |
43 |
Total |
100 |
100 |
100 |
100 |
a Cette colonne inclut les locataires qui habitent des quartiers de logements à bas prix.
Source: Sanyal, 1985.
TABLEAU 29 |
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Cultures pratiquées en zone urbaine sur des parcelles irriguées et dans des potagers pluviaux (pourcentage de ménages)a |
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Culture |
Parcelles irriguées |
Potagers pluviaux |
Maïs |
4 |
99 |
Arachide |
- |
59 |
Haricot |
7 |
72 |
Tomate |
60 |
2 |
Colza |
90 |
15 |
Citrouille |
11 |
50 |
Patate douce |
9 |
19 |
Choux |
34 |
- |
Manioc |
5 |
- |
Oignon |
26 |
- |
Epinard |
9 |
- |
Gombo |
2 |
4 |
Banane |
16 |
1 |
Autres fruits |
19 |
- |
a Le total de chaque colonne dépasse 100 car un ménage peut cultiver plus dun type de légumes.
Source: Sanyal, 1985.
Jadis, les cultivateurs qui pratiquaient une agriculture de subsistance plantaient et utilisaient des cultures vivrières traditionnelles parce que ces pratiques leur étaient familières. Ils connaissaient bien ces végétaux, en sélectionnaient certaines variétés selon les exigences et les contraintes de lenvironnement et utilisaient leurs propres semences pour obtenir des récoltes sûres. Il ne fallait que peu dintrants, la force de travail était disponible au sein de la famille, et les exigences saisonnières des plantes traditionnelles saccordaient bien aux systèmes agricoles classiques, comportant à la fois des cultures intercalaires, une exploitation itinérante et la pratique de la jachère.
Certaines motivations sociales, coutumières ou de prestige justifiaient aussi le choix des cultures traditionnelles. Ainsi, on avait besoin de sorgho pour brasser la bière des cérémonies, des noces, des naissances et autres festivités. Le manioc et les légumes sauvages servaient daliments de soudure à lentre-saison, avant la récolte et pendant les premières pluies. Le manioc était extrait de terre à mesure des besoins; les mils et les sorghos étaient stockés dans des jarres à la maison ou dans des greniers. Les cucurbitacées aussi avaient une bonne conservation, et on tirait lhuile de leurs graines.
De nos jours, de nombreuses plantes vivrières traditionnelles sont devenues rares et chères. Dans certaines parties du Nigéria, ligname est maintenant une denrée de luxe. En Ethiopie, le teff, céréale traditionnelle, est de plus en plus convoité par les élites urbaines et rurales pour préparer le plat coutumier fait dinjera et de wot, mais il est devenu cher pour lEthiopien moyen.
Dès lors que les marchés sont accessibles et les prix rémunérateurs, nombre de cultivateurs sont prêts à augmenter leur production dune grande variété daliments traditionnels et à contribuer ainsi à diversifier les approvisionnements et à élargir le choix des consommateurs. Mais la filière alimentaire est longue entre producteur et consommateur, et ses chaînons concernent maints secteurs économiques, communautés et individus aux intérêts très spécifiques. Cela étant, si tous les groupes concernés ont intérêt à augmenter leur production et leur consommation daliments traditionnels, ils le feront sans aucun doute.
Les arguments pour et contre
Les cultures traditionnelles ont de nombreux avantages, notamment pour la sécurité alimentaire des ménages (encadré 20), car elles occupent une place de choix dans les stratégies agricoles et les habitudes de consommation des paysans pauvres. Elles forment la base de régimes alimentaires variés et souvent riches en minéraux et vitamines, dont la vitamine A, le fer et le calcium. Cependant, les arguments dordre nutritionnel ne sont pas toujours les plus convaincants, à moins dêtre assortis de raisons concrètes, comme le profit économique, la commodité ou la saveur. Avant de promouvoir les cultures traditionnelles, il faut sassurer que la rentabilité du travail de production sera plus élevée quavec les cultures de rapport.
Dans une économie traditionnelle de subsistance, où prévaut lentraide et le secours mutuel, les cultures vivrières traditionnelles sont naturellement attirantes, mais lévolution vers une économie monétaire et des habitudes dachat de denrées industrielles ébranle le système alimentaire. Les rôles changent et, avec eux, le type et la quantité des aliments cultivés pour lautoconsommation, la vente et les utilisations sociales. Bien quils soient légers, ces changements peuvent perturber la routine des ménages. La transformation familiale des céréales traditionnelles comporte un lourd travail manuel. Quand le temps leur manque, les femmes donnent la préférence au pain de blé, au riz ou au maïs, qui demandent moins de travail.
De nombreuses plantes vivrières traditionnelles sont riches en fibres, et certaines contiennent des antinutriments comme les glucosides cyanogènes, les phytates, les oxalates et les inhibiteurs enzymatiques. Tous ces facteurs concourent à réduire la biodisponibilité des nutriments essentiels. Plusieurs facteurs antinutritionnels peuvent être extraits ou inactivés par certains procédés de transformation, de préparation et de cuisson. De même, la préservation de certains nutriments, spécialement des vitamines A et C et des vitamines du complexe B, peut être assurée au mieux grâce aux techniques améliorées de manipulation, de séchage et de conservation des aliments. Cependant, les techniques de transformation les plus efficaces prennent souvent beaucoup de temps, alors quune multitude dobligations ménagères et autres se disputent les moments dont les femmes disposent.
Lemploi que les cultivateurs pauvres font des végétaux traditionnels sous-exploités, et leur consommation dans les familles rurales défavorisées, a collé une image de «nourriture de pauvre» à des plantes telles que les haricots et les légumes verts; on y voit des ersatz ajoutés à la sauce dans les familles qui ne peuvent pas soffrir de viande. Il est difficile de promouvoir des végétaux ayant une telle image. De plus, certaines céréales, souvent des plus traditionnelles, sont connues comme «plantes des femmes», ce qui peut donner limpression que seules les femmes sont portées à promouvoir les cultures traditionnelles. Au Zimbabwe, les plantes des femmes comprennent les arachides, les doliques et les pois bambara (Voandzeia subterranea). Ces plantes sont cultivées sur de petits lopins appartenant à la même aire que le maïs, culture principale, mais elles ne reçoivent pour ainsi dire pas dengrais et sont produites à partir des semences de lexploitation. Dans un tel contexte, il est douteux que les cultures traditionnelles puissent retrouver les niveaux de production et de consommation qui faisaient jadis leur popularité.
ENCADRÉ 20 |
Elles étendent la gamme des denrées de base On sait quil existe dans le monde quelque 50 000 espèces végétales comestibles. Cependant, lhumanité nen utilise pas plus de 200. Compte tenu de la pénurie alimentaire qui sévit dans de nombreux pays en développement, ce chiffre est non seulement dérisoire mais aussi dangereux sur le plan écologique et nutritionnel. Il est temps de redécouvrir les plantes comestibles oubliées et négligées, et délargir la base alimentaire en les utilisant. Elles améliorent létat nutritionnel La valeur nutritive des régimes alimentaires augmente avec lutilisation de légumes secs, de graines oléagineuses, de plantes et de légumes verts traditionnels, qui rendent les régimes plus appétissants et plus savoureux et contribuent à équilibrer la consommation de protéines, de vitamines et de minéraux. Les légumes verts et les fruits fournissent de la vitamine A, de la vitamine C, du fer, du calcium et beaucoup dautres oligo-éléments. En Afrique, on estime que les plantes comestibles traditionnelles assurent 80 pour cent des besoins en vitamine A et plus de 30 pour cent des besoins en vitamine C. Les fruits secs et les graines oléagineuses sont aussi une source intéressante de protéines et dénergie; elles apportent un complément précieux au régime des enfants et servent à la préparation de collations. Elles renforcent la sécurité alimentaire des ménages Les pénuries alimentaires saisonnières accentuent la gravité et lincidence de la malnutrition. Pour survivre pendant la «période de soudure», les paysans cultivent des plantes comestibles traditionnelles près du foyer, en utilisant la main-duvre familiale. Nombre de ces plantes résistent à la sécheresse, se cultivent sans intrants coûteux et sont faciles à stocker. Par exemple les racines, en particulier le manioc, peuvent servir de réserve alimentaire et rester en terre jusquà deux ans, pour devenir la source principale dénergie en période de disette. Elles augmentent la productivité des cultures, favorisent la conservation des sols et accroissent leur fertilité De nombreuses plantes comestibles traditionnelles apportent une contribution importante à la productivité des cultures. Utilisées comme cultures de rotation entre deux récoltes principales successives, elles ont lavantage de réduire les attaques de ravageurs et les maladies. Intercalées entre deux cultures, elles servent de barrière écologique contre les maladies, ainsi que de cultures de couverture, ce qui permet de lutter contre lérosion, de réduire lévaporation et de combattre les plantes adventices. Utilisées comme engrais vert et mises en terre, les plantes traditionnelles peuvent augmenter la matière organique du sol et améliorer sa structure. Elles accroissent les revenus familiaux et nationaux Les plantes comestibles traditionnelles profitent tant au producteur quau consommateur. Les producteurs - en grande partie des femmes - élèvent le niveau de consommation de leur famille et tirent un revenu de la vente des excédents sur le marché local. Ainsi, ils diversifient à moindre coût les aliments dont disposent les consommateurs. En général, les femmes utilisent ces revenus pour améliorer la nutrition et le bien-être de leurs enfants. De nombreux pays à déficit vivrier sont contraints dimporter de grandes quantités de produits alimentaires pour combler les lacunes de la production locale. Or, les importations vivrières pèsent de plus en plus lourdement sur leurs faibles ressources en devises. En développant la production de cultures comestibles traditionnelles, notamment de denrées de base, ces pays pourraient augmenter leurs disponibilités vivrières et réduire dautant leurs importations. La production pour les marchés urbains de produits à bas prix, pouvant être consommés immédiatement, stimulerait la consommation et la demande de ces aliments. |
Source: Daprès FAO, 1988c. |
Les stratégies de promotion des cultures traditionnelles
Les changements de structure de la demande alimentaire liés à lurbanisation ont des effets négatifs sur la consommation des espèces mineures en général, et particulièrement celle des aliments de base traditionnels. La présentation de ces aliments sous des formes nouvelles et commodes, par exemple casse-croûte, peut en augmenter la demande et restaurer leur image. Cette stratégie a toutes les chances aussi daugmenter le pouvoir dachat des femmes, qui sont les principales responsables de la préparation et de la vente des aliments de rue.
Comme il a été mentionné plus haut, la meilleure stratégie de promotion des cultures traditionnelles réside peut-être dans le développement et la modernisation des systèmes de cultures associées, complétés par la promotion spécifique de certaines cultures. Cette action peut encore être renforcée par lintroduction de technologies de réduction des risques et daugmentation des rendements, ciblée sur les cultivateurs défavorisés des zones marginales, où les cultures traditionnelles jouent habituellement un rôle majeur dans les approvisionnements. Dans ces zones-là, les aliments de cueillette et les produits du jardin potager apportent souvent une contribution importante aux ressources alimentaires des ménages ainsi quau revenu des femmes. Lapport des technologies agricoles et ménagères est nécessaire aussi pour améliorer la valeur nutritionnelle des aliments et réduire le temps et le labeur, après la récolte, que les femmes et toutes les personnes concernées devront consacrer aux processus de transformation.
La contribution des cultures associées aux systèmes agricoles traditionnels a été analysée ci-dessus. Parmi dautres interventions susceptibles daméliorer la productivité de ces systèmes, et qui pourraient entraîner une augmentation des revenus de lexploitation, il faut mentionner la culture de nouvelles espèces, dont la demande commerciale peut être stimulée. A condition dêtre compatible avec les conditions et les contraintes écologiques locales, toute plante déjà cultivée et exploitée dans un autre système agricole dAfrique ou dailleurs peut retenir lintérêt.
Le cas du soja
Un exemple intéressant de ce genre dintervention nous est fourni par lintroduction programmée du soja chez les petits producteurs africains et, par suite, dans lensemble du système alimentaire du continent.
La disponibilité et la consommation dhuile est généralement faible en Afrique, particulièrement dans les couches les plus pauvres de la population. Lintroduction du soja en Afrique est prometteuse sur le plan de la production; les perspectives quelle offre à la diversification de la consommation sont également dignes dintérêt, car le soja contient à la fois des quantités remarquables de protéines (35 à 40 g pour 100 g) et de graisses (environ 20 g pour 100 g). Comparée aux autres légumineuses, la fève de soja présente un profil nutritionnel très avantageux (voir les tableaux 22 et 24) et laire qui convient à sa culture est énorme en Afrique (figure 20). Si lon considère que la production mondiale des légumineuses accuse une tendance au déclin préoccupante et que le prix du soja augmente de plus en plus vite, alors que cette légumineuse a toujours fourni aux pauvres une part considérable de leur ration protéique, on voit que la promotion de cette ressource alimentaire et dautres légumineuses mérite dêtre sérieusement envisagée et poursuivie.
Au début des années 70, lInstitut international dagriculture tropicale (IITA) du Nigéria a entrepris un programme de recherche sur la production du soja et développé des variétés très productives dans lenvironnement africain. Toutefois, contrairement au cas du blé et du riz, le soja na pas été très bien accepté au début par les consommateurs, sauf dans certains Etats où il avait été introduit dans les années 40 par le régime colonial britannique, sous forme de condiment fermenté, entré depuis lors dans les usages locaux.
En 1987, lIITA a mené une enquête de base sur la production et la consommation du soja dans trois communautés rurales de lEtat dOyo, au Nigéria. Cette enquête a montré que la résistance des consommateurs à la consommation du soja dans les ménages résultait dun défaut dinformation sur les méthodes de préparation et de cuisson de cette fève nouvelle. Par la suite, la formulation et la divulgation de techniques améliorées a permis aux consommateurs de préparer une farine acceptable et de la mélanger avec des plats traditionnels, comme la soupe egusi, habituellement préparée avec de la farine de graine de courge, ou comme les boulettes dakara, normalement préparées avec des doliques, ou encore dautres casse-croûte.
Le taux dadoption des produits dérivés du soja sest révélé le plus élevé avec la recette de la soupe egusi, car la farine de soja était moins chère que la farine de graine de courge, ainsi quavec le dawadawa ou iru de soja, un genre de concentré en cube ou dassaisonnement traditionnellement préparé avec la fève du caroubier (Parkia biglobosa) (tableau 30). La commodité et le coût ont constitué les principaux critères dadoption des produits du soja.
Cette étude de cas montre quil est nécessaire, avant de promouvoir la culture dune nouvelle variété, dexaminer lensemble du système alimentaire, depuis la production jusquà la consommation, et de veiller à lacceptabilité des produits comestibles, afin de procurer des stimulants commerciaux aux futurs producteurs de la variété recommandée.
FIGURE 20 |
Source: FAO, 1986. |
Au travers de sessions de formation pratique dans les centres nutritionnels de lEtat de Oyo, les mères denfants malnourris ont découvert lefficacité du soja comme supplément diététique utile à la prévention et au traitement de la malnutrition infantile. Elles ont également appris comment incorporer le soja dans les plats locaux et comment cultiver cette légumineuse dans leurs propres jardins (E.A. Kueneman, communication personnelle).
Au Zimbabwe surtout, et progressivement aussi en Zambie et au Malawi, le soja a été introduit dans les systèmes dagriculture de rapport ainsi que dans les systèmes dassolement des petites exploitations, en rotation avec le blé ou le maïs. Au Kenya, les entreprises sucrières ont finalement accepté que les agriculteurs intercalent des légumineuses, dont le soja, dans les rangées de canne et elles leur fournissent des semences sélectionnées. Le soja est cultivé en association avec le manioc et même avec les agrumes dans les plantations assez claires pour que la lumière pénètre jusquaux plants de soja. Les recommandations relatives à lassociation du soja aux cultures de maïs et de manioc sont disponibles auprès du Programme damélioration des légumineuses comestibles de lIITA (boîte postale 5320, Ibadan, Nigéria).
En tant quélément de diversification des systèmes de production agricole, le soja présente les avantages suivants:
Il sinsère aisément dans les principaux systèmes agricoles de production commerciale ou autre et peut contribuer à renforcer leur productivité et leur durabilité. Actuellement, le soja est la légumineuse qui sinsère avec le plus de souplesse dans la plupart des systèmes céréaliers, sauf dans les endroits particulièrement mal arrosés.
Dès que les producteurs sentendent avec les transformateurs, la culture du soja devient rentable, car elle fournit la matière première à diverses industries agro-alimentaires, dont les huileries et les fabriques daliments pour animaux. La popularité du soja comme aliment local est en hausse.
La culture du soja rapporte plus de protéines par unité de superficie que toute autre culture de rente. La promotion de la culture du soja représente donc lapproche la plus efficace à la production de grandes quantités de protéines pour la consommation humaine et animale.
Il est possible denrichir le régime alimentaire des populations rurales par addition de farine de soja aux farines de céréales ainsi quaux préparations et aux farines de tubercules.
Les propriétés nutritionnelles du soja, et surtout sa richesse en protéines et en lipides, lui confèrent une capacité particulière daméliorer à bon coût les régimes de sevrage, et de contribuer ainsi à diminuer lincidence de la malnutrition protéino-énergétique.
TABLEAU 30 |
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Taux dadoption des produits dérivés du soja dans trois villages de lEtat de Oyo, au Nigéria |
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Produit |
Adoption |
Raisons |
Soupe de soja |
Très rapide |
Extrêmement facile à préparer avec les graines de soja entières. Goût très agréable. Les graines de soja sont moins chères que les graines de courge. Se conserve bien. |
Lait de soja |
Moyenne |
Enlever la peau fine des graines prend du temps. La préparation du lait, à forte température, brûle les mains. Difficile à moudre. Ne se conserve pas longtemps. |
Moinmoin de soja |
Moyenne |
La pâte de soja ne peut pas être utilisée seule, contrairement à la pâte de doliques. |
Akara de soja |
Moyenne |
Comme pour le moinmoinde soja. Se dilue dans lhuile. |
Ogi de soja |
Rapide |
Facile à préparer. Goût agréable. |
Iru ou dawadawa de soja |
Rapide |
Meilleur goût que le eni préparé avec liru de caroube. Facile à préparer. Bon marché et facile à obtenir, comparé à liru de caroube. |
Source: IITA, 1990.
Actuellement, de nombreux produits commerciaux dérivés du soja, tels que les boissons à base de soja et de maïs, les farines et les aliments de sevrage enrichis au soja, coûtent trop cher pour les familles pauvres. Pour que le soja contribue autant quil le peut à la qualité des régimes alimentaires africains, il faut continuer à promouvoir son usage dans les ménages en prenant appui sur les pratiques culturelles et les habitudes alimentaires (voir le tableau 30). Il est également important daugmenter la productivité et de promouvoir les techniques communautaires de transformation.
Le cas du soja montre quil est nécessaire de créer une prise de conscience au sein du secteur de la consommation avant dintroduire des cultures mal connues chez les petits producteurs, si lon veut que les ménages dégagent vraiment tout le bénéfice nutritionnel que les nouvelles denrées peuvent leur procurer (voir aussi le chapitre 9 sur léducation nutritionnelle).
Ce nest pas seulement pour apaiser la faim que les communautés, quelles quelles soient, choisissent et préparent leurs aliments, mais aussi comme source de plaisir et de fierté. Les mets à base de produits animaux font partie des plus prestigieux et des plus prisés; ils sont servis pour honorer les hôtes, célébrer les naissances ou accompagner les deuils. Toutefois, dans la plupart des ménages africains, les repas quotidiens ne comportent que de petites quantités daliments dorigine animale. Ces derniers ne sont pas souvent servis comme plat principal, car ils sont habituellement trop chers pour lusage courant des couches défavorisées de la société. Fréquemment, les produits dorigine animale ne servent quà relever la saveur des soupes, des bouillis et des assaisonnements.
De nombreux services de vulgarisation ont encouragé les ménages à élever des porcs, des chèvres, des moutons, des lapins et de la volaille (des poules, le plus souvent), dans lidée daugmenter la quantité de protéines dorigine animale de leur régime alimentaire. Les produits animaux sont aussi de bonnes sources de micronutriments, aptes à contribuer valablement au contrôle et à la prévention des carences spécifiques. En général, les viandes et leurs dérivés sont dexcellentes sources de fer. Les ufs, le lait et le foie sont de très bonnes sources de vitamine A. Entre toutes les viandes, le mouton a le taux de vitamine A le plus élevé (20 mg pour 100 g de viande), mais la chair de volaille en est assez riche aussi.
De nombreuses familles rurales ne consomment que rarement des produits animaux, car lanimal représente un investissement considérable pour une communauté pauvre. Lanimal est souvent considéré comme une espèce de police dassurance et ne sera vendu que si les temps sont durs, ou sacrifié lors dune occasion spéciale. Les ufs entrent dans la consommation familiale, mais les ménages les plus pauvres ont tendance à les vendre pour se procurer de largent liquide, auquel ils attribuent quelquefois plus dimportance quaux bénéfices nutritionnels dune consommation directe.
Un autre sous-produit utile de lélevage est le fumier, qui peut être récupéré par le ménage comme engrais du jardin potager. Toutefois, le fumier nest aisément disponible que si les animaux sont confinés, donc nourris en étable, mais cette forme délevage entraîne souvent un surplus de dépenses que la plupart des ménages pauvres ne peuvent pas se permettre. En outre, les animaux élevés à lair libre se nourrissent souvent des résidus des récoltes dans les champs. Ainsi, les bénéfices dérivés de la fumure des jardins avec les déchets domestiques et les résidus des cultures ne sont vraiment accessibles quaux ménages en mesure de nourrir leurs animaux en étable.
Dans beaucoup de communautés pauvres, les chèvres, les poules, les moutons et même les porcs sont libres de vaguer alentour. En général, ces animaux cherchent leur nourriture au-dehors pendant la journée et ne rentrent que le soir dans la parcelle de leur propriétaire. Lentretien de ces animaux ne coûte pas cher. Tout gain sous forme dufs ou de progéniture peut être considéré comme un bénéfice monnayable si lon a besoin dargent liquide.
Le gros bétail forme une catégorie différente. Considérés comme un capital plus précieux, les bufs et les vaches laitières sont surveillés de plus près et mieux nourris, à intervalles plus réguliers. Le fait que les produits de cet élevage, comme le lait et les produits laitiers, soient consommés ou non par le ménage du propriétaire dépend dune série de facteurs, tels que la culture, la tradition, les préférences alimentaires, la proximité des marchés, le besoin dargent liquide et la compréhension des besoins nutritionnels de la famille.
Dans les sociétés pastorales, les produits laitiers forment la base du régime alimentaire, mais dans dautres régions dAfrique où lélevage du bétail se limite aux races locales résistantes à la mouche tsé-tsé, comme la NDama, il nen va pas nécessairement de même. Là, lutilisation des produits laitiers est limitée par la tradition, la coutume et la disponibilité. Le rendement laitier des races locales est souvent très faible et baisse encore dès que les animaux manquent dherbe. Dans la plupart des situations délevage darrière-cour, le veau tète librement sa mère jusquau sevrage, puis la vache est laissée au repos jusquà son prochain vêlage.
La conduite du petit élevage (par exemple les chèvres, les moutons, la volaille) et la préparation de produits comme le fromage, le beurre, le yaourt incombe souvent aux femmes. Ce sont généralement elles qui décident de vendre les ufs et autres produits, ou de les réserver à la consommation familiale. Sils sont vendus, cest que le besoin dargent se fait vivement sentir. En ville surtout, ces denrées coûtent cher; elles ne sont pas à la portée des consommateurs pauvres, qui peuvent souffrir de carences nutritionnelles.
Le poisson joue un rôle important dans lapprovisionnement mondial en protéines, surtout dans les pays en développement. Outre les protéines, le poisson fournit de lénergie, des acides gras essentiels, des vitamines et des minéraux. La composition des poissons, de même que leur apparence et leur taille, diffère considérablement selon les espèces. Les poissons de mer sont un peu plus intéressants que les espèces deau douce en raison dun taux diode plus élevé. On estime que 21 pour cent des protéines animales consommées en Afrique continentale, Afrique du Sud non comprise, provenaient en 1990 du poisson et des produits dérivés; ces chiffres sont restés stables depuis les années 70 (FAO, 1992c).
Il est souvent difficile daugmenter les disponibilités de poisson à des prix abordables. Or, cest surtout quand le poisson est disponible en quantité suffisante et à bas prix quil est pertinent den encourager la consommation.
Laquaculture est pratiquée dans le monde entier. Dans les tropiques, elle semble connaître son plus fort développement en Asie de lEst et du Sud-Est où, selon les estimations, 29 pour cent des protéines animales consommées provenaient en 1990 du poisson et des produits dérivés (FAO, 1992c). La pisciculture comprend la production et lélevage de poisson en vivier deau douce, dans les eaux saumâtres de la mangrove, en citerne ou en cage. Dans tous les cas, le but est de fournir au marché les espèces souhaitées, en un flux régulier et contrôlé qui vient compléter les apports irréguliers de la pêche classique. Quelques perspectives davenir existent aussi pour une aquaculture communautaire intégrée aux systèmes dexploitation agricole individuelle. Un guide pratique destiné aux vulgarisateurs, aux techniciens et aux enseignants, le Manuel de pisciculture artisanale en eau douce (FAO, 1994e) est disponible à la FAO.
Il faut choisir, pour la pisciculture, des espèces capables de se multiplier et de prospérer avec une alimentation et dans un environnement artificiels. Certains poissons deau douce sont même trop prolifiques en captivité; les Tilapia nilotica, par exemple, se multiplient plus rapidement quils ne croissent. Elevés en milieu confiné, certains poissons sont de plus petite taille en atteignant leur maturité que dans leur milieu naturel. Au moment de la récolte, ces poissons sont trop petits et contiennent trop darêtes pour trop peu de chair. Diverses techniques ont été mises au point pour surmonter ce problème de surpopulation, telles que le contrôle des prédateurs, lélevage unisexué, lhybridation des mâles et lélevage en cage.
Lencadré 21 contient un résumé de certains aspects de la production, de la récolte et de la consommation de poisson dans la province du Nord-Ouest de la Zambie. La compétition saisonnière entre agriculture et pisciculture pour la force de travail et les intrants a été considérée comme un frein à la production, et près des deux tiers du poisson consommé doivent encore être trouvés hors du ménage.
La transformation du poisson frais (surtout par séchage et fumage) et la vente sont souvent gérés par des femmes. En Afrique de lOuest, le poisson fumé entre dans la composition de plusieurs plats traditionnels. Un fumage correct améliore la conservation du poisson séché et peut augmenter également son acceptabilité. Il conviendrait de donner aux poissonniers (généralement des femmes) et à leurs clients une formation sur les conditions dhygiène à respecter dans la manipulation du poisson. Si les acheteurs (en général aussi des femmes) ignorent les avantages sanitaires du poisson vendu sur glace, ils accepteront difficilement de le payer plus cher. Il faut donc que léducation sanitaire et nutritionnelle aille de pair avec la promotion du poisson.
Linfluence de laquaculture artisanale en vivier sur la sécurité alimentaire des ménages, les habitudes de consommation et létat nutritionnel des enfants a fait lobjet dobservations dans les zones Bembeke et Chinyama du district de Dedza et dans la zone Tsangano du district de Ntcheu, au Malawi central (Costa-Pierce et al., 1990). Un questionnaire testé à lavance a servi à rassembler des données sur les caractéristiques des ménages, la fréquence de consommation des différents types daliments, les croyances et les connaissances relatives à la consommation du poisson, la pratique de la pisciculture et lincidence des maladies dorigine hydrique. La conclusion a été que lélevage du poisson pouvait jouer un rôle majeur en faveur de la sécurité alimentaire des ménages et de la nutrition. Il nen reste pas moins quil est nécessaire de renforcer la formation et la vulgarisation relatives à la pisciculture et à son potentiel en faveur de la nutrition, et de fournir des équipements de récolte à bas prix, si lon veut maintenir et développer en Afrique une pisciculture artisanale viable.
Il faut ajouter que laquaculture comporte des risques sanitaires, comme la multiplication des moustiques sur les plans deau et la diffusion de la schistosomiase, une infection parasitaire dorigine hydrique qui affecte près de 30 millions de personnes au Kenya, au Malawi, au Nigéria et en Zambie (OMS, 1995a). Il convient dévaluer ces risques et de prendre les mesures qui simposent, particulièrement en empêchant les moustiques et les escargots de proliférer - et les déchets humains de se déverser - dans les viviers, afin darrêter et dempêcher la propagation des maladies.
ENCADRÉ 21 |
La production dun étang piscicole est faible; elle se situe en général entre 3 et 6 kg de poisson par an. Les éleveurs semi-industriels ont une production plus élevée que ceux qui vivent en économie de subsistance. Encouragés par de meilleurs gains, ils agrandissent plus souvent leur ferme piscicole par leurs propres moyens. Toutefois, les nouveaux étangs sont plus petits et se détériorent plus vite que les étangs construits au cours des années 80 dans le cadre de projets financés par des sources extérieures. Les étangs sont mal fertilisés, surtout par manque de fumier. Ce dernier est utilisé à la fois pour les étangs piscicoles et les jardins potagers, essentiellement pendant les mois froids de la saison sèche, et non pas lors de la saison chaude et pluvieuse quand le poisson grandit. La pénurie saisonnière de main-duvre pour enlever et épandre le fumier en est une des raisons. Les éleveurs semi-industriels ont des étangs mieux fumés que ceux qui vivent en économie de subsistance, notamment parce quils ont davantage danimaux de ferme (bovins, caprins et volailles). Lintégration de lélevage de canards à la pisciculture, ou toute autre méthode de fertilisation de létang, nest jamais pratiquée. Pour nourrir les poissons, les éleveurs utilisent uniquement des produits de la ferme qui, le plus souvent, sont les mêmes que ceux du ménage. Ils se servent en particulier des feuilles de manioc, mais, comme en saison sèche les légumes verts sont rares, les poissons sont nourris moins souvent, et parfois même plus du tout avant la saison des pluies. Les producteurs semi-industriels de maïs sont plus avantagés que les agriculteurs qui vivent en économie de subsistance, car pendant la saison sèche ils ont accès au son de maïs comme complément alimentaire pour les poissons. Il existe deux types de captures: principales et intermittentes. Les captures principales seffectuent avec laide des agents de terrain qui apportent des sennes, ou bien les ménages utilisent des paniers maniés par les femmes. Entre deux captures principales, effectuées avec laide de vulgarisateurs, il sécoule en moyenne 17,3 mois. Environ un tiers de la capture principale est consommé par le ménage ou donné à des parents et des amis. Le reste (30 pour cent) est vendu, ou sert à rémunérer du travail (20 pour cent) ou laide apportée pendant la capture (20 pour cent). Les fermiers pisciculteurs garantissent la disponibilité locale de géniteurs ou dalevins, soit en ne vidant pas complètement les étangs lors de la capture, soit en mettant de côté quelques poissons quils rejettent dans létang une fois la capture terminée. Pratiquement tous les fermiers capturent des poissons de façon intermittente, le plus souvent à la ligne (enfants) ou à laide de paniers (femmes). Par rapport aux captures principales, la proportion de poissons capturée de façon intermittente est deux fois plus importante chez les fermiers qui vivent en économie de subsistance (41 pour cent) que chez les fermiers semi-industriels (21 pour cent). Le poisson récolté de façon intermittente sert exclusivement à lalimentation familiale. Lélevage du poisson est donc une source alimentaire supplémentaire beaucoup plus importante dans un ménage en économie de subsistance que chez un pisciculteur semi-industriel. Cependant, la plus grande partie du poisson consommé (environ 65 pour cent) est trouvée hors du ménage. Le poisson est la principale source de protéines animales. Il est consommé plus dune fois par semaine et en quantité régulière tout au long de lannée. Lélevage piscicole a permis daccroître la consommation de poisson des ménages et de réduire les achats de poisson, cest-à-dire les dépenses monétaires. Il a aussi permis de réduire les captures dans les rivières et les cours deau par les membres de la famille, empêchant ainsi la surexploitation. La vente du poisson est souvent du ressort des femmes. Les prix varient en fonction de la proximité des marchés urbains. |
Source: Daprès FAO, 1993e |
Plusieurs pays de lAsie de lEst et du Sud-Est, notamment la Chine, ont développé des systèmes intensifs de production alimentaire familiale, dans lesquels la production végétale est intégrée avec la production de volaille, en particulier des canards, et du petit bétail, notamment des porcs. Ces systèmes incluent souvent aussi la production de poisson dans des viviers domestiques.
Le transfert des systèmes intégrés de production animale et végétale au contexte africain a fait lobjet de plusieurs expériences, tentées pour augmenter la productivité et la sécurité alimentaire des petites exploitations agricoles. Certaines interventions remarquables ont reçu lappui du Programme daquaculture pour le développement des communautés locales (ALCOM), qui a concentré ses premiers efforts sur neuf pays: Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, République-Unie de Tanzanie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe. Lencadré 22 donne un aperçu des activités de lALCOM.
Une différence fondamentale entre les systèmes asiatique et africain de gestion de la volaille et du petit bétail porte sur le confinement des animaux. Dans la plupart des systèmes de production intensive adoptés par les exploitants indonésiens et chinois, les porcs et la volaille sont confinés et nourris à intervalles réguliers. Ce nest pas lhabitude dans la pratique africaine dagriculture de subsistance, où le petit bétail et la volaille vivent de ce quils trouvent à manger autour des habitations ou parmi les résidus des récoltes dans les champs et ne sont enfermés que la nuit. Dans ces systèmes, il nest pas dusage de ramasser tous les jours les résidus de récoltes et le fumier, ni de les utiliser systématiquement pour fumer les jardins potagers et les bassins piscicoles ou pour préparer du paillis et du compost.
Lintroduction dun système intégré de gestion de lagriculture, de lélevage et de la pisciculture dans une économie agricole donnée implique des changements dans lallocation des capitaux, du temps et du travail. Même si les intrants requis sont disponibles dans lexploitation comme sous-produits des cultures ou des troupeaux, il nest pas certain que les agriculteurs les répartissent équitablement entre les débouchés possibles, à moins quils ne considèrent de leur intérêt de distribuer ainsi leurs investissements en argent, temps et travail. Le tableau 31 montre dans quelle mesure des fermiers de Zambie ont utilisé leurs sous-produits agricoles comme aliments et engrais pour leurs viviers domestiques.
Les systèmes intensifs de gestion intégrée absorbent régulièrement des apports de travail familial et consomment aussi des intrants payants, tels que certains aliments de la volaille, des poissons et du petit bétail. Les petits paysans pratiquant une agriculture de subsistance nont souvent que peu de capitaux à leur disposition et sont peu enclins à se risquer dans le crédit, à moins que les profits ne soient garantis et relativement attrayants. Il nest pas réaliste dapprouver un projet visant à accroître la production dun bassin piscicole, si lexploitant doit pour cela détourner vers ce vivier des engrais quil serait plus rentable dappliquer aux cultures.
Si le vivier artisanal peut être aménagé à proximité du jardin potager de la famille, on pourra lutiliser pendant la saison sèche comme source deau pour lirrigation des parcelles de légumes. Cette intégration des productions piscicole et horticole est favorable à la productivité du sol en même temps quà la stabilité de lapprovisionnement des ménages.
ENCADRÉ 22 |
Aquaculture et systèmes de production agricole
Participation des femmes et des jeunes à laquaculture à petite échelle
Aquaculture dans de petits bassins En Afrique australe, il existe de nombreux petits points deau dans les zones rurales. En général, ils ont de multiples fonctions et servent notamment à fournir de leau pour les besoins du ménage et pour larrosage. Ils sont souvent contrôlés par des institutions publiques. Habituellement, la production piscicole nest pas leur fonction première. LALCOM sefforce de développer, expérimenter et démontrer des méthodes visant à améliorer la production de poissons dans de tels réservoirs et autres points deau. Les activités suivantes ont été proposées:
|
Source: FAO, 1988a. |
TABLEAU 31 |
|||||||||
Disponibilité de sous-produits agricoles et
leur utilisation en aquaculture dans quatre |
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Type de culture, de produit ou délevage |
Nombre de propriétaires de viviers pratiquant lagriculture ou lélevage |
Sous-produit |
Nombre de propriétaires de viviers utilisant des sous-produits |
||||||
Mansa |
Kawambwa |
Samfya |
Total |
Mansa |
Kawambwa |
Samfya |
Total |
||
Manioc |
11 |
13 |
7 |
21 |
Feuilles |
2 |
5 |
1 |
8 |
|
|
|
|
Epluchures |
2 |
7 |
0 |
9 |
|
Maïs |
12 |
13 |
5 |
30 |
Son |
4 |
7 |
2 |
13 |
|
|
|
|
Epis, rachis |
0 |
1 |
0 |
1 |
|
|
|
|
|
Grains écrasés |
1 |
1 |
1 |
3 |
|
Eleusine cultivée |
7 |
12 |
3 |
22 |
Drêche |
2 |
5 |
1 |
8 |
Arachide |
8 |
10 |
7 |
25 |
Fanes |
0 |
0 |
0 |
0 |
Pois bambara |
2 |
0 |
1 |
3 |
Fanes |
0 |
0 |
0 |
0 |
Haricots |
8 |
10 |
3 |
21 |
Fanes |
0 |
0 |
0 |
0 |
Soja |
2 |
2 |
0 |
4 |
Fanes |
0 |
0 |
0 |
0 |
Tournesol |
2 |
2 |
0 |
4 |
Fanes |
0 |
0 |
0 |
0 |
Cane à sucre |
1 |
3 |
2 |
6 |
Feuilles |
0 |
0 |
0 |
0 |
Pomme de terre |
1 |
1 |
2 |
4 |
Epluchures |
0 |
0 |
0 |
0 |
Riz |
2 |
0 |
0 |
2 |
Son |
1 |
0 |
0 |
1 |
Restes de |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
cuisine |
9 |
15 |
9 |
33 |
Restes |
3 |
1 |
2 |
6 |
Légumes |
10 |
10 |
9 |
29 |
Déchets |
7 |
11 |
5 |
23 |
Arbres fruitiers |
8 |
9 |
6 |
23 |
Feuilles, fruits abîmés |
0 |
2 |
0 |
2 |
Herbe, plantes sauvages |
9 |
15 |
9 |
33 |
Feuilles, fanes |
2 |
2 |
0 |
2 |
Poulets |
8 |
8 |
6 |
22 |
Fumier |
3 |
4 |
2 |
9 |
Canards |
2 |
1 |
3 |
6 |
Fumier |
0 |
1 |
3 |
4 |
Moutons/chèvres |
5 |
4 |
4 |
13 |
Fumier |
0 |
4 |
0 |
4 |
Bovins |
3 |
4 |
1 |
8 |
Fumier |
1 |
5 |
0 |
6 |
a Nombre de propriétaires de viviers interviewés: Mansa, 12; Kawambwa, 15; Samya, 9; Total, 36.
Source: FAO, 1989b.