Point 4.4 de l'ordre du jour GF 01/6   

Forum Mondial FAO/OMS
des Responsables de la Sécurité Sanitaire des Aliments
Marrakech (Maroc), 28-30 janvier 2002

Communication et participation
L'exp�rience du Mexique

Jos� Luis Flores Luna,
Minist�re de la Sant�

Amada V�lez M�ndez,
Minist�re de l'Agriculture, � l'Elevage,
au D�veloppement rural, � la P�che et � l'Alimentation


Introduction

Importance en sant� publique

Importance dans le commerce international

Importance socio-�conomique

La r�glementation, le contr�le et la promotion de l'hygi�ne � l'heure actuelle

Participation historique d'autres services gouvernementaux

Cr�ation du Syst�me national de Salubrit� des Aliments

Conclusion


INTRODUCTION

La salubrit� des aliments est une question qui prend de plus en plus d'importance. Au Mexique, la Loi g�n�rale de Sant� int�gre l'innocuit� et l'hygi�ne des aliments dans le concept de qualit� sanitaire, qui lui-m�me intervient dans la notion de salubrit� g�n�rale.

L'importance de la salubrit� des aliments est li�e au fait que ceux-ci peuvent �tre responsables de maladies qui diminuent les capacit�s de l'individu et ses possibilit�s de d�veloppement, affectant la communaut� dans son ensemble et d�s�quilibrant le fonctionnement des organisations auxquelles il participe. D'un point de vue �conomique et social, la qualit� sanitaire des aliments - qui doivent �tre propres � la consommation - est un facteur de plus en plus important pour le d�veloppement du pays, ayant des r�percussions sur les perspectives de croissance de l'emploi, l'entr�e de devises et la disponibilit� de ressources pour le d�veloppement. Les secteurs de l'agriculture, de l'�levage et de la p�che, de l'industrie de transformation, du commerce et des services touristiques li�s � la production, � la transformation et � la distribution des aliments contribuent de fa�on significative au produit int�rieur brut et � l'entr�e de devises, outre qu'ils constituent des pourvoyeurs d'emploi majeurs dans le pays.

Plusieurs acteurs interviennent dans la salubrit� des aliments : les particuliers qui proposent des produits et des services, le consommateur, les services gouvernementaux qui encouragent et appuient le particulier dans sa fonction ou qui prot�gent et �duquent le consommateur, l'enjeu consistant � les associer au processus pour leur faire partager la responsabilit� de la salubrit� des aliments.

IMPORTANCE EN SANT� PUBLIQUE

Les maladies d'origine alimentaire, bien que difficiles � mesurer, sont consid�r�es comme importantes du point de vue de l'�tat sanitaire des Mexicains. Les maladies aigu�s d'origine infectieuse transmises par des bact�ries, des parasites et des virus, et dont le vecteur de transmission est constitu� par des aliments, sont une cause importante de morbidit�. De m�me, les maladies chroniques, pour lesquelles des toxines ing�r�es � travers des aliments contamin�s consomm�s pendant des p�riodes prolong�es et qui s'accumulent dans l'organisme sont des facteurs de risque, avec l'augmentation de l'esp�rance de vie, se manifestent � l'�ge m�r, ayant des r�percussions sur la qualit� de vie et sur la productivit�, et pouvant �galement entra�ner la mort.

L'une des principales r�ussites du Mexique dans le domaine de la sant� a �t� la baisse de la mortalit�. L'esp�rance de vie � la naissance des Mexicains �tait en 1999 de 74 ans, en partie gr�ce � la diminution de la mortalit� due aux maladies infectieuses intestinales. En 1999, ces maladies n'occupaient plus que le 15e rang dans les principales causes de mortalit�, �tant responsables de seulement 5622 d�c�s sur les 443 950 d�c�s survenus cette ann�e-l�.

Les statistiques des maladies gastro-intestinales aigu�s signal�es par le Syst�me unique d'information pour la surveillance �pid�miologique portent sur certaines maladies potentiellement transmises par les aliments telles que l'amibiase intestinale, l'abc�s h�patique amibien, le chol�ra, la fi�vre typho�de, la giardiase, les intoxications alimentaires d'origine bact�rienne, la paratypho�de et autres salmonelloses, la taeniase, la cysticercose et la shigellose, les infections intestinales et mal d�finies et autres infections intestinales dues � des protozoaires, la brucellose et l'h�patite virale. En 1999, le nombre total de cas notifi�s de maladies potentiellement transmises par les aliments a atteint 6 864 686 (voir Tableau I).

D'autre part, en 1999, les tumeurs malignes, la cirrhose et autres maladies chroniques du foie et l'insuffisance r�nale ont occup� les 2e, 5e et 14e rangs parmi les causes de mortalit� avec, respectivement, 53 662, 27 040 et 7807 d�c�s ; les aliments contamin�s par des substances toxiques sont des facteurs de risque pour ces maladies.

IMPORTANCE DANS LE COMMERCE INTERNATIONAL

Dans le commerce international des aliments, la qualit�, et plus particuli�rement la salubrit�, est en train de devenir un facteur d�cisif. L'Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires et l'Accord sur les obstacles techniques au commerce pr�cisent quelles sont les nouvelles r�gles du jeu.

Conform�ment � ces r�gles, le gouvernement du pays qui �tablit des mesures sanitaires doit pouvoir disposer de ressources pour montrer qu'elles sont l�gitimes, que les produits nationaux r�pondent � ces normes et qu'il n'y a donc pas discrimination � l'encontre des produits �trangers. L'importateur ou l'entreprise �trang�re exportatrice doivent les appliquer, en garantissant �galement leur respect aux stades ant�rieurs de la cha�ne de production, et doivent pouvoir compter sur l'appui de leur gouvernement pour montrer que les exigences ont �t� remplies, que des mesures �quivalentes ont �t� prises, ou pouvoir disposer de ressources scientifiques et gestionnaires pour les contester.

D'une mani�re g�n�rale, les exportations du Mexique en 2000 se sont mont�es � US $7,8 milliards et les importations d'aliments � US $7,6 milliards. La salubrit� des aliments export�s, et en particulier des fruits et l�gumes frais et des poissons et crustac�s, notamment, est fondamentale si l'on veut maintenir, voire augmenter, le flux d'aliments export�s par le Mexique. Si l'industrie ne parvient pas � am�liorer ses m�thodes et ses autocontr�les, et si le Gouvernement n'applique pas les mesures n�cessaires pour d�montrer aux gouvernements des pays importateurs que les conditions exig�es sont satisfaites, les exportateurs se heurteront � des difficult�s accrues pour maintenir ou augmenter leurs activit�s, et l'impact sur les recettes en devises, sur l'emploi et sur les possibilit�s de d�veloppement sera important.

La salubrit� des aliments import�s doit �tre mieux contr�l�e, sans pour autant que soient impos�s des obstacles superflus � la circulation des marchandises, mais les infrastructures doivent �tre suffisantes pour permettre d'identifier de mani�re plus s�re les aliments qui ne r�pondent pas aux normes nationales, de la m�me fa�on que les partenaires commerciaux du Mexique surveillent les exportations mexicaines. Les faiblesses dans le contr�le des aliments import�s, r�elles ou non, sont consid�r�es par les producteurs nationaux comme favorisant un commerce d�loyal, qui se r�percutent de mani�re n�gative sur la confiance qu'inspire le Gouvernement mexicain.

Par ailleurs, l'entr�e de devises li�e au tourisme international a repr�sent� en 1998 US $7,987 milliards. L'un des probl�mes qui peut constituer un obstacle au tourisme international est la diarrh�e du voyageur d'origine alimentaire. Son caract�re end�mique t�moigne d'une hygi�ne insuffisante et de la pr�sence relativement �lev�e de porteurs asymptomatiques dans la population, ce qui rev�t une importance particuli�re lorsqu'il s'agit des personnes qui pr�parent ou servent des aliments, � quoi s'ajoutent de mauvaises conditions de stockage des aliments.

IMPORTANCE SOCIO-�CONOMIQUE

La contribution au produit int�rieur brut des secteurs de la production, de l'industrie, de la distribution, de la vente et de la pr�paration d'aliments et de boissons est tr�s importante. La grande division de l'agriculture, de l'�levage, de la sylviculture et de la p�che a repr�sent� en 1998 6 % du PIB ; la subdivision des produits alimentaires, boissons et tabac de la grande division de l'industrie manufacturi�re a repr�sent� 5 % du PIB ; et le grand secteur du commerce, des restaurants et des h�tels 21 %.

Tout processus qui modifie la fa�on dont fonctionnent les producteurs, les transformateurs et les manipulateurs d'aliments, les commer�ants ou prestateurs de services doit prendre en compte la dimension sociale de la population travaillant dans la cha�ne alimentaire et celle des consommateurs, c'est-�-dire l'ensemble de la population mexicaine.

On estime que 36 % de la population active sont engag�s dans des activit�s associ�es � la cha�ne de production des aliments, ce qui signifie que l'industrie alimentaire est l'un des principaux employeurs du Mexique.

Les pratiques suivies pour l'�laboration et la pr�paration des aliments � quelque niveau que ce soit exigent que l'on maintienne l'�quilibre entre les changements destin�s � am�liorer l'hygi�ne et � contr�ler la salubrit� des aliments et les exigences du consommateur en mati�re de go�t et d'apparence du produit. C'est donc d�s le tout d�but de la formation des personnes impliqu�es dans la cha�ne alimentaire que l'on doit intervenir pour modifier les pratiques en mati�re d'hygi�ne si l'on veut que ces changements entra�nent une am�lioration de la salubrit� des aliments durable et int�gr�e dans la culture mexicaine. Les consommateurs consacrent une part importante de leurs revenus � l'achat de produits alimentaires. Ce sont pour eux les principales satisfactions de la vie, car ils ne servent pas seulement � supprimer la faim, mais constituent un �l�ment important de la vie culturelle individuelle et communautaire.

Les aliments sont l'aboutissement d'une cha�ne d'op�rations qui commence dans le champ cultiv�, � la ferme, dans les �tangs ou les oc�ans, au moment o� il ne s'agit pas encore d'aliments � proprement parler ; les produits subissent ensuite une transformation primaire, parfois industrielle, ou bien sont directement vendus au consommateur et finissent par �tre pr�par�s soit au foyer, soit dans un �tablissement, o� ils sont finalement consomm�s.

Le nombre de lieux de travail o� se d�roulent des activit�s li�es � l'alimentation est tr�s �lev�. L'analyse des donn�es d'enqu�te de l'INEGI a permis de d�terminer que le nombre d'unit�s de production, de traitement, de distribution ou de vente des aliments �tait de 5,3 millions de � lieux de travail � (Tableau II). Sans doute en raison de l'acc�s facile aux consommateurs et des faibles exigences technologiques et investissements n�cessaires au Mexique, il existe une multitude de micro-entreprises (comptant 15 employ�s ou moins), ainsi r�parties : 99 % des entreprises consacr�s � des activit�s agricoles, d'�levage, de sylviculture ou de p�che ; 95 % des entreprises destin�s � la transformation de produits alimentaires, boissons et du tabac ; 91 % des entreprises de commerce de gros de produits alimentaires ; 99 % des entreprises de commerce de d�tail des aliments ; 94 % des entreprises consacr�s aux services de pr�paration et de vente des aliments et de boissons dans des �tablissements ; et 100 % des entreprises consacr�s � la pr�paration et � la vente d'aliments sur la voie publique ou � domicile.

Les micro-entreprises sont cependant celles qui connaissent le plus de limites, le plus de carences, notamment au niveau de la culture sanitaire, celles qui sont le plus nombreuses, mais dont le nombre de clients est limit�. Les moyennes et grandes entreprises, c'est-�-dire celles qui emploient plus de 51 employ�s, repr�sentent seulement 0,6 % du nombre total de lieux de travail. Ce sont g�n�ralement celles qui ont le plus grand nombre de clients et celles qui se sont dot�es des meilleures capacit�s administratives et techniques pour r�soudre leurs probl�mes et atteindre et maintenir leur position comp�titive. Elles ont davantage conscience de la qualit� et de la s�curit� de leurs produits. G�n�ralement, ce sont celles qui ont le plus de possibilit�s d'exportation et qui portent une attention particuli�re � leurs syst�mes de contr�le de qualit�. Ce sont aussi celles qui sollicitent la certification de leurs produits, processus ou syst�mes pour r�pondre aux normes du pays importateur et celles qui exercent le plus de pressions sur le Gouvernement pour que l'on d�gage des ressources pour r�pondre � leurs besoins et, paradoxalement, celles qui, estime-t-on, pr�sentent le moins de risques.

Les employ�s qui travaillent dans leurs cha�nes de production alimentaire doivent respecter syst�matiquement de bonnes pratiques d'hygi�ne pour pouvoir fournir des aliments sains. La formation, le d�veloppement des comp�tences et la promotion d'une attitude positive sont assur�s sur le lieu de travail, mais les possibilit�s sont moindres pour les micro-entreprises. Aussi semble-t-il que l'une des seules possibilit�s de formation des travailleurs � la manipulation hygi�nique des aliments soit l'enseignement primaire. L'utilisation de l'infrastructure de l'enseignement primaire pour inculquer � l'�l�ve des connaissances et une formation susceptibles de modifier ses habitudes de s�lection, de pr�paration et de conservation des aliments est l'une des formes les plus efficaces pour cr�er une culture sanitaire de nature � modifier radicalement la situation actuelle en mati�re de salubrit� des aliments au Mexique.

LA R�GLEMENTATION, LE CONTR�LE ET LA PROMOTION DE L'HYGI�NE � L'HEURE ACTUELLE

Au Mexique, la r�glementation, le contr�le et la promotion de l'hygi�ne des produits, des �tablissements et des services se traduisent par un ensemble de mesures � caract�re pr�ventif mises en oeuvre par l'autorit� sanitaire pour contr�ler, sur la base de la l�gislation sanitaire, l'habitat humain, les �tablissements, les activit�s, les processus et les produits susceptibles de pr�senter des risques pour la sant� de la population, et promouvoir parall�lement les attitudes, les valeurs et les comportements ad�quats de la part des personnes et des entreprises de fa�on � assurer une participation responsable de tous au d�veloppement de la sant� individuelle et collective.

Le fondement l�gal du syst�me de r�glementation mexicain de l'alimentation est la Loi g�n�rale de Sant� promulgu�e en 1984. La l�gislation �labor�e depuis a permis petit � petit de combler les lacunes qui faisaient obstacle � la mise en place du contr�le sanitaire. Le processus de d�centralisation des services de sant� publique achev� en 1999 a permis de r�pondre de mani�re plus souple aux besoins de sant� locaux.

A partir de 1992, on a mis au point un mod�le efficace d'�laboration de normes officielles, avec la participation active de l'industrie, du commerce, des consommateurs, des universit�s et de tous les services gouvernementaux concern�s. Parall�lement, la participation de ces m�mes acteurs aux sous-comit�s du Codex Alimentarius s'est consid�rablement am�lior�e, ce qui s'est traduit par une implication toujours plus active des d�l�gations mexicaines aux comit�s internationaux du Codex.

Le syst�me de r�glementation mis en place � partir de 1991 afin de rendre plus coh�rents et plus uniformes le contr�le et la promotion de la sant� a progress� et permis de combler les lacunes historiques de la r�glementation sanitaire, qui �taient, par exemple, le manque de gestion et l'improvisation, l'absence de r�glementations, l'absence de prise en compte des besoins �pid�miologiques, le manque de personnel qualifi� et motiv�, le manque d'�quipements ad�quats et suffisants et de moyens de laboratoire pour soutenir ces activit�s. Il a permis d'�liminer les autorisations pr�alables � la commercialisation et d'adapter la technique de gestion de la qualit� aux fonctions gouvernementales et d'am�liorer continuellement les op�rations gr�ce aux progr�s de l'informatique. Le contr�le sanitaire a �t� organis� pour �viter de laisser l'application � la discr�tion des autorit�s sanitaires, favoriser une meilleure administration des ressources et une meilleure couverture. Les salaires ont �t� augment�s et un syst�me de formation et de supervision a �t� mis en place.

Le syst�me �tait con�u pour permettre de surveiller de fa�on al�atoire, sur la base du risque empirique, les �tablissements et les produits, en offrant des donn�es repr�sentatives des �tablissements et produits surveill�s et, simultan�ment, r�pondre aux besoins d'urgence et situations d'urgence sanitaire, ainsi qu'aux demandes �manant de particuliers. La mise en place du syst�me de contr�le sanitaire des produits et services s'est faite progressivement dans tout le pays.

D�sormais, le contr�le sanitaire est une fonction gouvernementale exerc�e de fa�on exclusive et non limitative par le Secr�tariat � la Sant�. Il s'agit de coordonner de mani�re compl�mentaire les mesures f�d�rales et celles que prennent les Etats et les diff�rentes juridictions aux diff�rents niveaux de comp�tence. Le contr�le et la promotion s'appliquent principalement � la fabrication, � l'importation, � la distribution, � la commercialisation et � la fourniture des aliments, des mati�res premi�res et des produits. Par contre, peu de mesures ont �t� prises en ce qui concerne la production primaire, et particuli�rement celle des aliments consomm�s frais ou demandant peu de transformations.

Le Mexique, � l'image d'autres pays, ne s'�tait pas dot� d'un programme int�gr� de salubrit� des aliments, ce qui a eu pour cons�quence que divers secteurs ont �t� laiss�s pour compte, comme la production agricole, dans laquelle aucun syst�me visant � att�nuer les risques microbiologiques, chimiques et physiques n'�tait appliqu�.

PARTICIPATION HISTORIQUE D'AUTRES SERVICES GOUVERNEMENTAUX

D'autres services du Gouvernement f�d�ral ont comp�tence pour promouvoir le d�veloppement des divers secteurs de l'�conomie li�s � l'alimentation. Le Secr�tariat � l'Agriculture, � l'Elevage, au D�veloppement rural, � la P�che et � l'Alimentation (SAGARPA) a �tabli depuis 1951 le contr�le zoosanitaire des abattoirs et des �tablissements charg�s de la transformation de la viande au moyen du syst�me Type d'Inspection f�d�rale (TIF), charg� principalement de promouvoir les exportations. A partir de 1988, et en accord avec le Secr�tariat d'Etat � la Sant�, le SAGARPA a assum� la responsabilit� du contr�le des importations de viande et de produits carn�s. Apr�s 1993, avec l'adoption de la Loi f�d�rale de Sant� animale, cet organisme a �galement �t� charg� d'assurer la r�glementation sanitaire d'autres produits d'origine animale par le biais d'organismes de v�rification priv�s accr�dit�s par le SAGARPA.

A partir de 1997, lorsque le Gouvernement des Etats-Unis d'Am�rique a annonc� la mise en place de mesures sanitaires visant � limiter l'entr�e sur son territoire d'aliments ne r�pondant pas � certaines normes de salubrit�, le SAGARPA a mis en place un programme agressif de promotion baptis� Programme int�gr� de D�veloppement technologique pour la Qualit� de l'Alimentation (PIDTCA) visant � sensibiliser les producteurs et les conditionneurs, de fruits et de l�gumes frais notamment, � l'importance de la salubrit� et de l'application de bonnes pratiques agricoles et sanitaires.

En 1990, l'Institut national de la P�che a �galement entam�, avec le concours de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), un programme visant � former des formateurs � l'application des syst�mes HACCP. Le Secr�tariat � l'Economie, anciennement Secr�tariat au Commerce et au D�veloppement industriel, se fondant sur la Loi f�d�rale sur la M�trologie et la Normalisation promulgu�e en 1992, a mis en place un m�canisme pratique d'�laboration de normes obligatoires (NOM) et de normes volontaires (NMX) ; l'Organisme mexicain d'Accr�ditation (EMA) et des organismes priv�s, tels que les organismes charg�s de la v�rification de l'�tiquetage commercial et sanitaire, appuient par ailleurs la composante commerce loyal du contr�le sanitaire.

CR�ATION DU SYST�ME NATIONAL DE SALUBRIT� DES ALIMENTS

Compte tenu du caract�re strat�gique de la salubrit� des aliments, le Gouvernement f�d�ral a d�cid� d'�tablir un syst�me national int�gr� de salubrit� des aliments en unissant les efforts des Secr�tariats � la Sant� et � l'Agriculture, avec pour objectif d'assurer la qualit� sanitaire des aliments tout en s'effor�ant de conserver, voire d'�largir, les march�s nationaux et �trangers des produits de l'agriculture, de l'�levage et de la p�che, dans le but ultime d'offrir des aliments sains aux consommateurs, qu'ils soient mexicains ou �trangers.

Le Secr�tariat � la Sant� a donc ainsi cr�� en juillet 2001 la Commission f�d�rale pour la Protection contre les Risques sanitaires afin d'int�grer la totalit� des fonctions de contr�le sanitaire - m�dicaments, fournitures m�dicales et autres produits � vocation sanitaire, salubrit� de l'environnement, hygi�ne du travail et des aliments, des boissons et des cosm�tiques - en une seule entit� de fa�on � assurer l'unit� et l'homog�n�it� des politiques du Secr�tariat d'Etat. Cette entit� devrait disposer de l'autonomie technique administrative et op�rationnelle n�cessaire pour prendre des d�cisions plus rapidement, plus efficacement et de mani�re plus souple, en se fondant sur les meilleures donn�es techniques et scientifiques disponibles. Ce changement a �galement permis que d'autres services du Gouvernement f�d�ral, comme le SAGARPA, participent au m�me titre que l'autorit� sanitaire � l'exercice de r�glementation.

Par ailleurs, il conviendra de modifier la l�gislation existante, et surtout la Loi g�n�rale de Sant�, et de d�signer le SAGARPA, � travers le Service national de Sant�, de Salubrit� et de Qualit� agroalimentaire, comme autorit� sanitaire, ce qui lui permettra d'�tablir des r�glementations et de mettre en place des activit�s de contr�le dans les secteurs de la production primaire tels que les unit�s de production agricole, l'�levage et la p�che, ainsi que dans les secteurs de l'empaquetage, du stockage, du transport et de la commercialisation.

S'il existe donc un accord au niveau des Secr�tariats d'Etat, les changements apport�s � la l�gislation doivent �tre approuv�s par le Congr�s, lequel consultera les diff�rents secteurs impliqu�s dans la production, la manipulation et la commercialisation des aliments, les milieux universitaires et les consommateurs, qui auront la possibilit� d'exposer leur point de vue sur les changements l�gislatifs propos�s.

Une fois apport�s les changements n�cessaires � la l�gislation, les r�glements respectifs des organismes du Secr�tariat � la Sant� et du Secr�tariat � l'Agriculture charg�s de veiller � la salubrit� des aliments seront �labor�s, et un accord de collaboration en mati�re de salubrit� des aliments sera conclu pour officialiser cette coop�ration.

Au Mexique, la modification des lois et r�glementations ou l'adoption de nouveaux instruments l�gislatifs exigent un d�bat public, de sorte que le processus soit transparent et que le public ait la possibilit� d'exprimer son point de vue sur les propositions l�gislatives.

Le Service national de Sant�, Salubrit� et Qualit� agroalimentaire (SENASICA) est conscient qu'aucune r�glementation n'est totalement efficace si elle n'est pas expliqu�e de mani�re simple aux utilisateurs et au grand public ; aussi a-t-il cr�� une Direction g�n�rale de la Communication avec les Usagers, qui a pour mission d'informer le grand public, et plus particuli�rement les consommateurs, sur les services que cet organisme dispense ainsi que sur la l�gislation et les r�glementations existantes, de fa�on � en rendre l'application plus efficace tout en expliquant le travail accompli par le Gouvernement f�d�ral.

En f�vrier dernier s'est tenu un Forum national sur la Salubrit� des Aliments auquel ont particip� les consommateurs, l'industrie, les universit�s et les agriculteurs, les producteurs, le secteur de la commercialisation ainsi que les autorit�s des diff�rents Etats, et au cours duquel ont �t� formul�es des propositions sur la strat�gie que devrait suivre le Gouvernement f�d�ral pour parvenir � produire des aliments sains. Tous se sont accord�s sur le fait que la salubrit� des aliments devrait �tre une priorit� pour le Gouvernement f�d�ral et qu'il fallait pouvoir compter sur un organisme consacr� exclusivement � cette t�che et �tablir une r�glementation ou une loi sp�cifique applicable � la production des aliments du producteur au consommateur.

Ces fonctions de r�glementation ont �t� confi�es au Syst�me national de Salubrit� des Aliments, compos� d'un conseil technique auquel participent les diff�rents secteurs concern�s, qui servira � orienter la d�finition des politiques dans ce domaine et � qui il sera rendu compte.

On �labore actuellement un plan directeur sur la salubrit� des aliments qui envisage diff�rentes activit�s destin�es aux divers secteurs, et notamment : la promotion de bonnes pratiques agricoles et de bonnes pratiques de production, des proc�d�s standard en mati�re d'hygi�ne, l'analyse des risques et la ma�trise des points critiques. Cette promotion sera ax�e sur les producteurs de l'agriculture, de l'�levage et de la p�che, et principalement sur la production primaire.

Un programme de promotion sera parall�lement mis en place � l'intention des consommateurs afin d'orienter leur choix sur les aliments pr�sentant des garanties de qualit� sanitaire. Il convient de mentionner que nous disposons d�j� d'un syst�me de ce type dans la production de viande, charcuterie et poulets principalement destin�s � l'exportation.

On consid�re �galement qu'il est n�cessaire d'�tablir un programme de formation ax� sur les ma�tresses de maison afin d'encourager les pratiques d'hygi�ne et de manipulation des aliments au foyer, car un fort pourcentage des maladies d'origine alimentaire sont imputables � un manque d'hygi�ne alimentaire domestique.

On envisage la mise en place de cours de formation � l'application des syst�mes de r�duction des risques destin�s aux professionnels et aux producteurs de fa�on � faciliter l'application de ces syst�mes dans les unit�s de production.

Afin de sensibiliser les consommateurs � l'activit� du Gouvernement f�d�ral en mati�re de contr�le des aliments, des bulletins ou notes sur les activit�s de la SENASICA seront publi�s pour faire contrepoids aux informations d�natur�es et sans fondement scientifique publi�es par certains moyens de communication.

Pour am�liorer l'efficacit� des activit�s du Gouvernement f�d�ral, des accords de coop�ration seront conclus avec les Etats de fa�on � d�l�guer certaines des activit�s de contr�le et de suivi des programmes de salubrit� des aliments au niveau des Etats.

Des programmes de sensibilisation seront mis en place � l'intention des associations de producteurs pour faciliter l'application des syst�mes de r�duction des risques.

Cette initiative implique diff�rentes activit�s en interaction avec les divers secteurs. Nous pensons cependant que les commentaires qui seront faits lors du Forum mondial permettront de d�finir de nouvelles strat�gies de communication et de participation.

CONCLUSION

La salubrit� des aliments est tr�s importante pour le d�veloppement du Mexique, car elle a un effet direct sur la sant� de la population, sur l'emploi, sur l'entr�e de devises, sur le commerce loyal des denr�es alimentaires et, en g�n�ral, sur l'efficacit� et la productivit� du pays. Les aliments contamin�s constituant un probl�me qui met en jeu les fonctions et responsabilit�s de divers organes, une coordination s'impose, de m�me qu'une strat�gie d'int�gration, assortie d'une d�finition pr�cise des responsabilit�s pour parvenir � assurer la salubrit� des aliments dans toute la cha�ne alimentaire, en mettant au point des mod�les permettant de mesurer la contribution de la salubrit� des aliments aux objectifs politiques de chaque organisation.

Tableau I. Cas notifi�s de maladies potentiellement transmises par des aliments

Diagnostic

1998 1999
Chol�ra 71 9
Fi�vre typho�de 11 546 8 893
Amibiase intestinale 1 613 215 1 516 845
Giardiase 78 475 63 056
Infections intestinales et mal d�finies 5 023 427 4 862 618
Autres infections intestinales dues � des protozoaires 109 876 124 303
Paratypho�de et autres salmonelloses 215 155 181 239
Intoxications alimentaires d'origine bact�rienne 35 081 42 661
Shigellose 45 372 39 029
Taeniase 3 061 3 195
Brucellose 3 550 2 719
Cysticercose 1 061 920
H�patite virale A 18 695 19 199
Total 7.158.585 6.864.686

Source : Syst�me unique d'information pour la surveillance �pid�miologique, 2000, 2001, Secr�tariat � la Sant�.

Tableau II. Lieu de travail par nombre d'employ�s (en milliers)
Activit�s Total 1
personne
2 � 5 personnes 6 � 10 personnes 11 � 15 personnes 16 � 50 personnes 51 personnes et plus
Agriculture, �levage, sylviculture et p�che 3.538 1.625 1.798 83 12 13 7
Transformation de produits alimentaires, boissons et tabac 347 201 113 14 3 6 10
Commerce alimentaire de gros 59 29 17 5 2 3 3
Commerce alimentaire de d�tail 914 606 279 16 3 4 6
Services de pr�paration et de vente d'aliments et de boissons en �tablissement 196 53 107 19 6 7 4
Pr�paration et vente d'aliments et de boissons sur la voie publique et � domicile 273 198 74 1 0 0 0
Total 5.327 2.712 2.388 138 26 33 29

Source : Elaboration propre sur la base de l'INEGI, 2000.

Note : On a calcul� les moyennes de taille de lieu de travail par nombre d'employ�s, puis la moyenne pour chaque activit�.