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Tendances et perspectives du secteur forestier en URSS: Vue de l'intérieur du pays

N.A. Burdin

Nikolai A. Burdin est directeur de l'Institut central de recherche sur l'information et l'économie des industries forestières, à Moscou.

Cet article s'inspire d'une étude élaborée en 1990 par le Gouvernement de l'URSS pour la Commission économique pour l'Europe des Nations Unies et la Commission européenne des forêts de la FAO. Comme c'est l'une des premières analyses faite dans une perspective intérieure des immenses ressources économiques que sont les forêts soviétiques, elle représente une étape importante pour comprendre pleinement ce secteur.

En URSS, près de 1,26 milliard d'ha (soit 56,4 pour cent du territoire national) sont classés comme forêts domaniales. Celles-ci comprennent les forêts gérées directement par l'Etat les forêts claires urbaines, les forêts allouées à différents ministères et services publics, les réserves forestières et les forêts situées sur des terres attribuées de façon permanente à des kolkhozes. Les forêts domaniales comprennent également des terres qui, actuellement, ne sont pas boisées, mais que l'on réserve à des activités forestières (voir tableau 1). La superficie totale effectivement sous couvert forestier est estimée à 810,9 millions d'ha (21,9 pour cent des forêts mondiales), et correspond à un matériel sur pied de 85,9 milliards de m³, dont 51,7 milliards consistant en peuplements arrivés à maturité ou l'ayant dépassée.

La superficie moyenne sous couvert forestier (soit le pourcentage de superficie boisée par rapport à la superficie totale du pays) est de 36,4 pour cent, mais elle est extrêmement variable d'une région à l'autre. Elle est particulièrement élevée en République socialiste fédérative soviétique de Russie (44,9 pour cent), en RSS de Biélorussie (34,6 pour cent), en Géorgie (39,7 pour cent), en Lettonie (41,7 pour cent) et en Estonie (40 pour cent), et plus faible dans les républiques soviétiques d'Asie centrale (Kazakhstan, 3,4 pour cent; Kirghizistan, 4,1 pour cent; Tadjikistan, 4,2 pour cent; Ouzbékistan, 5,9 pour cent). Les peuplements des régions européennes de l'URSS sont surtout composés d'arbres jeunes à moyennement âgés, tandis que ceux des régions asiatiques sont à maturité ou proches de la maturité.

Toutes les forêts gérées par l'Etat (soit 94 pour cent de la superficie totale) sont classées en trois groupes selon leur importance économique et les fonctions qu'elles remplissent.

Le premier groupe, intéressant une superficie de 256,6 millions d'ha, dont 142,8 millions effectivement sous couvert forestier, comprend des terres réservées à des fins de protection et de conservation.

Le deuxième groupe (environ 69,6 millions d'ha, dont 57,2 millions sont boisés) se compose de forêts qui, tout en ayant surtout un rôle important de protection, font également l'objet d'une exploitation commerciale en vue de procurer du bois d'œuvre et d'autres produits dans des régions densément peuplées ayant un réseau de transport développé. En outre, ce groupe inclut également les zones boisées disposant de peu de matières premières, d'où la nécessité de contrôler strictement leur utilisation.

Le troisième groupe (856,6 millions d'ha dont 545,5 millions sous couvert forestier) concerne les zones où l'utilisation commerciale des ressources forestières représente leur principale valeur potentielle. Il s'agit ici des forêts que l'on exploite de façon continue pour satisfaire les besoins en bois de l'économie, sans toutefois détruire leurs propriétés protectrices.

Les 6 pour cent restants de forêts (65,4 millions d'ha) comprennent les zones allouées à différents ministères et services publics, les forêts claires urbaines et les réserves forestières, et les forêts kolkhoziennes.

Régénération des ressources forestières

Bien évidemment, la structure qualitative et quantitative des ressources forestières, notamment dans les zones d'exploitation commerciale, est fortement tributaire des activités de régénération et de reboisement. Entre 1970 et 1987, de 900000 à 1 million d'ha ont été régénérés chaque année grâce au reboisement et aux semis. D'autre part, la régénération naturelle a été encouragée sur des zones encore plus vastes (voir tableau 2).

Les entreprises forestières ont mis en place plus de 11500 ha de vergers à graines forestières, et réservé plus de 160000 ha à des zones de production permanente de semences forestières. Chaque année, de 6000 à 7000 tonnes en moyenne de semences sont récoltées et utilisées, dont 900 tonnes de graines de conifères.

Dans les pépinières forestières, 7 milliards environ de jeunes plants appartenant à plus de 60 essences d'arbres et d'arbustes sont produits et transplantés chaque année. Lors de l'établissement de cultures forestières, le repiquage est utilisé de préférence à la régénération par semis, car il permet d'obtenir un taux de survie des plants plus élevé et une fermeture plus rapide du couvert.

Environ 76 pour cent des superficies régénérées artificiellement le sont par plantation.

Les activités dans ce domaine se concentrent sur des essences commerciales importantes: le pin représente de 48 à 51 pour cent des zones replantées, l'épicéa de 27 à 29 pour cent, le cèdre de 2,5 à 3,3 pour cent, et le chêne de 3 à 3,5 pour cent.

Consommation des produits forestiers

Durant la période de reconstruction qui a suivi la création de l'Etat soviétique, les principaux produits forestiers - bois d'œuvre, sciages et contre-plaqué étaient utilisés pour la construction et dans l'industrie. L'importance du bois a augmenté dans le cadre des plans quinquennaux qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale (19291940), cette période ayant été caractérisée par l'industrialisation du pays et par de vastes constructions industrielles. Depuis la fin des années 40, la consommation de produits forestiers est en augmentation constante.

Entre 1928 et 1955, le secteur de la construction a été le principal consommateur de produits forestiers, mais sa part de consommation totale de bois est tombée de 41,7 pour cent en 1928 à 27,3 pour cent en 1955. Les sciages représentaient près de la moitié du volume des produits forestiers utilisés par le secteur de la construction au cours de cette période.

Entre 1960 et 1970, la structure de la consommation a été radicalement modifiée par le lancement de produits modernes de remplacement du bois brut et des sciages, notamment les panneaux de particules et de fibres, et les cartons (voir tableau 3). La même période a connu une nette augmentation de la consommation globale des principaux produits forestiers et papetiers, due à l'expansion constante des constructions industrielles et des travaux publics, au développement de l'industrie des meubles, et aux besoins croissants de matériel d'emballage pour le transport des produits agricoles, en particulier des légumes et des fruits. Cette tendance se poursuit.

TABLEAU 1. Répartition de la superficie et du matériel sur pied des forêts domaniales selon leur utilisation

Catégorie de forêt selon le type d'utilisation

Superficie totale des terres forestières
(millions d'ha)

Superficie boisée
(millions d'ha)

Volume sur pied
(milliards de m³)

Forêts domaniales

1239,7

792,1

83,94

- gérées par l'Etat

1182,8

745,5

78,65

- allouées à différents ministères et services; forêts claires urbaines et réserves forestières

56,9

46,6

5,29

Forêts kolkhoziennes

19,7

18,8

1,96

Total

1259,4

810,9

85,90

Source: Gouvernement soviétique.

Sciages

Le bois de sciage reste le produit forestier le plus largement utilisé, vu ses multiples emplois dans de nombreuses branches de l'industrie, ainsi que dans le bâtiment et la consommation privée. La proportion de sciages employés dans le bâtiment a légèrement diminué, en raison principalement de l'utilisation croissante du béton armé, du linoléum et de structures métalliques, mais également d'éléments préfabriqués (fenêtres, portes et éléments de construction par collage).

Dans l'industrie des meubles, l'amélioration des traitements chimiques et l'utilisation accrue de panneaux dérivés du bois ont entraîné une diminution de la demande de sciages au profit des panneaux de particules. En 1960, le bois de sciage représentait 74 pour cent du volume total des produits forestiers utilisés dans la production de meubles, et les panneaux de particules seulement 3 pour cent; en 1986, la tendance s'est inversée, les panneaux de particules entrant pour 69 pour cent dans la production brute de meubles et le bois de sciage pour 15 pour cent. Le recours aux sciages pour la fabrication des étais nécessaires à l'industrie charbonnière diminue également, car on encourage de plus en plus l'exploitation des mines à ciel ouvert et l'utilisation de supports à cadres métalliques dans les mines souterraines.

En outre, la demande de bois de sciage pour produire conteneurs et matériel d'emballage a notablement baissé, parallèlement à l'augmentation considérable de la production de panneaux de conteneurs. En 1960, par exemple, les conteneurs en bois représentaient plus de 70 pour cent de tous les matériaux d'emballage, contre 35 pour cent en 1986; à l'inverse, les conteneurs en carton ne représentaient que 6 pour cent en 1960, alors qu'ils comptent actuellement pour 22 pour cent.

Par ailleurs, le secteur agricole a augmenté sa consommation de sciages. Les ventes de ce type de matériau aux particuliers ont aussi énormément progressé, notamment ces dernières années, suite à l'expansion de la construction de maisons privées dans les zones rurales et de résidences secondaires hors des grands centres urbains, et au développement des coopératives (associations) maraîchères.

Forêts de conifères an Sibérie

TABLEAU 2. Régénération des forêts nationales


1970

1980

1985

1987

Régénération des forêts nationales (milliers d'ha)

1997

2179

2188

2203

- par plantation et par semis

934

1083

983

987

- par régénération naturelle assistée

1063

1096

1205

1216

Aménagement forestier (millions d'ha)

41,6

46,8

47,3

47,1

Source: Gouvernement soviétique.

Contre-plaqué, panneaux de particules et panneaux de fibres

L'industrie du contre-plaqué était déjà bien en place dans les années 30; vers 1950, la consommation annuelle de ce matériau était d'environ 0,8 million de m³ et elle a doublé depuis. L'industrie des panneaux de particules et des panneaux de fibres s'est développée de manière dynamique dès 1960, la demande dans ce domaine croissant régulièrement. En 1987, la consommation nationale de panneaux de particules a été de 7,2 millions de m³ et celle de panneaux de fibres de 0,5 million de m³ Près de 75 pour cent de tous les panneaux de particules servent à la production de meubles, secteur dans lequel ils sont devenus le principal matériau de base. Les panneaux de fibres sont surtout employés dans l'industrie du bâtiment, ainsi que pour la fabrication de meubles, de conteneurs et de matériel d'emballage.

Carton

L'industrie du carton s'est développée rapidement, ce qui a permis d'alléger la pression exercée sur le bois de sciage par l'industrie du conditionnement. La demande de panneaux de conteneurs 213000 tonnes en 1960 - est passée de 1,35 million de tonnes en 1980 à 1,63 million de tonnes en 1987.

Tendances de la consommation à long terme

Le présent article se fonde sur un certain nombre d'hypothèses de base afin de déterminer la structure prévisionnelle de la consommation à long terme de produits forestiers en URSS. On a utilisé comme données de référence le volume de la production et le taux de croissance économique et sociale prévus pour le pays en 1986-1990 et jusqu'en l'an 2000, qui ont été approuvés par le 27e Congrès du Parti communiste.

Les prévisions à long terme sur la demande des produits forestiers couvrent le secteur du bâtiment (Etat, coopératives et kolkhozes), les activités de réparation et d'entretien, l'industrie minière, la production de conteneurs et de matériel d'emballage, la fabrication de meubles, l'industrie de la pâte et du papier, l'installation de lignes de communication et d'électricité, le génie mécanique, les ventes aux particuliers et les exportations.

Deux différents scénarios sont envisageables. Dans le premier cas, où la demande à long terme est calculée en tenant compte des restrictions pratiques pesant sur les investissements et les autres ressources, les besoins de papier et de carton ne sont pas totalement satisfaits. Le second scénario part de l'hypothèse que, grâce à un taux de développement plus élevé de l'économie nationale, à l'intensification de toutes les activités des industries forestières et à la suppression des déséquilibres régionaux, la demande dans ce domaine est pleinement satisfaite. Les prévisions sur la consommation apparente des principaux types de produits ligneux et papetiers en l'an 2000 figurent aux tableaux 4 et 5.

Pépinière industrielle

La fabrication de conteneurs et de matériel d'emballage continuera d'absorber la plus forte quantité de bois. Avec l'accroissement de la production industrielle et agricole, la quantité de produits à transporter va inévitablement augmenter et, avec elle, la demande de conteneurs en bois et en carton.

TABLEAU 3. Consommation apparente de produits forestiers

Type de produit

Unité

1960

1970

1980

1987

1987 par rapport à 1960 (%)

Sciages

millions de m³

101,1

108,7

90,3

94,0

93

Contre-plaqué

milliers de m³

1254

1810

1752

1816

145

Panneaux de particules

milliers de m³

160

1850

5110

7181

4500

Panneaux de fibres

millions de m²

67

166

387

537

800

Carton

milliers de tonnes

2281

4127

5013

5899

260

Source: Gouvernement soviétique.

TABLEAU 4. Consommation apparente à long terme (prévisions) des principaux produits forestiers et papetiers par rapport à 1985
(1985 = 100 pour cent)


Scénario 1

Scénario 2

Sciages

109,4

113,6

Contre-plaqué

156,8

174,6

Panneaux de particules

203,8

260,6

Panneaux de fibres

157,4

173,6

Carton

280,0

367,4

Papier

177,0

183,2

Source: Gouvernement soviétique.

TABLEAU 5. Consommation apparente à long terme (prévisions) des produits forestiers par utilisation finale (en pourcentage du total)


Scénario 1

Scénario 2

Bâtiment

9,4

9,9

Industrie papetière

16,0

16,8

Industrie minière

1,9

1,8

Conteneurs et matériel d'emballage

21,6

21,0

Meubles

10,9

11,3

Génie mécanique et menuiserie

4,3

4,2

Réparation et entretien

7,2

6,0

Ventes aux particuliers

6,2

5,8

Divers

22,5

23,2

Source: Gouvernement soviétique.

Cependant, l'utilisation de panneaux de conteneurs croîtra progressivement au détriment des caisses en bois. L'emploi de bois ronds dans la fabrication de conteneurs et de matériel d'emballage diminuera donc, passant de 13 à 3 pour cent en volume et celui de sciages de 16 à 8 pour cent; en revanche, la proportion de panneaux de conteneurs passera de 30 à 56 pour cent.

L'augmentation générale de la demande de matériel d'emballage sera en partie satisfaite grâce au remplacement de matériaux à base de bois par d'autres matières comme le métal et le plastique. En outre, l'utilisation croissante de conteneurs et de camions spéciaux pour le transport de marchandises réduira de 25 pour cent les besoins en matériel d'emballage, par rapport aux systèmes traditionnels.

La production de meubles restera l'un des principaux débouchés industriels du bois mais, dans ce secteur, les panneaux de particules deviendront le matériau le plus largement utilisé. La prévision ventilée de la consommation à long terme des différents produits employés dans l'industrie des meubles est la suivante (en pourcentage du volume total): sciages, 11 pour cent; contre-plaqué, 11 pour cent; panneaux de particules, 70 pour cent; panneaux de fibres, 8 pour cent.

Le secteur du bâtiment demeurera lui aussi un gros consommateur de produits forestiers. Si le volume total de la construction est multiplié par 1,5, la demande de produits forestiers croîtra encore, mais parallèlement on aura tendance à remplacer le bois d'œuvre par des éléments en acier et en aluminium, les maisons en bois par des maisons en briques, les parquets par du linoléum, etc. Compte tenu de ces changements dans la demande, on prévoit que la consommation de produits forestiers par million de roubles de travaux de construction diminuera de 20 pour cent.

Usine de panneaux de fibres en activité

Dans le bâtiment, la diversification de la demande de produits dérivés du bois - par exemple le remplacement du bois d'œuvre et des sciages par du contre-plaqué et des panneaux - permettra une meilleure utilisation des produits forestiers. La consommation totale de bois ronds et de sciages diminuera par rapport à 1985, tandis que celle de panneaux de particules sera multipliée par 3,3, et celle de panneaux de fibres par 1,6. La structure de la consommation sera la suivante (en pourcentage du volume total): bois ronds, 9 pour cent; sciages, 60 pour cent; contre-plaqué, 9 pour cent; panneaux de particules, 14 pour cent; panneaux de fibres, 8 pour cent.

Tendances du secteur des produits forestiers

L'URSS est au premier rang, sur le plan mondial, pour les enlèvements de bois ronds. En 1987, 389 millions de m³ de bois ronds (contre 369 millions de m³ en 1960) ont été abattus dans tout le pays, volume demeuré pratiquement inchangé durant la période examinée. Ces bois ronds consistaient principalement en: grumes de sciage, 39 pour cent; bois de trituration pour l'industrie des pâtes et papiers, 11 pour cent; bois d'œuvre (perches, etc.), 5 pour cent; étais de mine, 2 pour cent; bois de chauffage, 29 pour cent; grumes de placage, 2 pour cent. L'analyse des principales coupes de ces dernières années montre que, dans l'ensemble du pays, les coupes à blanc représentent environ 83 pour cent en superficie et 90 pour cent en volume.

Si l'on examine l'évolution récente de l'exploitation forestière dans le pays, force est de reconnaître qu'elle n'a pas répondu aux attentes de l'économie. Les industries du bois - notamment le secteur papetier et les scieries - n'ont pas été suffisamment fournies en matière première, car les enlèvements n'ont progressé que lentement. Cela est dû à de multiples raisons: les lenteurs dans la mise en service de nouvelles infrastructures d'enlèvement, manque de routes praticables toute l'année, exploitation limitée des ressources forestières dans certaines régions du pays, faible taux d'utilisation de machines et de matériel modernes, et exportation de quantités importantes de bois de trituration.

La presque totalité de l'exploitation forestière du pays relève du Ministère de l'industrie forestière, et les enlèvements de bois ronds représentent près de 60 pour cent de ces activités. La plupart des activités forestières se déroulent dans les régions européennes et ouraliennes de l'URSS. Ces dernières années, on a porté une attention prioritaire à la mise en valeur de la Sibérie et de l'Extrême-Orient soviétique, où l'infrastructure des transports et l'industrie ont fait l'objet d'un développement intensif dans de nouvelles régions. L'exploitation forestière a augmenté en volume, et de grands groupes industriels ont été créés à Bratsk et à Ust-Ulimsk.

TABLEAU 6. Comparaison des exportations soviétiques de produits forestiers avec celles des principaux pays exportateurs en 1985 (pourcentage)

Produit

URSS

Etats-Unis

Canada

Suède

Finlande

En équivalent bois brut

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Bois ronds

37,5

32,9

2,9

3,0

3,1

Copeaux et résidus

4,6

5,7

1,2

1,3

0,7

Sciage et traverses

32,1

18,3

50,8

30,8

22,6

Contre-plaqué et placages

2,5

1,6

1,0

0,1

2,7

Panneaux de particules

1,1

0,5

0,6

1,0

0,6

Panneaux de fibres

1,0

0,3

0,1

0,7

0,3

Pâte de bois

12,6

23,3

21,5

26,9

17,6

Papier et carton

8,6

17,4

21,9

36,2

52,4

En valeur






Bois ronds

26,4

27,8

1,9

1,1

1,9

Copeaux et résidus

1,3

3,2

0,6

0,3

0,1

Sciages et traverses

35,4

14,5

30,5

22,1

14,3

Contre-plaqué et placages

4,2

3,0

1,6

0,4

4,8

Panneaux de particules

0,9

0,5

1,3

0,8

0,5

Panneaux de fibres

1,4

0,9

0,3

0,8

0,4

Pâte de bois

16,6

20,1

20,5

20,4

10,6

Papier et carton

13,8

30,0

43,3

54,1

67,4

Source: Gouvernement soviétique.

TABLEAU 7. Exportations de l'URSS en 1987

Bois ronds

19,7 millions de m³

Sciages

7,9 millions de m³

Panneaux

1,2 million de m³

Pâte de bois

1 million de tonnes

Valeur totale

3 milliards de dollars U.S.

Source: Annuaire FAO des produits forestiers, 1987.

Sciages

Durant toute la période considérée, la production de sciages s'est montée à 98105 millions de m³ par an, faisant de l'URSS le premier producteur mondial de ce type de produit. La construction et la mise en service de grandes scieries, au détriment des petites fabriques non rentables, entraîne une concentration croissante de la production.

Dans ce secteur, on essaie d'utiliser les matières premières de façon plus rationnelle et plus complète. Les résidus de sciage sont de plus en plus souvent traités pour servir à la fabrication de copeaux utilisés dans l'industrie papetière, ou pour satisfaire les besoins en combustible ou d'autres besoins. En 1987, la production de copeaux à base de déchets de sciages a représenté 6,7 millions de m³ Dans certaines scieries, le taux d'utilisation des matières premières atteint de 88 à 92 pour cent.

Panneaux dérivés du bois

En ce qui concerne la production de contre-plaqué, l'URSS est dépassée par un certain nombre de pays. Ces dernières années, le taux d'accroissement de la production de contre-plaqué a été faible, principalement à cause de problèmes techniques, technologiques et logistiques. En revanche, la production d'autres panneaux dérivés du bois progresse rapidement. Entre 1960 et 1987, la production de panneaux de particules a été multipliée par 47 et celle de panneaux de fibres par 9. Tous les exercices quinquennaux ont été marqués par cette tendance.

L'URSS possède des fabriques de panneaux de particules de différentes dimensions. Leur capacité de production va de 18000 à 250000 m³ mais elle se situe le plus souvent entre 55000 et 110000 m³ - plus de 60 pour cent de la production totale provenant de fabriques de cette catégorie.

Pâte et papier

Cette industrie occupe une place particulière dans la production forestière soviétique. Grâce à sa production de pâte, de papier et de carton, l'URSS est, en volume, le quatrième producteur mondial après les Etats-Unis, le Canada et le Japon.

Au cours des 27 dernières années, globalement, la production de pâte a été multipliée par 3,8, celle de papier par 2,7 et celle de carton par 4,9. Toutefois, cette augmentation de la production n'a pas suffi à couvrir les besoins de l'économie nationale.

Tendances des exportations de produits forestiers

L'Union soviétique est traditionnellement exportatrice de bois et de produits forestiers. Au Moyen Age, déjà, la Russie entretenait d'intenses relations commerciales avec plusieurs de ses voisins d'Europe occidentale. Au début de ce siècle, le bois - surtout brut - était expédié des ports du nord et de l'est du pays vers le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Australie, la France, les Pays-Bas et la Belgique. Au total, le volume des exportations de bois atteignait 10,9 millions de m³, en 1913.

En examinant l'évolution récente des exportations, on peut distinguer trois étapes. Entre 1960 et 1970, les exportations de produits forestiers ont enregistré leurs taux de croissance les plus élevés: les exportations de bois ronds ont été multipliées par 4,5; celles de sciages par 1,6; celles de contre-plaqué par 3,1; celles de bois de trituration par 1,8; et celles de papier et carton par 4.

Entre 1970 et 1980, les exportations de produits traditionnels (bois ronds, sciages, contre-plaqué) sont demeurées stables, tandis que celles de panneaux de particules et de fibres, de pâte, de papier et de carton ont considérablement augmenté; cette tendance a contribué à améliorer la structure des exportations de bois et de produits forestiers.

La période 1980- 1987 a été caractérisée par la croissance régulière des exportations de tous les produits forestiers, qui peut s'expliquer dans une très large mesure par l'amorce d'une restructuration économique des industries forestières (voir tableaux 6 et 7). En 1987, l'URSS a pris la première place dans les exportations mondiales de bois de trituration; la deuxième place dans celles de bois résineux (après le Canada) et de panneaux de fibres; la cinquième dans celles de panneaux de particules, de contre-plaqué et de pâte, et la huitième dans celles de papier et carton.

Les anciens pays socialistes, et en particulier ceux qui étaient membres du Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM), sont traditionnellement les principaux importateurs de bois et de produits dérivés soviétiques. Dans ce secteur. en effet, les ventes soviétiques aux pays de la CAEM - en pourcentage des exportations totales - se ventilent comme suit: plus de 50 pour cent des bois résineux, 42 pour cent du contre-plaqué, plus de 68 pour cent et 82 pour cent, respectivement, des panneaux de fibres et de particules, 15 pour cent des bois ronds, 72 pour cent de la pâte et 77 pour cent du papier.

Dans le secteur des produits ligneux, de la pâte et du papier, les exportations soviétiques vers les pays en développement augmentent; elles consistent en sciages de résineux, grumes de sciage, contre-plaqué, pâte, papier et carton.

L'URSS est également un exportateur traditionnel de bois ronds, sciages de résineux, grumes de sciage, bois de trituration, bois de mine, contre-plaqué, meubles, panneaux, pâte et carton vers les pays développés à économie de marché. Le Japon et la Finlande sont les plus gros importateurs de bois ronds soviétiques, et les pays d'Europe occidentale de sciages.

Le récent développement des relations intégrées représente un élément important pour l'évolution des exportations nationales de produits forestiers.

Le 13 janvier 1987, le Conseil des ministres a adopté deux décrets intitulés «Procédures pour la création et le fonctionnement sur le territoire soviétique de coentreprises, de groupements et d'organisations internationales de l'URSS et des pays du CAEM», et «Procédures pour la création et le fonctionnement sur le territoire soviétique de coentreprises avec la participation d'organisations nationales et de sociétés de pays à économie de marché et de pays en développement». Ces décrets prévoient la création de coentreprises en vue de réaliser des activités productives, scientifiques, techniques et économiques dans l'industrie, l'agriculture, le bâtiment, ainsi que dans d'autres secteurs de l'économie nationale.

En 1988, un certain nombre de coentreprises étaient déjà mises en place ou sur le point de l'être, dans l'industrie forestière soviétique, avec la participation de sociétés japonaises, autrichiennes, finlandaises et autres.

Conclusion

Au cours de la période considérée, l'industrie forestière s'est rapidement développée en URSS, alors que les enlèvements de bois ronds sont demeurés pratiquement inchangés. La consommation apparente de produits ligneux et papetiers a régulièrement progressé dans toutes les branches de l'économie. La structure de la consommation s'est également améliorée; la demande de bois brut a diminué, tandis que celle de produits de remplacement valables (panneaux, cartons, etc.) a augmenté.

Néanmoins, le taux de développement de l'industrie des produits forestiers, notamment ces 10 dernières années, n'a pas satisfait les besoins croissants de l'économie nationale.

Pour résoudre ce problème, il faudrait renforcer globalement les industries de ce secteur, grâce à l'utilisation intégrée de toutes les ressources forestières; cette utilisation doit être plus complète et plus rationnelle, et inclure les ressources secondaires et les bois de feuillus de moins bonne qualité. Il faut accélérer la production de produits de remplacement valables pour le bois massif, ainsi que le développement de l'industrie de la pâte et du papier. Les industries forestières doivent être plus centralisées et concentrées afin d'accroître leur rentabilité. Les mesures de protection de l'environnement doivent être étendues à tout le secteur des produits forestiers. Enfin, il faut élargir encore le marché d'exportation de ces produits, et s'orienter davantage vers les activités de transformation et les produits papetiers.


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