D'après les principaux points du document sur la “normalisation des méthodes d'étude et d'essai des provenances” (Section 22 IUFRO)
1. Choix de la technique d'échantillonnage en fonction du mode de distribution
Distribution en bande le long des rivières
Distribution diffuse continue (“grille” géographique)
Distribution clinale (selon pluviométrie, gradients altitudinaux, etc.)
Distribution discontinue (“flots”)
Pour certaines espèces, il faudra prévoir un échantillonnage plus intense près des limites de l'habitat ou dans les zones où l'espèce atteint son développement optimum.
2. Nombre de sources de semences à identifier et à collecter
Stade préliminaire, avec essais d'espèces
Plus d'un
Stade 1
Minimum 5
Si possible, 10–30
Stade 2
Selon le caractère plus ou moins extensif de la distribution de l'espèce. Avec un échantillonnage intensif, le nombre peut aller jusqu'à des centaines pour des espèces de grande diffusion, par exemple Picea abies (Suède) et Pseudotsuga menziesii (IUFRO).
3. Choix des peuplements pour les collections de graines
Superficie et densité suffisants pour minimiser les risques d'“inbreeding”.
Peuplements normaux. Si l'on inclut des peuplements plus à des fins spéciales, il faudra noter ce fait soigneusement et la semence des peuplements plus sera traitée à part de celle des peuplements normaux dans les essais de provenances. On y évitera les peuplements moins.
Peuplements isolés de tout peuplement moins et d'espèces parentes qui pourraient croiser avec eux.
Peuplements assez âgés pour donner des récoltes de semences satisfaisantes et pour permettre d'apprécier exactement la forme du fût et le port, sans être trop mûrs cependant.
De préférence, peuplements qui seront préservés intacts pendant quelque temps à venir, pour permettre de refaire des collections des provenances qui paraissent intéressantes.
Si la collecte ne peut être répétée, il faudra prélever suffisamment de semences pour planter une parcelle de 5 à 10 hectares dans la zone d'introduction ou, dans des cas spéciaux, collecter des scions qui serviront pour le greffage.
Récolter les semences, de préférence, une année supérieure à la moyenne, si les bonnes années de semences ne sont pas les mêmes dans l'ensemble de l'aire de répartition, il pourra être nécessaire d'étaler la collecte sur plusieurs années.
Noter en détails les conditions de station et de peuplement, les données météorologiques des stations voisines, établir une carte montrant l'emplacement exact du peuplement sur lequel se distribue les semenciers.
En sondant l'aire indigène de l'espèce, il faut s'assurer que les peuplements sont naturels et non pas artificiels.
4. Prélèvement sur des porte-graines
Choisir au moins des dominants ou codominants de qualité moyenne. Les collections de phénotypes supérieurs doivent être tenues à part.
Récolter un minimum de dix arbres, et de préférence 25 ou 50, dans le peuplement. Si le peuplement est très variable, augmenter le nombre des arbres. Noter le nombre des arbres et le pourcentage approximatif qu'il représente dans le peuplement.
Les semenciers seront suffisamment écartés pour que les semences de l'un ne tombent pas dans le périmètre de l'autre. Une distance de 100 mètres a été adoptée pour le Pin Douglas.
Marquer chaque semencier
Récolter les mêmes nombres de cônes, fruits ou graines pour chaque arbre
Dans les collections initiales en général, il arrive que les semences de différents arbres se trouvent mélangées. Si on doit faire des études sur des génotypes individuels, il est indispensable que les semences de chaque arbre soient séparées.
5. Généralités
L'étiquetage sera à tous les stades l'objet de soins minutieux, afin que les graines de chaque peuplement ne se confondent pas avec d'autres.
Pour les espèces qui se multiplient par voie végétative, on récoltera normalement des propagules. Pour les espèces normalement propagées par semences, on ne prélèvera pas de matériel végétatif sauf si on en a besoin pour des recherches spéciales. On observera avec le plus grand soin les consignes sanitaires si du matériel végétatif doit être transporté d'un pays à l'autre.
On ne récoltera pas d'échantillons de bois sauf pour des recherches spéciales.
Autant que possible, on récoltera assez de semences pour permettre de répéter les essais de provenances et d'installer ultérieurement des parcelles de 5 à 10 hectares (plantations conservatoires de provenance) pour les provenances les plus prometteuses. Il faudra des chambres froides pendant 4 à 6 ans, pour conserver les graines en attendant les premiers résultats de l'évaluation des essais de provenances.
Tree Improvement Committee, Society of American Foresters (Unasylva Vol. 18 (1) No. 72)
Remarques sur l'établissement des demandes
Les chercheurs spécialisés dans le domaine de l'amélioration des arbres forestiers et dans les domaines connexes sont souvent sollicités du monde entier pour l'envoi de graines, de pollen et autre matériel botanique de propagation. Les demandes sont nombreuses et motivées par une multitude de raisons. Cette note a pour but de donner quelques conseils sur la manière d'établir ces demandes pour que les organismes spécialisés auxquels elles sont adressées puissent les examiner plus utilement et que les intéressés reçoivent le matériel répondant le mieux à leurs desiderata.
Nous avons laissé de côté ici la question de la recherche sur la provenance dont s'occupe tout spécialement le Groupe de travail de recherches et de controôle de provenance de la section 22 de l'uiirf (Union internationale des instituts de recherches forestières). Ce Groupe de travail est chargé:
de standardiser les méthodes de description des provenances et de mesure des épreuves de provenance, et
de la recherche des meilleurs procédés d'échange de graines sur le plan international pour les nouvelles épreuves de provenance.
Il est placé sous la présidence de M. Miroslav Vyskot (Tchécoslovaquie)1.
Les demandes de graines et de pollen occasionnent un surcroît de travail au fort de la campagne pour la plupart des projets d'amélioration des essences et de génétique. Le service chargé de récolter les semences répondra d'autant mieux aux demandes s'il sait exactement le genre de travail auquel on les destine. Par conséquent, lorsque les intéressés présentent une demande; ils devront tenir compte des points ci-après.
Limiter le nombre des demandes. Les demandes ne devraient être adressées qu'à un seul organisme dans chaque région géographique. Il est préférable de ne pas demander les mêmes lots à plusieurs personnes ou à plusieurs services. Aux Etats-Unis2, tous les spécialistes de l'amélioration des arbres forestiers sont en rapports suivis entre eux et ils font tout le possible pour assurer l'envoi des semences en faisant appel à la coopération de leurs collègues s'ils ne peuvent le faire eux-mêmes. Toute demande de l'étranger au Service forestier des Etats-Unis devrait être adressée directement à « The Chief, Forest Service, U.S. Department of Agriculture, Washington 25, D.C. » Elle sera transmise au Service extérieur le mieux placé pour la satisfaire. Ce n'est que par arrangement spécial que l'on devrait s'adresser à un service extérieur particulier.
Indiquer les motifs de la demande. Chaque demande devra être accompagnée de toutes les indications concernant l'utilisation à laquelle est destiné le matériel botanique demandé. Le ramasseur doit savoir si ce matériel est destiné à des arboretums, à des essais de provenance, à des plantations de démonstration, à des travaux de génétique, etc. Il sera utile aussi de donner des renseignements sur la portée, l'étendue, et les objectifs de l'étude entreprise.
A quel moment doit être adressée la demande. Les services de récolte devraient recevoir les demandes plusieurs mois avant la période de récolte. Cela leur permettrait de déterminer les disponibilités de matériel botanique au cours de leur travail normal sur le terrain et de prendre toutes les dispositions utiles pour en récolter au cas où des difficultés seraient à prévoir. Les demandes de graines devraient parvenir aux ramasseurs au moins six mois avant la maturité. Ainsi, aux Etats-Unis, la plupart des demandes de graines de conifères devraient parvenir au plus tard en mars. Le 1er juillet est à considérer comme une date limite absolue. Les demandes de pollen devraient parvenir aussi plusieurs mois à l'avance. Pour les pitchpins, les demandes doivent parvenir en novembre. Pour certaines essences du nord et de l'ouest où le pollen mûrit tard, les demandes peuvent parvenir jusqu'en mars.
Dates à indiquer. Il faudrait préciser dans la demande la date à laquelle le matériel doit être utilisé. Ainsi l'extraction, le nettoyage et l'expédition des graines pourront être accélérés s'il le faut. Cela est particulièrement important pour les demandes venant de l'hémisphère sud et concernant du matériel frais à récolter dans l'hémisphère nord. La date approximative de pollinisation est aussi très importante pour les demandes de pollen afin de fixer convenablement la date de l'expédition.
DONNÉES SUR LA RÉCOLTE
| Espèces: | Nom scientifique et auteur | |
| Nom vulgaire | ||
| Provenance: | Pays Etat ou province Département ou région | |
| Latitude Longitude Altitude mètres | ||
| Identification de la localité (secteur, commune, circonscription, méridien; position, définie par la distance et la direction, par rapport à une ville ou un point coté) | ||
| Orientation du versant Pente % | ||
| Type de peuplement No SAF Indice de station | ||
| pH du sol (basique, neutre, acide) | ||
| Qualité de la station d'après l'humidité du sol (sèche, humide, mouillée) | ||
| Autres essences présentes dans le peuplement | ||
| Récolte: | Date de la récolte | |
| Nombre de semenciers ayant donné des graines Age | ||
| Hauteur moyenne Diamètre moyen | ||
| Bifter la mention inutile: | ||
| Récolte effectuée sur: | arbres sur pied — arbres abattus — caches de rongeurs | |
| Nature du peuplement: | plantations — peuplements naturels | |
| Densité du peuplement: | peuplement clair — clairsemé — dense | |
| Chute des graines ou des fruits: | non commencée — à son début — en cours — terminée | |
| Méthode d'extraction: | séchage à l'air — au séchoir, à °C | |
| Remarques: | (forme du houppier, ramure, vigueur, maladies, dégâts d'insectes, etc.) | |
| Date | Signatures | |
| (le ramasseur) | ||
| Adresse | ||
| (le négociant) | ||
| (le forestier) |
Figure 1. - Exemple de fiche préconisée pour documenter la récolte (préparée par le Tree Improvement Committee, Society of American Foresters).
Identité des taxa. Il faudrait identifier clairement dans les demandes les espèces et les variétés désirées par leur nom scientifique suivi de l'indication de leurs auteurs. Si possible donner les noms scientifiques d'après Little3.
Aire géographique des espèces
Avant d'établir une demande, il faudrait vérifier la distribution géographique des espèces désirées pour être sûr que la demande n'est pas impossible à satisfaire et qu'elle ne causera pas de grosses difficultés au ramasseur. On peut se documenter sur les aires géographiques des espèces dans la série de notes écologiques publiées par les diverses stations expérimentales du Service forestier des Etats-Unis. Il existe aussi des monographies et des études de botanique régionale sérieuses. Il faut se rappeler, en outre, que certaines espèces sont rares sur la limite de leur aire géographique naturelle et que cela rend particulièrement difficile la recherche du matériel à prélever.
Indication de la localité. Il faudrait préciser dans la demande où l'on désire que la récolte soit faite et indiquer dans quelle mesure on peut s'écarter de la localité et de l'altitude indiquées pour obtenir un matériel convenable. Il est souvent plus facile de satisfaire une demande lorsque le ramasseur a une certaine latitude quant à l'aire géographique et à l'altitude à laquelle il peut récolter le matériel. Lorsque l'émission de pollen ou de graines est périodique, il peut ne pas s'en trouver dans un certain secteur, mais il peut y en avoir non loin de là. En imposant des limites géographiques trop strictes, on peut mettre le ramasseur dans l'impossibilité d'établir un programme satisfaisant de récolte. Il faudra, par conséquent, dans les demandes, imposer le moins possible de limitations quant à la localité et à l'altitude.
Choix des porte-graines. On ne devrait présenter dans les demandes que les exigences strictement indispensables quant au choix des porte-graines. Beaucoup de demandes peuvent être satisfaites avec des graines et du pollen déjà récoltés précédemment. S'il s'agit d'un lot de différentes graines à récolter dans un peuplement mélangé, il faudra indiquer le nombre minimum de semenciers qu'il doit y avoir dans le peuplement et leur distribution. Ces conditions varient suivant l'utilisation que l'on veut faire du matériel. Une trop grande précision quant au nombre des arbres et au type des arbres parents augmente beaucoup le coût de la récolte. Souvent même, elle la rend difficile sinon impossible.
Grandeur des lots demandés. Le plus souvent, un projet d'amélioration d'arbres ne peut fournir plus de quelques onces de graines ou de pollen, aussi ne devrait-on demander que les quantitiés strictement nécessaires. Les quantités demandées doivent être indiquées en nombre de graines viables ou de plants. L'indication du poids est insuffisante à cause des différences de taille des graines et du pourcentage de germination. Les demandes de graines et de pollen en quantités commerciales pour des essais pilotes devraient être adressées directement aux commerçants spécialisés. On peut obtenir des listes de ces commerçants au Service forestier des Etats-Unis et il en paraît périodiquement dans Tree Planters' Notes.
Expédition. Les intéressés devraient spécifier toute précaution spéciale à prendre pendant la récolte ainsi que le mode d'expédition, d'étiquetage ou d'emballage exigé. Ils devront joindre à leur demande un permis d'importation si le pays du destinataire l'exige. Cela est particulièrement important pour le matériel qui doit passer par les Services de douane et de contrôle phytosanitaire.
Contrôle phytosanitaire. On ne devrait demander de matériel végétal que s'il existe dans le pays une législation phytosanitaire suffisante pour empêcher la pénétration de maladies et d'insectes. Il faudrait limiter aussi les expéditions de pollen parce que beaucoup de pollens sont contaminés par des spores de cryptogames et peuvent héberger des insectes ou des œufs d'insectes.
Documentation. On utilisera un permis analogue à la formule «Données sur la récolte», reproduite à la figure 1, pour l'identification du matériel. Le service de récolte devrait notifier l'expédition du lot au destinataire qui accusera réception de l'envoi. Plus tard, celuici devrait fournir quelques indications sur le résultat positif ou négatif obtenu avec le matériel.
Les techniciens qui s'occupent dans le monde entier d'amélioration des arbres forestiers ont donné un très bel exemple en échangeant dans un esprit de coopération des graines, du pollen et autre matériel botanique. Nous pouvons tous profiter de leurs efforts pour améliorer au maximum nos arbres forestiers. Malheureusement, beaucoup de demandes sont présentées sous une forme si imprécise qu'il serait impossible de dire exactement ce que l'intéressé veut et à quelles fins il a besoin du matériel demandé. Souvent, des demandes très justifiées de matériel destiné à des programmes de recherche ne peuvent être examinées comme elles le mériteraient, faute de précision. Par contre, on reçoit aussi des demandes qui nécessitent un travail de récolte difficile alors que le matériel est peut-être destiné simplement à un arboretum. Nous espérons que les quelques précisions de cette note contribueront à améliorer la présentation de ces demandes et à permettre d'y répondre plus facilement.
Le Comité de l'amélioration des arbres forestiers de la Société des forestiers américains est formé par des chercheurs spécialisés en cette matière et représentant tous les secteurs des Etats-Unis et des provinces canadiennes limitrophes. Cette note a été rédigée par M. John C. Barber avec la collaboration d'autres membres du Comité.
| 1) | Quest des Etats-Unis et Canada | Mr. H.Barner The Danish State Forestry Tree Improvement Station 3040 Humlebaek Danemark |
| 2) | Est des Etats-Unis et Canada | Dr. J.C.Barber Timber Management Research, Forest Service Room 811 - RP - E Building Washington D.C.20250, E.U. |
| 3) | Mexique | Ing.Roberto Villaseñor A. Director, Instituto Nacional de Investigaciones Forestales Coyoacán, D.F. Mexique |
| 4) | Pays tropicaux de basse altitude | Mr. A.F.A. Lamb Commonwealth Forestry Institute University of Oxford Royaume-Uni |
| 5) | Europe du Nord | Mr. Peter Krutzsch Skogshoegskolan |
| Picea abies | Fack 510405 Stockholm, Suède | |
| Pinus sylvestris | Prof. V.J. Eiche Skogshoegskolan Fack S 10405 Stockholm, Suède | |
| Autres essences | M. P. Bouvarel Station d'Amélioration des Arbres Forestiers 14, Rue Girardot Nancy (M. et M.) France | |
| 6) | Méditerrannée | Prof. R. Morandini Istituto Sperimentale per la Selvicoltura Via delle Cascine 1 50144 Firenze Italie |
| 7) | Australie et eucalyptus | Mr. E. Larsen Forest Research Institute Forestry and Timber Bureau Canberra, A.C.T. Australie |
| 8) | Asie du Sud-Est | Mr. H. Keiding Royal Veterinary and Agricultural College Arboretet, Hørsholm Danemark |
| 9) | Feuillus tropicaux africains | M. R. Catinot Directeur des Recherches Forestières Centre Technique Forestier Tropical 45 bis, Avenue de la Belle Gabrielle 94 Nogent-sur-Marne (Val de Marne) France |
| 10) | Feuillus tropicaux latino-américains | Sera proposé ultérieurement |