Les résultats de l'enquête KIVUSTAT pour l'année 1990 sont présentés dans le TABLEAU 1 qui donne les estimations des captures de Limnothrissa miodon et d'Haplochromis spp. Les FIGURES 2 et 3 sont une représentation graphique des mêmes données pour L. miodon et Haplochromis spp. respectivement.
TABLEAU 1 Estimation des captures de Limnothrissa miodon et Haplochromis spp. dans le lac Kivu en 1990 (tonnes).
1990 | jan | fev | mar | avr | mai | jun | jul | aou | sep | oct | nov | dec | Moy. | Total |
ISAMBAZA deb. projet | 63.1 | 55.1 | 56.8 | 62.7 | 46.6 | 29.2 | 23.9 | 16.8 | 23.3 | 26.9 | 24.1 | 25.3 | 37.8 | 453.8 |
% de l'estim. totale | 31% | 28% | 28% | 31% | 24% | 13% | 14% | 9% | 10% | 11% | 11% | 11% | - | 18% |
Estimation base UEP | 201.9 | 194.1 | 201.5 | 204.9 | 193.1 | 224.5 | 167.3 | 191.6 | 242.8 | 237.4 | 214.0 | 229.9 | 208.6 | 2503.0 |
Senneurs | 20.4 | 17.8 | 20.0 | 19.3 | 16.6 | 12.7 | 9.9 | 9.5 | 6.8 | 9.4 | 7.8 | 7.0 | 13.1 | 157.2 |
Total ISAMBAZA | 222.3 | 211.9 | 221.5 | 224.2 | 209.7 | 237.2 | 177.2 | 201.1 | 249.6 | 246.8 | 221.8 | 236.9 | 221.7 | 2660.2 |
Estimation base UEP | 85.2 | 116.6 | 62.7 | 88.8 | 80.5 | 132.8 | 79.7 | 124.7 | 116.8 | 82.9 | 78.6 | 75.5 | 93.7 | 1124.8 |
Senneurs | 0.0 | 0.1 | 1.5 | 2.5 | 2.2 | 0.1 | 0.0 | 0.6 | 0.2 | 0.2 | 0.1 | 0.5 | 0.7 | 8.0 |
Total HAPLOCHROMIS | 85.2 | 116.7 | 64.2 | 91.3 | 82.7 | 132.9 | 79.7 | 125.3 | 117.0 | 83.1 | 78.7 | 76.0 | 94.4 | 1132.8 |
CAPTURES ESTIMEES D'ISAMBAZA
Lac Kivu 1990
Figure 2
CAPTURES ESTIMEES D'HAPLOCHROMIS SP.
Lac Kivu 1990
Figure 3
Les captures totales de L. miodon pour l'ensemble du lac Kivu en 1990 sont estimees à 2660 tonnes, soit une moyenne mensuelle de 222 tonnes. Si l'on établit une proportion sur la base de la surface des eaux rwandaises (42%) et zaïroises (58%), on obtient une production de 1117 tonnes pour le Rwanda et 1543 pour le Zaïre.
Les 454 tonnes d'Isambaza débarquées dans les centres du projet, ne représentent que 18% de la prise totale des unités du lac. On remarque que la proportion débarquée dans les centres du projet avoisine les 30% de janvier à avril et qu'elle diminue autour de 10% le reste de l'année.
La FIGURE 2 montre l'évolution des captures mensuelles, elles varient entre 177 et 250 tonnes par mois, les captures les plus faibles ont eu lieu en juillet et août.
Les captures totales d'Haplochromis spp. pour l'ensemble du lac Kivu en 1990 sont estimées à 1133 tonnes réparties en 476 tonnes au Rwanda et 657 tonnes au Zaïre.
La FIGURE 3 montre l'évolution des captures mensuelles d'Haplochromis spp., elles varient entre 64 et 133 tonnes par mois et présentent une variabilité beaucoup plus importante que les captures d'Isambaza.
Les prises par unité de pêche et par nuit (PUE) basées sur les observations effectuées sur les unités enquêtées, varient entre 39 et 51 kg/nuit pour L. miodon (TABLEAU 2 et FIGURE 2), elles sont relativement stables tout au long de l'année, c'est en mai, juillet et août qu'elles sont les plus faibles: 40 kg/nuit, la moyenne annuelle se situe à 45 kg/nuit.
TABLEAU 2 Estimation des prises par unité d'effort de Limnothrissa miodon et Haplochromis spp. dans le lac Kivu en 1990.
1990 | jan | fev | mar | avr | mai | jun | jul | aou | sep | oct | nov | dec | Moy. |
PUE Isambaza (kg) | 48 | 51 | 46 | 47 | 40 | 47 | 39 | 40 | 46 | 48 | 45 | 46 | 45 |
PUE Haplochromis (kg) | 25 | 31 | 15 | 21 | 17 | 29 | 20 | 28 | 22 | 18 | 18 | 16 | 22 |
Pour Haplochromis spp. (FIGURE 3), les variations sont beaucoup plus importantes et on remarque des valeurs allant de 15 à 31 kg/nuit pour une moyenne de 22 kg.
BUZURU lac Kivu 1990 | KINUNU lac Kivu 1990 | GITONDE lac Kivu 1990 |
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MUGONERO lac Kivu 1990 | MWAGA lac Kivu 1990 | |
![]() | ![]() | PRISES PAR UNITE D'EFFORT ISAMBASA et HAPLOCHROMIS LAC KIVU 1990 COTE RWANDA Figure 4 |
NZULO lac Kivu 1990 | MINOVA lac Kivu 1990 | KALEHE lac Kivu 1990 |
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KATANA lac Kivu 1990 | AMSAR lac Kivu 1990 | |
![]() | ![]() | PRISES PAR UNITE D'EFFORT ISAMBASA et HAPLOCHROMIS LAC KIVU 1990 COTE ZAIRE Figure 5 |
Les PUE d'Isambaza sont plus élevées dans le nord du lac (FIGURES 4 et 5), alors que celles d'Haplochromis spp. sont plus importantes au sud du lac et du côté du Zaire. Dans la partie sud du lac les profondeurs moins importantes que dans le nord présentent un habitat favorable aux Haplochromis spp.
Les régions de Katana et Kalehe du côté du Zaïre présentent la particularité d'être des baies peu profondes et largement ouvertes et les captures faites à l'intérieur des baies sont en majorité des Haplochromis spp. Quand les unités pêchent dans le “grand lac” à l'extérieur de la baie, ils capturent presque exclusivement des Isambazas.
Le cycle lunaire est connu pour avoir une influence sur les captures des espèces pêchées la nuit par attraction lumineuse, comme c'est le cas de la pêcherie du lac Kivu. La FIGURE 6 représente la relation entre le taux d'activité des unités de pêche (rapport entre les unités actives et les unités présentes) et la prise par unité d'effort. Le taux d'activité est lié au cycle lunaire, il est faible pendant la pleine lune où beaucoup d'unités interrompent leur activité pendant une semaine à 10 jours. Bien que la relation entre la prise par unité d'effort ne soit pas significative, (r=0, 36 au seuil de 5%), on remarque tout de même que les points se présentent en deux groupes, le premier correspond à des taux d'activité faibles et des PUE légèrement plus fortes que lorsque le taux d'activité est plus élevé.
Ceci va à l'encontre des observations faites dans d'autres pêcheries où l'intensité de la lumière lunaire pendant la pleine lune diminue l'efficacité de l'attraction des lampes. Dans le cas de la pêcherie d'Isambaza au lac Kivu, compte tenu de ses caractéristiques spécifiques, des densités de poissons faibles et une flottille de pêche qui n'exerce son activité que sur une partie de l'aire de distribution du stock, on pourrait avancer l'hypothèse suivante. Les concentrations de poisson sont tellement faibles sur la zone de pêche, que la compétition entre les unités dans les périodes de forte activité ferait chuter les PUE, le stock se renouvelerait alors pendant les périodes de faible activité à partir des zones plus au large du lac où l'activité de pêche ne s'exerce pas.
La FIGURE 7 est une représentation différente du même phénomène, en attribuant un chiffre de 1 à 15 à chaque jour du cycle lunaire. On remarque la même tendance avec des PUE plus élevées pendant la période de pleine lune.
Les FIGURES 8 et 9 représentent le même traitement de l'information pour les PUE d'Haplochromis spp. Dans ce cas on remarque une tendance un peu plus nette (r=0.58 au seuil de 5%) avec de meilleures PUE d'Haplochromis spp. pendant la nouvelle lune. On pense dans ce cas que cette observation puisse s'expliquer par le fait que les Haplochromis spp. se rapprochent de la côte dans la zone d'activité des unités de pêche pendant la nouvelle lune et sont plus au large pendant la pleine lune. Les captures effectuées par les senneurs qui opèrent plus au large que les unités trimarans sont plus élevées pendant la pleine lune (DE BRYUN com. pers.)
Relation taux d'activité / PUE | Relation Cycle lunaire / PUE |
Isambaza lac Kivu 1990 | Isambaza lac Kivu 1990 |
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Figure 6 | Figure 7 |
Relation taux d'activité / PUE | Relation Cycle lunaire / PUE |
Haplochromis lac Kivu 1990 | Haplochromis lac Kivu 1990 |
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Figure 8 | Figure 9 |