Latelier sur Radio rurale et sécurité alimentaire sest tenu du 5 au 9 novembre 2001, au siège de lOrganisation des Nations unies pour lagriculture et lalimentation (FAO) à Rome. Latelier était organisé par le Service de la vulgarisation, de léducation et de la communication (SDRE) en collaboration avec la Division de lInformation (GII) de la FAO. Ont également contribué à lorganisation de cet atelier lAssociation Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires (AMARC) et le Réseau des radios rurales des pays en développement (DCFRN), tous deux basés au Canada.
Les participants à latelier étaient des hommes et des femmes de radio africains. Se sont également joints aux sessions en plénière des Délégués de la FAO participant à la 31e Session de la Conférence, événement qui coïncidait avec latelier.
Deux événements sont à lorigine de cette rencontre.
Tout dabord, la tenue dune telle rencontre était lune des recommandations de lAtelier international sur la radio rurale, organisé à Rome du 19 au 22 février 2001. Cet atelier international, intitulé «Les nouvelles technologies de linformation et de la communication au service de la radio rurale: nouveaux contenus, nouveaux partenariats», réunissait une cinquantaine de participants venant dAfrique, dEurope et des Etats-Unis, ainsi que des experts techniques de la FAO. Dans leurs recommandations, ces participants demandèrent à la FAO dencourager lutilisation de la radio pour communiquer sur les questions agricoles. Il était donc opportun de réfléchir sur le lien entre radio rurale et sécurité alimentaire.
Le second événement qui décida de la tenue du présent atelier est le Sommet mondial de lalimentation: cinq ans après[1]. Des hommes et des femmes de radio africains ayant une parfaite maîtrise des langues locales devaient pour la première fois couvrir ce sommet mondial pour informer les populations rurales africaines sur ces questions. Le Sommet mondial de lalimentation: cinq ans après fut finalement reporté, mais les radiodiffuseurs furent invités à participer tant à la 31e Session de la Conférence de la FAO, maintenue, quà latelier Radio rurale et Sécurité alimentaire organisé pour eux.
La radio, le moyen de communication le plus accessible aux populations rurales
La radio constitue le moyen de communication le plus économique, le plus populaire et le plus accessible en zones rurales, voire lunique moyen de communication. En Afrique, les postes radiophoniques sont dix fois plus nombreux que les lignes téléphoniques. Dans des régions souvent touchées par lillétrisme, où lélectricité, le téléphone, et, qui plus est, laccès à lInternet font défaut, la radio joue un rôle fondamental dans la vie locale. La radio rurale, locale et communautaire permet dinformer les populations, en langues locales, sur des sujets vitaux comme lagriculture ou la santé. Conçue par et pour les communautés, elle implique les populations dans les programmes radiophoniques, pour les faire participer activement au développement.
Depuis trente ans, la FAO soutient activement le développement des radios rurales, locales et communautaires, car elles seules peuvent informer en langues locales les populations rurales sur les questions dagriculture et dalimentation. La FAO mène une campagne active pour promouvoir le rôle et lutilisation de la radio, parfois combinée à dautres médias, pour lutter contre la faim et favoriser le développement durable. Tout naturellement, la FAO accorde une importance particulière à la radio rurale pour communiquer sur les questions de sécurité alimentaire auprès des populations les plus touchées par les pénuries alimentaires.
En un mot, la radio constitue un formidable intermédiaire.
Des hommes et de femmes de radio africains ont donc été invités à Rome pour réfléchir sur les questions de sécurité alimentaire, pour découvrir des contenus techniques quil appartient à eux de sélectionner en fonction des besoins de leurs communautés, dadapter, de vulgariser, de traduire en langues locales pour en faire bénéficier les populations rurales.
Tout média a vocation à informer, distraire et sensibiliser. En particulier, toute radio rurale vise à répondre aux besoins les plus pressants des communautés qui sont dans son champ de diffusion.
Huit cents millions de personnes dans le monde sont encore sous-alimentées. 70 pour cent dentre elles vivent en milieu rural. Cela signifie quun large pourcentage de laudience rurale est constitué dauditeurs sous-alimentés.
Dans ces conditions, les radios rurales se trouvent dans lobligation - de par leur mission de répondre aux besoins les plus pressants des communautés - daborder la question essentielle de la sécurité alimentaire. Un canal de communication qui ignorerait, même à son insu, les besoins les plus pressants de son auditoire naurait aucune pertinence.
De nombreuses radios rurales, en Afrique et ailleurs, se sont activement engagées, en collaboration avec les ONG et les gouvernements, dans la lutte contre la faim. La FAO encourage et soutient cet engagement actif des radios rurales dans la lutte contre la faim.
La population rurale ne souffre pas seulement de malnutrition. En réalité, la malnutrition est souvent une conséquence directe de la pauvreté. Le manque de ressources matérielles et financières conduit souvent à la faim chronique et par conséquent à la malnutrition. Pour lutter contre cela et pour promouvoir la sécurité alimentaire, un programme pratique sur le développement rural durable devient une nécessité impérieuse. La pauvreté étant étroitement liée à lanalphabétisme, la radio rurale se présente comme le canal le plus approprié pour mener une telle campagne.
La radio rurale devrait être le média le plus efficace dans la campagne pour le développement rural durable et en faveur de la sécurité alimentaire.
Cest dans cet esprit que latelier sur «Radio rurale et sécurité alimentaire» a été entrepris.
Latelier avait pour objectifs de:
favoriser rencontres, débats et échanges entre services techniques de la FAO et radiodiffuseurs africains, afin que la FAO connaisse les besoins des radiodiffuseurs du sud, pour adapter en conséquence les contenus techniques sur la sécurité alimentaire;
débattre du projet AMARC-FAO de création dun service dinformation sur la sécurité alimentaire;
lancer un processus délaboration de contenus sur la sécurité alimentaire à lintention des radiodiffuseurs dAfrique;
couvrir, parallèlement à latelier, la 31e Session de la Conférence de la FAO, et denvoyer des papiers en langues locales aux stations de radio représentées.
Les résultats attendus de latelier étaient:
besoins des radiodiffuseurs et de leurs auditeurs en termes de contenus identifiés; divisions techniques de la FAO mieux informées sur les besoins des populations rurales;
le projet conjoint AMARC-FAO sur le service dinformation et dalerte sur la sécurité alimentaire présenté et connu des participants;
les différents services techniques de la FAO contribuant à la création de ce service dinformation par leur soutien, par leurs conseils et par la préparation de contenus adaptés;
les papiers et les reportages sur la Conférence, ainsi que les interviews dexperts de la FAO envoyés par les radiodiffuseurs à leurs stations de radio;
des scripts radio, cassettes audio et CD-ROM préparés en vue de leur production.
Latelier a été spécialement conçu et organisé pour cinq radiodiffuseurs venant dAfrique du Sud, du Mali, du Niger et de la République-Unie de Tanzanie. Ces animateurs ont été sélectionnés afin que leurs programmes radiophoniques permettent de couvrir les deux-tiers du continent africain. Pour cela, ils devaient faire partie dun réseau de radios rurales, locales ou communautaires significatifs, et maîtriser des langues locales fortement répandues. Cest ainsi quont été choisis cinq hommes et femmes de radio, membres du réseau AMARC et connaissant les langues suivantes: swahili, sepedi/zoulou, bamana, peulhs et haoussa.
Cet atelier naurait pu se tenir sans la participation active de la Directrice du Réseau des radios rurales des pays en développement (DCFRN)[2] basé à Toronto, et de trois représentantes de lAssociation Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires (AMARC), à savoir la Directrice du programme MOEBIUS[3], la Coordonnatrice des campagnes radiophoniques du bureau international de Montréal, ainsi que la Directrice de lAMARC lAfrique, basée à Johannesburg.
Ont également participé activement à cette rencontre les divisions techniques de la FAO spécialisées dans les domaines suivants: sécurité alimentaire, biodiversité et ressources génétiques, alerte rapide, programme spécial pour la sécurité alimentaire, commercialisation des produits agricoles, agrométéorologie, nutrition, pêches, foresterie, opérations après-récolte, et Centre mondial dinformation agricole (WAICENT).
Enfin, se sont joints aux travaux en plénière les délégués du Cameroun, du Sénégal, de la Finlande, de lAfrique du Sud et des Etats-Unis qui participaient à la Conférence de la FAO.
[1] Le Sommet a finalement
été reporté pour des raisons de sécurité
liées aux événements du 11 septembre. [2] La collaboration du DCFRN permettra la rédaction de scripts sur les questions de sécurité alimentaire qui seront ensuite repris par de nombreuses radios de par le monde. [3] Un programme de l'AMARC. http://moebius.amarc.org |