Ce mois-ci, les prévisions concernant le commerce mondial des céréales en 2000/01 ont à nouveau été revues à la hausse : elles atteignent 238 millions de tonnes, soit 6 millions de tonnes de plus qu'en septembre. Ces chiffres traduisent l'augmentation de la demande à l'importation émanant de plusieurs pays qui résulte principalement d'une diminution des perspectives de production céréalière et du maintien à un niveau faible du prix des céréales sur le marché international. D'après les projections actuelles, l'expansion du commerce mondial des céréales en 2000/01 avoisinerait les 2,5 millions de tonnes, accusant une progression de 1 pour cent par rapport au volume déjà exceptionnellement élevé de l'année dernière. Cette progression serait surtout due à une augmentation de la demande de céréales secondaires et de riz. La brusque montée des importations mondiales de céréales enregistrée lors de la dernière campagne, qui se prolongerait au cours de cette campagne si l'on en croit les prévisions, équivaudrait à une hausse de quelque 25 millions de tonnes du commerce céréalier mondial, soit 11 pour cent, par rapport à la moyenne des années 90. Cette expansion très rapide des échanges mondiaux contraste nettement avec la stabilité observée durant la deuxième moitié des années 90, lorsque le commerce mondial se maintenait bien en dessous des 220 millions de tonnes.
Les céréales importées par les pays en développement en 2000/01 devraient totaliser pas moins de 171 millions de tonnes, soit un million de tonnes de plus que le chiffre déjà élevé de la dernière campagne. Si l'on ajoute à cette prévision la légère hausse escomptée pour le prix des céréales et du fret au cours de la campagne 2000/01, la facture des importations céréalières des pays en développement devrait atteindre 24 milliards de dollars E.-U., soit un surcroît de 2,4 milliards de dollars E.-U., équivalant à 11 pour cent, par rapport à l'année précédente. La totalité des importations qui seront réalisées par les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) en 2000/01 sont estimées à 74 millions de tonnes, soit environ 2 millions de tonnes de plus que l'année dernière. Par conséquent, la totalité des dépenses d'importation afférentes aux céréales imputées au groupe des PFRDV se monterait à 10 milliards de dollars E.-U., enregistrant une progression de 1 milliard de dollars E.-U., soit de 15 pour cent, par rapport à la campagne 1999/2000.
Le commerce international du blé et de la farine de blé (équivalent en céréales) en 2000/01 (juillet/juin) est estimé à 109,5 millions de tonnes, selon les prévisions actuelles, c'est-à-dire qu'il conserverait à peu près la même valeur qu'en 1999/2000, mais 2 millions de tonnes supplémentaires ont été enregistrées en septembre. La baisse des estimations de la production dans plusieurs pays a donné lieu ce mois-ci à une révision à la hausse. Pour l'ensemble des pays en développement, les importations dépasseront vraisemblablement le chiffre de l'année dernière de presque 1 million de tonnes, pour atteindre 83 millions de tonnes. Ainsi, le coût des importations de blé pour les pays en développement avoisinerait les 12,5 milliards de dollars E.-U., ce qui représente une augmentation de 2 milliards de dollars E.-U. par rapport à l'année précédente et la moitié du montant des importations totales de céréales dans ces pays. Les importations de blé des PFRDV sont estimées à quelque 40 millions de tonnes, en légère baisse par rapport à la campagne précédente. En termes monétaires, les importations de blé effectuées au cours de cette campagne par les PFRDV pourraient atteindre environ 6 milliards de dollars E.-U., marquant ainsi une progression de 1 milliard de dollars E.-U. par rapport à 1999/2000, largement provoquée par la hausse de la moyenne des prix.
En Asie, les prévisions actuelles concernant les importations de blé pour 2000/01 se montent globalement à 50,4 millions de tonnes. La hausse des prévisions relatives à l'Ouzbékistan établie ce mois-ci rapproche la totalité des importations asiatiques du volume enregistré en 1999/2000. Les projections concernant les importations par l'Ouzbékistan sont passées de 600 000 tonnes à 800 000 tonnes, ce qui correspond à une légère augmentation par rapport à l'année dernière due à un recul de la production. La baisse de production provoquée par la sécheresse dans plusieurs pays asiatiques, comme l'Arménie, l'Afghanistan, la République islamique d'Iran, l'Iraq et le Tadjikistan, devrait accroître de beaucoup leurs besoins en importations. Parmi ces pays, on s'attend à ce que le plus gros importateur de blé soit la République islamique d'Iran; ses importations pourraient avoisiner les 7 millions de tonnes et se retrouver presque au même niveau que l'année précédente où la production nationale a aussi pâti d'une grande sécheresse. De plus, il est fort probable que la Chine (continentale) revienne sur le marché international du blé cette année, en important au moins 3,6 millions de tonnes, soit 2,5 millions de tonnes de plus qu'au cours de la campagne précédente, en raison du déclin de sa production et de l'augmentation de la demande de blé de qualité supérieure.
Blé
|
Céréales secondaires
|
Riz (usiné)
|
Total
|
|||||
1999/2000
|
2000/01
|
1999/2000
|
2000/01
|
2000
|
2001
|
1999/2000
|
2000/01
|
|
(. . . . . . . . . . . . . . . millions de tonnes .
. . . . . . . . . . .)
|
||||||||
Asie
|
50,8
|
50,4
|
58,0
|
57,3
|
11,7
|
12,7
|
120,5
|
120,4
|
Afrique
|
23,9
|
25,2
|
13,2
|
14,2
|
5,7
|
5,8
|
42,9
|
45,1
|
Amérique centrale
|
6,0
|
5,9
|
12,9
|
12,1
|
1,5
|
1,5
|
20,4
|
19,5
|
Amérique du Sud
|
12,6
|
13,2
|
7,1
|
6,9
|
1,1
|
1,1
|
20,9
|
21,2
|
Amérique du Nord
|
2,6
|
2,6
|
3,3
|
4,3
|
0,6
|
0,7
|
6,5
|
7,5
|
Europe
|
13,0
|
11,8
|
8,5
|
9,6
|
1,8
|
1,8
|
23,3
|
23,2
|
Océanie
|
0,5
|
0,5
|
0,1
|
0,1
|
0,4
|
0,4
|
0,9
|
1,0
|
MONDE
|
109,4
|
109,5
|
103,1
|
104,5
|
22,9
|
24,0 1/
|
235,4
|
237,9
|
Pays en développement
|
82,5
|
83,2
|
68,4
|
67,9
|
18,9
|
19,9
|
169,8
|
171,0
|
Pays développés
|
26,9
|
26,3
|
34,7
|
36,6
|
4,0
|
4,1
|
65,6
|
67,0
|
En Afrique, les prévisions relatives aux importations de blé, en légère hausse ce mois-ci, dépassent tout juste les 25 millions de tonnes, progressant de 1,3 million de tonnes, soit de 5 pour cent, par rapport à l'année précédente. La sécheresse qui a touché plusieurs pays d'Afrique du Nord devrait gonfler les importations de certains pays, surtout l'Algérie et le Maroc. On escompte que les importations effectuées par l'Égypte, le plus gros importateur de blé de la région, s'élèveront à 6,8 millions de tonnes, excédant ainsi de 800 000 tonnes le volume réduit de l'année dernière, malgré l'augmentation de la récolte intérieure. La croissance des importations en Égypte découle principalement d'une forte demande d'importation de blé de qualité supérieure originaire des États-Unis. Contrairement à celles de l'Afrique du Nord, les importations de blé de l'ensemble des pays de l'Afrique sub-saharienne devraient reculer d'environ 1 million de tonnes par rapport à l'année précédente. Cependant, la majeure partie de cette réduction se produira en Éthiopie, surtout parce que l'aide alimentaire accordée à ce pays risque de diminuer compte tenu de la nette amélioration enregistrée l'année dernière.
En Europe, les projections concernant la totalité des importations sont en régression par rapport à la campagne précédente, essentiellement à cause de la forte baisse des besoins en importations dans la Fédération de Russie. L'élévation de la production et la diminution prévue des expéditions d'aide alimentaire à la Fédération de Russie pourraient réduire de plus de 50 pour cent les importations effectuées par ce pays, en les ramenant à 2,5 millions de tonnes. Ce déclin sera probablement plus que compensé par la croissance des importations vers plusieurs autres pays, tels que la Bulgarie, la Pologne, la Slovaquie et l'Ukraine, due à un ralentissement de la production.
Ce mois-ci, les prévisions d'importations dans la région Amérique latine et Caraïbes dépassent 19 millions de tonnes, ce qui représente une hausse de 1 million de tonnes comparativement au rapport précédent et de 500 000 tonnes par rapport à la campagne 1999/2000. Cependant la correction à la hausse de ce mois-ci n'est due qu'au Brésil. La forte demande intérieure émanant des minoteries brésiliennes et la levée des restrictions à l'importation de blé tendre rouge d'hiver et de blé dur rouge de printemps des États-Unis, annoncée récemment (qui entrera en vigueur en novembre), pourraient porter les importations vers ce pays à des niveaux encore plus élevés.
S'agissant des exportations de blé, les expéditions en provenance du Canada et des États-Unis devraient encore progresser. Comme le dollar se maintient à des niveaux élevés, les prévisions concernant les exportations de la CE ont aussi été revues à la hausse et dépassent les niveaux de l'année précédente. La faiblesse de l'Euro face au dollar combinée à la hausse des prix mondiaux favorise l'augmentation des exportations non subventionnées. Ce point a son importance car, depuis la campagne actuelle, le report des "quotas de subvention non utilisés" n'est plus autorisé par l'Accord du cycle d'Uruguay sur l'agriculture (qui couvre aussi les subventions à l'exportation). À l'instar d'autres grands exportateurs, l'Argentine et l'Australie devraient exporter un peu moins au cours de cette campagne, leurs disponibilités ayant quelque peu diminué. Parmi les petits exportateurs, la Turquie devrait voir ses ventes se rétablir après le fléchissement de l'année dernière. On s'attend à ce que le Pakistan et l'Inde puissent écouler au moins une partie de leurs vastes excédents sur le marché mondial. Par contre, les perspectives d'exportation restent médiocres pour plusieurs pays européens à cause de la sécheresse qui a fortement réduit leurs disponibilités exportables, en particulier en Ukraine, en Pologne et en Roumanie. Les exportations de l'Ukraine devraient reculer d'environ 3 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente.
Les prévisions concernant les échanges mondiaux de céréales secondaires en 2000/01 (juillet/juin) ont enregistré une hausse de 3 millions de tonnes et totalisent 104,5 millions de tonnes. Cet accroissement comparativement au rapport précédent résulte principalement de l'augmentation des besoins d'importation dans plusieurs pays européens. À l'issue des révisions opérées ce mois-ci, le commerce global des céréales secondaires pourrait excéder le volume de l'année dernière d'environ 1,5 million de tonnes, ce qui représente une croissance de quelque 1,4 pour cent. Le commerce mondial du maïs, la céréale secondaire la plus échangée, estimé à quelque 73 millions de tonnes, est en progression de 1 million de tonnes par rapport à l'année dernière. S'agissant de l'orge, les importations devraient atteindre 20 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de plus qu'au cours de la campagne précédente. Mais on s'attend à ce que les importations de sorgho soient ramenées à quelque 7 millions de tonnes, enregistrant ainsi une légère diminution.
En Asie, la totalité des importations de céréales secondaires en 2000/01 est estimée à quelque 57 millions de tonnes, ce qui représente une baisse d'environ 700 000 tonnes par rapport à l'année précédente, découlant surtout du fait qu'on s'attend à une diminution des importations (essentiellement d'orge) en provenance de la République arabe syrienne, compte tenu de l'augmentation de sa production intérieure. En fait les importations effectuées par la plupart des pays asiatiques devraient rester stables ou augmenter faiblement par rapport à l'année dernière à cause du maintien d'une forte demande par les secteurs de l'alimentation animale, surtout en Extrême-Orient, et de la diminution de la production dans plusieurs pays.
Les importations de céréales secondaires par les pays en développement sont actuellement chiffrées à 68 millions de tonnes, à l'instar de l'année dernière. Le coût des importations réalisées par les pays en développement pourrait totaliser 8 milliards de dollars E.-U., de sorte qu'il ne s'écarterait pratiquement pas de la valeur qu'il avait l'an passé. On estime que les PFRDV auront importé 21 millions de tonnes, ce qui représente un surcroît de 1,5 million de tonnes par rapport à l'année précédente. Aussi la facture d'importation de l'ensemble des PFRDV devrait-elle s'élever à 2,4 milliards de dollars E.-U., marquant une légère augmentation de 200 millions de dollars E.-U. par rapport à l'année précédente.
Ce mois-ci, on prévoit un recul des importations en Afrique; elles dépasseraient tout juste 14 millions de tonnes mais atteindraient quand même 1 million de tonnes de plus que l'année passée. La croissance par rapport à la campagne précédente est la plus prononcée en Égypte, en raison de la demande soutenue, et au Maroc à cause de la sécheresse qui a restreint la production. En revanche, la totalité des importations effectuées par les pays de la région subsaharienne devrait rester à peu près au même niveau que l'année dernière; on suppose en effet que l'augmentation des importations par l'Éthiopie et le Kenya, due à une réduction de la production, sera largement compensée par le recul des importations en Afrique du Sud (normalement un gros exportateur dans cette région), en Zambie et au Zimbabwe résultant de l'augmentation de la production intérieure de maïs.
Dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes, les prévisions concernant la totalité des importations de céréales secondaires en 2000/01 se chiffrent à 19 millions de tonnes, soit un million de moins qu'au cours de la période 1999/2000. Cette régression table essentiellement sur une diminution des achats au Brésil et au Mexique, les deux plus gros importateurs de la région. Au Brésil, l'extension des plantations est susceptible d'augmenter la production et d'entraîner ainsi une légère diminution des importations au cours de cette campagne. Au Mexique, des perspectives favorables pour la production du maïs et du sorgho pourraient se traduire par un déclin d'environ 800 000 tonnes des importations.
Par contre, en Europe, on prévoit une élévation des importations en 2000/01 à 9,6 millions de tonnes, ce qui représente presque 1 million de tonnes de plus que l'année précédente et presque 2 millions de tonnes de plus qu'en septembre. L'augmentation au cours de cette campagne et la révision à la hausse opérée ce mois-ci tiennent essentiellement aux mauvaises perspectives de récolte dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale. En Pologne, la baisse de production observée cette année-ci devrait se traduire par l'importation d'au moins 1,3 million de tonnes, soit quelque 500 000 tonnes de plus que l'année précédente. En Roumanie, la régression marquée de la production de céréales secondaires cette année-ci pourrait accroître fortement les importations par rapport aux niveaux normaux. Dans la Fédération de Russie, cependant, les importations pourraient fléchir sensiblement en raison de la hausse probable de la production intérieure.
Sur le marché des exportations, on s'attend à ce que les expéditions provenant de presque tous les gros exportateurs augmentent. Les exportations de céréales secondaires (essentiellement du maïs) à partir des États-Unis, le plus gros exportateur mondial, devraient se hisser jusqu'à 60 millions de tonnes en 2000/01 (juillet/juin), accusant une augmentation de plus de 3 millions de tonnes par rapport à l'année précédente. L'augmentation des ventes d'orge à partir de la CE au cours de la campagne actuelle devrait se refléter également par une hausse globale d'environ 1 million de tonnes de ses expéditions de céréales secondaires (surtout de l'orge). L'Argentine et le Canada bénéficieront aussi probablement de l'élévation de la demande mondiale, qui ferait progresser leurs exportations respectives de plus de 2 millions de tonnes et de 1 million de tonnes. L'augmentation des récoltes en Afrique du Sud pourrait gonfler les exportations de ce pays, après la mauvaise récolte de l'année dernière. Parmi les autres exportateurs, on prévoit que les expéditions de maïs depuis la Chine se maintiendront à un niveau élevé, quoique pas aussi élevé qu'au cours de la campagne précédente, au vu de la forte baisse de production escomptée. Cette année en Europe, les disponibilités exportables seront plus limitées en Hongrie et aucune cargaison ne devrait quitter la Pologne ni la Roumanie, leurs récoltes n'étant pas suffisantes.
Les prévisions concernant les échanges mondiaux de riz en 2000 ont progressé de 500 000 tonnes depuis le dernier rapport, ce qui les porte à 22,9 millions de tonnes; cette correction reflète la nette reprise des activités commerciales depuis le reflux des inondations qui ont envahi une partie des plus gros exportateurs. Cette année le volume des échanges de riz devrait être inférieur de 2,2 millions de tonnes à celui de 1999 et inférieur de 4,6 millions de tonnes à celui de 1998 qui est resté constamment élevé.
La dernière révision des importations mondiales en 2000 se fonde surtout sur la livraison probable de 150 000 tonnes supplémentaires à la République populaire démocratique de Corée, après l'annonce d'un accroissement de l'aide alimentaire destinée à ce pays, et sur la révision à la hausse des achats effectués par le Nigeria et la Côte d'Ivoire, qui progressent respectivement de 110 000 tonnes et de 100 000 tonnes. Les prévisions concernant les importations ont aussi été relevées, de 100 000 tonnes pour les Philippines, après l'annonce d'achats supplémentaires par l'Agence nationale de l'aide alimentaire, et de 100 000 tonnes pour l'Afrique du Sud, la Guinée, le Ghana, la Guinée-Bissau, Bahreïn et le Yémen réunis. En revanche, on prévoit que les importations par l'Arabie saoudite diminueront de 100 000 tonnes, sur la base des expéditions qui ont été rapportées jusqu'à présent. Les prévisions relatives aux importations de riz en 2000 par les autres grands acteurs du marché n'ont pas évolué depuis le dernier rapport. Elles demeurent à 2,2 millions de tonnes pour l'Indonésie, un niveau nettement inférieur aux 3,8 millions de tonnes importées en 1999, à 1,1 million de tonnes pour la République islamique d'Iran, marquant une progression par rapport au niveau de l'année dernière qui atteignait 1 million de tonnes, et à 700 000 tonnes pour le Brésil, où elles sont en recul par rapport au niveau précédent de 1 million de tonnes. La prévision d'une forte baisse des achats par le Bangladesh se maintient, ceux-ci devraient passer de 1,8 million de tonnes en 1999 à seulement 500 000 tonnes cette année, après deux ans de récoltes exceptionnelles.
C'est la prévision d'une augmentation de 500 000 tonnes dans les ventes de riz par la Chine (continentale), qui les porterait à 3,5 millions de tonnes, qui pèse le plus dans la correction de l'estimation des exportations mondiales de riz en 2000. En dépit du ralentissement de la production, les prix intérieurs ont continué à baisser, permettant ainsi au pays d'élargir sa part sur un marché international du riz en contraction. En outre, la prévision des exportations par le Japon se monte à 600 000 tonnes en 2000, ce qui équivaut à une augmentation de 200 000 tonnes, depuis que ce pays envisage de réduire ses excédents, notamment par un accroissement de son aide alimentaire extérieure. Par contre, les ventes de riz par les États-Unis ont été réduites de 100 000 tonnes par rapport à la dernière prévision, ce qui les ramène à quelque 2,8 millions de tonnes, compte tenu de la persistance d'une faible demande par leurs clients habituels en Amérique latine et dans les Caraïbes. Les estimations des exportations réalisées cette année par la Thaïlande et le Viet Nam demeurent respectivement à 6,0 millions de tonnes et à 3,8 millions de tonnes.
On escompte, sous toute réserve, que le commerce mondial du riz totalisera quelque 24 millions de tonnes en 2001, marquant une progression de 1,1 million de tonnes, soit de 5 pour cent, par rapport à la prévision actuelle pour 2000. La hausse serait essentiellement due à une augmentation des achats par l'Indonésie et le Bangladesh. De plus, la République islamique d'Iran devrait élever ses importations pour compenser les pertes occasionnées par la sécheresse, tandis que les importations en Chine (continentale) pourraient doubler et atteindre 400 000 tonnes. On s'attend à une légère hausse des importations par la République populaire démocratique de Corée, surtout sous la forme d'aide alimentaire, pour compenser les baisses de production actuelles.
Le surcroît d'exportations prévu en 2001 devrait être entièrement réalisé par les fournisseurs asiatiques, en particulier la Thaïlande et le Viet Nam. Les ventes du Myanmar pourraient aussi reprendre l'année prochaine. Les prévisions indiquent que la Chine (continentale) augmentera encore ses exportations en 2001, en puisant à nouveau sur ses stocks. Cette démarche montre que le gouvernement renouvelle ses efforts pour réduire le coût élevé du maintien de ces stocks. Le déstockage reflète peut-être aussi les préoccupations du gouvernement au sujet des répercussions que l'entrée prochaine de la Chine dans l'OMC pourraient avoir sur le bilan rizier du pays. Par contre, en Amérique latine, l'Argentine et l'Uruguay devraient réduire leurs exportations en 2001, par suite de la diminution de la demande régionale. On ne prévoit pas à l'heure actuelle de changement significatif dans les ventes effectuées par les États-Unis et l'Australie.
Le volume de riz importé dans des conditions commerciales par les pays en développement et les PFRDV devrait reculer respectivement de 8 pour cent et de 15 pour cent durant l'année civile 2000. Cette contraction, combinée au niveau très faible des prix qui ont prévalu cette année, devrait réduire substantiellement la facture globale des importations de ces deux groupes de pays. S'agissant des pays en développement, on estime que la valeur des importations commerciales de riz diminuera de 27 pour cent et se chiffrera à 3,2 milliards de dollars E.-U. en 2000, le niveau le plus faible depuis cinq ans. Pour les PFRDV, on estime qu'elle atteindra 1,9 milliard de dollars E.-U., soit 31 pour cent de moins qu'en 1999. En 2001, les factures d'importation de riz des pays en développement et des PFRDV devraient augmenter respectivement de 7 et de 8 pour cent, si l'on en croit les prévisions actuelles qui tablent sur un accroissement des achats de riz et une légère progression des prix mondiaux l'année prochaine.