Chaque numéro d’Unasylva ces dernières années a présenté des femmes auteurs, et de nombreux articles ont concerné les femmes – dont dépend une grande partie des travaux forestiers, notamment dans les pays en développement. Le n° 146 d’Unasylva (1984) était consacré aux femmes et à la sylviculture. Mais peu de temps auparavant, la revue aurait bien pu s’intituler «un seul monde – une seule forêt – un seul sexe». Les femmes auteurs n’apparaissaient dans les pages d’Unasylva qu’en 1980.
Les femmes sont mentionnées dans 300 articles de la revue; mais seuls 40 ont été publiés avant 1980. Le caractère des références aux femmes dans ces 40 articles révèle l’attitude adoptée alors à leur égard – et combien elle a changé.
La moitié environ des références relatives aux femmes étaient comprises dans la phrase générique «les hommes et les femmes», ou «les hommes, les femmes et les enfants». C’était peut-être un signe précurseur du progrès, puisque le terme «homme» était alors largement utilisé, dès la première page du premier numéro d’Unasylva («Les forêts étaient à l’origine une immense réserve de produits que l’homme pouvait exploiter») et a continué sur ce ton pendant des décennies.
Il n’y avait que de rares allusions au travail accompli par les femmes. Quelques articles mentionnent des organisations ou des associations féminines. Deux légendes de photos parlent du bois «transporté par une femme forte» en Inde (n° 82, 1966) et de «femmes arabes entretenant une pépinière expérimentale en zone aride» (n° 119-120, 1978). Il est surprenant de constater que seuls cinq articles se rapportent, avant 1980, au travail qu’accomplissent les femmes en ramassant le bois de feu ou les produits forestiers non ligneux (un thème courant ces dernières années). Dans un article sur les «Nouveaux modèles de foyers à bois» (vol. 15, n° 3, 1961), les femmes (probablement les utilisateurs habituels des fourneaux) sont mentionnées – mais une fois seulement.
Un article note que le matériel utilisé dans l’entretien mécanique est «physiologiquement inadapté aux femmes» (n° 90, 1968).
D’autres articles mentionnent une princesse anglaise, la femme d’un président et la femme d’un représentant de la FAO à la retraite – ou d’autres rôles apparentés à la foresterie. Le vol. 10, n°4 (1956) décrit un brûlage dirigé aux États-Unis où «98 hommes sont sur les lignes de feu; 17 femmes préparent et servent le déjeuner et des rafraîchissements». Un article dans le n° 115 (1977) donne des conseils aux exposants éventuels d’une foire commerciale: «Les femmes derrière un étal peuvent être utiles, notamment si dans leur pays d’origine le commerce est traditionnellement entre leurs mains. En outre elles représentent une attraction lorsqu’elles portent leurs costumes nationaux».
Le n° 83 a noté qu’en 1966 la Division des forêts n’avait qu’une seule femme forestière qualifiée au siège (Mlle L. Larcher-Graça du Portugal). Pourtant une contribution au n° 108 (1975) a remarqué que dans l’une des plus grandes usines de contreplaqué du monde, en République de Corée, près de la moitié des 5 500 employés œuvrant dans la production de panneaux étaient des jeunes femmes.
Cela ne laisse que quatre références aux femmes professionnelles dans les comptes rendus de livres, et deux articles parlant réellement du rôle de la femme dans la sylviculture: une annonce du gagnant d’une bourse d’étude en 1962 («Mme E.A. Artuz Philipps de l’Institut de recherches sur les produits forestiers, Laguna, Philippines, a reçu une bourse d’étude André Mayer de la FAO pour mener une recherche sur les liens entre les caractéristiques des fibres et les propriétés des panneaux de pâte tirés du bois de feuillus aux Philippines. Elle travaillera à l’Université de Yale (E.U.)»); et une brève nouvelle dans le Monde forestier, n° 111 (1976), «Les femmes travaillent dans les forêts thaïlandaises» qui a demandé «Quel type de travail et de conditions de travail ont les femmes dans la foresterie tropicale?»
La légende de cette photo de 1960 (vol. 14, n° 1) décrit le comité d’organisation du cinquième Congrès forestier mondial comme étant «composé d’hommes et de femmes représentant chaque étape de la foresterie américaine». Cependant on observe qu’il est en fait formé de 35 hommes – et d’une seule femme |

|