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La valeur économique d’un lion

Dans le volume 33, n° 134, 1981, d’Unasylva, l’économiste Philip Thresher a utilisé un modèle informatisé pour estimer l’importance des lions comme ressource touristique au parc national d’Amboseli, Kenya.

En fonction du nombre de personnes qui ont visité ce parc, les données démographiques des lions y résidant, les devises dépensées par les touristes, le temps qu’ils ont passé à chercher et observer la faune sauvage et la part imputable au lion (2,5 pour cent), il a calculé que la valeur touristique d’un lion sur une période de 15 ans (1977-1992) s’élevait à 1 195 000 dollars EU.

Du fait qu’un lion devrait être observable pendant au moins six à sept ans, un seul sujet rapporterait environ 515 000 dollars EU en devises. En tant que ressource pour le tourisme d’observation, cette valeur était supérieure à celle de la chasse au lion (8 500 dollars) ou à la valeur  commerciale (basée sur la valeur de la vente au détail d’une peau de lion bien traitée, c’est-à-dire entre 960 et 1 325 dollars). La valeur présente d’un lion à crinière pour chaque famille d’éleveurs résidant dans le parc était donc proche de 90 dollars, alors que pour un lion abattu légalement une famille recevrait 10 dollars.

En outre Thresher a montré que la valeur nationale présente d’un lion à crinière était comparable à celle d’un troupeau d’environ 30 000 zébus, car un troupeau de telles dimensions rapporterait 665 000 dollars environ en 15 ans, et le revenu pour l’économie nationale s’élèverait à environ 180 pour cent de cette somme, soit 1 197 000 dollars. Pour comprendre tout le sens de ces chiffres, il faut savoir que les 6 000 Masai vivant dans l’écosystème d’Amboseli subsistaient à l’époque avec un troupeau de 50 000 bovins et 20 000 ovins et caprins.

«Les conséquences immédiates qu’entraînerait l’aménagement de la faune sauvage en général et des lions en particulier dans une zone comme l’écosystème d’Amboseli sont impressionnantes. Plus de 2 000 personnes pourraient vivre du tourisme de vision d’animaux sauvages rien qu’à Amboseli», a conclu Thresher.

Ce lion adulte est d’une grande valeur


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