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Liste des notes

1. Cet aspect est moins évident dans l’approche nutritionniste.

2. Traduit de l’anglais par l’auteur.

3. Un «Marketing Channel» est défini comme un ensemble d’organisations interdépendantes qui opèrent afin de transférer des biens, des producteurs aux consommateurs, à travers des marchés, tant formels qu’informels. Ces marchés sont intégrés par un processus d’arbitrage, plus ou moins efficace, dans le temps et dans l’espace, analysé par le biais des différentiels de prix. La théorie des organisations industrielles (dont relève l’approche de «Marketing Channel») vise à comprendre le comportement d’une entreprise dans le marché en supposant une relation étroite entre la conduite des entreprises, les aspects structuraux du marché et son efficacité (voir performance) dans la distribution. L’analyse SCP découle elle-même de cette théorie. La théorie de l’entreprise s’écarte de cette vision en faveur d’une approche plus individualiste: le rôle de l’organisation industrielle est substitué par l’action innovatrice des entrepreneurs individuels, qui jouent le rôle d’arbitrage, poussés par le processus de compétition. L’approche de filière critique aussi l’approche organisationnelle car elle ne donne pas d’importance à l’intégration des canaux commerciaux dans la production et la consommation. Un aperçu tout à fait alternatif des forces qui façonnent les marchés est donné par l’approche institutionnelle («Institutional Economics») qui met en lumière l’importance de la minimisation des coûts de transaction et de l’incertitude dans l’interprétation du comportement des organisations économiques. Dans cette optique, les agents/institutions ne visent pas l’efficience économique et sociale mais l’établissement de règles de comportement en fonction des intérêts et de la stabilité des groupes de pouvoir économique (Lutz, C. 1994).

4. Traduit de l’anglais par l’auteur.

5. «Un chercheur peut prendre une décision consciente pour limiter son étude à des relations particulières dans un secteur (par exemple, la commercialisation du maïs). Les avantages de la limitation résident dans le fait que l’étude peut être focalisée sur le processus d’arbitrage, ce qui garantit suffisamment d’attention sur les aspects commerciaux, mais est difficile à obtenir dans les études macroéconomiques ou dans l’approche de filière» (Lutz, 1994).

6 et 7. Traduit de l’anglais par l’auteur.

8. L’efficacité néoclassique se base sur les conditions d’efficience définies par Pareto: rationalité des agents, divisibilité et homogénéité des produits, pluralité d’entreprises, conditions d’accès et connaissance parfaite. Ces conditions ne sont jamais atteintes en même temps. Le modèle de concurrence fonctionnelle («Workable Competition») relativise le concept de concurrence parfaite en fonction des circonstances inévitables qui l’empêchent de se concrétiser. Le concept de marché contestable («Contestable Market») concerne plutôt le problème des barrières à l’entrée, et atteint en dernier ressort les conditions de concurrence (Lutz, 1994; Goossens, 1995).

9. Traduit de l’anglais par l’auteur. L’efficacité technique se réfère à l’allocation des ressources mesurables par le rapport intrants-extrants. L’efficacité opérationnelle se traduit par la fourniture adéquate de biens et services au prix le plus bas possible (satisfaisant la condition prix = coût marginal). L’efficacité économique se rapporte à la manière dont la demande du consommateur est satisfaite (stabilité, conformité, prix d’approvisionnement); absence d’imperfections de marché et surcoûts relatifs; réponse des prix aux incitations de la demande et aux conditions de l’offre. La progressivité relève du degré et de la manière dont des innovations de biens et services sont appliquées et se répandent sur le marché. L’équité touche au mode de répartition des bénéfices (profits) à l’intérieur du système de commercialisation (Goossens, 1995).

10. L’approche filière est développée de manière ponctuelle et synthétique, même dans une perspective opérationnelle, par N. Terpend, 1997.

11. Cela se traduit pratiquement dans l’analyse des stratégies d’acteurs, par les comportements que les acteurs développent face aux contraintes et aux opportunités qui leur sont propres dans l’acquisition des moyens de l’entreprise (capital fixe et circulant, main-d’oeuvre, informations, savoir-faire, places de marché, etc.) pour atteindre des buts spécifiques (revenu, épargne, stabilité, etc.). Des exemples de stratégies seraient par exemple: la diversification des activités, la sécurité dans l’approvisionnement et l’écoulement des produits, l’association en organisation, etc.

12. Il faut rappeler toutefois que l’espace et le temps sont inclus dans la démarche traditionnelle à travers la notion d’intégration des prix, mesurée à partir des différentiels au niveau régional et saisonnier. L’aspect social en général n’est pas inclus dans cette analyse, à l’exception de certaines références à l’approche institutionnelle.

13. «Les filières agroalimentaires se définissent selon un couple espace/temps. Nous pouvons distinguer l’espace de la filière défini par la localisation des opérations et par l’horizon des acteurs et les espaces urbains, système socio-économique au sein duquel il y a intersection des filières ou des segments de filière» (Hugon, 1985).

14. Les aspects sociaux et culturels mériteraient d’être traités dans un chapitre spécial. Les approches sociologique et anthropologique peuvent expliquer plusieurs situations qui caractérisent le fonctionnement des SADA. L’intégration dans l’approche filière ne rend pas de manière exhaustive leur richesse. Malheureusement, le Programme FAO n’a pas permis de sélectionner des apports spécifiques dans ces domaines, à l’exclusion d’une contribution de I. Dia (1997) concernant tout particulièrement le consommateur urbain africain. Dans son article, l’auteur trace les lignes méthodologiques principales d’une approche sociologique à l’analyse des unités de consommation (individus, ménages, etc.) en tant que sujets sociaux. Un aperçu problématique de cette approche est aussi esquissé.

15. Un aperçu de l’application de cette méthode est fourni dans un ouvrage de Leplaideur, qui résume en bref les résultats d’une recherche beaucoup plus importante sur la filière du riz en Guinée Conakry (Leplaideur, Forbeau, Meneux & Orrit, 1990), tout d’abord, à travers la détermination de l’espace économique du produit (lieux de production, structure d’importation, axes de circulation du riz) puis on suit «le produit à travers les hommes». Enfin, on analyse «les formes des rapports socio-économiques des agents commerçant du riz: leur origine économique, la part du riz dans leur activité; l’histoire de leur accumulation, de leurs pratiques commerciales et de leur réseau spatial d’opération; enfin, les événements techniques économiques et politiques qui ont étouffé ou accéléré leur activité autour du riz.». Ainsi, «il s’agit (...) non plus de suivre le produit mais de suivre les hommes qui s’occupent du produit» (Leplaideur, 1994).

16. Il s’agit ici des approches du type SCP, indiquées auparavant.

17. Il faut rappeler à ce propos l’approche socio-économique qui se retrouve dans l’analyse de filière.

18. 19, 20 et 21. Traduit de l’anglais par l’auteur.

22. Il faut remarquer l’analogie entre cette position et la position de l’approche évolutionniste à l’innovation.

23. Traduit de l’anglais par l’auteur.

24. Guyer, par exemple, se demande si la crise alimentaire ne peut être considérée comme une crise de consommation plutôt que d’approvisionnement et si le poids qu’on a lui donné ne va pas au-delà de sa dimension réelle, là où nombre d’études dénoncent la croissance des dépenses pour d’autres besoins primaires, tel que le logement. La réponse réside, peut-être, dans le fait que la focalisation sur la crise alimentaire est justifiée par sa faisabilité et son avantage politique pour les décideurs, lorsque l’intervention dans le foncier porterait sur des intérêts privés très coûteux et, en pratique, intouchables.

25. Les modèles sont «des représentations schématiques, parfois avec une valeur purement descriptive, avec en tout cas une fonction instrumentale (...), moyen utile pour arranger logiquement une partie de la réalité observable, sans exclure la possibilité de penser la même réalité de manière différente». (Dematteis, G. Rivoluzione quantitativa e nuova geografia, Torino 1970, cité par Prezioso, 1996).

26. «En 1950, le USA Bureau of Census établissait qu’on pouvait définir «Standard Metropolitan Area» (SMA) une ville centrale, de 50 000 habitants au moins; ou bien deux villes jumelles, pratiquement contiguës dont la population atteignait le même taux. A ce noyau on agrégeait ensuite des comtés et des districts limitrophes, avec une densité de population plus grande que 150 000 habitants/km2.

27. Burgess théorise un modèle de métropole dessiné sur cinq niveaux fonctionnels («business district», zone de transition, zone des établissements productifs, banlieue résidentielle, zones suburbaines) qui se basent sur deux facteurs: la distance du «business district» et son coût de transport. Losch a fondé l’étude de la métropole sur trois types d’agrégats, formés par: les aires de marché individuelles; le réseau des aires de marché; le système des réseaux de marchés. Ce schéma aboutit à la définition du concept de «district» ou «région système» qui se prête à saisir le processus de concentration métropolitaine en Afrique (Prezioso, 1996).

28. Les villes africaines ressentent l’héritage de la période coloniale. Elles résultent soit de créations ex novo, soit de la superposition de la ville coloniale au centre originaire (par exemple, les médinas). Dans ce dernier cas, il s’agit de villes à deux faces, qui demeurent séparées, au point qu’on peut alors parler de phénomènes de ségrégation urbaine. Ce phénomène se renouvelle aussi dans le temps, en s’appliquant à des situations différentes, et conduit parfois à des révisions substantielles des espaces urbains et de leurs fonctions. La ville, pré-ou post-coloniale, se caractérisait, en fait, par une présence très forte du commerce alimentaire. Ceci se faisait au cœur même de la ville. Au cours des années suivantes et jusqu’à nos jours, les centres urbains se sont transformés en «business district», en poussant les autres fonctions urbaines vers l’extérieur (logement, commerce alimentaire). Dans les périphéries, d’autres phénomènes de ségrégation se sont avérés, avec la création de banlieues accueillant les flux migratoires, de zones de marchés le long de voies de communication principales et de zones de production agricole, des zones qui demeurent à leur tour plus ou moins séparées sans former un véritable organisme urbain. Dans l’espace rural, on peut aussi bien dépister, à l’aide de ces outils d’analyse, une histoire des espaces agricoles, de leur structure et de leur propriété (Prezioso, 1996).

29. Cité par M. Prezioso, 1996.

30. Le bidonville montre, de la part des immigrés, le «refus des conditions de vie urbaines dont le premier principe est l’indifférence par rapport aux origines de la ville, pour garder les liens culturaux et ethniques avec les zones de provenance, souvent très éloignées» (Prezioso, M. 1996).

31. Cette partie a été composée avec la contribution de Mme Florence Egal, FAO, Service nutrition et alimentation, FAO, Rome.

32. Indice de masse corporelle: (IMC = taille/poids au carré).

33. Cette partie à été élaborée à l’aide des notes de réflexion «Amélioration du droit des Systèmes d’approvisionnement et de distribution des alimentaires en Afrique francophone», rédigé par P. Ferro sous la direction de F. Feral, Université de Perpignan, Centre d’Etude et de Recherche Juridique sur les espaces méditerranéens et africains francophones, décembre 1996. Des points de vue intéressants sur l’aspect juridique à l’intérieur des SADA sont traités aussi par Cullinan (1997a; 1997b).

34. Ce qui n’entraîne pas forcément l’inefficacité des SADA. En effet, sans aboutir à des considérations extrêmes et généralisantes, on peut considérer que l’informel est, d’un côté, une forme anarchique de gestion mais, de l’autre, un signe de la capacité d’adaptation à un milieu juridique officiel non approprié, inefficace.

35. Par exemple, du modèle colonial.

36. Il faut rappeler à ce propos que ce phénomène a aussi des aspects positifs car il permet en même temps de dépasser des obstacles économiques ou administratifs: c’est, par exemple, le cas du crédit entre membres d’une communauté familiale, religieuse ou ethnique.

37. Ace propos, on peut faire référence au point de vue géographique.

38. Ferro en fait une liste: 1) Police des prix, de la concurrence, des fraudes commerciales; 2) sécurité des produits; c) régime juridique du commerçant; 4) régime juridique de l’entreprise; 5) régime juridique de l’acte commercial; 6) régime fiscal du commerce.

39. Polices de la voirie, des déchets, des marchés, de la circulation, des transports urbains, statut de l’eau, de la distribution d’énergie, réglement sanitaire.

40. L’approche évolutioniste est traitée par Montaigne (1996).


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