Lestimation du volume du commerce mondial des céréales
pour 1998/99 a été révisée à la hausse
(2 millions de tonnes) passant à 201 millions depuis septembre (tableau
A.2). A ce niveau, les importations mondiales de céréales se chiffreraient
à quelque 6,5 millions de tonnes, soit 3 pour cent de moins que le volume
de lan dernier, lessentiel de la baisse étant imputable à
des importations réduites de blé et de riz .
Les prévisions pour les importations mondiales de blé en
1998/99 (juillet/juin) ont été aussi révisées en
hausse de 1 million de tonnes et sétabliront à 91,5 millions
de tonnes. Ce mois-ci lessentiel de la hausse des prévisions traduit
des estimations plus optimistes pour la CEI. Néanmoins, au niveau actuel
des prévisions, les importations de blé seraient inférieures
denviron 3 millions de tonnes à lestimation révisée
pour 1997/98. Les importations totales des pays en développement devraient
atteindre 73 millions de tonnes, niveau inférieur de 3,0 millions à
celui de lannée passée, alors que les importations totales
des pays développés fléchiront sans doute quelque peu pour
sétablir à 18 millions de tonnes, soit environ 400 000 tonnes
de moins que lan dernier.
En Afrique, les importations totales de blé sont estimées à
22 millions de tonnes, cest-à-dire près de 1,3 million de
tonnes de moins quen 1997/98.
En Afrique du Nord, les importations montées en flèche lan
dernier en raison de la grave sécheresse devraient reculer grâce
aux meilleures récoltes rentrées au cours de la campagne en cours.
Cependant, les importations de la plupart des pays africains subsahariens resteront
sans doute proches des niveaux des deux années précédentes.
En Asie, le volume total des importations de cette année devrait avoisiner
42 millions de tonnes, niveau inférieur de près de 4 millions
de tonnes à celui de lannée passée. On prévoit
que la plupart des pays
asiatiques importeront moins cette année, en particulier lInde,
la République islamique dIran et le Pakistan, en raison notamment
de la hausse de la production intérieure. Il est estimé que les
importations de lIndonésie accuseront un recul pour la deuxième
année consécutive, entraîné principalement par la
crise économique et malgré laggravation des pénuries
alimentaires due à une forte réduction des disponibilités
intérieures de riz. Le gouvernement a récemment aboli les subventions
à limportation de farine de blé et, bien que les commerçants
privés pourraient maintenant importer de la farine de blé sans
droits de douane, les importations commerciales ont renchéri du fait
de la dévaluation de la monnaie et ce, malgré son appréciation
progressive ces dernières semaines. En revanche, les importations du
Bangladesh pourraient presque doubler cette année à la suite des
pénuries alimentaires provoquées par les inondations survenues
récemment. Cependant, il est probable que lessentiel de laccroissement
des importations de blé prévu pour cette année sera sous
forme de donations offertes par les principaux exportateurs.
La prévision des importations de blé de lEurope a été
légèrement abaissée et se situe maintenant à 4 millions
de tonnes, soit 1 million de moins que le volume de lan dernier. Lessentiel
de la baisse devrait concerner la CE grâce à la production record
de cette année et à de plus amples disponibilités de blé
de qualité supérieure. Dans la CEI, les récoltes exceptionnellement
mauvaises de cette année, en particulier dans la Fédération
de Russie, pourraient entraîner une hausse des importations. Le volume
total des importations de la CEI sélèveraient maintenant,
selon les estimations, à 3,3 millions de tonnes, soit quelque 500 000
tonnes de plus quil y a un an. Cependant, cette prévision reste
extrêmement provisoire vu les incertitudes qui planent sur laptitude
des pays de la CEI à effectuer des importations commerciales. Le volume
des importations pourrait savérer beaucoup plus élevé
si les exportateurs accroissent leurs donations (aide alimentaire) et/ou octroient
davantage de crédits.
En Amérique latine et aux Caraïbes les importations devraient se
chiffrer à environ 17 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation
1998/99 (juillet/juin), niveau supérieur de 2 millions de tonnes environ
à celui de lannée dernière. La majeure partie de
cette expansion serait imputable aux importations accrues du Brésil,
le principal exportateur de blé de la région. Les achats du Brésil
devraient atteindre 6,2 millions de tonnes, soit 1,2 million de plus que lannée
précédente. Cet accroissement est largement motivé par
la faiblesse accrue des cours du blé sur les marchés internationaux,
un facteur qui devrait stimuler les achats extérieurs de blé,
outre le petit recul de la production intérieure par rapport à
1997.
Blé | Céréales secondaires | Riz (usiné) | Total | |||||
1997/98 | 1998/99 | 1997/98 | 1998/99 | 1998 | 1999 | 1997/98 | 1998/99 | |
(. . . . . . . millions de tonnes . . . . . .) | ||||||||
Asie | 45,4 | 42,1 | 53,2 | 52,8 | 15,8 | 10,8 | 114,4 | 105,7 |
Afrique | 23,3 | 22,0 | 10,8 | 11,5 | 3,8 | 4,0 | 37,8 | 37,6 |
Amérique centrale | 5,2 | 5,6 | 10,0 | 10,3 | 1,3 | 1,4 | 16,6 | 17,2 |
Amérique du Sud | 10,0 | 11,6 | 5,9 | 7,4 | 1,9 | 1,8 | 17,8 | 20,8 |
Amérique du Nord | 2,5 | 2,5 | 4,0 | 3,2 | 0,6 | 0,6 | 7,2 | 6,3 |
Europe | 5,3 | 4,1 | 3,4 | 3,9 | 1,0 | 1,1 | 9,7 | 9,0 |
CEI | 2,8 | 3,3 | 0,3 | 0,2 | 0,4 | 0,4 | 3,4 | 3,9 |
Océanie | 0,4 | 0,4 | 0,1 | 0,1 | 0,3 | 0,3 | 0,8 | 0,8 |
TOTAL MONDIAL | 94,9 | 91,5 | 87,8 | 89,3 | 25,1 | 20,4 1/ | 207,8 | 201,3 |
Pays en développement | 76,2 | 73,2 | 57,4 | 58,9 | 21,9 | 17,0 | 155,5 | 149,1 |
Pays développés | 18,7 | 18,3 | 30,4 | 30,4 | 3,2 | 3,4 | 52,3 | 52,1 |
SOURCE: FAO
1/ Chiffres très provisoires.
En ce qui concerne les exportations de blé (tableau A.3), laspect
dominant depuis le début de la campagne 1998/99 a été lexpansion
des exportations vis-à-vis dune contraction de la demande mondiale.
Les prévisions dun fléchissement du commerce mondial en
1998/99 (juillet/juin) devraient entraîner une baisse des exportations
totales des principaux pays exportateurs par rapport à lannée
précédente. Parmi ces derniers, on sattend à un recul
des expéditions en provenance de lArgentine et du Canada de 2 millions
et 7 millions de tonnes respectivement, dû partiellement à une
production intérieure plus faible. En revanche, la récolte record
de cette année et la cadence accélérée des exportations
quà connue jusquà maintenant la CE pourraient déterminer
un accroissement des expéditions denviron 2,5 millions de tonnes,
avec une expansion moins prononcée que prévu en Australie et aux
États-Unis. Bien que le volume total des ventes des principaux exportateurs
devraient régresser, celles de certains exportateurs moins importants
enregistreront vraisemblablement une hausse. En Turquie, par exemple, les exportations
devraient presque doubler pour atteindre 2 millions de tonnes pendant la campagne
en cours.
Les estimations concernant le commerce mondial des céréales
secondaires en 1998/99 (juillet/juin) ont été révisées
à la hausse (800 000 tonnes) et sétabliront à plus
89 millions de tonnes par rapport aux prévisions précédentes.
A ce niveau, les importations mondiales de céréales secondaires
atteindraient 1,5 million de tonnes, soit environ 2 pour cent de plus que le
niveau de lan dernier. La dernière révision est due principalement
à des achats plus importants que prévu effectués par le
Brésil et le Mexique. Les importations totales des pays en développement
sont estimées à lheure actuelle à 59 millions de
tonnes, chiffre supérieur de 1,5 million de tonnes à celui de
1997/98, alors que les importations totales des pays développés
devraient rester inchangées par rapport à lannée
passée, soit environ 30 millions de tonnes. Lessentiel de laccroissement
estimé des importations mondiales de céréales secondaires
en 1998/99 serait imputable à la hausse de 1 million de tonnes de lorge
qui atteindrait 14,5 millions de tonnes, et à une augmentation de 500
000 tonnes du seigle qui sétablirait à 1,4 million de tonnes.
On ne sattend quà une faible progression des importations
mondiales de maïs qui pourraient avoisiner 64 millions de tonnes alors
que le commerce de la plupart des autres céréales secondaires
restera sans doute inchangé par rapport à 1997.
Les importations totales de céréales secondaires en Afrique en
1998/99 sont estimées à 11,5 millions de tonnes, soit un accroissement
de 700 000 tonnes par rapport aux importations estimées en 1997/98. Cette
progression est presque entièrement motivée par une demande accrue
dimportation dans plusieurs pays dAfrique subsaharienne en raison
de la réduction des récoltes de maïs. En revanche, en Afrique
du Nord, les importations devraient reculer légèrement à
la suite de laugmentation des récoltes. En Asie, on prévoit
que les importations de céréales secondaires resteront au même
niveau que le volume réduit de lan dernier (environ 53 millions
de tonnes) en raison essentiellement dun accroissement des stocks de céréales
secondaires et de la faible demande venant du secteur des aliments pour animaux
dans les pays traversant une crise économique. En outre, il est improbable
que lIndonésie, qui avait dû recourir à des achats
de maïs exceptionnellement élevés en Chine au cours de la
campagne précédente, continue à importer dimportants
volumes en 1998/99. Ailleurs en Asie, les importations de la République
islamique dIran devraient aussi accuser une légère régression,
alors que la chute des cours internationaux de lorge pendant la campagne
en cours pourrait faire monter les achats dorge de lArabie saoudite.
En Europe, les importations globales de céréales secondaires
de 1998/99 sont estimées à lheure actuelle à environ
4 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur à
celui de lan dernier. Cet accroissement serait largement dû à
une augmentation probable des importations dorge et de maïs de la
République tchèque motivée par une production intérieure
un peu plus faible, et aux achats de maïs plus importants de la Pologne,
dus largement à la chute des cours internationaux. Dans la CEI, les problèmes
permanents auxquels se heurte le secteur des aliments pour animaux et la dévaluation
de la monnaie ne rendent guère plausible une expansion des importations,
malgré le recul net de la production de céréales secondaires
prévu pour la campagne en cours.
Les importations de lAmérique latine et des Caraïbes sont
estimées actuellement à près de 18 millions de tonnes,
niveau supérieur de 2 millions de tonnes à celui de 1997. Les
prévisions relatives aux importations de céréales secondaires
du Mexique ont été révisées à la hausse à
7,4 millions de tonnes, soit 600 000 tonnes de plus que le mois dernier et que
lannée dernière, notamment en raison de laccroissement
des achats de maïs dus à la baisse des prix. Le Brésil aussi
devrait importer davantage de maïs cette année, à savoir
2 millions de tonnes, soit le double de lannée passée et
300 000 tonnes de plus que prévu en septembre, en raison principalement
du fléchissement de sa production de maïs. En Amérique centrale,
bien quon ignorera sans doute encore pendant des semaines les répercussions
exactes des inondations causées par louragan « Mitch »,
lampleur des dommages signalés jusquici laisse présager
un accroissement considérable des besoins dimportation, notamment
au Honduras où les inondations dévastatrices ont coïncidé
avec les semis du maïs de la deuxième (principale) campagne de 1998/99.
En ce qui concerne les exportations, les fortes disponibilités de céréales
secondaires détenues par les principaux pays exportateurs suffiraient
amplement à satisfaire la petite hausse prévue des importations.
Des expéditions de maïs nettement plus abondantes pourraient partir
des États-Unis et des expéditions dorge de la CE. Parmi
les petits exportateurs, la Hongrie et la Roumanie exporteront vraisemblablement
le même volume de maïs que pendant la campagne précédente.
Cependant, les expéditions en provenance de la Chine devraient toucher
3,5 millions de tonnes, soit environ 50 pour cent de moins que lannée
passée, chute entraînée surtout par la baisse de la production
intérieure ainsi que par la faiblesse de la demande dimportation
des pays voisins.
Les prévisions concernant le commerce mondial du riz de 1998
ont été révisées à la hausse de 1,3 million
de tonnes, par rapport aux dernières projections, et atteindraient un
nouveau plafond de 25 millions de tonnes, soit 6 millions de plus quen
1997 et plus de 4 millions au-dessus du record de 1995. Cette révision
vers le haut traduit en grande partie laugmentation des importations et/ou
des engagements à acheter jusquà ce jour par plusieurs des
principaux importateurs dont la production en 1997 et au début de 1998
a été gravement compromise, non seulement par les conditions météorologiques
défavorables attribuables au phénomène El Niño,
mais aussi par la probabilité dune hausse de la demande de plusieurs
pays asiatiques touchés récemment par de graves inondations.
Lestimation des importations du Bangladesh a enregistré par rapport
aux prévisions antérieures une hausse brusque de 600 000 tonnes
pour arriver à 1,6 million de tonnes, compte tenu des expéditions
réalisées à ce jour et de la persistance escomptée
dimportants besoins dans les semaines à venir motivés par
les inondations dévastatrices qui ont infligé des dégâts
notables à la majeure partie du pays et considérablement endommagé
les cultures de riz. Il semble quune partie de ce volume exceptionnel
dimportations sera couverte par laide alimentaire. Les prévisions
des importations de riz de lIndonésie en 1998 ont été
relevées de 500 000 tonnes et atteignent le chiffre record de 5,5 millions
de tonnes, traduisant des réductions ultérieures de lestimation
de la production de 1998. Certains des besoins dimportation de lIndonésie
sont satisfaits grâce à des accords préférentiels.
Le gouvernement du Japon notamment a offert de prêter à lIndonésie
du riz qui pourrait être remboursé en espèces ou en nature
à une date ultérieure. En outre, le Japon offre à lIndonésie
des dons et prêts financiers pour lui permettre dacheter un surcroît
de riz sur le marché international. Lestimation des achats de riz
des Philippines de 1998 a également été révisée
à la hausse de 650 000 tonnes pour sétablir à 2,2
millions sur la base des volumes importés à ce jour. Il semble
quune partie de ce riz serait achetée comme mesure de précaution
contre les effets potentiels des inondations attribuables au phénomène
La Niña qui sont attendus pour la fin de lannée. En revanche,
les estimations des importations de riz de plusieurs autres pays incluant la
Chine (continentale), la CE, lInde, le Cambodge, le Ghana et le Kenya
ont été abaissées dun total cumulé de 450
000 tonnes. Les pays africains pris dans leur ensemble devraient importer moins
de riz quen 1998 du fait de la production record de la région en
1997.
En ce qui concerne les exportations, par rapport aux prévisions précédentes,
on a relevé de 200 000 tonnes lestimation des expéditions
de riz en provenance de la Thaïlande en 1998 qui passeraient maintenant
à 6,2 millions sur la base de la demande élevée persistant
sur le marché international et des bons résultats de la récolte
de la deuxième campagne. Pendant les huit premiers mois de 1998, les
exportations devraient dépasser légèrement 4,3 millions
de tonnes, contre environ 3,2 millions pendant la même période
de 1997. Les exportations de riz parfumé thaïlandais de qualité
supérieure devraient aussi progresser grâce à lexpansion
de la production. Les prévisions concernant les expéditions en
provenance de lInde ont été haussées de 1 million
de tonnes à 3,5 millions depuis le dernier rapport car on sattend
à une autre récolte record. On a aussi révisé à
la hausse lestimation des exportations de lAustralie denviron
100 000 tonnes à 700 000 tonnes, à la suite des récoltes
exception-nelles de ces deux dernières années. Les volumes exportés
par la Chine (continentale), le Japon, le Myanmar et le Suriname ont été
haussés dun total cumulé de 300 000 tonnes. En revanche,
les prévisions concernant les expéditions de riz provenant du
Viet Nam ont été abaissées de 300 000 tonnes à 3,7
millions de tonnes à la suite de la décision prise par le gouvernement
de contrôler les exportations de riz afin de garantir la sécurité
alimentaire du pays. Néanmoins, la projection révisée,
si elle se concrétisait, représenterait un nouveau niveau record
dexportations pour le Viet Nam. Les projections concernant les exportations
des États-Unis restent inchangées, soit 3 millions de tonnes,
représentant une hausse de plus de 30 pour cent par rapport à
lannée précédente.
Pour 1999, il est estimé à titre provisoire que le commerce mondial
de riz fléchira très nettement par rapport aux chiffres records
de 1998 pour retourner à des niveaux de production plus normaux, car
dans nombre dimportants pays importateurs la production devrait marquer
une reprise vis-à-vis des niveaux de 1997 déprimés par
les conditions météorologiques défavorables associées
à El Niño. Une production accrue et, partant, une baisse des importations
pourrait se réaliser, notamment en Indonésie, aux Philippines,
au Bangladesh et au Brésil, qui figurent jusquici parmi les quatre
principaux importateurs de 1998.