L'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) s'applique à toutes les mesures prises par les pays pour protéger la santé et la vie des personnes et des animaux ou préserver les végétaux et qui peuvent, directement ou indirectement, affecter le commerce international. Il s'agit essentiellement de mesures visant à assurer l'innocuité des aliments et de mesures zoosanitaires et phytosanitaires.
L'Accord sur les obstacles techniques au commerce (OTC) a été élaboré essentiellement pour faire en sorte que les normes techniques et les procédures d'évaluation de la conformité aux règlements techniques et aux normes ne créent pas d'obstacles inutiles au commerce international.
Un certain nombre de divisions de la FAO, dont la Division de la production et de la santé animales, la Division de l'alimentation et de la nutrition et la Division de la production végétale et de la protection des plantes ainsi que la Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation, ont une longue expérience de l'assistance aux pays membres pour tous les aspects techniques et scientifiques de la santé et de la production animales, des normes alimentaires et de la protection des végétaux visés par les Accords SPS et OTC. En règle générale, leurs activités consistent à aider les pays à:
On notera que l'Accord SPS comme l'Accord OTC reconnaissent qu'il importe d'harmoniser les normes sur le plan international de façon à réduire ou à éliminer le risque que les normes sanitaires, phytosanitaires et d'autres normes techniques ne deviennent des obstacles au commerce.
L'Article 3.1 de l'Accord SPS stipule: «Afin d'harmoniser le plus largement possible les mesures sanitaires et phytosanitaires, les membres établiront leurs mesures sanitaires et phytosanitaires sur la base de normes, directives ou recomman-dations internationales, dans les cas où il en existe, sauf disposition contraire du présent Accord, ...»
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Aux fins de cette harmonisation, l'Accord SPS a choisi les normes, directives et recommandations internationales de trois organisations comme mesures dont l'adoption est recommandée par les membres de l'OMC. Les secrétariats de deux de ces organisations, à savoir la Commission mixte FAO/OMS du Codex Alimentarius et la Convention internationale pour la protection des végétaux, sont situés à la FAO. Le premier est à la Division de l'alimentation et de la nutrition et le second à la Division de la production végétale et de la protection des plantes.
La Commission du Codex Alimentarius (CCA) a pour mission de protéger la santé des consommateurs, de garantir des pratiques commerciales équitables et de faciliter le commerce international des denrées alimentaires. La Commission comprend 157 pays membres et, grâce à un processus de négociations internationales, a formulé de nombreuses normes portant sur un large éventail de produits alimentaires, sur l'innocuité des aliments, les résidus de pesticides, les additifs alimentaires, les résidus de médicaments vétérinaires, les contaminants des aliments et l'étiquetage. Elle a aussi élaboré des codes d'usages en matière d'hygiène et des principes pour l'inspection et la certification des importations et des exportations alimentaires.
La reconnaissance expresse des normes, directives et recommandations de la Commission du Codex Alimentarius dans l'Accord SPS, ainsi que le rôle de la Commission en tant qu'organe international de normalisation dans le contexte de l'Accord OTC, ont suscité un intérêt considérable pour les activités de la Commission, et la participation des pays en développement aux réunions du Codex s'est nettement intensifiée. C'est l'une des conséquences positives de ces deux accords, qui invitent les membres de l'OMC, dans les limites de leurs ressources, à prendre une part active aux travaux des organisations internationales et de leurs organes subsidiaires pertinents.
L'Article 2.2 de l'Accord SPS stipule: «Les membres feront en sorte qu'une mesure sanitaire ou phytosanitaire ne soit appliquée que dans la mesure nécessaire pour protéger la santé et la vie des personnes et des animaux ou préserver les végétaux, qu'elle soit fondée sur des principes scientifiques et qu'elle ne soit pas maintenue sans preuves scientifiques suffisantes...»
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L'une des caractéristiques de l'Accord SPS est de mettre l'accent sur l'adoption par les pays membres de mesures sanitaires et phytosanitaires fondées sur des principes scientifiques.
Grâce aux activités qu'elle a menées sur les plans mondial et national au cours des cinq dernières décennies, fondées sur les meilleures preuves scientifiques disponibles, la FAO a pu fournir aux gouvernements membres un large éventail de conseils politiques et techniques.
En ce qui concerne la qualité et l'innocuité des denrées alimentaires, par exemple, l'essentiel des données mises à la disposition de ses membres proviennent de consultations d'experts, de comités et de réunions d'experts éminents et indépendants convoqués et organisés par la FAO. Deux de ces groupes sont la Réunion conjointe FAO/OMS sur les résidus de pesticides et le Comité mixte FAO/OMS d'experts des additifs alimentaires.
Les activités des consultations, comités et réunions d'experts parrainés par la FAO ont largement contribué à l'harmonisation internationale de normes fondées sur des principes scientifiques et sur une évaluation des risques, objectif cardinal de l'Accord SPS comme de l'Accord OTC.
Dans le domaine des normes, directives et recommandations en matière d'alimentation, la FAO fournit une assistance aux pays membres en:
- les services centraux de liaison avec le Codex dans les pays
membres qui assurent l'échange d'informations et les communications pour toutes les
questions relatives aux normes alimentaires et à d'autres activités de la Commission du
Codex Alimentarius;
- les Comités nationaux du Codex, qui encouragent les pays à participer à
l'harmonisation internationale des normes
alimentaires;
Contrôle de la qualité des alimentsLa FAO fournit une assistance technique en matière de contrôle des aliments et de normes alimentaires aux niveaux mondial, régional et national. Les Manuels sur le contrôle de la qualité des produits alimentaires sont utilisés à l'échelon international, tandis que des ateliers, séminaires et réunions sont organisés dans les régions Afrique, Asie et Pacifique, Europe orientale, Amérique latine et Caraïbes et Proche-Orient et Afrique du Nord sur des questions liées aux Accords SPS et OTC telles que le renforcement du contrôle des aliments, ainsi que sa gestion, et les incidences de ces deux accords sur le contrôle des aliments et le commerce international des denrées alimentaires. Une formation technique aux Accords SPS et OTC a été organisée aux niveaux tant national que régional. Les sujets traités sont: l'inspection des denrées alimentaires, l'analyse des aliments et la gestion des laboratoires, tous les aspects de l'hygiène et de l'innocuité des aliments et les stratégies de contrôle des aliments importés/exportés.
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En vue de l'harmonisation des mesures phytosanitaires, l'Accord SPS invite les membres à adopter des normes, directives et recommandations internationales élaborées sous les auspices du Secrétariat de la CIPV en coopération avec les organisations régionales travaillant dans le cadre de la Convention. Accord, ...»
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La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) est entrée en vigueur en 1952 et a été amendée en 1979, puis révisée en 1997. La CIPV compte actuellement 106 parties contractantes, la dernière révision autorisant la Communauté européenne à devenir partie contractante.
Les derniers changements apportés à la Convention tiennent compte des rapports qu'elle entretient désormais avec l'OMC par l'intermédiaire de l'Accord SPS. Un texte révisé a été adopté par la Conférence de la FAO en novembre 1997.
Du fait des négociations du Cycle d'Uruguay, les fonctions d'information, de collecte et de diffusion des données de la CIPV, ainsi que son rôle de coordination des organisations régionales de protection des végétaux (ORPV), ont été élargis pour inclure la fixation de normes internationales pour les mesures phytosanitaires.
Par conséquent, les parties contractantes à la Convention et les ORPV ont demandé à la FAO de créer un Secrétariat de la CIPV. Celui-ci a été établi au sein de la FAO en 1992. Ses fonctions consistent à:
Le Secrétariat est assisté d'un Comité d'experts sur les mesures phytosanitaires (CEMP), d'un groupe international d'experts sur l'harmonisation et les mesures phytosanitaires et divers groupes de travail ad hoc se consacrant à des questions particulières.
Les normes élaborées par le Secrétariat et les groupes de travail sont examinées par le CEMP avant d'être soumises à la Commission des mesures phytosanitaires pour adoption.
Le Secrétariat de la CIPV met au point des normes entrant dans l'une des sept catégories ci-après: réglementations visant les importations, certification des exportations, procédures d'exécution, surveillance des organismes nuisibles, réaction aux organismes nuisibles exotiques, gestion des organismes nuisibles et mesures phytosanitaires postérieures à l'entrée sur le territoire.
Protection des végétauxLa FAO fournit une assistance technique pour la protection des végétaux faisant l'objet d'un commerce international aux niveaux mondial, régional et national. L'élaboration par la CIPV et les ORPV de normes internationales pour les mesures phytosanitaires destinées à être adoptées dans le monde entier vise à garantir la sécurité des échanges internationaux et à prévenir l'emploi de mesures phytosanitaires non justifiées pour faire obstacle au commerce. Au niveau régional - en Afrique de l'Est, par exemple - la coopération entre les services nationaux d'inspection et de protection phytosanitaires a abouti à la création de réseaux impliquant le partage des informations et des ressources et conduisant à une meilleure harmonisation des mesures et procédures. Dans de nombreux pays, comme le Ghana, la formation de spécialistes des mesures phytosanitaires, l'élaboration de nouveaux règlements pour la protection des végétaux et la préparation de manuels de formation contribuent largement à améliorer la capacité de l'organisme national de protection des végétaux à assurer l'innocuité des échanges dans un secteur en pleine expansion.
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Dans ce contexte, le secrétariat a mis au point des Directives pour l'analyse du risque phytosanitaire, un Code de conduite pour l'importation et le lâcher des agents exotiques de lutte biologique, les exigences pour l'établissement de zones indemnes, les principes de quarantaine végétale liés au commerce international et les Directives pour les systèmes de surveillance phytosanitaire et de certification à l'exportation.
La version révisée de la Convention internationale pour la protection des végétaux prévoit la création d'une commission des mesures phytosanitaires ayant pour fonction de conseiller le secrétariat en ce qui concerne les activités, l'orientation et les priorités de la CIPV et d'approuver et d'adopter des normes qui, dans le passé, étaient adoptées et approuvées par les organes directeurs de la FAO.
La Convention révisée élargit également le concept de mesures phytosanitaires qui englobe désormais les organismes nuisibles de quarantaine et les organismes réglementés non de quarantaine. Ce changement vise à aligner le texte sur l'Accord SPS pour ce qui est du niveau de protection stipulé.
Dans le domaine de la protection des végétaux faisant l'objet d'un commerce international, la FAO fournit aux Etats Membres une assistance en:
L'Accord SPS insiste pour que les niveaux appropriés de protection sanitaire et phytosanitaire soient déterminés sur la base d'une évaluation préalable des risques.
L'Accord SPS exige des pays membres qu'ils s'assurent que les mesures sanitaires et phytosanitaires qu'ils appliquent ne sont pas plus gênantes pour le commerce que nécessaires pour assurer le niveau approprié de protection.
L'Article 5.1 de l'Accord SPS stipule:«Les membres feront en sorte que leurs mesures sanitaires ou phytosanitaires soient établies sur la base d'une évaluation, selon qu'il sera approprié en fonction des circonstances, des risques pour la santé et la vie des personnes et des animaux ou pour la préservation des végétaux, compte tenu des techniques d'évaluation des risques élaborées par les organisations internationales compétentes.»
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L'évaluation des risques s'impose plus particulièrement en matière de commerce des animaux. En vertu de l'Accord SPS, le refus absolu de tous risques qui consiste à interdire de manière arbitraire l'entrée de quelque animal que ce soit provenant de certains pays n'est plus acceptable. Par conséquent, il est désormais essentiel que tous les services de santé animale puissent appliquer des techniques d'analyse quantitative des risques à l'importation. Les pays doivent pouvoir démontrer que leur capacité de surveillance des maladies et de lutte contre ces maladies est suffisante pour satisfaire aux exigences des pays importateurs.
Dans le domaine de la santé animale, la FAO aide les pays membres en:
Santé animaleLa FAO fournit une assistance technique en matière de santé animale aux niveaux mondial, régional et national. Elle assure le secrétariat du Programme mondial d'éradication de la peste bovine et gère le Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux et des plantes (EMPRES). Un système mondial (EMPRESGEWS) pour la surveillance et la signalisation des maladies animales transfrontières est en cours d'élaboration dans le cadre du système EMPRES. Aux trois niveaux, la FAO fournit une formation, organise des ateliers et rédige des manuels sur toutes sortes de questions de santé animale. Les manuels déjà publiés traitent du contrôle de la qualité des vaccins vétérinaires et des produits pharmaceutiques, du diagnostic des maladies animales, des quarantaines animales, de la lutte contre les maladies, de l'innocuité des aliments et des fourrages, des lois et réglementations zoosanitaires et des stratégies de lutte contre les maladies.
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Production animale et halieutiqueLa FAO fournit une assistance technique en matière de production animale et halieutique essentielle-ment aux niveaux national et régional. En Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes anglophones, par exemple, elle a organisé des cours régionaux de formation à l'inspection de la viande. Au niveau national, des professionnels ont été formés en Thaïlande et à la Jamaïque aux techniques d'analyse de la viande et des produits dérivés. Au Laos et à la Barbade, une assistance a été fournie pour la formulation de lois et règlements concernant l'hygiène de la viande. En ce qui concerne les pêches, on estime que depuis 1989, plus de 3 000 experts, inspecteurs et autres contrôleurs de la qualité des secteurs public et privé de plus de 80 pays en développement d'Afrique, d'Asie et du Pacifique Sud, d'Amérique latine et des Caraïbes ont été formés à différents niveaux au système HACCP à l'occasion d'ateliers et de séminaires organisés par le Service de la commercialisation et de l'utilisation du poisson de la FAO.
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La viande et les produits dérivés faisant l'objet d'un commerce international tiennent une place importante dans l'économie des pays importateurs et exportateurs. Compte tenu des préoccupations sanitaires et du souci d'assurer l'innocuité des aliments associés à la viande et aux produits dérivés, les dispositions de l'Accord SPS revêtent une importance particulière et il est indispensable que les pays importateurs et exportateurs s'assurent que leurs opérations commerciales sont conformes à ces dispositions.
Dans le domaine de la production animale, la FAO fournit une assistance aux pays en développement en:
Les Accords SPS et OTC présentent un intérêt particulier pour la foresterie. L'Accord SPS traite de questions relatives au commerce de produits non transformés ou à peine transformés comme les grumes, le bois scié, les copeaux de bois et les particules. Ces produits font régulièrement l'objet de différends commerciaux à propos de questions phytosanitaires. La biodiversité, les biotechnologies et les questions génétiques forestières sont également visées par l'Accord SPS.
Les dispositions de l'Accord OTC sont importantes pour le commerce des produits ligneux, tels que le bois scié et les panneaux de bois qui sont souvent utilisés comme matériaux de construction et pour la fabrication de meubles et, par conséquent, doivent être conformes à des règles de sécurité. En outre, la foresterie est concernée de près par les règlements techniques et normes OTC couvrant l'emballage, le marquage et l'étiquetage, notamment ceux liés à la certification et à l'étiquetage écologique, leur application aux produits forestiers posant encore quelques problèmes.
Le Service de la commercialisation et de l'utilisation du poisson de la FAO gère un programme de formation complet dans le domaine de l'utilisation et du contrôle de la qualité du poisson. Le principal objectif de ce programme est de former d'autres formateurs. Cela signifie former ceux qui sont en mesure d'appliquer les connaissances acquises et, ce faisant, de contribuer à l'autosuffisance et à la durabilité du secteur halieutique d'un pays. En 1986, le programme a démarré en axant la formation sur le système HACCP, appliqué à l'industrie halieutique. Les principales activités du programme sont l'organisation de cours, ateliers et séminaires et l'élaboration de matériel didactique adapté aux besoins des pays en développement.