CONCLUSIONS, PROPOSITIONS ET SUGGESTIONS
Les questions relatives à la communication pour le développement sont importantes pour la mise en uvre des plans et programmes de développement.
Les études thématiques et sectorielles, les concertations régionales et l'atelier national ont donné lieu à une série de recommandations générales à l'endroit du Gouvernement, de la société civile et des partenaires au développement du Burkina Faso.
Il ressort de ces propositions, les idées-forces suivantes:
- le désengagement progressif de l'Etat des structures de production et de diffusion de l'information pour une «autonomisation» dans le fonctionnement des médias de service public (prise en compte des intérêts des différentes communautés, équilibre dans le traitement de l'information);
- la formation des animateurs des médias publics, des attachés de presse et des chargés de la communication ministérielle à la communication pour le développement;
- la création, par les partenaires de la coopération bi et multilatérale, les ONG et les projets de développement, de volets communication dans leurs interventions en se référant aux méthodes d'approche participative préconisées par les ateliers régionaux;
- la revalorisation des moyens de communication issus de la société traditionnelle qui constituent un vivier dans lequel il faut puiser les ressources culturelles pour compléter les messages diffusés par les moyens d'information modernes;
- l'utilisation et la production des outils de communication de proximité doivent être étendues à toutes les organisations de masses rurales et à tous les espaces sociaux de rencontres et de discussion afin de vulgariser davantage les savoirs techniques et les conseils pratiques;
- l'introduction dans les programmes de formation (CIERRO, Arts et communication, CFPI, INADES-Formation, IPD/AOS, CESAO) des techniques de conception, de production et de reproduction des outils de communication de proximité;
- l'ouverture des centres de formation en communication aux agents de développement communautaire;
- la modernisation des infrastructures technologiques d'émission et de diffusion en vue de permettre aux populations éloignées des grands centres urbains d'accéder aux messages radiophoniques et télévisuels ainsi qu'aux nouvelles technologies de l'information et de la communication;
- la mise en place progressive de télécentres communautaires polyvalents (TCP) en milieu rural;
- l'organisation d'un programme de formation en communication pour le développement à l'intention des agents techniques et animateurs du développement rural (agriculture, élevage, environnement, hydraulique, etc.);
- la subvention des prestations des médias publics sur les activités de développement afin de réduire les coûts d'accès et de susciter davantage de reportages et de documentaires sur les expériences positives de développement en milieu rural;
- la promotion de l'initiative privée dans le domaine de la communication en accordant des facilités aux associations, ONG et organisations de la société civile intéressées par l'implantation de radios communautaires ou associatives de développement;
- l'élaboration d'un schéma directeur de développement de la radio et de la TV;
- la multiplication des radios rurales locales de proximité tout en favorisant l'émergence de stations régionales en matière de radio et de télévision;
- la mise en réseau des radios locales communautaires et la possibilité de créer des centres régionaux de productions de programmes;
- la création et la diffusion de journaux en langues nationales pour les néo-alphabétisés;
- la réactivation des clubs d'écoute radiophonique et la création de centres d'écoute télévisuelle en vue de susciter des débats et des échanges autour des problèmes de développement local ou national;
- la nécessité d'impliquer toutes les composantes sociales du monde rural à la conception et à l'exécution des projets et programmes de développement (jeunes, femmes, groupements de producteurs, etc.);
- la nécessité de développer la recherche dans le domaine de la communication pour le développement afin d'établir un lien entre la vulgarisation, la formation et la recherche appliquée.
L'atelier national qui a analysé le cadre juridique et institutionnel de la communication pour le développement a suggéré:
- La mise en place d'un Conseil national de la communication pour le développement (CNCD) chargé de la coordination des activités de mise en uvre de la Politique nationale de communication pour le développement rural ainsi que du suivi et de l'évaluation des stratégies sectorielles de communication.
Cette structure de coordination doit avoir un caractère multisectoriel, être représentative de tous les acteurs de développement (Etat et ses démembrements, ONG, associations paysannes, organisations de la société civile, partenaires au développement) et être placée sous la tutelle du Premier Ministère.
Cette instance regrouperait au moins une trentaine de membres issus des différents domaines du développement économique, social et culturel du Burkina Faso.
Elle sera présidée par le Premier Ministre secondé par deux vice-présidents.
Le Conseil national de la communication pour le développement (CNCD) se réunira deux fois par an en session ordinaire pour évaluer les actions exécutées par le Secrétariat exécutif, organe d'exécution des décisions dudit Conseil.
- La création d'un Secrétariat exécutif chargé de l'exécution de la Politique nationale dans le domaine de la communication pour le développement.
Il sera placé sous la tutelle du Ministère chargé de la communication.