4. Besoins alimentaires et croissance d�mographique


Documents d'information technique 1-5
Volume 1
FAO, 1996


 1. Introduction

L'HUMANIT� VA-T-ELLE POUVOIR FAIRE FACE � UNE CROISSANCE D�MOGRAPHIQUE CONTINUE?

1.1 Selon les projections (variante moyenne) des Nations Unies, la population mondiale devrait augmenter de 72 pour cent entre 1995 et 2050. Il faut esp�rer que d'ici l� les d�ficits alimentaires auront diminu�, que la consommation de vivres par habitant aura augment� dans les pays souffrant de p�nuries et que les r�gimes alimentaires des populations seront plus vari�s afin que certaines carences soient �limin�es. Tous ces changements p�seront lourdement sur les syst�mes de production vivri�re, sur les ressources naturelles et sur le milieu.

1.2 Toute la question est de savoir si l�accroissement de la production vivri�re et les ressources naturelles disponibles seront suffisants pour supporter cette croissance d�mographique de mani�re durable d�ici � l�an 2050, date � laquelle l�effectif de la population mondiale devrait se stabiliser. La r�partition des ressources naturelles n�cessaires � la production agricole ne correspond pas � la r�partition territoriale de la population, ce qui peut cr�er une difficult� suppl�mentaire. Or, les migrations ne compensent pas forc�ment les �carts existants. La question se pose aux niveaux local, national, r�gional et inter-national.


PORT�E DU DOCUMENT

1.3Le pr�sent document met l�accent sur l�importance relative de l��volution de trois types de facteurs: les facteurs d�mographiques qui d�terminent les besoins �nerg�tiques1, le comblement des �carts actuellement observ�s dans les besoins �nerg�tiques et la diversification des modes d�alimentation n�cessaire pour mieux satisfaire les besoins nutritionnels. De ce point de vue, une population est consid�r�e non seulement comme une masse de gens pr�sentant certaines caract�ristiques d�mographiques et socio-�conomiques, mais aussi comme un ensemble d�individus ayant des besoins nutritionnels diff�rents du fait de param�tres tels que le sexe, la taille, l��ge, le degr� d�activit� physique et le mode d�alimentation.

1.4 Ce document utilise donc essentiellement les besoins �nerg�tiques minimaux comme base de calcul pour estimer la quantit� d��nergie d�origine v�g�tale correspondante n�cessaire pour couvrir ces besoins. Ces derniers sont �valu�s pour 2050 en fonction de diff�rents sc�narios d�pendant de variables d�mographiques et nutritionnelles ainsi que de leur interaction.

1.5 A l��vidence, l�importance relative des trois facteurs d��volution d�mographiques et nutritionnels (identifi�s ci-dessus) d�pend des hypoth�ses retenues. Un changement d�hypoth�se modifierait les r�sultats. Les projections des Nations Unies pr�sentent trois sc�narios tout � fait diff�rents qui d�montrent l�importance des facteurs d�mographiques. A l�inverse, les hypoth�ses adopt�es en mati�re nutritionnelle en ce qui concerne la r�sorption du d�ficit relatif aux besoins �nerg�tiques et la diversification des r�gimes alimentaires sont prudentes: le niveau �nerg�tique que les pays en d�veloppement devraient atteindre en 2050 �quivaudrait au niveau que pr�voit la FAO pour l�Asie orientale en 2010, et le niveau de diversification des r�gimes alimentaires adopt�s est assez proche du niveau projet� par la FAO pour l�ensemble du monde en 2010.

1.6 De tels sc�narios permettent d��valuer avec plus de facilit� les cons�quences des diff�rentes hypoth�ses concernant l��volution d�mographique et les changements de types nutritionnels en 2050; ils ont �t� adopt�s pour les raisons suivantes:

1.7 Ces r�sultats donnent une id�e de l�ampleur des d�fis d�mographiques qu�il faudra relever pour que la production alimentaire couvre les besoins nutritionnels en 2050, sans tenir compte du calendrier. Le pr�sent document �largit donc les projections d�mographiques des Nations Unies au domaine de la nutrition.

1.8 Il faut bien pr�ciser que le document n�est en aucun cas une sorte de prolongement �conomique des projections en mati�re de population.

1.9 Il faut aussi savoir que, en mettant l�accent sur le d�veloppement durable pendant une p�riode repr�sentant � peu pr�s deux g�n�rations, on montre toute l�importance de la valorisation du capital humain et de politiques qui couvrent plus d�une g�n�ration.


CLASSIFICATIONS UTILIS�ES

1.10 Au-del� des distinctions habituelles entre pays d�velopp�s et pays en d�veloppement (distinction socio-�conomique) ou par continent (g�ographique), il est aussi utile d�essayer de classer les pays en fonction des principales sources d��nergie composant les r�gimes alimentaires de la population. Les trois types de classification doivent �tre consid�r�s comme compl�mentaires.

1.11 Pour d�cider du nombre de modes d�alimentation � retenir, il faut faire la part des choses entre la pr�cision que conf�re un grand nombre de cat�gories et la stabilit� de la classification dans le temps. Il va de soi qu�en privil�giant dans toute la mesure possible la stabilit� � et donc en limitant le nombre de cat�gories � on risque d�introduire certaines anomalies que nous analyserons en temps opportun.

1.12 Compte tenu du faible nombre de cat�gories adopt� ici, il n�y aura probablement que peu de changements de modes d�alimentation. M�me si certains pays auront � proc�der � des importations de c�r�ales pour augmenter leurs disponibilit�s (par exemple ils devront acheter du bl�, m�me si cette c�r�ale ne fait pas partie de leur r�gime alimentaire), ces importations devraient rev�tir une tr�s grande ampleur nationale pour que le mode d�alimentation du pays soit modifi�.

1.13 Un important principe a �t� retenu de mani�re implicite: les populations consommant surtout des tubercules (manioc, ignames, taro, etc.) ne changeront pas radicalement de mode d�alimentation. Ce principe repose sur trois observations: les pays concern�s peuvent intensifier les cultures de tubercules sans appauvrir les sols; ils disposent d��normes r�serves fonci�res pour pratiquer une agriculture non irrigu�e; en raison de leur extr�me degr� de pauvret�, ils risquent de ne pouvoir importer avant plusieurs dizaines d�ann�es suffisamment de c�r�ales pour entra�ner une modification de leur mode d�alimentation.


ATOUTS ET CONTRAINTES

1.14 La pr�visibilit� des diff�rents aspects de la relation population-alimentation est extr�mement variable.

1.15 Parmi ces ph�nom�nes, le mouvement g�n�ral de la population est sans doute le moins difficile � pr�voir. Peu apr�s la Seconde Guerre mondiale, les Nations Unies ont �t� en mesure d��tablir des projections de la population mondiale pour l�an 2000 et ont �tabli les projections suivantes sans grandes modifications des r�sultats (tableau 1).

1.16 Toutefois, en raison des flux migratoires internes et internationaux, souvent dus � des mutations �conomiques, l�observation faite � propos des projections se v�rifie mieux avec les unit�s g�ographiques plus vastes.

1.17 Il est difficile de projeter des modifications des modes d�exploitation li�s par exemple � des progr�s technologiques, � la mise au point de nouveaux cultivars, � la s�lection de nouvelles esp�ces animales, � l�aboutissement de travaux de recherche sur l�adaptation de l�agriculture � l�environnement ou de l�environnement � l�agriculture (irrigation par exemple) et � la diffusion du savoir-faire et des innovations.

Tableau 1
PROJECTIONS DES NATIONS UNIES POUR L'AN 2000

Ann�e de r�f�rence Date de publication Projections pour l�an 2000
(en millions d�habitants)
1950-55 1958 6 280
1982 1985 6 127
1994 1995 6 158

1.18 R�aliser une �tude sur 50 ans, ou m�me sur 20, pr�sente des difficult�s en raison de l�impr�visibilit� de certaines variables exog�nes telles que: les investissements publics en mati�re d�infrastructure, qui peuvent conditionner l��volution de l�agriculture; la fourniture d�intrants; la r�glementation des march�s agricoles; et l�efficacit� des politiques d�ajustement structurel qui influent sur des facteurs comme le revenu ou le niveau d�endettement des exploitants. Mais, en privil�giant les projections d�mographiques relativement s�res ainsi que les aspects nutritionnels, on parvient, dans une certaine mesure, � �viter ces �cueils.

Les projections utilis�es s�appuient sur les travaux d�organisations internationales

1.19 Les projections utilis�es dans ce document proviennent de toute une s�rie de projections �tablies par des organisations internationales.

1.20 Nous avons analys� les trois sc�narios �tablis par les Nations Unies en ce qui concerne les projections d�mographiques jusqu�en 2050 pour �valuer l�importance relative ou absolue de certains facteurs d�mographiques sur les besoins �nerg�tiques et les changements d�alimentation qui influent sur la demande de produits alimentaires. M�me si l�on s�en tient � ces seules consid�rations, on peut d�j� voir que les probl�mes de la production vivri�re sont d�une ampleur sans pr�c�dent et qu�ils soul�vent des interrogations essentielles quant aux solutions envisageables en ce qui concerne les gains de productivit�, la durabilit� et le co�t pour l�environnement.

1.21 Ce sont les projections �tablies par la FAO dans les domaines de l�alimentation et de l�agriculture jusqu�en l�an 2010 qui ont servi de cadre � la pr�sente �tude. Ce document s�inspire donc de l�Etude de la FAO intitul�e L�agriculture mondiale: Horizon 2010 (WAT2010) (FAO, 1995a) pour ce qui est des r�sultats � l��chelle des pays et des hypoth�ses concernant les tendances jusqu�en l�an 2025.

1.22 Les proc�dures d��valuation des besoins �nerg�tiques ont �t� �labor�es par la FAO.

1.23 L�utilisation combin�e de ces sources a permis d��tablir une projection � long terme des besoins ainsi que des facteurs d�mographiques et nutritionnels dont ils d�pendent.

1.24 D�apr�s les sc�narios esquiss�s dans le pr�sent document, pour relever des d�fis d�une telle l�ampleur, il faudra:

1.25 Dans le chapitre 2, le document examine l��quilibre historique entre population et production vivri�re et classe les pays en fonction du degr� de d�veloppement, du continent et du mode d�alimentation. Il �tudie ensuite les facteurs qui influent sur l��quilibre entre besoins �nerg�tiques et disponibilit�s alimentaires et tire quelques enseignements des tendances observ�es.

1.26 Le chapitre 3 examine divers sc�narios futurs afin d�illustrer l�incidence relative de la croissance de la population et d�autres facteurs d�mographiques, tels que l�urbanisation, sur les besoins �nerg�tiques. Il montre ensuite qu�il importe de combler les �carts actuellement observ�s dans les besoins �nerg�tiques et les besoins suppl�mentaires rendus n�cessaires par l��volution des habitudes alimentaires. Enfin, il analyse l�effet cumulatif des facteurs pr�c�demment mentionn�s et tire quelques conclusions. On notera que chaque facteur est pr�sent� comme un coefficient multiplicateur de l��nergie d�origine v�g�tale. Les effets cumulatifs sont obtenus en multipliant chaque coefficient particulier.


2. Equilibre entre population et production alimentaire depuis 1950

2.1 Le pr�sent chapitre proc�de � un examen des tendances d�mographiques qui pourraient avoir influ� sur les besoins �nerg�tiques des populations et, partant, sur les disponibilit�s alimentaires n�cessaires pour satisfaire ces besoins. Vient ensuite une description de l��volution des approvisionnements alimentaires. Enfin, le chapitre examine si les approvisionnements ont permis de couvrir les besoins.


FLUCTUATIONS D�MOGRAPHIQUES

2.2 Les fluctuations d�mographiques qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, influent sur les disponibilit�s alimentaires peuvent �tre r�sum�es comme suit:

Compte tenu de ces observations, on peut donc s�attendre � ce que les d�placements de populations s�accroissent en volume et que les lieux de destination se diversifient. Il faudra adopter aux niveaux national et international des politiques appropri�es pour faire en sorte que les migrations aient une incidence positive. A ce titre, les politiques con�ues uniquement pour favoriser les flux migratoires, que ce soit � l��chelle nationale ou internationale, ne peuvent donner de r�sultats et seront m�me souvent contraires, si elles ne s�accompagnent pas de politiques de d�veloppement judicieuses dans les r�gions d�origine.


INCIDENCE DES MOUVEMENTS DE POPULATION QUANTITATIFS OU STRUCTURELS SUR LES BESOINS �NERG�TIQUES

2.3 Outre le r�le manifeste que peut jouer l�accroissement d�mographique proprement dit, tous les changements structurels susmentionn�s ont influ� sur les besoins �nerg�tiques des populations � divers degr�s.

2.4 L�allongement de l�esp�rance de vie contribue � accro�tre le chiffre de la population de tous �ges. Par ailleurs, les enfants se nourrissant mieux, leur taille et leur poids sont plus �lev�s, ce qui augmente leurs besoins �nerg�tiques moyens lorsqu�ils sont adultes.

2.5 La baisse de la f�condit� a deux effets oppos�s. D�une part, elle a tendance � r�duire les besoins �nerg�tiques moyens, parce que les besoins des femmes enceintes ou allaitantes sont l�g�rement sup�rieurs � ceux des autres femmes du m�me �ge. D�autre part, elle tend � accro�tre les besoins �nerg�tiques parce qu�elle entra�ne une diminution de la proportion des enfants, dont les besoins �nerg�tiques sont inf�rieurs � ceux des adultes. En fin de compte, le dernier effet pr�domine, mais l�effet net est faible.

2.6 L�activit� physique augmente les besoins, et les niveaux d�activit� physique ont tendance � �tre plus �lev�s en milieu rural que dans les villes. En revanche, les populations urbaines adoptent de nouveaux r�gimes alimentaires qui exigent g�n�ralement davantage d��nergie (Calories) d�origine v�g�tale.

2.7 Le pr�sent document analyse les effets particuliers de ces facteurs d�mographiques sur les besoins �nerg�tiques.


MODIFICATION DES DISPONIBILIT�S ALIMENTAIRES

2.8 Depuis 1971, la FAO exploite un syst�me int�gr� et informatis� de statistiques qui permet de r�unir et mettre � jour, sous forme de comptes disponibilit�s/utilisations, des donn�es portant sur 300 produits de base de l'agriculture et de la p�che et 310 produits transform�s tir�s de ces produits de base pour quelque 200 pays et territoires disposant de s�ries statistiques pour la p�riode 1961-1990.

2.9 En ajoutant la quantit� de denr�es alimentaires produites dans un pays � la quantit� de produits import�s (en tenant compte des �ventuelles variations de stocks qui auraient pu intervenir depuis le d�but de la p�riode de r�f�rence), on obtient les disponibilit�s alimentaires correspondant � la p�riode consid�r�e. C�t� utilisation, on �tablit une distinction entre les quantit�s export�es, servant � nourrir le b�tail, utilis�es comme semences, employ�es � des fins non alimentaires (industrielles en particulier) ou perdues pendant le stockage et le transport, et les quantit�s vendues au d�tail, � savoir les quantit�s qui entrent dans le circuit de la consommation ou qui en sortent sous forme de vivres (FAO, 1993a).

2.10 Il importe de noter que la quantit� de nourriture disponible correspond � la quantit� qui parvient au consommateur mais pas n�cessairement � la quantit� effectivement consomm�e. Cette derni�re peut �tre inf�rieure � la quantit� indiqu�e, compte tenu des pertes de vivres et d'�l�ments nutritifs comestibles survenant au niveau du m�nage, c'est-�-dire pendant la p�riode o� la nourriture est stock�e, pr�par�e et cuite (qui influent davantage sur la teneur en vitamines et en �l�ments min�raux que sur l'�nergie, les prot�ines ou les mati�res grasses), des quantit�s utilis�es pour nourrir les animaux domestiques et familiers ou de la nourriture jet�e (FAO, 1993a).

2.11 La FAO a ainsi �valu� les disponibilit�s alimentaires pour 1992 � 2 718 Calories par personne et par jour (apr�s pertes), soit 2 290 Calories provenant de produits v�g�taux et 428 Calories de produits de l��levage.

Augmentation consid�rable des disponibilit�s alimentaires

2.12 A l��chelle mondiale, les disponibilit�s alimentaires ont sans doute �t� multipli�es par plus de deux ces 40 derni�res ann�es. En d�autres termes, elles ont augment� plus vite que la population, ce qui s�est traduit par une augmentation sensible des disponibilit�s moyennes en Calories par habitant. Les donn�es disponibles indiquent qu�entre 1962 et 1991 les disponibilit�s quotidiennes moyennes par habitant ont augment� de plus de 15 pour cent, mais ces moyennes mondiales cachent cependant d�importantes disparit�s r�gionales.

2.13 Dans les pays en d�veloppement, l�augmentation des disponibilit�s alimentaires par habitant a �t� notable puisqu�elle est pass�e de pr�s de 1 990 Calories en 1962 � 2 500 Calories en 1991, tandis que dans le m�me temps la population totale doublait presque (2,2 milliards contre plus de 4,2). Au cours de la m�me p�riode, les disponibilit�s alimentaires dans les pays d�velopp�s sont pass�es de 3 000 Calories en 1962 � un niveau maximal de 3 300 Calories en 1982, pour ensuite tomber � environ 3 150 Calories en 1991. Cette augmentation a �t� particuli�rement sensible tant en Asie, continent qui a exploit� � plein les avantages de la r�volution verte, qu�en Am�rique latine, o� les progr�s technologiques r�alis�s sous la forme de vari�t�s hybrides de ma�s ont �t� tr�s b�n�fiques.

2.14 Trois cat�gories de pays ne sont pas incluses dans ces tendances. Les pays europ�ens, principalement, ont r�duit leurs disponibilit�s entre 1982 et 1992, tandis que les pays d�Am�rique du Nord ont fortement augment� les leurs. Les pays africains, en particulier ceux dont les populations consomment du manioc, des ignames ou du taro, ont vu leurs disponibilit�s diminuer au cours de la m�me p�riode. Il faut surtout voir dans cette �volution africaine une cons�quence de l�incapacit� de r�ussir une r�volution verte sur ce continent. Il convient aussi de faire remarquer qu�au cours de la m�me p�riode (1982-1992) les disponibilit�s alimentaires des populations qui tirent du ma�s l�essentiel de leurs besoins �nerg�tiques ont elles aussi diminu�.

C�r�ales soustraites � la consommation humaine

2.15 Seule la moiti� des quantit�s de c�r�ales produites sont destin�es � la consommation humaine: 48 pour cent en 1969-1971 et 50 pour cent en 1988-1990 (FAO, 1995a).

2.16 La plupart des c�r�ales servant � d�autres usages sont destin�es � l�alimentation du b�tail. Un peu plus de 20 pour cent de la production mondiale de c�r�ales ont �t� employ�s pour nourrir le b�tail en 1988-1990 (15 pour cent en 1969-1971). Les pays en d�veloppement ont utilis� un peu moins de 20 pour cent de leur production c�r�ali�re pour nourrir le b�tail en 1988-1990 (contre un peu plus de 10 pour cent en 1969-1971) (FAO, 1995a). Le reste de la production c�r�ali�re est utilis� pour constituer des r�serves de semences (les besoins dans ce domaine sont estim�s � quelque 5 pour cent) (James et Schofield, 1990) ou perdu entre la r�colte et la mise sur le march�. (On ne peut conna�tre les proportions, difficiles � �valuer, qu�en consid�rant ce qui reste.)

Pertes

2.17 On ne conna�t pas avec exactitude les pertes entre le stade de la production et le stade de la vente au d�tail. Il existe des �tudes de cas portant sur les pertes de rendement imputables aux ravageurs, mais il est difficile de g�n�raliser (FAO, 1993b). L��valuation des disponibilit�s alimentaires effectu�e par la FAO tient compte des diff�rentes pertes. Celles qui se produisent lors du stockage peuvent �tre consid�rables. Des pertes importantes ont ainsi �t� enregistr�es en Am�rique latine (SOLAGRAL, 1995). Certains auteurs estiment que ces pertes se situent entre 10 et 20 pour cent. D�autres consid�rent qu�elles atteignent le tiers des quantit�s produites (Erlich et Erlich, 1991). Quoi qu�il en soit, des pertes de 10 � 15 pour cent dans les entrep�ts commerciaux ne sont pas rares (James et Schofield, 1990) (paragraphe 3.61).

2.18 Pour comparer les besoins et les disponibilit�s alimentaires par habitant au niveau national, il faut ajouter � l��valuation des besoins un pourcentage repr�sentant les pertes survenant entre le stade de la vente et l�utilisation par les m�nages (pr�paration ou consommation). Un chiffre de 5 � 10 pour cent est souvent avanc� (James and Schofield, 1990). Les pertes sont plus �lev�es dans les pays d�velopp�s que dans les pays en d�veloppement, o� elles touchent davantage les zones urbaines que les zones rurales.

2.19 Il faut aussi tenir compte des pertes survenant au niveau des stocks de s�curit� constitu�s par les m�nages et notamment par les exploitants eux-m�mes dans les zones rurales. Les soci�t�s rurales sont souvent victimes de mauvaises r�coltes. Les stocks qu�elles constituent ont tendance � se d�grader ou � �tre d�truits par les ravageurs, la moisissure, etc. Ces pertes sont plus �lev�es quand les r�serves sont importantes ou constitu�es pour des p�riodes sup�rieures � un an. Les stocks de ce type sont faibles dans les pays d�velopp�s et importants dans les pays en d�veloppement, surtout dans les zones rurales. Les stocks sont plus limit�s dans les soci�t�s rurales jouissant d�un niveau de vie �lev�.

2.20 Les chiffres disponibles ne peuvent �tre utilis�s sous forme de statistiques car ils sont trop impr�cis et sp�cifiques. N�anmoins, on peut noter que les pertes dues � la constitution de stocks et les pertes survenant entre le stade de la vente au d�tail et de l�utilisation par les m�nages peuvent repr�senter 10 � 40 pour cent des disponibilit�s alimentaires d�une famille (Uvin, 1995).


SATISFAIRE LES BESOINS �NERG�TIQUES

2.21On ne peut consid�rer les �valuations de disponibilit�s alimentaires par habitant comme des �valuations des besoins �nerg�tiques. Les nutritionnistes ont �valu� les besoins �nerg�tiques de l�individu. Un manuel � l�usage des planificateurs et des nutritionnistes pr�cise l��tat des connaissances et propose des m�thodes d��valuation utilisables � l��chelon national (James et Schofield, 1990)2.

2.22 Il faut rappeler qu�une distinction doit �tre �tablie entre besoins �nerg�tiques et demande de nourriture. On consomme de la nourriture pour satisfaire des besoins en �nergie et en �l�ments nutritifs, qui varient en fonction de l��ge, du sexe, de la taille, du poids, etc. Cela dit, la demande de nourriture n�cessaire pour satisfaire ces besoins varie en fonction des disponibilit�s alimentaires mais aussi des go�ts du consommateur, de son revenu et des prix relatifs. Une augmentation des effectifs et une modification de la structure d�mographique, par �ge et par sexe en particulier, entra�nent une �volution des besoins � �nerg�tiques notamment � en fonction des param�tres mentionn�s pr�c�demment, mais ces besoins peuvent �tre satisfaits par de tr�s nombreux assortiments de produits alimentaires.

2.23 Quels sont les facteurs qui influent le plus sur les besoins �nerg�tiques? Avec une population constante, la part respective de la taille et du poids, de la structure par �ge et de l�urbanisation dans l�apport �nerg�tique moyen au niveau national est, respectivement, de 49, 35 et 15 pour cent (James et Schofield, 1990). Les principaux facteurs � prendre en consid�ration sont les suivants:

Evolution des besoins �nerg�tiques

2.24 L��valuation r�trospective des besoins �nerg�tiques indique qu�ils varient fortement d�un pays � l�autre. Les besoins �nerg�tiques des pays d�velopp�s sont sup�rieurs � ceux des pays en d�veloppement.

2.25 Les besoins �nerg�tiques des pays d�Am�rique du Nord sont proches de 2 400 Calories par personne et par jour, ce qui est un peu plus que les besoins des populations europ�ennes. A l�autre extr�mit� de l��chelle, ce sont les populations d�Afrique qui ont les plus faibles besoins en �nergie (moins de 2 150 Calories), soit un peu moins que ceux des populations d�Asie ou d�Am�rique latine (pr�s de 2 150 Calories) (figure 1). On trouvera dans les paragraphes 2.42 � 2.48 une d�finition des cat�gories de r�gimes alimentaires.

2.26 D�une mani�re g�n�rale, les populations dont l�alimentation est � base de riz, ma�s, bl�, mil ou manioc (cat�gories 1, 2, 3, 5 et 6 respectivement, figure 2), et qui vivent pour l�essentiel dans les pays en d�veloppement, ont des besoins �nerg�tiques inf�rieurs de pr�s de 10 pour cent � ceux des pays d�velopp�s, o� le r�gime alimentaire est davantage compos� de produits de l��levage.

2.27 Les besoins �nerg�tiques des populations ont augment� d�une mani�re g�n�rale depuis 1970 (apr�s avoir diminu� pendant les d�cennies pr�c�dentes) et atteignent aujourd�hui un niveau de 2 220 Calories. Dans les pays d�velopp�s, les besoins ont augment� plus rapidement depuis 1970, apr�s une faible croissance pendant la d�cennie pr�c�dente. Les besoins des pays en d�veloppement ont augment� plus rapidement m�me que dans les pays d�velopp�s. Cette situation s�explique par le fait que les besoins �nerg�tiques des pays d�Asie, notamment ceux qui consomment avant tout du riz, et des pays d�Am�rique latine ont augment� beaucoup plus rapidement que ceux des pays d�velopp�s (figure 1).

 

Figure 1

VARIATION DES BESOINS �NERG�TIQUES ENTRE 1960 ET 1990, PAR CONTINENT

 

Figure 2

VARIATION DES BESOINS �NERG�TIQUES ENTRE 1960 ET 1990, PAR TYPE DE R�GIME ALIMENTAIRE

2.28 En Afrique, les tendances sont diff�rentes (figure 1). Les besoins moyens par habitant ont diminu� tr�s l�g�rement depuis 1960, en raison de la faible r�duction des besoins des populations consommant essentiellement du mil ou du sorgho et des populations consommant du manioc, des ignames, du taro ou des plantains (cat�gories 5 et 6 respectivement, figure 2). Tel est aussi le cas pour les populations consommant du ma�s. Les changements observ�s dans les besoins �nerg�tiques moyens sont surtout dus � l��volution de la pyramide des �ges.

Tendances des disponibilit�s alimentaires

2.29 Si l�on compare les disponibilit�s �nerg�tiques et la valeur des besoins �valu�s pr�c�demment, on s�aper�oit que la couverture des besoins �nerg�tiques de l�humanit� s�est rapidement am�lior�e durant les ann�es 60, mais que cette progression s�est consid�rablement ralentie pendant les ann�es 70. Le taux moyen de couverture a m�me diminu� durant les ann�es 80. Cela ne signifie pas que la situation alimentaire des pays en d�veloppement a empir� au cours de la m�me p�riode. C�est dans les pays d�velopp�s que la consommation a diminu� par rapport aux besoins �nerg�tiques constants. M�me si les progr�s sont aujourd�hui plus lents, la situation alimentaire s�est am�lior�e en moyenne dans les pays en d�veloppement.

2.30 Dans les pays d�velopp�s, les disponibilit�s alimentaires d�passent de plus en plus les besoins �nerg�tiques. Avec un taux de couverture d�j� sup�rieur � 1,35 en 1980 et proche de 1,5 en 1990, les populations d�Am�rique du Nord semblent b�n�ficier d�une s�curit� quasiment totale en mati�re d�approvisionnements alimentaires, m�me dans l�hypoth�se o� des pertes massives se produiraient au stade de la production et avant ou apr�s le stade de la vente au d�tail. Les disponibilit�s des pays d�velopp�s d�passent aujourd�hui de pr�s de 50 pour cent leurs besoins (figure 3). A l�inverse, les disponibilit�s diminuent dans les pays europ�ens o� le taux de couverture est tomb� de 1,4 en 1980 � 1,36 en 1990 (figure 3). Compte tenu des pertes mod�r�es qui interviennent sans doute entre la production et la consommation int�rieure de produits vivriers, il est incontestable que la situation alimentaire reste caract�ris�e par des exc�dents pour la majorit� de la population.

2.31 Dans les pays en d�veloppement, la situation s�est largement am�lior�e puisque le pourcentage de couverture est pass� de -6 pour cent en 1962 � +17 pour cent en 1990.

2.32 L�am�lioration a surtout �t� perceptible en Asie, o� le taux de couverture des besoins �nerg�tiques est pass� d�un peu plus de 0,9 en 1962 � un peu moins de 1,2 en 1990. Il s�agit l� d�une progression rapide observ�e tout au long de la p�riode correspondante. Dans les pays d�Am�rique latine, o� la situation alimentaire n�est pas aussi favorable en moyenne que dans les pays d�Asie, le taux de couverture a l�g�rement diminu� entre 1980 et 1990, apr�s s��tre sensiblement am�lior� entre 1962 (1,10) et 1980 (1,25). Nous allons ci-apr�s analyser la situation plus en d�tail en expliquant comment il convient d�interpr�ter ces chiffres.

 

Figure 3

VARIATION DE LA COUVERTURE DES BESOINS ALIMENTAIRES ENTRE 1962 ET 1990, PAR CONTINENT

2.33 Ces r�sultats confirment la situation alarmante qui existe dans la plupart des pays d�Afrique. Comme les disponibilit�s sont insuffisantes depuis 1962 et n�ont jamais exc�d� les besoins de plus de 8 pour cent (les taux de couverture sont demeur�s inf�rieurs � 1,06), la situation alimentaire est de toute �vidence inad�quate dans la majeure partie du continent africain (figure 3). Elle est sans nul doute plus grave dans certains pays que ne le laisseraient supposer les chiffres moyens. Les pays d�Afrique du Nord, o� le bl� occupe une place importante dans le r�gime alimentaire, sont en mesure d�importer des c�r�ales pour satisfaire leurs besoins. Inversement, comme l�Afrique du Nord entre dans la moyenne, il faut en d�duire que la situation est pire que la moyenne dans certains pays de l�Afrique subsaharienne.

R�gions o� la situation est pr�occupante

2.34 Dans les pays qui couvrent l�essentiel de leurs besoins �nerg�tiques avec du mil et du sorgho, on constate qu�en d�pit d�une am�lioration du taux de couverture les disponibilit�s alimentaires n�ont pas permis de couvrir leurs besoins, m�me en 1990 (taux de couverture inf�rieurs � 1,00) (cat�gorie 5, figure 4).

2.35 M�me si l�on tient compte de la pi�tre qualit� des donn�es, on s�aper�oit que chez les populations qui se nourrissent essentiellement de racines, de tubercules, de manioc, d�ignames ou de taro, les tendances diff�rent sensiblement de celles des autres cat�gories. Leur situation alimentaire se d�grade et leurs disponibilit�s �taient inf�rieures � leurs besoins en 1980 et 1990 (cat�gorie 6, figure 4).

2.36 La situation alimentaire des populations vivant au sud du Sahara est tout � fait diff�rente de celle des populations pratiquant la riziculture. Entre 1962 et 1990, les taux de couverture des cat�gories 5 et 6 sont pass�s de 0,89 et 1,02, respectivement, � 1,00 et 0,98, tandis que celui de la cat�gorie 1 (riz) passait de 0,88 � 1,118 (figure 4). Si l�on prend en consid�ration les pertes de produits alimentaires apr�s le stade de la vente au d�tail, qui sont habituellement consid�rables dans les pays pauvres, on se rend compte que la situation de ces populations est souvent dramatique.

2.37 En ce qui concerne les pays en d�veloppement, les cat�gories comprennent de nombreux pays (exception faite de la cat�gorie 5, qui n�en contient qu�un petit nombre). Les cat�gories correspondent donc � des moyennes, qui masquent la diversit� des situations locales. Il faut rappeler que l�Afrique n�est pas le seul continent confront� � de graves p�nuries alimentaires au niveau national. Des pays tels que l�Ethiopie, le Mozambique, la R�publique centrafricaine, la Sierra Leone ou la Somalie (FAO, 1995b) sont effectivement dans cette situation, mais il en est de m�me de certains pays d�Asie, comme l�Afghanistan, voire la Mongolie et le N�pal. Les bulletins de l�Organisation mondiale de la sant� (OMS) indiquent que d�autres pays comme le Bangladesh, le Cambodge et le Myanmar souffrent �galement de sous-alimentation chronique (Erlich et Erlich, 1991). Il existe aussi des d�ficits chroniques � l��chelon sous-national en Inde et en Chine. C�est la raison pour laquelle la d�nutrition chronique reste un probl�me important en Asie de l�Est et du Sud (FAO, 1992).

 

Figure 4

VARIATION DE LA COUVERTURE DES BESOINS ALIMENTAIRES ENTRE 1962 ET 1990, PAR TYPE DE R�GIME

2.38 Un grand nombre de gens continuent de souffrir d�une sous-alimentation chronique. Les donn�es indiquent que 918 millions de personnes �taient sous-aliment�es en 1969-1971, 906 millions en 1979-1981 et 841 millions en 1988-1990 (FAO/OMS, 1992).

2.39 La r�partition des disponibilit�s alimentaires est in�gale tant au niveau g�n�ral qu�� la base. Nous n�avons pas signal� jusqu�� pr�sent les in�galit�s tr�s r�pandues qui caract�risent l�acc�s � la nourriture quel que soit le niveau de couverture lorsqu�on consid�re l�ensemble de la population. Les femmes n�ont pas toujours acc�s aux vivres au m�me degr� que les hommes, situation qui compromet leur sant� mais aussi le d�veloppement et la croissance ult�rieurs de leurs enfants. Nous savons aussi que les rations de ceux-ci peuvent �tre jusqu�� 20 ou 30 pour cent inf�rieures � leurs besoins (FAO, 1987) et que, en cas de p�nurie alimentaire, les hommes ont parfois un acc�s prioritaire � la nourriture. Il est vrai aussi que les in�galit�s �conomiques peuvent engendrer une r�partition in�gale des disponibilit�s alimentaires.

2.40 La d�marche que nous avons adopt�e jusqu�ici suppose que les vivres sont r�partis entre les individus exactement selon leurs besoins. Cela est rarement le cas. Une r�partition plus �quitable des disponibilit�s alimentaires supprimerait probablement la majeure partie de la sous-alimentation. Mais tout comme les pertes accept�es entre le stade de la vente au d�tail et de la consommation familiale doivent �tre compens�es par un accroissement des disponibilit�s alimentaires quand la r�partition est tr�s in�gale, il faut que les disponibilit�s alimentaires soient sup�rieures aux besoins, si l�on veut qu�il y ait suffisamment de vivres pour satisfaire les besoins �nerg�tiques de ceux qui se trouvent � l�extr�mit� de la cha�ne de distribution (voir paragraphe 3.62). L�augmentation des disponibilit�s ne peut favoriser une meilleure r�partition que si elle s�accompagne de politiques appropri�es (paragraphe 3.58). L�effet de ruissellement ne se produit pas automatiquement.

2.41 Entre les pays, les diff�rences s�accentuent. La conjugaison des diff�rences de r�partition � la base et � plus grande �chelle explique pourquoi le nombre des personnes sous-aliment�es reste �lev�, alors que la situation s�am�liore d�une mani�re g�n�rale. Les tendances actuelles concernant la population et la pauvret� vont dans le sens d�une accentuation de cette situation dans beaucoup de pays en d�veloppement.


R�GIMES ALIMENTAIRES DES POPULATIONS DU MONDE: CLASSEMENT PAR PAYS

2.42 Les grands r�gimes alimentaires du monde et leur dimension sociocultu-relle ont �t� classifi�s � partir des m�mes informations nationales que celles qui ont �t� utilis�es pour l�analyse des composantes essentielles de la consommation journali�re par habitant. Six cat�gories ont �t� d�finies au moyen d�un classement hi�rarchique par ordre croissant des 151 pays pour lesquels la FAO disposait de donn�es; 32 autres pays ont �t� exclus faute d�informations suffisantes, mais comme ils ne repr�sentent ensemble que 0,4 pour cent de la population mondiale, leur absence n�a qu�une incidence minime.

2.43 Ces six cat�gories comprennent 16, 25, 25, 27, 5 et 21 pays, respectivement (tableau 2). On peut s�interroger sur l�utilit� d�inclure une petite cat�gorie ne comportant que cinq pays. Mais, m�me avec une typologie pr�voyant cinq cat�gories au lieu de six, la petite cat�gorie demeurerait car, comme nous le verrons plus tard, ses caract�ristiques ont une grande importance. Si la classification �tait ramen�e � cinq cat�gories, les cat�gories 1 et 2 seraient regroup�es bien qu�elles soient compos�es de populations consommant essentiellement du riz et du ma�s, respectivement.

2.44 Pour simplifier cette typologie, chaque classe a �t� nomm�e d�apr�s celui des produits alimentaires qui caract�rise le mieux le r�gime alimentaire correspondant. C�est ainsi que la cat�gorie 1 est celle du riz, la cat�gorie 2 du ma�s, la cat�gorie 3 du bl�, etc. Mais cette d�nomination simplifi�e ne doit pas �tre prise au pied de la lettre. Chaque cat�gorie contient des pays ayant du point de vue des bilans alimentaires de la FAO, des structures similaires de r�gime alimentaire. Il importe ici d�avoir pr�sent � l�esprit que, pour pouvoir comparer les structures, ce travail de classification ne tient compte que des aspects �nerg�tiques de chaque �l�ment du r�gime alimentaire. Il ne prend pas en compte les aspects qualitatifs tels que la teneur en prot�ines provenant du poisson et de glucides provenant du bl�. Comme chaque produit alimentaire n�est identifi� que du point de vue de sa valeur �nerg�tique dans la structure du r�gime, un pays sera regroup� dans une cat�gorie d�termin�e s�il pr�sente une structure similaire, m�me s�il s�en �carte pour ce qui est d�un important produit alimentaire. Les quelques anomalies qui sont apparues dans ce travail de planification pr�sentent un int�r�t consid�rable; c�est le cas par exemple du Japon que l�on verra plus loin en d�tail. Les diff�rences entre certaines structures peuvent �tre relativement faibles. Ainsi, c�est de la structure de la cat�gorie 2 (consommateurs de ma�s) que la structure de la cat�gorie 1 (consommateurs de riz) est la plus proche. De la sorte, si l�on ne prend que cinq cat�gories, les pays consommant essentiellement du riz seront regroup�s avec ceux qui consomment essentiellement du ma�s. Le r�gime alimentaire de ce groupe mixte est sensiblement diff�rent du r�gime alimentaire des pays qui consomment surtout du bl�, parce qu�un r�gime � base de bl� comprend aussi d�autres sources d��nergie. En revanche, si l�on utilise une classification � six cat�gories, il faudrait en dissocier certains pays, comme le Japon, pour en faire des cat�gories ind�pendantes. Avec une classification compos�e de six cat�gories, le Japon se rattache aux pays qui consomment essentiellement du ma�s, alors que sa population ne consomme pas de cette c�r�ale. Trois consid�rations peuvent expliquer cette situation: le Japon n�est pas class� parmi le groupe des pays � haut revenu (cat�gorie 4) car son niveau de ration �nerg�tique est inf�rieur � celui des pays � haut revenu; la consommation de viande du Japon est faible, et la consommation de riz du Japon est faible compar�e � celle d�autres pays appartenant � la cat�gorie fond�e sur le riz. De cette mani�re, sa consommation de produits v�g�taux autres que le riz place le Japon dans une cat�gorie diff�rente de celle des pays qui consomment principalement du riz (cat�gorie 1). Sa faible consommation de viande, notamment de boeuf et de mouton, place le Japon dans une cat�gorie diff�rente de celle des pays qui consomment principalement du bl� (cat�gorie 3). Une explication similaire pourrait �tre donn�e pour la Malaisie.

Tableau 2

2.45 La typologie retenue comporte six grands types de r�gime alimentaire (tableau 3):

Tableau 3

2.46 Les cat�gories de cette typologie correspondent de pr�s aux principales plantes des diff�rentes civilisations du monde: riz, bl�, ma�s, mil (auquel on peut ajouter le sorgho) et manioc (auquel on peut ajouter les ignames et le taro). Les effets de la diversification des r�gimes alimentaires ne peuvent �tre per�us que dans les pays d�velopp�s qui ont introduit de nombreux produits de l��levage dans les r�gimes alimentaires (cat�gorie 4).

2.47 Trois pays en d�veloppement sont class�s dans la cat�gorie 4 aux c�t�s des pays d�velopp�s. Toutefois, ces pays en d�veloppement � Arabie saoudite, Isra�l et Liban � sont des pays riverains ou proches de la M�diterran�e et sont consid�r�s par la Banque mondiale comme des pays � revenu �lev�. Leur situation �conomique permet � leurs populations de diversifier leur r�gime alimentaire (Banque mondiale, 1994).

2.48 Cette classification ne diff�re gu�re de celle obtenue � partir de donn�es ant�rieures. On obtiendrait sans doute des r�sultats similaires avec des donn�es plus anciennes encore. Les diff�rences auraient probablement concern� les trois pays susmentionn�s et certains pays d�velopp�s qui, jusqu�� une date r�cente, consommaient une proportion beaucoup plus �lev�e de c�r�ales. On constate donc une certaine stabilit� des r�gimes alimentaires dans les pays en d�veloppement, m�me si une �volution des modes d�alimentation peut �tre observ�e � mesure que les pays se d�veloppent.

Relation entre les caract�ristiques sociod�mographiques des populations et leur classification d�apr�s leur r�gime alimentaire

2.49 Classer les pays en fonction de leur mode d�alimentation aboutit � les r�partir en fonction d�importantes caract�ristiques d�mographiques en rapport avec les besoins �nerg�tiques de leurs populations. Il s�agit de relations par association et non de relations causales. En outre, ces classifications sont le reflet des diff�rentes situations en mati�re d�alimentation (tableau 3):

Pays priv�s de s�curit� alimentaire

2.50 Les progr�s constat�s en ce qui concerne la couverture des besoins �nerg�tiques dans les pays en d�veloppement ont peut-�tre �t� remarquables, mais ils ont �t� trop lents. Nous l�avons vu, l�augmentation des disponibilit�s alimentaires par habitant dans les pays en d�veloppement a �t� forte puisque ces disponibilit�s sont pass�es de pr�s de 1 990 Calories en 1962 � plus de 2 500 en 1991, c�est-�-dire un niveau sup�rieur aux besoins (2 160 Calories en 1990). Dans beaucoup de pays, ces gains n�ont pas profit� aux pauvres.

2.51 N�anmoins, les pertes de nourriture qui se produisent entre le stade de la vente au d�tail et le stade de la consommation familiale contribuent largement � accro�tre l��cart entre disponibilit�s et besoins. Ces pertes sont consid�rables, notamment avec les c�r�ales et les l�gumes. Avec les racines et tubercules, elles sont faibles car ces produits sont consomm�s dans des pays aux march�s relativement restreints (elles sont donc limit�es pendant le transport et le stockage) et parce qu�on peut sans trop de risques laisser ces v�g�taux dans le sol jusqu�� ce qu�on en ait besoin. Les pertes sont plus �lev�es lorsque les m�nages sont contraints de faire des r�serves, moyen pour eux de se pr�munir contre les mauvaises r�coltes ou les catastrophes dues aux intemp�ries, aux inondations ou aux difficult�s d�approvisionnement. Plus ces r�serves sont conserv�es longtemps, plus elles sont vuln�rables. Des pertes annuelles moyennes de 10 pour cent feraient passer les disponibilit�s alimentaires moyennes n�cessaires � 2 380 Calories, ce qui n�est pas tr�s loin des approvisionnements alimentaires dont disposaient les pays en d�veloppement en 1988-1990 (2 470 Calories).

2.52 La r�partition in�gale des produits alimentaires � l�int�rieur des pays creuse aussi l��cart entre les besoins moyens et les disponibilit�s alimentaires dont les populations ont besoin. Nous avons d�j� soulign� que dans les pays o� existent les plus grandes in�galit�s dans ce domaine les disponibilit�s alimentaires par habitant devraient �tre de 20 � 30 pour cent sup�rieures aux besoins moyens pour �liminer la malnutrition (FAO, 1995a). Toutefois, un tel accroissement des disponibilit�s alimentaires ne r�sout pas automatiquement le probl�me de distribution, raison pour laquelle il est indispensable d�adopter des politiques dans ce domaine.

2.53 Cela explique donc pourquoi les disponibilit�s alimentaires des pays qui consomment essentiellement du riz (quelque 2 520 Calories) sont insuffisantes et pourquoi, du fait que ces pays repr�sentent la majorit� de la population mondiale, la plupart des personnes souffrant de malnutrition dans le monde habitent dans ces pays. C�est toutefois dans les pays qui consomment essentiellement du manioc, des ignames ou du taro que les p�nuries de vivres sont les plus graves. Les disponibilit�s alimentaires de ces pays � 2 090 Calories en 1990 � restent inf�rieures � leurs besoins �nerg�tiques moyens. Cette cat�gorie comprend un grand nombre de pays expos�s � l�ins�curit� alimentaire et la majorit� des populations qui souffriront de d�nutrition en 2010 (FAO, 1995a). Ce sont aussi des pays � croissance d�mographique rapide.


FACTEURS CONDITIONNANT L'�QUILIBRE ENTRE BESOINS �NERG�TIQUES ET DISPONIBILIT�S ALIMENTAIRES

2.54 La pr�sente �tude n�a pas pour objet de d�finir les facteurs permettant d�accro�tre les disponibilit�s alimentaires. On sait en fait peu de chose sur ces facteurs mais, avec les r�sultats ci-dessus, il nous est possible d�identifier les conditions qui, par le pass�, ont favoris� un accroissement de la production de vivres. Ces facteurs sont en partie d�mographiques car l�accroissement de la population entra�ne presque automatiquement une augmentation des besoins �nerg�tiques totaux. Ils sont aussi en partie �conomiques.

D�veloppement �conomique g�n�ral et recul de la pauvret�

2.55 Depuis la Seconde Guerre mondiale, les populations qui produisent leur propre nourriture, qui sont employ�es dans l�agriculture et tirent leurs moyens d�existence de cette activit�, bien qu�en constant recul, repr�sentent encore la majorit� de la population mondiale. En g�n�ral, c�est dans les zones rurales qu�on trouve encore les populations les plus pauvres (Banque mondiale, 1990). Il est � noter que c�est parmi les pays � faible consommation alimentaire que la croissance d�mographique est la plus forte. C�est bien pour cela qu�il importe tant d��tudier les interactions entre augmentation des besoins et accroissement de la demande, et on peut comprendre les inconv�nients que pr�sente pour la formulation de politiques notre m�connaissance de ces liens. Pourtant, une croissance �conomique g�n�rale et un recul de la pauvret� entra�nant un accroissement de la demande de produits alimentaires semblent �tre les principaux facteurs capables d�assurer avec succ�s la satisfaction des besoins �nerg�tiques dans maints pays en d�veloppement. Les politiques visant � faire face � une rapide croissance d�mographique peuvent aussi contribuer de mani�re importante � ces facteurs.

Le d�veloppement rural engendr� par une intensification de l�agriculture

2.56 On a constat� une augmentation consid�rable des disponibilit�s alimentaires rendue possible par des gains de productivit� et, dans une moindre mesure, une augmentation des superficies cultiv�es. Selon la FAO (1995a), 69 pour cent de l�augmentation de la production de v�g�taux entre 1970 et 1990 sont imputables � une am�lioration des rendements et 31 pour cent � une augmentation des surfaces cultiv�es.

2.57 Ces gains de productivit� ont surtout concern� le bl� (2,8 pour cent par an), le riz (2,3 pour cent) et, dans une moindre mesure, le ma�s (1,8 pour cent) et le sorgho (1,5 pour cent). Les rendements de l�orge, des mils et du manioc n�ont progress� que de 1 pour cent par an (FAO, 1995a). L�intensification des cultures a �galement �t� rendue possible par l�irrigation qui, outre qu�elle accro�t directement les rendements car elle permet l�utilisation de vari�t�s de c�r�ales � haut rendement (hybrides, etc.), multiplie le nombre de r�coltes. En 1988-1990, dans les pays en d�veloppement (Chine non comprise), 123 millions d�hectares de terres arables, dont 35 millions de terres arides ou tr�s arides, �taient irrigu�s (FAO 1995a). Bien qu�aucune �tude d�taill�e n�ait �t� faite sur ce sujet, le remplacement des cultures � faible rendement par des cultures � haut rendement et la modification des produits v�g�taux ont aussi contribu� � accro�tre la production vivri�re.

2.58 Les progr�s technologiques ont rendu les produits alimentaires moins co�teux, gr�ce � quoi les populations ont pu en consommer davantage. Les pays en d�veloppement ont aussi commenc� � nourrir leur b�tail avec des produits destin�s initialement � la consommation humaine pour des raisons de co�t. L�augmentation de la demande a suscit� des innovations technologiques, dont l�utilisation est ainsi devenue meilleur march�. La concentration accrue des populations a sans doute stimul� la production gr�ce � la consommation de masse, encore que cette hypoth�se ne soit pas v�rifi�e.

2.59 En d�pit de cette augmentation, les pays en d�veloppement ne produisent pas encore suffisamment pour satisfaire leurs besoins. Mis � part quelques gros producteurs de riz, la Chine en particulier, les pays en d�veloppement ont d� proc�der � des importations de c�r�ales d�autant plus massives que les cours �taient anormalement bas � cause des subventions agricoles pratiqu�es par certains pays.

2.60 La tendance sur le long terme est � la diminution des prix des denr�es alimentaires. Cette baisse est due en partie au fait que rien ne semble s�opposer, au niveau mondial, � ce que la production alimentaire augmente pour satisfaire la demande. On ne peut expliquer le recul g�n�ral de la production c�r�ali�re par habitant observ� au cours des 10 derni�res ann�es que par une diminution de la production des principaux pays exportateurs.

2.61 Deux objectifs incompatibles sont poursuivis: faire reculer la pauvret� et aider les pauvres � avoir acc�s aux vivres, objectif qui conduit � une augmentation de la demande; maintenir les prix � un niveau suffisamment attrayant pour inciter les principaux exportateurs de c�r�ales � produire, ce qui favorise une mise en jach�re des terres et limite l�augmentation des disponibilit�s alimentaires par habitant.

2.62 L�accroissement de la production alimentaire et l�augmentation de la productivit� dans l�agriculture sont les principaux moyens employ�s pour combattre la pauvret� et am�liorer la situation alimentaire dans les pays en d�veloppement. La principale cause de la sous-alimentation chronique est l�incapacit� de faire reculer la pauvret� dans ces pays. Le potentiel d�accroissement de la production, en Afrique par exemple, reste consid�rable mais il demande des politiques appropri�es et efficaces. Ces politiques doivent am�liorer la situation des femmes rurales, qui assument une responsabilit� essentielle en mati�re de production alimentaire mais qui, en l�absence d�hommes, doivent souvent limiter le nombre ou la dur�e des t�ches qui leur incombent, au prix parfois, entre autres, d�une d�gradation des terres.

Augmentation des importations de vivres dans les pays en d�veloppement

2.63 Un grand nombre de pays en d�veloppement ont, � des degr�s divers, accru leurs importations de c�r�ales depuis quelques dizaines d�ann�es. Les principaux pays exportateurs n�ont pas eu de difficult� � r�pondre � ce surcro�t de demande. L�aide qu�ils accordent � leurs agriculteurs explique en partie l�augmentation des importations des pays en d�veloppement. Or, cette aide tend � s�amenuiser.

2.64 Au fur et � mesure que l��cart se creuse entre la production et les besoins �nerg�tiques au niveau national, les pays pauvres deviennent de plus en plus tributaires des importations de c�r�ales. Mais le volume des importations d�pend de la solvabilit� des pays; les effets de la taille de la population sur ces importations n�apparaissent que si les pays sont solvables.

2.65 Au-del� d�un certain niveau de progr�s �conomique, qui peut initialement favoriser une diminution de la f�condit�, les importations de c�r�ales augmentent avec la baisse de la f�condit� et le ralentissement de la croissance d�mographique. D�une mani�re g�n�rale, on constate que plus les pays se d�veloppent, plus la f�condit� diminue et les importations de c�r�ales augmentent.

2.66 Tel n�est pas le cas quand le taux de f�condit� est �lev�. La situation de l�Afrique subsaharienne est diff�rente pour deux raisons. En premier lieu, les importations sont plus limit�es quand la croissance d�mographique est rapide, ce qui s�explique sans doute par l�insolvabilit� des pays � taux de f�condit� �lev�s. Deuxi�mement, plus la pression d�mographique par rapport � la superficie agricole est forte dans les pays consommant du manioc, des ignames ou du taro, plus les importations de c�r�ales par habitant sont faibles. Cela en dit long sur le caract�re extr�mement al�atoire des approvisionnements vivriers dans ces pays (Collomb, 1988, 1989) qui ne peuvent importer assez de c�r�ales pour nourrir leurs populations.

2.67 On peut �mettre une observation particuli�re � propos des pays arabes: dans ces pays, plus le taux de f�condit� ou la croissance d�mographique sont �lev�s, plus les importations de c�r�ales sont importantes (les pentes des courbes de r�gression sont accentu�es) (Collomb, 1988, 1989). Les revenus p�troliers et le tourisme rendent sans doute ces importations possibles.


ENSEIGNEMENTS TIR�S

2.68 La principale le�on qu�on peut tirer est que la pauvret� est le principal facteur �conomique expliquant l�incapacit� d�am�liorer l�acc�s � la nourriture, situation que la rapide croissance d�mographique ne fait que rendre plus aigu�.

2.69 On constate une am�lioration g�n�rale du taux de couverture des besoins �nerg�tiques par les disponibilit�s alimentaires dans les pays en d�veloppement. Le cas le plus frappant est celui de l�Asie dont le taux de couverture a augment� au cours de la p�riode 1962-1992. Plus r�cemment, le rythme de progression s�est ralenti en Am�rique latine.

2.70 L�Afrique fait exception � ces tendances positives vu qu�elle n�a enregistr� aucune am�lioration du taux de couverture des besoins �nerg�tiques au cours de la p�riode 1962-1992. Ce taux a m�me diminu� pour la cat�gorie 6 au cours de la p�riode 1970-1980.

2.71 On peut voir dans ces �volutions la cons�quence de la r�volution verte en Asie et, � un moindre degr�, en Am�rique latine. L�absence d�une telle r�volution en Afrique appara�t manifeste. Ces r�sultats auront une incidence sur de futurs sc�narios.

2.72 Il existe sans doute un lien entre cette situation et le manque de valorisation du capital humain. La sant� et la satisfaction des besoins en �nergie alimentaire des populations sont, � l��vidence, les conditions n�cessaires du d�veloppement rural et agricole. L�humanit� n�est pas pr�te de garantir �la sant� pour tous� avant l�an 2000, comme pr�vu en 1978 � la Conf�rence internationale sur les soins de sant� primaires qui s�est tenue � Alma Ata, URSS. Le taux �lev� d�analphab�tisme et le manque d�informations sur les nouvelles techniques ou les innovations entravent le d�veloppement. Les effets b�n�fiques de la formation sur la production ou la productivit� ont �t� prouv�s, mais les cons�quences sur le produit int�rieur brut varient grandement d�un pays � l�autre. Plus le niveau d��ducation est �lev� au d�part, plus il est productif d�investir dans l�enseignement. Il semblerait que l�Afrique subsaharienne fasse exception � la r�gle, faute sans doute de disposer des infrastructures et des institutions appropri�es (Banque mondiale, 1990).

2.73 Ainsi, faire en sorte que les pays � d�ficit vivrier fassent progresser de mani�re durable leurs politiques en mati�re de population et de d�veloppement � condition n�cessaire � l�ordre social dans le monde � constitue un important d�fi pour la production agricole. C�est aussi un d�fi important pour le d�veloppement g�n�ral des pays o� les facteurs d�mographiques, pris isol�ment ou combin�s aux effets des modes d�alimentation, jouent un r�le important, comme on le verra dans le reste du pr�sent document. Ces consid�rations montrent que des d�lais n�cessaires pour atteindre un certain stade de d�veloppement pourraient repr�senter deux g�n�rations.


Notes

1 Dans le titre du document, on a utilis� l�expression �besoins alimentaires�. A strictement parler, celle-ci devrait �tre remplac�e par l�expression �demande alimentaire�. Mais compte tenu de la connotation �conomique du terme �demande�, l�expression �besoins alimentaires� a �t� pr�f�r�e. Il s�agit des besoins d��l�ments nutritifs, lesquels comprennent les calories, les besoins prot�iques et les oligo-�l�ments.

2 Voir aussi le document du SMA no 5,S�curit� alimentaire et nutrition.

 

Cont.