Perspectives et expériences de la gestion des incendies de forêt en Indonésie

Dr F. Gunarwan Suratmo³⁶

³⁶ Faculté de foresterie, Université d'Agriculture de Bogor (IPB), Kampus IPB Dramaga, Bogor, Indonésie.

Les incendies de végétation³⁷ qui se produisent en Indonésie présentent des caractéristiques particulières, uniques au monde. Il faut bien les comprendre pour pouvoir déterminer les causes des incendies, leur impact, et les méthodes de gestion à mettre en œuvre. Les programmes internationaux d'assistance et de coopération menés depuis 1986 ont été exécutés en grande majorité dans certaines régions et provinces indonésiennes. L'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) a entrepris d'accorder davantage son soutien à des projets à objectifs plus larges, tels que l'élaboration de Directives nationales pour une gestion intégrée des incendies de forêt (National Guidelines on Integrated Forest Fire Management).

³⁷ NdT: l'expression utilisée par l'auteur en anglais est "forest and land fire"; elle sera rendue ici par "feu de végétation" ou "incendie de végétation".

Cette communication met en relief les problèmes se rapportant aux incendies de végétation catastrophiques de 1997-1998 en Indonésie. Les causes des incendies de forêt et les dommages occasionnés sont résumés, et les initiatives internationales en cours pour remédier au problèmes des incendies de forêt sont passées en revue. Une attention spéciale est accordée aux efforts actuellement entrepris par le Ministère des forêts et des plantations (MOFEC) avec le soutien de l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) et du Fonds commun pour les produits de base (FCPB), en vue d'élaborer des directives nationales couvrant l'ensemble des aspects de la gestion intégrée des incendies de forêt.

I. INTRODUCTION

Les forêts indonésiennes se placent au troisième rang mondial après le Brésil et le Zaïre. Le couvert forestier, estimé à l'origine à 164 millions d'hectares (1,64 million de km²), puis réduit à 143 millions d'hectares, est actuellement évalué à 90-120 millions d'hectares (0,9-1,2 million km²), soit entre 48 et 64 pour cent de la surface du pays (environ 190 millions d'hectares, ou 1,9 million de km²). Selon les chiffres fournis par le Directeur général de la Protection des forêts et de la conservation de la nature, M. Soemarsono (1998), les forêts de protection représentent 30,5 millions d'hectares, les forêts de conservation 18,9 millions d'hectares, et les forêts de production 64,4 millions d'hectares (l'ensemble équivalant à une superficie totale de 113,8 millions d'hectares).

L'Indonésie, comme d'autres pays en développement, n'a pas atteint un équilibre stable entre domaine forestier et terres non forestières. La croissance démographique et économique rapide a entraîné la conversion des forêts naturelles pour d'autres usages. Outre leur exploitation (coupe sélective pour alimenter l'industrie du contreplaqué) et leur conversion en plantations industrielles pour la pâte à papier, les forêts naturelles ont également été défrichées pour mettre en place des cultures industrielles pérennes (plantations de palmier à huile et d'hévéa), des cultures agricoles, de nouvelles zones de peuplement (transmigration), et pour d'autres utilisations des terres. Cette conversion de la forêt tropicale naturelle rend la végétation plus sensible aux incendies.

Les incendies de végétation sont devenus un grave problème en Indonésie depuis 1982-1983, date à laquelle environ 3,6 millions d'hectares de forêts dans l'Est-Kalimantan ont été ravagés par le feu. Cet évènement était sans précédent. Par la suite, d'autres incendies ont eu lieu en 1987, 1991, 1994 et 1997-1998. Le débat reste ouvert pour tenter de répondre aux questions suivantes: pourquoi ces incendies ont-ils continué à se produire après 1982-1983? Pourquoi ont-ils eu lieu ces années-là? En quoi diffèrent les années sans incendies et celles où les incendies ont eu lieu? A quels changements importants du couvert végétal et des activités humaines ces années-là correspondent-elles?

C'est en réfléchissant à ces questions, et en y apportant des réponses, qu'il sera possible d'élaborer un système intégré de gestion des incendies de végétation, s'inscrivant dans une stratégie globale et bien adaptée aux conditions indonésiennes.

II. LES FEUX DE FORêT EN INDONéSIE

1. Généralités sur les feux de végétation

L'Est-Kalimantan a enduré une très longue période de sécheresse de juin 1982 à avril 1983. La superficie des forêts brûlées est évaluée à environ 3,6 millions d'hectares. Aucun incendie de cette ampleur n'avait eu lieu auparavant. Des saisons sèches prolongées se sont renouvelées en 1987, 1991, 1994 et 1997, et les surfaces touchées par les feux de forêt se sont élevées respectivement à 49 323 ha en 1987, 118 881 ha en 1991, 161 798 ha en 1994 (Deddy et Brady 1997), et 263 992 ha en 1997. L'ampleur des incendies de végétation est illustrée dans la figure 1.

Figure 1. Surfaces forestières brûlées en Indonésie de 1985 à 1997. (Source: PHPA-JICA, 1998)

2. Les incendies de végétation de 1997-1998

Les longues périodes de sécheresse provoquées par le phénomène El Niño en 1997 ont été très différentes des sécheresses de 1987, 1991 et 1994, mais analogues à celle de 1982-1983. En 1982-1983, les incendies de forêt se sont produits uniquement dans la province de l'Est-Kalimantan, alors qu'en 1997-1998 ils ont concerné 24 provinces, en particulier à Sumatra, Kalimantan, Sulawesi et en Irian Jaya.

Les incendies ont débuté en mai 1997 pour atteindre leur apogée en septembre 1997 et ont décliné rapidement d'octobre à décembre 1997 (7 mois de sécheresse). La répartition des points chauds est illustrée dans les figures 2 et 3.

Figure 2. Répartition des points chauds dans 24 provinces et villes d'Indonésie occidentale en 1997. Environ 82 % du total des points chauds enregistrés étaient situés dans sept provinces. En outre, environ 72 % étaient situés dans 15 districts représentant une superficie de 423 641 km², soit moins de 3 % de la superficie totale surveillée en Indonésie occidentale. (Source: GTZ, 1998)

Figure 3. L'indice de risque incendie mis au point par le projet IFFM pour la province de l'Est-Kalimantan, établi à partir des données météorologiques de base (précipitations, température maximum) a atteint le niveau "élevé" en août 1997. Cet indice est calculé à partir de l'indice de sécheresse de Keetch-Byram. Sa valeur représente l'effet net de l'évapotranspiration et des précipitations dans la production d'une mesure cumulative du déficit hygrométrique dans les couches profondes de l'humus et du sol. L'indice augmente progressivement en intégrant un facteur quotidien de sécheresse qui dépend de la température journalière maximale. Il diminue avec la valeur des précipitations journalières. (Source: GTZ, 1997)

Les incendies de végétation observés pendant les périodes de sécheresse dans la province de l'Est-Kalimantan ont continué jusqu'en avril 1998 (11 mois de sécheresse). Au total, les incendies de végétation dans la province de l'Est-Kalimantan en 1997-1998 ont touché 489 280 ha.

En temps normal, les vents de moussons venant de l'est qui soufflent d'avril à septembre sont généralement secs. C'est à cette époque que les paysans et les responsables des plantations commerciales et forestières ont habituellement recours au brûlage dans la préparation du terrain à planter. Les vents de moussons venant de l'ouest qui soufflent d'octobre à mars sont toujours humides. Ils apportent la pluie et marquent le début de la saison des plantations. En 1997 la saison sèche a atteint son maximum en septembre et il n'y a eu aucune pluie jusqu'en décembre 1997. Ces conditions ont permis aux incendies de se propager partout en échappant au contrôle (Winarso 1997).

En 1997 la pollution de l'air par la brume sèche s'est étendue à une partie de l'Indonésie, à Singapour, à la Malaisie, aux Philippines et à la Thaïlande, entre mai et novembre 1997.

D'après la Direction générale de la protection des forêts et de la conservation de la nature (Directorate General of Forest Protection and Nature Conservation 1988), les forêts affectées par les incendies en 1997 se répartissent comme suit:

- selon le type de forêt:

a. Forêt de protection	21 963 ha	(8,32 %)
b. Forêt de production	163 444 ha	(61,91 %)
c. Forêt de conservation	17 238 ha	(6,53 %)
d. Forêt de tourisme	1 415 ha	(0,54 %)
e. Parc national	54 331 ha	(20,58 %)
f. Parc forestier	653 ha	(0,297 %)
g. Forêt pour la recherche	4 741 ha	(1,80 %)
h. Forêt urbaine	5 ha	(0,019 %)
i. Parc cynégétique	202 ha	(0,08 %)
Superficie totale	263 992 ha	(100 %)

- selon le type de végétation potentiel:

a. Formations herbacées et arbustives	56 398 ha	(21,36 %)
b. Forêt secondaire	62 254 ha	(23,58 %)
c. Forêt secondaire et plantations	62 476 ha	(23,67 %)
d. Plantation forestière industrielle	82 864 ha	(31,39 %)

Selon d'autres organismes, les incendies de 1997 auraient détruit jusqu'à 2 millions d'hectares, dont 150 000 à 300 000 ha de forêt. On a estimé que plus de 5 millions d'hectares, dont seulement 160 000 ha de forêt, ont été brûlés en 1994, contre seulement 3000 ha en 1995 et 1996, mais jusqu'à 3 millions d'hectares en 1997 (CIFOR 1998).

Pour le PEEASE (Programme économie et environnement pour l'Asie du Sud-Est) et le WWF, ce sont 5 millions d'hectares qui ont brûlé en 1997, dont 20 pour cent de forêts et 50 pour cent de terres agricoles et de plantations. Il est très difficile de dire quelle est l'estimation exacte parmi celles fournies par les organismes publics, les sociétés privées ou les ONG. En effet, leur perception et leurs méthodes d'estimation sont différentes.

La moyenne des précipitations mensuelles à Kalimantan est illustrée dans la figure 4, et les précipitations mensuelles en 1982-1983 dans la figure 5. Ces deux figures montrent clairement que la sécheresse a été le principal facteur de déclenchement des incendies de végétation en 1982-1983 et en 1997.

Figure 4. Moyenne des précipitations mensuelles (mm) à Balikpapan/Samarinda, Est-Kalimantan (de 1975 à 1981 et de 1984 à 1985) pour des conditions climatiques normales. (Source: Hancock, 1986)

Figure 5. Précipitations mensuelles (mm) à Balikpapan/Samarinda, Est-Kalimantan (janvier 1982 à mai 1983) dans les conditions d'El Niño en 1982-1983. (Source: Hancock, 1986)

Sous les conditions normales illustrées ci-dessus, les incendies de végétation touchent habituellement des superficies inférieures à 50 000 ha, avec une superficie moyenne inférieure à 25 000 ha.

III. LES CONSÉQUENCES DES INCENDIES DE FORÊT

Alors que l'impact des incendies de végétation de 1982-1983, 1987, 1991 et 1994 s'était limité à l'échelon local, ceux de 1997 ont affecté une région très vaste. Certaines régions de plusieurs pays de l'Asie du Sud-Est, dont Singapour, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande et l'Indonésie ont souffert d'une importante pollution due aux fumées. Cette pollution par la fumée et la brume sèche a occasionné d'importants dommages dans les divers domaines suivants.

1. Santé

La pollution par les fumées et la brume sèche a affecté la santé de plus de 20 millions de personnes vivant dans la région mentionnée ci-dessus, provoquant des affections respiratoires, de l'asthme et des irritations des yeux. On a signalé 23 000 cas de personnes souffrant d'affections respiratoires dans la province de Kalimantan-Centre, 35 358 cas à Jambi, 47 565 cas à Sumatra-Ouest et 22 690 cas dans la ville de Padang. Les provinces de Sud-Sumatra et de Kalimantan-Centre ont été les plus gravement touchées. Les feux de tourbe des marais de Sumatra et de Kalimantan-Centre, ainsi que les feux de houille dans l'Est-Kalimantan, ont libéré de l'oxyde de soufre et de l'oxyde nitreux qui ont gravement affecté la santé humaine.

2. Transports

En Indonésie, à Singapour et en Malaisie, les fumées ont sérieusement perturbé les transports aériens, fluviaux et maritimes et terrestres. Des vols ont souvent dû être retardés ou annulés, et des aéroports ont été fermés à plusieurs reprises. Les coûts résultants ont été élevés.

3. Tourisme

Le tourisme a chuté de manière spectaculaire en Indonésie, à Singapour et en Malaisie car des voyageurs et des groupes de touristes, en particulier ceux venant d'Europe et d'Asie, n'ont pu être transportés. Durant les neuf premiers mois de 1997, l'activité touristique en Indonésie est tombée à 3,7 pour cent.

4. Economie

Le commerce national a été perturbé en raison de retards et d'annulations dans le transport des produits agricoles et industriels.

5. Bois commerciaux

La perte d'arbres d'importance économique, brûlés ou tués par le feu, a été importante et affectera la production des industries du bois à court et à long terme.

6. Agriculture

On a signalé 450 000 ha de rizières déjà touchés par la sécheresse; les récoltes de riz ont fortement chuté. Rizières et autres plantations souffrent d'un très sévère déficit hydrique. Les cultures de plantations, en particulier de caféier, ont également subi des pertes de récolte importantes. Plus de 60 000 ha de cultures de plantations industrielles (palmier à huile, hévéa, caféier, cacaoyer, canne à sucre) ont brûlé. La perte de productions agricoles a engendré des problèmes d'approvisionnement en denrées alimentaires et en eau potable.

7. Biodiversité

En Indonésie les incendies de forêt ont détruit plus de 90 000 ha dans au moins 19 zones de conservation (forêts de protection, parcs nationaux, etc.), notamment des réserves appartenant au patrimoine mondial comme les parcs nationaux d'Ujung Kulon à Java (conservation des rhinocéros), de Berbak à Sumatra (écosystème de zone humide Ramsar), de Tanjung Puting à Kalimantan-Centre (orangs-outans), et de Kutai dans l'Est-Kalimantan (flore et faune).

Les incendies ont affecté une grande diversité d'animaux sauvages, d'espèces végétales et d'écosystèmes forestiers uniques, protégés par la législation nationale ou internationale. La structure et la composition de la végétation et d'autres êtres vivants ont également été perturbés.

8. Activités humaines

Les problèmes de transport et la pollution atmosphérique due à la fumée et à la brume sèche ont empêché un grand nombre de personnes de mener leurs activités normales, et elles ont préféré rester chez elles.

9. Sol

Les caractéristiques physiques et chimiques des sols et des nutriments ont été altérées, et la prochaine saison des pluies causera des phénomènes d'érosion. Des inondations pourraient survenir lors de la prochaine saison des pluies, surtout si le phénomène La Niña se produit en 1998.

10. Changement climatique planétaire

On estime que les émissions de carbone dégagées par les incendies s'élèvent à plus d'un milliard de tonnes de CO₂. Ceci signifie que l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère et la baisse du potentiel d'absorption du CO₂ par la végétation pourraient avoir des répercussions sur le climat.

11. Pollution transfrontalière par la fumée et la brume sèche

Des pays voisins comme Singapour, la Malaisie, Brunei et d'autres pays ont subi une pollution importante due à la fumée et à la brume sèche, avec des répercussions néfastes sur la situation sociale, économique et politique.

12. Biens publics et privés

Les incendies de forêt n'ont pas seulement affecté la santé humaine, ils ont également détruit de nombreux bâtiments publics et privés (écoles, habitations, bureaux, etc.).

13. Evaluation financière des pertes

Il est difficile d'évaluer les pertes causées par les incendies de végétation. On ne peut évaluer que les valeurs tangibles, et non les valeurs intangibles telles que les fonctions environnementales assurées par la forêt (habitats, biodiversité) et la valeur de l'écosystème. L'ensemble des dommages était évalué à 4,5 milliards de dollars US en 1997, et à 5 à 6 milliards de dollars US en mars 1998.

Les pertes représentées par les soins médicaux, et celles de la production industrielle, du tourisme et des transports en Indonésie, en Malaisie et à Singapour étaient d'environ 1,4 milliard de dollars US pour la seule année 1997. Les pertes en bois d'œuvre, en plantations et celles liées à la biodiversité ont été évaluées à environ 2 milliards de dollars US.

Selon le Programme économie et environnement pour l'Asie du Sud-Est (PEEASE) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), les dommages causés par les incendies et la pollution par la brume sèche en 1998 s'élèveraient à quelque 4,5 milliards de dollars US.

a. Pertes attribuables aux incendies de forêt en 1997

Nature des pertes	Pertes pour l'Indonésie (en millions de $US)	Pertes pour d'autres pays
Bois d'œuvre	493,7	-
Agriculture	470,4	-
Avantages directs tirés de la forêt	705,0	-
Avantages indirects tirés de la forêt	1077,1	-
Biodiversité	30,0	-
Coût de la lutte anti-incendie	11,7	13,4
Emissions de carbone	-	272,1
Total	2787,9	285,5

b. Pertes attribuables à la brume sèche

Nature des pertes	Pertes pour l'Indonésie (en millions de $US)	Pertes pour d'autres pays
Santé	924,0	16,8
Tourisme	70,4	185,8
Autres	17,6	181,5
Total	1012,0	384,1

IV. LES CAUSES DES INCENDIES DE FORêT

Avant 1982, l'Indonésie n'avait jamais connu de graves incendies de végétation. Les incendies annuels n'avaient jamais affecté des surfaces supérieures à 25 000 ha, pour un pays de 190 millions d'hectares, avec un domaine forestier de 164 millions d'hectares. C'est dire que, sous des conditions normales, les incendies touchaient moins de 0,001 pour cent de la superficie du pays, et pouvaient généralement être maîtrisés par le Ministère des forêts et des plantations.

Depuis 1982-1983, le Gouvernement indonésien a dû faire face à des incendies de végétation de grande ampleur dont les causes semblaient devoir être imputées aux changements intervenus dans les conditions locales. Depuis lors, des recherches, des séminaires, des ateliers et des discussions ont été menés aux échelons local, national, régional et international.

Quelques unes de leurs conclusions sont présentées ci-dessous.

1. Le phénomène El Niño

Selon Winarno (1998), les incendies de végétation survenus en Indonésie depuis 1982-1983, ou à la fin du 20^ème siècle, ont été favorisés par la longue sécheresse qui a affecté l'Indonésie suite à une longue période de réchauffement de la région équatoriale de l'océan Pacifique, connue sous le nom de phénomène El Niño ou ENSO (oscillation australe El Niño). Les figures 4 et 5 montrent clairement les différences entre le mode des précipitations sous un climat normal et celles de 1982-1983 (phénomène El Niño).

El Niño est un couplage complexe de l'océan et de l'atmosphère dans le Pacifique Sud qui provoque le déplacement du système de basses pressions, normalement situé au dessus de l'Indonésie, vers la région centrale du Pacifique. Le vent d'est crée des conditions de sécheresse après la saison sèche. Les très grands incendies sont favorisés par de longues périodes sans aucune pluie, qui abaissent l'humidité et augmentent la température de surface.

Sous les conditions climatiques anormales de 1982-1983, la période de sécheresse a duré d'avril 1982 à avril 1983, les pluies n'arrivant qu'en décembre. Ces conditions ont provoqué des incendies sur 3,6 millions d'hectares.

En 1987, 1991 et 1994, le phénomène El Niño a provoqué des incendies couvrant environ 50 000, 120 000 et 150 000 ha respectivement. Mais le phénomène El Niño s'est reproduit en 1997, comme en 1982-1983, entraînant une longue sécheresse de mai à décembre, sauf dans l'Est-Kalimantan où il a duré jusqu'en avril 1998.

Au total, on estime qu'en 1997 les incendies de végétation ont touché de 2 à 5 millions d'hectares. Il est encore impossible de savoir quand se reproduira le phénomène El Niño. Il survient de façon irrégulière tous les 2 à 5 ans, et selon certains scientifiques il deviendra plus fréquent. Le problème consiste à arrêter ou à éviter le phénomène El Niño.

2. La conversion des terres forestières

En raison de la croissance démographique et économique rapide du pays, 30 millions d'hectares de terres forestières sont vouées à être converties à des usages non forestiers: plantations de palmier à huile et d'hévéa, transmigration, rizières, agriculture non irriguée, exploitation minière, etc.

Les nouveaux modes d'utilisation des terres autrefois couvertes par des forêts tropicales naturelles, et le développement de plantations forestières sur plus de 4 millions d'hectares, augmenteront la sensibilité au feu.

3. Préparation du terrain pour les plantations

Certaines entreprises utilisent le brûlage pour préparer le terrain lors de la mise en place de plantations forestières, de palmier à huile, et autres plantations agro-industrielles. Lors de sécheresse prolongée, ces feux de brûlage peuvent échapper au contrôle et se transformer en incendies qui dévastent les forêts naturelles et les forêts productives. En 1997, le gouvernement a interdit l'usage du feu dans la préparation du terrain pour les plantations. Depuis 1990 environ, de nouvelles concessions agro-industrielles se sont multipliées, défrichant chaque année de vastes surfaces.

4. Préparation des terres agricoles

De la culture itinérante ou sur brûlis à l'agriculture permanente, l'utilisation du feu pour la préparation du sol et pour le brûlage des déchets agricoles fait partie des pratiques traditionnelles.

L'utilisation du feu pour préparer les terres aux cultures, en général un ou deux mois avant le début de la saison des pluies, est la technique la plus simple et la moins onéreuse pour les paysans. Ces feux sont aisément contrôlables, sauf en cas de saison sèche prolongée ou de sécheresse exceptionnelle.

5. Conversion des zones marécageuses sur tourbe en terres agricoles

Certaines zones de marécages sur tourbe ont été transformées en rizières et en terres agricoles non irriguées par des agriculteurs et également par le gouvernement. En 1996, 1 million d'hectares de marécages sur tourbe ont été convertis en terres agricoles dans la province de Kalimantan-Centre. Dans les zones de marécages sur tourbe à Sumatra et Kalimantan, l'abaissement du niveau de la nappe et le brûlage par les paysans pour préparer le terrain ont provoqué de graves feux de sol.

6. Activités humaines en forêt

De nombreuses populations locales conduisent des activités traditionnelles en forêt: coupe d'arbres, récolte de rotin et de certaines résines, braconnage, etc. Ce faisant, elles utilisent souvent le feu pour cuisiner et à d'autres fins. Le risque de déclencher un incendie est très élevé durant la saison sèche.

7. Application des lois

Il est très difficile de faire appliquer les lois par les populations qui pratiquent en forêt les activités mentionnées ci-dessus (n° 6) car ces activités font partie intégrante de leur culture traditionnelle.

8. Organisation

Mis à part le service forestier de lutte contre les incendies de forêt, il n'existe aucune organisation capable de faire face à de très grands incendies. Depuis 1997, des organisations de lutte anti-incendie sont en train d'être mises en place aux échelons du pays, des provinces et des districts.

9. Brigades de pompiers

Les brigades de lutte anti-incendie sont encore assez limitées et insuffisantes tant en nombre qu'en qualité. Il est nécessaire de former de toute urgence des équipes de lutte anti-incendie.

10. Equipement de lutte anti-incendie

Les organismes publics ne disposent que de très peu d'équipement adapté. Les outils manuels, semi-mécaniques et mécaniques sont inadéquats et ne suffisent pas à combattre les incendies dans le pays.

11. Gestion intégrée des incendies de forêt

L'élaboration de directives nationales pour la gestion intégrée des incendies de forêt est en cours. Les actions d'intervention sur les incendies de forêt sont tardives, et l'extinction d'incendies nombreux et de grande ampleur n'est ni très efficace ni rapide en raison d'une mauvaise coordination et de moyens de communication déficients. Les volontaires, militaires et villageois, ne sont ni formés à l'extinction des incendies ni convenablement équipés.

V. L'AIDE ET LA COOPéRATION INTERNATIONALES

Depuis les incendies de 1982-1983 qui ont affecté 3,6 millions d'hectares de forêts et d'autres terres, les organisations internationales et les pays étrangers ont fourni une assistance diversifiée à l'Indonésie sous forme de consultants, de séminaires, d'ateliers, et de programmes de formation et de recherche. La durée de ces aides varie de quelques jours à quelques mois, voire à de longues périodes de une à plusieurs années.

Les programmes importants d'aide et de coopération apportés à l'Indonésie sont les suivants:

1.Aide et coopération à court terme
1.1. FAO
Période	: 21 juillet - 13 octobre 1986
Intitulé	: Assistance à la prévention et à la maîtrise des incendies de forêt (TCP/INS/15131)
Consultant	: M.S.D. Hancock
1.2. Etats-Unis
Période	: 1 - 13 août 1986
Intitulé	: Formation à la prévention et à la détection des incendies de forêt et à l'atténuation de leurs effets
Lieu	: Jakarta et Sukabumi (Ouest-Java)
Participants	: 10 forestiers originaires de 9 provinces
Instructeurs	: S.F. Pedigo, S.K. Maddox, J.G. Shepherd, K. Hulick, W. Lerer
1.3. Allemagne (DFS, ITTO-PD 17/87 (F), GTZ-PN 38.3021.3)
Période	: 1989
Intitulé	: Etude sur les étapes nécessaires à la remise en état des régions gravement touchées par les incendies dans l'Est-Kalimantan (FR-Report No. 1, 1989)
Effectuée par	: W. Schindele
1.4. Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
Période	: Une année à partir de janvier 1991
Intitulé	: Capacité nationale de gestion des incendies - Phase préparatoire
1.5. Australie
Période	: 18-25 octobre 1991
Intitulé	: Evaluation des feux de forêt et feux associés en Indonésie
Membres	: T. Gates, B. Jackson, M. Bird, K. Simpson, M. Watts, J. Travers, B. Schopield, K. McKellar
1.6. Etats-Unis
Période	: 21 octobre - 7 novembre 1991
Intitulé	: Les feux de forêt et feux associés en Indonésie - Mission d'une équipe d'évaluation des Etats-Unis
1.7. Agence japonaise de coopération internationale (JICA)
Période	: 18 novembre - 1 décembre 1991
Intitulé	: Enquête rapide
Membres	: K. Yamashita, K. Suzuki, H. Ishikura, K. Toda, H. Naito, Y. Goto
1.8. FAO
Période	: 1-10 décembre 1991
Intitulé	: Aide d'urgence à la lutte contre les incendies de forêt TCP/INS/0155
Consultants	: D.M. Bird et J.P.L. Srivasteva
1.9. OIBT
Période	: 27 janvier - 7 février 1992
Intitulé	: Visite de consultation en Indonésie portant sur les activités de l'OIBT en matière de protection des forêts tropicales contre les incendies
Consultants	: I.G.M. Tantra, Y. Suzuki, S. Pedigo, S. Korsgaard
1.10. Agence japonaise de coopération internationale (JICA)
Période	: Février 1992
Intitulé	: Fourniture d'équipement de lutte anti-incendie
1.11. Canada
Dates	: 5 mai 1992 à Medan, Nord-Sumatra
	9 mai 1992 à Samarinda, Est-Kalimantan
Intitulé	: Séminaire sur l'extinction des incendies de forêt
Consultants	: J.A. White, K.E. Kepke, P. Sanhueza
1.12. Gouvernement indonésien
Date	: Juin 1992
Intitulé	: Conférence internationale sur la gestion intégrée à long terme des incendies de forêt
Lieu	: Bandung
Participants	: Allemagne, Australie, Canada, Communautés européennes, Etats-Unis, FAO, France, Japon, Royaume-Uni et Indonésie
1.13. Communautés européennes
Période	: 26 juin - 3 juillet 1992
Intitulé	: Mission Forêt des Communautés européennes - Protection contre les incendies
Lieux	: Nord-Sumatra et Sud-Sumatra
Consultant	: N. Cooper
1.14. Etats-Unis
Période	: 29 juillet - 1er août 1992
Intitulé	: Formation à la prévention et à la détection des incendies de forêt et à l'atténuation de leurs effets
Participants	: 121 participants originaires de 22 provinces
Instructeurs	:D.A. Frederick, S.K. Maddut, J.C. Sorenson, L. Howard, G. Brundervold, L. Kearuny
1.15. Finlande (Finnida)
Période	: 21 août - 11 septembre 1992
Intitulé	: Séminaire sur la maîtrise des incendies de forêt en Indonésie
Lieux	: Balikpapan, Banjarbaru, Bali et Jakarta
Participants	: 20 fonctionnaires des services forestiers
Instructeurs	: A. Ploadpliew (Thaïlande), M. Therues (Finlande), G. Mastart (Zimbabwe), L. Joyno (Philippines) A. Dulama (Finlande), A. Sagala (Indonésie)
1.16. PNUD/FAO
Période	: Juin 1993
Intitulé	: Mise en place d'une parcelle de démonstration pour la remise en état des forêts touchées par les incendies dans l'Est-Kalimantan
1.17. Etats-Unis
Période	: 20 - 29 juillet 1993
Intitulé	: Formation à la prévention et à la détection des incendies de forêt et à l'atténuation de leurs effets
Lieux	: Ujung Pandang (Sud-Sulawesi) et Pekanbaru (Riau)
Participants	: 90 forestiers, représentants d'ONG et du secteur privé, de 20 provinces
Instructeurs	: G. Bundervold, L. Howard, J.M. Passele, A. Kisser, J.C. Sorenson, D.A. Frederick, L. Kearny, C. Maynard
1.18. JAFTA (Japan Forest Technical Association)
Période	: 11 - 30 septembre 1993
Intitulé	: Etude pour la mise au point de techniques de remise en état des forêts tropicales dévastées par les incendies
Membres	: H. Watanabe, S. Koike, Y. Wada
1.19. Equipe des Nations Unies pour l'évaluation et la coordination en cas de catastrophe (UNDAC)
Période	: 28 septembre - 18 novembre 1997
Intitulé	: Mise en place d'un centre de coordination dans les bureaux du PNUD à Djakarta pour assister le coordinateur en poste dans les actions de soutien au gouvernement indonésien pour l'évaluation des catastrophes et les tâches de coordination essentielles
Membres	: E. Haegglund, OCHA et experts du PNUE et du PNUD
2. Aide et coopération à long terme
2.1. Projet PD 84/90 (F) de l'OIBT
Période	: 1990-1992, puis mission d'évaluation menée par l'OIBT en juin 1993
Intitulé	: Mise en place d'une parcelle de démonstration pour la remise en état des forêts affectées par les incendies dans l'Est-Kalimantan
Résultat	: Modèle pour la remise en état de forêts peu ou moyennement touchées par les incendies et préparation d'un guide technique sur les méthodes de remise en état des forêts après incendie
Membres de l'équipe	: K. Kadir, J. Tangetasik, P. Hess
2.2. FAO
Période	: Mai 1992 - décembre 1993
Intitulé	: Gestion des incendies de forêt TCP/INS/2253 (A)
Objectif	: L'objectif de ce programme de coopération technique est de fournir une assistance visant à renforcer les capacités institutionnelles du Ministère des forêts dans le domaine de la gestion des incendies de forêt grâce à un dispositif pilote dans une région particulière.

Résultats

a. Prévention

a.1 Analyse des causes profondes des incendies et identification des différents groupes cibles des campagnes de prévention des incendies.

a.2 Préparation de la prévention des incendies de forêt.

a.3 Conception et production de documents sur la prévention des incendies de forêt.

Préparation d'un plan détaillé et complet de gestion des incendies pour une région de démonstration pilote choisie par le gouvernement indonésien. Le plan doit être établi en tenant compte de l'histoire des feux, des types de combustibles, de l'accès, des ressources forestières et des pratiques d'utilisation des terres, et inclura:

b.1 l'identification des besoins en matière de gestion des combustibles

b.2 l'identification des procédures de détection et d'intervention

b.3 la nomination et l'affectation des membres des brigades anti-incendie

b.4 l'identification des zones prioritaires pour l'extinction des incendies.

c.1 Achat des moyens de communication et de l'équipement de lutte anti-incendie pour une brigade et un centre d'intervention

c.2 Formation aux techniques modernes de lutte anti-incendie.

a. Les infrastructures du système IFFM sont opérationnelles.

Activités

a.1 Le Centre provincial pour les incendies de forêt a été créé en 1997 avec les fonds disponibles. Comme prévu dans le programme de collaboration de la Phase II, le centre sera situé au sein du Service provincial des forêts (Dinas Kehutanan), ce dernier assurant la responsabilité des opérations.

a.2 La zone pilote au niveau du district a été choisie en 1994 (Bukit Soeharto).

a.3 Un centre anti-incendie local, au niveau du district (Bukit Soeharto), est opérationnel.

a.4 Le centre dispose de son propre équipement fourni par le GTZ: 2 pompes à incendie, 2 camionnettes de patrouille, 2 motos tout-terrain, 2 pompes Wajax + tuyaux, un réservoir d'eau, 2 tronçonneuses, 2 débroussailleuses, 2 réservoirs transportables, des outils manuels et des trousses médicales.

a.5 Un système de liaison radio a été installé, géré et utilisé en conformité avec le réseau du Département des forêts

a.6 On a introduit et testé un système récepteur NOAA, utilisant un réservoir transportable combiné à des pompes et à une camionnette.

a.7 Un rapport, en indonésien et en anglais, sur la maîtrise des feux de houille a été distribué à tous les organismes concernés. Il est resté sans réponse jusqu'ici. Le GTZ a proposé son aide pour l'extinction d'un feu de houille à titre expérimental.

Activités

b.1 Elaboration d'un cadre officiel et traduction en anglais du décret du gouverneur.

b.2 Renforcement des attributions, de la structure et de l'organisation du système de gestion des incendies.

b.3 Création d'un centre d'information sur les incendies: un système d'évaluation du risque incendie pour Est-Kalimantan fonctionne depuis 1995.

b.4 Réalisation d'une analyse économique basée sur le système IFFM et diffusion du rapport à tous les organismes concernés.

Activités

c.1 Les membres du personnel suivront une formation de trois mois aux Etats-Unis (1995).

c.2 Formations de base et de haut niveau à la lutte anti-incendie pour les gardes forestiers (Jagawana) de Bukit Soeharto. La formation de haut niveau couvre les méthodes d'utilisation de l'eau. Les concessionnaires et l'institut Wanariset ont pris part à cette formation.

c.3 Le personnel du projet est initié à l'utilisation d'un système de liaison radio moderne et complet.

c.4 Formation à la lutte anti-incendie pour les fonctionnaires de Kanwil et de Dinas, les scouts et les étudiants d'université.

c.5 Formation de base à la lutte anti-incendie pour les habitants de tous les villages situés près de Bukit Soeharto, et fourniture d'équipement d'extinction à chaque village.

c.6 Fourniture de supports de formation (documents, vidéos, diapositives).

c.7 Quatre gardes forestiers (Jagawana) seront formés aux Etats-Unis pendant 3 mois pour devenir les formateurs locaux du personnel d'extinction.

c.8 Pour la Phase II, la formation IFFM sera organisée en coopération avec Kanwil et Dinas avec l'appui du GTZ.

Activités

d.1 Divers documents sur la prévention contre les incendies ont été publiés, distribués et utilisés en collaboration avec le personnel de Kanwil et Dinas, aux échelons local, provincial et national.

d.2 Des membres du personnel de 6 concessions forestières ont également suivi la formation dispensée par l'IFFM.

(1) Mise en place de stations NOAA pour la détection précoce des incendies dans les provinces de Sud-Sumatra, Jambi et Riau

(2) Mise au point d'un indice pour l'évaluation de la végétation

(3) Mise en place d'un Centre des incendies de forêt et élaboration d'un système de rapport d'incendie

(4) Plan de protection contre les incendies ayant pour cibles:

a. les petits paysans
b. les défrichements (grandes sociétés)
c. les feux accidentels (par les populations résidant à proximité des forêts).
d. les populations à bas niveau de ressources

- augmentation du revenu des populations résidant près des forêts
- programmes d'apiculture et de foresterie sociale
- mise en place de plantations d'arbres fruitiers et de caféiers
- formation des volontaires
- mise en place de mesures incitatives pour les produits forestiers non-ligneux

(6) Modernisation de l'équipement

(7) Elaboration d'un système d'évaluation du danger d'incendie

(8) Mise en place d'un système de communication

(9) Préparation de supports de vulgarisation (livrets, brochures, cassettes, cassettes vidéo, affiches, autocollants, etc.)

2.5. Agence japonaise de coopération internationale (JICA)
Période	: 15 avril 1996 -15 avril 2001
Intitulé du projet	: Gestion intégrée des incendies de forêt (Integrated Forest Fire Management IFFM)

Objectifs du projet

(1) Objectif général: réduire les dommages occasionnés par les incendies de forêt en Indonésie, afin de réduire la destruction des ressources forestières et de diminuer les nuisances environnementales causées par la fumée des incendies de forêt.

(2) Objectifs spécifiques: améliorer les méthodes d'intervention rapide sur les incendies de forêt au niveau du gouvernement central et les méthodes de prévention et d'extinction précoce des incendies de forêt par les communautés locales, afin de réduire le nombre et l'ampleur des incendies de forêt.

Résultats attendus

Au niveau du gouvernement central: amélioration des méthodes d'intervention rapide sur les incendies de forêt.

Au niveau des communautés locales: amélioration des méthodes de prévention et d'extinction précoce des incendies de forêt.

Activités du projet

Au niveau du gouvernement central

(1) Surveillance des incendies de forêt grâce aux informations fournies par satellite.

(2) Propositions sur la façon d'améliorer le système actuel d'intervention rapide sur les incendies de forêt et appui à l'exécution des interventions.

Au niveau des communautés locales
(3)	-1)	Appui aux actions de relations publiques dans le domaine de la prévention des incendies de forêt.
	-2)	Appui au système d'extinction précoce des incendies de forêt.
(4)	-1)	Etude et analyse des conditions socio-économiques, notamment la culture des populations locales.
	-2)	Recherche, analyse et expérimentations sur les techniques de gestion des incendies de forêt efficaces pour la prévention.
	-3)	Proposition de méthodes participatives de prévention des incendies de forêt par l'application des techniques de gestion mentionnées ci-dessus.

Remarques:

Les activités (1) et (2) seront conduites à Bogor, Ouest-Java.

L'activité (3) aura lieu dans les région de Rantau Rassau (province de Jambi) et de Nanga Pinoh (province de l'Ouest-Kalimantan).

Les activités (4)-3) et (4)-2) concernent Rantau Rassau.

Les activités (4)-1) et (4)-2) ne sont pas limitées géographiquement.

Général: Elaboration de directives nationales pour la protection des forêts contre les incendies en Indonésie.

Spécifiques:

1.1 Mise en place de programmes de protection contre les incendies visant à réduire l'impact des feux en altitude et à atteindre l'état de préparation requis pour éteindre les incendies de forêt de manière effective et efficace.

1.2 Elaboration de stratégies et de pratiques visant à réduire l'impact des fumées provenant des incendies de forêt.

1.3 Sélection de l'équipement approprié pour la lutte contre les incendies de forêt.

1.4 Mise en place d'un système de coordination entre quelques organismes et les populations locales participant aux programmes et aux activités de prévention et d'extinction des incendies de forêt.

1.5 Conception et mise en œuvre d'un programme national de prévention contre les incendies de forêt qui tienne compte de l'utilisation des terres, des pratiques traditionnelles et de la valeur des ressources.

Résultats attendus et activités

a. Une politique nationale cohésive pour servir de cadre directeur à la protection des forêts contre les incendies.

Activités

a.1 Définition des éléments à intégrer dans une politique nationale de gestion des forêts

a.2 Rédaction d'un avant-projet de directives comportant différentes options possibles, qui sera soumis au Ministère des forêts (MOF) pour examen et approbation.

Activités

b.1 Définition de la mission, du but et des objectifs de l'organisation.

b.2 Identification des liens pluri-sectoriels, notamment l'appui technique au comité national assurant la coordination de la gestion des incendies.

b.3 Préparation d'une proposition en matière d'organisation, qui sera soumise au Ministère des forêts (MOF) pour examen et approbation.

Activités

c.1 Conception du format et des protocoles pour l'établissement de rapports d'incendies.

c.2 Identification des variables-clés nécessaires à l'évaluation de l'impact social, économique et écologique des incendies de forêt.

Activités

d.1 Spécification du matériel de communication nécessaire aux échelons national, provincial et local pour assurer le fonctionnement du système.

d.2 Elaboration de standards et de directives pour une utilisation correcte du matériel de communication.

Activités

e.1 Définition et identification des variables-clés pour mettre en œuvre les directives standard.

e.2 Rédaction d'un avant-projet de directives comportant différentes options possibles, qui sera soumis au Ministère des forêts (MOF) pour examen et approbation

e.3 Démonstrations de la technique de brûlage sur le terrain.

Activités

f.1 Spécification des besoins en équipement aux échelons national, provincial et local pour assurer le fonctionnement du système.

f.2 Définition et préparation de l'équipement standard de lutte contre les incendies.

f.3 Achat de différents types d'équipement et tests sur le terrain.

Activité

Identification des liens pluri-sectoriels entre les différents organismes concernés et les communautés locales de façon à prévenir et éteindre les incendies de forêt.

Activités

h.1 Analyse des causes des incendies de forêt en Indonésie à l'échelle nationale.

h.2 Conception et préparation de programmes d'éducation destinés à des publics spécifiques, notamment aux populations locales.

h.3. Soutien financier à des ateliers, des visites d'étude et des séminaires.

a. Une meilleure coordination des projets de lutte anti-incendie en cours.

b. Une politique nationale et des directives pour la gestion des incendies de forêt.

c. Un programme de gestion des incendies de forêt coordonné au niveau national et comprenant un système de surveillance.

d. Des ateliers internationaux sur la gestion intégrée des incendies de forêt.

d.1 Premier atelier consacré aux stratégies de prévention des incendies de forêt.

d.2 Second atelier mettant l'accent sur les aspects de l'extinction des incendies.

e. Un système de coordination et de surveillance parfaitement défini.

Depuis les incendies de forêt de 1982-1983, l'Indonésie a développé la coopération avec différents pays et organisations internationales. De nombreux experts internationaux ont mené des recherches et développé la gestion intégrée des incendies de forêt en Indonésie.

La majeure partie de cette assistance internationale a concerné certaines régions ou provinces ou de très petites zones (échelle "micro"); ainsi le GTZ a travaillé dans l'Est-Kalimantan, la JICA dans l'Ouest-Java, Jambi et l'Ouest-Kalimantan, l'Union européenne dans le Sud-Sumatra. L'assistance de l'OIBT a été fournie à une échelle "macro", et a concerné l'ensemble de l'Indonésie.

La coopération entre l'OIBT et le gouvernement indonésien s'est déroulée en collaboration avec le Fonds commun pour les produits de base (FCPB) et la Faculté de foresterie de l'Université d'Agriculture de Bogor qui en a assuré l'exécution. Ce programme de coopération est intitulé "Projet OIBT pour la gestion intégrée des incendies de forêt" (ITTO Project PD 12/93 Rev. 3 (F) Integrated Forest Fire Management). La phase I a démarré en mars 1997 et a duré 2 ans (jusqu'en mars 1999), avec pour thème: Directives nationales pour la protection des forêts contre les incendies (National Guidelines on the Protection of Forests against Fire).

Le projet est conçu pour assister le gouvernement indonésien, en particulier le Ministère des forêts et des plantations, dans la mise au point d'une planification et d'une gestion intégrées des incendies de forêt, en mettant l'accent sur la protection des forêts tropicales contre les incendies.

Les résultats de ce projet sont de deux types: 1) un résultat principal et 2) des résultats spécifiques.

1. Résultat principal

Le résultat majeur de ce projet est l'élaboration de directives nationales détaillées pour la protection des forêts contre les incendies. Il convient de remarquer qu'il n'existait pas de directives de ce type à l'échelon national en Indonésie jusqu'en 1997. On prévoit donc que ces directives seront immédiatement adoptées par le gouvernement indonésien par décret ministériel, lorsqu'elles seront parachevées en mars 1999.

2. Résultats spécifiques

2.1. Définition d'une politique cohésive pour servir de cadre directeur à la protection des forêts contre les incendies.

2.2. Définition de la mission et de la structure de l'organisation centrale de gestion des incendies.

2.3. Système de surveillance et de rapport des cas d'incendies.

2.4. Réseau national de communication et d'intervention sur les incendies de forêt.

2.5. Standard national pour la technique de brûlage rapide.

2.6. Standard national pour l'équipement de lutte contre les incendies de forêt

2.7. Manuel pour la coordination nationale et régionale de la prévention et de l'extinction des incendies de forêt avec la participation des organismes impliqués et de la population locale.

2.8. Programme national d'éducation pour la prévention des incendies de forêt.

2.9. Ateliers internationaux sur la gestion intégrée des incendies de forêt (ayant pour objectifs la formation et la diffusion de l'information):

a. Premier atelier consacré aux stratégies de prévention des incendies de forêt

b. Second atelier mettant l'accent sur les aspects de l'extinction des incendies.

Comme on l'a vu plus haut, le personnel formé à la lutte contre les incendies est insuffisant. Aussi convient-il de préparer un Manuel spécifique d'éducation sur les incendies de forêt couvrant les aspects de vulgarisation. Avec le soutien de l'OIBT, la Faculté de foresterie de l'Université d'Agriculture de Bogor assurera la formation de formateurs dans trois localités à Sumatra et à Kalimantan afin de démarrer la formation du personnel de lutte contre les incendies.

Etant donné que l'insuffisance des équipements de lutte contre les incendies de forêt a rendu inefficaces les efforts d'extinction, le projet a également élaboré un Manuel sur l'équipement adapté aux incendies de forêt.

La mise en place des arrangements en matière d'organisation, de coordination et de communication, qui impliquait les organismes gouvernementaux, a été particulièrement complexe. Elle a nécessité un haut degré de consultation avec les institutions concernées par le problème des incendies de forêt en Indonésie.

Le premier atelier international s'est déroulé avec succès à Bogor du 8 au 9 décembre 1997. Il a été suivi par des participants invités, originaires de pays en développement (d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud), mais également par des experts venus d'Allemagne, des Etats-Unis, du Japon et d'autres pays industrialisés.

Le second atelier international aura lieu mi-février 1999 à Bogor, tandis que l'expérimentation sur le terrain sera mené à Est-Kalimantan.

VII. LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT INDONÉSIEN

Le Directeur général de la protection des forêts et de la conservation de la nature (PHPA) (Direktur Jeneral Perlindungan Hutan dan Pelestarian Alam 1998) a présenté la stratégie gouvernementale à moyen terme en matière d'incendies de végétation. Ses aspects les plus importants sont présentés ci-dessous.

1. Politique de préparation des terres sans brûlage

Le gouvernement a adopté une politique d'élimination du brûlage, c'est à dire l'interdiction absolue d'utiliser le feu dans les systèmes de culture ou comme moyen de défrichement pour établir des cultures pérennes en Indonésie. Le système de défrichement sans brûlage sera appliqué lors des activités de conversion des forêts vers d'autres modes d'utilisation des terres, notamment pour les plantations sur savane à Imperata. Certaines mesures doivent être prises pour sa mise en œuvre:

1.1. révision et modification de la réglementation ou des directives concernant la préparation des terres ou les techniques de défrichage;

1.2. développement des technologies d'utilisation des déchets ligneux dans les opérations de défrichage par broyage du bois pour l'industrie de pâte et papier, la fabrication d'engrais, etc.

Les huit principes suivants ont été prescrits pour appliquer cette stratégie:

2.1. Perfectionnement de la main d'œuvre

Il faut améliorer les qualifications et augmenter les effectifs en main d'œuvre pour les plantations forestières et agro-industrielles par les moyens suivants:

a. Education formelle et informelle.

b. Education et formation: formation sur place dans les concessions de forêt de production, formation sur le tas pour le personnel des plantations forestières et agro-industrielles, et mise en place de diplômes universitaires de gestion des incendies de forêt.

c. Participation à des séminaires et ateliers nationaux et internationaux sur la gestion des incendies de forêt.

d. Augmentation du nombre de cadres administratifs et amélioration des connaissances techniques pour appuyer les activités de la lutte contre les incendies de forêt.

e. Formation, motivation et encadrement du personnel chargé du programme de protection des forêts.

f. Démarrage d'activités de recherche sur les incendies de forêt.

g. Formation de brigades qualifiées dans la lutte anti-incendie.

Il faut évaluer et améliorer les organisations existantes aux échelons central (national), provincial et local, en particulier en ce qui concerne la coordination, la communication, et l'élaboration des procédures opérationnelles standard requises.

2.3. Equipements et infrastructures

a. Identification et sélection de l'équipement adapté aux incendies de forêt dans les différents écosystèmes forestiers en Indonésie.

b. Incitation de toutes les concessions forestières et agro-industrielles à fournir les équipements nécessaires à la prévention et à la lutte contre les incendies de forêt. Développement de la coopération entre concessionnaires pour la protection des forêts et en particulier la protection contre les incendies.

c. Développement des activités après incendie, notamment là où existe une gestion des incendies de végétation, en donnant priorité aux ressources humaines et aux volontaires pour les incendies.

d. Etude des possibilités d'utiliser des avions Canadair (CL 215/415) avec des citernes héliportables ("Bambi Buckets") et de développer les moyens de stockage d'eau (petits barrages).

Une attention spéciale doit être accordée à l'examen du décret du Ministre des forêts n° 260/Kpts-II/1995 au sujet de la prévention et de l'extinction des incendies de forêt. Il convient d'améliorer la coordination à tous les niveaux, notamment au niveau provincial.

Les actions suivantes ont été conseillées afin de faire connaître au grand public toutes les lois et les réglementations:

a. Vulgarisation intégrée assurée par divers organismes, services forestiers, ONG et pays donateurs.

b. Recours aux médias: électroniques (télévision, radio), presse (journaux, magazines, brochures), culture traditionnelle.

c. Coordination entre la vulgarisation par les médias et les actions d'éducation du public.

d. Elaboration de cartes d'évaluation du risque pour la zone identifiée comme sensible aux incendies.

Il faut rechercher des sources de financement auprès de divers organismes pour financer et soutenir la mise en œuvre de programmes sur les incendies de forêt, tels que:

a. Budget national alloué par le Bureau national du Plan via le Ministère des forêts et des plantations.

a. Budget exceptionnel en cas de situation d'urgence.

b. Budgets des provinces et districts, budgets intersectoriels.

c. Gestion et supervision du centre de commandement (Kodal).

d. Aide internationale. Assistance technique des pays étrangers obtenue par l'intermédiaire de différentes institutions comme le Ministère des affaires étrangères, le Bureau national de coordination pour la gestion des catastrophes du Ministère de la coordination pour le bien-être public, et autres institutions concernées.

Il faut améliorer la mise en application des lois en vigueur en déclarant hors la loi les personnes ou les entreprises ayant provoqué des incendies de végétation par des actions irresponsables. Il faut accroître les activités de surveillance et appliquer les sanctions prévues par les règlements administratifs et par le code civil.

2.7. Recherche et développement

Les résultats de nombreux programmes de recherche et développement doivent soutenir la politique gouvernementale, le système de gestion des incendies de végétation, et apporter des réponses aux multiples problèmes occasionnés par les incendies.

Une étroite cooperation entre le Ministère des forêts et des plantations et les programmes de recherche nationaux et internationaux sera développée, mais il convient d'établir une liste des programmes prioritaires.

2.8. Remise en état des zones touchées par les incendies de forêt

Les incendies de végétation de 1997-1998 ont touché une très vaste superficie forestière. Cette zone doit être remise en état de façon à restaurer les fonctions originelles de la forêt. Il convient de développer des méthodes et des techniques pour la remise en état des forêts après incendie.

Un Groupe spécial pour la remise en état des massifs forestiers brûlés sera constitué, auquel participeront:

a. le Ministère des forêts et des plantations (MOFEC),
b. les projets sur les incendies financés par les pays étrangers,
c. les universités nationales,
d. les institutions concernées,
e. les ONG.

VIII. PERSPECTIVES DE COOPÉRATION INTERNATIONALE

Le gouvernement indonésien a encore besoin de l'assistance internationale et de la coopération avec les pays de l'ANASE (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) et avec les pays industrialisés pour mettre en œuvre une gestion intégrée des incendies de forêt.

Il est clair que l'assistance et la coopération internationale menées depuis 1986 ont débouché sur de nombreux résultats importants, accomplis grâce aux travaux de recherche, aux expérimentations sur le terrain et à la révision des mesures politiques. Toutes ces données et informations doivent être assemblées et intégrées pour être facilement utilisables par le gouvernement indonésien, en particulier par le Ministère des forêts et des plantations, afin qu'il puisse élaborer sa politique et sa stratégie en matière de gestion des incendies de forêt. Le Groupe consultatif sur les forêts indonésiennes (CGIF), en tant que forum de coordination, pourrait prendre l'initiative de concrétiser cette proposition.

En 1994, un forum connu sous l'appellation de CGIF (Groupe consultatif sur les forêts indonésiennes (Consultative Group on Indonesian Forests) a été créé par décret ministériel. L'objectif du forum CGIF est de renforcer la communication, la coordination et la coopération entre les différents acteurs du développement du secteur forestier: acteurs gouvernementaux (par exemple le Ministère des forêts et des plantations), institutions ou pays donateurs, ONG, secteur privé, universités, stations de recherche, organismes concernés, etc.

Le CGIF a été conçu comme un instrument pour l'amélioration de la planification stratégique au Ministère des forêts et des plantations. Lors de sa 8^ème réunion, le 12 décembre 1997, le CGIF a décidé la création d'une petite équipe, le Groupe spécial du CGIF, placé sous la responsabilité du Directeur général de la Protection des forêts et de la conservation de la nature du Ministère des forêts (MOFEC), afin de s'attaquer aux problèmes posés par les incendies de végétation.

L'objectif de ce Groupe spécial est de réduire le nombre des incendies et leurs impacts négatifs. Il servira de forum de communication, de coordination et de coopération, qui pourra élaborer une liste des priorités de recherche à partir des problèmes identifiés en matière de prévention et d'extinction des incendies.

Le forum est aussi supposé entreprendre des recherches et fournir son assistance pour renforcer la politique gouvernementale, notamment dans les domaines suivants:

1). Elaboration de directives nationales pour la gestion des incendies de végétation.

2). Elaboration de directives nationales pour le programme d'éducation à la gestion des incendies de végétation, et pour mener la formation et la vulgarisation à tous les niveaux.

3). Elaboration de directives nationales concernant l'équipement approprié (quantité, dimensions, caractéristiques techniques et entretien).

4). Mise en place d'une organisation, d'une coordination et d'une communication adéquates.

5). Etude de divers aspects socio-économiques, notamment la culture traditionnelle, la culture itinérante, etc.

6). Etude des techniques de préparation des terres sans brûlage.

Une approche à trois niveaux sera adoptée:

1. Un bilan général de la situation des incendies pour l'ensemble de l'archipel.

2. Une évaluation plus détaillée pour Sumatra et Kalimantan.

3. Une évaluation détaillée des causes et des impacts à l'échelon du site à Kalimantan et Sumatra.

1. Décréter un moratoire sur le projet de conversion d'un million d'hectares de forêt sur tourbe en terres agricoles.

2. Clarifier les lois sur la propriété foncière permettant d'éventuelles revendications.

3. Faire appliquer les lois déjà existantes qui réglementent l'utilisation du feu pour le défrichement.

4. Modifier les politiques qui maintiennent un bas prix du bois pour les usines de transformation, et qui n'encouragent guère à protéger le bois sur pied ni à vendre les déchets de bois au lieu de les laisser brûler.

5. Rechercher des méthodes de défrichement sans brûlage.

6. Réduire les objectifs des plans de conversion de forêts, et créer plutôt de nouvelles plantations sur les millions d'hectares inutilisés de savanes à Imperata (alang-alang).

7. Etudier les feux de végétation particuliers, tels que les feux sur tourbe, les feux de filon de houille, etc.

8. Etudier l'impact des incendies sur l'environnement.

9. Evaluer les pertes dues aux incendies.

10. Elaborer des directives nationales sur les systèmes d'alerte et de détection précoces.

11. Réviser le plan de conversion des forêts (qui concerne au total près de 30 millions d'hectares) et favoriser la replantation ou la récupération des savanes improductives à Imperata.

1. Le phénomène El Niño très intense de 1982-1983 et 1997-1998 a entraîné une longue sécheresse et rendu de nombreuses régions très sensibles au feu. Ces conditions sont à l'origine des incendies qui ont ravagé plus de 3,6 millions d'hectares de forêts et de terres non forestières en 1982-1983 et environ 5 millions d'hectares en 1997-1998.

2. La pratique traditionnelle du brûlage dans la préparation des terres aux cultures a été identifiée comme une cause majeure de feux entraînant des incendies de végétation. L'usage du feu dans la préparation des terres étant la méthode la plus facile et la plus économique pour les paysans, il est difficile de faire respecter la loi par les paysans locaux.

3. L'organisation, la coordination et la communication en matière de gestion des incendies sont d'autres aspects fondamentaux qui doivent de toute évidence être grandement améliorés. Ceci concerne de nombreux organismes gouvernementaux aux échelons national, provincial et local. En septembre 1998, on discutait encore de plusieurs possibilités en la matière.

4. Le personnel qualifié de lutte anti-incendie et les équipements sont encore insuffisants. Des directives nationales portant sur le programme de formation doivent être élaborées de toute urgence et la formation doit être assurée par des instructeurs compétents.

5. Depuis 1986, de nombreuses initiatives ont été prises dans le cadre de l'assistance et de la coopération internationales. Le CGIF doit être plus actif pour rassembler toutes les données et les informations recueillies pour renforcer la politique et la stratégie gouvernementale, et mettre en place un système national de gestion des incendies de forêt.

6. Il faut établir une liste des priorités de recherche en coordination avec le CGIF. Ceci aidera les bailleurs de fonds à soutenir une gestion intégrée des incendies de forêt en Indonésie avec une meilleure synergie et une plus grande efficacité.

7. Le gouvernement doit publier sans tarder les directives nationales pour un système intégré de gestion des incendies de forêt, sur la base de l'avant-projet déjà élaboré. Les directives attendues couvriront tous les aspects de la prévention, de la détection, de la lutte contre les incendies de forêt, de la remise en état, de l'organisation, de la recherche et de la formation.

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ACRONYMES

CE	Communautés européennes
CGIF	Groupe consultatif sur les forêts indonésiennes (Consultative Group on Indonesian Forestry)
CIFOR	Centre pour la recherche forestière internationale
CIRAF	Centre international pour la recherche en agroforesterie
ENSO	Oscillation australe El Niño
FAO	Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
FCPB	Fonds commun pour les produits de base
GTZ	Office allemand de la coopération technique (Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit)
IFFM	Gestion intégrée contre les incendies de forêt (Integrated Forest Fire Management)
IFSSP	Programme d'assistance au secteur forestier en Indonésie (Indonesian Forest Sector Support Program)
JAFTA	Association japonaise de techniques forestières (Japan Forest Technical Association)
JICA	Agence japonaise de coopération internationale (Japan International Cooperation Agency)
MOFEC	Ministère des forêts et des plantations (Ministry of Forestry and Estate Crops)
OIBT	Organisation internationale des bois tropicaux
PEEASE	Programme économie et environnement pour l'Asie du Sud-Est
PHPA	Protection des forêts et conservation de la nature (Perlindungan Hutan dan Pelestarian Alam)
PNUD	Programme des Nations Unies pour le développement
UE	Union européenne
UNDAC	Equipe des Nations Unies pour l'évaluation et la coordination en cas de catastrophe
UNESCO	Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
WWF	Fonds mondial pour la nature