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Chapitre 2 : Situation présente des statistiques forestières nationales relatives aux produits forestiers

2.1. Types d’informations actuellement collectées sur les produits forestiers au niveau national et local

Bois – énergie

 

Dans les années précédentes (jusqu’en 1990), l’information n’était pas récoltée en termes de volume produit au niveau des services, mais à partir des recettes qui dépendaient du nombre d’autorisations de transport délivrées par les services forestiers, et aussi des estimations à partir du bois sur pieds.

Actuellement, le bois est estimé en stère de bois empilés qui correspond environ 300 kg. Le sac de charbon de bois pèse 40 kg ; pour cela, il suffit de compter le nombre de sacs de charbon pour avoir le volume.

Quelques facteurs de conversion utilisés :

Bois séché à l’air = 0,8 tonnes par m3 et 17 MJ/kg

Charbon de bois = 3 MJ/kg

Un sac de charbon = 40 kg

Un stère de bois = 300 kg de bois ou 1 m3

 

Les autres bois sont :

Les lattes (planches de rônier), mesurent de 8 à 15 mètres. Un pied de rônier peut donner 4 à 6 tranches (planches) dites lattes. La quantité est mesurée en terme de nombres de lattes et le prix par latte ;

Les perches, mesurent de 4 à 8 mètres et servent pour les différentes sortes de construction traditionnelle. Elles sont issues de toutes sortes de formations naturelles, surtout les combrétacées et les acacias ;

Autres, les autres produits sont surtout des produits forestiers non ligneux et particulièrement la gomme arabique, mesurée en coros, équivaut à un récipient qui pèse 2 kg au niveau de la production. La gomme est évaluée par tonne au niveau de la douane lors de l’exportation.

 

2.2. Méthodologie de la collecte des données

La méthodologie de collecte des données mise en place par les services de la Direction des

Forêts et de la Protection de l’Environnement est embryonnaire et sous-équipée. Même s’elle connaît des difficultés de tout ordre, il existe un système qui consiste à :

Mesurer directement sur le terrain 

Dans le cadre des projets de développement, notamment les aménagements forestiers, les informations sont collectées directement à l’aide des mensurations des paramètres dendrométriques. Il s’agit des diamètres, de l’hauteur des arbres et des houppiers, etc. Les services forestiers traditionnels n’ont pas la capacité nécessaire pour effectuer cette opération de façon continue pour la récolte de leurs données ;

Informations provenant des autorisations de transports

Les inspections forestières (les services étatiques départementaux) délivrent des autorisations de transports, depuis les lieux de production jusqu'aux lieux de consommation. Ce titre est donné à des privés. Cette méthode permet d’avoir un ordre de grandeur sur la quantité de produits extraits de la forêt. Il faut souligner que cette méthode connaît beaucoup de lacunes. Entre autres :

le non-respect de la quantité autorisée ;

la déclaration incomplète au point de contrôle forestier ;

manipulation des carnets de contrôle par les agents forestiers ;

Estimation de valeur ou volume au point de contrôle

L’estimation de volume s’effectue directement au point de contrôle pour les camions chargés de sacs de charbon de bois et de lattes de rônier. On peut constater qu’il y a des insuffisances de bois de feu chargés dans des grands camions, car il y a souvent un manque de capacité technique à mesurer ou estimer de manière exhaustive le bois entassé dans des grands camions, dans des charrettes et aussi sur le dos des ânes. De ce fait, les agents se fient à la déclaration des commerçants transporteurs. Ce qui fait qu’il y a perte d’importantes informations ;

Des informations provenant des lieux de coupes

Cette information n’est reçue que pour un seul produit qui est le rônier. Les agents forestiers autorisent les commerçants transporteurs à couper les rôniers. Les pieds de rôniers coupés sur place sont comptabilisés par les agents forestiers. Sur cette base, les taxes sont perçues et les rapports sont transmis à la Direction centrale pour être dépouillés. Cette méthode donne une estimation du niveau des recettes. Cependant, cela n’indique pas forcement la quantité du produit extrait.

Il faut souligner que les points faibles sont nombreux. Car il y a beaucoup d’interventions qui échappent aux contrôles des agents forestiers. S’ajoute à cela la dissimulation des vraies informations par certains agents.

 

2.3. Méthodologies existantes pour la compilation des données, leur validation et dissémination

Le service forestier central, plus précisément, la Division des Forêts et Reboisements élabore et envoie des fiches de collecte des données aux services régionaux pour être remplies, dans le cadre de la création d’un dispositif de collecte des données nouvellement mis en place. Par la suite ces derniers envoient les fiches remplies au service central qui effectue le dépouillement, le traitement et l’analyse. Cependant, cela n’est pas bien perçu au niveau central.

Les données traitées seront ensuite remontées à la Direction des Forêts et de la Protection de l’environnement pour être disséminées. A ce niveau, il existe quelques difficultés, notamment la validation qui n’est jamais effectuée car il y a un manque de connaissance ou car on n’y attache peu d’importance à la validation des données collectées afin d’avoir un caractère officiel et crédible.

La dissémination ne s’effectue pas de manière régulière, seules les personnes nécessiteuses de ces données s’approchent auprès de la direction centrale pour avoir quelques informations.

2.4. Les institutions impliquées dans la collecte, l’analyse et la dissémination des données ayant trait aux produits forestiers

Plusieurs institutions sont impliquées à divers niveaux dans la collecte des données des produits forestiers. Il s’agit entre autres du :

Centre National d’Appui à la Recherche (CNAR) : La mission première de ce centre est de mettre à la disposition des chercheurs ou plus généralement toute personne ou organisme lié à une ou plusieurs opérations de développement ou à des facultés qui leur permet de disposer dans les meilleures conditions, le plus souvent sous forme de prêts des moyens matériels (documents, ordinateurs pour traiter les images issues de satellites, un organe de publication, etc.) afin de mener à bien leur mission de recherche ou de développement Le Centre constitue une base de données provenantes de l’intérieur et de l’extérieur. Le Centre est sous la tutelle du Secrétariat à l’Enseignement Supérieur. Ses activités concernent l’ensemble des institutions de recherche.

Le Centre assure la conservation de tout document scientifique dans le cadre de dépôt légal de la documentation scientifique qui lui est confiée. Il ne fait que stocker et les mettre à la disposition de tous les demandeurs.

La FAO : La FAO contribue au système de collecte de données à travers les annuaires des statistiques des produits forestiers ;

Les associations : Certaines associations participent à la collecte des données forestières au niveau du terrain, plus particulièrement les données sur les reboisements et quelquefois sur les produits (tel est le cas de l’Association Française de Volontaires de Progrès (AFVP));

L’Agence Energie Domestique pour l’Environnement (AEDE) : C’est une agence nouvellement crée pour la gestion des ressources ligneuses dans le bassin d’approvisionnement de N’Djamena. Elle s’occupe de la gestion des ressources en ce qui concerne terroir et aussi le commerce et le transport de bois de feu et le charbon de bois. L’agence est dotée d’une unité qui s’occupe du Système d’Information et de l’Evaluation Permanente (SIEP). Le SIEP est chargé de la procédure de collecte, de saisie, de traitement et d’analyse des données et de l’information, du suivi des prix de combustibles domestiques (bois, charbon de bois, pétrole gaz) et du contrôle de la pénétration des principaux combustibles. Il est chargé d’assurer en collaboration avec les autres intervenants privés du sous-secteur d’énergie domestique, la mise en place et le bon fonctionnement du système, de la publication et de la diffusion périodique (par le biais de brochures d’information sur l’énergie domestique), de rechercher, puis mettre en place des solutions de financement (allocation, budget, sponsoring, souscription, abonnement) pour pérenniser le SIEP.

Les Ministères : En premier lieu, le Ministère de l’Environnement et de l’Eau à travers la Direction des Forêts et de la Protection de l’Environnement, chargée de la collecte, de l’analyse et de la dissémination. Ensuite, viennent le Ministère de la Promotion Economique et du Développement, le Ministère des Finances et de l’Informatique à travers la Douane et le Ministère des Mines, de l’Energie et du Pétrole.

Parmi toutes les institutions citées ci-dessus, seul, le Ministère de l’Environnement et de l’Eau et l’Agence pour l’Energie Domestique et l’Environnement sont concernés directement par la collecte, l’analyse et la dissémination des données des produits forestiers malgré leur caractère embryonnaire.

Autres compétences cartographiques : BCR, SOGEC, la Commission du Bassin de Lac Tchad (CBLT), GTZ, FEWS, le Laboratoire Zootechnique de Farcha, et l’INSH (Institut National des Sciences humaines),

2.5. Description des plus importants produits forestiers consommés ou exportés/importés

 

Tableau 1 : Importants produits consommés et échangés par le pays

Produits consommés

Localement

Exportés

Importés

Bois-énergie

+

   

Bois de construction, de service, etc.

+

   

Bois d’œuvre

   

+

Papiers

   

+

Autres bois

     

Produits forestiers non ligneux

+

+

 

 

 

2.5.1. Le bois énergie

Au Tchad, le bois-énergie est le plus important produit local consommé et commercialisé. Car plus de 89 % de la consommation énergétique nationale est à base de bois extrait des formations ligneuses. Cette consommation est essentiellement consacrée à la cuisson des aliments. Les zones rurales utilisent presque exclusivement le bois-énergie et consomment 75 % du volume totale d’énergie domestique, utilisant uniquement de bois de feu pour la cuisson des aliments. A N’djamena, la capitale, 80 % de la population utilise le bois de feu comme combustible de cuisson. Le Charbon est le principal combustible pour 16 % de la population (AEDE, 1996). Il faut noter que le bois-énergie est aussi utilisé pour la cuisson des briques utilisées dans la construction des maisons et quelques boulangeries.

2.5.2 Le bois de service

Le bois de service est utilisé comme charpente pour les maisons (surtout traditionnelles), pour fabriquer des manches d’outils tels que les houes, les haches etc. L’estimation de ce type de bois est très compliquée du fait que l’utilisation est massive dans les zones rurales où il n’y a aucune structure de collecte des données. La production brute est estimée à :

Jusqu’à présent, il n’y a pas de bois local destiné à l’industrie de grumes de sciage, de placage ou de trituration, car le pays ne dispose pas d’industrie de bois (comme mentionné ci-dessus) malgré l’existence de quelques potentialités à l’extrême sud du pays.

2.6. Importantes industries de bois opérationnelles

Le Tchad ne dispose pas d’industrie du bois opérationnelle. Il faut noter que des scieries mobiles ont été initiées en 1979 dans le sud du pays où des potentialités existent. Mais faute de sécurité suffisante, ces industries ont été vite abandonnées. Depuis, le pays importe du bois sous forme de planches principalement du Cameroun où des petits menuisiers façonnent sur place.

 

 

 

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