juin 2008 | ||
Perspectives de l'alimentation | ||
Analyse des marchés mondiaux | ||
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LES MARCHÉS EN BREF
Les marchés céréaliers mondiaux se sont caractérisés par des prix en hausse et volatils pratiquement tout au long de la campagne 2007/08. Un certain apaisement du marché semble s'annoncer pour la nouvelle campagne (2008/09), mais étant donné l'ampleur des déséquilibres entre l'offre et demande dans le monde, les marchés céréaliers ne redeviendront probablement pas stables dans un futur proche. En ce qui concerne les principales céréales, la situation tendue des disponibilités de blé devrait enregistrer l'amélioration la plus importante, compte tenu des récoltes abondantes en perspective pour 2008. Cela devrait ouvrir la voie à un assouplissement progressif des restrictions à l'exportation qui pèsent non seulement sur le blé mais aussi sur d'autres céréales. Toutefois, les marchés du riz connaissent une période de difficultés exceptionnelles, en dépit de disponibilités mondiales relativement abondantes. En outre, les perspectives concernant les céréales secondaires ne sont pas aussi bonnes que pour le blé. La situation du maïs est particulièrement préoccupante, étant donné qu'il est peu probable que la production de cette année dépasse le record de l'an dernier, alors que la demande pour la production d'éthanol ne manifeste aucun signe de fléchissement. Aperçu général du marché mondial des céréales
* Jan-Avr 2008
Une forte expansion des semis, due à la hausse des prix, devrait entraîner une production de blé record en 2008. L'essentiel de cette augmentation traduit une reprise considérable dans les principaux pays exportateurs, laquelle devrait gonfler les disponibilités exportables lors de la nouvelle campagne, perspective qui a déjà entraîné une chute des prix du blé au cours des dernières semaines. L'amélioration des disponibilités de blé pourrait favoriser le remplacement des céréales secondaires - moins abondantes - par du blé, ce qui accroîtrait l'utilisation de blé et empêcherait ainsi les stocks, actuellement au plus bas, de retrouver des niveaux adéquats. Par conséquent, bien qu'il ressorte des indications actuelles que les marchés du blé retrouveront un certain équilibre lors de la nouvelle campagne, tout recul imprévu de la production pourrait donner lieu à une nouvelle situation précaire. Aperçu général du marché mondial du blé
* Tiré de l’indice du blé établi par le Conseil international des céréales ** Jan-Avr 2008
Selon les prévisions, la production mondiale augmenterait légèrement en 2008 par rapport au niveau record de 2007. Toutefois, l'utilisation totale devrait dépasser la production en 2008/09, principalement du fait de la progression des biocarburants. De ce fait, les stocks de la prochaine campagne reculeront probablement, perspective qui raffermit les prix, lesquels sont déjà élevés. Le commerce mondial devrait subir une nette contraction en 2008/09 après le volume record atteint en 2007/08. Ce recul serait attribuable pour l'essentiel à la diminution des importations de maïs et de sorgho en raison des disponibilités intérieures beaucoup plus importantes de blé fourrager sur les principaux marchés. Aperçu général du marché des céréales secondaires
* janvier-avril 2008
Alors que la production s'annonce exceptionnelle, les cours internationaux du riz pourraient bientôt amorcer une baisse, surtout si les récoltes abondantes encouragent les gouvernements à lever les restrictions commerciales. Depuis le début de 2008, les prix ont atteint des niveaux sans précédent, en fort contraste avec les disponibilités relativement importantes provenant de la production record de 2007 et avec les perspectives encore plus florissantes concernant les récoltes de 2008. La contraction apparente du marché mondial du riz vient en grande partie de l'imposition de freins à l'exportation dans certains grands pays exportateurs de riz, dans le cadre d'une série de mesures visant à maîtriser l'inflation des prix des produits alimentaires constatée au niveau national. Outre l'envolée des cours mondiaux, les restrictions à l'exportation expliquent aussi la forte contraction des échanges de riz prévue en 2008. Toutefois, la production mondiale suffirait à couvrir une petite augmentation de la consommation de riz par habitant en 2008, sans qu'il soit nécessaire de procéder à des prélèvements importants sur les stocks. Aperçu général du marché du riz
1 Exportations dans l'année civile (seconde année indiquée)
2 Les grands exportateurs sont notamment les suivants: Inde, Pakistan, Thaïlande, États-Unis d'Amérique et Viet Nam Pour de plus amples renseignements, prière de consulter le site de la FAO sur le suivi du marché du riz à l'adresse suivante: http://www.fao.org/es/esc/en/15/70/highlight_71.html * janvier-mai 2008
La hausse des cours internationaux des graines oléagineuses et des produits dérivés s'est accélérée en 2007/08, les valeurs atteignant de nouveaux sommets en mars 2008. Les récoltes en cours dans l'hémisphère Sud confirment que, en 2007/08, les marchés mondiaux des produits oléagineux se resserrent de manière considérable. L'accroissement limité des disponibilités des huiles et le recul de celles de farines coïncident avec un nouvelle expansion de la demande. Alors que la production est bien inférieure à la demande, une forte diminution des stocks de graines, de farines et d'huile est inévitable et en ce qui concerne les huiles et surtout les farines, le rapport stocks mondiaux-utilisation devrait s'effondrer en 2007/08 pour atteindre un niveau critique. Selon les premières prévisions pour la campagne 2008/09, une forte reprise de la production mondiale de graines oléagineuses s'annonce, les prix élevés devant stimuler les semis. La production d'huiles et de farines devrait donc suffire à couvrir la demande mondiale, et les prix des graines oléagineuses et des produits dérivés pourraient se stabiliser, voire fléchir au cours des prochains mois. Toutefois, sachant que la reconstitution des stocks et le relèvement du rapport stocks-utilisation ne seraient que partiels, surtout en ce qui concerne les farines d'oléagineux, les prix devraient rester largement supérieurs aux valeurs enregistrées il y a un an. Aperçu général des marchés des graines oléagineux et des produits dérivés
Source: FAO
Note: Voir la note de bas de page 3 dans le texte pour des informations plus précises sur les définitions et la couverture.
1 Comprend les huiles et les matières grasses d’origine végétale et animale.
2 Production plus stocks d’ouverture.
3 Solde du bilan.
4 Les données relatives aux échanges commerciaux renvoient à des exportations fondées sur une campagne de commercialisation typique allant d’octobre à septembre.
5 Tous les chiffres relatifs aux farines sont exprimés en équivalent protéines. Ces farines comprennent toutes les farines et tous les tourteaux dérivés des cultures oléagineuses ainsi que la farine de poisson
* janvier-avril 2008
Du fait des conditions de végétation globalement favorables, une production mondiale record de sucre est attendue en 2007/08. L'expansion est due pour l'essentiel aux pays importateurs traditionnels et aux bons résultats enregistrés au Brésil, qui compensent largement les reculs en Australie et en Inde. Bien qu'il est prévu que la consommation mondiale de sucre progresse de manière soutenue, elle ne suffira pas à absorber les disponibilités excédentaires mondiales attendues pour la deuxième année consécutive, d'où une augmentation des réserves mondiales et un relèvement du rapport stocks-utilisation. Le commerce mondial du sucre devrait rester pratiquement inchangé par rapport à 2006/07, en raison des moindres importations de l'Asie et de l'Amérique centrale et des expéditions plus faibles que prévu en provenance de l'Amérique du Sud et de l'Océanie. En ce qui concerne l'avenir, les cours mondiaux du sucre subiront probablement une pression à la baisse, dans un contexte d'abondantes disponibilités exportables et de faible demande d'importation. Production et consommation mondiales de sucre
* janvier-avril 2008
La production mondiale de viande devrait progresser en 2008, en dépit de la hausse des prix du fourrage. Alors que la croissance de la consommation de viande devrait rester modeste dans les pays développés (moins d'un pour cent) la forte croissance économique et la plus grande élasticité des revenus entraînera probablement, dans les pays en développement, une augmentation de 3 pour cent de l'utilisation mondiale en 2008. Étant donné qu'une partie importante de cet accroissement de la demande sera couverte par des importations, une progression de 3 pour cent du commerce mondial de produits carnés est aussi attendue. Il est intéressant de noter que le gros de l'augmentation des exportations mondiales de viande, destinées principalement aux pays en développement, devraient être le fait de pays en développement, principalement ceux d'Amérique du Sud. L'indice FAO des prix des produits carnés sur les marchés internationaux, qui progresse en moyenne d'un pour cent par mois depuis le début de 2006, a atteint son plus haut niveau en avril et se situe actuellement à 136 points (1998-2000=100). La hausse de l'indice des prix - de pratiquement 3 pour cent par rapport à la valeur de mars - s'explique principalement par l'augmentation des prix des produits de la volaille, sur lesquels la hausse des prix des ingrédients d'aliments pour animaux se répercutent en premier. Aperçu général des marchés de la viande
* janvier-avril 2008
Les cours mondiaux des produits laitiers ont reculé de 12 pour cent par rapport à leur sommet de novembre 2007, selon l'indice FAO des prix des produits laitiers sur les marchés internationaux. Cependant, en avril 2008, l'indice se situait toujours à 25 pour cent de plus qu'en avril 2007. L'évolution des marchés est toutefois incertaine, car le commerce mondial de produits laitiers devrait de nouveau reculer en 2008, du fait des disponibilités réduites des six principaux pays exportateurs, en particulier ceux d'Océanie, où le secteur a de nouveau souffert de la sécheresse, et ceux d'Europe, où la croissance des disponibilités pourrait être limitée en dépit du relèvement des quotas de production. Parallèlement, la demande d'importation a fléchi en raison des prix élevés des produits laitiers, la production laitière ayant en outre fortement progressé dans plusieurs grands pays importateurs. La production mondiale de lait, qui réagit aux prix records enregistrés l'an dernier, devrait s'accroître de 2,5 pour cent en 2008. Aperçu général des marchés des produits laitiers
* janvier-avril 2008
En 2008, l'aquaculture semble devoir contribuer à part égale avec la pêche de capture à la consommation humaine (si l'on ne tient pas compte des activités de pêche en vue de la production de farines de poisson). La production de l'aquaculture est en croissance constante depuis des décennies, et sa part s'est élevée à 49 pour cent en 2007; une croissance est encore prévue en 2008, et la parité - étape historique - sera probablement atteinte pendant l'année en cours. Les prix sont en hausse pour la plupart des espèces de poisson et des produits, en particulier les espèces sauvages capturées, alors que les prix des espèces d'élevage n'enregistrent qu'une modeste augmentation. C'est la première fois depuis des décennies que les prix du poisson augmentent. Toutefois, le fléchissement de la demande sur des marchés importants comme le Japon et les États-Unis et l'impact de la hausse des prix de l'énergie sur la production (surtout pour la pêche de capture) et des aliments pour poissons (aquaculture), qui entraîne une augmentation des coûts lors des phases de transformation, de transport et de distribution, pèsent sur les marges bénéficiaires. Dans ce contexte de hausse des prix, l'aquaculture est en mesure de réagir en accroissant les disponibilités, même si la situation reste contrastée suivant les espèces et la forme du produit. Par exemple, le marché de la crevette, qui est l'espèce la plus importante pour le commerce international, demeure très atone et les prix sont en chute libre, alors que les producteurs cherchent désormais à comprimer l'offre. D'un autre côté, les prix du tilapia, l'une des espèces qui enregistre la croissance la plus rapide sur le marché mondial, sont en hausse. Dans les pays en développement, qui consomment le gros de ce qui est produit tant par l'aquaculture que par les pêches de capture, on signale une augmentation des prix intérieurs du poisson, à l'exemple de la tendance constatée pour les produits alimentaires en général. Aperçu général du marché mondial du poisson
Le coût global des produits alimentaires importés en 2008 devrait atteindre, selon les prévisions, 1 035 milliards d'USD, soit 26 pour cent de plus que le sommet de l'an dernier. Ce chiffre a encore un caractère provisoire, car les prévisions de la FAO concernant la facture des importations vivrières dépendent de l'évolution des cours mondiaux et du fret, lesquels restent entourés d'une grande incertitude en ce qui concerne le reste de l'année. En ce qui concerne les groupes économiques, les pays les plus vulnérables sur le plan économique devraient être les plus touchés par le coût des importations de produits alimentaires, les dépenses totales des PMA et des PFRDV devant augmenter de 37 et 40 pour cent par rapport à 2007, après la hausse de 30 et 37 pour cent, respectivement, déjà enregistrée l'an dernier. L'accroissement soutenu des dépenses consacrées aux importations vivrières pour les deux groupes de pays vulnérables constitue une évolution préoccupante; en effet, d'après les prévisions actuelles, à la fin de 2008, le panier des importations vivrières annuelles pourrait coûter quatre fois plus qu'en 2000. Il s'agit là d'une situation qui tranche nettement sur la tendance qui prévaut actuellement dans les pays en développement, dans lesquels le coût des importations d'une année sur l'autre a bien moins augmenté. Factures prévues des importations vivrières totales et des principales denrées alimentaires de base (en millions d'USD)
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