Vision
mondiale pour
un projet sur les
forêts en 2050
Gary Bull exerce à la Faculté de foresterie
et au Liu Centre of Global Issues de
l'Université Colombie britannique,
à Vancouver (Canada).
John Spears est Conseiller principal
en environnement pour l'Alliance pour
la conservation et l'utilisation durable
des forêts de la Banque mondiale,
à Washington (États-Unis).
La Vision mondiale pour un projet sur les forêts en 2050 est une initiative qui tend à établir des liens plus étroits entre les divers objectifs de l'aménagement des forêts, à savoir:
la lutte contre la pauvreté, les moyens d'existence durables et la protection des droits des communautés autochtones tributaires des forêts;
les buts les plus importants pour un développement durable, notamment en ce qui concerne la continuité des approvisionnements des industries forestières en matière premières;
la protection de la biodiversité, la fixation du carbone et les autres valeurs environnementales, locales, et mondiales, des forêts.
C'est la vision d'un régime d'utilisation des forêts à l'échelle d'un paysage, qui laisserait une place à toutes les utilisations concurrentes des terres et diviserait la forêt naturelle en trois catégories distinctes (voir graphique). Par exemple:
40 pour cent environ des terres forestières disponibles pourraient être soumises à une forme quelconque d'aménagement non industriel (foresterie indigène, foresterie communautaire ou aménagement de parcelles boisées);
20 pour cent environ pourraient être affectées à la production de bois ronds industriels;
40 pour cent plus ou moins pourraient être mises hors production, et considérées des zones protégées.
Bien entendu, les détails varieraient en fonction des conditions écologiques, sociales, politiques et économiques de chaque pays. Un système a par exemple été proposé pour le Canada par le Sous-Comité sénatorial de ce pays sur les forêts boréales.
Le projet met actuellement au point un programme de recherche, en collaboration avec d'éminents membres de la communauté forestière internationale. Ces recherches auront au moins trois grands avantages:
Faciliter la résolution des nombreux conflits parmi des groupes qui ont des points de vue opposés sur la manière dont les forêts devraient être gérées, à savoir par qui, et au bénéfice de qui.
Fournir aux responsables des politiques des éléments de base qui les aident à prendre des décisions et à mieux cibler leurs maigres ressources vers les réformes et les activités les plus bénéfiques pour les populations et pour les forêts, durant la période de transition à venir.
Contribuer à accélérer la régénération des forêts dans le monde.
Voici quelques-uns des sujets sur lesquels se penchera le projet de recherche Vision mondiale:
Zones protégées
Comment la société financera-t-elle l'aménagement des zones protégées?
Comment peut-on régler les problèmes biologiques et sociaux qui ne manqueront pas de se poser?
Comment les zones-tampons devraient-elles être gérées?
Zones axées sur la production de bois
Quel est le degré d'intensité d'aménagement qui fait que l'aménagement peut être qualifié de durable?
Comment les forêts à vocation de production industrielle peuvent-elles être gérées pour leurs multiples valeurs autres que le bois?
Foresterie non industrielle
Situation mondiale des forêts possible en 20501
Le projet Vision mondiale servira de tribune pour des discussions d'ensemble entre les organisations internationales et les institutions de recherche les plus diverses. À ce jour, les institutions qui en font partie sont la FAO, la Banque mondiale, le Fonds mondial pour la nature (WWF), l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA), le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), le Council on Foreign Relations, l'Institut mondial pour les ressources (WRI), l'Agence canadienne de développement international (ACDI), le Service des forêts canadien, l'Institut européen des forêts, et le Liu Centre for Global Issues et la Faculté de foresterie de l'Université de Colombie britannique, ainsi que de nombreux instituts de recherche se trouvant dans des pays développés ou en développement. Des experts des disciplines les plus diverses, venus de plus de 30 pays, notamment des régions tropicales et de l'Europe de l'Est, se sont réunis en octobre 2000 et l'on pense que d'autres pays adhéreront à ce projet dans les mois à venir.
Pour de plus amples informations, prière de contacter: Gary Bull
Faculté de foresterie et Liu Centre for Global Issues
Université de Colombie britannique - Vancouver, Colombie britannique, Canada
url: www.oneforest.org
1 Dans les quatre catégories d'utilisation des forêts représentées sur ce graphique, y compris dans les forêts axées sur la production de bois d'uvre et de fibres, on a supposé que la conservation de la diversité biologique et d'autres avantages environnementaux feraient partie des objectifs d'aménagement.