Les échanges de produits forestiers remontent à la nuit des temps. La tombe de Ménès, roi d’Égypte (3200-3000 avant notre ère), contenait une tablette en ébène du Mozambique (Dalbergia melanoxylon). Des fouilles archéologiques à Rome ont révélé la présence de chêne originaire du nord-est de la France. Le bois d’aloès, qui entre dans la composition d’encens et de parfums, a fait l’objet d’un commerce florissant au Proche-Orient, en Chine, en Inde et au Japon.
Au fil des siècles, les améliorations techniques apportées à la récolte, au broyage et aux réseaux de transport ont engendré un flux sans cesse croissant de produits forestiers, de leurs forêts d’origine jusqu’aux villes et villages situés à l’autre bout du monde. En Occident et en Extrême-Orient, la demande de livres et de journaux émanant d’un public nouvellement instruit a entraîné une augmentation de la production et du commerce de la pâte qui constitue la matière première du papier.
Pour autant, on ne disposait pas de données globales sur la manière dont les pays produisaient et utilisaient les produits forestiers. La nature et la quantité des produits forestiers commercialisés ainsi que le profil des fournisseurs et des consommateurs n’étaient connus qu’au niveau local, si tant est qu’ils aient été consignés.
Dans le cadre de la restructuration mondiale de l’agriculture au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il était devenu impératif de procéder à une évaluation mondiale, assortie de données sous-jacentes. Nouvellement créé, le Comité du bois de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE) avait pour objectif de garantir une répartition équitable du bois de sciage destiné à la reconstruction d’un continent dévasté par la guerre. En 1946, l’unité chargée des statistiques sur les produits forestiers voyait le jour à la FAO.