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En 2021, plus de 90 pour cent des logements construits aux États-Unis d’Amérique possédaient une ossature en bois.
©FAO/Ashley Steel

Les fluctuations liées aux produits forestiers

Les statistiques produites par la FAO reflètent l’évolution de la société.

Le pétrole et le gaz naturel, dont l’empreinte carbone est élevée, cristallisent l’attention, tandis que le bois, qui sert à la construction d’habitations, la pâte à papier, utilisée dans la fabrication des produits sanitaires, et les granulés de bois, qui constituent une source d’énergie, allègent le poids du présent et rendent l’avenir plus radieux.

À l’instar de la demande de combustibles fossiles, qui fluctue en fonction de la croissance économique, des conflits, de la demande des consommateurs et de l’évolution du secteur manufacturier, la demande et la production forestières sont également variables. Dotée d’ensembles de données couvrant des décennies, l’unité spécialisée de la FAO est en mesure d’observer les tendances mondiales qui traduisent les évolutions relatives à la manière dont les sociétés utilisent les produits forestiers et, de ce fait, à la façon dont nous vivons collectivement. Voici un aperçu des informations révélées par les données.

Énergie

Jusqu’à la généralisation de l’emploi du charbon dans les années 1880, le bois était la première source d’énergie utilisée pour alimenter les machines, chauffer les habitations et cuisiner. Le passage au charbon a marqué le basculement vers les combustibles fossiles, qui s’est poursuivi avec l’avènement du pétrole et du gaz naturel comme sources d’énergie. Toutefois, le cycle semble s’achever et notre dépendance à l’égard du charbon est vouée à disparaître. En effet, alors que plus de 2 milliards de personnes doivent encore recourir au feu à ciel ouvert, au charbon et à d’autres types d’énergie issue de la biomasse pour la cuisson de leurs aliments, la crise pétrolière des années 1970 a conduit à la commercialisation des granulés de bois, beaucoup moins polluants, venus remplacer les combustibles traditionnels, posant ainsi les jalons d’un possible retour à une société reposant sur l’utilisation du bois comme source d’énergie.

En 2012, la classification des granulés de bois a été modifiée de sorte qu’ils ne soient plus regroupés avec la sciure de bois, les briquettes et les bûches. Cette évolution a permis aux experts de mesurer les niveaux de production et de commercialisation de cette source d’énergie renouvelable. Ainsi, ces dernières années, la production de granulés a explosé, principalement sous l’effet de la demande induite par la réalisation des objectifs de la Commission européenne en matière de bioénergie: entre 2012 et 2021, la production mondiale a bondi de près de 150 pour cent pour atteindre 44 millions de tonnes, contrebalançant toujours davantage le recours des populations aux combustibles fossiles, quoique de manière encore insuffisante.

Construction

En 2018, le secteur de la construction était à lui seul responsable d’environ 40 pour cent des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie et aux procédés de production. Accroître l’utilisation du bois dans cette filière est un moyen efficient de réduire ce pourcentage.

Au début des années 1990, le secteur a lancé un produit forestier capable de remplacer le béton et l’acier dans certaines constructions: le bois lamellé-croisé (CLT). Composés de plusieurs couches croisées de bois scié assemblées par collage, les panneaux de bois lamellé-croisé ont démontré qu’ils étaient suffisamment solides et résistants pour servir à la construction d’immeubles de bureaux, voire de gratte-ciel. Pourtant, ce type de produit ligneux est commercialisé à l’échelle internationale depuis seulement une dizaine d’années, de plus en plus de pays adoptant cette technologie.

Équivalents des panneaux de CLT destinés à un usage domestique, les panneaux de particules et les panneaux de copeaux orientés (OSB) sont apparus dans les années 1960. Servant généralement à la construction et à la fabrication de meubles, l’OSB est inscrit pour la première fois avec son propre code dans la nomenclature du système harmonisé de l’Organisation mondiale des douanes en 2007. Durant la seconde moitié des années 2010, la production mondiale de panneaux de particules et de panneaux de copeaux orientés a enregistré la croissance la plus rapide parmi toutes les catégories de produits ligneux – 25 et 13 pour cent, respectivement. La demande accrue concernant ces produits émane principalement de l’Europe de l’Est, notamment de la Fédération de Russie.

En 2022, une classification portant sur les produits en bois d’ingénierie (lamellé-croisé, lamellé-collé et poutrelles en I) a été ajoutée à la Classification des produits forestiers.

Cliquez sur le nom d’un produit ligneux en bas du graphique pour afficher les données correspondantes. Saisissez les extrémités de la barre inférieure pour diminuer ou augmenter le nombre d’années affichées dans le graphique principal. Faites glisser la souris sur le graphique pour afficher les valeurs des données.
Source des données: FAO. 2023. Forêts Production et Commerce. Dans: FAOSTAT. Rome. Consulté le 30 juin 2023. https://www.fao.org/faostat/fr/#data/FO
doi.org/10.4060/CC7561EN-fig02

Récession et pandémie

En période de récession, les habitudes de consommation changent, de manière plus ou moins prévisible. La crise de 2008 a entraîné une chute brutale de la demande mondiale de bois. En revanche, le ralentissement survenu en 2020 suite à la pandémie de covid-19, loin de freiner la demande, a poussé le secteur forestier à investir dans de nouvelles scieries en raison des prix élevés.

La pandémie a également entraîné une hausse de la production de papier d’emballage et de carton, ainsi que de papier à usage domestique et hygiénique. À la fin de l’année 2021, la production d’articles appartenant à ces catégories a progressé pour atteindre 321 millions de tonnes au total, soit deux fois plus qu’il y a 30 ans.

À l’inverse, les mesures de confinement ayant accéléré le recours aux technologies numériques, la production de papier d’impression, de papier d’écriture et de papier journal, déjà en déclin, s’est effondrée, perdant 11,4 pour cent. De manière générale, au cours des 15 dernières années, le secteur a subi un repli de plus de 50 pour cent, tombant à moins de 100 millions de tonnes aujourd’hui.

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