Arbres de vie
Le bois d’œuvre pour se loger et s’abriter. Les fruits, les baies et l’écorce pour se nourrir et se soigner. Le bois pour se chauffer, cuisiner, mais aussi pour la construction navale et l’artisanat. Sans arbre, les sociétés telles que nous les connaissons n’existeraient pas. Plus une société progresse sur le plan technologique, plus sa relation innée aux forêts transparaît et plus les avantages qui en découlent sont manifestes.
Conscients de ce lien indéfectible avec la vie humaine, les peuples autochtones attribuent depuis toujours la qualification d’«arbre de vie» pour faire honneur à des espèces locales dont l’importance est capitale. En Afrique australe, cette distinction est accordée au baobab (Adansonia sp.), dont le «super fruit», riche en nutriments, parvient à maturité même lorsque toutes les autres parties de l’arbre se dessèchent. Pour le peuple kakawaka’wakw, qui vit en Colombie-Britannique, il s’agit du cèdre rouge (Thuja plicata), dont le bois résistant est utilisé pour les toitures et la construction. Le koa (Acacia koa) de Hawaï, qui figure aujourd’hui parmi les essences les plus précieuses au monde, et le margousier (Azadirachta indica) d’Inde, qui possède des propriétés antiseptiques, jouissent également de cette distinction. Nombre de connaissances traditionnelles liées aux arbres sont corroborées par la science moderne. La quinine, extraite de l’écorce du quinquina jaune (Cinchona calisaya), est utilisée pour traiter le paludisme, le lupus et l’arthrite. Globalement, le Service forestier des États-Unis d’Amérique estime que 40 pour cent des médicaments homologués qui sont actuellement employés proviennent d’espèces végétales, y compris les 20 médicaments sur ordonnance les plus vendus en pharmacie dans ce pays.