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Parc à bois près de Rome (Italie).
©FAO/Jeanette Van Acker

Appellation des produits forestiers

La classification des produits favorise la transparence et le développement durable.

Lorsqu’un pays exporte du bois de feuillu tropical, du bois rond, des panneaux de bois lamellé-croisé ou de la pâte à papier, le chargement concerné vient s’ajouter aux millions de points de données qui reflètent les échanges internationaux de produits forestiers. Une fois ces données compilées dans l’Annuaire FAO des produits forestiers, on obtient un panorama des lieux de production et de consommation de ces produits. Le travail de compilation repose sur la classification de chaque produit forestier – c’est-à-dire sur l’attribution d’une appellation – établie à l’aide d’un système de classification mondial.

Classification of forest products 2022 book
Plywood Eames chair
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La chaise LCW (Lounge Chair Wood), conçue par Charles et Ray Eames. Le contreplaqué moulé a révolutionné l’ameublement au XXe siècle.

Historique des classifications relatives aux produits forestiers

En 1973, la FAO et la CEE ont publié leur première Classification des produits forestiers. Celle-ci, ainsi que ses versions ultérieures, répertorient les noms et les définitions, qui servent de base à la collecte de données sur les produits dérivés du bois et les articles en papier dans le monde entier. Les définitions mettent en exergue les caractéristiques qui distinguent un produit d’un autre. Toutes les parties de l’arbre, à l’exception des aiguilles et des feuilles, sont ainsi classées, chacune d’entre elles pouvant servir de matière première à de nouveaux produits forestiers.

La Classification des produits forestiers propose un tableau de concordance entre les classifications des produits forestiers employées par l’Organisation mondiale des douanes (OMD), la Division de la statistique des Nations unies (UNSD) et les organismes nationaux de statistique, dans le cadre du Système harmonisé. Par exemple, dans la classification FAO, le code «041», qui concerne les granulés de bois, correspond à «4401.31» dans le Système harmonisé et à «39281» dans la Classification centrale de produits des Nations Unies.

L’unité de la FAO chargée des statistiques sur les produits forestiers recueille désormais des données sur 59 catégories de produits, notamment pour ce qui est de la production et du commerce de produits primaires, comme le bois rond, le bois de sciage, la pâte à papier et le papier, ou le commerce de produits secondaires tels que les meubles et les emballages en bois. Les membres du personnel examinent les rapports d’étude et surveillent les évolutions du secteur afin de déterminer si un produit forestier doit faire l’objet d’une classification. Ils se réunissent également chaque année avec des spécialistes issus d’instituts de recherche ou de bureaux de statistiques pour débattre des nouveaux produits forestiers qui mériteraient d’être classés.

La FAO, chef de file de la classification des produits forestiers

En mars 2022, une troisième version actualisée de la Classification des produits forestiers a été publiée, au terme d’une collaboration entre la FAO, la CEE et le Comité d’experts en classifications statistiques internationales de la Division de la statistique des Nations Unies. La version révisée comprend de nouveaux codes pour les briquettes de bois, la sciure, le charbon de bois, le lamibois, les produits en bois d’ingénierie (bois lamellé-croisé, bois lamellé-collé et poutrelles en I) et les meubles en bois. Pour la première fois, il est possible de tracer ces produits. Il est enfin possible, pour ainsi dire, de voir l’arbre qui cache la forêt.

Les classifications des produits forestiers concourent directement à la réalisation de l’ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure), qui consiste à bâtir une infrastructure résiliente, à promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et à encourager l’innovation. Au début des années 1950, depuis que la première édition de la Classification a été publiée, le cycle des produits a connu un changement de paradigme. Alors qu’autrefois, dans la volonté de reconstruire l’Europe, le bois rond et le bois de sciage étaient les principaux produits fabriqués et commercialisés, la priorité est aujourd’hui accordée à la bioéconomie et aux produits qui favorisent et renforcent le développement durable et la gestion des forêts. À titre d’exemple, les résidus de sciage sont transformés en granulés destinés à alimenter les centrales électriques. Ce type de produit devait lui aussi être classé, ce qui a été le cas.

SDG 9
SDG 9

La classification, déterminante dans l’évolution de la règlementation

La classification permet d’accroître la transparence et de renforcer la licéité du commerce des bois tropicaux, ce qui aboutit à une gestion plus durable des forêts, inscrite dans l’ODD 15 (Vie terrestre). L’unité chargée des statistiques sur les produits forestiers a créé des codes permettant de répertorier les bois tropicaux en fonction de leur origine, contribuant ainsi à mieux réglementer le commerce, à repérer les espèces surexploitées et à évaluer le risque de déforestation tropicale.

Alors que la recherche se poursuit autour de l’utilisation du bois pour la fabrication de piles, de vêtements et de béton, d’autres classifications sont en passe de voir le jour, nous rapprochant toujours plus de la décarbonation des secteurs à fortes émissions.

Les statistiques de la FAO sur les produits forestiers et la région du bas-mékong

Véritable réservoir de forêts tropicales et de biodiversité, la région du Bas-Mékong est aussi devenue une zone très touchée par la déforestation au cours des dernières décennies. (La région comprend le Cambodge, le Myanmar, la République démocratique populaire lao, la Thaïlande et le Viet Nam.)

Entre 1990 et 2015, le Bas-Mékong a perdu environ 4,7 millions d’hectares de forêts en raison de l’exploitation forestière et minière, de l’expansion de l’agriculture et du développement des infrastructures. Si les pays se sont efforcés de promouvoir des chaînes d’approvisionnement en bois durables et de favoriser une gouvernance forestière efficace, la hausse de la demande internationale de produits ligneux et le développement du commerce régional expliquent en partie l’exploitation illicite des forêts.

Depuis mars 2020, dans le cadre de l’initiative sur le commerce forestier durable dans la région du Bas-Mékong, menée au titre du Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (ONU-REDD), les autorités nationales et les partenaires régionaux et locaux des cinq pays concernés œuvrent pour lutter contre le trafic de produits forestiers et mettre en place des systèmes qui garantissent un commerce durable et licite du bois.

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Du bois destiné à la fabrication de meubles en République démocratique populaire lao.
©PNUD/Cory Wright
FAO’s Forest Products Statistics unit and the Lower Mekong Region FAO’s Forest Products Statistics unit and the Lower Mekong Region FAO’s Forest Products Statistics unit and the Lower Mekong Region FAO’s Forest Products Statistics unit and the Lower Mekong Region FAO’s Forest Products Statistics unit and the Lower Mekong Region

Le rapport sur la transformation des filières des produits forestiers (Transformational Change of Forest Product Value Chains) préconise des solutions fondées sur les données collectées par l’unité de la FAO chargée des statistiques relatives aux produits forestiers, ainsi que sur ses activités, à savoir:

  • développer des entreprises forestières capables de faire face à la concurrence internationale – l’Annuaire des produits forestiers et le rapport sur les Capacités de production de la pâte et du papier fournissent un guide permettant de comprendre la production forestière;
  • élargir et diversifier les marchés d’exportation des produits ligneux licites et durables en provenance du Bas-Mékong – ces produits feront l’objet d’une classification de la FAO au moment de l’exportation. La classification permet d’accroître la transparence du pays exportateur, ce qui, par voie de conséquence, favorisera l’importation de bois de feuillu tropicaux provenant de sources durables;
  • adopter des systèmes à l’appui de la transition vers des ressources forestières licites et durables – l’unité de la FAO chargée des statistiques sur les produits forestiers dispense des formations qui permettent aux pays de renforcer et d’améliorer leurs capacités en matière de collecte et de diffusion de données sur les produits forestiers.
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