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Des produits comme cette puce informatique en nanofibrilles de cellulose pourraient amorcer le passage à l’ère de l’électronique biodégradable.
©Yei Hwan Jung

Perspectives nouvelles

L’avenir des données sur les produits forestiers: tour d’horizon

Émergence de la bioéconomie

Les produits ligneux sont capables de se substituer à ceux fabriqués à partir de combustibles fossiles, ce qui confère aux forêts et aux arbres un rôle encore plus important dans la bioéconomie. Les emballages, les biocarburants, les matériaux de construction et même les microprocesseurs peuvent désormais être fabriqués à partir de bois.

Pour que les produits forestiers contribuent davantage à la bioéconomie circulaire, il est indispensable d’améliorer la fabrication (y compris l’éco-conception), l’utilisation, la réutilisation et le recyclage des produits forestiers, ainsi que la gestion des déchets de bois. L’objectif est de réduire les incidences environnementales de chaque produit tout au long de son cycle de vie. Avec l’apparition de nouveaux produits, fabriqués et commercialisés en grandes quantités, d’autres codes de classification devront être attribués.

Les politiques tournées vers l’avenir, qui visent à atteindre les ODD et à perpétuer leur héritage, doivent être conçues de manière à remplacer les produits issus de combustibles fossiles par ceux dérivés du bois. Il est crucial de renforcer la sensibilisation et de combler les lacunes en matière de connaissances et de mise en œuvre dans la filière mondiale des produits forestiers si l’on veut garantir la durabilité d’une bioéconomie forestière. Grâce à sa collection de données mondiales et à ses modélisations poussées, l’unité de la FAO chargée des statistiques sur les produits forestiers continuera d’être le moteur des décisions prises en faveur d’une gestion durable des forêts.

Disposer de données sur les produits forestiers non ligneux

Les forêts et la bioéconomie ne se limitent pas au bois. Les forêts font partie intégrante des systèmes agroalimentaires et servent de pharmacies naturelles. Les fruits, les champignons, les fruits à coque, le bambou et le liège, mais aussi le gibier et de nombreuses espèces de poissons d’eau douce, sont autant de produits forestiers non ligneux utilisés par environ 5,7 milliards de personnes dans le monde. Ce trésor forestier sert à une multitude d’usages, allant de la consommation alimentaire à la fabrication de médicaments, de parfums, de teintures, d’objets d’artisanat, de vêtements et d’abris.

Néanmoins, en raison du manque de cohérence des définitions et de l’absence d’unités de mesure normalisées, il est très compliqué de quantifier la production et le commerce de ces produits essentiels, notamment à l’échelle internationale. Faute de consensus concernant les définitions, il est difficile d’établir des classifications. Ainsi, tel pays qualifiera d’«aliments autochtones» tous les aliments récoltés dans les forêts, tandis qu’un autre les désignera sous le terme «aliments sauvages». Les éléments qui ne sont pas normalisés se prêtent plus difficilement à la collecte et à la comparaison de données quantitatives.

Il existe néanmoins des informations portant sur bon nombre de ces produits et des efforts sont actuellement déployés pour les regrouper dans une base de données mondiale. Dans le cadre d’une étude menée par la FAO, les classifications internationales ont été ajustées, ce qui a permis de faire entrer 10 produits forestiers non ligneux (pignons de pin, principaux types de champignons, insectes comestibles etc.) dans la nomenclature du Système harmonisé de l’OMD, et de produire des profils de données pour 10 produits très commercialisés.

Recueillir de nouvelles données sur les produits forestiers sauvages

De nouveaux outils d’estimation sont nécessaires pour permettre aux pays de collecter des données sur les produits non ligneux collectés de manière informelle, tels que les produits forestiers sauvages. En partenariat avec le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR-ICRAF), la FAO a mis à l’essai des méthodes qui visaient à évaluer le volume des aliments issus de la flore et de la faune sauvages prélevés dans les forêts en mesurant les récipients utilisés pour collecter ces aliments et en les extrapolant de manière à établir des estimations nationales des quantités transportées hors des forêts et de l’incidence de ces aliments. En ce qui concerne la valeur nutritionnelle, nous avons estimé qu’en Zambie, par exemple, la quantité consommée de fruits sauvages issus des forêts serait suffisante, du moins en moyenne, pour couvrir 25 pour cent des apports en fruits correspondant aux recommandations internationales.

Pour les années à venir, l’unité de la FAO chargée des statistiques sur les produits forestiers s’engage à trouver des moyens supplémentaires pour collecter ce type de données, afin de rendre pleinement compte des avantages que les forêts apportent à nos sociétés et d’en faire la promotion.

Innover dans les systèmes d’information

En tant que dépositaire mondial des données sur les produits forestiers, l’unité de la FAO chargée des statistiques sur les produits forestiers ne cesse d’étudier les dernières innovations en matière de stockage et de visualisation des données en vue de livrer aux gouvernements et aux chercheurs les informations dont ils ont besoin. Cela suppose d’automatiser les processus autant que possible. L’intégration récente des données relatives aux produits forestiers dans le Système statistique opérationnel de la FAO, qui fonctionne de manière dématérialisée, a permis de simplifier le processus de validation et de garantir un fonctionnement optimal malgré les restrictions liées à la pandémie.

L’unité teste l’intelligence artificielle (IA) pour redonner vie à d’anciennes données. Cette technologie permet de récupérer des informations à partir de publications anciennes et de créer des ensembles de données téléchargeables, structurés et prêts à l’emploi.

Ces dernières années ont prouvé que les données de la FAO pouvaient véritablement apporter des réponses aux questions nouvelles concernant le rôle des produits forestiers dans l’atténuation du changement climatique et les avantages économiques et sociaux qu’en tirent les populations. Les données peuvent aussi révéler bien d’autres informations. L’évolution des analyses établissant un lien entre la production et le commerce des produits forestiers et les tendances relatives aux zones forestières, à l’urbanisation et à la production agricole laisse entrevoir des possibilités de croissance et d’investissement.

Et si la production de microprocesseurs à base de cellulose devient économiquement viable, la FAO aura bouclé la boucle: ses activités seront, au sens propre, alimentées par le bois.

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Dessin en relief du Grizzly Giant, un séquoia géant du Parc national de Yosemite, aux États-Unis d’Amérique, qui serait l’arbre attirant le plus de touristes au monde.
©Robert Van Pelt
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