L’usine de papier de Bai Bang, créée en 1974, est aujourd’hui l’une des entreprises les plus prospères du Viet Nam.
©FAO/Joan Manuel Baliellas

Production de pâte et utilisation du papier

Dans un monde de plus en plus dématérialisé, la pâte à papier reste omniprésente et connaît de nouvelles utilisations, toutes répertoriées par la FAO.

Les passeports. La térébenthine. Les blouses chirurgicales. Ces produits, à première vue très différents, ont un point commun: ils proviennent des arbres. Plus précisément, ils sont issus de la pâte, c’est-à-dire la cellulose extraite du bois.

En 1968, la FAO a publié son premier rapport sur les Capacités de la pâte et du papier, dont le but était d’observer et de déterminer les évolutions mondiales. Des informations sont fournies par 32 pays, qui représentent 83 pour cent de la production mondiale de papier et de pâte. Les données recueillies concernent 30 types de pâte, notamment les pâtes pour papiers et cartons, les pâtes thermo-mécaniques de conifères, les pâtes au bisulfite blanchies et les pâtes à dissoudre de conifères.

À l’instar de l’Annuaire, qui rend compte des innovations en matière de produits ligneux, le rapport sur les Capacités de la pâte et du papier témoigne des innovations qui concernent la pâte et sa production. Toutefois, à la différence de l’Annuaire, qui est rétrospectif, le rapport se veut prospectif pour permettre aux acteurs du secteur d’orienter leurs investissements vers la croissance des arbres et les sites de fabrication.

Premiers exemplaires du questionnaire qui a servi à la production du rapport de la FAO sur les Capacités de la pâte et du papier dès 1968.

Source des données: FAO. 2023. Forêts Production et Commerce. Dans: FAOSTAT. Rome. Consulté le 15 août 2021. https://www.fao.org/faostat/fr/#data/FO
doi.org/10.4060/CC7561EN-fig03

Évolution de la production et de la demande de pâte

Les évolutions observées au niveau de la production et des échanges mondiaux de pâte traduisent des mutations économiques plus importantes. Avant les années 1990, l’Amérique du Nord occupait la première place mondiale en matière de production de matériaux d’emballage et de conditionnement. Aujourd’hui, avec le déplacement d’une grande partie des activités manufacturières vers l’est, c’est l’Asie qui enregistre la plus forte production de pâte et de papier.

La progression du niveau d’instruction dans un pays va généralement de pair avec la hausse de la consommation de pâte, qui sert à fabriquer le papier nécessaire à la production de livres et d’autres ouvrages. L’utilisation de produits d’hygiène comme les mouchoirs ou les serviettes hygiéniques, ainsi que de carton destiné à l’expédition de marchandises, progresse également dans le sillage de la croissance économique des pays.

Depuis les années 2010, du fait de la généralisation du commerce électronique, accentuée par les restrictions liées à la covid-19, la consommation de carton s’est envolée. Cette évolution s’est accompagnée d’une augmentation des capacités de production: pour la première fois depuis des décennies, le secteur de la pâte et du papier bénéficie de nouveaux investissements.

L’avenir de la pâte de bois

Bien que les informations et les données soient de plus en plus générées, collectées et utilisées dans un environnement numérique et que la demande de papier et de papier journal diminue, la demande d’autres produits à base de cellulose ne cesse de progresser. On innove constamment pour concevoir des produits dérivés du bois qui puissent remplacer ceux issus de combustibles fossiles. À titre d’exemple, la mousse de bois est une mousse rigide et légère à base de cellulose, dotée d’une faible densité apparente et de propriétés isolantes élevées. Elle peut servir à la fabrication de dalles appliquées comme isolants acoustiques ou thermiques sur les murs, ou à la réalisation d’emballages pour des matériaux devant absorber de l’énergie ou des liquides. Ce produit est encore en cours d’élaboration en laboratoire, mais il devrait changer la donne une fois produit en masse.

Les produits à base de cellulose sont biodégradables. Leur utilisation est certes temporaire, mais ils se substituent à des produits plus gourmands en ressources et stockent le carbone. Grâce à l’innovation et à une plus grande consommation de produits à base de cellulose, nous pouvons améliorer notre qualité de vie tout en contribuant à atténuer les effets du changement climatique.

Papier recyclé et changement climatique

Étant constitué de cellulose, le papier stocke le carbone. Grâce au développement du recyclage et à la réutilisation du papier, il est possible d’allonger la durée de stockage du carbone dans les fibres du bois. Si ce changement est minime à l’échelle d’une seule feuille de papier, il devient considérable lorsque de grandes quantités de rames de papier sont concernées.

En 1997, l’unité de la FAO chargée des statistiques sur les produits forestiers a entrepris de collecter des données à ce sujet. Le rapport sur les données relatives au papier de récupération, intitulé Recovered Paper Data couvre 30 pays, qui représentent 90 pour cent de la consommation mondiale de papier de récupération. En 2018, ce rapport a été intégré dans le rapport sur les Capacités de production de la pâte et du papier. Désormais, le public a accès à un outil en ligne qui lui permet de suivre la production de bois recyclé (bois récupéré en aval de la consommation) et de papier recyclé.

En Inde, le pays le plus peuplé du monde, seuls 20 pour cent des déchets de papier sont collectés, le reste se retrouve dans des décharges. Dans le même temps, les usines indiennes sont devenues fortement tributaires des déchets de papier importés, la facture des importations passant de 5,1 millions d’USD en 1980 à 1,8 milliard d’USD en 2021.

L’unité chargée des statistiques sur les produits forestiers a réalisé une modélisation de la situation en Inde si le niveau de recyclage et de réutilisation du papier augmentait – plus précisément, si la moitié du papier était utilisée sur quatre ans au lieu de deux. Dans cette hypothèse, les estimations indiquent que le stock total de carbone dans le papier pourrait y être porté à 143,5 millions de tonnes, soit une augmentation de 7 pour cent.

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Source des données: FAO. 2023. Forêts Production et Commerce. DANS: FAOSTAT. Rome. Consulté le 30 juin 2023. https://www.fao.org/faostat/fr/#data/FO
doi.org/10.4060/CC7561EN-fig04

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Citer comme suit:
FAO. 2024. La durabilité en chiffres – Les produits forestiers à la FAO. Rome. https://doi.org/10.4060/cc7561fr

Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Le fait qu’une société ou qu’un produit manufacturé, breveté ou non, soit mentionné ne signifie pas que la FAO approuve ou recommande ladite société ou ledit produit de préférence à d’autres sociétés ou produits analogues qui ne sont pas cités.

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